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Couvre-feu dans la plus grosse ville de Tanzanie, en proie à des troubles électoraux

Un couvre-feu a été décrété à partir de mercredi soir dans la capitale économique tanzanienne Dar es Salam, où des centaines de personnes ont manifesté violemment contre le régime le jour d’élections présidentielle et législatives dont l’opposition a été largement écartée.La population de la plus grosse ville du pays, forte de six à huit millions d’habitants, devra être rentrée chez elle à 18H00 (15H00 GMT) a annoncé le chef de la police tanzanienne Camillus Wambura lors d’une allocution diffusée sur la chaîne publique TBC world.”Les policiers et militaires patrouilleront dans les rues de la ville”, a-t-il averti.Des propos tenus alors qu’un commissariat a été incendié dans la principale avenue menant au port de Dar es Salam, les protestataires, surtout des jeunes hommes, criant “Rendez-nous notre pays !”, a constaté un journaliste de l’AFP. La police, qui tentait de les bloquer, a été dépassée et a dû faire demi-tour.Le journaliste de l’AFP a entendu des tirs à plusieurs reprises, notamment après le début officiel du couvre-feu, et vu des manifestants brûler des pneus, jeter des pierres et détruire des affiches de la présidente Samia Suluhu Hassan.Aucun bilan humain n’a été communiqué par les autorités.La cheffe de l’Etat, âgée de 65 ans, a été promue à la mort de son prédécesseur John Magufuli en 2021 et aspire désormais à être élue. Première présidente de Tanzanie, saluée dans un premier temps pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle est aujourd’hui accusée de mener une répression sévère. Alors que Mme Hassan, selon des analystes, compte sur sa victoire annoncée pour réduire au silence les critiques au sein de son propre camp, le journaliste de l’AFP a également vu des soldats en arme passer paisiblement à proximité des protestataires, semblant indiquer leur soutien implicite au mouvement.- Internet bloqué -“L’armée protège les manifestations qui se déroulent aujourd’hui en Tanzanie”, a affirmé sur X Brenda Rupia, une communicante du parti d’opposition Chadema, interdit de scrutin.Mme Rupia commentait une vidéo montrant de jeunes manifestants criant “Nous ne voulons pas du CCM (Chama Cha Mapinduzi, parti au pouvoir depuis l’indépendance), nous voulons nos droits !”, devant des militaires impassibles.Des images partagées sur les réseaux sociaux, que l’AFP n’a pu confirmer, ont montré des bureaux de vote détruits, des bus et une station-essence brûlés, et suggéré que le mouvement se propageait à d’autres villes dont Mbeya, Mbozi (sud-ouest), et Arusha (nord-est)Les bureaux de vote de Dar es Salam, généralement bondés tôt le matin lors de précédents scrutins, étaient presque déserts à 7H00 (4H00 GMT), a constaté l’AFP. Ils ont fermé à 16H00 (13H00 GMT). Chadema a été disqualifié des élections pour avoir refusé de signer le code électoral qui, selon cette formation, n’incluait pas les réformes qu’elle exigeait. Le parti a appelé au boycott du scrutin. Son chef Tundu Lissu, adversaire de M. Magufuli en 2020, a été arrêté en avril et est jugé pour trahison, des accusations passibles de la peine de mort.Le seul autre candidat sérieux d’opposition, Luhaga Mpina, de l’ACT Wazalendo, a été disqualifié pour des raisons de procédure.La plupart des médias étrangers n’ont pas obtenu d’accréditation pour couvrir le scrutin en Tanzanie continentale.- “Message clair”  -Amnesty international a dénoncé la semaine dernière une “vague de terreur” marquée par “des disparitions forcées, des arrestations arbitraires, des actes de torture et (…) des exécutions extrajudiciaires” en amont du scrutin.Le barreau du Tanganyika – nom de l’ancienne colonie britannique, avant qu’elle ne fusionne avec Zanzibar en 1964 pour devenir la Tanzanie – affirme avoir recensé 83 disparitions d’opposants en Tanzanie continentale (qui exclut Zanzibar) depuis l’accession au pouvoir de Mme Hassan en 2021.En Tanzanie continentale, “une manifestation, même minime, aurait déjà été un pas en avant”, note Hussein Khalid, directeur de l’association de défense des droits humains VOCAL Africa.  “Mais voir ce déferlement massif, en particulier de la génération Z, n’est peut-être pas surprenant”, estime-t-il. Et d’ajouter : “Le message est clair : les gens en ont assez de ce qui se passe dans le pays.” La Tanzanie, pays d’Afrique de l’Est d’environ 68 millions d’habitants, est composée de sa partie continentale ainsi que de l’archipel semi-autonome de Zanzibar.Sur celui-ci, qui élit, en plus du chef de l’État et des membres du Parlement de Tanzanie, son propre président et ses députés locaux, les élections paraissent pour l’instant plus apaisées, bien que de précédents scrutins y ont souvent été entachés de violences post-électorales et d’irrégularités. 

Election à la FIA: la justice française saisie pour empêcher une candidature unique de Ben Sulayem

La Suissesse Laura Villars, empêchée de postuler à la présidence de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), a assigné mercredi l’instance en justice pour contester les règles du scrutin, qui interdisent selon elle à tout opposant à l’actuel président, l’Emirati Mohamed Ben Sulayem, de se présenter.L’assignation en référé, révélée par l’AFP, demande au Tribunal de grande instance de Paris d'”ordonner la suspension de l’élection de la présidence de la FIA (prévue le 12 décembre en Ouzbékistan, NDLR) jusqu’au prononcé d’une décision sur le fond de ce litige”. Une première audience a été fixée au 10 novembre au TGI.”En raison de la nature du processus, la FIA ne peut pas commenter cette action en justice et ne sera pas en mesure de fournir de plus amples commentaires à ce sujet”, a fait savoir la fédération, contactée par l’AFP.Le règlement du scrutin impose aux candidats de présenter une liste comptant notamment sept vice-présidents pour le sport provenant des six régions du monde (deux pour l’Europe, un pour l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord, l’Afrique et l’Asie-Océanie) et issus d’une liste approuvée par la FIA.Or, une seule personnalité représentant l’Amérique du Sud figure sur cette liste, Fabiana Ecclestone, la femme de Bernie Ecclestone, l’ancien grand patron de la F1. Et elle a accepté de figurer sur la liste du président sortant, candidat à sa réélection.- “Un processus structuré et démocratique” -“Dans ces conditions, aucune liste concurrente ne pouvait compter, parmi ses sept vice-présidents, un vice-président pour la région Amérique du Sud, cette dernière participant déjà à la liste de la présidence sortante”, observe Laura Villars dans son assignation qui dénonce une “violation du principe de démocratie associative et de pluralisme prévu (dans les) statuts de la FIA.”La date limite de dépôt des candidatures était fixée au 24 octobre.”L’élection présidentielle de la FIA est un processus structuré et démocratique, visant à garantir l’équité et l’intégrité de chacune de ses étapes”, a affirmé mercredi à l’AFP un porte-parole de la Fédération, relevant que des informations détaillées sur le scrutin étaient publiquement disponibles en ligne.Les conditions applicables à la représentation régionale des vice-présidents et à leur mode de sélection “ne sont pas nouvelles”, a-t-il assuré. “Ces critères s’appliquaient déjà aux élections précédentes.” Dans une déclaration à l’AFP, Mme Villars assure avoir “tenté à deux reprises d’ouvrir un dialogue constructif avec la FIA, sur des sujets essentiels comme la démocratie interne et la transparence des règles électorales. Les réponses reçues n’ont pas été à la hauteur des enjeux.””Je n’agis pas contre la FIA, j’agis pour la préserver. La démocratie n’est pas une menace pour la FIA, c’est sa force”, a poursuivi la pilote et entrepreneure de 28 ans qui, en annonçant sa candidature en septembre, disait à l’AFP vouloir redynamiser l’instance centenaire en “mettant en avant les jeunes et les femmes”.- “Une course à un seul cheval” -Basée à Paris, la FIA est chargée d’organiser les Championnats du monde de Formule 1 ou de rallye, mais aussi de promouvoir la sécurité sur les routes. Elle compte plus de 240 clubs répartis dans 146 pays, pour environ 80 millions de membres.”Nous avons obtenu l’autorisation d’assigner d’heure à heure”, selon une procédure d’urgence, a ajouté l’avocat de Laura Villars, Me Robin Binsard, “ce qui démontre que la justice considère avec attention les graves manquements démocratiques au sein de la FIA, ainsi que différentes violations des statuts et du règlement que nous dénonçons”.La question de l’impossibilité de candidater avait déjà été soulevée mi-octobre par l’Américain Tim Mayer, ancien commissaire sportif de la FIA, qui souhaitait aussi briguer la présidence.”Le processus électoral de la FIA favorise grandement l’équipe en place et les autres candidats n’ont même pas la possibilité d’arriver sur la ligne de départ, c’est une course à un seul cheval”, avait-il dit, dénonçant une “illusion de démocratie”.Ancien pilote de rallye, Mohamed Ben Sulayem a succédé fin 2021 au Français Jean Todt. Son premier mandat a été mouvementé. Il s’est notamment mis à dos les pilotes de F1 et de rallye pour avoir imposé de grosses amendes en cas d’utilisation de mots grossiers lors des retransmissions télévisées. Devant le tollé suscité par cette mesure, il a finalement décide de réduire de moitié le montant des amendes.En avril, Robert Reid, vice-président de la FIA chargé du sport et proche de Ben Sulayem, a démissionné en critiquant vertement la gouvernance du président, dénonçant un manque de transparence.pgr-cpb-jac-jde/nip/hpa

Opération antidrogue à Rio : des habitants récupèrent des corps, 132 morts selon un organisme

Au lendemain de l’opération policière la plus meurtrière de l’histoire de Rio de Janeiro, un organisme public a fait état mercredi d’au moins 132 morts, alors que des habitants récupéraient des dizaines de corps, entre sanglots et colère.Le Brésil est sous le choc après les raids mardi contre le narcotrafic au Complexo da Penha et au Complexo do Alemao, vastes ensembles de favelas situés dans le nord de Rio.”Selon nos derniers chiffres, le bilan est de 132 morts”, ont indiqué à l’AFP les services du Défenseur public, organe de l’Etat de Rio qui offre une assistance juridique aux plus démunis.Le gouverneur Claudio Castro a dit pour sa part que le bilan officiel de l’opération – qu’il a qualifiée de “succès” – se maintenait autour d’une soixantaine de morts : 54 criminels présumés et quatre policiers.Mais il a averti que celui-ci allait “changer” puisque les décès ne sont comptabilisés qu’à leur arrivée à la morgue.Mardi s’est déroulée la plus grande opération policière jamais vue dans la ville, qui a mobilisé 2.500 agents des forces de l’ordre contre le Comando Vermelho, principal groupe criminel de Rio, qui opère dans les favelas, quartiers populaires densément peuplés.Des dizaines de dépouilles récupérées par des habitants ont été disposées mercredi près de l’une des principales voies d’accès au Complexo da Penha, ont constaté des journalistes de l’AFP. L’odeur des cadavres était étouffante.- “Tués de sang-froid” -“L’Etat est venu perpétrer un massacre. Ce n’est pas une opération, ils sont venus directement pour tuer”, a crié au micro de l’AFPTV une femme qui sanglotait, la main posée sur le visage d’une jeune homme dont le corps a été recouvert d’un drap vert.Sur cette place, on pouvait voir le cadavre d’un homme décapité et un autre totalement défiguré.Certains habitants dénoncent des “exécutions”. “Beaucoup d’entre eux ont été tués d’une balle dans la nuque, un tir dans le dos”, dit à l’AFP Raull Santiago, activiste qui réside dans le quartier.”On voit des marques de brûlure, des personnes ont été attachées. Certains se sont rendus, mais ont été tués de sang-froid”, affirme l’avocat Albino Pereira Neto, qui représente trois familles ayant perdu un de leurs membres.Les corps ont ensuite été enveloppés dans des sacs mortuaires et amenés à l’institut médico-légal.Mardi, Rio, principal pôle touristique du Brésil, célèbre pour ses plages et son vibrant carnaval, a vécu des scènes de guerre.- Chaos -Des rafales de tirs intenses ont été entendues tout au long de la journée, et d’épaisses colonnes de fumée s’échappaient de nombreux endroits dans les favelas visée par l’opération, qui a plongé une grande partie de la ville dans le chaos.Des écoles avaient suspendu les cours, les transports publics ont été lourdement perturbés et des milliers d’habitants sont restés coincés, incapables de rentrer chez eux.Le gouverneur de l’Etat, Claudio Castro, a ordonné de renforcer les patrouilles sur tout le territoire de l’Etat, en particulier sur les principales voies rapides, les accès à la région métropolitaine et les transports publics.Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme s’est dit “horrifié” par le bilan de l’opération de mardi et a demandé des “enquêtes rapides”.L’efficacité de ce genre d’opération est régulièrement contestée.”Il est irrationnel de penser qu’en tuant des jeunes impliqués dans le crime, on peut y mettre fin alors que les groupes criminels disposent d’une offre inépuisable de main-d’œuvre”, dit à l’AFP la sociologue Carolina Grillo. “Il faut combattre de façon plus intelligente, en s’attaquant par exemple à leurs finances ou à l’approvisionnement en armes”.

Casse du Louvre: deux premières mises en examen attendues

Deux hommes soupçonnés d’avoir participé au spectaculaire casse du Louvre, qui a fait le tour du monde et créé une vive polémique autour de la sécurité du musée, devraient être, sauf surprise, mis en examen mercredi à Paris et écroués.La procureure de Paris, Laure Beccuau, s’exprimera au cours d’une conférence de presse programmée à 17H00 au tribunal judiciaire, en présence de représentants de la Brigade de répression du banditisme (BRB) et de l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), a indiqué le parquet.Cette prise de parole devrait coïncider avec la fin des gardes à vue des deux suspects – débutées samedi soir et pouvant durer jusqu’à 96 heures – et leurs possibles défèrements et mises en examen.”C’est un dossier difficile pour tout le monde”, avec un “droit au procès équitable difficile” en raison notamment de son ultra-médiatisation, a souligné mercredi matin à l’AFP Nadia El Bouroumi, avocate d’un des gardés à vue. Son client “ressent la pression, il est abattu”, a-t-elle déploré, confirmant des propos tenus auprès de TF1. Plus d’une semaine après le vol spectaculaire de huit joyaux de la couronne de France en quelques minutes au musée du Louvre, les bijoux restent introuvables.Les deux suspects sont âgés d’une trentaine d’années et originaires de Seine-Saint-Denis, selon une source proche du dossier. Ils sont connus des service de police pour des vols.- 88 millions d’euros -L’un des deux a été interpellé samedi soir à l’aéroport de Roissy alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour l’Algérie. Le butin de ce casse rocambolesque, qui a fait le tour de la planète, est estimé à 88 millions d’euros, avait indiqué Mme Beccuau.Vers 09H30 le 19 octobre, les membres du commando avaient installé un camion-élévateur au pied du musée, sur le quai François-Mitterrand, et deux d’entre eux, visages masqués, s’étaient hissés avec une nacelle jusqu’à la galerie Apollon.Après avoir brisé une fenêtre et les vitrines contenant les bijoux à l’aide de disqueuses, les voleurs étaient repartis à bord de deux scooters conduits par leurs complices.Le cambriolage a duré en tout moins de huit minutes.Les investigations, confiées à la BRB et à l’OCBC, mobilisent une centaine d’enquêteurs.Plus “de 150 prélèvements de traces ADN, papillaires et autres ont été réalisés” sur les lieux du cambriolage, selon Mme Beccuau.Dans leur fuite, les malfaiteurs ont laissé tomber la couronne de l’impératrice Eugénie, qui a été abîmée et qui devra être restaurée.- Sécurité en question -L’affaire a provoqué des débats-fleuves sur la sécurité du Louvre, musée le plus visité du monde.Elle a débouché sur un premier bras de fer. Le nouveau préfet de police de Paris, Patrice Faure, s’est dit mercredi “fermement opposé” à l’installation d’un commissariat au sein du Louvre, demandée par la présidente du musée, Laurence des Cars, après le cambriolage.Dimanche déjà, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, avait opposé une fin de non-recevoir à Mme des Cars à ce propos.Le président de la commission de la Culture du Sénat, Laurent Lafon, a estimé mardi, à l’issue d’une visite des installations de sûreté du Louvre, que la sécurité de l’établissement n’était “pas conforme à ce qu’on peut attendre d’un musée aujourd’hui”. “Il y a de nombreuses améliorations à faire”, selon le sénateur centriste.La ministre de la Culture, Rachida Dati, s’est dite mercredi “dans l’attente” des conclusions de l’enquête administrative sur la sécurité du musée, qui devraient être dévoilées dans la soirée.Celles-ci permettront de “prendre toutes les mesures nécessaires, urgentes, pour remédier à cet échec sécuritaire”, a-t-elle indiqué devant la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale.”Il s’agira d’identifier toutes les défaillances, mais aussi tous les manquements pour sécuriser le musée du Louvre”, a-t-elle ajouté.”Il s’agira aussi sans doute de revoir son organisation, déployer de manière urgente tous les dispositifs de sécurité et sûreté nécessaires, à l’intérieur comme à l’extérieur du bâtiment”, a encore dit la ministre, qui avait considéré la veille ce “vol spectaculaire” comme un “échec”.pgr-cco-sm-jmo/mat/tes

Trump s’attend à “une excellente rencontre” avec Xi Jinping

Donald Trump s’est déclaré optimiste mercredi à la veille d’une rencontre cruciale avec le président chinois Xi Jinping en Corée du Sud, laissant espérer une trêve dans la brutale guerre commerciale qui oppose les deux puissances, avant d’annoncer la conclusion d’un accord commercial avec Séoul.Le président américain est arrivé mercredi à Gyeongju, dans l’est de la péninsule coréenne, où se tient le sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec) rassemblant 21 pays de la région, dernière étape d’une tournée en Asie.Il a dit envisager “une excellente rencontre (…) et que beaucoup de problèmes vont être résolus” lors de son entrevue jeudi avec le dirigeant chinois.”Je pense que nous allons obtenir un très bon résultat pour notre pays et pour le monde en réalité”, a-t-il ajouté à bord d’Air Force One. Le chef d’État américain a précisé cependant qu’il n’était “pas sûr” que la question délicate de Taïwan, île revendiquée par Pékin, soit abordée.Les dirigeants auront des échanges “approfondis” sur des “questions stratégiques et à long terme touchant aux relations entre la Chine et les États-Unis, et sur des sujets majeurs d’intérêt commun”, a déclaré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, confirmant la rencontre côté chinois.Selon les autorités chinoises, la rencontre devrait se tenir à Busan (est de la Corée du Sud).Donald Trump a laissé entrevoir une baisse des droits de douane qui avaient été imposés à la Chine en rétorsion à la crise du Fentanyl aux États-Unis. Si les négociateurs de Pékin et Washington assurent s’être entendus sur un “cadre” d’accord, il reste à voir si Donald Trump et Xi Jinping finaliseront effectivement une trêve dans leur guerre commerciale qui a fait dévisser les marchés et bouleversé les chaînes de production.”Alors que les États-Unis sont impatients de conclure tout accord commercial que Trump pourrait qualifier de victoire, la Chine s’attache à renforcer la confiance, gérer les divergences de longue date et stabiliser les relations commerciales”, remarque William Yang, analyste à l’International Crisis Group.- Couronne des rois de Silla -L’étape sud-coréenne est la troisième de la tournée asiatique du président Trump, après la Malaisie et le Japon où il a eu une rencontre chaleureuse mardi avec la nouvelle Première ministre Sanae Takaichi et reçu une pluie de cadeaux et d’éloges.Le président américain a reçu de son homologue sud-coréen Lee Jae-myung la plus haute décoration du pays ainsi qu’une réplique d’une couronne dorée des rois du royaume coréen ancien de Silla.”C’est un grand honneur”, a déclaré Donald Trump disant souhaiter la porter “tout de suite”.Après sa rencontre, Donald Trump a annoncé qu’un accord commercial avait été “essentiellement conclu” avec Séoul.En juillet, Donald Trump avait annoncé avoir accepté de réduire les taxes douanières sur les produits sud-coréens à 15% en échange de l’engagement de Séoul à investir 350 milliards de dollars aux États-Unis, mais les détails de ces engagements faisaient l’objet d’âpres discussions.Kim Yong-beom, conseiller principal du président sud-coréen, a confirmé que Séoul et Washington avaient finalisé leur accord, avec un compromis qui prévoit une réduction à 15% des taxes douanières que les deux pays s’imposent réciproquement sur l’automobile, un plan d’investissements sud-coréens pour 350 milliards de dollars aux États-Unis, “200 milliards en numéraire et 150 milliards pour la coopération dans le secteur de la construction navale”.- Mauvais “timing” avec Kim Jong Un -Donald Trump ne devrait pas en revanche rencontrer Kim Jong Un.Le président américain avait déclaré qu’il serait “ravi de rencontrer” le dirigeant nord-coréen mais Pyongyang n’a pas répondu publiquement à l’invitation.”Je connais Kim Jong Un très bien… nous n’avons pas pu organiser le bon timing”, a indiqué M. Trump. Il avait précisé auparavant qu’une rencontre devrait intervenir néanmoins “dans un avenir pas trop lointain”. Le dernier face-à-face entre les deux dirigeants remonte à juin 2019. Depuis, les relations entre Pyongyang et Washington sont au point mort, en raison de désaccords sur l’allègement des sanctions américaines et l’avancement du programme nucléaire de Pyongyang.Kim Jong Un est aujourd’hui renforcé par le soutien de la Russie après l’envoi de soldats nord-coréens partis combattre aux côtés de Moscou face à l’Ukraine. Gi-Wook Shin, un expert de la Corée et professeur de sociologie à l’université Stanford, estime que Kim Jong Un cherche probablement à “maximiser son influence auprès de Trump”. “Cependant, une rencontre future reste possible, car Kim considère probablement Trump comme sa meilleure chance d’obtenir le type d’accord qu’il souhaite, y compris la reconnaissance en tant qu’État nucléaire”, a-t-il déclaré à l’AFP.bur-aue-oho-lgo-jug/pt