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Colombie: décès du candidat présidentiel blessé lors d’une attaque en juin

Le candidat à la présidence de la Colombie et sénateur Miguel Uribe, blessé par balles lors d’une réunion publique en juin à Bogota, est décédé après avoir passé deux mois en soins intensifs et subi plusieurs interventions chirurgicales, a annoncé son épouse lundi.”Tu seras toujours l’amour de ma vie. Merci pour une vie pleine d’amour”, …

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Colombie: décès du candidat présidentiel blessé lors d’une attaque en juin

Le candidat à la présidence de la Colombie et sénateur Miguel Uribe, blessé par balles lors d’une réunion publique en juin à Bogota, est décédé après avoir passé deux mois en soins intensifs et subi plusieurs interventions chirurgicales, a annoncé son épouse lundi.”Tu seras toujours l’amour de ma vie. Merci pour une vie pleine d’amour”, a écrit Claudia Tarazona sur son compte Instagram, ajoutant: “repose en paix (…),  je veillerai sur nos enfants”.Miguel Uribe, un conservateur de 39 ans, avait été touché de deux balles à la tête et une balle dans la jambe par un tueur à gages présumé âgé de 15 ans alors qu’il prononçait un discours dans la capitale, le 7 juin. “Aujourd’hui est un jour triste pour le pays”, a déclaré lundi la vice-présidente colombienne, Francia Márquez, dans un message sur le réseau social X. “La violence ne peut continuer à marquer notre destin. La démocratie ne se construit pas avec des balles ni avec du sang, elle se construit avec respect, avec dialogue”, a-t-elle ajouté.Membre du parti Centre démocratique de l’ancien président de droite Alvaro Uribe, avec lequel il n’a pas de lien de parenté, Miguel Uribe avait annoncé en octobre son souhait de se présenter à l’élection présidentielle de mai 2026 pour succéder au président de gauche Gustavo Petro.La clinique où il avait été hospitalisé avait annoncé samedi que son état était “redevenu critique” à la suite d’une nouvelle hémorragie cérébrale.Cet attentat avait ravivé les craintes d’un retour de la Colombie à la violence des années 1980 et 1990, lorsque meurtres politiques et attentats étaient monnaie courante. L’adolescent accusé d’être l’auteur des coups de feu est en détention, ainsi que deux autres personnes suspectées de complicité. Tous ont été inculpés par le parquet pour tentative d’homicide et port illégal d’armes. Aucun n’a reconnu les faits. 

Canicule: une chaleur “d’un niveau exceptionnel” dans le sud-ouest

La vague de chaleur en cours depuis vendredi est encore montée d’un cran lundi, avec des températures “d’un niveau exceptionnel” dans le sud-ouest, où 12 départements sont classés en vigilance rouge canicule jusqu’à mardi par Météo-France.Cet épisode, le deuxième à toucher le pays cet été après celui du 19 juin au 4 juillet, est aussi le 51e enregistré depuis 1947, selon l’institut national.Le niveau de vigilance rouge, le plus élevé, correspond à une canicule “extrême, exceptionnelle par sa durée, son intensité, son extension géographique”, avec un fort impact pour la santé et les activités humaines.De la Charente-Maritime à l’Aude sont attendues des maximales “très fréquemment supérieures à 40°C”, avec “localement” des pointes à 42°C, selon l’institut national.”On pourrait s’approcher de niveaux records, enregistrer des valeurs inédites mais le record national de 46°C devrait rester hors d’atteinte”, a précisé la prévisionniste Christelle Robert lors d’un point presse dimanche.Face à cette situation, l’heure est à l’adaptation des rythmes de vie et de travail.”Aujourd’hui je fermerai à 18h00 au lieu de 19h45, je ne peux pas laisser mes vendeurs travailler avec cette chaleur, près des fours à 200 degrés”, explique Élodie Rodrigues, cogérante de plusieurs boulangeries dans l’agglomération bordelaise.”Ce matin, on a commencé beaucoup plus tôt, à 6h00 (…) et on espère boucler à 13h00″, souligne Jason Andrés sur un chantier de maison de retraite en cours à Roquefort (Landes).”L’entreprise nous fournit des bouteilles d’eau qui restent au congélateur toute la nuit et puis on nous laisse à disposition des locaux qui sont climatisés”, ajoute l’ouvrier.Au restaurant du village, les employés souffrent aussi : “dès qu’on allume la friteuse, le four et le bain-marie, il fait très, très chaud”, confiait Anna Ribeiro avant de servir 80 à 130 couverts à la mi-journée.- Un épisode durable -La vague de chaleur, qui s’est étendue et intensifiée depuis trois jours sur la moitié sud de l’Hexagone, “progresse vers le nord” selon Météo-France. “On dépassera les 30°C partout en France”, avec des températures qui devraient atteindre 38°C dans le Centre-Val de Loire et 34°C en Ile-de-France, précise l’organisme.Outre les 12 départements en vigilance rouge, 41 autres, situés principalement au-dessous d’une ligne allant de la Vendée au Doubs, ont été placés en vigilance orange. Seuls 13 échapperont aux chaleurs extrêmes, dans une frange allant de la Normandie à l’Alsace en passant par le Nord, les autres étant en vigilance jaune.Ces niveaux d’alerte ont été reconduits pour mardi par Météo-France, qui s’attend à ce que l’épisode dure “au moins” jusqu’au week-end.À Mont-de-Marsan, Linda Lahbib, aide-soignante qui “préfère la chaleur au froid”, prévoit néanmoins de “rester dedans” lundi après-midi, profitant “d’une salle refaite et climatisée” dans le centre d’accueil pour handicapés où elle travaille. Même stratégie pour des touristes belges à Lyon: “on visite le matin, à l’ombre, en buvant beaucoup d’eau”, relate Sébastien Hoet avant de passer l’après-midi dans la piscine de sa maison de location.À Limoges où l’on attend 40°C, habitants et visiteurs pourront se mettre au frais dans les musées municipaux, ouverts gratuitement pour l’occasion.- Risque d’incendies -L’agence Santé publique France appelle à s’hydrater régulièrement en évitant l’alcool et le café”, conseillant aussi de “réduire ses activités physiques”.Le ministère de la Santé a activé le numéro vert Canicule info service au 0800 06 66 66, joignable de 8h à 19h (appel gratuit depuis la France métropolitaine).En parallèle, Météo-France a classé 20 départements, principalement dans l’ouest et le sud du pays, en risque élevé pour les incendies lundi.Dans l’Aude, où un vent sec et chaud a compliqué l’action des pompiers dimanche pour maîtriser le gigantesque feu qui a parcouru 16.000 hectares de végétation, le mercure devrait se maintenir entre 40 et 42°C sur les Corbières.tsq-cko-eve-mli/ppy/bow

Gaza: funérailles des cinq employés d’Al Jazeera tués par une frappe israélienne

Les funérailles des cinq employés de la chaîne qatarie Al Jazeera, tués dans la nuit par une attaque israélienne à Gaza et parmi lesquels un reporter bien connu de ses téléspectateurs, se déroulaient lundi dans le territoire palestinien dévasté par 22 mois de guerre.Au moment où le gouvernement israélien se montre déterminé à mettre en oeuvre son nouveau plan d’opération dans le territoire palestinien assiégé, Al Jazeera a fait état de la mort de cinq de ses employés dans “une attaque ciblée israélienne” sur une tente à Gaza-ville, devant l’hôpital al-Chifa. Les cinq hommes sont Anas al-Sharif et Mohammed Qreiqeh, ainsi que des cameramen Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa. Un  journaliste pigiste, Mohammed Al-Khaldi, qui collaborait occasionnellement avec des médias locaux, a également été tué dans l’attaque israélienne, selon le directeur de l’hôpital.Anas al-Sharif, 28 ans, était l’un des visages les plus connus parmi les correspondants couvrant au quotidien le conflit.L’armée israélienne a dit l’avoir pris pour cible, le qualifiant de “terroriste” qui “se faisait passer pour un journaliste”.L’organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé “avec force et colère l’assassinat revendiqué” par l’armée israélienne d’Anas al-Sharif, ajoutant qu’il était “la voix de la souffrance imposée par Israël aux Palestiniens de Gaza”.Des dizaines d’hommes, certains en pleurs et s’épaulant par moment, ont porté en terre les corps des victimes lundi matin au cimetière Cheikh Redouane, dans la ville de Gaza, selon un vidéaste de l’AFP. Sur le site de l’attaque, un mur blanc criblé d’éclats, des matelas souillés sur le sol ou encore des ventilateurs tordus par les flammes témoignaient de la frappe sur la tente de plastique, dont il ne restait plus rien ou presque à l’exception de sa structure métal.- “Ceci est mon testament” -Al Jazeera a condamné “une tentative désespérée de faire taire les voix qui dénoncent l’occupation” israélienne. Selon la chaîne, 10 de ses correspondants ont été tués par l’armée israélienne à Gaza depuis le début de son offensive déclenchée en représailles à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.Selon RSF, près de 200 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre.Dans ses derniers messages sur les réseaux sociaux dimanche soir, quelques instants avant sa mort, Anas al-Sharif faisait état d'”intenses” bombardements et a diffusé une courte vidéo montrant des bombardements, des lueurs dans la nuit étoilée sur la ville de Gaza.Un texte posthume, écrit en avril en cas de décès, a été publié sur son compte lundi matin, où il appelle à “ne pas oublier Gaza”. “Ceci est mon testament et mon dernier message. Si ces mots vous parviennent, sachez qu’Israël a réussi à me tuer et à faire taire ma voix”, déclare en préambule ce long message.L’armée israélienne affirme qu’Anas al-Sharif  “était le chef d’une cellule terroriste au sein de l’organisation terroriste Hamas et était responsable de la préparation d’attaques de roquettes contre des civils israéliens et les troupes” israéliennes.Elle a publié sur ses réseaux sociaux un selfie du journaliste, posant avec les chefs du Hamas. Ainsi qu’un tableau montrant supposément des noms de membres du mouvement islamiste palestinien, où le nom du journaliste émarge avec un salaire correspondant pour les années 2013 et 2017.En juillet, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) avait accusé l’armée israélienne de mener “une campagne de diffamation” envers le journaliste en le présentant dans des messages en ligne comme un membre du Hamas.- Rares “embeds” -La diffusion d’Al Jazeera a été interdite en Israël et ses bureaux locaux fermés en mai 2024.La presse internationale n’est pas autorisée à travailler librement dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre. Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont rarement entrés embarqués (en “embed”) avec l’armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire.La presse internationale travaille en s’appuyant sur des journalistes et correspondants locaux, qui ont payé un lourd tribut au conflit.Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche avoir donné l’ordre à l’armée d’autoriser un plus grand nombre de médias internationaux à travailler sous son contrôle dans Gaza.M. Netanyahu, qui a justifié le nouveau plan israélien prévoyant la conquête de la ville de Gaza, est confronté à une très forte pression, en Israël sur le sort des 49 otages retenus par le Hamas, et à l’étranger pour faire taire les armes alors que plus de deux millions de Palestiniens sont menacés d’une “famine généralisée” selon l’ONU.L’attaque du Hamas 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.Les représailles israéliennes à Gaza ont déjà fait 61.430 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Gaza: funérailles des cinq employés d’Al Jazeera tués par une frappe israélienne

Les funérailles des cinq employés de la chaîne qatarie Al Jazeera, tués dans la nuit par une attaque israélienne à Gaza et parmi lesquels un reporter bien connu de ses téléspectateurs, se déroulaient lundi dans le territoire palestinien dévasté par 22 mois de guerre.Au moment où le gouvernement israélien se montre déterminé à mettre en oeuvre son nouveau plan d’opération dans le territoire palestinien assiégé, Al Jazeera a fait état de la mort de cinq de ses employés dans “une attaque ciblée israélienne” sur une tente à Gaza-ville, devant l’hôpital al-Chifa. Les cinq hommes sont Anas al-Sharif et Mohammed Qreiqeh, ainsi que des cameramen Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa. Un  journaliste pigiste, Mohammed Al-Khaldi, qui collaborait occasionnellement avec des médias locaux, a également été tué dans l’attaque israélienne, selon le directeur de l’hôpital.Anas al-Sharif, 28 ans, était l’un des visages les plus connus parmi les correspondants couvrant au quotidien le conflit.L’armée israélienne a dit l’avoir pris pour cible, le qualifiant de “terroriste” qui “se faisait passer pour un journaliste”.L’organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé “avec force et colère l’assassinat revendiqué” par l’armée israélienne d’Anas al-Sharif, ajoutant qu’il était “la voix de la souffrance imposée par Israël aux Palestiniens de Gaza”.Des dizaines d’hommes, certains en pleurs et s’épaulant par moment, ont porté en terre les corps des victimes lundi matin au cimetière Cheikh Redouane, dans la ville de Gaza, selon un vidéaste de l’AFP. Sur le site de l’attaque, un mur blanc criblé d’éclats, des matelas souillés sur le sol ou encore des ventilateurs tordus par les flammes témoignaient de la frappe sur la tente de plastique, dont il ne restait plus rien ou presque à l’exception de sa structure métal.- “Ceci est mon testament” -Al Jazeera a condamné “une tentative désespérée de faire taire les voix qui dénoncent l’occupation” israélienne. Selon la chaîne, 10 de ses correspondants ont été tués par l’armée israélienne à Gaza depuis le début de son offensive déclenchée en représailles à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.Selon RSF, près de 200 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre.Dans ses derniers messages sur les réseaux sociaux dimanche soir, quelques instants avant sa mort, Anas al-Sharif faisait état d'”intenses” bombardements et a diffusé une courte vidéo montrant des bombardements, des lueurs dans la nuit étoilée sur la ville de Gaza.Un texte posthume, écrit en avril en cas de décès, a été publié sur son compte lundi matin, où il appelle à “ne pas oublier Gaza”. “Ceci est mon testament et mon dernier message. Si ces mots vous parviennent, sachez qu’Israël a réussi à me tuer et à faire taire ma voix”, déclare en préambule ce long message.L’armée israélienne affirme qu’Anas al-Sharif  “était le chef d’une cellule terroriste au sein de l’organisation terroriste Hamas et était responsable de la préparation d’attaques de roquettes contre des civils israéliens et les troupes” israéliennes.Elle a publié sur ses réseaux sociaux un selfie du journaliste, posant avec les chefs du Hamas. Ainsi qu’un tableau montrant supposément des noms de membres du mouvement islamiste palestinien, où le nom du journaliste émarge avec un salaire correspondant pour les années 2013 et 2017.En juillet, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) avait accusé l’armée israélienne de mener “une campagne de diffamation” envers le journaliste en le présentant dans des messages en ligne comme un membre du Hamas.- Rares “embeds” -La diffusion d’Al Jazeera a été interdite en Israël et ses bureaux locaux fermés en mai 2024.La presse internationale n’est pas autorisée à travailler librement dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre. Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont rarement entrés embarqués (en “embed”) avec l’armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire.La presse internationale travaille en s’appuyant sur des journalistes et correspondants locaux, qui ont payé un lourd tribut au conflit.Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche avoir donné l’ordre à l’armée d’autoriser un plus grand nombre de médias internationaux à travailler sous son contrôle dans Gaza.M. Netanyahu, qui a justifié le nouveau plan israélien prévoyant la conquête de la ville de Gaza, est confronté à une très forte pression, en Israël sur le sort des 49 otages retenus par le Hamas, et à l’étranger pour faire taire les armes alors que plus de deux millions de Palestiniens sont menacés d’une “famine généralisée” selon l’ONU.L’attaque du Hamas 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.Les représailles israéliennes à Gaza ont déjà fait 61.430 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Au lac Tchad, la baisse de l’aide humanitaire fait craindre une hausse des attaques terroristes

La vie de Ahmat Moussa a basculé il y a neuf mois. En pleine nuit, Balangoura, village isolé du lac Tchad, à l’ouest du pays du même nom, est encerclé puis attaqué par le groupe jihadiste Boko Haram. “J’ai entendu les premières détonations et je suis parti sans regarder derrière”, raconte le pêcheur de 42 ans, en montrant sur sa jambe droite la cicatrice laissée par une balle de Kalachnikov. Un de ses fils, âgé de 16 ans, est enlevé cette nuit-là. Le récit d’horreurs se prolonge chez sa voisine, Baya Ali Moussa. Elle aussi a fui Balangoura ce soir-là. Le corps d’un de ses fils, âgé de 23 ans, est retrouvé trois jours plus tard, flottant parmi les jacinthes d’eau. Depuis une quinzaine d’années, Boko Haram plonge dans la terreur les populations du bassin du lac Tchad, dont sont riverains trois autres pays (Cameroun, Niger, Nigeria). Né au Nigeria au début des années 2000, il faisait la une de l’actualité mondiale à son apogée de 2013 à 2015, après y avoir enlevé près de 300 écolières, à Chibok (nord). Les terroristes ont perdu du terrain face aux offensives militaires régulièrement menées, mais ils n’en restent pas moins menaçants, comme l’illustre la récurrence des enlèvements, exécutions, viols et pillages… Au Tchad, la province du Lac compte plus de 250.000 personnes déplacées, selon l’ONU. “Rien à manger, rien à boire”Baya Ali Moussa et Ahmat Moussa, comme quelque 2.000 autres, se sont réfugiés à Yakoua, à une vingtaine de kilomètres de Bol, sur les berges d’un bras du lac. “Ici, nous n’avons rien à manger ni à boire, on survit seulement grâce à la solidarité communautaire et aux humanitaires”, insiste Baya Ali Moussa.Pour leur venir en aide, l’ONG Acted a déclenché à Yakoua le “RRM”, signe anglais de “mécanisme de réponse rapide”, afin d’apporter pendant trois mois une aide d’urgence aux déplacés. En un an, 46 sites ont été recensés dans ce cadre dans la province du Lac.”Les attaques continuent, les enlèvements continuent, les sites de déplacés se transforment en villages, mais l’engouement humanitaire qu’on a connu de 2015 à 2019 a diminué”, regrette Togoum Atikang, chargé des projets RRM chez Acted. “Certains bailleurs arrêtent leurs financements”, enchaîne-t-il. Et de sonner l’alarme: “là où on se retire, la population va souffrir davantage!””Il faut réduire la voilure”Au Lac, les premiers effets du gel des financements de l’aide humanitaire américaine, comme les baisses de financements de bailleurs européens, se font sentir.  Premier partenaire financier du Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU, les Etats-Unis assurent la moitié des financements, suivis de l’Europe. “Les financements baissant, il faut réduire la voilure”, assume Alexandre Le Cuziat, directeur adjoint du PAM au Tchad. Le PAM a suspendu début juillet la liaison aérienne qu’il assurait entre N’Djamena et Bol. Un trajet de moins d’une heure par les airs que les humanitaires vont désormais devoir effectuer par la route, en une journée, sur un axe non sécurisé.Le PAM et le HCR, l’agence de l’ONU pour les réfugiés, ferment également des bureaux au Lac. “Le gel des financements américains a affecté environ 7% de l’assistance humanitaire ici au Tchad depuis janvier”, note François Batalingaya, coordonnateur humanitaire des Nations Unies au Tchad. “Mais le problème est que nous n’avons pas de perspective sur le reste de l’année.”Il craint le “départ d’ONG à partir du mois d’octobre”. Le taux de financement du plan de réponse humanitaire pour le Tchad “est seulement à 11%, sur 1,45 milliard de dollars requis, rappelle-t-il. À la même période, l’année dernière, on était à 34%.” A ce contexte global dont pâtit le Tchad au niveau national, s’ajoute la priorité donnée depuis deux ans à l’est du pays pour l’aide humanitaire d’urgence. Le conflit qui ravage le Soudan frontalier depuis avril 2023 a conduit plus d’un million de Soudanais à se réfugier chez leur voisin tchadien. “Désormais le lac Tchad ne retient plus l’attention mondiale”, s’inquiète François Batalingaya: “si on oublie les populations de la région, il va y avoir plus de déplacés et davantage de monde va rejoindre ces groupes”.Â