AFP World

Le G7 lancera une “alliance” pour contrer la domination de la Chine sur les minéraux critiques

Les ministres de l’Énergie du G7 ont annoncé jeudi au Canada le lancement d’une “alliance” pour contrer la mainmise chinoise sur les minéraux critiques, afin de garantir un accès plus fiable à ces ressources indispensables aux technologies du futur.Cette réunion de deux jours des sept pays s’est ouverte à Toronto quelques heures après la signature …

Le G7 lancera une “alliance” pour contrer la domination de la Chine sur les minéraux critiques Read More »

Incursion israélienne dans le sud du Liban, un employé municipal tué

L’armée israélienne a mené jeudi une incursion meurtrière dans un village frontalier du sud du Liban, tuant un employé municipal, un acte aussitôt condamné par le président libanais qui a appelé l’armée à s’opposer à toute nouvelle incursion.En vertu du cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah pro-iranien et Israël, ce dernier a retiré ses troupes du sud du Liban mais continue d’occuper cinq points frontaliers en territoire libanais et de mener des frappes sur le pays.Un photographe de l’AFP a vu des impacts de balles sur le bâtiment de la municipalité de Blida, un village dont la plupart des maisons ont été détruites par la dernière guerre.Dans la pièce où dormait l’employé municipal, Ibrahim Salamé, le sol, les couvertures et un matelas étaient maculés de sang. Les lunettes, les papiers et les cigarettes de la victime gisaient à proximité.L’homme dormait dans le bâtiment car c’était son tour de garde, a déclaré à l’AFP Hassan Hijazi, président de la municipalité.Israël a affirmé que son armée agissait contre le Hezbollah et dit avoir ouvert le feu sur un “suspect”, ajoutant qu’une enquête avait été ouverte.”Nous avons entendu les soldats israéliens crier, puis il y a eu des tirs (…)”, raconte à l’AFP Hicham Abdel Latif Hassan, neveu de la victime.Lorsque les soldats israéliens se sont retirés à l’aube, “nous l’avons retrouvé mort près de son matelas”.L’Agence nationale d’information (Ani, officielle) a affirmé que l’incursion était “sans précédent”, accusant “les soldats ennemis” d’avoir tué M. Salamé.Le président Joseph Aoun a demandé à l’armée de “faire face à toute incursion israélienne (…) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens”, lors d’une réunion avec son commandant en chef Rodolphe Haykal.- “Violation flagrante” -Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé “une agression flagrante contre les institutions de l’Etat libanais et sa souveraineté”.L’armée israélienne a affirmé que l’incursion était intervenue dans le cadre de ses “activités visant à détruire une infrastructure terroriste” du Hezbollah.Elle a ajouté que l’unité avait “repéré un suspect à l’intérieur du bâtiment” de la municipalité et ouvert le feu après avoir identifié “une menace directe” sur les soldats.La Finul, les Casques bleus des Nations unies déployés dans le sud du Liban, a exprimé sa “profonde inquiétude” quant à cette incursion, la qualifiant de “violation flagrante de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU et de la souveraineté du Liban”. Cette résolution avait mis fin à la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël, sur laquelle repose le cessez-le-feu actuel.Dans un autre village frontalier, Adaissé, une unité israélienne a dynamité un bâtiment servant à abriter des cérémonies religieuses, selon l’Ani.L’aviation israélienne a en outre mené jeudi matin des frappes sur deux villages du sud du Liban, relativement éloignés de la frontière, al-Jarmak et Mahmoudiyé, selon l’Ani.L’armée israélienne a aussi affirmé y avoir visé “des infrastructures du Hezbollah”. Un photographe de l’AFP a vu d’épaisses colonnes de fumée noire s’élever de ces zones montagneuses.Des drones ont également survolé jeudi à basse altitude Beyrouth et la banlieue sud, fief du Hezbollah, selon l’Ani.Ces derniers jours, l’aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.La formation pro-iranienne a accusé dans un communiqué Israël d’avoir “abattu de sang-froid” l’employé municipal et salué la position du chef de l’Etat.L’ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l’armée nationale, ce qu’il refuse jusqu’à présent.Dans un communiqué, l’armée libanaise a demandé au mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, qui regroupe outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, la France et l’ONU, de “mettre fin aux violations de l’ennemi”.Le mécanisme s’était réuni mercredi dans la localité frontalière de Naqoura, qui abrite le quartier général des forces de l’ONU, en présence de l’émissaire américaine Morgan Ortagus.Cette dernière a déclaré au cours de la réunion que “l’armée libanaise doit à présent exécuter entièrement son plan” visant à “placer toutes les armes sous le contrôle de l’Etat d’ici la fin de l’année”.

Défié par Poutine, Trump ordonne de refaire des essais d’armes nucléaires

Donald Trump a ordonné jeudi la reprise par les Etats-Unis d’essais d’armes nucléaires, poussant Moscou à préciser de récentes annonces de Vladimir Poutine sur le développement de nouvelles capacités atomiques.L’annonce, lapidaire, du président américain ressemblait à une déclaration de force juste avant sa rencontre en Corée du Sud avec son homologue chinois Xi Jinping. Elle s’inscrit dans le cadre d’un durcissement de Donald Trump vis-à-vis du Kremlin, alors que ses efforts pour mettre fin à la guerre en Ukraine piétinent.Dans un message sur son réseau Truth Social, il a justifié sa décision par les “programmes d’essais” d’autres pays, assurant que les Etats-Unis commenceraient “immédiatement” à “tester (leurs) armes nucléaires”.Il a par ailleurs revendiqué la suprématie des Etats-Unis, qui “possèdent plus d’armes nucléaires que tout autre pays”.Une affirmation démentie par l’Institut de recherche international sur la paix de Stockholm (Sipri), qui fait référence, et selon lequel la Russie dispose de 4.309 ogives nucléaires déployées ou stockées contre 3.700 pour les Etats-Unis et 600 pour les Chinois. Ces chiffres ne prennent pas en compte les ogives en attente de démantèlement ou de destruction.Après l’annonce de Donald Trump, son vice-président JD Vance a affirmé jeudi que tester l’arsenal nucléaire américain était nécessaire “pour s’assurer qu’il était en état de marche et fonctionnait bien”.”Pour être clair, nous savons qu’il fonctionne correctement, mais vous devez veiller à cela au fil du temps”, a-t-il ajouté devant la presse à la Maison Blanche.Donald Trump n’a pas précisé la nature des tests, mais Washington est signataire du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (Tice) et l’explosion d’ogives en constituerait une violation flagrante.- Pékin défend la “non-prolifération” -Le président américain a en revanche pointé la course aux armements de ses rivaux. “S’ils font des essais, j’imagine qu’on doit en faire”, a-t-il déclaré. Interrogé sur les dates et lieux de ces essais, il a simplement répondu: “Cela sera annoncé. Nous avons des sites”.Ces déclarations répondent à une série d’annonces récentes du président russe Vladimir Poutine. Dimanche, il s’était félicité de l’essai final réussi du missile de croisière Bourevestnik, selon lui d'”une portée illimitée” et capable de tenir en échec quasiment tous les systèmes d’interception.Et mercredi, il avait fait état de l’essai d’un drone sous-marin Poséidon, compatible avec des charges atomiques. Après les déclarations de Donald Trump, Moscou a précisé qu’il s’agissait d’essais d’armes capables de porter une ogive nucléaire, et non de bombes nucléaires elles-mêmes.”Nous espérons que le président Trump en a été informé correctement. Cela ne peut pas être considéré comme un essai nucléaire”, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.Peu avant, Pékin avait émis le souhait que Washington respecte “sérieusement” les obligations du Tice et prenne “des mesures concrètes pour préserver le système mondial de désarmement et de non-prolifération nucléaires”. Les essais nucléaires “ne doivent jamais être permis”, a réagi un porte-parole de l’ONU, mettant en garde contre de potentielles “conséquences catastrophiques”.- Chiffon rouge -Donald Trump et Vladimir Poutine ont souvent affiché une certaine proximité, mais leurs relations se sont considérablement rafraîchies, sur fond de blocage des discussions sur le dossier ukrainien. La semaine dernière, le président américain a reporté un projet de rencontre tout juste annoncé avec Vladimir Poutine à Budapest, avant d’imposer de nouvelles sanctions sur les hydrocarbures russes.La rhétorique nucléaire a fait son retour dans la diplomatie mondiale depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, en février 2022.Elle est souvent agitée par Moscou. Interrogé sur le risque d’un dérapage, Donald Trump a répondu: “Je ne pense pas. Je crois que c’est assez bien verrouillé”.Washington et Moscou restent liés en principe par le traité de désarmement New Start, qui limite chaque partie à 1.550 ogives stratégiques offensives déployées et prévoit un mécanisme de vérifications, interrompues depuis deux ans.Le traité doit expirer en février. Moscou a proposé de le prolonger d’un an, mais sans mentionner d’inspections des arsenaux.

A l’Assemblée, le RN obtient une victoire “historique” contre l’accord franco-algérien de 1968

Le Rassemblement national a obtenu une première victoire “historique” à l’Assemblée nationale jeudi, en faisant adopter à une voix près une résolution visant à “dénoncer” l’accord franco-algérien de 1968, quelques heures avant que le Premier ministre Sébastien Lecornu dise que la France devait “renégocier” ce traité.Maître de l’ordre du jour dans l’hémicycle toute la journée, dans le cadre de sa “niche” parlementaire, le RN a engrangé un succès inédit dès son premier texte. Et sur un sujet hautement symbolique: la convention du 27 décembre 1968 entre la France et l’Algérie.Cet accord, signé six ans après la fin de la guerre d’Algérie, crée un régime d’immigration favorable pour les Algériens, qui n’ont pas besoin de visa spécifique pour rester plus de 3 mois dans l’Hexagone et accèdent plus rapidement que les autres étrangers aux titres de séjour pour 10 ans, y compris dans le cadre du regroupement familial.Réclamée de longue date par la droite et l’extrême droite, la dénonciation de ce traité a donc obtenu une majorité, de justesse: avec 185 voix contre 184, soit la totalité des troupes de Marine Le Pen et de son allié UDR Éric Ciotti, et la moitié des groupes LR et Horizons (le parti d’Edouard Philippe).S’exprimant lors d’un déplacement à Carentan (Manche), le Premier ministre Sébastien Lecornu a estimé en fin de journée qu’il fallait “renégocier” cet accord qui “appartient à une autre époque”. “La politique étrangère de la France n’est pas faite par des résolutions au Parlement. Ce qui n’empêche pas de respecter le vote de ce matin”, a-t-il ajouté.Plus tôt, son ministre des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous, avait fait part auprès de l’AFP de son incompréhension sur le choix des députés Horizons de “donner le point” au RN. Même s’il avait également dit à la tribune que Paris entendait “privilégier la voie de la renégociation dans le cadre d’un dialogue exigeant” avec Alger.- Le Pen triomphante -Du côté du parti Horizons  également, “nous demandons cette dénonciation”, a rappelé le député Sylvain Berrios, soutenant un texte présenté comme “un mandat donné au gouvernement pour qu’il fasse son travail”.Et le patron des LR Bruno Retailleau de mettre la pression sur Emmanuel Macron, en lui enjoignant, sans grande surprise, de “ne pas ignorer” ce vote et de faire preuve de “fermeté” avec l’Algérie. Sur France 2, le président du RN Jordan Bardella a demandé au chef de l’Etat de “prendre acte” de ce vote non-contraignant “et de rompre ces facilitations qu’ont les ressortissants algériens”. A l’Assemblée, une Marine Le Pen triomphante s’est félicitée d’une “journée que l’on peut qualifier d’historique” pour son parti.La gauche s’est mobilisée pour faire barrage sans toutefois faire le plein, avec 143 voix cumulées contre le texte sur un total de 195.Les critiques se sont concentrées sur Gabriel Attal et son groupe Ensemble pour la République, dont seulement 30 députés ont voté contre. Telle était pourtant la consigne, selon un cadre attaliste, quand bien même le leader du parti Renaissance avait lui-même appelé à dénoncer l’accord de 1968.L’intéressé s’est surtout fait remarquer par son absence le matin – il participait au même moment à un forum sur la transformation durable du tourisme.- Echec sur le délit de séjour irrégulier -Dans la foulée de ce coup de théâtre, le RN a en revanche subi une déconvenue sur sa proposition de loi pour rétablir le “délit de séjour” pour les étrangers en situation irrégulière. L’article-phare du texte a été supprimé par une coalition des voix de la gauche, de Renaissance et du MoDem, avant que le RN ne retire son texte devenu coquille vide.”Ce texte n’apportera rien de plus en termes de pouvoir coercitif”, a argué le ministre de l’Intérieur Laurent Nunez. “Si on fait un référendum sur les forces de l’ordre pour savoir s’ils sont d’accord avec ça, je pense qu’on atteint 90%”, lui a rétorqué Marine Le Pen.Le texte a reçu le soutien des LR et de quelques députés Horizons, moins nombreux que sur le texte concernant l’Algérie. Les premiers revendiquant la paternité originelle de cette mesure instaurée sous Nicolas Sarkozy et abrogée sous François Hollande.Ces votes ont suscité l’indignation à gauche. “La droite est aujourd’hui avec l’extrême droite, dans la même folie xénophobe et raciste”, a lancé l’Insoumise Danièle Obono.gbh-parl-leo/hr/swi/hj