AFP World

Rotherham, ville anglaise encore meurtrie par l’affaire des gangs pédocriminels

Autrefois réputée pour son industrie sidérurgique, la ville anglaise de Rotherham est désormais connue comme l’épicentre d’une affaire de viols et d’exploitation sexuelle remontant aux années 1990, qui continue à inspirer honte et colère à ses habitants.Le sujet est revenu sur le devant de la scène récemment, quand le milliardaire Elon Musk s’est attaqué de manière virulente sur sa plateforme X au gouvernement britannique, mis en cause pour avoir refusé d’ordonner une nouvelle enquête publique nationale sur ces affaires.Pendant plusieurs décennies, dans plusieurs villes anglaises, des groupes d’hommes majoritairement d’origine pakistanaise s’en sont pris à des filles et jeunes filles, pour la plupart blanches et issues de milieux défavorisés. Plus d’une centaine d’hommes ont été condamnés lors de plusieurs procès, et les victimes sont estimées à plusieurs milliers.Pour Jayne Senior, le problème est toujours d’actualité. “Je pense que cela continue, dans toutes les villes à travers le Royaume-Uni”, dit à l’AFP cette lanceuse d’alerte qui a contribué à faire émerger le scandale.- “Sévices effroyables” -Elle a pendant plusieurs années été responsable de Risky Business, un programme d’aide aux jeunes exposés au risque d’exploitation sexuelle, mis en place en 1997 par les autorités de Rotherham. Dans cette ville du Yorkshire (centre), quelque 1.400 filles et jeunes filles ont été victimes de gangs pédocriminels entre 1997 et 2013, selon le rapport d’une enquête publique.L’équipe de travailleurs sociaux a aidé quelque 1.900 filles et 100 garçons tombés entre les mains de ces criminels.”Il s’agissait de torture physique, mentale, de traite d’êtres humains et de sévices absolument effroyables”, explique-t-elle.Au départ, son organisation voyait arriver des “jeunes de 15-16 ans, puis, à partir de 2012, des enfants de 12 ans”, dit-elle.”Nous avons transmis (à la police) les numéros de téléphone, les plaques d’immatriculation, les descriptions physiques, les noms, les dates de naissance de ceux que nous soupçonnions de faire du mal, de violer, d’exploiter nos enfants”, souligne-t-elle. Mais il y a eu “très peu de réaction”, s’indigne-t-elle. Rotherham a été durement touchée par le déclin de la sidérurgie ces dernières décennies, et plus d’un commerce sur quatre est vacant en centre-ville. La ville a été un théâtre d’émeutes anti-immigration à l’été dernier. Et le traumatisme lié à l’affaire des gangs pédocriminels est vivace. “C’est arrivé à la fille d’une amie, et cela a complètement détruit sa santé mentale”, témoigne Sandra Shirtliffe, 59 ans.A l’extérieur du salon de coiffure dans lequel elle travaille, Claire, 50 ans, raconte à l’AFP qu’elle connaît une victime, Sarah Wilson. “Elle vient ici pour se faire couper les cheveux”, dit-elle.Cette dernière, qui a écrit un livre en 2015 pour raconter son calvaire, est tombée entre les mains d’un gang pédocriminel à l’âge de 11 ans, par l’intermédiaire d’une adolescente. Sarah Wilson était alors vulnérable, harcelée à l’école. Elle a été violée par des dizaines d’hommes à de multiples reprises, est devenue accro aux drogues.Sa soeur a été tuée par son petit ami d’origine pakistanaise qui, selon le juge qui l’a condamné, considérait les filles blanches comme des “cibles sexuelles”.- “Vie détruite” -Jayne Senior n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi la police n’a pas donné suite à ses signalements.”Dans des réunions, j’ai entendu affirmer que ces enfants étaient consentantes. Comment des enfants peuvent consentir à des viols collectifs, ça je n’en ai aucune idée. Ou alors j’entendais qu’elles étaient engagées dans des relations, vous voyez le genre de relations entre des enfants de 12 ans et des hommes de 30 ans!””La vie est détruite à Rotherham”, lâche Ralph Spooner, un ancien mineur âgé de 80 ans, rencontré dans le marché couvert de la ville.”Il y a beaucoup de colère chez les habitants”, poursuit-il. Il aimerait voir les responsables qui ont ignoré ce scandale “répondre sous serment” dans le cadre d’une enquête publique nationale.Jayne Senior aussi réclame une vaste enquête à l’échelle nationale. Ce à quoi le gouvernement actuel dirigé par le travailliste Keir Starmer se refuse, optant pour le lancement d’une série d’enquêtes publiques au niveau local.Une enquête menée en 2014 sur le sujet à Rotherham a mis en évidence des “manquements flagrants” de la part des autorités. “Pas un seul professionnel de haut rang à Rotherham n’a jamais eu à rendre des comptes”, s’indigne Jayne Senior. “Pourquoi a-t-on permis que cela se produise? Pourquoi personne n’a fait quoi que ce soit? Beaucoup de ces victimes et survivantes n’ont toujours pas de réponse”.

Affaire du baiser forcé: l’ex-patron du foot espagnol devant la justice

Le procès de l’ancien patron du football espagnol Luis Rubiales, jugé pour le baiser imposé devant le monde entier à l’internationale Jenni Hermoso en 2023 et les pressions exercées sur elle pour étouffer le scandale, s’ouvre lundi matin près de Madrid.Jenni Hermoso, qui devrait être la première à témoigner dès ce lundi, est devenue un …

Affaire du baiser forcé: l’ex-patron du foot espagnol devant la justice Read More »

Affaire du baiser forcé: l’ex-patron du foot espagnol devant la justice

Le procès de l’ancien patron du football espagnol Luis Rubiales, jugé pour le baiser imposé devant le monde entier à l’internationale Jenni Hermoso en 2023 et les pressions exercées sur elle pour étouffer le scandale, s’ouvre lundi matin près de Madrid.Jenni Hermoso, qui devrait être la première à témoigner dès ce lundi, est devenue un symbole de la lutte contre le sexisme dans le sport à la suite de cette affaire, qui avait éclaté dans la foulée du sacre des footballeuses espagnoles lors du Mondial en Australie.Luis Rubiales, 47 ans, qui était alors président de la Fédération espagnole de football (RFEF), est jugé pour agression sexuelle et coercition. Le procès débute à 10H00 (09H00 GMT) devant le tribunal de l’Audience nationale à San Fernando de Henares, près de Madrid.Le parquet, qui, en Espagne, présente ses conclusions avant le procès, réclame une peine de deux ans et demi de prison à son encontre. L’acte d’accusation précise que le baiser sur la bouche a été effectué “par surprise et sans le consentement ni l’acceptation de la joueuse”.A partir de ce moment, “des pressions constantes et répétées avaient été exercées directement sur la joueuse Jennifer Hermoso Fuentes et par l’intermédiaire de sa famille et de ses amis dans le but (de l’amener à) justifier et approuver publiquement le baiser que Luis Rubiales lui avait donné contre sa volonté”, affirme encore l’accusation.De nombreuses coéquipières de Jenni Hermoso, dont la double Ballon d’Or Alexia Putellas, des dirigeants de la RFEF, ainsi que les sélectionneurs des équipes d’Espagne féminine et masculine, seront appelés à la barre pour témoigner lors du procès, prévu pour durer jusqu’au 19 février. L’ex-grand patron du foot espagnol, qui a longtemps présenté ce baiser comme un geste consenti et a nié toute coercition, sera entendu à partir du 12 février.- “C’est terminé!” -Aux côtes de Luis Rubiales se trouveront sur le banc des accusés l’ex-sélectionneur de la “Roja” féminine, Jorge Vilda, et deux anciens responsables de la RFEF, Rubén Rivera et Albert Luque, contre qui le parquet a requis un an et demi de prison pour avoir exercé des pressions sur la joueuse afin d’étouffer l’affaire.Le scandale avait éclaté le 20 août 2023 à Sydney, lors de la cérémonie de remise des médailles aux joueuses de la “Roja” qui venaient de remporter la finale de la Coupe du monde de football face à l’Angleterre.Devant les caméras du monde entier, Luis Rubiales avait saisi la tête de Jennifer Hermoso avec les deux mains et l’avait embrassé brusquement sur les lèvres, avant de la laisser repartir en lui donnant deux tapes dans le dos.Très vite, ce geste avait déclenché des réactions outrées, le patron du football espagnol se défendant en évoquant “un bisou de célébration entre deux amis” et en assurant que la joueuse était consentante.Dans un documentaire Netflix, la meilleure buteuse de l’histoire de la “Roja” confiera ensuite avoir pleuré après ce baiser.L’affaire se transforme immédiatement en un symbole de la lutte contre le sexisme dans le sport et le hashtag #SeAcabó (“C’est terminé!”), lancé par les joueuses de la “Roja”, fait le tour du monde. Après s’être d’abord accroché à son poste malgré une suspension de la Fifa pour ce geste et avoir fustigé une manifestation de “faux féminisme” à son encontre, Luis Rubiales finit par céder à la pression et démissionne le 10 septembre 2023.Il est également mis en cause dans un autre dossier, une enquête pour corruption dans une affaire de contrats irréguliers lorsqu’il était à la tête de la RFEF entre 2018 et 2023, 

Affaire du baiser forcé: l’ex-patron du foot espagnol devant la justice

Le procès de l’ancien patron du football espagnol Luis Rubiales, jugé pour le baiser imposé devant le monde entier à l’internationale Jenni Hermoso en 2023 et les pressions exercées sur elle pour étouffer le scandale, s’ouvre lundi matin près de Madrid.Jenni Hermoso, qui devrait être la première à témoigner dès ce lundi, est devenue un symbole de la lutte contre le sexisme dans le sport à la suite de cette affaire, qui avait éclaté dans la foulée du sacre des footballeuses espagnoles lors du Mondial en Australie.Luis Rubiales, 47 ans, qui était alors président de la Fédération espagnole de football (RFEF), est jugé pour agression sexuelle et coercition. Le procès débute à 10H00 (09H00 GMT) devant le tribunal de l’Audience nationale à San Fernando de Henares, près de Madrid.Le parquet, qui, en Espagne, présente ses conclusions avant le procès, réclame une peine de deux ans et demi de prison à son encontre. L’acte d’accusation précise que le baiser sur la bouche a été effectué “par surprise et sans le consentement ni l’acceptation de la joueuse”.A partir de ce moment, “des pressions constantes et répétées avaient été exercées directement sur la joueuse Jennifer Hermoso Fuentes et par l’intermédiaire de sa famille et de ses amis dans le but (de l’amener à) justifier et approuver publiquement le baiser que Luis Rubiales lui avait donné contre sa volonté”, affirme encore l’accusation.De nombreuses coéquipières de Jenni Hermoso, dont la double Ballon d’Or Alexia Putellas, des dirigeants de la RFEF, ainsi que les sélectionneurs des équipes d’Espagne féminine et masculine, seront appelés à la barre pour témoigner lors du procès, prévu pour durer jusqu’au 19 février. L’ex-grand patron du foot espagnol, qui a longtemps présenté ce baiser comme un geste consenti et a nié toute coercition, sera entendu à partir du 12 février.- “C’est terminé!” -Aux côtes de Luis Rubiales se trouveront sur le banc des accusés l’ex-sélectionneur de la “Roja” féminine, Jorge Vilda, et deux anciens responsables de la RFEF, Rubén Rivera et Albert Luque, contre qui le parquet a requis un an et demi de prison pour avoir exercé des pressions sur la joueuse afin d’étouffer l’affaire.Le scandale avait éclaté le 20 août 2023 à Sydney, lors de la cérémonie de remise des médailles aux joueuses de la “Roja” qui venaient de remporter la finale de la Coupe du monde de football face à l’Angleterre.Devant les caméras du monde entier, Luis Rubiales avait saisi la tête de Jennifer Hermoso avec les deux mains et l’avait embrassé brusquement sur les lèvres, avant de la laisser repartir en lui donnant deux tapes dans le dos.Très vite, ce geste avait déclenché des réactions outrées, le patron du football espagnol se défendant en évoquant “un bisou de célébration entre deux amis” et en assurant que la joueuse était consentante.Dans un documentaire Netflix, la meilleure buteuse de l’histoire de la “Roja” confiera ensuite avoir pleuré après ce baiser.L’affaire se transforme immédiatement en un symbole de la lutte contre le sexisme dans le sport et le hashtag #SeAcabó (“C’est terminé!”), lancé par les joueuses de la “Roja”, fait le tour du monde. Après s’être d’abord accroché à son poste malgré une suspension de la Fifa pour ce geste et avoir fustigé une manifestation de “faux féminisme” à son encontre, Luis Rubiales finit par céder à la pression et démissionne le 10 septembre 2023.Il est également mis en cause dans un autre dossier, une enquête pour corruption dans une affaire de contrats irréguliers lorsqu’il était à la tête de la RFEF entre 2018 et 2023, 

Affaire Adèle Haenel: l’heure du jugement pour le réalisateur Christophe Ruggia

L’affaire avait bouleversé le monde du cinéma et ouvert la voie au #Metoo français: après deux jours d’un procès intense en décembre, le réalisateur Christophe Ruggia, accusé d’avoir agressé sexuellement Adèle Haenel quand elle était mineure, sera fixé sur son sort lundi. Le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement à 13H30. Christophe Ruggia, 60 ans, et Adèle Haenel, 35 ans, seront présents, selon leurs avocats.A l’issue du procès (9-10 décembre), l’accusation a requis cinq ans de prison, dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique à l’encontre du réalisateur, qui a contesté jusqu’au bout avoir agressé Adèle Haenel entre ses 12 et 14 ans. Si le tribunal suit les réquisitions, Christophe Ruggia n’ira pas en prison.Adèle Haenel avait joué le rôle principal de son film “Les Diables” en 2001, une histoire de fugue perpétuelle d’un frère et d’une soeur qui tourne à l’inceste, avec des scènes de sexe entre les enfants et de longs gros plans sur le corps nu d’Adèle Haenel. Plusieurs adultes sur le plateau avaient dit leur “malaise” face au comportement “déplacé” du réalisateur presque quadragénaire avec son actrice.Les agressions sexuelles qu’a dénoncées Adèle Haenel — publiquement dans Mediapart en 2019, déclenchant #Metoo dans le cinéma français — auraient débuté chez le réalisateur, après le tournage du film sous couvert de préparation de sa promotion. Et se seraient poursuivies quasiment tous les samedis après-midis pendant les années de quatrième et troisième de l’adolescente.A la barre, l’actrice, qui s’est mise aujourd’hui en retrait du cinéma, a décrit le processus toujours identique des agressions. Elle assise sur le canapé, lui qui vient “se coller” l’air de rien au fil de la conversation parce que “ma puce (t’es) vraiment trop drôle”. Puis les mains qui passent sous le T-shirt, dans son pantalon. Après le “goûter”, il la ramenait chez ses parents.Droite comme un i à l’audience, le visage régulièrement pris de spasmes nerveux, elle avait cherché les mots pour décrire l’impossibilité de sortir de cet engrenage, face à un homme qui disait l’avoir “créée”, qu’il n’avait “pas eu de chance de tomber amoureux d’elle”, cette “adulte dans un corps d’enfant”.- “Défense absurde” -L’actrice qui avait péniblement contenu sa rage face aux dénégations répétées de Christophe Ruggia, se contentant de le fixer d’un regard noir qu’il évitait, avait fini par exploser la seconde après-midi de procès.Bondissant de son siège et dans un cri venu de loin, elle avait hurlé “mais ferme ta gueule !”, frappant des mains sur la table devant elle, figeant pendant quelques secondes une salle d’audience habituellement plus policée.Le réalisateur était en train d’expliquer qu’il avait tenté de la protéger des retombées du film dans la vraie vie, lui suggérant notamment qu’elle prenne “un nom d’emprunt”.Elle avait ensuite quitté la salle, comme en écho à son départ de la cérémonie des César en 2020 après le prix du meilleur réalisateur décerné à Roman Polanski, un geste qui l’avait érigée en symbole des féministes.Soutenant qu’elle avait une “sensualité débordante” à 12 ans, Christophe Ruggia a pourtant assuré n’avoir “jamais” été “attiré” par Adèle Haenel. Les accusations portées contre lui ? Une “vengeance” car il aurait refusé de la faire jouer à nouveau. Et puis, “il fallait lancer un #Metoo français, et c’est tombé sur moi”.Une “défense absurde”, avait balayé la procureure Camille Ploch. “Il a fait le choix d’agresser sexuellement. Il avait toute sa conscience d’homme, d’adulte pour agir autrement”.”Cette audience doit rappeler l’interdit, qui était l’adulte, qui était l’enfant. Elle doit remettre le monde à l’endroit”, avait martelé la magistrate, disant n’avoir “aucun doute” sur la réalité des agressions, décrites de manière “constante” par Adèle Haenel.Les avocates de Christophe Ruggia, Fanny Collin et Orly Rezlan, ont plaidé la relaxe, même si aux yeux de tous il est déjà “coupable”, ont-elles déploré, craignant que le tribunal ne soit tenu “de rendre justice le pistolet sur la tempe”.Les avocats de l’actrice, Yann Le Bras et Anouck Michelin, ont demandé 30.000 euros en réparation du préjudice moral et 31.000 en réparation d’années de suivi psychologique.

Budget: François Bayrou va dégainer le 49.3 pour la première fois

Le Premier ministre François Bayrou fera usage pour la première fois lundi de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter le budget, ouvrant la porte à une motion de censure de gauche à l’issue incertaine.Les députés doivent examiner à partir de 16H00 le texte de compromis dont a accouché vendredi une commission mixte paritaire réunissant à huis clos 14 parlementaires des deux chambres.L’ensemble des députés d’opposition ont voté contre le texte en CMP, ne laissant guère d’autre choix au Premier ministre que d’engager la responsabilité du gouvernement, en l’absence de majorité à l’Assemblée.”Maintenant, il faut passer sans tarder à l’adoption. Un pays comme le nôtre ne peut pas rester sans budget. Le seul moyen, c’est d’engager la responsabilité du gouvernement. Ce sera fait ce lundi”, a annoncé M. Bayrou à La Tribune Dimanche.Le Premier ministre devrait enchaîner rapidement, peut-être dès lundi soir, un deuxième 49.3, sur la première partie du budget de la Sécurité sociale, qui arrive en nouvelle lecture à l’Assemblée. Trois 49.3 au total devront être déclenchés sur ce texte avant sa transmission au Sénat, un pour chaque partie.- “Comptes à rendre” -La France insoumise a annoncé de longue date une motion de censure pour faire chuter M. Bayrou, que devraient voter mercredi communistes et écologistes.La position du Rassemblement national et du PS, sans les voix desquels cette motion ne peut passer, n’est pas encore connue. Les regards sont plus particulièrement braqués sur les socialistes, avec qui le gouvernement négocie depuis plusieurs semaines.Dans une interview à Ouest-France dimanche, le président du groupe PS Boris Vallaud a affirmé que la question n’était “pas encore tranchée”.Si le PS a “arraché des concessions”, elles “restent largement insuffisantes pour faire de ce budget un bon budget”, affirme-t-il. “Mais nous savons aussi que ce pays a besoin d’un budget et nous entendons les inquiétudes, les craintes des entreprises, des collectivités ou des associations”, dit-il.M. Vallaud, qui s’est élevé avec force mardi contre les propos du Premier ministre sur une supposée “submersion migratoire”, craint aussi de voir arriver en France “un moment trumpiste”, dont les signaux seraient la remise en cause du droit du sol à Mayotte, la circulaire du ministre de l’Intérieur durcissant les critères de régularisation des sans-papiers, la remise en cause du Pacte vert, la “révolte” de certains grands patrons.”Ceux qui se compromettent là-dedans, auront des comptes à rendre au regard de l’histoire”, assure-t-il.- Jospin contre la censure -L’ancien Premier ministre Lionel Jospin est intervenu dans ce débat samedi, en appelant les socialistes et la gauche de manière générale “à ne pas voter la censure”, ce qui laisserait sinon le pays sans gouvernement et sans budget.Argumentaire vivement contesté par les leaders Insoumis dimanche. Le coordinateur de LFI Manuel Bompard s’est dit “en désaccord radical” avec M. Jospin, au nom de la fidélité aux promesses faites aux électeurs. Le président Insoumis de la commission des finances à l’Assemblée, Eric Coquerel, a lui souligné la faiblesse des concessions obtenues par le PS, avec au total un budget “pire” que celui proposé par Michel Barnier, prévoyant 6,2 milliards d’euros de recettes en moins et 6,4 milliards d’économies en plus.Il a aussi relativisé l’urgence pour le pays de se doter d’un budget, alors que la loi spéciale votée fin 2024 permet de gérer les affaires courantes et qu’un projet de loi pourrait permettre de voter rapidement des dispositions urgentes et consensuelles.Le RN, plus en retrait, François Bayrou négociant en premier lieu avec le PS, a lui aussi déclaré qu’il ferait connaître sa position en début de semaine. Le député Jean-Philippe Tanguy a estimé dimanche sur France 3 que le budget proposé était “pire que l’absence de budget”, et que lui-même souhaitait la censure.Mais il appartiendra à Marine Le Pen, présidente du groupe, et à Jordan Bardella, président du parti, de trancher, a-t-il souligné.