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Israël: manifestations pour un accord à Gaza avant une réunion gouvernementale

Des centaines de manifestants réclamant la fin de la guerre à Gaza et le retour des otages se sont mobilisés mardi en Israël, avant une réunion du cabinet de sécurité prévue en soirée qui pourrait discuter d’une reprise des négociations en vue d’un cessez-le-feu dans le territoire palestinien.Le Qatar a de son côté indiqué toujours “attendre” la réponse israélienne à une récente proposition des médiateurs pour une trêve assortie de la libération des otages, tout en s’affirmant peu confiant “que, s’il y avait un engagement, celui-ci serait positif”. La réunion du cabinet de sécurité a été annoncée lundi soir, après des frappes israéliennes sur l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, qui ont tué cinq journalistes, dont trois collaboraient avec Al Jazeera, Reuters et AP, suscitant une indignation internationale.Selon les médias locaux, le cabinet, dont l’ordre du jour n’a pas été officiellement communiqué, devrait discuter d’une reprise des pourparlers après la proposition des médiateurs, Qatar, Egypte et Etats-Unis, acceptée par le Hamas. Tôt mardi matin, à l’entrée nord de Tel-Aviv, environ 400 manifestants arrêtaient les voitures, brandissant des drapeaux israéliens et des photos des otages, a constaté un photographe de l’AFP.D’autres se sont rassemblés près d’une antenne locale de l’ambassade américaine, ainsi que devant les domiciles de plusieurs ministres à travers le pays, selon un journaliste de l’AFP et les médias israéliens.- “La fin du bain de sang” -“Nous exigeons que nos dirigeants s’assoient à la table des négociations et n’en bougent pas tant qu’un accord n’aura pas été trouvé”, explique Hagit Chen, dont le fils est captif à Gaza. Yehuda Cohen, père d’un autre otage, déplore que Benjamin Netanyahu se moque de l’opinion “de la grande majorité des citoyens”. “Nous devons conclure un accord sur les otages. Mon fils Nimrod doit être libéré”.Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, lors de l’attaque du Hamas contre Israël qui a déclenché la guerre à Gaza, 49 y restent retenus dont au moins 27 morts selon l’armée israélienne.”Leur temps est compté”, s’inquiète Tsipi Haitovsky, qui demande  “la fin du bain de sang en cours à Gaza”. La semaine dernière, M. Netanyahu a ordonné l’ouverture de négociations pour libérer tous les otages, sans citer la proposition des médiateurs.Selon des sources palestiniennes, elle prévoit la libération échelonnée des otages pendant une trêve initiale de 60 jours, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.Parallèlement, M. Netanyahu a donné son feu vert à une nouvelle offensive militaire pour prendre le contrôle de la ville de Gaza, considéré comme un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien, ravivant l’inquiétude sur le sort des captifs et les pressions internationales pour une issue au conflit. – “Protéger” les journalistes – Au lendemain des frappes israéliennes à Khan Younès, l’ONU a pressé mardi Israël non seulement d’enquêter sur ses raids meurtriers mais “d’aboutir à des résultats”. M. Netanyahu avait annoncé lundi une enquête, et déploré “un accident tragique”, sans que l’armée ne communique sur la visée des frappes contre l’hôpital Nasser.  La chaîne qatarie Al Jazeera, les agences de presse canado-britannique Reuters et américaine Associated Press ont exprimé leur choc et tristesse pour la mort de leurs collaborateurs.D’après le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, qui a recensé 15 autres victimes, l’hôpital a été visé d’abord par un drone explosif, puis par un bombardement aérien en pleine évacuation des premières victimes. Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 62.819 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. L’aide internationale qu’Israël autorise à entrer dans le territoire palestinien dévasté, assiégé et affamé est en “légère hausse” mais reste “une goutte d’eau dans l’océan”, a déploré le chef du Programme alimentaire mondial (PAM), Carl Skau.L’ONU a officiellement déclaré vendredi la famine à Gaza, en imputant la responsabilité à Israël, qui a dénoncé un “mensonge éhonté”.

Israël: manifestations pour un accord à Gaza avant une réunion gouvernementale

Des centaines de manifestants réclamant la fin de la guerre à Gaza et le retour des otages se sont mobilisés mardi en Israël, avant une réunion du cabinet de sécurité prévue en soirée qui pourrait discuter d’une reprise des négociations en vue d’un cessez-le-feu dans le territoire palestinien.Le Qatar a de son côté indiqué toujours “attendre” la réponse israélienne à une récente proposition des médiateurs pour une trêve assortie de la libération des otages, tout en s’affirmant peu confiant “que, s’il y avait un engagement, celui-ci serait positif”. La réunion du cabinet de sécurité a été annoncée lundi soir, après des frappes israéliennes sur l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, qui ont tué cinq journalistes, dont trois collaboraient avec Al Jazeera, Reuters et AP, suscitant une indignation internationale.Selon les médias locaux, le cabinet, dont l’ordre du jour n’a pas été officiellement communiqué, devrait discuter d’une reprise des pourparlers après la proposition des médiateurs, Qatar, Egypte et Etats-Unis, acceptée par le Hamas. Tôt mardi matin, à l’entrée nord de Tel-Aviv, environ 400 manifestants arrêtaient les voitures, brandissant des drapeaux israéliens et des photos des otages, a constaté un photographe de l’AFP.D’autres se sont rassemblés près d’une antenne locale de l’ambassade américaine, ainsi que devant les domiciles de plusieurs ministres à travers le pays, selon un journaliste de l’AFP et les médias israéliens.- “La fin du bain de sang” -“Nous exigeons que nos dirigeants s’assoient à la table des négociations et n’en bougent pas tant qu’un accord n’aura pas été trouvé”, explique Hagit Chen, dont le fils est captif à Gaza. Yehuda Cohen, père d’un autre otage, déplore que Benjamin Netanyahu se moque de l’opinion “de la grande majorité des citoyens”. “Nous devons conclure un accord sur les otages. Mon fils Nimrod doit être libéré”.Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, lors de l’attaque du Hamas contre Israël qui a déclenché la guerre à Gaza, 49 y restent retenus dont au moins 27 morts selon l’armée israélienne.”Leur temps est compté”, s’inquiète Tsipi Haitovsky, qui demande  “la fin du bain de sang en cours à Gaza”. La semaine dernière, M. Netanyahu a ordonné l’ouverture de négociations pour libérer tous les otages, sans citer la proposition des médiateurs.Selon des sources palestiniennes, elle prévoit la libération échelonnée des otages pendant une trêve initiale de 60 jours, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.Parallèlement, M. Netanyahu a donné son feu vert à une nouvelle offensive militaire pour prendre le contrôle de la ville de Gaza, considéré comme un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien, ravivant l’inquiétude sur le sort des captifs et les pressions internationales pour une issue au conflit. – “Protéger” les journalistes – Au lendemain des frappes israéliennes à Khan Younès, l’ONU a pressé mardi Israël non seulement d’enquêter sur ses raids meurtriers mais “d’aboutir à des résultats”. M. Netanyahu avait annoncé lundi une enquête, et déploré “un accident tragique”, sans que l’armée ne communique sur la visée des frappes contre l’hôpital Nasser.  La chaîne qatarie Al Jazeera, les agences de presse canado-britannique Reuters et américaine Associated Press ont exprimé leur choc et tristesse pour la mort de leurs collaborateurs.D’après le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, qui a recensé 15 autres victimes, l’hôpital a été visé d’abord par un drone explosif, puis par un bombardement aérien en pleine évacuation des premières victimes. Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 62.819 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. L’aide internationale qu’Israël autorise à entrer dans le territoire palestinien dévasté, assiégé et affamé est en “légère hausse” mais reste “une goutte d’eau dans l’océan”, a déploré le chef du Programme alimentaire mondial (PAM), Carl Skau.L’ONU a officiellement déclaré vendredi la famine à Gaza, en imputant la responsabilité à Israël, qui a dénoncé un “mensonge éhonté”.

Mort d’un streamer en direct: le parquet de Paris ouvre une enquête distincte sur la plateforme Kick

La procureure de Paris a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête sur les pratiques de la plateforme de streaming Kick, en plus de celle déjà menée par le parquet de Nice pour éclaircir les circonstances du décès en direct du vidéaste Jean Pormanove.Cette nouvelle enquête a été ouverte lundi “du chef de fourniture en bande organisée de plateforme en ligne illicite”, pour déterminer notamment si Kick a diffusé “en connaissance de cause” des “vidéos d’atteintes volontaires à l’intégrité de la personne”, a annoncé la procureure Laure Beccuau dans un communiqué.Les enquêteurs chercheront également à déterminer si la plateforme australienne respecte la règlementation européenne sur les services numériques (DSA).Les responsables encourent une peine de 10 ans de prison et 1 million d’euros d’amende.Raphaël Graven, 46 ans, connu sous le pseudo Jean Pormanove, est décédé près de Nice lors d’une diffusion en direct le 18 août sur la plateforme de vidéos australienne Kick après plus de 12 jours de direct le montrant, ainsi qu’un autre homme, violenté et humilié par deux personnes.Suivie par près de 200.000 personnes, la chaîne “Jeanpormanove” montrait depuis des mois Raphaël Graven se faire insulter, frapper, tirer les cheveux, menacer ou encore tirer dessus sans protection avec des projectiles de paintball. Des contenus scénarisés, selon les promoteurs de la chaîne.La ministre déléguée au Numérique, Clara Chappaz, a annoncé de son côté mardi son intention d’attaquer en justice la plateforme Kick pour “manquement”.Elle a fait cette annonce à l’issue d’une réunion convoquée à Bercy avec les services de plusieurs ministères (Justice, Intérieur, Economie) et deux autorités indépendantes, reprochant à Kick d’avoir enfreint la loi sur la confiance numérique de 2004.

Dans la campagne colombienne, un tournoi de foot féminin en bottes, poncho et chapeau

Bottes aux pieds, jupe autour de la taille, ponchos colorés sur les épaules et chapeau vissé sur la tête, dans le centre rural de la Colombie, un tournoi de football féminin, baptisé “botte, poncho et chapeau”, fait la fierté des joueuses, pour majorité des agricultrices.”Ce tournoi représente beaucoup parce qu’il fait partie de notre culture traditionnelle” et “parce que les agricultrices se sentent délaissées”, déclare à l’AFP Luz Mery Contreras, une agricultrice de 39 ans.Malgré la tenue peu propice à l’activité sportive, “on joue super bien”, affirme la capitaine de l’équipe de Las Habas (les fèves, ndlr), tout en montrant sous son poncho (“ruana” en Colombie), le maillot de l’équipe nationale colombienne, dont elle est fervente supportrice depuis l’enfance.Sa passion reflète l’engouement pour le football féminin en Colombie, dont l’équipe nationale, menée par sa star Linda Caicedo, attaquante du Real Madrid, débutera en octobre sa campagne de qualification pour la Coupe du monde 2027.Contrairement au football traditionnel, le ballon officiel de ce tournoi “Bota, Ruana et Sombrero” est fait de peau de vache, avec ses poils, et est plus difficile à dompter en raison de sa légèreté.Réparties en huit équipes aux noms tirés du vocabulaire rural colombien –Las Jediondas (les malodorantes) ou Las Potrancas (les pouliches)– le tournoi a ses règles spécifiques : si un chapeau tombe ou si une botte s’envole d’un pied, le jeu s’arrête le temps pour la joueuse de se rééquiper.”Jouer avec des bottes, une ruana et un chapeau, c’est complètement fou, même les plus professionnelles n’y arriveraient pas”, affirme fièrement Milena Arias, une agricultrice pompier volontaire de 42 ans qui défend les couleurs de l’équipe de Las Garrapatas (les tiques).A la mi-temps, les joueuses, toutes le visage maquillé, étanchent leur soif avec du “guarapo”, un jus à base de canne à sucre utilisé comme énergisant dans les zones rurales.Pour de nombreuses participantes, le football ne se limite pas à ce tournoi annuel, certaines jouent toute l’année au futsal.”C’est un sport que j’ai toujours pratiqué”, déclare Milena Arias. “Et si une urgence survient avec les pompiers, je suis disponible 24 heures sur 24”, ajoute-t-elle.

L’Australie expulse l’ambassadeur d’Iran en raison d’attaques antisémites

Le gouvernement australien a annoncé mardi expulser l’ambassadeur d’Iran à Canberra, accusant le pays d’être impliqué dans des attaques antisémites à Melbourne et à Sydney, une première en Australie depuis la Seconde Guerre mondiale. Canberra a également suspendu les activités de son ambassade à Téhéran, et rappelé son propre ambassadeur.Les services de renseignement du pays sont parvenus à la “conclusion profondément troublante” selon laquelle l’Iran aurait orchestré au moins deux attaques antisémites fin 2024, a déclaré le Premier ministre australien Anthony Albanese, lors d’une conférence de presse.L’Iran a rejeté ces accusations et averti qu’il prendrait des mesures de rétorsion.”L’accusation qui a été portée est catégoriquement rejetée”, a déclaré mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Esmaeil Baqaei, ajoutant que “toute mesure inappropriée et injustifiée au niveau diplomatique entraînera une rétorsion”. Les autorités australiennes ont déclaré “persona non grata” l’ambassadeur Ahmad Sadeghi, et lui ont donné, ainsi qu’à trois autres diplomates iraniens, sept jours pour quitter le pays, a précisé de son côté la ministre des Affaires étrangères Penny Wong.En dépit de la suspension des activités de son ambassade à Téhéran, l’Australie n’entend pas cesser complètement ses relations diplomatiques avec l’Iran, afin de défendre les intérêts de ses citoyens, a assuré Mme Wong.Mais la ministre a indiqué que la capacité de Canberra à fournir une assistance consulaire était désormais “extrêmement limitée”.”Je sais que de nombreux Australiens ont des liens familiaux en Iran, mais j’exhorte tous ceux qui envisageraient de s’y rendre à ne pas le faire”, a-t-elle expliqué.- Aucun blessé -L’Australie dispose d’une ambassade à Téhéran depuis 1968. Elle déconseille à ses ressortissants de se rendre en Iran depuis 2020.M. Albanese a affirmé que l’Iran était à l’origine de l’incendie d’un café casher dans le quartier de Bondi, près de Sydney, en octobre 2024, et de la synagogue Adass Israel de Melbourne en décembre 2024, disant s’appuyer sur les conclusions des services de renseignement.Aucun blessé n’avait été signalé lors de ces deux incendies.Le directeur de l’Australian Security Intelligence Organisation (ASIO), Mike Burgess, a déclaré qu’une enquête “minutieuse” des services de renseignement avait mis au jour des liens entre les attaques antisémites et les Gardiens de la révolution.Il soutient que l’armée idéologique de la République islamique a utilisé un réseau complexe d’intermédiaires pour dissimuler son rôle.Mais l’ambassade et ses diplomates ne seraient pas impliqués, d’après le directeur de l’ASIO.- Organisation terroriste -Les services australiens n’excluent pas que l’Iran soit à l’origine d’autres attaques antisémites perpétrées dans le pays.Lors d’une conférence de presse plus tôt cet été, M. Burgess avait mentionné l’Iran comme un pays qui tenterait activement de voler des informations classifiées.La communauté juive pourrait trouver un certain réconfort dans l’avancée de cette enquête, selon Daniel Aghion, président du Conseil exécutif des Juifs australiens.”Cependant, nous resterons très inquiets d’avoir été pris pour cible de manière aussi cruelle et calculée (…), simplement en raison de notre identité”, a-t-il confié.L’Australie va légiférer pour inscrire les Gardiens de la révolution sur sa liste des organisations terroristes, selon Anthony Albanese.Une décision saluée par l’ambassade d’Israël à Canberra. “C’est une mesure que nous préconisons depuis longtemps”, a-t-elle réagi dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.”Le régime iranien ne menace pas seulement les Juifs ou Israël, il met en danger l’ensemble du monde libre, y compris l’Australie. Il s’agit d’une mesure forte et importante” a-t-elle ajouté.

L’Australie expulse l’ambassadeur d’Iran en raison d’attaques antisémites

Le gouvernement australien a annoncé mardi expulser l’ambassadeur d’Iran à Canberra, accusant le pays d’être impliqué dans des attaques antisémites à Melbourne et à Sydney, une première en Australie depuis la Seconde Guerre mondiale. Canberra a également suspendu les activités de son ambassade à Téhéran, et rappelé son propre ambassadeur.Les services de renseignement du pays sont …

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L’Australie expulse l’ambassadeur d’Iran en raison d’attaques antisémites

Le gouvernement australien a annoncé mardi expulser l’ambassadeur d’Iran à Canberra, accusant le pays d’être impliqué dans des attaques antisémites à Melbourne et à Sydney, une première en Australie depuis la Seconde Guerre mondiale. Canberra a également suspendu les activités de son ambassade à Téhéran, et rappelé son propre ambassadeur.Les services de renseignement du pays sont parvenus à la “conclusion profondément troublante” selon laquelle l’Iran aurait orchestré au moins deux attaques antisémites fin 2024, a déclaré le Premier ministre australien Anthony Albanese, lors d’une conférence de presse.L’Iran a rejeté ces accusations et averti qu’il prendrait des mesures de rétorsion.”L’accusation qui a été portée est catégoriquement rejetée”, a déclaré mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Esmaeil Baqaei, ajoutant que “toute mesure inappropriée et injustifiée au niveau diplomatique entraînera une rétorsion”. Les autorités australiennes ont déclaré “persona non grata” l’ambassadeur Ahmad Sadeghi, et lui ont donné, ainsi qu’à trois autres diplomates iraniens, sept jours pour quitter le pays, a précisé de son côté la ministre des Affaires étrangères Penny Wong.En dépit de la suspension des activités de son ambassade à Téhéran, l’Australie n’entend pas cesser complètement ses relations diplomatiques avec l’Iran, afin de défendre les intérêts de ses citoyens, a assuré Mme Wong.Mais la ministre a indiqué que la capacité de Canberra à fournir une assistance consulaire était désormais “extrêmement limitée”.”Je sais que de nombreux Australiens ont des liens familiaux en Iran, mais j’exhorte tous ceux qui envisageraient de s’y rendre à ne pas le faire”, a-t-elle expliqué.- Aucun blessé -L’Australie dispose d’une ambassade à Téhéran depuis 1968. Elle déconseille à ses ressortissants de se rendre en Iran depuis 2020.M. Albanese a affirmé que l’Iran était à l’origine de l’incendie d’un café casher dans le quartier de Bondi, près de Sydney, en octobre 2024, et de la synagogue Adass Israel de Melbourne en décembre 2024, disant s’appuyer sur les conclusions des services de renseignement.Aucun blessé n’avait été signalé lors de ces deux incendies.Le directeur de l’Australian Security Intelligence Organisation (ASIO), Mike Burgess, a déclaré qu’une enquête “minutieuse” des services de renseignement avait mis au jour des liens entre les attaques antisémites et les Gardiens de la révolution.Il soutient que l’armée idéologique de la République islamique a utilisé un réseau complexe d’intermédiaires pour dissimuler son rôle.Mais l’ambassade et ses diplomates ne seraient pas impliqués, d’après le directeur de l’ASIO.- Organisation terroriste -Les services australiens n’excluent pas que l’Iran soit à l’origine d’autres attaques antisémites perpétrées dans le pays.Lors d’une conférence de presse plus tôt cet été, M. Burgess avait mentionné l’Iran comme un pays qui tenterait activement de voler des informations classifiées.La communauté juive pourrait trouver un certain réconfort dans l’avancée de cette enquête, selon Daniel Aghion, président du Conseil exécutif des Juifs australiens.”Cependant, nous resterons très inquiets d’avoir été pris pour cible de manière aussi cruelle et calculée (…), simplement en raison de notre identité”, a-t-il confié.L’Australie va légiférer pour inscrire les Gardiens de la révolution sur sa liste des organisations terroristes, selon Anthony Albanese.Une décision saluée par l’ambassade d’Israël à Canberra. “C’est une mesure que nous préconisons depuis longtemps”, a-t-elle réagi dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.”Le régime iranien ne menace pas seulement les Juifs ou Israël, il met en danger l’ensemble du monde libre, y compris l’Australie. Il s’agit d’une mesure forte et importante” a-t-elle ajouté.

Dans les mythiques marais d’Irak, l’errance des éleveurs de buffles privés d’eau

Comme son père avant lui, Watheq Abbas fait paître depuis 15 ans ses buffles dans les marais du sud de l’Irak. Mais la sécheresse, qui décime les troupeaux, menace désormais un mode de vie plurimillénaire, hérité de l’antique Mésopotamie.”Il n’y a plus d’eau, les marais sont morts”, assène l’homme de 27 ans en djellaba noire, dans les marais de Chibayich.”Avant, la sécheresse durait un an ou deux, l’eau revenait, les marais revivaient. Là, nous sommes sans eau depuis cinq ans”, dit-il à l’AFP.Dans ces marais classés au patrimoine mondial de l’Unesco, qui ont abrité selon la légende le jardin d’Eden biblique, les marécages autrefois couverts de roseaux élancés ne sont plus qu’un désert craquelé.Cette année figure parmi les plus sèches depuis 1933 en Irak, où, l’été, le thermomètre dépasse souvent les 50°C. Et les dizaines de milliers d’habitants des marais assistent impuissants à la lente disparition de leur gagne-pain: élevage, chasse, pêche.Ici ou là, des canaux d’eau subsistent. Les autorités les ont approfondis pour que les buffles s’y rafraîchissent. C’est là que Watheq Abbas conduit ses 25 bêtes.Depuis des années, il déplace son cheptel au gré de l’eau disponible, à Chibayich ou dans la province voisine de Missane.Il y a quelques jours, l’un de ses buffles est mort après avoir bu une eau stagnante et salée. “Ça l’a empoisonné”, confie l’éleveur, qui en a déjà perdu sept l’an dernier.- “Bataille pour l’eau” -Derrière la sécheresse, le changement climatique avec une chute des précipitations et une hausse des températures qui accentue l’évaporation. Mais surtout, les barrages construits en amont, en Turquie et en Iran, ont drastiquement réduit le débit des fleuves Tigre et Euphrate.Bagdad doit arbitrer les usages: fournir l’eau potable à 46 millions d’Irakiens et couvrir leurs besoins agricoles. Les marais, eux, sont les derniers servis.”Il y a une bataille pour l’eau au sein du pays”, résume l’écologiste Jassem al-Assadi.Déplorant le “manque d’équité dans la répartition” des réserves, il fustige les usages agricoles et une méthode d’irrigation ancestrale consistant à inonder les champs, jugée synonyme de gaspillage.Il y a deux décennies, il faisait partie des militants et ingénieurs mobilisés pour ressusciter 5.600 km2 de marais –un pan des zones asséchées dans les années 1990 par Saddam Hussein, pour en chasser des insurgés chiites qui s’y réfugiaient.Aujourd’hui, seuls 800 kilomètres carrés de zones marécageuses sont immergées, selon lui, poussant les habitants à l’exode.”Nous allons perdre une culture locale qui remonte aux Sumériens et aux Akkadiens” de la Mésopotamie antique, déplore-t-il.La menace pèse sur la riche biodiversité: tortues, l’insaisissable loutre de “Maxwell” à pelage lisse, et des dizaines d’espèces d’oiseaux migrateurs passant l’hiver dans les marais.”Nous avions 48 espèces de poissons, il en reste quatre. Et sur 142 espèces d’oiseaux sauvages, nous sommes tombés à 22″, constate le vétérinaire Wissam al-Assadi.- “Risque d’extinction” -Avec une ONG française, il soigne les buffles victimes de la canicule. L’été, pour éviter l’épuisement thermique, l’animal devrait être immergé 14 heures par jour et boire des dizaines de litres d’eau.Mais “avec un débit réduit, l’eau ne se renouvelle pas, les taux de salinité et de polluants augmentent”, regrette-t-il.”Les bêtes qui pesaient 600 kilos font 400 ou 300 kilos, leur système immunitaire s’affaiblit, les maladies augmentent.”Quant au lait utilisé pour fabriquer du fromage et surtout le geymar, crème épaisse prisée au petit-déjeuner, sa production a parfois été divisée par trois en raison de l’état des bêtes.En juillet, un rapport onusien soulignait “le risque d’extinction” pesant sur les buffles “sans mesures de préservation urgentes”. L’espèce est déjà passée de 309.000 têtes en 1974 à 40.000 en 2000 “en raison des pénuries d’eau”.Cela fait deux ans que Touwayeh Faraj, visage buriné encadré par un keffieh, s’est installé à Hassja. Dans son hameau de Chibayich, des maisons borgnes en béton nu côtoient d’autres en terre sèche.Dans chaque enclos, des buffles et leurs petits.Il raconte trois décennies d’errance à la recherche de l’eau “pour faire vivre le bétail: car si le bétail est en vie, nous le sommes aussi.””Nous n’avons rien d’autre: ni salaire, ni emplois, ni soutien de l’Etat”, lance le quinquagénaire.Il lui reste 30 buffles, contre 120 lorsqu’il a commencé. Une à une, il a vendu ses bêtes pour payer le fourrage du bétail restant.Eleveur “de père en fils”, il est peut-être le dernier de sa lignée. Sur ses 16 enfants, l’aîné travaille pour une compagnie pétrolière chinoise, un autre conduit un minibus.

Dans les mythiques marais d’Irak, l’errance des éleveurs de buffles privés d’eau

Comme son père avant lui, Watheq Abbas fait paître depuis 15 ans ses buffles dans les marais du sud de l’Irak. Mais la sécheresse, qui décime les troupeaux, menace désormais un mode de vie plurimillénaire, hérité de l’antique Mésopotamie.”Il n’y a plus d’eau, les marais sont morts”, assène l’homme de 27 ans en djellaba noire, dans les marais de Chibayich.”Avant, la sécheresse durait un an ou deux, l’eau revenait, les marais revivaient. Là, nous sommes sans eau depuis cinq ans”, dit-il à l’AFP.Dans ces marais classés au patrimoine mondial de l’Unesco, qui ont abrité selon la légende le jardin d’Eden biblique, les marécages autrefois couverts de roseaux élancés ne sont plus qu’un désert craquelé.Cette année figure parmi les plus sèches depuis 1933 en Irak, où, l’été, le thermomètre dépasse souvent les 50°C. Et les dizaines de milliers d’habitants des marais assistent impuissants à la lente disparition de leur gagne-pain: élevage, chasse, pêche.Ici ou là, des canaux d’eau subsistent. Les autorités les ont approfondis pour que les buffles s’y rafraîchissent. C’est là que Watheq Abbas conduit ses 25 bêtes.Depuis des années, il déplace son cheptel au gré de l’eau disponible, à Chibayich ou dans la province voisine de Missane.Il y a quelques jours, l’un de ses buffles est mort après avoir bu une eau stagnante et salée. “Ça l’a empoisonné”, confie l’éleveur, qui en a déjà perdu sept l’an dernier.- “Bataille pour l’eau” -Derrière la sécheresse, le changement climatique avec une chute des précipitations et une hausse des températures qui accentue l’évaporation. Mais surtout, les barrages construits en amont, en Turquie et en Iran, ont drastiquement réduit le débit des fleuves Tigre et Euphrate.Bagdad doit arbitrer les usages: fournir l’eau potable à 46 millions d’Irakiens et couvrir leurs besoins agricoles. Les marais, eux, sont les derniers servis.”Il y a une bataille pour l’eau au sein du pays”, résume l’écologiste Jassem al-Assadi.Déplorant le “manque d’équité dans la répartition” des réserves, il fustige les usages agricoles et une méthode d’irrigation ancestrale consistant à inonder les champs, jugée synonyme de gaspillage.Il y a deux décennies, il faisait partie des militants et ingénieurs mobilisés pour ressusciter 5.600 km2 de marais –un pan des zones asséchées dans les années 1990 par Saddam Hussein, pour en chasser des insurgés chiites qui s’y réfugiaient.Aujourd’hui, seuls 800 kilomètres carrés de zones marécageuses sont immergées, selon lui, poussant les habitants à l’exode.”Nous allons perdre une culture locale qui remonte aux Sumériens et aux Akkadiens” de la Mésopotamie antique, déplore-t-il.La menace pèse sur la riche biodiversité: tortues, l’insaisissable loutre de “Maxwell” à pelage lisse, et des dizaines d’espèces d’oiseaux migrateurs passant l’hiver dans les marais.”Nous avions 48 espèces de poissons, il en reste quatre. Et sur 142 espèces d’oiseaux sauvages, nous sommes tombés à 22″, constate le vétérinaire Wissam al-Assadi.- “Risque d’extinction” -Avec une ONG française, il soigne les buffles victimes de la canicule. L’été, pour éviter l’épuisement thermique, l’animal devrait être immergé 14 heures par jour et boire des dizaines de litres d’eau.Mais “avec un débit réduit, l’eau ne se renouvelle pas, les taux de salinité et de polluants augmentent”, regrette-t-il.”Les bêtes qui pesaient 600 kilos font 400 ou 300 kilos, leur système immunitaire s’affaiblit, les maladies augmentent.”Quant au lait utilisé pour fabriquer du fromage et surtout le geymar, crème épaisse prisée au petit-déjeuner, sa production a parfois été divisée par trois en raison de l’état des bêtes.En juillet, un rapport onusien soulignait “le risque d’extinction” pesant sur les buffles “sans mesures de préservation urgentes”. L’espèce est déjà passée de 309.000 têtes en 1974 à 40.000 en 2000 “en raison des pénuries d’eau”.Cela fait deux ans que Touwayeh Faraj, visage buriné encadré par un keffieh, s’est installé à Hassja. Dans son hameau de Chibayich, des maisons borgnes en béton nu côtoient d’autres en terre sèche.Dans chaque enclos, des buffles et leurs petits.Il raconte trois décennies d’errance à la recherche de l’eau “pour faire vivre le bétail: car si le bétail est en vie, nous le sommes aussi.””Nous n’avons rien d’autre: ni salaire, ni emplois, ni soutien de l’Etat”, lance le quinquagénaire.Il lui reste 30 buffles, contre 120 lorsqu’il a commencé. Une à une, il a vendu ses bêtes pour payer le fourrage du bétail restant.Eleveur “de père en fils”, il est peut-être le dernier de sa lignée. Sur ses 16 enfants, l’aîné travaille pour une compagnie pétrolière chinoise, un autre conduit un minibus.