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Gaza: funérailles des cinq employés d’Al Jazeera tués par une frappe israélienne

Les funérailles des cinq employés de la chaîne qatarie Al Jazeera, tués dans la nuit par une attaque israélienne à Gaza et parmi lesquels un reporter bien connu de ses téléspectateurs, se déroulaient lundi dans le territoire palestinien dévasté par 22 mois de guerre.Au moment où le gouvernement israélien se montre déterminé à mettre en oeuvre son nouveau plan d’opération dans le territoire palestinien assiégé, Al Jazeera a fait état de la mort de cinq de ses employés dans “une attaque ciblée israélienne” sur une tente à Gaza-ville, devant l’hôpital al-Chifa. Les cinq hommes sont Anas al-Sharif et Mohammed Qreiqeh, ainsi que des cameramen Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa. Un  journaliste pigiste, Mohammed Al-Khaldi, qui collaborait occasionnellement avec des médias locaux, a également été tué dans l’attaque israélienne, selon le directeur de l’hôpital.Anas al-Sharif, 28 ans, était l’un des visages les plus connus parmi les correspondants couvrant au quotidien le conflit.L’armée israélienne a dit l’avoir pris pour cible, le qualifiant de “terroriste” qui “se faisait passer pour un journaliste”.L’organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé “avec force et colère l’assassinat revendiqué” par l’armée israélienne d’Anas al-Sharif, ajoutant qu’il était “la voix de la souffrance imposée par Israël aux Palestiniens de Gaza”.Des dizaines d’hommes, certains en pleurs et s’épaulant par moment, ont porté en terre les corps des victimes lundi matin au cimetière Cheikh Redouane, dans la ville de Gaza, selon un vidéaste de l’AFP. Sur le site de l’attaque, un mur blanc criblé d’éclats, des matelas souillés sur le sol ou encore des ventilateurs tordus par les flammes témoignaient de la frappe sur la tente de plastique, dont il ne restait plus rien ou presque à l’exception de sa structure métal.- “Ceci est mon testament” -Al Jazeera a condamné “une tentative désespérée de faire taire les voix qui dénoncent l’occupation” israélienne. Selon la chaîne, 10 de ses correspondants ont été tués par l’armée israélienne à Gaza depuis le début de son offensive déclenchée en représailles à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.Selon RSF, près de 200 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre.Dans ses derniers messages sur les réseaux sociaux dimanche soir, quelques instants avant sa mort, Anas al-Sharif faisait état d'”intenses” bombardements et a diffusé une courte vidéo montrant des bombardements, des lueurs dans la nuit étoilée sur la ville de Gaza.Un texte posthume, écrit en avril en cas de décès, a été publié sur son compte lundi matin, où il appelle à “ne pas oublier Gaza”. “Ceci est mon testament et mon dernier message. Si ces mots vous parviennent, sachez qu’Israël a réussi à me tuer et à faire taire ma voix”, déclare en préambule ce long message.L’armée israélienne affirme qu’Anas al-Sharif  “était le chef d’une cellule terroriste au sein de l’organisation terroriste Hamas et était responsable de la préparation d’attaques de roquettes contre des civils israéliens et les troupes” israéliennes.Elle a publié sur ses réseaux sociaux un selfie du journaliste, posant avec les chefs du Hamas. Ainsi qu’un tableau montrant supposément des noms de membres du mouvement islamiste palestinien, où le nom du journaliste émarge avec un salaire correspondant pour les années 2013 et 2017.En juillet, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) avait accusé l’armée israélienne de mener “une campagne de diffamation” envers le journaliste en le présentant dans des messages en ligne comme un membre du Hamas.- Rares “embeds” -La diffusion d’Al Jazeera a été interdite en Israël et ses bureaux locaux fermés en mai 2024.La presse internationale n’est pas autorisée à travailler librement dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre. Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont rarement entrés embarqués (en “embed”) avec l’armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire.La presse internationale travaille en s’appuyant sur des journalistes et correspondants locaux, qui ont payé un lourd tribut au conflit.Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche avoir donné l’ordre à l’armée d’autoriser un plus grand nombre de médias internationaux à travailler sous son contrôle dans Gaza.M. Netanyahu, qui a justifié le nouveau plan israélien prévoyant la conquête de la ville de Gaza, est confronté à une très forte pression, en Israël sur le sort des 49 otages retenus par le Hamas, et à l’étranger pour faire taire les armes alors que plus de deux millions de Palestiniens sont menacés d’une “famine généralisée” selon l’ONU.L’attaque du Hamas 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.Les représailles israéliennes à Gaza ont déjà fait 61.430 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Gaza: funérailles des cinq employés d’Al Jazeera tués par une frappe israélienne

Les funérailles des cinq employés de la chaîne qatarie Al Jazeera, tués dans la nuit par une attaque israélienne à Gaza et parmi lesquels un reporter bien connu de ses téléspectateurs, se déroulaient lundi dans le territoire palestinien dévasté par 22 mois de guerre.Au moment où le gouvernement israélien se montre déterminé à mettre en oeuvre son nouveau plan d’opération dans le territoire palestinien assiégé, Al Jazeera a fait état de la mort de cinq de ses employés dans “une attaque ciblée israélienne” sur une tente à Gaza-ville, devant l’hôpital al-Chifa. Les cinq hommes sont Anas al-Sharif et Mohammed Qreiqeh, ainsi que des cameramen Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa. Un  journaliste pigiste, Mohammed Al-Khaldi, qui collaborait occasionnellement avec des médias locaux, a également été tué dans l’attaque israélienne, selon le directeur de l’hôpital.Anas al-Sharif, 28 ans, était l’un des visages les plus connus parmi les correspondants couvrant au quotidien le conflit.L’armée israélienne a dit l’avoir pris pour cible, le qualifiant de “terroriste” qui “se faisait passer pour un journaliste”.L’organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé “avec force et colère l’assassinat revendiqué” par l’armée israélienne d’Anas al-Sharif, ajoutant qu’il était “la voix de la souffrance imposée par Israël aux Palestiniens de Gaza”.Des dizaines d’hommes, certains en pleurs et s’épaulant par moment, ont porté en terre les corps des victimes lundi matin au cimetière Cheikh Redouane, dans la ville de Gaza, selon un vidéaste de l’AFP. Sur le site de l’attaque, un mur blanc criblé d’éclats, des matelas souillés sur le sol ou encore des ventilateurs tordus par les flammes témoignaient de la frappe sur la tente de plastique, dont il ne restait plus rien ou presque à l’exception de sa structure métal.- “Ceci est mon testament” -Al Jazeera a condamné “une tentative désespérée de faire taire les voix qui dénoncent l’occupation” israélienne. Selon la chaîne, 10 de ses correspondants ont été tués par l’armée israélienne à Gaza depuis le début de son offensive déclenchée en représailles à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.Selon RSF, près de 200 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre.Dans ses derniers messages sur les réseaux sociaux dimanche soir, quelques instants avant sa mort, Anas al-Sharif faisait état d'”intenses” bombardements et a diffusé une courte vidéo montrant des bombardements, des lueurs dans la nuit étoilée sur la ville de Gaza.Un texte posthume, écrit en avril en cas de décès, a été publié sur son compte lundi matin, où il appelle à “ne pas oublier Gaza”. “Ceci est mon testament et mon dernier message. Si ces mots vous parviennent, sachez qu’Israël a réussi à me tuer et à faire taire ma voix”, déclare en préambule ce long message.L’armée israélienne affirme qu’Anas al-Sharif  “était le chef d’une cellule terroriste au sein de l’organisation terroriste Hamas et était responsable de la préparation d’attaques de roquettes contre des civils israéliens et les troupes” israéliennes.Elle a publié sur ses réseaux sociaux un selfie du journaliste, posant avec les chefs du Hamas. Ainsi qu’un tableau montrant supposément des noms de membres du mouvement islamiste palestinien, où le nom du journaliste émarge avec un salaire correspondant pour les années 2013 et 2017.En juillet, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) avait accusé l’armée israélienne de mener “une campagne de diffamation” envers le journaliste en le présentant dans des messages en ligne comme un membre du Hamas.- Rares “embeds” -La diffusion d’Al Jazeera a été interdite en Israël et ses bureaux locaux fermés en mai 2024.La presse internationale n’est pas autorisée à travailler librement dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre. Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont rarement entrés embarqués (en “embed”) avec l’armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire.La presse internationale travaille en s’appuyant sur des journalistes et correspondants locaux, qui ont payé un lourd tribut au conflit.Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche avoir donné l’ordre à l’armée d’autoriser un plus grand nombre de médias internationaux à travailler sous son contrôle dans Gaza.M. Netanyahu, qui a justifié le nouveau plan israélien prévoyant la conquête de la ville de Gaza, est confronté à une très forte pression, en Israël sur le sort des 49 otages retenus par le Hamas, et à l’étranger pour faire taire les armes alors que plus de deux millions de Palestiniens sont menacés d’une “famine généralisée” selon l’ONU.L’attaque du Hamas 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.Les représailles israéliennes à Gaza ont déjà fait 61.430 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Au lac Tchad, la baisse de l’aide humanitaire fait craindre une hausse des attaques terroristes

La vie de Ahmat Moussa a basculé il y a neuf mois. En pleine nuit, Balangoura, village isolé du lac Tchad, à l’ouest du pays du même nom, est encerclé puis attaqué par le groupe jihadiste Boko Haram. “J’ai entendu les premières détonations et je suis parti sans regarder derrière”, raconte le pêcheur de 42 ans, en montrant sur sa jambe droite la cicatrice laissée par une balle de Kalachnikov. Un de ses fils, âgé de 16 ans, est enlevé cette nuit-là. Le récit d’horreurs se prolonge chez sa voisine, Baya Ali Moussa. Elle aussi a fui Balangoura ce soir-là. Le corps d’un de ses fils, âgé de 23 ans, est retrouvé trois jours plus tard, flottant parmi les jacinthes d’eau. Depuis une quinzaine d’années, Boko Haram plonge dans la terreur les populations du bassin du lac Tchad, dont sont riverains trois autres pays (Cameroun, Niger, Nigeria). Né au Nigeria au début des années 2000, il faisait la une de l’actualité mondiale à son apogée de 2013 à 2015, après y avoir enlevé près de 300 écolières, à Chibok (nord). Les terroristes ont perdu du terrain face aux offensives militaires régulièrement menées, mais ils n’en restent pas moins menaçants, comme l’illustre la récurrence des enlèvements, exécutions, viols et pillages… Au Tchad, la province du Lac compte plus de 250.000 personnes déplacées, selon l’ONU. “Rien à manger, rien à boire”Baya Ali Moussa et Ahmat Moussa, comme quelque 2.000 autres, se sont réfugiés à Yakoua, à une vingtaine de kilomètres de Bol, sur les berges d’un bras du lac. “Ici, nous n’avons rien à manger ni à boire, on survit seulement grâce à la solidarité communautaire et aux humanitaires”, insiste Baya Ali Moussa.Pour leur venir en aide, l’ONG Acted a déclenché à Yakoua le “RRM”, signe anglais de “mécanisme de réponse rapide”, afin d’apporter pendant trois mois une aide d’urgence aux déplacés. En un an, 46 sites ont été recensés dans ce cadre dans la province du Lac.”Les attaques continuent, les enlèvements continuent, les sites de déplacés se transforment en villages, mais l’engouement humanitaire qu’on a connu de 2015 à 2019 a diminué”, regrette Togoum Atikang, chargé des projets RRM chez Acted. “Certains bailleurs arrêtent leurs financements”, enchaîne-t-il. Et de sonner l’alarme: “là où on se retire, la population va souffrir davantage!””Il faut réduire la voilure”Au Lac, les premiers effets du gel des financements de l’aide humanitaire américaine, comme les baisses de financements de bailleurs européens, se font sentir.  Premier partenaire financier du Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU, les Etats-Unis assurent la moitié des financements, suivis de l’Europe. “Les financements baissant, il faut réduire la voilure”, assume Alexandre Le Cuziat, directeur adjoint du PAM au Tchad. Le PAM a suspendu début juillet la liaison aérienne qu’il assurait entre N’Djamena et Bol. Un trajet de moins d’une heure par les airs que les humanitaires vont désormais devoir effectuer par la route, en une journée, sur un axe non sécurisé.Le PAM et le HCR, l’agence de l’ONU pour les réfugiés, ferment également des bureaux au Lac. “Le gel des financements américains a affecté environ 7% de l’assistance humanitaire ici au Tchad depuis janvier”, note François Batalingaya, coordonnateur humanitaire des Nations Unies au Tchad. “Mais le problème est que nous n’avons pas de perspective sur le reste de l’année.”Il craint le “départ d’ONG à partir du mois d’octobre”. Le taux de financement du plan de réponse humanitaire pour le Tchad “est seulement à 11%, sur 1,45 milliard de dollars requis, rappelle-t-il. À la même période, l’année dernière, on était à 34%.” A ce contexte global dont pâtit le Tchad au niveau national, s’ajoute la priorité donnée depuis deux ans à l’est du pays pour l’aide humanitaire d’urgence. Le conflit qui ravage le Soudan frontalier depuis avril 2023 a conduit plus d’un million de Soudanais à se réfugier chez leur voisin tchadien. “Désormais le lac Tchad ne retient plus l’attention mondiale”, s’inquiète François Batalingaya: “si on oublie les populations de la région, il va y avoir plus de déplacés et davantage de monde va rejoindre ces groupes”. 

Au lac Tchad, la baisse de l’aide humanitaire fait craindre une hausse des attaques terroristes

La vie de Ahmat Moussa a basculé il y a neuf mois. En pleine nuit, Balangoura, village isolé du lac Tchad, à l’ouest du pays du même nom, est encerclé puis attaqué par le groupe jihadiste Boko Haram. “J’ai entendu les premières détonations et je suis parti sans regarder derrière”, raconte le pêcheur de 42 ans, en montrant sur sa jambe droite la cicatrice laissée par une balle de Kalachnikov. Un de ses fils, âgé de 16 ans, est enlevé cette nuit-là. Le récit d’horreurs se prolonge chez sa voisine, Baya Ali Moussa. Elle aussi a fui Balangoura ce soir-là. Le corps d’un de ses fils, âgé de 23 ans, est retrouvé trois jours plus tard, flottant parmi les jacinthes d’eau. Depuis une quinzaine d’années, Boko Haram plonge dans la terreur les populations du bassin du lac Tchad, dont sont riverains trois autres pays (Cameroun, Niger, Nigeria). Né au Nigeria au début des années 2000, il faisait la une de l’actualité mondiale à son apogée de 2013 à 2015, après y avoir enlevé près de 300 écolières, à Chibok (nord). Les terroristes ont perdu du terrain face aux offensives militaires régulièrement menées, mais ils n’en restent pas moins menaçants, comme l’illustre la récurrence des enlèvements, exécutions, viols et pillages… Au Tchad, la province du Lac compte plus de 250.000 personnes déplacées, selon l’ONU. “Rien à manger, rien à boire”Baya Ali Moussa et Ahmat Moussa, comme quelque 2.000 autres, se sont réfugiés à Yakoua, à une vingtaine de kilomètres de Bol, sur les berges d’un bras du lac. “Ici, nous n’avons rien à manger ni à boire, on survit seulement grâce à la solidarité communautaire et aux humanitaires”, insiste Baya Ali Moussa.Pour leur venir en aide, l’ONG Acted a déclenché à Yakoua le “RRM”, signe anglais de “mécanisme de réponse rapide”, afin d’apporter pendant trois mois une aide d’urgence aux déplacés. En un an, 46 sites ont été recensés dans ce cadre dans la province du Lac.”Les attaques continuent, les enlèvements continuent, les sites de déplacés se transforment en villages, mais l’engouement humanitaire qu’on a connu de 2015 à 2019 a diminué”, regrette Togoum Atikang, chargé des projets RRM chez Acted. “Certains bailleurs arrêtent leurs financements”, enchaîne-t-il. Et de sonner l’alarme: “là où on se retire, la population va souffrir davantage!””Il faut réduire la voilure”Au Lac, les premiers effets du gel des financements de l’aide humanitaire américaine, comme les baisses de financements de bailleurs européens, se font sentir.  Premier partenaire financier du Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU, les Etats-Unis assurent la moitié des financements, suivis de l’Europe. “Les financements baissant, il faut réduire la voilure”, assume Alexandre Le Cuziat, directeur adjoint du PAM au Tchad. Le PAM a suspendu début juillet la liaison aérienne qu’il assurait entre N’Djamena et Bol. Un trajet de moins d’une heure par les airs que les humanitaires vont désormais devoir effectuer par la route, en une journée, sur un axe non sécurisé.Le PAM et le HCR, l’agence de l’ONU pour les réfugiés, ferment également des bureaux au Lac. “Le gel des financements américains a affecté environ 7% de l’assistance humanitaire ici au Tchad depuis janvier”, note François Batalingaya, coordonnateur humanitaire des Nations Unies au Tchad. “Mais le problème est que nous n’avons pas de perspective sur le reste de l’année.”Il craint le “départ d’ONG à partir du mois d’octobre”. Le taux de financement du plan de réponse humanitaire pour le Tchad “est seulement à 11%, sur 1,45 milliard de dollars requis, rappelle-t-il. À la même période, l’année dernière, on était à 34%.” A ce contexte global dont pâtit le Tchad au niveau national, s’ajoute la priorité donnée depuis deux ans à l’est du pays pour l’aide humanitaire d’urgence. Le conflit qui ravage le Soudan frontalier depuis avril 2023 a conduit plus d’un million de Soudanais à se réfugier chez leur voisin tchadien. “Désormais le lac Tchad ne retient plus l’attention mondiale”, s’inquiète François Batalingaya: “si on oublie les populations de la région, il va y avoir plus de déplacés et davantage de monde va rejoindre ces groupes”. 

L’incendie maîtrisé dans l’Aude, la surveillance reste de mise

L’incendie géant survenu mardi dans le massif des Corbières a été “maîtrisé” dimanche mais la surveillance reste de mise lundi pour éviter les réactivations dans le département placé en vigilance rouge canicule.”La surveillance restera étroite et renforcée dans les prochains jours”, a indiqué la préfecture de l’Aude dans un communiqué, dimanche en fin de journée.Météo-France a placé l’Aude lundi en vigilance rouge canicule, avec des températures prévues entre 38 et 40°C et un vent soufflant en rafales dans le massif des Corbières. Lundi matin, le vent est resté faible sur la commune de Lagrasse, à proximité des zones brûlées, a constaté une journaliste de l’AFP, mais les températures s’annoncent déjà chaude.Des renforts, comptant notamment 58 militaires, ont rejoint les Corbières lundi afin d’appuyer les pompiers qui poursuivent les actions contre les risques de réactivation du feu.  Le feu maîtrisé dimanche soir a parcouru 16.000 hectares dans cette zone de l’Aude touchée par la sécheresse, poussé par la tramontane avec des rafales de vents forts. Trente-six maisons ont été détruites, d’autres endommagées, et plus d’une vingtaine de hangars agricoles brûlés, sur les 3.000 bâtis qui ont été défendus par les pompiers, selon la préfecture de l’Aude. Une femme de 65 ans est morte dans sa maison, tandis qu’une habitante a été grièvement brûlée. Quatre autres personnes ont été légèrement blessées.Au journal L’Indépendant, la fille de la sexagénaire décédée a affirmé que sa mère n’avait pas été invitée à évacuer son logement, comme l’affirment les autorités. Une enquête sur ce décès est en cours.Dans les rangs des pompiers, 19 ont été blessés, dont un a subi un traumatisme crânien.D’après les premiers éléments de l’enquête, l’incendie a démarré sur le bord d’une route. Des investigations sont en cours pour déterminer les causes de l’incendie et d’établir d’éventuelles responsabilités.