AFP World

Macron confirme une loi pour interdire les réseaux sociaux “avant 15-16 ans”

Le président Emmanuel Macron a confirmé mercredi à Saint-Malo son intention de faire interdire les réseaux sociaux avant “15 ou 16 ans”, grâce à un projet de loi déposé “dès janvier”. Lors d’une étape en Bretagne dans son tour de France sur la régulation des réseaux sociaux, le chef de l’État a insisté devant près de 220 lecteurs et journalistes d’Ouest-France sur sa volonté d'”imposer à tous les réseaux sociaux la vérification de l’âge” des utilisateurs, sur le modèle des sites pornographiques depuis mars.Et ceci dans le cadre d'”un texte de loi du gouvernement” déposé à l’Assemblée nationale “dès janvier” et voté “dans les meilleurs délais”. Soulignant le “consensus scientifique” concernant les dégâts des réseaux sociaux sur les résultats scolaires et sur la santé mentale des adolescents, il a comparé le danger à un enfant au volant d’une Formule 1. “Mon enfant, (…), j’ai pas envie qu’il gagne la course, j’ai juste envie qu’il descende de la voiture”, a-t-il argumenté. “Je veux d’abord lui apprendre le code et être sûr que la voiture fonctionne, lui apprendre à conduire sur une autre voiture”, a-t-il insisté Après l’Australie qui a interdit les réseaux sociaux aux moins de 16 ans, il a estimé que le précédent des sites pornographiques, “ça fonctionne”. “Cette technique, on peut l’utiliser pour les réseaux sociaux”, a-t-il assuré, d’autant que cette fois, la Commission européenne a donné son feu vert “l’été dernier”. Une loi instaurant une majorité numérique à 15 ans et promulguée en juillet 2023 n’avait pu être mise en œuvre en raison d’un blocage européen. Un autre texte émanant du groupe Renaissance a été inscrit à l’agenda parlementaire pour examen le 19 janvier et prévoit également l’interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans.Mais Emmanuel Macron ne s’est référé ni à l’un ni à l’autre lors de ce débat consacré à “la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux”, sur le modèle de ce qu’il avait fait à Toulouse, Arras ou Mirecourt (Vosges) ces dernières semaines.Il s’est contenté de “prendre l’engagement” qu’un texte serait “voté avant la fin de ce mandat”.- “Un peu n’importe quoi” -Le chef de l’État est également revenu sur les questions de désinformation et de “labellisation des médias” qui avaient fait polémique, déplorant les accusations de dérive “autoritaire”. “Il y a eu parfois des débats ces derniers jours largement biaisés qui ont dit un peu n’importe quoi, y compris sur ce que j’avais pu dire”, a répondu Emmanuel Macron.C’est quand il a apporté un soutien très volontariste à des initiatives existantes de labellisation des médias “par des professionnels”, pour distinguer les sites et réseaux qui font de l’information en se conformant aux règles déontologiques, que la polémique est survenue.”On va tout faire pour que soit mis en place un label”, avait-il lancé le 19 novembre à Arras, tout en assurant que ce n’était pas à l’État de le faire. Le Journal du dimanche lui avait reproché une “dérive totalitaire”, suivi par les autres médias de la sphère Bolloré, puis par plusieurs dirigeants de la droite et de l’extrême droite, disant soupçonner le chef de l’État de vouloir “contrôler l’information”.”Ce n’est pas du tout le travail de l’État de distinguer le vrai du faux, c’est précisément le travail d’une presse libre par la contradiction, la vérification”, a répondu en personne Emmanuel Macron à Saint-Malo, reprenant une riposte déjà formulée la semaine dernière dans le huis clos du Conseil des ministres.”La clé, c’est d’abord de redonner une place centrale à ceux dont c’est le travail, c’est-à-dire les journalistes et les organes de presse (…), ils ont une déontologie, une charte déontologique”, a-t-il dit.Un moment fort et poignant de cet échange a été le témoignage d’Emmanuelle Pouédras, dont le fils s’est donné la mort en septembre 2024 et qui estime que les messages envoyés sur son compte Tik Tok ont eu une part prépondérante dans son acte. “Qu’est-ce que vous allez imposer comme mesure immédiate vis-à-vis des parquets et des plateformes pour accompagner les familles endeuillées ?”, a-t-elle interrogé. Le chef de l’État a évoqué un “témoignage bouleversant” et s’est engagé à la rencontrer.

Budget de l’Etat: la défense plébiscitée mais les débats pourraient se prolonger

Les députés ont largement approuvé mercredi, par un vote symbolique, le “principe” d’une hausse des moyens de la défense, comme proposé par Sébastien Lecornu qui espère ainsi favoriser l’adoption du budget de l’Etat, dont l’examen s’annonce “difficile” et pourrait être prolongé en janvier.”L’instabilité politique nous bouleverse au sein de cet hémicycle mais elle ne doit pas nous couper des réalités du monde”, a fait valoir le Premier ministre, en faisant état des “menaces” extérieures et en appelant les parlementaires à “approuver” par leur vote cette augmentation des crédits militaires.Une large majorité de députés (411 contre 88) a voté le principe de cette hausse, y compris Marine Le Pen, patronne des députés du Rassemblement national, qui a néanmoins accusé le gouvernement d'”instrumentaliser” la défense pour essayer de faire passer le budget de l’Etat, qu’elle ne soutiendra “en aucune façon”.Seuls les groupes de la France insoumise et du Parti communiste ont voté contre. Les Ecologistes se sont abstenus.Pour tenter de dégager une majorité sur le budget de l’État, M. Lecornu a proposé d’organiser au Parlement plusieurs débats, suivis d’un vote, sur cinq thèmes dont celui de la défense. Le projet de loi de finances prévoit d’augmenter les crédits aux armées de 6,7 milliards d’euros.Cette démarche inédite se fait en parallèle de l’examen du budget, actuellement débattu au Sénat. Le vote n’engage pas la responsabilité du gouvernement.- “Clés” -L’adoption du budget de l’État s’annonce plus “difficile” encore que celui de la Sécurité sociale, validé de justesse mardi en deuxième lecture par les députés, a prévenu M. Lecornu.La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a d’ailleurs reconnu mercredi que les discussions parlementaires se poursuivraient “probablement en janvier” si “un accord est impossible” entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP) la semaine prochaine.Certes, l’objectif de doter la France d’un budget de l’Etat “d’ici au 31 décembre” demeure, selon le gouvernement, mais “la balle est dans le camp du Parlement” et particulièrement “de la droite sénatoriale”, qui a “une part des clés” pour aboutir à un compromis notamment avec la gauche afin que l’accord puisse être validé ensuite par les deux chambres. Or, la droite sénatoriale semble peu disposée à bouger vers le Parti socialiste qui a obtenu très peu de concessions dans ce texte, contrairement à celui de la Sécu où figure la suspension de la réforme des retraites.”L’évidence, c’est que nous n’y arriverons pas dans les délais qui nous sont fixés”, avait déjà anticipé mardi soir le patron du PS Olivier Faure.Le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud “ne voit pas le chemin” quand il “regarde ce que fait ou plutôt défait le Sénat”, et n’exclut pas de rediscuter du 49.3 avec le Premier ministre.Une sénatrice LR considère que “ce n’est pas à nous d’aller parler au PS, c’est à Sébastien Lecornu d’aller voir le PS pour lui dire que maintenant ça suffit, qu’on leur a tout donné” dans le budget de la Sécu.- “Efforts” -En cas d’échec de la CMP, le Parlement devra, comme l’année dernière, adopter d’ici fin décembre une “loi spéciale” pour autoriser le gouvernement à percevoir les impôts existants et reconduire les dépenses votées en 2025. En dépit des demandes de tous bords politiques, Sébastien Lecornu semble toujours exclure le recours à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte sans vote d’ici la fin de l’année.Malgré un résultat très serré – à 13 voix près – mardi sur le budget de la Sécu, “la méthode est la bonne”, a jugé le ministre des Relations avec le Parlement Laurent Panifous.Mais sur le budget de l’Etat, les positions sont beaucoup plus éloignées que sur celui de la Sécu, lequel devrait être adopté définitivement la semaine prochaine si les députés confirment dans une lecture finale leur vote de mardi.L’Assemblée avait en effet rejeté à la quasi-unanimité le volet recettes lors d’un premier examen, envoyant ainsi la copie initiale du gouvernement au Sénat. Celui-ci, dominé par la droite, l’a ensuite complètement réécrit et devrait le voter lundi. Les discussions seront d’autant plus difficiles que le gouvernement vise un déficit public à “moins de 5%” du PIB en 2026. Cela implique “de trouver 4,5 milliards” d’euros supplémentaires qui correspondent à un transfert du budget de l’Etat vers la Sécurité sociale après les concessions faites à la gauche ces derniers jours, selon le ministre de l’Economie Roland Lescure. are-far-sac-ama/hr/mpm

Machado appelle à être prêt à se “battre pour la liberté” en recevant son Nobel de la paix par procuration

L’opposante vénézuélienne Maria Corina Machado, qui n’a pu recevoir en personne son Nobel de la paix mercredi faute d’être arrivée à temps à Oslo, a appelé à se préparer à se “battre pour la liberté”.En l’absence de la lauréate qui vit cachée dans son pays et est en route pour la Norvège, c’est sa fille …

Machado appelle à être prêt à se “battre pour la liberté” en recevant son Nobel de la paix par procuration Read More »

Au Yémen, le camp gouvernemental anti-houthi affaibli par une poussée séparatiste

Un mouvement séparatiste du sud du Yémen, pourtant membre du gouvernement internationalement reconnu, s’est emparé la semaine dernière de vastes territoires dans l’est du pays, bouleversant l’équilibre du camp gouvernemental face aux rebelles houthis. L’avancée territoriale éclair des forces du Conseil de transition du Sud (STC), soutenues par les Emirats arabes unis, dans une région pétrolifère …

Au Yémen, le camp gouvernemental anti-houthi affaibli par une poussée séparatiste Read More »

Maroc: 22 morts dans l’effondrement de deux immeubles, dont l’un accueillait une fête

Vingt-deux personnes ont été tuées dans la nuit de mardi à mercredi dans l’effondrement de deux immeubles mitoyens à Fès, grande ville du nord du Maroc, dont l’un accueillait une fête pour une naissance, selon les autorités.Il s’agit du pire accident de ce type ces dernières années dans le pays.Aucune explication officielle n’a été avancée …

Maroc: 22 morts dans l’effondrement de deux immeubles, dont l’un accueillait une fête Read More »

Machado appelle à être prêt à se “battre pour la liberté” en recevant son Nobel de la paix par procuration

L’opposante vénézuélienne Maria Corina Machado, qui n’a pu recevoir en personne son Nobel de la paix mercredi faute d’être arrivée à temps à Oslo, a appelé à se préparer à se “battre pour la liberté”.En l’absence de la lauréate qui vit cachée dans son pays et est en route pour la Norvège, c’est sa fille qui a reçu sa récompense et lu son discours de remerciement.”Pour avoir la démocratie, nous devons être prêts à nous battre pour la liberté”, a dit Ana Corina Sosa Machado dans un Hôtel de ville d’Oslo où avaient pris place le président argentin Javier Milei et d’autres chefs d’État latino-américains ayant en commun – comme Mme Machado – des affinités idéologiques avec Donald Trump.Évoquant les enlèvements de personnes, les tortures et la chasse aux opposants, elle a aussi fustigé “des crimes contre l’humanité, documentés par les Nations unies” et “un terrorisme d’État déployé pour étouffer la volonté du peuple”.L’opposante de 58 ans est entrée dans la clandestinité au Venezuela en août 2024, quelques jours jours après une élection présidentielle à laquelle elle avait été empêchée de se présenter.Les États-Unis, l’Europe et de nombreux pays d’Amérique latine ne reconnaissent pas les résultats du scrutin qui a permis à Nicolas Maduro d’enchaîner un troisième mandat de six ans.L’opposition accuse le pouvoir de fraude et a revendiqué la victoire de son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, aujourd’hui en exil et présent à la cérémonie Nobel mercredi.Le Nobel de la paix a été attribué à Mme Machado le 10 octobre pour ses efforts en faveur d’une transition démocratique au Venezuela.- Voyage périlleux -Mercredi, le comité Nobel a exhorté le président vénézuélien – de gauche et critiqué pour sa dérive autoritaire – à partir.”M. Maduro, acceptez les résultats de l’élection et retirez-vous”, a lancé son président, Jørgen Watne Frydnes, sous des applaudissements nourris.Dans un appel à M. Frydnes publié juste avant la cérémonie, Mme Machado s’est dite “très triste et très désolée” de ne pas pouvoir arriver à temps, assurant toutefois être en chemin.”Tant de personnes ont risqué leur vie pour que je puisse arriver à Oslo”, a-t-elle souligné.Sa dernière apparition publique remonte au 9 janvier lors d’une manifestation à Caracas contre l’investiture de Nicolas Maduro.On ignore à ce stade comment elle a pu quitter le Venezuela.Le mois dernier, le procureur général a dit à l’AFP que Mme Machado serait considérée comme une “fugitive” si elle quittait son pays, où elle est accusée selon lui d'”actes de conspiration, d’incitation à la haine et de terrorisme”.Son arrivée annoncée à Oslo soulève l’épineuse question de son éventuel retour au Venezuela ou de sa capacité à diriger l’opposition vénézuélienne à partir d’un hypothétique exil.- Comment rentrer? -“Elle risque d’être arrêtée si elle rentre, même si les autorités ont fait preuve de plus de retenue avec elle qu’avec beaucoup d’autres parce qu’une arrestation aurait une portée symbolique très forte”, expliquait mardi Benedicte Bull, professeure spécialiste de l’Amérique latine à l’Université d’Oslo. D’un autre côté, “elle est la dirigeante incontestée de l’opposition, mais si elle reste longtemps en exil, je pense que cela changera et qu’elle perdra progressivement de l’influence politique”, a-t-elle ajouté auprès de l’AFP.Elle rentrera “très bientôt” au Venezuela, a assuré sa fille. “Elle veut vivre dans un Venezuela libre, et elle n’abandonnera jamais cet objectif”, a-t-elle affirmé.La cérémonie de remise du prix “a été un moment très émouvant. Ce fut une grande fierté, de la sentir proche, de sentir aussi le Venezuela représenté”, a réagi auprès de l’AFP la plus jeune fille de la lauréate, Clara Machado.Comme en écho, certains Vénézuéliens présents à l’intérieur de l’Hôtel de ville ont lancé des “Vive le Venezuela libre”.Des manifestations pour et contre Mme Machado se sont tenues ou sont prévues dans la capitale norvégienne, placée sous très haute sécurité.Si elle est saluée par beaucoup pour ses efforts en faveur d’une démocratisation au Venezuela, Mme Machado est aussi critiquée par d’autres pour la proximité de ses idées avec Donald Trump, auquel elle a dédié son Nobel.La remise du prix coïncide avec la mise en place par les États-Unis d’un important dispositif militaire dans les Caraïbes et des frappes américaines mortelles sur des bateaux présentés comme se livrant au trafic de drogue, des opérations que l’opposante a défendues.Nicolas Maduro assure, lui, que leur véritable objectif est de le renverser son pouvoir et de s’emparer des réserves pétrolières du Venezuela.Les Nobel dans les autres disciplines (littérature, chimie, médecine, physique, économie) seront également remis dans la journée à Stockholm, en Suède, en présence du roi Carl XVI Gustaf.

Sarkozy sort son “Journal d’un prisonnier” et le dédicace à Paris

Bain de foule et longue file d’attente: Nicolas Sarkozy a dédicacé mercredi dans une librairie parisienne son “Journal d’un prisonnier”, qui raconte ses trois semaines de détention après sa condamnation dans le procès libyen, un livre publié le matin même chez Fayard.L’ancien président de la République est arrivé vers 15H30 à la librairie Lamartine, dans le huppé XVIe arrondissement, prenant un rapide bain de foule avant d’entrer à l’intérieur de l’établissement, protégé par un important cordon policier, ont constaté des journalistes de l’AFP.”Nicolas, Nicolas !”, ont scandé des admirateurs. “Ta place est en prison” ont a contrario crié deux militantes Femen, rapidement interpellées par la police, selon des images diffusées par plusieurs journalistes sur les réseaux sociaux.L’ouvrage de 216 pages, édité par une maison d’édition contrôlée par l’homme d’affaires conservateur Vincent Bolloré, est paru exactement un mois après la remise en liberté sous contrôle judiciaire le 10 novembre de l’ex-chef de l’Etat, qui avait été écroué le 21 octobre à la prison parisienne de la Santé.”Si heureux de reprendre le chemin des routes de France pour aller à la rencontre de mes lecteurs”, a écrit Nicolas Sarkozy la semaine dernière sur son compte X, ajoutant: “Cela me réjouit tant!”Le contenu du livre a été dévoilé dès le week-end dernier dans plusieurs médias et consulté par l’AFP.Évoquant l'”enfer” carcéral, Nicolas Sarkozy raconte s’être agenouillé pour prier au premier jour de son incarcération, après sa condamnation le 25 septembre à cinq ans de prison avec mandat de dépôt assorti d’une exécution provisoire pour association de malfaiteurs.”Je priais pour avoir la force de porter la croix de cette injustice”, poursuit-il en se disant de nouveau “innocent” de toute infraction, et en décrivant ses discussions dominicales avec l’aumônier de la prison.- Bons et mauvais points -Nicolas Sarkozy distribue bons points et piques acerbes à des personnalités politiques.Il rapporte un échange téléphonique avec Marine Le Pen après sa condamnation. À la chef de file des députés RN, qui lui demande s’il s’associerait à un éventuel “front républicain”, il répond: “Non, et de surcroît je l’assumerai en prenant le moment venu une position publique sur le sujet.”Il salue la fidélité de Sébastien Chenu, ancien élu UMP devenu député RN, notant qu'”il était résolu à m’adresser un courrier de soutien chaque semaine”.A l’inverse, il égratigne sa propre famille politique, pointant le manque d’engagement public du président du parti LR Bruno Retailleau, qui l'”appela régulièrement, mais n’en fit publiquement pas davantage”.Emmanuel Macron n’est pas épargné, sa dissolution étant jugée comme un “caprice qui faisait autant de mal à la France qu’à son auteur”.Il étrille encore l’ancienne candidate PS à l’Elysée Ségolène Royal, qui selon lui ne comprend pas toujours “le sens de ce qu’elle dit. Cela la sauve de la honte”.Sur le plan judiciaire, il livre une analyse critique inhabituelle de sa défense historique. “Mon amitié avec Thierry Herzog (son ancien conseil, NDLR) m’avait aveuglé sur la possibilité qui était la sienne d’embrasser un dossier qui avait pris une telle ampleur”, écrit l’auteur, des propos très critiqués par des avocats pénalistes sur les réseaux sociaux.- “Affligées” -Nicolas Sarkozy a été condamné pour avoir laissé ses deux plus proches collaborateurs, Brice Hortefeux et Claude Guéant, démarcher en vue d’un financement de sa campagne présidentielle de 2007 un haut dignitaire libyen, Abdallah Senoussi, alors que celui-ci était sous le coup d’une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’attentat du DC-10 (170 personnes tuées le 19 septembre 1989). En contrepartie, ils lui auraient laissé miroiter un examen de sa situation judiciaire.Un passage du livre est d’ailleurs consacré à l’audition des proches de victimes de l’attentat du DC-10, parties civiles au procès libyen, qu’il qualifie de “moments les plus émouvants” tout en se disant “affecté par la violence de certains propos à (son) endroit”.Ces lignes ont provoqué l’indignation du collectif “Les Filles du DC-10”. “Une fois encore, Nicolas Sarkozy inverse les rôles, faisant croire qu’il serait la véritable victime”, a réagi dans un communiqué ce groupe de filles, mères et sœurs de morts dans l’attentat, “affligées”.L’ancien chef de l’État sera jugé à nouveau dans ce dossier du 16 mars au 3 juin par la cour d’appel de Paris.Tous les prévenus y comparaîtront libres, la cour d’appel ayant libéré mercredi sous contrôle judiciaire Alexandre Djouhri, dernier incarcéré dans ce dossier.Nicolas Sarkozy est par ailleurs définitivement condamné dans deux autres affaires, celle dite des écoutes de l’Elysée et Bygmalion. 

Budget de l’Etat: le gouvernement mise sur la défense mais les débats pourraient se prolonger

Sébastien Lecornu a invité mercredi les députés à valider, lors d’un débat à l’Assemblée sur la défense, une hausse des crédits aux armées, dans l’espoir de favoriser l’adoption du budget de l’Etat qui s’annonce “difficile” et dont l’examen pourrait être prolongé en janvier.”L’instabilité politique nous bouleverse au sein de cet hémicycle mais elle ne doit pas nous couper des réalités du monde”, a fait valoir le Premier ministre, en faisant état des “menaces” extérieures et en demandant aux parlementaires d'”approuver” par leur vote le “principe” d’une augmentation du budget de la défense.Marine Le Pen, patronne des députés du Rassemblement national, seule cheffe de groupe à s’exprimer, a accusé Sébastien Lecornu d'”instrumentaliser” la défense pour essayer de faire passer le budget de l’Etat. Elle a précisé que son groupe voterait “pour” le principe d’une hausse des crédits de la défense, mais ne soutiendrait “en aucune façon” un budget de l’Etat “de punition sociale et fiscale”.Les socialistes devraient voter “pour” également, selon une source au groupe. Pour tenter de dégager une majorité sur le budget de l’État, M. Lecornu a proposé d’organiser au Parlement plusieurs débats, suivis d’un vote, sur cinq thèmes dont celui de la défense. Le projet de loi de finances prévoit d’augmenter les crédits aux armées de 6,7 milliards d’euros.Cette démarche inédite se fait en marge de l’examen du budget, actuellement débattu au Sénat. Le vote n’engage pas la responsabilité du gouvernement.- “Clés” -L’adoption du budget de l’État s’annonce néanmoins plus “difficile” encore que celui de la Sécurité sociale, validé de justesse mardi en deuxième lecture par les députés, a prévenu M. Lecornu.La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a d’ailleurs reconnu mercredi que les discussions parlementaires se poursuivraient “probablement en janvier” si “un accord est impossible” entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP) la semaine prochaine.Certes, l’objectif de doter la France d’un budget de l’Etat “d’ici au 31 décembre” demeure, selon le gouvernement, mais “la balle est dans le camp du Parlement”, et particulièrement “de la droite sénatoriale”, qui a “une part des clés” pour aboutir à un compromis notamment avec la gauche afin que l’accord puisse être validé ensuite par les deux chambres. Or, la droite sénatoriale semble peu disposée à bouger vers le Parti socialiste qui a obtenu très peu de concessions gouvernementales dans ce texte, contrairement à celui de la Sécu où figure la suspension de la réforme des retraites.Un compromis entre seulement le centre et la droite “serait une provocation pour le PS et ça ne passerait pas à l’Assemblée”, a expliqué une source gouvernementale.”L’évidence, c’est que nous n’y arriverons pas dans les délais qui nous sont fixés”, avait déjà anticipé mardi soir le patron du PS Olivier Faure.- “Efforts” -En cas d’échec de la CMP, le Parlement devra, comme l’année dernière, adopter d’ici fin décembre une “loi spéciale” pour autoriser le gouvernement à percevoir les impôts existants et reconduire les dépenses votées en 2025. En dépit des demandes de tous bords politiques, Sébastien Lecornu semble toujours exclure le recours à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte sans vote d’ici la fin de l’année.Malgré un résultat très serré -à 13 voix près- mardi sur le budget de la Sécu, “la méthode est la bonne”, a jugé le ministre des Relations avec le Parlement Laurent Panifous.Mais sur le budget de l’Etat, les positions sont beaucoup plus éloignées que sur celui de la Sécu, lequel devrait être adopté définitivement la semaine prochaine si les députés confirment dans une lecture finale leur vote de mardi.L’Assemblée avait en effet rejeté à la quasi-unanimité le volet recettes lors d’un premier examen, envoyant ainsi la copie initiale du gouvernement au Sénat. Celui-ci, dominé par la droite, l’a ensuite complètement réécrit et devrait le voter lundi. Les discussions seront d’autant plus difficiles que le gouvernement vise un déficit public à “moins de 5%” du PIB en 2026. Cela implique “de trouver 4,5 milliards” d’euros supplémentaires qui correspondent à un transfert du budget de l’Etat vers la Sécurité sociale après les concessions faites à la gauche ces derniers jours, selon le ministre de l’Economie Roland Lescure.