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Budget britannique: Londres poursuit ses hausses d’impôts et rassure les marchés

Un an après des hausses d’impôts massives, le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mercredi un budget confirmant sa politique de discipline fiscale, avec de nouvelles taxes qui ont rassuré les marchés, mais aussi plusieurs mesures en faveur du pouvoir d’achat.”Ce sont mes choix: ni austérité, ni endettement, ni aveuglement face à l’injustice”, a déclaré la ministre des Finances Rachel Reeves, chargée de présenter le plan gouvernemental devant les députés.Au plus bas dans les sondages et devancé par le parti europhobe d’extrême droite de Nigel Farage, Reform UK, l’exécutif du Premier ministre Keir Starmer jouait gros politiquement avec cette échéance attendue de longue date.Les regards se sont tournés dès la fin du discours de la Chancelière de l’Echiquier, le titre officiel de Mme Reeves, vers les marchés financiers, qui ont réagi positivement: la livre s’est renforcée et les taux d’emprunts de la dette ont sensiblement reculé.”Cela suggère que la Chancelière a franchi un obstacle majeur avec ce budget et que ses mesures ont pour l’instant une crédibilité budgétaire auprès des investisseurs”, estime Kathleen Brooks, analyste chez XTB. “Dans l’ensemble, les marchés financiers respirent un peu.”Les hausses d’impôts annoncées mercredi rapporteront 26,1 milliards au budget annuel d’ici la fin de la mandature, puis 29,8 milliards de livres l’année suivante, en 2030/2031.Selon l’Office for Budget Responsibility (OBR), organisme britannique chargé de la surveillance des finances publiques, les recettes fiscales représenteront alors 38% du PIB, du jamais-vu au Royaume-Uni.- Taxe déguisée -Après y avoir longtemps songé, Rachel Reeves a finalement renoncé à augmenter l’impôt sur le revenu, ce qui aurait rompu avec une promesse de campagne des travaillistes, pour une manoeuvre plus subtile, parfois qualifiée de taxe déguisée: l’extension du gel des seuils de cet impôt.Cette mesure, principale source de revenu annoncée mercredi, fait payer davantage ceux dont le salaire augmente et franchit une tranche supérieure.Des hausses de taxes sur les propriétés les plus luxueuses, les jeux d’argent ou sur les retraites privées ont aussi été dévoilées.Ces décisions difficiles se sont imposées à Mme Reeves, avec une économie à la peine depuis le retour au pouvoir des travaillistes en juillet 2024: la croissance stagne (+0,1% au troisième trimestre), tandis que le déficit (aux alentours de 5% du PIB l’an passé) et la dette inquiètent les marchés.Elle a encore blâmé mercredi les “décisions néfastes” des conservateurs, au pouvoir pendant 14 ans, ainsi que “l’héritage du Brexit et de la pandémie”.Mais son budget de l’an passé est aussi très critiqué: malgré 40 milliards de hausses d’impôts, dont 25 particulièrement décriées pour les entreprises, et des dizaines de milliards d’investissements, il n’a permis de retrouver ni le chemin de l’équilibre budgétaire, ni la croissance.- “Sauvé son poste” -“Elle avait juré que ce serait une mesure exceptionnelle. Elle avait déclaré à tout le monde qu’à partir de maintenant, la stabilité serait au rendez-vous et qu’elle financerait tout grâce à la croissance. Aujourd’hui, elle a rompu chacune de ces promesses”, a attaqué la cheffe de l’opposition conservatrice, Kemi Badenoch.Pour compenser le coût politique de ces hausses d’impôts, Rachel Reeves a présenté une série de mesures destinées à “apporter un soulagement immédiat aux familles”.Parmi elles, la suppression d’un plafond sur les allocations familiales, ainsi qu’une hausse supérieure à l’inflation des pensions de retraite et du salaire minimum.Autant de marqueurs sociaux indispensables à un budget travailliste, dans un pays à l’inflation persistante (+3,6% en octobre), où le gaz et l’électricité coûtent cher.Mme Reeves “a peut-être sauvé son poste et accordé plus de temps au gouvernement”, estime l’analyste Kathleen Brooks. “Bien sûr, le véritable test sera de savoir si l’économie pourra rebondir.”L’OBR a apporté mercredi une réponse mitigée, en dégradant les prévisions de croissance du pays jusqu’en 2029, malgré une révision à la hausse pour cette année (de 1 à 1,5%).

La Pologne attribue le marché de ses sous-marins au suédois Saab

La Pologne a annoncé mercredi avoir attribué le marché de ses futurs sous-marins au suédois Saab, écartant ainsi les autres offres étrangères dont celle du français Naval Group, pour devenir une puissance militaire en mer Baltique face à la menace russe.”L’offre suédoise était la seule qui répondait à toutes les attentes de la marine”, a déclaré à la presse le ministre polonais de la Défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz.”Aujourd’hui est un jour historique pour le partenariat suédo-polonais et pour la sécurité accrue dans la mer Baltique”, s’est félicité son homologue suédois Pal Jonson sur X.”Cela renforcera notre défense commune, notre sécurité et notre base industrielle de défense”, a-t-il ajouté.Le programme d’achat de sous-marins nommé Orka (Orque) compte parmi les projets les plus importants et les plus urgents de la marine polonaise qui dispose actuellement d’un seul submersible, obsolète, construit en 1985 en URSS.L’offre suédoise qui prévoit la livraison de trois bâtiments A26 Blekinge était en concurrence avec celles d’entreprises française, allemande, espagnole, italienne et sud-coréenne.Dans un communiqué, le français Naval Group, qui construit le Scorpène, dit “prendre acte du choix souverain de la Pologne” au terme d'”une compétition intense de plusieurs années”.”Cela ne remet en aucun cas en cause les capacités éprouvées du Scorpène, dont les capacités supérieures et combat-proven équipent déjà de nombreuses marines dans le monde”, a-t-il ajouté.Le Scorpène a déjà été vendu au Brésil, au Chili, à l’Indonésie, à la Malaisie et à l’Inde. Il n’équipe pas la Marine française, celle-ci ne disposant que de sous-marins à propulsion nucléaire.Le premier submersible suédois pourrait être livré en 2030, selon le ministre polonais.Afin de maintenir les compétences des marins polonais, ceux-ci devraient commencer leur formation en 2026 et avoir accès en 2027 à un “gap filler”, c’est-à-dire un ancien navire suédois qui sera utilisé pour la formation.- 440 km de frontière maritime -Craignant la menace russe, la Pologne s’est lancée depuis plusieurs années dans un programme de modernisation rapide de son armée, avec des contrats d’achat d’armements, à coups de milliards de zlotys, principalement aux Etats-Unis et en Corée du Sud.Etat membre de l’Otan, voisine de l’Ukraine, du Bélarus et de la Russie, la Pologne consacrera 4,8% de son PIB à la défense, en légère hausse par rapport à l’année en cours.Sa frontière maritime s’étend sur 440 kilomètres sur la Baltique, mer entourée par plusieurs autres pays de l’Otan, et la Russie.Plusieurs incidents, dont des perturbations du fonctionnement du système GPS, des violations de l’espace aérien par la Russie, la rupture de câbles énergétiques ont eu lieu récemment dans cet espace.”Cette décision établit une nouvelle architecture de sécurité dans la mer Baltique”, a déclaré le ministre.Le groupe Saab s’est félicité de la décision polonaise indiquant cependant qu’à ce stade, il “n’a signé aucun contrat ni reçu de commande”. “Nous sommes honorés d’avoir été sélectionnés et nous nous réjouissons des prochaines négociations avec l’Agence de l’armement en Pologne”, a dit Micael Johansson, président et PDG de Saab dans un communiqué. L’offre suédoise, a-t-il souligné, comprend des sous-marins adaptés à la mer Baltique et “améliorera considérablement la capacité opérationnelle de la marine polonaise et profitera à l’économie polonaise”.Aucun sous-marin de type A26 Blekinge n’est en exploitation actuellement. La Suède a initialement commandé deux sous-marins A26 en 2015 pour une livraison programmée en 2023. Mais depuis les retards se sont accumulés et la facture a explosé.Alors que le contrat initial était de 8,2 milliards de couronnes (740 millions d’euros) pour les deux submersibles, il s’établit aujourd’hui à 25 milliards de couronnes, selon les autorités suédoises.

Au procès Lafarge pour financement du terrorisme, l’acceptation du “racket” des groupes jihadistes

“On avait le choix entre deux solutions, la pire et la moins pire”. Au procès de Lafarge, d’anciens cadres se sont expliqués sur les raisons pour lesquelles le cimentier était resté en Syrie jusqu’en 2014, moyennant des paiements à des groupes classés comme “terroristes”.Le tribunal correctionnel de Paris, qui juge le groupe et huit ex-responsables pour financement du terrorisme et violation d’embargo, a commencé mardi à se pencher sur le volet, central, des flux financiers entre la filiale syrienne de la multinationale, Lafarge Cement Syria (LCS), et des groupes rebelles, parmi lesquels figurent le groupe État islamique (EI) et Jabhat al-Nosra.Lafarge est soupçonné de leur avoir versé en 2013 et 2014 plusieurs millions d’euros — cinq millions selon l’accusation — afin de maintenir l’activité d’une cimenterie à Jalabiya, dans le nord de la Syrie, alors que les autres multinationales avaient quitté le pays dès 2012.En juillet de cette année-là, les expatriés de LCS sont eux aussi évacués de Syrie et l’usine mise à l’arrêt. Pourtant, quelques semaines plus tard, cette dernière redémarre, avec les employés locaux restés sur place.”Il y avait une volonté des employés de montrer qu’ils étaient capables, sans le retour des expatriés, de redémarrer l’usine”, explique Bruno Pescheux, l’ancien directeur général de la branche syrienne.Ils prenaient pourtant de “gros risques”, notamment en passant les barrages, observe la magistrate. “Il a été mis en place par notre actionnaire syrien un système qu’on peut appeler une assurance que des passages aux +checkpoints+ des salariés Lafarge se passeraient bien”, répond-il.L’actionnaire minoritaire syrien, Firas Tlass, est au centre du dossier, ayant servi d’intermédiaire entre LCS et les groupes armés. Lui aussi renvoyé en procès par la justice française, il est toutefois absent aux débats et donc jugé par défaut. “Ce système particulier avait été accepté par Lafarge avec l’idée aussi que ça n’allait pas durer longtemps”, avance Bruno Pescheux.Ce système prévoyait le versement d’argent pour d’une part financer l’acquisition d’intrants destinés à la production de ciment, tels que les hydrocarbures ou la pouzzolane, et d’autre part à assurer des “paiements de sécurité” et permettre aux employés de la cimenterie et aux marchandises de passer les “checkpoints”.Décortiquant méticuleusement tous les courriels et comptes rendus échangés entre les différents protagonistes, la présidente du tribunal Isabelle Prévost-Desprez appelle successivement, dans une espèce de valse continue, les prévenus à la barre pour les interroger sur tel ou tel point, puis les fait rasseoir avant de leur demander de revenir.- “Racket” -“Soit on se faisait taxer — c’était pas nouveau, ce système est généralisé au niveau de la Syrie — soit on fermait”, déclare de son côté Christian Herrault, ancien directeur général adjoint de Lafarge, qui évoque un système de “racket”. Un terme qui fait souvent tiquer la présidente, plusieurs messages faisant plutôt état de “négociations” ou d'”accords”.En octobre 2013, des camions de LCS sont bloqués à un checkpoint et un mois plus tard, le groupe EI apparaît dans la liste des bénéficiaires des “donations” de LCS.”On peut se laver les mains et partir, mais que seraient devenus les salariés de l’usine si nous étions partis ?”, demande M. Herrault. “On avait le choix entre deux mauvaises solutions, la pire et la moins pire”, ajoute-t-il. “Si on était partis”, les groupes jihadistes “auraient démembré l’usine, vendu ou fait tourner l’usine”, estime-t-il.En juillet 2014, alors que l’EI a proclamé son califat, la situation devient plus violente et l’usine est une nouvelle fois à l’arrêt. Pour autant, l’objectif est de trouver un accord pour la “redémarrer, pour vider les silos” et éviter que la production ne tombe aux mains des jihadistes, ce qui leur aurait rapporté “dix fois plus que les donations”, explique-t-il.Selon M. Herrault, le PDG d’alors, Bruno Lafont, qui figure aussi parmi les prévenus, était parfaitement au courant de ces versements.”Je n’ai jamais entendu, compris ou suspecté des paiements à des groupes terroristes jusqu’au 27 août 2014″, dément le principal intéressé. La cimenterie, finalement évacuée, tombera aux mains de l’EI mi-septembre 2014.

La Bourse de Paris finit dans le vert, entre Fed et Ukraine

La Bourse de Paris a terminé dans le vert mercredi, portée par les espoirs croissants de baisses des taux directeurs de la Réserve fédérale (Fed) aux Etats-Unis et d’un accord de paix en Ukraine.Le CAC 40 a pris 0,88%, à 8.096,43 points, en hausse de 70,63 points. La veille, l’indice avait gagné 0,83%.Comme l’ensemble des indices boursiers mondiaux, la place parisienne a été tirée “par le regain d’optimisme vis-à-vis d’une baisse des taux” aux Etats-Unis, relève Fawad Razaqzada, analyste de City Index.Les investisseurs “semblent se détendre et envisager sereinement la suite des événements”, relève Andreas Lipkow, analyste indépendant.Plusieurs indicateurs économiques américains, publiés mardi, ont conforté les investisseurs dans leur hypothèse d’un nouvel assouplissement monétaire lors de la prochaine réunion de la Fed en décembre.Certains membres de l’institution avaient déjà évoqué cette possibilité les jours précédents.Les probabilités d’une baisse de taux de 0,25 point de pourcentage atteignent désormais 85%, selon l’outil CME FedWatch, “alors qu’elles étaient encore sous les 20% il y a seulement une semaine”, selon Daniela Hathorn, analyste de marché à Capital.com.Par ailleurs, des informations publiées mercredi par Bloomberg, selon lesquelles l’économiste Kevin Hassett pourrait être nommé à la tête de la Fed, en remplacement de Jerome Powell dont le mandat court jusqu’en mai 2026, “ont été bien accueillies, car ce dernier est perçu comme favorable à un cycle d’assouplissement monétaire”, ajoute Zakaria Darouich, responsable multi-actifs chez CPR AM, interrogé par l’AFP.Autre point d’attention des marchés: l’évolution des discussions autour d’un accord de paix en Ukraine.Le Kremlin a relevé mercredi certains points “positifs” dans le plan américain pour mettre fin au conflit en Ukraine, après avoir rejeté une contre-proposition européenne, tandis que Kiev et ses alliés continuent de plaider pour une paix “juste et durable”.Pour les marchés, “le scénario d’une paix en Ukraine en 2026 se rapproche, et cela devrait être positif pour les économies voisines, à savoir les pays européens”, relève Zakaria Darouich. Côté obligataire, le taux d’emprunt à échéance dix ans s’inscrit à 3,40%, au même niveau que la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, a atteint 2,67%.Valneva s’envoleLe laboratoire franco-autrichien Valneva s’est envolé de 7,60% à 4,08 euros, après avoir annoncé mercredi dans un communiqué des résultats finaux positifs de l’étude de phase 2 concernant son candidat vaccin contre la maladie de Lyme, VLA15, transmise par des tiques.”Les résultats confirment les avantages d’une vaccination annuelle avant chaque saison de transmission de la maladie de Lyme” et “aucun problème de sécurité n’a été observé”, précise le communiqué.

Un partenariat entre une entreprise d’IA et le gouvernement sous le feu des critiques

Un accord entre le gouvernement et Doctrine, une entreprise française de l’IA dans le secteur juridique, qui va équiper des agents de l’Etat, fait grincer des dents un secteur qui pointe une récente condamnation pour concurrence déloyale de cette entreprise détenue par un fonds américain.La lettre d’engagement signée mardi par le ministre délégué de la Fonction publique, David Amiel, et le président de Doctrine, Guillaume Carrère, n’est pas passée inaperçue dans le monde de l’édition juridique.D’après cet accord, l’entreprise qui collabore avec le ministère de l’Intérieur et revendique plusieurs centaines d’entités publiques partenaires va fournir aux juristes de l’Etat des outils d’intelligence artificielle pour “simplifier” certaines missions, selon un communiqué du ministère de la Fonction publique et de Doctrine. Les agents bénéficieront de formations dédiées à ces “solutions” technologiques. Toutefois, le coût total de l’opération n’est pas défini, le nombre d’agents équipés n’est pas connu, et les outils mis à disposition n’ont pas été détaillés.  En outre, l’assurance du ministère que l’accord n’est “pas exclusif” et l’invitation lancée aux entreprises du secteur à formuler des offres sont loin de rassurer. “Je suis tombé de ma chaise”, lâche Denis Berthault, directeur du développement des contenus chez Lexisnexis, joint par l’AFP, tandis que Fabien Girard, président du directoire de Lexibase, y voit “le résultat logique d’un lobbying permanent de cette entreprise auprès des pouvoirs publics”. Surtout, ils pointent la récente condamnation de la société qui détient Doctrine.fr pour “concurrence déloyal- Données publiques -En mai, cinq grands éditeurs juridiques, dont Dalloz, Lexisnexis, et Lexibase, l’avaient emporté en appel, et la justice avait conclu à “des présomptions graves, précises et concordantes” selon lesquelles Forseti, la société exploitante de Doctrine.fr, s’est “procuré des centaines de milliers de décisions de justice des tribunaux administratifs”, et “des centaines de milliers de décisions auprès des tribunaux judiciaires de première instance de manière illicite”.Ce site internet était accusé par ses concurrents d’avoir pillé leurs bases de données, que ces éditeurs avaient constituées en s’adressant aux greffes des tribunaux.Avec ce partenariat, “on disculpe médiatiquement un acteur qui continue à diffuser des données volées, et on le recommande aux fonctionnaires de l’Etat”, estime Denis Berthault, regrettant que la justice n’ait pas demandé à l’entreprise de supprimer ces données, un point que souligne Doctrine auprès de l’AFP.Le “contentieux commercial fait partie de la vie des entreprises à succès”, “et nous comprenons que la croissance de Doctrine puisse susciter de l’inconfort”, a réagi l’entreprise auprès de l’AFP.”La procédure judiciaire a été clôturée”, répond de son côté le ministère de la Fonction publique, assurant que le “respect strict des règles de la commande publique s’appliquera à toute mise en oeuvre future”.Mais pour Fabien Girard, le partenariat est de mauvais augure pour de futurs appels d’offres. “Vous imaginez la puissance du postulant (Doctrine, NDLR) étant donné qu’il a une lettre d’intention?”, interroge-t-il. L’entreprise pourrait bénéficier “d’informations privilégiées” à la faveur de ce partenariat, mais “tout contrat qui fait plus de 100.000 euros doit passer par un appel d’offres” pour être conforme à la loi, assure une source interne chez Lefebvre-Dalloz, sous couvert de l’anonymat.- Pavillon américain -Elle estime “choquant qu’on fasse confiance à une entreprise dont la majorité de l’actionnariat est détenue par un fonds américain quand on prône la souveraineté”, et évoque des “risques de ventes à d’autres fonds” étrangers.Créé en 2016, Doctrine.fr a connu une forte croissance et a levé 10 millions d’euros en juin 2018 auprès du fonds Otium Venture et de Xavier Niel, le patron d’Iliad, maison mère de Free.En 2023, Forseti, la société exploitante de Doctrine.fr, a annoncé être passé sous le contrôle du fonds d’investissement américain Summit Partners, basé à Boston, qui revendique 45 milliards de dollars d’actifs sous gestion dans le monde. Il déclare être présent au capital de “550 entreprises”, notamment dans les domaines de la technologie et de la santé, et compte parmi les plus connues l’américain Uber et le français Veepee (ex Ventes privées.com).”Summit Partners est un fonds américain, mais c’est la partie européenne qui a investi dans Doctrine” qui “n’est aucunement soumise au droit américain”, indique l’entreprise.

Les Bourses européennes terminent en hausse

Les marchés boursiers européens ont fini dans le vert mercredi, tirés par des espoirs de plus en plus forts d’une baisse des taux de la banque centrale américaine (Fed) et de résolution du conflit ukrainien.Paris a pris 0,88%, Londres 0,85%, Francfort 1,11% et Milan 1,01%.

La Pologne choisit la Suède pour fournir trois sous-marins à sa marine nationale

Le ministre polonais de la Défense a annoncé mercredi que son pays avait choisi la Suède comme fournisseur de trois sous-marins, un nouvel effort destiné à renforcer les moyens militaires de la Pologne face à la menace russe.”L’offre suédoise était la seule qui répondait à toutes les attentes de la marine”, a déclaré à la presse Wladyslaw Kosiniak-Kamysz.”Aujourd’hui est un jour historique pour le partenariat suédo-polonais et pour la sécurité accrue dans la mer Baltique”, a déclaré son homologue suédois Pal Jonson sur X.”Cela renforcera notre défense commune, notre sécurité et notre base industrielle de défense”, a-t-il ajouté.Le programme d’achat de sous-marins nommé Orka (Orque) compte parmi les projets les plus importants et les plus urgents de la marine polonaise qui dispose actuellement d’un seul sous-marin, obsolète, construit en 1985 en URSS.L’offre suédoise qui prévoit la livraison de trois bâtiments A26 Blekinge était en concurrence avec celles d’entreprises française, allemande, espagnole, italienne et sud-coréenne. Le premier submersible pourrait être livré en 2030, selon le ministre polonais.Afin de maintenir les compétences des marins polonais, ceux-ci devraient commencer leur formation en 2026 et avoir accès en 2027 à un “gap filler”, c’est-à-dire un ancien navire suédois qui sera utilisé pour la formation.- 440 km de frontière maritime -La frontière maritime polonaise s’étend sur 440 kilomètres sur la Baltique, mer entourée par plusieurs autres pays de l’Otan, et la Russie.Plusieurs incidents, dont des perturbations du fonctionnement du système GPS, des violations de l’espace aérien par la Russie, la rupture de câbles énergétiques ont eu lieu récemment dans cet espace.”Cette décision établit une nouvelle architecture de sécurité dans la mer Baltique”, a déclaré le ministre.Le groupe Saab s’est félicité de la décision polonaise indiquant cependant qu’à ce stade, il “n’a signé aucun contrat ni reçu de commande”. “Nous sommes honorés d’avoir été sélectionnés et nous nous réjouissons des prochaines négociations avec l’Agence de l’armement en Pologne”, a dit Micael Johansson, président et PDG de Saab dans un communiqué. L’offre suédoise, a-t-il souligné, comprend des sous-marins adaptés à la mer Baltique et “améliorera considérablement la capacité opérationnelle de la marine polonaise et profitera à l’économie polonaise”.Aucun sous-marin de type A26 Blekinge n’est en exploitation actuellement.La Suède a initialement commandé deux sous-marins A26 en 2015 pour un total de 8,2 milliards de couronnes, mais le prix a été révisé à la hausse à plusieurs reprises, la dernière fois en octobre 2025 à 25 milliards de couronnes (2,26 mds EUR) – prix total pour les deux), selon les autorités suédoises.Craignant la menace russe, la Pologne s’est lancée depuis plusieurs années dans un programme de modernisation rapide de son armée, avec des contrats d’achat d’armements, à coups de milliards de zlotys, principalement aux Etats-Unis et en Corée du Sud.Etat membre de l’Otan, voisine de l’Ukraine, du Bélarus et de la Russie, la Pologne consacrera 4,8% de son PIB à la défense, en légère hausse par rapport à l’année en cours.

L’audience de Shein devant le tribunal judiciaire renvoyée au 5 décembre

L’audience qui devait se tenir mercredi devant le tribunal judiciaire de Paris pour la possible suspension de la plateforme Shein a été renvoyée au 5 décembre, après demande de l’avocat de l’État, qui réclame plus de temps.L’avocat de l’État a regretté avoir reçu tardivement, mardi soir, les arguments de défense de Shein, dont l’État demande une suspension du site pendant trois mois après la découverte de la vente sur la plateforme de poupées sexuelles d’apparence enfantine et d’armes de catégorie A.Selon M. Le Gunehec, il existe une “contestation assez radicale par Shein de la possibilité même (pour l’État) de venir voir le juge”. Il a demandé plus de temps pour analyser les pièces fournies par Shein.Pour l’avocate de Shein, Julia Bombardier, s’exprimant à la sortie de la salle d’audience, il s’agit d’une “volte-face totale” et le renvoi demandé par l’État indique que “le gouvernement n’est pas confortable sur le dossier”.De son côté, le ministère public ne s’est pas opposé à la demande de renvoi, mais a d’ores et déjà indiqué qu’il ne s’associerait pas à la demande de blocage du site Shein formulée par l’État.Selon l’autre conseil de Shein, Kami Haeri, lors de l’audience, la demande de suspension est “obsolète” car les produits incriminés ont été retirés du site de e-commerce après la découverte de leur vente par la Répression des fraudes (DGCCRF) le 31 octobre.- “Systèmes de sécurité” -Au niveau européen, la Commission européenne “soupçonne que la plateforme de Shein puisse présenter un risque systémique pour les consommateurs dans toute l’Union européenne” et lui a adressé une série de demandes détaillées, a-t-elle précisé mercredi.Le gouvernement français a “salué” dans un communiqué cette décision de l’exécutif européen “pouvant potentiellement aller jusqu’à l’ouverture d’une enquête” et qui “expose” la plateforme “à des sanctions pouvant aller jusqu’à 6% de son chiffre d’affaire mondial”.Shein a pris acte de la demande de renvoi, annonce l’entreprise dans un communiqué à l’AFP. Le groupe fondé en Chine en 2012 mais basé à Singapour explique avoir eu l’intention de présenter mercredi “en détail les dispositifs complets de contrôle (…) déjà en place ainsi que les améliorations significatives que nous avons apportées à nos systèmes de sécurité, de contrôle et de conformité”. Outre la suspension, la vente de contenu pédopornographique peut être punie de sept ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende. L’absence de filtrage pour les mineurs, comme la vente d’armes, est elle passible de trois ans de prison et 75.000 euros d’amende, selon le code pénal.Par ailleurs, la procédure d’assignation devant le tribunal judiciaire utilisée contre Shein va être actionnée par le gouvernement envers deux autres plateformes, AliExpress et Joom, pour ventes de “poupées pédopornographiques”, a annoncé mercredi le ministre du Commerce Serge Papin sur TF1.- “Protéger les consommateurs” -Cette procédure sera engagée “dans les prochains jours”, a précisé le cabinet du ministre à l’AFP.”C’est un combat qui vise à protéger les consommateurs, qui vise aussi à protéger les enfants, les adolescents”, a expliqué M. Papin.Le ministre avait déjà annoncé mi-novembre le signalement à la justice par le gouvernement des plateformes AliExpress et Joom en même temps que eBay, Temu, Wish, pour la vente de produits illégaux.AliExpress avait assuré que “les annonces concernées (par le signalement) avaient été retirées”, après l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris, conjointement à d’autres concernant Shein, Temu, Wish et eBay.La plateforme de commerce en ligne AliExpress est la propriété du géant chinois Alibaba, tandis que Joom est une plateforme russe fondée en 2016.Dans une résolution non contraignante adoptée mercredi, le Parlement européen a lui demandé la possibilité de suspendre plus rapidement les plateformes de e-commerce en cas de violation grave du droit de l’UE.Début novembre, le gouvernement français avait déjà essayé de suspendre Shein avec une procédure administrative. Le groupe avait retiré en conséquence les produits concernés et avait suspendu toutes les ventes réalisées sur son site français par des vendeurs tiers, sa place de marché (ou “marketplace”), ainsi que celles hors habillement. Une première “victoire” selon le gouvernement.

Wall Street ouvre en hausse avant une fin de semaine tronquée

La Bourse de New York évoluait en hausse mercredi, à la veille d’un jour férié pour Thanksgiving sur les marchés américains, profitant toujours des anticipations de baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed) en décembre.Vers 15H00 GMT, le Dow Jones prenait 0,37%, l’indice Nasdaq progressait de 0,45% et l’indice élargi S&P 500 s’octroyait 0,41%.”Le marché rebondit cette semaine, après avoir atteint des niveaux de ventes élevés”, commente auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.Une série d’indicateurs publiés mardi a brossé un paysage inquiétant sur l’état de l’économie américaine, entre prix à la production toujours en hausse et une confiance des consommateurs en chute libre, ces derniers ajustant leurs dépenses en conséquence.Mais “ces données laissent la porte ouverte à une baisse des taux par la Fed, ce qui, pour l’instant, est favorable aux actions”, souligne Adam Sarhan.Une politique d’assouplissement monétaire est de nature à aider la croissance, et donc à augmenter les perspectives de bénéfices des entreprises, d’où l’optimisme de Wall Street.”La corrélation entre (les anticipations de baisse des taux) et le rebond du marché boursier (…) est de 100%”, abonde Patrick O’Hare, de Briefing.com.Les investisseurs s’attendent majoritairement à une baisse d’un quart de point lors de la réunion de la Fed des 9 et 10 décembre, ramenant les taux dans une fourchette comprise entre 3,50% et 3,75%. Ils étaient une minorité la semaine passée.Toujours côté indicateurs, les demandes hebdomadaires d’allocation chômage sont ressorties en baisse mercredi par rapport à la semaine passée (216.000 contre 222.000) et en deçà des attentes du marché.La place américaine attend par ailleurs la publication à 19H00 GMT du “Livre beige” de la Fed, une enquête régulière basée sur les remontées d’acteurs économiques.Selon les analystes, les volumes d’échanges à Wall Street sont quelque peu limités du fait d’une semaine tronquée par Thanksgiving jeudi. La séance de vendredi sera quant à elle amputée de trois heures.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain se tendait légèrement, à 4,02%, contre 4,00% mardi en clôture.Au tableau des valeurs, “la hausse enregistrée par Dell après la publication de ses résultats financiers a été un élément favorable pour le marché”, constate M. O’Hare.Le fabricant d’ordinateurs et serveurs prenait 2,23% à 128,73 dollars après des résultats mitigés, mais une hausse de ses prévisions annuelles.Son concurrent HP était sanctionné (-2,01% à 23,83 dollars), pâtissant de l’annonce d’une réduction de ses effectifs et de prévisions inférieures aux attentes pour 2026.Le titre des magasins de vêtements Urban Outfitters bondissait (+11,89% à 76,43 dollars), profitant de performances financières largement meilleures qu’attendu pour le troisième trimestre, et ce malgré le contexte commercial incertain.L’action Alphabet (maison mère de Google) se repliait légèrement (-0,47% à 321,92 dollars) après deux records d’affilée en clôture, tandis que le géant des puces Nvidia retrouvait des couleurs (+1,57% à 180,62 dollars).La veille, le cours des deux titres avait été impacté – de manière opposée – par des informations de presse selon lesquelles Meta (Facebook, Instagram) envisagerait d’utiliser des puces de Google pour son informatique à distance (cloud).

Certificats d’économie d’énergie: 4 à 6 centimes d’impact sur le carburant (pétroliers)

Les carburants à la pompe vont augmenter de 4 à 6 centimes par litre dès le 1er janvier, en réaction à l’évolution du dispositif des “certificats d’économies d’énergie” (CEE), estime mercredi l’Union française des industries pétrolières (Ufip).Ce dispositif créé en 2005, qui repose sur le principe du pollueur-payeur, oblige les fournisseurs d’énergie à financer des actions de réduction de la consommation d’énergie et d’amélioration de l’efficacité énergétique, une obligation revue à la hausse par le gouvernement à compter du 1er janvier.De ce fait, “je m’attends à ce que les prix à la pompe augmentent (…) de l’ordre de 4 à 6 centimes par litre”, a déclaré à l’AFP Olivier Gantois, directeur de l’Ufip Energies et mobilités, confirmant une information du quotidien Ouest France. M. Gantois indique par ailleurs que ce dispositif pèse actuellement d’environ 11 centimes dans le prix du litre de carburant.A la différence du gaz et de l’électricité, le marché des carburants “n’est pas régulé”, rappelle M. Gantois et donc, chaque distributeur décidera indépendamment des autres du niveau du prix qu’il pratiquera.Il est néanmoins “certain” qu’une telle augmentation “donc de 4 à 6 centimes, devrait être répercutée”, étant donné que “les marges nettes des distributeurs, ce qui reste dans leur poche, sont de l’ordre de 1 à 2 centimes d’euro”.Donc, les 11 centimes que pèsent aujourd’hui ces CEE dans le prix du litre de carburant “devraient devenir 15 à 17 centimes, et ça c’est dès le 1er janvier”, puisque le dispositif s’applique sur “tous les volumes d’énergie vendus en 2026, donc dès le premier janvier, les obligations vont augmenter de cet ordre de grandeur”.En échange d’octroyer une subvention à un ménage ou à une entreprise, par exemple pour remplacer une chaudière au fioul pour une pompe à chaleur, le fournisseur obtient un CEE. A chaque fin de période, il doit justifier qu’il a atteint l’objectif de CEE fixé par l’Etat.L’enveloppe représentait déjà 6 milliards d’euros en 2025, mais cette machine à financer les économies d’énergie et la décarbonation verra son enveloppe atteindre plus de 8 milliards d’euros en 2026, selon un décret du ministère de l’Economie publié début novembre.Côté gaz, Engie a fait savoir que pour les clients de ses contrats Passerelle, “les prix seront révisés le 1er janvier 2026 pour intégrer ces évolutions règlementaires des CEE”, ainsi que la création d’un dispositif pour soutenir le biogaz, avec une hausse moyenne “d’environ +3,5% du budget annuel” gaz de ces clients, sans modification du tarif d’abonnement.”Nous serons très vigilants à l’impact du dispositif sur l’évolution des prix en 2026″, a indiqué Bercy à l’AFP, soulignant que Matignon a demandé au ministre de l’Économie de travailler à des scénarios de baisse des prix de l’électricité.Le prix du litre de gazole s’élevait en moyenne au vendredi 21 novembre à 1,697 euro le litre, celui du super SP95-E10 à 1,707 euro le litre, selon le dernier relevé du ministère de la Transition écologique.