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Israël prépare la suite à Gaza, Netanyahu veut la défaite totale du Hamas

Israël devra “vaincre totalement” le Hamas à Gaza pour assurer la libération des otages, selon le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a tenu mardi une réunion de sécurité sur la prochaine phase de la guerre, annoncée comme imminente.  “Il est nécessaire de vaincre totalement l’ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s’assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n’abandonnons aucune de ces missions”, a affirmé M. Netanyahu lors d’une visite sur une base militaire.Dans l’après-midi, il a tenu une “réunion restreinte de sécurité de près de trois heures” au cours de laquelle “le chef d’état-major de l’armée lui a présenté les options pour la poursuite des opérations à Gaza”, selon les services du Premier ministre.Le Conseil de sécurité de l’ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza, initiée par Israël qui a dit vouloir mettre ce sujet “au centre” de l’agenda international. La presse israélienne, citant des officiels s’exprimant sous couvert d’anonymat, est unanime à prédire une nouvelle escalade des opérations dans le territoire palestinien: “Netanyahu veut que l’armée israélienne conquière toute la bande de Gaza”, résume la radio publique Kan.- “Tsahal prêt” à agir -Plusieurs ministres “ont confirmé qu’il a décidé d’étendre le combat aux zones où des otages pourraient être détenus”, toujours selon Kan. Israël doit prendre “toutes les mesures nécessaires pour vaincre le Hamas” à Gaza, a déclaré le ministre de la Défense, Israël Katz. Comme d’autres médias, le quotidien Maariv souligne que “cette décision dramatique” signifie que l’armée va “commencer à combattre dans des zones” où elle s’est abstenue de le faire ces derniers mois, là où les otages pourraient être détenus et dans des zones à fortes concentration de civils.Des médias spéculent sur une “tactique de négociation” ou une possible opposition du chef d’état-major de l’armée, le lieutenant-général Eyal Zamir.  “Tsahal est prêt à mettre en Å“uvre toute décision prise” par le gouvernement, a balayé le bureau du Premier ministre, à l’issue de la réunion de mardi soir.En guerre contre le Hamas depuis l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023, le gouvernement israélien fait face à une pression croissante pour trouver une issue au conflit. L’opinion israélienne s’alarme du sort des 49 otages du 7 octobre, dont 27 déclarés morts par l’armée, tandis qu’à l’international, de plus en plus de voix s’élèvent face aux souffrances des plus de deux millions de Palestiniens, menacée de “famine généralisé” selon l’ONU.”La balle est dans le camp de l’occupant (ndlr: Israël) et des Américains”, a commenté à l’AFP un dirigeant politique du Hamas, Hossam Badran, affirmant la volonté du mouvement “d’arrêter la guerre et mettre fin à la famine”.”Les médiateurs sont toujours en contact avec nous, mais jusqu’à présent, il n’y a pas de nouvelles propositions ou idées, et aucun développement concernant la reprise des négociations”, a-t-il ajouté, après l’échec des dernières négociations en juillet.Le Comité international de la Croix-Rouge s’est dit prêt mardi à apporter aux otages “des médicaments, des vivres ainsi que des nouvelles de leurs familles”. “Bien que le CICR maintienne un dialogue constant avec l’ensemble des parties, il ne participe pas aux négociations”, a souligné l’organisation.- Vivres, business et espions -Sur le terrain, la Défense civile a fait état de 26 personnes tuées mardi dans les opérations israéliennes.A Khan Younès (sud), des images de l’AFP montrent des Palestiniens fouillant des tentes éventrées après une frappe nocturne dans un camp de déplacés. Adham Mohammad Younes décrit une “scène terrifiante”. “Il n’y a aucune sécurité à Gaza, tout le monde est exposé à la mort”, s’indigne ce trentenaire. Mardi matin, le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l’administration civile à Gaza, y a à nouveau autorisé l’entrée partielle des marchandises privées de manière “contrôlée et progressive” pour “augmenter” l’aide “tout en réduisant la dépendance à l’égard de (…) l’ONU et des organisations internationales”. Un nombre limité de commerçants locaux pourront mettre à disposition “des produits alimentaires de base, aliments pour bébés, fruits et légumes et articles d’hygiène” sous réserve “d’un contrôle de sécurité rigoureux”, a détaillé le Cogat.  Israël a levé fin mai le blocus humanitaire total qu’il avait imposé début mars au territoire, totalement dépendant de l’aide internationale, mais les quantités autorisées à entrer, par voie terrestre ou largages aériens, sont jugées insuffisantes par l’ONU.Les rapporteurs spéciaux des Nations Unies ont par ailleurs appelé mardi à la dissolution immédiate de la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), soutenue par Israël et les Etats-Unis, qui a commencé à distribuer de l’aide dans le territoire en mai. La GHF “est un exemple tout à fait troublant de la manière dont l’aide humanitaire peut être exploitée à des fins militaires et géopolitiques secrètes, en violation flagrante du droit international”, ont estimé les experts, pointant “l’imbrication des services de renseignement israéliens, d’entrepreneurs américains et d’entités non gouvernementales ambiguës”.

Les Etats commencent de “difficiles” négociations pour juguler la “crise mondiale” de la pollution plastique

Les représentants de 184 pays ont débuté mardi à Genève de “difficiles” négociations sous l’égide de l’ONU: ils ont dix jours pour tenter d’écrire ensemble le premier traité résolvant la “crise mondiale” de la pollution plastique qui menace d’asphyxier la planète.Le diplomate Equatorien Luis Vayas Valdivieso qui préside les débats du comité de négociation (CIN5-2), a mis les Etats devant leur responsabilité face à cette “crise mondiale” en ouvrant les débats.”La pollution plastique endommage les écosystèmes, pollue nos océans et nos rivières, menace la biodiversité, affecte la santé humaine et pèse de façon injuste sur les plus vulnérables. L’urgence est réelle, la preuve est claire et la responsabilité repose sur nous”, a-t-il lancé.En discussion depuis trois ans, ce texte “juridiquement contraignant” pour les Etats “n’arrivera pas automatiquement”, avait-il prévenu lundi en recevant les représentants de plus de 600 ONG.Dans un contexte de tensions géopolitiques et commerciales exacerbées, cette session supplémentaire de dix jours de négociations intergouvernementales a été ajoutée après l’échec de discussions similaires à Busan, en Corée du Sud, fin 2024. Un groupe de pays producteurs de pétrole y a bloqué toute avancée.”Il y a eu beaucoup de diplomatie depuis Busan”, a indiqué à l’AFP la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Inger Andersen, qui organise les débats. “La plupart des pays à qui j’ai parlé ont dit qu’ils venaient à Genève pour trouver un accord”, a-t-elle ajouté en faisant part de sa “détermination”.- “Difficiles” – Optimisme tempéré par la ministre française de la transition énergétique Agnès Pannier Runacher qui prévoit de venir à Genève soutenir la fin des négociations. Elle a jugé mardi que les discussions seraient “difficiles”.Au premier rang des demandes du groupe des pays “ambitieux” dont font partie de nombreux pays européens dont la France, le souhait de voir figurer dans le traité “un objectif mondial de réduction” de la production et de la consommation de polymères plastiques primaires.Or les pays producteurs de pétrole et l’industrie pétrochimique n’en veulent à aucun prix, poussant plutôt pour un traité qui porte uniquement sur le recyclage et le traitement des déchets. Ce point, l’un des plus épineux à Busan, divise aussi en Europe. La directrice de l’agence suisse de l’Environnement, Katrin Schneeberger, a pris la parole devant la presse en tant que pays hôte des négociations, pour dire “qu’il n’y a pas d’appel à des réductions de production contrairement à ce que disent certains articles de presse”.Sans confirmer ni infirmer, Inger Andersen, à ses côtés a préféré souligner que le traité porterait sur “toute la durée de vie des plastiques”: “Du début à la fin, et non pas seulement la moitié” de leur vie, lorsqu’ils sont devenus déchets, a-t-elle affirmé.Le délégué représentant le Panama, Juan Monterrey Gomez, également favorable à des réductions de production, s’est pour sa part déclaré plus optimiste sur un possible traité signé en fin de session.Le début (des discussions) “est mieux que celui de Busan” a-t-il confié à l’AFP. “Nous sommes contents de la façon dont le travail est organisé par le président”. Le fait que personne ne veut être rendu responsable d’un nouvel échec “est probablement “le principal élément sur lequel nous pouvons nous appuyer” a-t-il jugé.Lundi, scientifiques et ONG avaient fait monter la pression sur les délégués.La pollution plastique est un “danger grave, croissant et sous-estimé” pour la santé qui coûte au monde au moins 1.500 milliards de dollars par an, ont averti des experts dans la revue médicale The Lancet.Pour matérialiser le sujet, une installation artistique éphémère et évolutive, baptisée “Le fardeau du Penseur” a été installée devant le lieu des négociations à Genève: une reproduction de la célèbre statue du sculpteur Auguste Rodin se retrouve engluée dans une mer de déchets plastique.Le représentant de l’industrie chimique américaine Matthew Kastner, présent à Genève, a lui défendu le plastique et les services qu’il rend aux sociétés modernes. Il est “vital pour la santé publique”, a-t-il affirmé, notamment grâce à tous les équipements médicaux stériles, masques chirurgicaux, tuyaux, tubes, emballages, qui permettent d’améliorer l’hygiène et la sécurité alimentaire notamment.Plus de 500 ONG francophones issues de 40 pays lui ont répondu mardi par une lettre demandant un traité “contraignant, équitable, et centré sur la réduction de la production plastique afin de limiter la pollution à la source”.

Dans le centre de l’Ukraine, une guerre chaque jour plus présente

Malgré un vaste champ de blé bien fourni aux épis gorgés de soleil, Serguiï Dovjenko est fébrile; ces dernières semaines, des drones russes ont tué des cultivateurs dans sa région de Dnipropetrovsk, au centre-est de l’Ukraine.Bien que ciblée par les attaques aériennes, cette région industrielle était jusqu’alors épargnée des combats qui font rage sur le front.Mais après des mois d’intenses affrontements, Moscou a grignoté le territoire jusqu’à revendiquer depuis début juillet trois localités, Datchné, Maliïvka et Sitchnévé, une première en trois ans d’invasion de l’Ukraine.”J’ai peur”, dit Serguiï d’une voix basse. “Chaque année, la ligne de front se rapproche. Il y a un an, elle était à 60 km”.  Maintenant, il regarde constamment le ciel, les drones explosifs russes pouvant voler jusqu’à lui, à une trentaine de kilomètres du front. À cause d’eux, “les champs brûlent”, dit-il. “Les gens partent, laissant derrière eux des terres nues”.Face à cette avancée, Kiev continue de construire des lignes de défense, de plus en plus profondément vers l’ouest.Ces dernières semaines, les terres de Serguiï se sont griffées de larges tranchées et hérissées de barbelés.”C’est probablement la dernière année que nous récoltons ici”, lâche l’agriculteur.Moscou revendique l’annexion de cinq régions de l’Ukraine, dont quatre sont toujours partiellement contrôlées par Kiev. Franchir la frontière virtuelle de celle de Dnipropetrovsk pourrait conduire le Kremlin à revendiquer l’ensemble de ce territoire, grand comme la Belgique.- Symboles -Mais dans les rues de Mejova, ville garnison proche des combats, les soldats ukrainiens réfutent la prise du village de Datchné, assurant que les troupes russes y ont pénétré avant d’en être repoussées.”Les Russes aiment les symboles”, assure Andriï, commandant de régiment. “Ils envoient des soldats à la mort, juste pour planter un drapeau”.Au sud de la ville, peu de gens s’aventurent sur la route qui mène vers les combats, à 12 km. À part Olya et Zoya, qui, assises sur un banc, regardent un nuage de fumée noire s’élever au-dessus d’un champ calciné : un cultivateur a été pris pour cible par un drone FPV. La semaine auparavant, un de leurs amis a été tué de la même façon, “un homme bon”.”Nous espérions que les troupes feraient demi-tour”, se désole Olya, 71 ans, qui assure que la situation s’est aggravée début juillet, quand Moscou a atteint la frontière de la région.Si elle a prévu de partir à contrecÅ“ur, Zoya, 72 ans, s’y refuse, ne voulant laisser sa vache Lypka.”Je ne sais pas combien de temps il me reste à vivre”, dit-elle avant de fondre en sanglots. “Pas assez longtemps pour voir la victoire” ukrainienne. À 80 km de là, le centre pour déplacés de Pavlohrad, grande ville de la région, ne désemplit pas.Des centaines de personnes se déversent de fourgons, quand s’entassent valises, sacs plastiques et animaux de compagnie. Certains pleurent au téléphone, d’autres ont le regard perdu dans le vide.Quelques-uns viennent de l’est de l’Ukraine. Ils ont fui une première fois les combats et se sont reconstruit une vie dans la région de Dnipropetrovsk.Pour Alla Ryabtseva, coordinatrice du centre de 57 ans, elle-même déplacée de l’Est, ces gens n’ont pas hésité à partir car “ils ont déjà connu la peur et comprennent le danger”. Elle estime l’arrivée de la première vague importante de déplacés à début juin, avec l’intensification des combats à la lisière de la région.Pour juin et juillet, 2.628 personnes dont 212 enfants ont fui ces zones selon l’administration régionale, qui y a ordonné des évacuations à partir d’avril.- Forteresse -“Anxiété, inquiétude excessive, insomnie…”; à l’hôpital de Pavlohrad, Nathan, un psychiatre, pose crûment la liste de maux que les nouvelles du front provoquent à la population de Dnipropetrovsk. Surtout “la peur de ne pas savoir ce qu’il va se passer ensuite; partir ou rester”.Même si l’angoisse est quotidienne à cause des attaques aériennes, “quand les informations annoncent que nos troupes ont repoussé les Russes, les gens redeviennent plus calmes”, analyse le médecin de 44 ans pour l’AFP.Dans les coursives, des hommes aux traits tirés patientent devant le bureau de Marina Gubner, cheffe du service de rééducation.”Le front se rapproche, il y a des bombardements, des nuits blanches”, explique-t-elle à l’AFP. “Ça va faire quatre ans que cette guerre dure, et elle a laissé des traces”.D’ici à la ligne de front, il n’y a pas d’autre hôpital, ramenant vers l’établissement un flot de déplacés, qui tentent de trouver un peu de répit. Les équipes font aussi des tournées dans les villages proches de combat, malgré la fatigue des nuits de bombardements.”En fait, nous sommes ici comme une forteresse, en première ligne”, conclut Mme Gubner.

Dans le centre de l’Ukraine, une guerre chaque jour plus présente

Malgré un vaste champ de blé bien fourni aux épis gorgés de soleil, Serguiï Dovjenko est fébrile; ces dernières semaines, des drones russes ont tué des cultivateurs dans sa région de Dnipropetrovsk, au centre-est de l’Ukraine.Bien que ciblée par les attaques aériennes, cette région industrielle était jusqu’alors épargnée des combats qui font rage sur le …

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“Il faut le sauver!”: le frère d’un otage israélien en appelle au monde

“Il faut le sauver!”: le frère de l’otage israélien Evyatar David, retenu par le Hamas à Gaza et apparu très affaibli dans une vidéo qui a choqué Israël, a appelé “le monde à s’unir maintenant” pour “exiger sa libération”, dans un entretien mardi avec l’AFP.Evyatar David, 24 ans, est l’un des 251 otages capturés par le Hamas et ses partisans lors de l’attaque sanglante du 7 octobre 2023 en territoire israélien depuis la bande de Gaza. Le Hamas a diffusé samedi une vidéo de propagande où l’otage, la peau sur les os et très affaibli, apparait creusant, pelle à la main, le sol sablonneux de l’étroit tunnel où il est retenu, feignant de creuser sa propre tombe.La famille a autorisé la diffusion de ces images, qui ont fait le tour du monde, et le jeune homme, retenu en otage depuis près de 22 mois, est depuis lors en passe de devenir le symbole du calvaire des 49 otages restant -dont 27 sont présumés morts selon l’armée israélienne- encore aux mains du mouvement islamiste palestinien et de ses alliés à Gaza.”Le monde doit s’unir maintenant et exiger sa libération, il faut le sauver”, implore son frère Ilay, rencontré à Kfar Saba, non loin de Tel-Aviv, au domicile de ses parents où la fratrie a été élevée.Ilay David témoignera mardi soir lors d’une session spéciale à New York du Conseil de sécurité de l’ONU, initiée par Israël, consacrée à la question des otages, selon le Forum des familles, principale organisation de proches des kidnappés israéliens à Gaza.Dans le salon familial, sur un piano, plusieurs photos du fils otage et affiches barrées de rouge et de noir demandant sa libération, du genre de celles collées habituellement sur les murs d’Israël en solidarité avec les otages.Le 23 février, le Hamas avait déjà diffusé une vidéo du jeune homme dans une voiture, au côté d’un autre otage, assistant à la libération d’autres captifs.”C’est le dernier signe de vie que nous avions de lui”, explique à l’AFP Ilay David.- “Pas même la main” -“On pensait alors que c’était le sommet de la cruauté (…) Et vraiment, on n’imaginait pas qu’ils pouvaient tomber encore plus bas que ça”, lâche le jeune homme.Ilay reconnait n’avoir vu que des photos extraites de la dernière vidéo de cinq minutes du Hamas. “Je n’ai pas été capable de regarder ni d’écouter. Avec ma mère, cela nous détruirait complètement”.Evyatar “est mon petit frère, on a grandi ensemble, on jouait ensemble de la musique, on m’a appris qu’il faut protéger son petit frère”, enchaine-t-il, visiblement ému. “Il n’a pas renoncé, nous non plus ne renonçons pas jusqu’à ce qu’il soit de retour”, affirme-t-il.Dans son communiqué, la famille David a prévenu que son “fils n’a plus que quelques jours à vivre dans son état actuel”, révoltée de “la famine intentionnelle, la torture et des abus infligés” à leur enfant. Evyatar a été enlevé avec son ami d’enfance Guy Gilboa-Dalal du festival de musique Nova, à la lisière de la bande de Gaza, où plus de 370 personnes ont été tuées et 44 prises en otage.Dans les tunnels du Hamas, les deux amis ont passé plus de huit mois de détention avec Tal Shoham, un père de famille enlevé dans un kibboutz et libéré après plus de 500 jours en captivité.Dans un entretien mardi avec l’AFP, M. Shoham a décrit leur calvaire en commun. “Nous avons souffert de famine sévère. J’ai perdu 30 kilos pendant ma captivité, Guy et Evyatar en ont perdu au moins 25 chacun. Et maintenant, je pense qu’ils ont perdu encore 15 ou 20 kilos”.Il raconte les humiliations de leurs geôliers, se nourrissant de viande devant eux en ne leur donnant parfois qu’un pain pita par jour.”En juin 2024, ils nous ont transférés dans des tunnels. Je croyais avoir connu le pire, je me trompais”, dit-il. Assurant avoir reconnu dans la dernière vidéo le tunnel dans lequel il a vécu des mois sur un matelas, M. Shoham se souvient “de la faim, de l’humidité, de l’impossibilité de respirer”.Sur les dernières images, il croit voir “dans les yeux d’Evyatar qu’il a perdu tout espoir”.”J’imaginais leur retour, les larmes, les retrouvailles, les embrassades. Mais aujourd’hui, je ne sais plus”, confie-t-il. “Peut-être que je ne les reverrai que dans un cimetière”.

“Il faut le sauver!”: le frère d’un otage israélien en appelle au monde

“Il faut le sauver!”: le frère de l’otage israélien Evyatar David, retenu par le Hamas à Gaza et apparu très affaibli dans une vidéo qui a choqué Israël, a appelé “le monde à s’unir maintenant” pour “exiger sa libération”, dans un entretien mardi avec l’AFP.Evyatar David, 24 ans, est l’un des 251 otages capturés par le Hamas et ses partisans lors de l’attaque sanglante du 7 octobre 2023 en territoire israélien depuis la bande de Gaza. Le Hamas a diffusé samedi une vidéo de propagande où l’otage, la peau sur les os et très affaibli, apparait creusant, pelle à la main, le sol sablonneux de l’étroit tunnel où il est retenu, feignant de creuser sa propre tombe.La famille a autorisé la diffusion de ces images, qui ont fait le tour du monde, et le jeune homme, retenu en otage depuis près de 22 mois, est depuis lors en passe de devenir le symbole du calvaire des 49 otages restant -dont 27 sont présumés morts selon l’armée israélienne- encore aux mains du mouvement islamiste palestinien et de ses alliés à Gaza.”Le monde doit s’unir maintenant et exiger sa libération, il faut le sauver”, implore son frère Ilay, rencontré à Kfar Saba, non loin de Tel-Aviv, au domicile de ses parents où la fratrie a été élevée.Ilay David témoignera mardi soir lors d’une session spéciale à New York du Conseil de sécurité de l’ONU, initiée par Israël, consacrée à la question des otages, selon le Forum des familles, principale organisation de proches des kidnappés israéliens à Gaza.Dans le salon familial, sur un piano, plusieurs photos du fils otage et affiches barrées de rouge et de noir demandant sa libération, du genre de celles collées habituellement sur les murs d’Israël en solidarité avec les otages.Le 23 février, le Hamas avait déjà diffusé une vidéo du jeune homme dans une voiture, au côté d’un autre otage, assistant à la libération d’autres captifs.”C’est le dernier signe de vie que nous avions de lui”, explique à l’AFP Ilay David.- “Pas même la main” -“On pensait alors que c’était le sommet de la cruauté (…) Et vraiment, on n’imaginait pas qu’ils pouvaient tomber encore plus bas que ça”, lâche le jeune homme.Ilay reconnait n’avoir vu que des photos extraites de la dernière vidéo de cinq minutes du Hamas. “Je n’ai pas été capable de regarder ni d’écouter. Avec ma mère, cela nous détruirait complètement”.Evyatar “est mon petit frère, on a grandi ensemble, on jouait ensemble de la musique, on m’a appris qu’il faut protéger son petit frère”, enchaine-t-il, visiblement ému. “Il n’a pas renoncé, nous non plus ne renonçons pas jusqu’à ce qu’il soit de retour”, affirme-t-il.Dans son communiqué, la famille David a prévenu que son “fils n’a plus que quelques jours à vivre dans son état actuel”, révoltée de “la famine intentionnelle, la torture et des abus infligés” à leur enfant. Evyatar a été enlevé avec son ami d’enfance Guy Gilboa-Dalal du festival de musique Nova, à la lisière de la bande de Gaza, où plus de 370 personnes ont été tuées et 44 prises en otage.Dans les tunnels du Hamas, les deux amis ont passé plus de huit mois de détention avec Tal Shoham, un père de famille enlevé dans un kibboutz et libéré après plus de 500 jours en captivité.Dans un entretien mardi avec l’AFP, M. Shoham a décrit leur calvaire en commun. “Nous avons souffert de famine sévère. J’ai perdu 30 kilos pendant ma captivité, Guy et Evyatar en ont perdu au moins 25 chacun. Et maintenant, je pense qu’ils ont perdu encore 15 ou 20 kilos”.Il raconte les humiliations de leurs geôliers, se nourrissant de viande devant eux en ne leur donnant parfois qu’un pain pita par jour.”En juin 2024, ils nous ont transférés dans des tunnels. Je croyais avoir connu le pire, je me trompais”, dit-il. Assurant avoir reconnu dans la dernière vidéo le tunnel dans lequel il a vécu des mois sur un matelas, M. Shoham se souvient “de la faim, de l’humidité, de l’impossibilité de respirer”.Sur les dernières images, il croit voir “dans les yeux d’Evyatar qu’il a perdu tout espoir”.”J’imaginais leur retour, les larmes, les retrouvailles, les embrassades. Mais aujourd’hui, je ne sais plus”, confie-t-il. “Peut-être que je ne les reverrai que dans un cimetière”.

“Il faut le sauver!”: le frère d’un otage israélien en appelle au monde

“Il faut le sauver!”: le frère de l’otage israélien Evyatar David, retenu par le Hamas à Gaza et apparu très affaibli dans une vidéo qui a choqué Israël, a appelé “le monde à s’unir maintenant” pour “exiger sa libération”, dans un entretien mardi avec l’AFP.Evyatar David, 24 ans, est l’un des 251 otages capturés par …

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Trump prêt à aller plus loin sur les droits de douane contre l’Inde et l’industrie pharmaceutique

Pression sur l’Inde et le secteur pharmaceutique, négociations de la dernière chance avec la Suisse, les droits de douane supplémentaires voulus par Donald Trump et prévus pour jeudi pourraient encore évoluer d’ici là, alors que le président américain souffle le chaud et le froid avec ses interlocuteurs.Interviewé sur la chaîne CNBC, M. Trump a focalisé son attention sur l’Inde puis l’industrie pharmaceutique, un secteur déjà sous pression car le locataire de la Maison Blanche souhaite faire baisser le prix des médicaments dans son pays.Le président américain avait déjà exprimé son mécontentement vis-à-vis de New Delhi, lui reprochant notamment d’acheter du pétrole russe et de ne pas faire ce qu’il faut pour ouvrir l’économie indienne aux produits américains.Des accusations réitérées mardi et qui pourraient le pousser à aller plus loin que la surtaxe déjà annoncée de 25%, prévue pour le 7 août.”L’Inde n’a pas été un bon partenaire commercial, car elle fait beaucoup d’affaires avec nous, mais nous n’en faisons pas avec elle. Donc nous nous sommes mis d’accord sur 25%, mais je pense que je vais augmenter ce chiffre de manière significative dans les prochaines 24 heures, car ils achètent du pétrole russe”, a-t-il insisté.Donald Trump a fait plusieurs fois référence, ces dernières semaines, à une “pénalité” visant l’Inde à cause du pétrole russe, suscitant des inquiétudes parmi les industriels indiens.Une inquiétude qui pourrait se renforcer alors que le président américain a donné une idée de ce qu’il envisageait concernant les droits de douane sectoriels appliqués au secteur pharmaceutique, l’un des principaux en Inde.Début juillet, Donald Trump avait affirmé qu’il imposerait une surtaxe de 200% sur les produits pharmaceutiques importés aux Etats-Unis si la production n’était pas rapidement rapatriée sur le sol américain.Désormais, il anticipe dans un premier temps “un droit de douane bas” sur ces produits, mais “dans un an, un an et demi maximum, cela sera 150% et ensuite 250%, parce que l’on veut des médicaments fabriqués dans notre pays”.- La Suisse négocie encore -L’annonce devrait intervenir, comme pour ceux prévus sur les semiconducteurs, “dans le courant de la semaine prochaine”, a-t-il précisé.Le président américain souhaite par ailleurs abaisser les prix des médicaments, plus chers aux Etats-Unis que dans la grande majorité des autres pays industrialisés.Dans des courriers adressés la semaine dernière à 17 entreprises du secteur, il leur demandait d’abaisser les prix de leurs produits sous peine de représailles.Les droits de douane sur l’industrie pharmaceutique devraient être au menu des discussions entre la Suisse et les Etats-Unis, alors que la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, et son ministre de l’Economie, Guy Parmelin, doivent arriver dans la journée.Ils espèrent parvenir à réduire la surtaxe de 39% sur les produits suisses prévue pour le 7 août, un niveau bien supérieur à celui appliqué à ceux provenant de l’Union européenne (15%).Reste à voir si Donald Trump se montrera réceptif, alors qu’il a jugé les échanges précédents infructueux.”La dame (Mme Keller-Sutter) est très gentille, mais elle ne voulait pas écouter. Ils ne payaient quasi pas de droits de douane jusqu’ici. Nous avons 41 milliards de dollars de déficit et ils veulent payer 1%”, a-t-il insisté à sur l’antenne de CNBC.Les signes de détente apparaissent cependant avec certains partenaires commerciaux. L’UE a ainsi annoncé suspendre ses mesures de représailles, après l’accord annoncé avec Washington limitant à 15% la majorité des droits de douane sur les produits européens.Parmi les hausses de surtaxes prévues, celle visant les produits brésiliens va ouvrir le bal, à partir de 00H01 mercredi (04H01 GMT), avec des droits de douane qui atteindront désormais 50%, mais de nombreux secteurs, tels que l’aviation, l’énergie ou les jus d’orange, sont exemptés.Au total, selon Brasilia, 36% des exportations brésiliennes vers les Etats-Unis seront concernées par ces taxes.

Trump prêt à aller plus loin sur les droits de douane contre l’Inde et l’industrie pharmaceutique

Pression sur l’Inde et le secteur pharmaceutique, négociations de la dernière chance avec la Suisse, les droits de douane supplémentaires voulus par Donald Trump et prévus pour jeudi pourraient encore évoluer d’ici là, alors que le président américain souffle le chaud et le froid avec ses interlocuteurs.Interviewé sur la chaîne CNBC, M. Trump a focalisé son attention sur l’Inde puis l’industrie pharmaceutique, un secteur déjà sous pression car le locataire de la Maison Blanche souhaite faire baisser le prix des médicaments dans son pays.Le président américain avait déjà exprimé son mécontentement vis-à-vis de New Delhi, lui reprochant notamment d’acheter du pétrole russe et de ne pas faire ce qu’il faut pour ouvrir l’économie indienne aux produits américains.Des accusations réitérées mardi et qui pourraient le pousser à aller plus loin que la surtaxe déjà annoncée de 25%, prévue pour le 7 août.”L’Inde n’a pas été un bon partenaire commercial, car elle fait beaucoup d’affaires avec nous, mais nous n’en faisons pas avec elle. Donc nous nous sommes mis d’accord sur 25%, mais je pense que je vais augmenter ce chiffre de manière significative dans les prochaines 24 heures, car ils achètent du pétrole russe”, a-t-il insisté.Donald Trump a fait plusieurs fois référence, ces dernières semaines, à une “pénalité” visant l’Inde à cause du pétrole russe, suscitant des inquiétudes parmi les industriels indiens.Une inquiétude qui pourrait se renforcer alors que le président américain a donné une idée de ce qu’il envisageait concernant les droits de douane sectoriels appliqués au secteur pharmaceutique, l’un des principaux en Inde.Début juillet, Donald Trump avait affirmé qu’il imposerait une surtaxe de 200% sur les produits pharmaceutiques importés aux Etats-Unis si la production n’était pas rapidement rapatriée sur le sol américain.Désormais, il anticipe dans un premier temps “un droit de douane bas” sur ces produits, mais “dans un an, un an et demi maximum, cela sera 150% et ensuite 250%, parce que l’on veut des médicaments fabriqués dans notre pays”.- La Suisse négocie encore -L’annonce devrait intervenir, comme pour ceux prévus sur les semiconducteurs, “dans le courant de la semaine prochaine”, a-t-il précisé.Le président américain souhaite par ailleurs abaisser les prix des médicaments, plus chers aux Etats-Unis que dans la grande majorité des autres pays industrialisés.Dans des courriers adressés la semaine dernière à 17 entreprises du secteur, il leur demandait d’abaisser les prix de leurs produits sous peine de représailles.Les droits de douane sur l’industrie pharmaceutique devraient être au menu des discussions entre la Suisse et les Etats-Unis, alors que la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, et son ministre de l’Economie, Guy Parmelin, doivent arriver dans la journée.Ils espèrent parvenir à réduire la surtaxe de 39% sur les produits suisses prévue pour le 7 août, un niveau bien supérieur à celui appliqué à ceux provenant de l’Union européenne (15%).Reste à voir si Donald Trump se montrera réceptif, alors qu’il a jugé les échanges précédents infructueux.”La dame (Mme Keller-Sutter) est très gentille, mais elle ne voulait pas écouter. Ils ne payaient quasi pas de droits de douane jusqu’ici. Nous avons 41 milliards de dollars de déficit et ils veulent payer 1%”, a-t-il insisté à sur l’antenne de CNBC.Les signes de détente apparaissent cependant avec certains partenaires commerciaux. L’UE a ainsi annoncé suspendre ses mesures de représailles, après l’accord annoncé avec Washington limitant à 15% la majorité des droits de douane sur les produits européens.Parmi les hausses de surtaxes prévues, celle visant les produits brésiliens va ouvrir le bal, à partir de 00H01 mercredi (04H01 GMT), avec des droits de douane qui atteindront désormais 50%, mais de nombreux secteurs, tels que l’aviation, l’énergie ou les jus d’orange, sont exemptés.Au total, selon Brasilia, 36% des exportations brésiliennes vers les Etats-Unis seront concernées par ces taxes.