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Forte hausse du chômage en France dans un paysage économique incertain

Plus de doutes, la remontée du chômage se confirme en France: le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail a connu une hausse marquée au quatrième trimestre 2024 sur fond de baisse des embauches et de multiplication des plans sociaux.Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) inscrits à France Travail a augmenté de 3,9% au quatrième trimestre par rapport au troisième trimestre, la plus forte remontée du chômage en France (hors Mayotte) en une décennie en dehors de la crise du Covid, selon les chiffres publiés lundi par le ministère du Travail.Chez les jeunes de moins de 25 ans, la hausse atteint 8,5% sur le trimestre en France métropolitaine (contre 4% en moyenne dans l’Hexagone), précise le département des études du ministère (Dares).Dans la France entière, le nombre de chômeurs de catégorie A atteint 3,138 millions au 4e trimestre, soit 117.000 chômeurs de plus sur un trimestre. Une part de cette hausse (+36.000) est toutefois due au basculement de demandeurs d’emploi de catégorie B ou C – activité réduite- vers la catégorie A.En incluant l’activité réduite (Catégories A,B et C), le nombre des demandeurs d’emploi augmente de 1,7% à 5,495 millions sur le trimestre, et de 1,8% sur un an.Signe que le retournement du marché de l’emploi est récent: la hausse du chômage pour les catégories A,B et C est plus forte pour ceux inscrits depuis moins d’un an à France Travail (+2,3% en France métropolitaine) et même depuis moins de trois mois (2,8%) que pour ceux déjà au chômage depuis plus d’un an (+1,1%).-“Vraie rupture”-Les principaux organismes économiques s’attendent à une hausse du chômage en 2025. Dans sa dernière note de conjoncture mi-décembre, l’Insee a estimé que le taux de chômage (mesuré au sens du BIT et permettant des comparaisons internationales) devrait passer de 7,4% actuellement à 7,6% de la population active d’ici à la mi-2025. Le taux de chômage du quatrième trimestre est attendu le 11 février.Les chiffres du quatrième trimestre marquent “une vraie rupture: on ne s’attendait pas à ce que ça soit bon, mais là c’est très mauvais”, a réagi pour l’AFP Mathieu Plane, directeur adjoint du département Analyse et prévision à l’OFCE.”Il y a la remontée des faillites” et également “l’ajustement budgétaire qui est attendu avec beaucoup d’incertitude, qui a été renforcée par la censure”, les entreprises anticipant la fin ou le rabotage de certaines aides, comme sur l’apprentissage, ajoute l’économiste.Alors que la vigueur du marché du travail avait surpris les économistes depuis la crise du Covid et que nombre d’entreprises peinaient à embaucher, l’Urssaf a rapporté la semaine dernière que les déclarations d’embauche étaient reparties à la baisse au quatrième trimestre, perdant 2,4% par rapport au trimestre précédent.Mathieu Plane souligne que la question est maintenant de savoir si le fait d’adopter un budget va “rassurer” les entreprises, dans un contexte de multiplication des faillites et de baisse des carnets de commande.Dans le meilleur des cas, la brusque remontée du chômage pourrait être liée à un facteur conjoncturel, alors que les Jeux olympiques avaient soutenu l’activité et l’emploi durant l’été.”Est-ce qu’on est sur une tendance très haussière et ou est-ce que c’est juste la quatrième trimestre qui est mauvais ?”, s’interroge l’économiste.Tous ces chiffres sont “cohérents avec ceux des faillites et des plans sociaux”, relève Nathalie Chusseau, économiste à l’université de Lille. Elle note aussi que l’environnement international, déjà dégradé avec la récession en Allemagne, connaît désormais des incertitudes encore plus grandes après l’arrivée de Donald Trump aux Etats-Unis et ses menaces de guerres commerciales.

La Bourse de Paris entraînée par la chute de Schneider Electric et Legrand

La Bourse de Paris évolue en terrain négatif lundi, lestée par la chute des géants des équipements électriques Schneider Electric et Legrand et le repli des valeurs technologiques, en raison de questionnements sur l’évolution du secteur de l’IA.Vers 10H00, heure de Paris, le CAC 40 reculait de 0,98%, soit de 75,19 points, à 7.852,43 points. Vendredi, le CAC 40 a gagné 0,44% et signé une neuvième séance d’affilée de gains, terminant au plus haut depuis le 4 juin, avant la dissolution de l’Assemblée nationale. Sur la semaine, il a avancé de 2,83%.Une startup chinoise, DeepSeek, a dévoilé la semaine dernière un modèle d’intelligence artificielle à l’architecture ouverte, assurant qu’il était capable de concurrencer OpenAI, mastodonte américain créateur de ChatGPT.Marchés et analystes digéraient lundi des informations selon lesquelles le modèle de DeepSeek serait performant tout en fonctionnant sur des puces à capacité réduite, au risque de bousculer la domination des groupes américains du secteur –dont le géant des puces Nvidia.DeepSeek, “en moins de deux mois et moins de 6 millions de dollars aurait réussi à construire un modèle IA à grande échelle, gratuit et en open source”, ce qui “interroge sur l’avancée technologique réelle des Américains dans l’IA”, commente Christopher Dembik, spécialiste de l’investissement chez Pictet AM. Ces évolutions “entraînent une réévaluation des attentes concernant l’avenir de l’IA. La petite startup de Hangzhou à l’origine de DeeepSeek reste entourée de mystère, mais son assistant a réussi à surpasser son concurrent, ChatGPT, et à s’emparer de la première place en tant qu’application gratuite la mieux notée sur l’App Store d’Apple aux États-Unis lundi dernier”, relève Patrick Munnelly, analyste de Tickmill Group. A la cote parisienne, Schneider Electric chutait lourdement de 7,17% à 251,55 euros et Legrand de 6,95% à 95,56 euros.La semaine précédente, ces deux géants avaient profité de l’annonce de Donald Trump d’un nouveau projet d’IA baptisé “Stargate”, comprenant des investissements d'”au moins 500 milliards de dollars” dans des infrastructures IA aux Etats-Unis. Ces deux valeurs avaient alors été portées par les perspectives de développement des infrastructures IA aux Etats-Unis.Le fabricant franco-italien de composants électroniques STMicroelectronics reculait de 2,06% à 23,80 euros. Le spécialiste des semi-conducteurs Soitec chutait de 5,90% à 79,70 euros.Bureau Veritas poursuit son cheminLe groupe français Bureau Veritas (-2,95% à 28,96 euros), spécialisé dans l’inspection et la certification de produits, a annoncé lundi la fin des discussions en vue d’un “potentiel rapprochement” avec son concurrent suisse SGS.Un rapprochement de ces deux entreprises aurait fait émerger un géant européen de l’inspection et de la certification de produits avec “une valeur de marché combinée de presque 35 milliards de dollars”, selon les calculs de l’agence Bloomberg.

Budget: Amélie de Montchalin appelle à adoucir la copie du Sénat

La version du budget adoptée jeudi par le Sénat doit être adoucie pour devenir “le budget de compromis” souhaité par le gouvernement, a affirmé dimanche la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, et avoir ainsi une chance d’échapper à la censure.Le gouvernement “a dit trois choses simples. Un, il faut réduire le déficit (…), deux, on n’augmente pas les impôts pour les classes moyennes et les classes populaires, (donc) il faut faire des économies. Et troisième boussole, il faut qu’on trouve un compromis, car ce budget (…) ne sera pas celui de la droite, ni de la gauche, ni du centre, ce sera le budget du pays”, a estimé la ministre sur BFMTV.Or, selon elle, le budget issu du Sénat, qui comprend de multiples coupes budgétaires, “remplit la condition de réduire le déficit, de faire des économies, mais manifestement pas celle d’être le budget du compromis”.Le texte sera examiné jeudi en commission mixte paritaire (CMP) des deux assemblées, puis la version qui en sortira serait soumise à l’Assemblée nationale dans la semaine du 3 février. La France insoumise, anticipant une adoption par l’article 49.3, a annoncé le dépôt d’une motion de censure.En gage à la gauche, Mme de Montchalin a déclaré qu’il fallait inclure dans le budget “les 4.000 postes d’enseignants” que le projet initial devait supprimer, tout comme “les 500 personnes de plus pour France Travail pour accompagner les demandeurs du RSA”, ou “l’augmentation de l’Ondam” – les dépenses de soins -, à hauteur “d’un ou deux milliards pour l’hôpital”.- “Soutien sans participation” -La ministre a insisté aussi sur “les choses importantes en matière de justice fiscale” que le gouvernement a en projet, pesant sur les plus aisés.Selon elle, “le compromis n’empêchera pas, évidemment, le PS d’être dans l’opposition”, mais “on peut être dans l’opposition sans censurer, sans tout bloquer”.Alors que le gouvernement estime à 12 milliards d’euros le coût de la censure, Mme de Montchalin a chiffré dimanche à 100 millions d’euros le coût de chaque journée qui passe sans budget.Le coordinateur de LFI Manuel Bompard a prévenu le Parti socialiste sur LCI: s’il ne vote pas la prochaine censure, il se placera dans “le camp d’un soutien sans participation au gouvernement de François Bayrou”.Déjà, mi-janvier, le PS n’a pas voté la censure après le discours de politique générale de François Bayrou, tout en se disant fermement dans l’opposition.Dans ce budget “de compromis”, Mme de Montchalin a souligné qu’il y aurait aussi des mesures satisfaisant Ensemble pour la République ou le Modem.”Nous devons convaincre les Français et les partis politiques de la nécessité d’avoir un budget, et que ce budget intègre le plus possible leurs besoins, leurs volontés”, a résumé sur LCI le ministre de l’Économie Éric Lombard.Éric Ciotti, président de l’UDR, allié au RN, a déclaré sur France 3 qu’il “voterait contre le budget” et pour la censure, si celui-ci contenait “des milliards d’euros d’impôts” supplémentaires, notamment pour les entreprises.- “Braquage” -Éludant les réponses sur une possible taxation des retraités, les personnes concernées pouvant y voir dans l’immédiat “une forme de braquage”, Mme de Montchalin a néanmoins souhaité l’ouverture “d’un débat, avec méthode et concertation, sur le financement de la Sécurité sociale”. M. Lombard a constaté en revanche que la suggestion de faire travailler les Français gratuitement sept heures de plus par an avait reçu “un accueil assez frais”, tout en estimant néanmoins “qu’il faut travailler plus” pour financer la Sécu.De son côté, le Premier président de la Cour des Comptes Pierre Moscovici a estimé, au Grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat, qu’avec sa méthode “du compromis”, François Bayrou était “assez fidèle à lui-même”.Mais il a insisté sur la nécessité de s’en tenir “vraiment” aux 5,4% du PIB de déficit public prévus pour cette année, et pas davantage.Ensuite, pour vraiment redresser les finances publiques, “l’effort qu’il faudra faire cette année, il faudra le faire pendant cinq ans”, avec “surtout, beaucoup d’économies”, a-t-il prévenu.Le gouvernement prévoit un effort budgétaire de 52 milliards d’euros cette année.od-hr-ab-ak/jco

Herminia: l’Ouest encore sous la pluie, Rennes les pieds dans l’eau

Une crue jamais vue depuis plus de 40 ans à Rennes, le Vendée Globe chamboulé: la dépression Herminia jouait les trouble-fête dimanche dans l’ouest du pays et la situation va se poursuivre dans les prochains jours.Dans la capitale bretonne, traversée par deux rivières, l’Ille et la Vilaine, “nous sommes aujourd’hui (dimanche) à des valeurs qui sont supérieures à celles qu’on avait constatées en 1981″, année de référence pour les crues, a commenté la maire, Nathalie Appéré, lors d’un point presse dimanche matin.”Malheureusement le pic de crue n’est pas encore atteint”, avec de nouvelles pluies attendues dans la nuit, a-t-elle ajouté dans un communiqué diffusé en fin de journée. “La décrue sera lente et ne commencera probablement pas avant mercredi”, a fait savoir l’élue.Samedi soir, la mairie avait pris un arrêté d’évacuation pour quatre rues situées derrière une digue que l’eau a franchie. Elle a également mis à disposition trois gymnases pour les personnes évacuées, dont un seul restera ouvert.Sur l’ensemble du département d’Ille-et-Vilaine, “on s’attend à des augmentations de niveau pour la nuit prochaine et la journée de demain”, a indiqué le sous-préfet Jean-Christophe Boursin, lors d’un point presse dimanche en fin de journée.Depuis samedi 17H00, environ 400 personnes ont été évacuées à titre préventif, dont certaines sont rentrées chez elles, a ajouté le colonel des pompiers Mathieu Malfais. “Il y a beaucoup d’appel pour des jardins ou des caves inondées”, a-t-il poursuivi.”Ça fait 40 ans que j’habite le quartier, je n’ai jamais vu ça”, a expliqué à l’AFP Bruno Lorandel, 47 ans, dans un quartier de Rennes coincé entre le canal d’Ille et Rance et l’Ille et les pieds dans l’eau dimanche.Dans ses locaux professionnel, ce producteur en audiovisuel a “des dégâts depuis hier”, avec une partie du matériel perdu. “On est en train d’écoper l’eau dans les caves”, a-t-il raconté.La mairie de Rennes a invité dimanche “les personnes souhaitant aider au nettoyage des habitations touchées à s’inscrire en ligne sur le site de la Fabrique Citoyenne”, dans une démarche de “solidarité citoyenne”.Dans le Finistère, “on recense deux victimes légères, sans gravité” et 1.000 foyers privés d’électricité, a fait savoir la préfecture dimanche soirHerminia a succédé à la tempête Eowyn, d’une violence exceptionnelle outre-Manche. Elle a entrainé des pluies et des coups de vent sur le nord-ouest de la France, dans des zones où les sols sont déjà saturés d’eau.- Nouvelles pluies -Météo-France a placé en vigilance orange vents les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées et le Rhône jusqu’à lundi.Le Morbihan est passé en orange pour pluie-inondation dimanche en fin d’après-midi. Le Calvados, l’Ille-et-Vilaine, la Mayenne et l’Orne et le Maine-et-Loire sont en alerte orange crue jusqu’à lundi.Le Finistère et le Morbihan seront en alerte orange vagues submersion lundi.En montagne, les Hautes-Alpes seront en alerte orange avalanches lundi.”Des nouvelles pluies sont attendues ce soir, notamment sur l’ouest du pays, avec des rafales pouvant ponctuellement atteindre les 100 km/h”, a fait savoir Météo-France à 16H00.Pour Rennes, “c’est l’équivalent de 15 jours de précipitation” qui pourraient encore tomber, a indiqué la maire de la ville.Plus au sud, aux Sables d’Olonne, le village du Vendée Globe, installé depuis le départ du tour du monde à la voile le 10 novembre dernier, a été fermé au public.Le skipper Benjamin Dutreux a dû prendre la direction de La Rochelle (Charente-Maritime) pour aller s’abriter en raison en raison de rafales de près de 130 km/h au large de la cité vendéenne et d’une mer très agitée.Sa poursuivante, la navigatrice Clarisse Crémer devait également prendre la direction de La Rochelle une fois la ligne franchie entre 21H00 et minuit, selon son équipe.Dans les Pays de la Loire, la chute d’un arbre pertubait la circulation des trains TER entre Nantes et Angers, une situation qui devrait durer jusqu’à lundi midi, selon la SNCF.La circulation routière devrait être difficile en Ille-et-Vilaine avec des routes coupées et déviées, a averti la préfecture.

“Nous avons besoin d’une immigration de travail”, dit Eric Lombard

“Nous avons besoin d’une immigration de travail”, a assuré dimanche le ministre de l’Économie et des Finances Éric Lombard, estimant que la France doit “bien sûr” rester un pays d’immigration.”Nous avons besoin d’une immigration de travail, les entrepreneurs le souhaitent, et, d’ailleurs elle se fait”, a noté M. Lombard sur LCI.Comme on lui demandait si, économiquement, la France devait rester un pays d’immigration, M. Lombard a répondu : “Mais bien sûr”. Et alors que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui souhaite resserrer les critères de régularisation, estime que “l’immigration n’est pas une chance pour la France”, M. Lombard a rétorqué : “On peut avoir à l’intérieur d’un gouvernement des appréciations différentes (…) Ce n’est pas ma vision de l’immigration”.”On a besoin de l’immigration pour remplir les jobs dans les entreprises, les usines, à l’hôpital”, a soutenu le ministre.M. Lombard a estimé par ailleurs qu’il fallait s’attaquer “maintenant” à la réduction des dépenses de santé, et “d’abord, la dépense de médicaments”. Il a noté “qu’on est le premier consommateur en France d’antidépresseurs”.”Être remboursé à 100%, quand on a des revenus supérieurs à la moyenne, est-ce vraiment indispensable?”, s’est-il demandé. Il a noté que l’idée de travailler une journée de plus par an gratuitement pour financer les dépenses sociales “a reçu un accueil assez frais” auprès de nombreux partis politiques. Mais il reste “favorable à l’idée de trouver les voies et moyens de travailler plus”.Sur les retraites, il juge que “la capitalisation est une très bonne solution qui existe d’ailleurs pour la fonction publique”, mais ne sera sans doute pas “un élément central de la discussion” actuelle entre partenaires sociaux qui tentent d’améliorer la réforme de 2023, à coût constant, car “elle prend beaucoup de temps à produire des effets”.Il pense qu’on “ne pourra pas ramener tout le monde à 62 ans”, au lieu de 64, mais qu’il est “légitime” que des personnes “qui font un métier pénible et ont une carrière longue parce qu’ils ont commencé tôt partent plus tôt”.Mais, par souci “d’équilibre”, “si on permet pour des raisons de solidarité nationale à tel ou tel salarié de s’arrêter plus tôt, il faut trouver ceux qui sont d’accord pour travailler plus longtemps”, a-t-il glissé.

L’Ouest encore sous la pluie et le vent avec la dépression Herminia

Une crue jamais vue depuis plus de 40 ans à Rennes, des rafales à plus de 100 km/h, le village du Vendée Globe fermé, la circulation: la dépression Herminia jouait les trouble-fête dimanche dans l’ouest du pays et la situation va se poursuivre lundi.Dans la capitale bretonne, traversée par deux rivières, l’Ille et la Vilaine, “nous sommes aujourd’hui (dimanche) à des valeurs qui sont supérieures à celles qu’on avait constatées en 1981″, année de référence pour les crues, a commenté la maire, Nathalie Appéré, lors d’un point presse dimanche matin.La montée des eaux du canal de l’Ille et Rance a conduit la mairie à prendre samedi soir un arrêté d’évacuation de quatre rues et à ouvrir trois gymnases pour accueillir les personnes ne pouvant rentrer ou rester chez elles.”On a pris un arrêté d’évacuation hier (samedi) soir sur quatre rues (…), des habitations qui sont derrière une digue qui les protège normalement, et là l’eau est passée au-dessus de la digue”, a précisé Mme Appéré.Le secteur compte une centaine d’habitations, selon la maire. Vingt-six personnes ont été accueillies dans un gymnase ouvert par la ville.Ce quartier coincé entre le canal d’Ille et Rance et l’Ille avait les pieds dans l’eau dimanche.”Ça fait 40 ans que j’habite le quartier, je n’ai jamais vu ça”, a expliqué à l’AFP Bruno Lorandel, 47 ans. Dans ses locaux professionnel, ce producteur en audiovisuel a “des dégâts depuis hier”, avec une partie du matériel perdu. “On est en train d’écoper l’eau dans les caves”, a-t-il raconté.”Je trouve ça assez impressionnant, assez inquiétant parce que ça a monté vite”, témoignait à l’AFP TV Sylvie Bannier, assistante commerciale, non loin de voitures à moitié sous l’eau.- Risque d’avalanches -Herminia succède à la tempête Eowyn, d’une violence exceptionnelle outre-Manche. Elle a entrainé des pluies et des coups de vent sur le nord-ouest de la France, dans des zones où les sols sont déjà saturés d’eau.Météo-France a placé en vigilance orange vents les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées et le Rhône jusqu’à lundi. A Yraty, station de ski pyrénéenne, le vent a soufflé jusqu’à 189,7 km/h.Le Morbihan passera en orange pour pluie-inondation à partir de 18H00 dimanche. Le Calvados, l’Ille-et-Vilaine, la Mayenne et l’Orne resteront en vigilance orange crues jusqu’à lundi. S’y ajoute le Maine-et-Loire pour dimanche et lundi.Le Finistère et le Morbihan seront en alerte orange vagues submersion lundi.En montagne, les Hautes-Alpes seront en alerte orange avalanches lundi.”Des nouvelles pluies sont attendues ce soir, notamment sur l’ouest du pays, avec des rafales pouvant ponctuellement atteindre les 100 km/h, mais pas de façon généralisée”, a fait savoir Météo-France dans son bulletin de 16H00.Dans le Morbihan, “les cumuls deviendront localement importants, jusqu’à 40 à 60 mm en 24 heures”.Pour Rennes, “c’est l’équivalent de 15 jours de précipitation” qui pourraient encore tomber, a indiqué la maire de la ville.Sur l’ensemble du département, 10 communes ont mis en place des plans de sauvegarde depuis vendredi, a fait savoir la préfecture.Plus généralement, “la tendance à la hausse va se poursuivre sur la plupart des cours d’eau placés en vigilance”, avertit Vigicrues.Plus au sud, aux Sables d’Olonne, le village du Vendée Globe, installé depuis le départ du tour du monde à la voile le 10 novembre dernier, a été fermé au public.Selon une source proche de la direction de course, les mauvaises conditions pourraient obliger les skippers Benjamin Dutreux et Clarisse Crémer, attendus dimanche, à s’abriter à La Rochelle (Charente-Maritime) ou Lorient (Morbihan) une fois la ligne passée au large de la citée vendéenne car l’entrée dans le port pourrait être trop dangereuse.La dépression Herminia pourrait perturber la circulation de trains “notamment sur les côtes de la Manche”, selon la SNCF.Dans les Pays de la Loire, la chute d’un arbre a perturbé la circulation entre Nantes et Angers.En Bretagne, l’impact  sur le trafic ferroviaire est moindre qu’annoncé. La circulation des trains entre Rennes et Saint-Malo sera normale et les trains Rennes Saint-Brieuc et Rennes Vannes circuleront à vitesse normale dimanche soir.

Pannier-Runacher pour le port d’armes “discret” par les agents de l’OFB

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a défendu dimanche le port d’armes par les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), critiqué par le Premier ministre François Bayrou et des personnalités de droite. Elle a souligné sur France 3 avoir signé fin 2024 avec la ministre de l’Agriculture Annie Genevard “de manière concertée avec l’Office français de la biodiversité une circulaire” qui prévoit “le port d’armes discret”, ce que font “beaucoup de policiers en intervention.” Les agents de l’OFB “interviennent face à des personnes armées notamment dans leur activité de police de la chasse”, a-t-elle justifié. “On ne pose pas son arme de service dans la voiture et on la laisse pas dans son bureau, qui n’est pas complètement fermé”, a-t-elle dit.Dans sa déclaration de politique générale, François Bayrou avait qualifié d'”humiliation” et de “faute” certaines inspections d’agents de l’OFB auprès d’agriculteurs, “une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise”.Matignon a appelé ensuite à “l’apaisement”, condamnant “toute forme d’agression” face aux agents de l’OFB dont les locaux sont la cible de syndicats agricoles.Agnès Pannier-Runacher a condamné les “propos irresponsables” de certains responsables de droite dont le président des Républicains Laurent Wauquiez. Ce dernier avait dit avoir pour but de “supprimer” l’Office, l’accusant d'”organiser” des poursuites contre un agriculteur.  “L’OFB ne disparaîtra pas, parce qu’ils ont des missions qui sont essentielles” comme “s’assurer qu’il n’y a pas de pollution de l’eau que vous buvez” ou “des risques pour les enfants qui se promènent en forêt”, a martelé la ministre. Les plus de 3.000 agents de l’OFB, dont 1.700 sur le terrain, sont chargés de faire respecter les règles en matière d’usage des pesticides, d’arrachage de haies ou de respect des arrêtés sécheresse, mais aussi de contrôler les chasseurs, de lutter contre le braconnage ou le trafic d’espèces protégées.Les relations se sont envenimées avec le monde agricole depuis la crise qui a secoué la profession agricole l’an dernier, certains se plaignant de contrôles jugés intimidants.Mme Pannier-Runacher s’est par ailleurs prononcée pour de nouveaux modèles d’assurances face à “un état d’urgence climatique qui est devenu quasi permanent”. “Comme les dégâts sont passés de quelques dizaines de millions d’euros par an à quelques milliards d’euros, nous sommes aujourd’hui dans une situation où il faut trouver d’autres modèles assurantiels”, a-t-elle insisté. 

Budget: s’il ne censure pas, le PS sera dans un “soutien sans participation” à Bayrou, avertit Bompard

Le Parti socialiste changera d’alliance et entrera dans “un soutien sans participation” au gouvernement de François Bayrou, s’il ne vote pas la censure sur le budget, a mis en garde dimanche le coordinateur de la France insoumise (LFI) Manuel Bompard.Regrettant sur la chaîne LCI la “naïveté” des socialistes face à un Premier ministre “extrêmement rusé” qui cherche à “entourlouper un peu tout le monde”, Manuel Bompard a estimé que le vote sur la censure qui devrait avoir lieu dans une dizaine de jours serait “en quelque sorte le juge de paix” de la volonté du PS de se maintenir au sein du Nouveau front populaire (NFP).”C’est à ce moment là qu’on verra si, oui ou non, le Parti socialiste reste fidèle aux engagements pris devant les électrices et les électeurs”, a-t-il ajouté.Approuvé par le Sénat, le projet de budget de l’État fera l’objet jeudi d’une réunion entre parlementaires des deux chambres, en vue d’élaborer un texte de compromis. Cette version sera ensuite soumise à l’Assemblée nationale le 3 février et Manuel Bompard prévoit un vote sur une motion de censure déposée par son parti le 5 ou le 6 février.S’il ne s’y associait pas, le PS appartiendrait alors au “camp de ce que moi j’appelle le soutien sans participation au gouvernement de François Bayrou”, a commenté le député insoumis.Tout en se disant fermement dans l’opposition, le PS avait choisi à la mi-janvier de ne pas voter une précédente motion de censure, estimant avoir obtenu des concessions suffisantes de François Bayrou sur la renégociation de la réforme des retraites, les postes d’enseignants ou le remboursement des médicaments. Mais il maintient la menace de le censurer sur le budget.Parallèlement à ces tractations, l’Assemblée nationale reprendra lundi en commission l’examen du budget de la sécurité sociale, sur lequel le gouvernement de Michel Barnier était tombé en décembre.

La dépression Herminia joue les trouble-fête dans l’Ouest

Une crue jamais vue depuis plus de 40 ans à Rennes, des rafales à plus de 100 km/h, le village du Vendée Globe fermé, la circulation ferroviaire et routière perturbée: la dépression Herminia jouait les trouble-fête dimanche dans l’ouest du pays.Dans la capitale bretonne, traversée par deux rivières, l’Ille et la Vilaine, “nous sommes aujourd’hui (dimanche) à des valeurs qui sont supérieures à celles qu’on avait constatées en 1981, qui était une année de référence d’une crue importante”, a commenté la maire, Nathalie Appéré, lors d’un point presse dimanche matin.La montée des eaux du canal de l’Ille et Rance a conduit la mairie à prendre samedi soir un arrêté d’évacuation de quatre rues. Les habitants sont appelés à trouver refuge chez des proches ou dans l’un des trois gymnases ouverts par la ville. Une cellule de crise a été ouverte à la mairie.”On a pris un arrêté d’évacuation hier (samedi) soir sur quatre rues (…), des habitations qui sont derrière une digue qui les protège normalement, et là l’eau est passée au-dessus de la digue”, a précisé Mme Appéré.Le secteur compte une centaine d’habitations, selon la maire. “La plupart des personnes sont allées chez des proches (…) et on a eu 26 personnes accueillies cette nuit” dans l’un des deux gymnases, a-t-elle ajouté.Ce quartier coincé entre le canal d’Ille et Rance et l’Ille avait les pieds dans l’eau dimanche.”Ca fait 40 ans que j’habite le quartier, je n’ai jamais vu ça”, a expliqué à l’AFP Bruno Lorandel, 47 ans. Dans ses locaux professionnel, ce producteur en audiovisuel a “des dégâts depuis hier”, avec une partie du matériel perdu. “On est en train d’écoper l’eau dans les caves”, a-t-il raconté.”La semaine dernière, c’était limite au niveau du canal et de la route. Je me suis dit que ça allait être la même chose, et au final aucune info et voilà”, a-t-il déploré.- “15 jours de précipitation” -Herminia succède à la tempête Eowyn, d’une violence exceptionnelle outre-Manche et notamment en Irlande. Elle a entrainé des pluies et des coups de vent sur le nord-ouest de la France, dans des zones où les sols sont déjà saturés d’eau.Météo-France a placé en vigilance orange vents les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées et le Rhône jusqu’à lundi. Finistère et Côtes-d’Armor ont été rétrogradés en vigilance jaune en milieu de journée.Le Morbihan passera en orange pour pluie-inondation à partir de 18H00 dimanche. Le Calvados, l’Ille-et-Vilaine, la Mayenne et l’Orne resteront en vigilance orange crues jusqu’à lundi.L’eau va continuer à monter dans toute la région, a averti Vigicrues. “Après une légère accalmie des précipitations, les nouvelles pluies de ce dimanche vont générer de nouvelles réactions sur de nombreux cours d’eau. Sur les cours d’eau déjà en crue, de nouvelles hausses sont attendues”, a indiqué le service d’information sur les crues dans son dernier bulletin.Pour Rennes, “c’est l’équivalent de 15 jours de précipitation” qui pourraient encore tomber, a indiqué la maire de la ville..Plus au sud, aux Sables d’Olonne, le village du Vendée Globe, installé depuis le départ du tour du monde à la voile le 10 novembre dernier, a été fermé au public.Selon une source proche de la direction de course, les mauvaises conditions pourraient obliger les skippers Benjamin Dutreux et Clarisse Crémer, attendus dimanche, à s’abriter à La Rochelle (Charente-Maritime) ou Lorient (Morbihan) une fois la ligne passée au large de la citée vendéenne car l’entrée dans le port pourrait être trop dangereuse.La dépression Herminia a également entraîné des suppressions de trains en Normandie, où des rafales pouvant atteindre 110 km/h sont attendues, a annoncé la SNCF. Le trafic, notamment entre Paris et Cherbourg et entre Caen et Rennes, devrait être perturbé dimanche et lundi, a prévenu la compagnie ferroviaire.Idem en Bretagne, avec la suspension du trafic sur les lignes entre Quimper et Landerneau depuis 8h30 et entre Rennes et Saint-Malo à partir de 21h. Des averses de neige sont tombés dans la nuit en Mayenne, perturbant la circulation routière.

Avec l’arme des droits de douane, Trump a l’ACEUM en ligne de mire

En annonçant vouloir des droits de douane sur les produits canadiens et mexicains entrant aux Etats-Unis, le président Donald Trump pourrait en réalité chercher à accélérer le calendrier de révision du traité de libre-échange nord-américain signé durant son premier mandat, estiment plusieurs spécialistes.Lors de sa première entrée à la Maison Blanche, le républicain avait dénoncé l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qu’il estimait être injuste pour les Etats-Unis, et forcé ses deux voisins à négocier un nouveau traité, l’Accord Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM ou USMCA en anglais).L’accord – alors présenté par le président américaine comme “le meilleur et le plus important accord commercial jamais signé par les Etats-Unis” – prévoit une clause de revoyure, à compter du 1er juillet 2026, qui permet aux trois pays d’adapter ou de mettre fin au traité.Dans les faits, “les travaux ont déjà débuté car les trois pays font le point sur ce qu’ils souhaitent demander lors de cette revue”, souligne Kathleen Claussen, professeure de droit de l’Université de Georgetown.En menaçant ses deux partenaires d’imposer 25% de droits de douane, Donald Trump vient pourtant remettre en question dès à présent l’accord.”Ces droits de douane ne sont compatibles ni avec l’ACEUM ni avec les règles de l’OMC. En principe, personne ne peut les augmenter unilatéralement à moins d’avoir une excellente raison de le faire”, rappelle le professeur de droit à l’Université de Columbia, Petros Mavroidis, interrogé par l’AFP.Aux yeux de Donald Trump, les raisons sont évidentes: le Canada et le Mexique n’en font pas assez pour enrayer l’entrée de migrants et de fentanyl, un opioïde meurtrier, sur le territoire américain. Dès lors les droits de douane doivent permettre de les forcer à agir.Mais si M. Trump “estime que le Mexique importe illégalement du fentanyl aux Etats-Unis, il doit en apporter la preuve” pour justifier l’instauration de droits de douane, insiste M. Mavroidis.De l’avis de plusieurs experts interrogés, les raisons seraient plutôt à chercher du côté de la clause de revoyure du traité commercial.”Mon sentiment, c’est qu’il cherche à faire pression pour obtenir dès maintenant une renégociation du traité au lieu d’attendre 2026″, explique Arturo Sarukhan, consultant et ancien ambassadeur du Mexique à Washington.- Premiers clients des Etats-Unis -“Il s’agit juste de créer suffisamment de pression pour obliger les parties à revenir à la table de négociations. Je pense qu’elles préfèreront cela à la perspective d’un litige commercial”, rejoint Mme Claussen.En particulier, la question du secteur automobile pourrait être centrale: l’industrie automobile nord-américaine est très imbriquée, un véhicule passant plusieurs fois les frontières des trois pays durant son cycle de fabrication.Donald Trump “ne va pas renégocier les 3.700 pages de l’accord, je pense qu’il veut renégocier les parties liées à l’automobile, afin d’empêcher l’assemblage de véhicules électriques chinois au Mexique, ce qui n’est actuellement pas le cas”, détaille Arturo Sarukhan.Deux aspects attirent l’attention du président américain, estime M. Sarukhan: les équipements électroniques des véhicules connectés et les véhicules électriques chinois.En cela, le dirigeant s’inscrit totalement dans les pas de son prédécesseur Joe Biden, qui a déjà interdit l’importation de véhicules électriques chinois aux Etats-Unis, un marché jusqu’ici inexistant, mais aussi l’intégration de composants chinois aux véhicules connectés vendus aux Etats-Unis, quelque soit son lieu de production.Reste à voir dans quelle mesure le Canada et le Mexique accepteront de renégocier l’accord, sachant qu’ils sont à la fois de gros exportateurs vers les Etats-Unis mais aussi d’importants acheteurs pour leur voisin.Ils sont même les deux premiers clients du pays, selon les données du département américain du Commerce.”Le Mexique achète plus de produits américains que l’Union européenne ou que la Chine et le Japon conjugués”, souligne ainsi M. Sarukhan, “c’est un argument de taille”.”Mais ça ne signifie pas que le Mexique n’est pas vulnérable aux pressions”, reconnait-il, “il y a une dissymétrie en terme de puissance, et le Mexique est très dépendant des exportations de gaz provenant des Etats-Unis”.Mais cela peut suffire pour concéder de quoi permettre au président américain de revendiquer des avancées, sans pour autant tout remettre en question.”Il agit de la sorte car il est persuadé qu’avec les droits de douane il pourra réduire le déficit commercial et revendiquer une victoire pour le peuple américain”, conclut Petros Mavroidis.