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Londres approuve l’agrandissement d’Heathrow pour faire redécoller l’économie

Agrandir l’aéroport le plus fréquenté d’Europe pour relancer une économie atone: la ministre des Finances britannique Rachel Reeves veut remettre son pays sur la voie de la croissance et a donné son aval mercredi à une troisième piste sur le hub londonien d’Heathrow.Cette mesure, décriée par les organisations écologistes et une partie de son camp travailliste, figure parmi une série d’annonces très attendues mercredi de Mme Reeves, qui a détaillé dans un discours fleuve son plan de relance.”Ce gouvernement soutient la construction d’une troisième piste à Heathrow”, mais cet agrandissement sera soumis à “une évaluation complète” pour “garantir que le projet est rentable” mais aussi “conforme aux objectifs environnementaux” du pays, a assuré Mme Reeves.”Il est peu probable qu’une troisième piste à Heathrow stimule l’économie britannique, mais elle augmentera certainement le bruit, la pollution de l’air et les émissions de gaz à effet de serre”, a réagi Doug Parr, un responsable de Greenpeace au Royaume-Uni.La chancelière de l’Echiquier, titre officiel de Rachel Reeves, cherche à rassurer des entreprises inquiètes de la hausse massive des cotisations patronales annoncée fin octobre et des marchés encore tièdes quant aux plans du gouvernement d’avoir recours à des emprunts exceptionnels pour investir.- “Nous ne pouvons plus esquiver” -Alors que le gouvernement a déjà approuvé l’agrandissement des aéroports londoniens City et Stansted et pourrait valider sous peu des projets similaires pour Gatwick et Luton, “nous ne pouvons plus esquiver la décision” sur Heathrow, une plateforme qui “nous relie aux marchés émergents du monde entier, ouvrant de nouvelles opportunités de croissance”, a insisté Mme Reeves.Le directeur général de l’aéroport Thomas Woldbye a applaudi “la reconnaissance du rôle essentiel que nous jouons pour l’économie et la croissance au Royaume-Uni”, assurant que le nouveau projet débloquera “des milliards de livres” dans l’économie.Les plans d’agrandissement d’Heathrow ne sont pas nouveaux. Fin 2020, à l’issue d’une saga judiciaire, la Cour suprême britannique avait statué en faveur d’une troisième piste. Mais le projet a depuis été retardé par la pandémie de Covid-19.Il fait encore face à de nombreux obstacles.En particulier, la construction d’une nouvelle piste aurait un coût très élevé: le prix de 14 milliards de livres avait été avancé il y a dix ans mais l’inflation est passée par là et le quotidien The Times évoque désormais une fourchette de 42 à 63 milliards de livres (50 à 75 milliards d’euros).- Mission essentielle -“Cette expansion ne devrait pas avoir lieu tant que le gouvernement n’aura pas montré exactement comment elle sera compatible avec” ses objectifs climatiques, estime Bob Ward, un expert climatique de la London School of Economics (LSE), qui relève cependant “beaucoup de choses positives dans le discours de la Chancelière”.Mme Reeves était en effet attendue au tournant sur la croissance. C’est “la mission essentielle de ce gouvernement”, avait martelé un peu plus tôt le Premier ministre Keir Starmer dans le Times.Après avoir déjà calé au troisième trimestre puis baissé en octobre, le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a rebondi légèrement en novembre (+0,1%) mais moins qu’attendu.Le FMI a cependant revu à la hausse mi-janvier sa prévision de croissance pour le pays cette année, à 1,6%.”Une croissance faible n’est pas notre destin”, mais la relance de l’économie “ne se fera pas sans se battre”, a affirmé la chancelière mercredi, déroulant une série d’annonces signalant des assouplissements des règles d’urbanisme ou des mesures de déréglementation pour doper les investissements.Mme Reeves a aussi annoncé le soutien du gouvernement à plusieurs projets d’investissements pour développer un “corridor de croissance” entre Oxford et Cambridge et leurs prestigieuses universités, pour en faire une “Silicon Valley européenne”.Si l’objectif de relance de la croissance est partagé par les députés travaillistes, Rachel Reeves doit encore convaincre dans son propre camp sur une expansion d’Heathrow loin de faire l’unanimité.

Norvège: le fonds souverain affiche des gains record en 2024 grâce aux “Sept Magnifiques”

Le fonds souverain de la Norvège, le plus gros au monde, a affiché des résultats record l’an dernier, gagnant près de 7.000 euros par seconde, dopé par ses placements dans les “Sept Magnifiques” dont la domination est toutefois contestée aujourd’hui.En données brutes, c’est le plus gros rendement de son histoire: 2.511 milliards de couronnes (214 milliards d’euros), soit près de 80.000 couronnes par seconde, ce qui a contribué à porter sa valeur totale à 19.742 milliards de couronnes à la fin de l’année.”Ca a été une très bonne année pour le fonds”, s’est félicité son chef, Nicolai Tangen, lors d’une présentation. “Cela ne durera pas une éternité”, a-t-il toutefois ajouté comme à son accoutumée.  En pourcentage, le rendement s’est élevé à 13%, loin des 21,3% engrangés en 2023.Comme cette année-là, le fonds a été en grande partie porté par les valeurs technologiques.Ce secteur lui a rapporté plus de 1.170 milliards de couronnes en 2024, soit près de la moitié de ses gains annuels.Si le fonds est présent au capital de quelque 9.000 entreprises à travers le monde, ses parts dans les “Sept Magnifiques” -Apple, Amazon, Alphabet (maison mère de Google), Meta (Facebook, Instagram), Microsoft, Nvidia et Tesla- représentent à elles seules 17% de ses placements boursiers.”Nous devons apprendre à vivre avec un risque de concentration plus élevé que dans le passé, et je ne pense pas qu’il y ait grand-chose qu’on puisse faire”, a estimé M. Tangen.Illustration de ce risque, les valeurs tech se sont effondrées à Wall Street lundi -avant de se reprendre quelque peu mardi-, après l’arrivée sur le devant de la scène de la start-up chinoise d’intelligence artificielle DeepSeek.Celle-ci a sorti la semaine dernière un nouveau modèle d’IA générative similaire à ChatGPT (OpenAI), Gemini (Google) et d’autres, pour une fraction des coûts induits par les géants américains.- Accident de parcours? -“Est-ce un simple accident de parcours ou quelque chose de plus grave? Bien sûr, on ne sait pas”, a commenté le chef du fonds norvégien au sujet du plongeon du début de semaine.Evoquant les valorisations vertigineuses des géants de la tech américaine, son numéro deux, Trond Grande, a quant à lui estimé que ces actions étaient “chères” mais, a-t-il précisé, “je ne suis pas sûr que ce soit une bulle”.Le fonds n’a pas procédé à des “changements majeurs” dans ses placements depuis le trou d’air boursier de lundi, a précisé M. Tangen.  Tous secteurs confondus, les actions, qui représentaient 71,4% du portefeuille du fonds fin 2024, ont rapporté 18% sur l’année.Les placements obligataires (26,6% du portefeuille) ont pour leur part affiché un modeste rendement de 1%.En revanche, les investissements immobiliers (1,8% des actifs)  et les placements dans les projets d’énergies renouvelables (un actif encore marginal) sont tombés dans le rouge, affichant des rendements de -1% et -10% respectivement.Alimenté par les revenus pétroliers de l’Etat norvégien, le fonds est le plus gros investisseur individuel de la planète. Outre le rendement de ses investissements, sa valeur fluctue en fonction des versements -ou ponctions- du gouvernement norvégien et les effets de change, deux facteurs qui ont aussi eu un effet positif l’an dernier.

La construction de logements poursuit sa dégringolade en 2024

Le secteur du neuf n’en finit pas de dévisser: malgré un timide rebond au dernier trimestre 2024, les constructions de logements poursuivent leur inexorable dégringolade sans entrevoir le bout du tunnel.Sur l’ensemble de l’année 2024, 330.400 logements ont été autorisés à la construction en France, une baisse de 12,3% par rapport à l’année 2023, qui était déjà très basse, et de 28% par rapport aux douze mois précédant la crise sanitaire, selon les données provisoires communiquées mercredi par le ministère de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation. Le 4e trimestre montre un très léger rebond (+5%) par rapport au précédent trimestre, de même que le mois de décembre, avec 28.400 permis délivrés, soit 4,5% de plus qu’en novembre.”On peut toujours se réjouir d’une hausse. Quand on a touché les bas-fonds, c’est mieux que de couler, mais c’est nettement insuffisant”, a commenté auprès de l’AFP le président de la Fédération française du bâtiment (FFB), Olivier Salleron.Le nombre de chantiers commencés, qui suit traditionnellement celui des permis de construire, continue également de plonger, avec 263.100 mises en chantier en 2024, soit 11,1% de moins qu’en 2023 et 33% de moins que l’année précédant la crise sanitaire.A noter toutefois un rebond de 16,6% en décembre par rapport au mois de novembre, et de 5,2% au dernier trimestre par rapport au trimestre précédent.Le ministère prévient cependant que le chiffre des mises en chantier est davantage sujet à caution du fait d’une part d’incertitude non négligeable.”Depuis deux ans, c’est la pierre qui coule directement au fond du lac. Et aujourd’hui, le chiffre des constructions, qui est l’indicateur auquel nous nous référons, est catastrophique”, a estimé le patron de la FFB.- “Pas de rebond” -“L’année 2023 a été une année catastrophique, et 2024 est encore plus catastrophique que 2023. Pour l’instant, on ne constate pas de rebond”, a commenté de son côté le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), Pascal Boulanger, pour qui la légère remontée du dernier trimestre s’explique par la fin de la niche fiscale Pinel.”L’instabilité politique que nous connaissons depuis juin a provoqué un attentisme total des acquéreurs comme des investisseurs, qui ne savent pas quelle fiscalité s’appliquera”, a-t-il ajouté, prédisant une contagion des défaillances chez les promoteurs en 2025.Par type de logements, les autorisations de logements individuels ont reculé de manière plus importante (-14,9%), à 118.400 unités, que les logements collectifs (-10,7%), à 212.000 unités. Parmi les logements individuels, le nombre de maisons autorisées a encore chuté de 20,5% et celui de maisons mises en chantier de 32,8%.A noter que les mises en chantier de logements collectifs stagnent (-1,5%) sur un an. Par région, le Centre-Val-de-Loire, les Pays de la Loire et la Bourgogne France-Comté cumulent toutes les trois une chute de plus de 10% des permis délivrés et des mises en chantier. En Occitanie, les permis ont reculé de 20,9% en un an et en Auvergne-Rhône-Alpes de 17,2%.La construction neuve est confrontée à une grave crise depuis plus de deux ans. Les coûts de construction ont sensiblement augmenté du fait de la hausse du prix des matériaux consécutive à la guerre en Ukraine et de normes environnementales plus strictes. Parallèlement, les acquéreurs ont pâti de la brutale remontée des taux d’emprunt et de la fin de mesures de soutien au crédit et à l’investissement locatif.Les professionnels du bâtiment espèrent beaucoup du nouveau projet de loi de finances, qui prévoit l’élargissement du prêt à taux zéro (PTZ) à tout le territoire et aux maisons, ainsi qu’une défiscalisation exceptionnelle des dons destinés à un achat immobilier.Au total pour tout le secteur de la construction neuve, 14.740 entreprises ont fait défaut en 2024, ce qui menace plus de 45.000 emplois, selon une étude de BPCE l’Observatoire.La Fédération française du bâtiment (FFB) estime quant à elle à 100.000 le nombre d’emplois qui pourraient disparaître en 2025 si la crise continue.

En Asie, plus d’un milliard de personnes fêtent l’année du Serpent

Danse du lion, repas, balade en famille et prière dans les temples: de Pékin à Bangkok, plus d’un milliard de personnes en Asie célèbrent mercredi le Nouvel An lunaire et l’entrée dans l’année du Serpent.Les Chinois bénéficient de huit jours consécutifs de congés. L’occasion de partager de copieux déjeuners, d’assister à des spectacles traditionnels ou de faire exploser des pétards pour chasser les mauvais esprits.Les gares et les aéroports du pays étaient bondés ces derniers jours, des centaines de millions de personnes rentrant passer les vacances avec leurs proches, une migration qui pourrait atteindre des niveaux record cette année.A Pékin, des habitants ont bravé les températures glaciales, jusqu’à -10°C, pour se rendre dans les parcs et les temples afin de faire leurs adieux à l’année du Dragon et d’assister à des danses ou de prier.Les rues, centres commerciaux et maisons se sont recouverts de décorations rouges festives, symboles de bonheur et prospérité, dans de nombreux endroits d’Asie de l’Est et du Sud-Est, notamment en Corée du Sud, à Singapour, au Vietnam et en Thaïlande.A Taïwan, des personnes de tous âges se pressaient mercredi dans les temples pour se recueillir et faire des offrandes de fruits, de biscuits et de noix.”Le premier jour du Nouvel An lunaire, notre tradition, c’est d’aller dans un temple et de prier pour que la chance soit meilleure cette année”, déclare à l’AFP Chen Ching-yuan, 36 ans, venue au temple Longshan de Taipei avec sa mère. “Ce n’est pas nécessaire de demander quelque chose de spécifique. Il suffit de souhaiter une année sans heurts, paisible, sûre et en bonne santé”, résume-t-elle.- Enveloppes rouges -A Bangkok, des foules d’habitants et touristes se pressaient au Wat Mangkon Kamalawat, le temple bouddhiste chinois le plus vénéré de la capitale thaïlandaise.Construit en 1871 par des immigrants venus du sud de la Chine, il reste un lieu de culte essentiel pour la communauté chinoise de Thaïlande.”Je suis venue ici pour me recueillir et j’espère conjurer le mauvais sort”, explique à l’AFP Nawarat Yaowanin, 42 ans.Dans les capitales philippine Manille et indonésienne Jakarta, des foules ont également envahi les rues pour assister à des spectacles de danse du lion.Les fêtes sont également l’occasion pour les parents ou les grand-parents de distribuer à leurs enfants non mariés de l’argent. Il est généralement glissé dans des “enveloppes rouges”, mais aussi, modernité oblige, envoyé directement sur leurs smartphones.Durant la traditionnelle période de 40 jours qui s’étend avant, pendant et après les fêtes, quelque 9 milliards de trajets inter-régionaux, tous transports confondus, devraient être effectués en Chine, selon les médias officiels.Le nombre de voyages en train et avion devrait “atteindre des niveaux record” cette année, a précisé l’agence officielle Chine nouvelle. Le ministère chinois des Transports a indiqué s’attendre durant cette période à 510 millions de trajets en train et 90 millions en avion.- Depuis l’espace -En Corée du Sud, d’importantes chutes de neige ont perturbé cette semaine la circulation des trains, avions et bus, pris d’assaut par des gens rentrant dans leurs familles.Des images diffusées par les médias sud-coréens ont montré des véhicules couverts de neige bloqués sur les principaux axes routiers du pays.L’opérateur de l’aéroport international d’Incheon, plus grand aéroport de Séoul, a annoncé qu’environ 2,14 millions de passagers, soit une moyenne de quelque 214.000 par jour, devraient prendre un vol international entre le 24 janvier et le 2 février.”Ce devrait être le nombre moyen de passagers quotidien le plus élevé durant des vacances du Nouvel An lunaire depuis l’ouverture de l’aéroport” en 2001, a-t-il indiqué.Les festivités se sont même étendues… à l’espace: les astronautes chinois Cai Xuzhe, Song Lingdong et Wang Haoze ont envoyé leurs voeux depuis la station spatiale Tiangong, en orbite autour de la Terre.Une vidéo publiée par l’agence spatiale chinoise CMSA les montre vêtus d’une combinaison bleue avec des motifs traditionnels de nuages rouges, tenant deux morceaux de papier découpé représentant le caractère chinois “fu” – symbole de bonne fortune.”En cette nouvelle année, que tous vos rêves se réalisent!”, a déclaré Wang Haoze en formant un coeur au-dessus de sa tête.burs-je/ehl/pz

Avec 3,2% de croissance, l’Espagne a poursuivi sa “remontada” économique en 2024

Epargnée par la morosité qui touche la plupart de ses voisins européens, l’Espagne a vu son produit intérieur brut progresser fortement l’an dernier, porté par une fréquentation touristique record et par la hausse de sa population, soutenue par l’immigration.Oublié le marasme économique du début des années 2010 puis le trou d’air provoqué par la pandémie de Covid-19… Selon une première estimation publiée mercredi par l’Institut national des statistiques (INE), la croissance espagnole s’est élevée à 3,2% en 2024, après 2,7% en 2023.Ce taux, atteint à la faveur d’un quatrième trimestre solide (+0,8%), est légèrement supérieur aux prévisions du FMI et de la Banque d’Espagne, qui tablaient sur 3,1%. Il est surtout bien plus élevé que celui de la zone euro, où la Banque centrale européenne s’attend à 0,8% de croissance.La croissance espagnole est “quatre fois supérieure à la moyenne de la zone euro”, s’est félicité le ministre de l’Economie Carlos Cuerpo, en qualifiant les chiffres de l’INE d'”excellents”. “Depuis plus de deux ans, nous n’avons cessé d’avoir des surprises positives” sur la plan économique, a-t-il ajouté.Dans ses prévisions envoyées fin 2023 à Bruxelles, le gouvernement avait initialement parié sur 2% de croissance. Il avait ensuite révisé son objectif, jusqu’à évoquer une cible comprise entre 3,1% et 3,2%, malgré l’impact des inondations meurtrières qui ont ravagé fin octobre le sud-est de l’Espagne.- “Revanche” -L’économie espagnole a résisté “aux vents contraires”, dans un contexte de “fortes tensions internationales”, observe pour l’AFP Juan Carlos Martínez Lázaro, professeur d’économie à l’IE University de Madrid, qui voit dans ces 3,2% de croissance une forme de “revanche”.Après avoir fortement souffert lors de la crise financière de 2008, l’Espagne avait vu son PIB chuter de 10,8% en 2020 à cause de la pandémie de Covid-19, qui avait mis à l’arrêt son puissant secteur touristique, dont dépendent plus de 13% des emplois dans le pays.La quatrième économie de la zone euro a depuis remonté la pente, jusqu’à être placée mi-décembre en tête du classement 2024 des économies les plus performantes de l’OCDE par le magazine britannique “The Economist”, devant l’Irlande et le Danemark.Selon l’INE, cette “remontada” s’est traduite l’an dernier par une hausse des exportations, qui ont progressé de 3% en rythme annuel au quatrième trimestre, mais aussi par la consommation des ménages, qui a grimpé de 3,7%, grâce au ralentissement de l’inflation.Cette dynamique a permis de ramener le taux de chômage espagnol à 10,61% de la population active fin décembre, soit son plus bas niveau depuis 2008. Elle devrait par ailleurs permettre à Madrid de ramener son déficit public sous la barre des 3% du PIB, pour la première fois depuis 2018.- 2,4% prévus en 2025 -Parmi les facteurs mis en avant pour expliquer cette amélioration figurent les fonds du plan de relance européen post-Covid, qui ont bénéficié à de nombreuses entreprises, et le rebond du tourisme, l’Espagne ayant accueilli l’an dernier 94 millions de visiteurs étrangers, soit un record.”Cette fréquentation a dopé la consommation, mais aussi les exportations de service”, souligne Juan Carlos Martínez Lázaro, qui évoque un autre facteur “important” pour comprendre le dynamisme espagnol: la croissance démographique du pays, soutenue par l’immigration.D’après l’INE, l’Espagne a gagné 1,5 million d’habitants au cours des trois dernières années et frôle désormais les 49 millions d’habitants. Cela a permis de “soutenir la demande intérieure”, avec des répercussions positives sur l’ensemble de l’économie, insiste le chercheur.Cette situation va-t-elle se poursuivre? Le gouvernement, qui table sur une croissance de 2,4% en 2025, s’est dit mercredi optimiste. Avec “l’impulsion” du dernier trimestre 2024, l’Espagne est en “bonne position” pour “rester en tête des grandes économies européennes”, a jugé Carlos Cuerpo.”Il y a une force d’inertie qui devrait permettre à l’activité de rester solide”, abonde M. Martínez Lázaro, qui se dit néanmoins prudent au vu des tensions commerciales internationales et de l’instabilité politique en Espagne, où le gouvernement, faute de majorité, n’a toujours pas présenté de budget pour 2025.

Bourse de Paris: le luxe en fort recul après les résultats de LVMH

Les poids lourds du luxe dévissent mercredi dans les premiers échanges à la Bourse de Paris, après la publication de résultats annuels décevants mardi soir par le géant du secteur LVMH, première capitalisation française.Vers 08H20 GMT, LVMH reculait de 5,16% à 711,90 euros. Kering plongeait de 7,63% à 240,60 euros et Hermès perdait 0,86% à 2.639,00 euros. Christian Dior SE cédait 5,21% à 655,50 euros. Le groupe de cosmétique L’Oréal reculait de 2,29% à 359,20 euros.LVMH, dirigé par Bernard Arnault, a connu un recul de son bénéfice net de 17%, à 12,55 milliards d’euros en 2024. Son chiffre d’affaires s’est replié de 2% à 84,7 milliards d’euros.L’année a surtout été marquée par “une faiblesse en Asie”, sauf au Japon, et une “période électorale incertaine” aux États-Unis, marché majeur du luxe, a commenté le dirigeant lors d’une conférence de presse mardi. “On a eu trois ans d’euphorie en 2021, 2022 et 2023, on a une année de consolidation en 2024”, a toutefois relativisé le directeur financier Jean-Jacques Guiony, en évoquant une “légère tendance à l’amélioration aux États-Unis et en Europe en fin d’année”.Reste que, “contrairement à ses pairs, les résultats de LVMH sont décevants sur le dernier trimestre”, a relevé Kathleen Brooks, directrice de la recherche économique chez XTB. Un coup dur pour l’ensemble du secteur: depuis le début de l’année, des résultats meilleurs qu’attendu du britannique Burberry et du suisse Richemont avaient suscité l’espoir d’une reprise pour le luxe, plombé depuis plusieurs mois par une faible demande en Chine, un marché crucial.Or, “LVMH reste l’indicateur de référence pour l’ensemble du secteur”, a ajouté Kathleen Brooks.Le luxe reculait par conséquent partout en Europe. A Milan, Salvatore Ferragamo perdait vers 8H25 GMT 2,77% et Moncler 1,83%. A Londres, Burberry perdait 0,76% et à Francfort, Hugo Boss cédait 1,39%.

DeepSeek: les restrictions américaines derrière le succès de l’IA chinoise?

Les restrictions américaines sur les puces high-tech ont pu, sans le vouloir, propulser le succès du chatbot DeepSeek, ce qui inquiète les Etats-Unis sur leur capacité à contrer la Chine dans la course à l’intelligence artificielle (IA).Conçu par une start-up de Hangzhou (est de la Chine), ce robot conversationnel a stupéfié les acteurs du secteur par sa capacité à égaler ses concurrents américains – à un coût apparemment très inférieur.Une réussite obtenue malgré des restrictions des Etats-Unis, qui bloquent l’accès des entreprises chinoises aux puces les plus avancées, nécessaires au développement de modèles d’apprentissage massif pour l’IA.Le fondateur de DeepSeek, Liang Wenfeng, a reconnu que l'”embargo sur les puces haut de gamme” représentait un obstacle majeur.Ces restrictions ambitionnent de maintenir la domination technologique américaine, mais ont poussé DeepSeek à imaginer des solutions ingénieuses pour les contourner, soulignent des analystes. La start-up dit avoir utilisé des puces H800, moins performantes mais autorisées pour l’exportation vers la Chine jusqu’à fin 2023.”Les contraintes pesant sur la Chine en matière d’accès aux puces ont forcé l’équipe de DeepSeek à concevoir des modèles plus efficaces, toujours compétitifs mais à moindre coût d’entraînement”, souligne Jeffrey Ding, de l’Université George Washington.Les restrictions américains “ne parviennent pas à empêcher d’autres pays de concevoir des modèles de pointe” et “l’histoire a prouvé qu’il est impossible de mettre sous cloche” une technologie comme l’IA, estime-t-il.DeepSeek n’est pas la première entreprise chinoise contrainte d’innover de la sorte. Le géant technologique Huawei, fabricant notamment de smartphones et visé par des sanctions américaines, a par exemple réussi à réorienter ses activités.- Effet de surprise -Mais c’est la première fois qu’un tel vent de panique souffle dans la Silicon Valley et à Washington.Investisseur réputé dans la tech, Marc Andreessen a décrit l’irruption de DeepSeek comme “le moment Spoutnik de l’IA”, en référence au lancement en 1957 du premier satellite artificiel par Moscou, qui avait provoqué un choc en Occident.Beaucoup jugeaient la suprématie américaine incontestable en matière d’IA, avec des géants comme OpenAI ou Meta (la société mère de Facebook).Si la Chine ambitionne de devenir leader mondial de l’intelligence artificielle d’ici 2030, les réalisations des entreprises chinoises ne suscitaient jusqu’alors guère d’inquiétudes aux Etats-Unis.Le mastodonte chinois Baidu, qui veut rivaliser avec ChatGPT, a déçu au moment de lancer son robot conversationnel Ernie Bot, confortant l’idée, répandue côté américain, selon laquelle la stricte réglementation chinoise étoufferait l’innovation.Puis DeepSeek est arrivé.”Cela remet en question le postulat, que beaucoup avaient, vis-à-vis de la puissance de calcul et du traitement des données nécessaires à l’innovation”, estime Samm Sacks, membre du Paul Tsai China Center, un cercle de réflexion américain.”La question, c’est peut-on avoir accès à une intelligence artificielle de pointe, à une fraction du coût et avec une fraction de la puissance de calcul qu’on pensait nécessaire?”La stratégie américaine en matière d’IA consiste à “injecter de plus en plus de puissance de calcul et de performance afin d’obtenir des résultats de plus en plus performants”, note M. Ding, de l’université George Washington.- “Peur” -C’est l’idée directrice de “Stargate”, un projet présenté par Donald Trump, qui réunit OpenAI et le géant japonais SoftBank et prévoit d’investir jusqu’à 500 milliards de dollars dans des infrastructures IA aux Etats-Unis.Cependant, le succès du chatbot R1 de DeepSeek — dont les développeurs affirment qu’il a été conçu pour seulement 5,6 millions de dollars — suggère que l’innovation peut être bien moins coûteuse.Certains experts restent prudents: l’ensemble des coûts engagés par la start-up sont peut-être plus importants qu’annoncé.Donald Trump a toutefois décrit DeepSeek comme un “avertissement” pour les entreprises américaines.L’onde de choc DeepSeek remet-elle en cause l’efficacité des restrictions américaines? Non, estime Mark Kennedy, directeur de l’Institut Wahba pour la concurrence stratégique au Wilson Center, un centre de réflexion américain.Le gouvernement américain pourrait dorénavant “étendre les restrictions sur les puces d’IA” et renforcer sa surveillance des technologies auxquelles les entreprises chinoises peuvent accéder, souligne-t-il.”Etant donné les limites des mesures purement défensives, il pourrait aussi augmenter les investissements dans l’IA aux Etats-Unis, renforcer les alliances et affiner les politiques pour s’assurer de maintenir son leadership sans pousser davantage de pays vers l’écosystème chinois.”Côté américain, la “peur” de “prendre du retard par rapport à la Chine pourrait désormais catalyser cette dynamique”, indique Rebecca Arcesati, analyste à l’institut Merics, un centre de réflexion dédié à la Chine.

Les Bourses européennes ouvrent sans direction commune

Les Bourses européennes évoluent sans direction commune dans les premiers échanges mercredi, focalisées sur la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) et des résultats d’entreprises.Vers 08H10 GMT, Paris reculait de 0,38%, plombé par ses poids lourds du luxe qui dévissent après les résultats annuels de LVMH publiés mardi soir. Francfort prenait 0,38%, Milan 0,27% et Londres reste à l’équilibre (-0,08%).

La croissance économique espagnole a atteint 3,2% en 2024

La croissance économique espagnole a atteint 3,2% en 2024, grâce à une hausse des exportations et de la consommation, soutenue par le secteur touristique, selon une première estimation publiée mercredi par l’Institut national des statistiques (INE).Ce chiffre, atteint à la faveur d’un quatrième trimestre solide (+0,8%), est légèrement supérieur aux prévisions du FMI et de la Banque d’Espagne, qui tablaient sur 3,1%. Il confirme le dynamisme de l’économie espagnole, à rebours de la plupart de ses voisins européens.Dans ses prévisions envoyées fin 2023 à Bruxelles, le gouvernement espagnol avait parié sur 2% de croissance, en repli par rapport aux 2,7% de 2023. Il avait depuis révisé son objectif à la hausse, jusqu’à évoquer récemment une cible comprise entre 3,1% et 3,2%.”Nous connaissons un moment économique magnifique, dans un contexte très complexe au niveau européen”, avait déclaré mi-janvier le Premier ministre Pedro Sánchez, en saluant le chemin parcouru ces dernières années par l’Espagne, l’un des pays les plus affectés par la crise du Covid-19.Après avoir fortement souffert lors de la crise financière de 2008, le PIB espagnol avait traversé un violent trou d’air en 2020 (-10,9%) en raison de l’impact de la pandémie sur le secteur touristique, qui pèse pour près de 13% de l’économie espagnole.La quatrième économie de la zone euro a depuis remonté la pente, jusqu’à être placée en tête du classement 2024 des économies les plus performantes de l’OCDE par le magazine britannique “The Economist”, devant l’Irlande et le Danemark. Selon l’INE, la croissance espagnole a été tirée par les exportations, qui ont progressé de 3% en rythme annuel au quatrième trimestre, mais aussi par la consommation des ménages, qui a grimpé de 3,7% dans un contexte de ralentissement de l’inflation.Ce dynamisme a été particulièrement marqué dans le secteur des services, où l’activité a progressé de 3,9%, sur fond de fréquentation touristique record – l’Espagne ayant accueilli l’an dernier 94 millions de visiteurs étrangers, selon l’exécutif.”Le tourisme est un facteur important” mais ce n’est pas “le seul”, avait précisé la semaine le ministre de l’Economie Carlos Cuerpo, en insistant sur l’apport positif du plan de relance européen mais aussi de l’immigration sur l’économie espagnole.Ces différents facteurs devraient permettre à l’Espagne d’avoir “à nouveau une croissance forte et robuste” en 2025, sans doute “supérieure aux 2,4%” prévus par le gouvernement, a-t-il ajouté.

Face au succès de l’IA chinoise, la tech américaine voit rouge

L’irruption du rival chinois de ChatGPT sur la scène jusqu’à présent très américaine de l’intelligence artificielle (IA) a ravivé les angoisses de la Silicon Valley et de Washington, qui appellent à mettre les bouchées doubles pour battre la Chine avant qu’il ne soit trop tard.”Si l’Amérique se laisse distancer par la Chine dans le domaine de l’IA, elle se laissera distancer partout: économiquement, militairement, scientifiquement, dans l’éducation, partout”, a lancé mardi Chuck Schumer, sénateur démocrate.La semaine dernière, la start-up chinoise DeepSeek a sorti un nouveau modèle d’IA générative similaire à ChatGPT (OpenAI), Gemini (Google) et d’autres, pour une fraction des coûts induits par les géants américains.L’adoption ultra rapide de DeepSeek a suscité l’ébahissement, l’admiration, la chute de Nvidia (fournisseur de puces de pointe pour l’IA) à Wall Street et de nombreuses mises en garde.”L’innovation de la Chine avec DeepSeek est frappante, mais ce n’est rien comparé à ce qui se passera si la Chine bat les États-Unis sur l’objectif ultime de l’AGI, l’intelligence artificielle générale”, a continué Chuck Schumer devant les autres élus, évoquant le graal ultime d’OpenAI et ses concurrents: une IA aux capacités cognitives équivalentes à celles des humains.”Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas permettre que cela se produise.”- “Phénoménal” -Depuis des années, le gouvernement américain multiplie les mesures pour préserver son avance dans l’IA, considérée comme un enjeu de sécurité nationale.Les contrôles à l’exportation restreignent ainsi l’accès de la Chine aux puces les plus sophistiquées, notamment celles de Nvidia, qui ont donné naissance à l’IA générative chez OpenAI.Peine perdue: DeepSeek a indiqué s’être servi de semi-conducteurs de Nvidia, moins perfectionnés (dont l’importation est autorisée) et de méthodes différentes pour parvenir à un résultat équivalent aux meilleurs modèles américains.L’application arrive en tête des téléchargements sur Apple et des entreprises américaines adoptent déjà l’interface de programmation du modèle pour leurs propres services d’IA.Comme Perplexity, qui combine un assistant IA et un moteur de recherche. “L’intégration du (modèle) R1 de DeepSeek avec la recherche en ligne, c’est vraiment phénoménal, on voit le modèle penser à voix haute comme une personne intelligente et consulter des centaines de sources”, s’est félicité sux X Aravind Srinivas, patron de la start-up californienne.Il a précisé que les données des utilisateurs sont hébergés sur des serveurs occidentaux.Du patron de Microsoft Satya Nadella à Donald Trump, de nombreuses personnalités ont exhorté la tech américaine à considérer DeepSeek comme une incitation à mettre les bouchées doubles.Sam Altman, patron d’OpenAI, s’est dit “impressionné”, mais aussi “revigoré” par cette nouvelle concurrence.- “Balle dans le pied” -Mais de nombreux élus et figures de la tech associent avant tout les technologies chinoises à la désinformation et à l’espionnage.”Soyons clairs: DeepSeek R1 est une autre branche numérique du Parti communiste chinois (qui) censure toute critique du Parti et du président Xi”, a déclaré sur X l’élu républicain Mark Green.”L’intégration de l’IA chinoise dans les sociétés occidentales devrait nous inquiéter”, a réagi Ross Burley, cofondateur de l’ONG Centre for Information Resilience. “Nous avons vu à maintes reprises comment Pékin utilise sa domination technologique à des fins de surveillance, de contrôle et de coercition, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays”.Mark Zuckerberg, le patron de Meta (Facebook, Instagram), brandit l’épouvantail chinois face aux élus américains chaque fois qu’ils envisagent d’encadrer ses plateformes.”DeepSeek fait du très bon travail (…) Mais si vous lui demandez si la (répression sur la) place Tiananmen a eu lieu, il le niera”, a-t-il dit récemment au micro de Joe Rogan. “S’il doit y avoir un modèle open source que tout le monde utilise, nous devrions vouloir que ce soit un modèle américain, n’est-ce pas ?”D’après le site spécialisé The Information, Meta a formé des groupes de crise pour disséquer DeepSeek et améliorer Llama, son propre modèle ouvert.La peur de la Chine est si forte aux Etats-Unis qu’elle a permis, fait rarissime, d’unir les républicains et démocrates. Ils ont voté une loi l’année dernière pour interdire TikTok, filiale du groupe chinois ByteDance.Une approche jugée contre-productive par de nombreux ingénieurs.Zhiding Yu a ainsi raconté sur X comment un stagiaire chinois de son équipe chez Nvidia a choisi de rejoindre DeepSeek en 2023, quand la start-up était encore minuscule.”Si nous continuons à fomenter des théories géopolitiques et à créer des environnements hostiles aux chercheurs chinois, nous nous tirons une balle dans le pied”, a-t-il écrit. “Nous avons besoin d’une plus grande diversité de talents”.