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Trump et Bukele, main dans la main contre les gangs

Donald Trump et Nayib Bukele ont affiché lundi leur parfaite entente dans la lutte contre la criminalité organisée, le président du Salvador affirmant qu’il ne renverrait pas aux Etats-Unis un immigré salvadorien expulsé par erreur. S’exprimant dans le Bureau ovale, le président américain a dénoncé la présence de “millions” d’immigrés illégalement arrivés aux Etats-Unis dont de nombreux criminels et salué l’aide apportée par le Salvador pour y remédier.”C’est un pêché ce qu’ils ont fait, et vous venez à notre aide”, a dit Donald Trump en parlant de la politique de “frontières ouvertes” de l’ancienne administration démocrate de Joe Biden.”Vous avez un sacré président”, a-t-il encore lancé à l’adresse des Salvadoriens, alors que les deux dirigeants ont passé plusieurs minutes à critiquer les médias, puis à parler de la question des athlètes transgenres dans les sports féminins.Le président salvadorien de 43 ans, qui a engagé une lutte sans merci contre les gangs dans son pays, a accepté que plus de 250 personnes expulsées des Etats-Unis soient incarcérées au Salvador, dans le gigantesque centre de confinement du terrorisme (Cecot), prison qu’il a fait construire dans le cadre de sa guerre contre les gangs.La grande majorité de ces individus sont des Vénézuéliens, accusés par l’administration Trump d’être membres de la redoutable organisation criminelle internationale Tren de Aragua, classée organisation “terroriste” par Washington en février.”Nous savons que vous avez un problème concernant la criminalité, le terrorisme, et que vous avez besoin d’aide. Nous sommes un petit pays mais si on peut aider, on le fera”, a dit M. Bukele.M. Bukele est le premier dirigeant d’Amérique latine à être reçu à la Maison Blanche depuis le retour au pouvoir du président américain en janvier.M. Trump a réactivé une loi du XVIIIe siècle, normalement utilisée en temps de guerre, pour expulser sans autre forme de procès les membres présumés de ce gang. Des groupes de défense des droits humains ont dénoncé pour leur part des “disparitions forcées et des détentions arbitraires” de ces immigrés vénézuéliens. Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a annoncé dimanche que dix “criminels” supplémentaires avaient été envoyés au Salvador.- Imbroglio judiciaire -Parmi les personnes expulsées en mars, figure Kilmar Ábrego García, un immigré salvadorien pour lequel l’administration a reconnu une “erreur administrative” car il était en principe inexpulsable depuis 2019.L’homme est au coeur d’un imbroglio judiciaire: la justice américaine exige qu’il soit ramené aux Etats-Unis, alors que l’administration explique qu’elle n’a plus aucun pouvoir sur son sort puisqu’il se trouve sur le sol salvadorien.”Comment puis-je le renvoyer aux Etats-Unis? Je le fais venir clandestinement aux Etats-Unis? Bien entendu, je ne vais pas faire ça. La question est absurde (…) Je n’ai pas le pouvoir de le renvoyer vers les Etats-Unis”, a déclaré M. Bukele.M. Trump a pour sa part également réaffirmé qu’il envisageait même de renvoyer au Salvador des citoyens américains qui commettent des crimes violents, en se disant “tout à fait d’accord” et en demandant à sa ministre de la Justice, Pam Bondi, d’examiner la question.La visite d’Etat de Nayib Bukele revêt également un enjeu économique: le Salvador a reçu 6 millions de dollars de la part de Washington pour avoir accepté d’emprisonner sur son sol ces criminels présumés.Mais le petit pays d’Amérique centrale reste malgré cela frappé par les nouveaux droits de douane de Donald Trump, à hauteur de 10%.Selon la Banque centrale du Salvador, près d’un tiers de ses exportations – en valeur – vont vers les Etats-Unis, ce qui représente 2,1 milliards de dollars pour des produits tels que le textile, le sucre ou le café.Quelque 2,5 millions de Salvadoriens vivent aux Etats-Unis, selon les chiffres du gouvernement américain. Les envois d’argent de ces expatriés ont pesé pour 23% du PIB de leur pays d’origine en 2024, soit 8,5 milliards de dollars, d’après la Banque centrale.Ces transferts se sont accélérés (+14%) en janvier et février par rapport à la même période en 2024 en raison des vagues d’expulsions des Etats-Unis, estiment des économistes.

Trump et Bukele, main dans la main contre les gangs

Donald Trump et Nayib Bukele ont affiché lundi leur parfaite entente dans la lutte contre la criminalité organisée, le président du Salvador affirmant qu’il ne renverrait pas aux Etats-Unis un immigré salvadorien expulsé par erreur. S’exprimant dans le Bureau ovale, le président américain a dénoncé la présence de “millions” d’immigrés illégalement arrivés aux Etats-Unis dont de nombreux criminels et salué l’aide apportée par le Salvador pour y remédier.”C’est un pêché ce qu’ils ont fait, et vous venez à notre aide”, a dit Donald Trump en parlant de la politique de “frontières ouvertes” de l’ancienne administration démocrate de Joe Biden.”Vous avez un sacré président”, a-t-il encore lancé à l’adresse des Salvadoriens, alors que les deux dirigeants ont passé plusieurs minutes à critiquer les médias, puis à parler de la question des athlètes transgenres dans les sports féminins.Le président salvadorien de 43 ans, qui a engagé une lutte sans merci contre les gangs dans son pays, a accepté que plus de 250 personnes expulsées des Etats-Unis soient incarcérées au Salvador, dans le gigantesque centre de confinement du terrorisme (Cecot), prison qu’il a fait construire dans le cadre de sa guerre contre les gangs.La grande majorité de ces individus sont des Vénézuéliens, accusés par l’administration Trump d’être membres de la redoutable organisation criminelle internationale Tren de Aragua, classée organisation “terroriste” par Washington en février.”Nous savons que vous avez un problème concernant la criminalité, le terrorisme, et que vous avez besoin d’aide. Nous sommes un petit pays mais si on peut aider, on le fera”, a dit M. Bukele.M. Bukele est le premier dirigeant d’Amérique latine à être reçu à la Maison Blanche depuis le retour au pouvoir du président américain en janvier.M. Trump a réactivé une loi du XVIIIe siècle, normalement utilisée en temps de guerre, pour expulser sans autre forme de procès les membres présumés de ce gang. Des groupes de défense des droits humains ont dénoncé pour leur part des “disparitions forcées et des détentions arbitraires” de ces immigrés vénézuéliens. Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a annoncé dimanche que dix “criminels” supplémentaires avaient été envoyés au Salvador.- Imbroglio judiciaire -Parmi les personnes expulsées en mars, figure Kilmar Ábrego García, un immigré salvadorien pour lequel l’administration a reconnu une “erreur administrative” car il était en principe inexpulsable depuis 2019.L’homme est au coeur d’un imbroglio judiciaire: la justice américaine exige qu’il soit ramené aux Etats-Unis, alors que l’administration explique qu’elle n’a plus aucun pouvoir sur son sort puisqu’il se trouve sur le sol salvadorien.”Comment puis-je le renvoyer aux Etats-Unis? Je le fais venir clandestinement aux Etats-Unis? Bien entendu, je ne vais pas faire ça. La question est absurde (…) Je n’ai pas le pouvoir de le renvoyer vers les Etats-Unis”, a déclaré M. Bukele.M. Trump a pour sa part également réaffirmé qu’il envisageait même de renvoyer au Salvador des citoyens américains qui commettent des crimes violents, en se disant “tout à fait d’accord” et en demandant à sa ministre de la Justice, Pam Bondi, d’examiner la question.La visite d’Etat de Nayib Bukele revêt également un enjeu économique: le Salvador a reçu 6 millions de dollars de la part de Washington pour avoir accepté d’emprisonner sur son sol ces criminels présumés.Mais le petit pays d’Amérique centrale reste malgré cela frappé par les nouveaux droits de douane de Donald Trump, à hauteur de 10%.Selon la Banque centrale du Salvador, près d’un tiers de ses exportations – en valeur – vont vers les Etats-Unis, ce qui représente 2,1 milliards de dollars pour des produits tels que le textile, le sucre ou le café.Quelque 2,5 millions de Salvadoriens vivent aux Etats-Unis, selon les chiffres du gouvernement américain. Les envois d’argent de ces expatriés ont pesé pour 23% du PIB de leur pays d’origine en 2024, soit 8,5 milliards de dollars, d’après la Banque centrale.Ces transferts se sont accélérés (+14%) en janvier et février par rapport à la même période en 2024 en raison des vagues d’expulsions des Etats-Unis, estiment des économistes.

Suicides de soignants à l’hôpital: les ministres Vautrin et Borne visées par une plainte

Conditions de travail “mortifères”, “management totalitaire”, “alertes ignorées”: une plainte a été déposée pour harcèlement moral et homicide involontaire contre les ministres de la Santé Catherine Vautrin et de l’Education Elisabeth Borne pour dénoncer des suicides de soignants de l’hôpital public.Cette plainte a été déposée jeudi auprès de la Cour de justice de la République (CJR) par 19 personnes – des soignants et des veufs ou veuves – et vise également les infractions de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et mise en danger de la personne, a annoncé lundi à l’AFP l’avocate des plaignants, Me Christelle Mazza, confirmant une information de France Inter et du Monde.Une source judiciaire a confirmé à l’AFP la réception de cette plainte à la CJR.Mme Vautrin, qui a “une pensée pour toutes les familles touchées par ces drames”, ne fera “aucun commentaire à ce stade”. “La justice suit son cours dans l’indépendance qui est la sienne”, écrit-elle dans un message à la presse. Mme Borne est visée en tant que ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Interrogé, son ministère a exprimé “son soutien aux soignants ainsi qu’aux proches des soignants qui auraient été confrontés à des drames humains d’une telle gravité”. Le ministère a aussi “réaffirmé son engagement à coopérer pleinement avec les autorités judiciaires”.Le ministre délégué chargé de la Santé et de l’Accès aux soins Yannick Neuder est aussi concerné par les accusations. “L’hôpital connaît une crise majeure depuis de nombreuses années qui semble s’être aggravée depuis environ 2012-2013, par l’application continue de politiques publiques néolibérales qui, malgré de nombreux signaux d’alerte particulièrement inquiétants, dont des suicides, n’ont pas été corrigées, bien au contraire”, est-il écrit en préambule de la plainte.La dégradation des conditions de travail s’est accélérée depuis la crise sanitaire du Covid-19 à partir du printemps 2020, note Me Mazza.”La jurisprudence France Télécom doit s’imposer aux ministres comme à n’importe quel chef d’entreprise au nom du principe d’égalité devant la loi, en particulier quand il y a de telles atteintes à l’intégrité de la personne”, a-t-elle réagi auprès de l’AFP.Deux anciens dirigeants de France Télécom (devenu Orange en 2013) ont été condamnés pour harcèlement moral institutionnel en septembre 2022 par la cour d’appel de Paris. La Cour de cassation, qui a rejeté leurs pourvois en janvier, a estimé que “les agissements” visant à mettre en oeuvre, “en connaissance de cause, une politique d’entreprise qui a pour objet de dégrader les conditions de travail de tout ou partie des salariés aux fins de parvenir à une réduction des effectifs ou d’atteindre tout autre objectif, qu’il soit managérial, économique ou financier, ou qui a pour effet une telle dégradation”, peuvent caractériser une situation de harcèlement moral institutionnel.- “Vague de suicides” -La plainte, consultée par l’AFP, dénonce des “conditions de travail totalement illégales et mortifères”, “des rythmes insoutenables” dans différents corps médicaux, spécialités et régions de France, ainsi que “l’impunité organisée à l’encontre des auteurs des faits”.La “mécanique d’emprise pour organiser illégalement le sur-travail, réquisition de personnels, menaces, travail forcé en dehors de tout cadre réglementaire” ainsi que le “management totalitaire et inégalitaire” sont également pointés.”Les alertes remontées soit par dossier individuellement soit de manière systémique sont totalement ignorées”, est-il précisé. Il n’y a eu “aucune prise de conscience politique ni volonté de modifier le démantèlement de l’hôpital public”.Sont cités en exemple trois établissements, situés en Alsace, dans l’Hérault et dans les Yvelines, qui “connaissent une vague de suicides particulièrement préoccupante, sans aucune mesure mise en oeuvre, participant d’un déni institutionnel”.Un infirmier de santé au travail, qui s’est pendu dans son bureau en septembre 2023, a mis en cause dans “plusieurs lettres”, est-il relaté, “le comportement harcelant de la DRH (Direction des ressources humaines) mais aussi l’organisation du travail dans un service totalement sinistré de santé au travail”.Deux étudiantes infirmières se sont également suicidées dans cet établissement spécialisé en psychiatrie, selon la plainte. Par ailleurs, l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) fait l’objet d’une plainte pour harcèlement moral institutionnel, est-il souligné dans le document.Sollicitée par l’AFP, l’AP-HP a indiqué de son côté que selon les informations à sa disposition, cette plainte avait été déposée par deux médecins faisant eux-même l’objet d’une enquête interne pour des faits de harcèlement, suite à des signalements de plusieurs soignants. La CJR est la seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions.bur-mk-slb-pgr/alu/as

La Hongrie amende la Constitution, ciblant les LGBT+ et les binationaux

Graver dans la Constitution l’existence des seuls genres masculin ou féminin et la primauté du droit des enfants sur tous les autres: le Parlement hongrois a adopté lundi un amendement visant à restreindre encore les libertés des personnes LGBT+.Le Premier ministre nationaliste Viktor Orban, qui avait promis en mars “un grand nettoyage de Pâques” contre ses rivaux taxés de “punaises”, a aussi fait adopter un texte s’attaquant aux binationaux, jugés “traîtres à la nation”. En possible ligne de mire, le financier et philanthrope George Soros.Avant le vote de cette révision approuvée à une large majorité de 140 voix contre 21, quelques dizaines de protestataires ont bloqué l’entrée du Parlement. Ils ont été rapidement délogés par la police mobilisée en nombre.”Quand nous tentions d’entraver la première refonte de la Constitution” en 2011, “jamais nous n’aurions pensé être encore là 14 ans plus tard”, a commenté sur place la députée d’opposition Timea Szabo.Dans l’hémicycle, des élus ont déployé une banderole en signe de protestation, tandis qu’à l’extérieur du bâtiment des centaines de manifestants scandaient: “On ne se laissera pas” transformer en “Russie de Poutine”.Ruby, une étudiante transgenre de 19 ans ne souhaitant pas donner son nom de famille, dit être venue pour se dresser contre un gouvernement qui cherche à “éliminer les personnes transgenres” et “cacher ce qu’il n’aime pas”. – “Poutinisme” -Revenu au pouvoir en 2010, Viktor Orban a progressivement mis au pas les contre-pouvoirs et accélère sa course qu’il qualifie d'”illibérale”, enhardi par la victoire de son allié Donald Trump, vers le “poutinisme”, analyse Szabolcs Pek, du groupe de réflexion Iranytu Intezet.”Personne n’y laisse la vie ici, mais le gouvernement réduit de plus en plus l’espace de l’opposition, des journalistes et de la société civile”, estime-t-il.En écho à un décret signé par le président américain Donald Trump, la Constitution stipule désormais qu’une personne est “soit un homme, soit une femme”.Autre texte voté lundi, celui affirmant “la primauté du droit des enfants à un développement physique, mental et moral correct sur tout autre droit”.Le gouvernement entend ainsi renforcer les bases légales de l’interdiction de la Marche des fiertés, décidée au nom de “la protection des enfants”.Depuis l’approbation mi-mars de cette loi, la capitale vit au rythme des manifestations: des milliers de personnes défilent et bloquent des ponts pendant des heures chaque semaine. Samedi, une foule a protesté en gris pour symboliser l’uniformité souhaitée selon ses opposants par Viktor Orban.- “Piège” -Dans le viseur également, les binationaux qui menaceraient la sécurité en s’immisçant dans les affaires intérieures “sous le couvert d’ONG et de médias se disant indépendants”. Selon le texte, “la citoyenneté d’un Hongrois détenteur d’un autre passeport pourrait être suspendue”, à l’exception des ressortissants de l’UE et de quelques autres pays européens. Une durée maximale de dix ans est prévue avec une expulsion à la clé pour ceux résidant en Hongrie.Bête noire du pouvoir, le milliardaire de 94 ans George Soros, né à Budapest et naturalisé américain, pourrait en faire les frais.Une trentaine de juristes ont dénoncé une mesure “sans précédent en droit international”, qui peut “constituer une forme de bannissement et de traitement inhumain”.Sur le plan politique, M. Orban cherche à mobiliser son électorat et à courtiser l’extrême droite à l’approche des législatives du printemps 2026, selon l’expert Szabolcs Pek.Une “frénésie” législative, dit-il, qui lui a permis de reprendre le contrôle de l’agenda, éclipsant “le débat sur les services publics défaillants ou les difficultés économiques”.Dans le même temps, le dirigeant tend “un piège” à son grand rival, Peter Magyar, dont le parti Tisza fait la course en tête selon plusieurs sondages.Cet ancien haut fonctionnaire s’est mué en critique virulent de la corruption et pose un défi sans précédent au pouvoir. Mais il est contraint à un exercice d’équilibriste: soucieux de ménager certains électeurs, il n’a pas pris position sur les droits LGBT+, un silence qui pourrait, d’après M. Pek, détourner les plus progressistes vers d’autres partis d’opposition.

La Hongrie amende la Constitution, ciblant les LGBT+ et les binationaux

Graver dans la Constitution l’existence des seuls genres masculin ou féminin et la primauté du droit des enfants sur tous les autres: le Parlement hongrois a adopté lundi un amendement visant à restreindre encore les libertés des personnes LGBT+.Le Premier ministre nationaliste Viktor Orban, qui avait promis en mars “un grand nettoyage de Pâques” contre …

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Le chef de la diplomatie iranienne attendu à Moscou avant des pourparlers Iran/Etats-Unis à Rome

Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi se rendra cette semaine à Moscou pour aborder la question des pourparlers entre l’Iran et les Etats-Unis, avant un nouveau cycle de discussions avec Washington samedi à Rome.L’Iran et les Etats-Unis, qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont échangé samedi dernier sous la médiation du sultanat d’Oman sur l’épineuse question du nucléaire iranien.Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent de longue date l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie.L’Iran et les Etats-Unis sont convenus de poursuivre les pourparlers le 19 avril, toujours sous médiation omanaise. Ces discussions se tiendront à Rome, a confirmé le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani.”Nous avons reçu la demande des parties concernées, Oman jouant le rôle de médiateur, et nous avons donné une réponse positive”, a indiqué M. Tajani, cité par les agences italiennes.Avant ce nouveau cycle de pourparlers, Abbas Araghchi se rendra à Moscou “en fin de semaine”, a indiqué lundi le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, ajoutant que cette visite serait “l’occasion d’aborder les derniers développements liés aux négociations”.Le chef de la diplomatie iranienne s’entretiendra avec son homologue russe Sergueï Lavrov, a pour sa part confirmé Moscou, sans préciser la date de cet entretien.- “Pire accord” -La Russie est l’un des membres d’un accord international sur le nucléaire conclu avec l’Iran en 2015, mais aujourd’hui caduc depuis la décision des Etats-Unis de s’en retirer en 2018.La France, le Royaume-Uni, la Chine et l’Allemagne font également partie du pacte. Le texte prévoyait la levée de certaines sanctions internationales visant l’Iran en échange d’un encadrement de son programme nucléaire par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Selon l’AIEA, l’Iran respectait ses engagements.En 2018, Donald Trump avait retiré avec fracas son pays de l’accord et rétabli des sanctions. Depuis son retour à la Maison Blanche, il a appelé l’Iran à négocier un nouveau texte et menacé de bombarder le pays en cas d’échec de la diplomatie.”Je vais régler ce problème”, a assuré lundi Donald Trump, interrogé par la presse sur les futurs pourparlers avec l’Iran. “C’est assez facile”, a-t-il ajouté depuis la Maison Blanche. En 2018, il avait fustigé le “pire accord jamais négocié” avec l’Iran par son prédécesseur Barack Obama. En représailles au retrait américain, l’Iran a progressivement pris ses distances avec le texte. Le pays a ainsi augmenté le nombre et la performance de ses centrifugeuses, ces machines utilisées pour enrichir l’uranium, afin de produire davantage, mieux et plus vite sur ses sites de Natanz et Fordo (centre).- “Lignes rouges” -La décision de Donald Trump de se retirer de l’accord avait en partie été motivée par l’absence de mesures contre le programme balistique de Téhéran, perçu comme une menace pour son allié israélien. “Le seul sujet des discussions sera le nucléaire et la levée des sanctions”, a assuré dimanche Esmaïl Baghaï à la télévision d’Etat.L’influence régionale de l’Iran et ses capacités en matière de missiles figurent parmi “les lignes rouges” de l’Iran, a pour sa part averti l’agence iranienne Irna.L’Iran est le seul Etat non doté d’armes nucléaires à enrichir de l’uranium à un niveau élevé (60%), tout en continuant à accumuler d’importants stocks de matière fissile, selon l’AIEA.Un seuil de 90% permet de fabriquer une arme atomique, selon le gendarme onusien du nucléaire. L’accord de 2015 plafonnait ce taux à 3,67%.Au moment où Téhéran multiplie les initiatives diplomatiques, le chef de l’AIEA, Rafael Grossi, a annoncé lundi sur X se rendre en Iran. M. Grossi “arrivera à Téhéran mercredi soir”, a rapporté Irna, citant un responsable du ministère des Affaires étrangères.Il rencontrera Abbas Araghchi ainsi que le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, a précisé Irna.La précédente visite en Iran de Rafael Grossi remonte à novembre. Il s’était alors rendu sur les sites nucléaires de Natanz et Fordo.

Le chef de la diplomatie iranienne attendu à Moscou avant des pourparlers Iran/Etats-Unis à Rome

Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi se rendra cette semaine à Moscou pour aborder la question des pourparlers entre l’Iran et les Etats-Unis, avant un nouveau cycle de discussions avec Washington samedi à Rome.L’Iran et les Etats-Unis, qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont échangé samedi dernier sous la médiation du sultanat d’Oman sur l’épineuse question du nucléaire iranien.Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent de longue date l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie.L’Iran et les Etats-Unis sont convenus de poursuivre les pourparlers le 19 avril, toujours sous médiation omanaise. Ces discussions se tiendront à Rome, a confirmé le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani.”Nous avons reçu la demande des parties concernées, Oman jouant le rôle de médiateur, et nous avons donné une réponse positive”, a indiqué M. Tajani, cité par les agences italiennes.Avant ce nouveau cycle de pourparlers, Abbas Araghchi se rendra à Moscou “en fin de semaine”, a indiqué lundi le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, ajoutant que cette visite serait “l’occasion d’aborder les derniers développements liés aux négociations”.Le chef de la diplomatie iranienne s’entretiendra avec son homologue russe Sergueï Lavrov, a pour sa part confirmé Moscou, sans préciser la date de cet entretien.- “Pire accord” -La Russie est l’un des membres d’un accord international sur le nucléaire conclu avec l’Iran en 2015, mais aujourd’hui caduc depuis la décision des Etats-Unis de s’en retirer en 2018.La France, le Royaume-Uni, la Chine et l’Allemagne font également partie du pacte. Le texte prévoyait la levée de certaines sanctions internationales visant l’Iran en échange d’un encadrement de son programme nucléaire par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Selon l’AIEA, l’Iran respectait ses engagements.En 2018, Donald Trump avait retiré avec fracas son pays de l’accord et rétabli des sanctions. Depuis son retour à la Maison Blanche, il a appelé l’Iran à négocier un nouveau texte et menacé de bombarder le pays en cas d’échec de la diplomatie.”Je vais régler ce problème”, a assuré lundi Donald Trump, interrogé par la presse sur les futurs pourparlers avec l’Iran. “C’est assez facile”, a-t-il ajouté depuis la Maison Blanche. En 2018, il avait fustigé le “pire accord jamais négocié” avec l’Iran par son prédécesseur Barack Obama. En représailles au retrait américain, l’Iran a progressivement pris ses distances avec le texte. Le pays a ainsi augmenté le nombre et la performance de ses centrifugeuses, ces machines utilisées pour enrichir l’uranium, afin de produire davantage, mieux et plus vite sur ses sites de Natanz et Fordo (centre).- “Lignes rouges” -La décision de Donald Trump de se retirer de l’accord avait en partie été motivée par l’absence de mesures contre le programme balistique de Téhéran, perçu comme une menace pour son allié israélien. “Le seul sujet des discussions sera le nucléaire et la levée des sanctions”, a assuré dimanche Esmaïl Baghaï à la télévision d’Etat.L’influence régionale de l’Iran et ses capacités en matière de missiles figurent parmi “les lignes rouges” de l’Iran, a pour sa part averti l’agence iranienne Irna.L’Iran est le seul Etat non doté d’armes nucléaires à enrichir de l’uranium à un niveau élevé (60%), tout en continuant à accumuler d’importants stocks de matière fissile, selon l’AIEA.Un seuil de 90% permet de fabriquer une arme atomique, selon le gendarme onusien du nucléaire. L’accord de 2015 plafonnait ce taux à 3,67%.Au moment où Téhéran multiplie les initiatives diplomatiques, le chef de l’AIEA, Rafael Grossi, a annoncé lundi sur X se rendre en Iran. M. Grossi “arrivera à Téhéran mercredi soir”, a rapporté Irna, citant un responsable du ministère des Affaires étrangères.Il rencontrera Abbas Araghchi ainsi que le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, a précisé Irna.La précédente visite en Iran de Rafael Grossi remonte à novembre. Il s’était alors rendu sur les sites nucléaires de Natanz et Fordo.