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Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l’aide afflue

L’ouragan Melissa “s’éloignait rapidement” des Bermudes tôt vendredi matin, après avoir fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, ont déclaré les autorités.Cette violente tempête a dévasté les îles des Caraïbes, mais devrait se transformer en “cyclone extratropical” dans le courant de la journée, a indiqué le Centre national des ouragans (NHC) dans son dernier bulletin.Les inondations devraient s’atténuer aux Bahamas, mais les eaux pourraient rester élevées à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine, selon la même source.Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées… L’heure est à l’évaluation des dégâts causés par Melissa. Et l’aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées.Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l’ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu’il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l’échelle Saffir-Simpson, avec des vents d’environ 300 km/h.”Le bilan confirmé est désormais de 19 morts” dont neuf à l’extrémité ouest de l’île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l’Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.De nombreux habitants n’ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L’armée jamaïcaine s’emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.”Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d’énergie”, a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l’ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. “Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant”.- Melissa “nous a tués” – A Haïti, pas directement touché par l’ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi.Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d’une rivière dans le sud-ouest du pays.A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques. A El Cobre, dans le sud-ouest de l’île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s’est envolé s’efforcent de réparer avec l’aide d’amis et de voisins, a constaté l’AFP. Melissa “nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés”, a déclaré à l’AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d’El Cobre. “Nous traversions déjà d’énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire.”Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines. – Secouristes -L’aide promise à l’international s’achemine dans la zone dévastée. Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d’État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.Le secrétaire d’État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d’aide humanitaire à son allié cubain.Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi “trois avions d’aide humanitaire en Jamaïque” avec “plus de 300 secouristes” et “50 tonnes” de produits vitaux.Kits de première nécessité, unités de traitement de l’eau: la France prévoit de livrer “dans les prochains jours” par voie maritime une cargaison d’aide humanitaire d’urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères. Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d’urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d’euros) pour les pays touchés.Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l’ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l’Imperial College de Londres.”Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l’urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz”, a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l’ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s’ouvre dans quelques jours au Brésil.Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons) les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d’experts du climat mandatés par l’ONU, le Giec.burs-es/ega/gmo/cn/dro

Budget: “journée majeure” à l’Assemblée, le PS attend Lecornu sur une alternative à Zucman

Au cours d’une “journée majeure” à l’Assemblée, les députés ont commencé à s’attaquer à la taxation des hauts patrimoines, avec une droite à l’offensive pour limiter la pression fiscale, au grand dam de la gauche qui s’apprête à défendre sa taxe Zucman, sans trop d’illusions sur son adoption.Signe de l’importance du moment, le Premier ministre est présent dans l’hémicycle, après un déjeuner avec les responsables socialistes Olivier Faure et Boris Vallaud qui le menacent de censure en cas de refus du gouvernement d’imposer les hauts patrimoines.Mais la recherche d’un compromis pour doter la France d’un budget s’annonce toujours aussi difficile.”Nous n’avons pas avancé ni abouti”, a déclaré le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, à l’issue du déjeuner à l’initiative du Premier ministre.   Plus tôt, M. Faure avait reconnu que la taxe Zucman ne serait “vraisemblablement” pas adoptée, du fait de l’opposition du bloc central, de la droite et du RN, mais dit attendre du gouvernement des mesures alternatives de “justice fiscale”.Le vote en début d’après-midi d’une première mesure visant à taxer les  holdings, outil économique parfois détourné par des ultra-riches pour contourner l’impôt, ne suffira pas.  Encore moins depuis que la mesure du gouvernement a été rabotée dans l’hémicycle par la droite, qui en a largement restreint l’assiette, et “vidé de sa substance”, selon plusieurs députés de gauche.A l’inverse, le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, s’est réjoui, par ce vote, “d’arrêter la folie fiscale et la taxe mania” du projet de budget.Les contours de la copie finale s’annoncent d’ores et déjà peu lisibles, alors que s’enchaînent les renversements d’alliances de circonstances.  Ainsi, l’Assemblée a adopté plusieurs taxes visant les multinationales, grâce aux voix de la gauche et l’extrême droite.Mais vendredi, les votes du RN penchaient davantage du côté des LR, les élus d’extrême droite se prononçant en faveur de leur taxe holding rabotée, un “hommage”, selon Jean-Philippe Tanguy (RN), à l’impôt sur la fortune financière qu’ils défendent.En outre, Marine Le Pen a déjà annoncé qu’elle n’approuverait pas la taxe Zucman, refusant comme le bloc central et la droite une imposition sur les “biens professionnels”, jugés néfaste à l’économie.L’occasion pour La France insoumise d’accuser l’extrême droite de “se coucher devant la macronie” en sauvant “les holdings et les milliardaires”. – Retour de l’ISF ? -Dans la foulée, les députés ont commencé à débattre de la taxe de l’économiste Gabriel Zucman, un impôt minimum de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, défendue à l’unisson par la gauche.Les socialistes proposeront en sus un compromis: 3% à partir de 10 millions d’euros, mais en excluant les entreprises innovantes et familiales.La mesure ne semble toutefois pas convaincre davantage le reste de l’hémicycle.Alors dans la matinée, Olivier Faure, qui demande au gouvernement des mesures fiscales pour “recueillir les milliards dont nous avons besoin” sur les milliardaires et non pas sur les classes populaires, a suggéré deux pistes. Le retour à l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) supprimé en 2017 et une modification de la “niche Dutreil”, utilisée par certaines grandes fortunes pour diminuer les droits de succession lors des héritages.L’équation est difficile pour le Premier ministre car, du fait de l’opposition déjà actée du RN et de LFI, pour que le budget soit voté, il faut à la fois “que les socialistes, les écologistes, les communistes s’abstiennent” et “que la droite puisse le voter” en plus du bloc central.- Suspense sur les retraites ? -Dans l’ombre de l’hémicycle, la commission des Affaires sociales examine le budget de la sécurité sociale. Les enjeux sont moindres puisque les députés repartiront dans l’hémicycle, la semaine prochaine, de la copie initiale du gouvernement.Plusieurs points chauds seront abordés, notamment le gel des prestations sociales. Mais le vote attendu sera celui sur la suspension de la réforme des retraites, autre condition de la non-censure du PS.S’il existe une majorité à l’Assemblée pour abroger purement et simplement la réforme, le sort de cet article en commission est incertain.LR et Horizons (le parti d’Edouard Philippe) proposeront sa suppression, et pourraient être soutenus par des macronistes. Le RN devrait voter pour, selon une source au groupe, tout comme les socialistes.Les Ecologistes, eux, s’abstiendront. Les Insoumis voteront en commission contre “une fausse suspension de la réforme des retraites mais une vraie confirmation de la retraite à 64 ans”, a justifié le groupe.sac-bpa-cma-sl/jmt/bfi

Les Britanniques saluent la déchéance historique d’Andrew, sans mettre fin aux interrogations

Les Britanniques saluent vendredi la décision historique du roi Charles de priver son frère Andrew du titre de prince, même si elle pourrait ne pas arrêter sa descente aux enfers ni le débat  croissant sur la nécessité de superviser la famille royale.”Enfin!” titre le Daily Mirror vendredi, tandis que le Sun ironise sur “Andrew précédemment connu sous le nom de prince”. La dernière fois qu’un prince a été déchu de son titre par le roi remonte à 1919, sous le roi George V.”Nous soutenons pleinement la décision prise hier par le Palais”, a aussi réagi vendredi un porte-parole du gouvernement travailliste de Keir Starmer, habituellement muet sur les sujets royaux.Pour l’historien et commentateur royal Ed Owens, “le moment est vraiment historique”, comparable au choc que connut le pays avec la mort tragique de la princesse Diana en 1997, et l’abdication d’Edouard VIII en 1936.Car l’interminable scandale né des liens entre Andrew et le pédocriminel américain Jeffrey Epstein empoisonne la vie de la famille royale depuis 2011. Depuis que Virginia Giuffre, la principale accusatrice du financier américain, accuse le deuxième fils d’Elizabeth II de l’avoir utilisée comme esclave sexuelle – dont deux fois lorsqu’elle avait 17 ans. Accusations qu’Andrew a toujours niées, sans convaincre.  Même si Andrew, 65 ans, n’exerçait plus aucune fonction officielle depuis 2019, les accusations ont récemment rebondi, portées par la publication des mémoires posthumes de Virginia Giuffre, qui s’est suicidée en avril dernier.Même après qu’il eut annoncé le 17 octobre renoncer au titre de duc de York, d’autres révélations embarrassantes ont émergé. Comme le fait d’avoir hébergé chez lui Jeffrey Epstein, sa complice Ghislaine Maxwell et l’ex-producteur hollywoodien Harvey Weinstein, condamné pour viol, en 2006.- Décision tardive – Ces révélations rendaient “sa présence (….) au sein de la famille royale intenable”, décrypte Ed Owens. D’ailleurs, malgré les louanges, beaucoup soulignaient vendredi que la décision intervenait tardivement.”Il aurait probablement dû le faire il y a longtemps. Pour être honnête, je ne sais pas qui voudrait encore s’associer à lui”, a réagi Luke Whittaker, 27 ans, interrogé par l’AFP dans les rues de Londres.Même tonalité pour Jasmine Grenier, lycéenne de 16 ans: si “c’est une bonne chose que la famille royale assume ses responsabilités et agisse”, elle aurait pu “en faire davantage”, dit-elle. Une source au palais de Buckingham a expliqué que la décision avait été retardée par la nécessité “une expertise juridique et constitutionnelle”. Concrètement, Andrew, qui reste huitième dans l’ordre de succession au trône, ira s’installer à Sandringham dans le Norfolk, propriété privée de Charles qui continuera à soutenir financièrement son frère. Des sources au palais de Buckingham ont indiqué que le déménagement interviendrait “dès que pratiquement possible”. Selon certains médias, il pourrait néanmoins attendre début 2026.- “Rendre des comptes” -En exilant Andrew dans la campagne anglaise, l’objectif du roi Charles est clair: faire oublier ce frère si toxique, et “essayer d’empêcher de nouvelles enquêtes et débats”, selon Ed Owens. Mais pour Andrew Lownie, biographe du duc déchu, l’ex-prince est loin d’être tiré d’affaire.La police de Londres enquête notamment sur une information de presse selon laquelle Andrew aurait notamment demandé au policier chargé de sa sécurité de chercher des informations sur Virginia Giuffre pour la discréditer.Un groupe anti-monarchiste nommé Republic a aussi fait savoir qu’il avait demandé à des avocats d’explorer la possibilité de lancer une enquête à titre privé. Et le frère de Virginia Giuffre, Sky Roberts, s’est juré de continuer à poursuivre Andrew. “Je félicite le roi, je pense qu’il fait un travail formidable” mais “il faut aller plus loin: il doit être en prison”, a-t-il déclaré sur la BBC depuis les Etats-Unis. La question plus large d’un contrôle du Parlement sur la famille royale, apparue ces derniers jours, pourrait aussi rester d’actualité. “Nous avons besoin que la monarchie rende des comptes par tous les moyens”, a déclaré vendredi à la BBC la  députée Rachael Maskell. Elle a déposé une proposition de loi visant à permettre au roi ou à une commission parlementaire de retirer des titres de noblesse à tous ceux qui en seraient détenteurs.bur-adm-vid-jj/cat/thm

Soudan: les paramilitaires disent avoir arrêté des combattants soupçonnés d’exactions

Les paramilitaires soudanais des Forces de soutien de rapide (FSR) ont affirmé avoir arrêté plusieurs de leurs combattants soupçonnés d’exactions lors de la prise d’El-Facher, l’ONU réclamant vendredi des enquêtes “rapides et transparentes” après des “témoignages effroyables” d’atrocités dans cette grande ville du Darfour. Après 18 mois de siège, les FSR ont pris dimanche El-Facher, dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait encore à leur contrôle et où les témoignages et informations sur des violences meurtrières contre les civils se multiplient. Pour tenter de calmer le jeu, le chef des FSR, Mohamed Daglo, a annoncé l’ouverture d’enquêtes sur les agissements de certains paramilitaires, avant l’annonce d’arrestations.”En conformité avec les ordres de la hiérarchie et dans le respect de la loi, des règles d’engagement et de la discipline en temps de guerre, nos forces ont arrêté plusieurs individus (de nos forces) accusés d’exactions commises lors de la libération d’El-Facher”, ont indiqué les FSR dans un communiqué.- Exactions sur TikTok -Les paramilitaires ont précisé avoir écroué un combattant surnommé Abou Loulou vu en train d’exécuter des personnes non armées dans plusieurs vidéos dont l’authenticité a été confirmée. L’AFP a identifié Abou Loulou dans des vidéos de son compte TikTok. Sur une il ouvre le feu sur plusieurs personnes, et dans une autre apparaît avec des hommes armés devant des dizaines de cadavres. Les FSR ont diffusé une vidéo montrant Abou Loulou dans ce qu’elles disent être une prison au Darfour, en précisant qu’il sera jugé. Depuis dimanche, nombre de vidéos sur les réseaux sociaux montrent des hommes vêtus de l’uniforme des FSR perpétrant des exécutions sommaires à El-Facher, les paramilitaires affirmant que plusieurs de ces enregistrements ont été “fabriqués” par des sites liés à l’armée.  Emtithal Mahmoud, une poétesse de 32 ans originaire de cette ville et établie aux Etats-Unis, a indiqué avoir reconnu la dépouille de sa cousine sur une de ces séquences.  “Dans la vidéo partagée par ses assassins, les FSR, on voit son cadavre par terre. Et on entend un des FSR dire: ‘Lève-toi si tu peux’. Ils se moquent de son corps et c’est une autre forme de torture”, a-t-elle témoigné. – “Témoignages effroyables” -Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU demande des “enquêtes indépendantes, rapides, transparentes et approfondies” sur toutes les violations présumées du droit international, a affirmé vendredi son porte-parole, Seif Magango.Le Haut-Commissariat a reçu “des témoignages effroyables faisant état d’exécutions sommaires, de massacres, de viols, d’attaques contre des travailleurs humanitaires, de pillages, d’enlèvements et de déplacements forcés”, a-t-il dit. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a vérifié qu’au moins 460 personnes ont été tuées dans une maternité d’El-Facher. Entre dimanche et mercredi, plus de 62.000 civils ont fui la ville, où des dizaines de milliers de personnes sont encore piégées, d’après l’ONU.Des organisations humanitaires craignent des exactions à caractère ethnique comme celles perpétrées au début des années 2000 au Darfour par les milices arabes Janjawids, dont sont issues les FSR.Le Humanitarian Research Lab de l’Université américaine Yale (HRL), qui analyse des vidéos et images satellite, a conclu ces derniers jours à “un processus systématique et intentionnel de nettoyage ethnique”. – Vers le Kordofan -Après plus de deux ans de guerre entre soldats et paramilitaires, l’armée du général Burhane contrôle l’est et le nord du Soudan, dont les villes du Port-Soudan et Khartoum, tandis que les FSR se sont emparés, depuis la prise d’El-Facher, de tout le Darfour. La région du Kordofan (sud), située sur la route entre le Darfour et Khartoum, reste le théâtre de vifs affrontements. Le chef des opérations humanitaires onusiennes, Tom Fletcher, s’est inquiété jeudi de la situation dans cet Etat où “des combats féroces” provoquent “de nouvelles vagues de déplacement”.Des informations y font état “d’atrocités à grande échelle” des FSR dans la ville de Bara récemment prise par ces paramilitaires, a dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l’ONU chargée de l’Afrique.D’après l’ONU, les violences ont déplacé au moins 35.000 personnes au Kordofan et fait une cinquantaine de morts ces derniers jours.Les pourparlers en vue d’une trêve entre l’armée et les FSR menés depuis plusieurs mois par un groupe réunissant les Etats-Unis, l’Egypte, les Emirats arabes Unis et l’Arabie saoudite sont dans l’impasse, selon un responsable proche des négociations. La guerre au Soudan, qui fait craindre la division du pays, déjà amputé du Soudan du Sud en 2011, se joue sur fond de rivalités régionales. Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis d’après des rapports de l’ONU, tandis que l’armée bénéficie de l’appui de l’Egypte, de l’Arabie saoudite, de l’Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient toute implication.

Le nombre de féminicides conjugaux en hausse en France en 2024

Le nombre de féminicides conjugaux a augmenté de 11% entre 2023 et 2024 avec 107 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, une situation “dramatique” selon les associations qui exhortent l’exécutif à refaire de cette question une priorité nationale.Au total, les forces de l’ordre ont recensé 138 morts violentes au sein du couple l’an dernier, dont 31 hommes (+35% sur un an) selon l’étude nationale annuelle du ministère de l’Intérieur consacrée à cette question.”En moyenne, un décès est enregistré tous les trois jours”, résume l’étude “sur les morts violentes au sein du couple” disponible sur le site du ministère et consultée vendredi par l’AFP.En outre, en 2024, 403 tentatives d’homicides au sein du couple ont été recensées. Dans le détail, 90% des féminicides et homicides conjugaux ont été commis au domicile du couple de la victime ou de l’auteur. L’étude fait état de 49 usages d’arme blanche et de 34 usages d’arme à feu.Trente-et-un pour cent des faits étaient précédés d’une dispute et 16% s’inscrivaient dans le contexte d’une séparation non acceptée. Le département du Var a enregistré le plus de victimes (11). Le profil type de l’auteur “reste majoritairement masculin, le plus souvent en couple, de nationalité française et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle”, relève le ministère. Il est “majoritairement âgé de 20 à 49 ans” avec “un pic particulièrement important des 70 ans et plus par rapport à 2023”.Concernant les victimes, 47% des femmes “avaient signalé ces violences antérieures aux forces de sécurité intérieure et, parmi elles, 81% avaient déposé une plainte antérieure”. Une victime bénéficiait d’un dispositif “téléphone grave danger”, deux victimes d’une ordonnance de protection et un auteur faisait l’objet d’un placement sous contrôle judiciaire, selon l’étude.Sur X, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a estimé que la situation était “insupportable” et a assuré que la mobilisation des policiers et des gendarmes était “totale”. “Nous sommes sur tous les fronts, de la prévention à la répression”, a-t-il ajouté. – “État criminel” -Pour le collectif Féminicides par compagnons ou ex (FPCE), l’action de l’Etat reste toutefois “largement insuffisante”.”Les hommes ne sont toujours pas suffisamment sanctionnés, ça leur permet de continuer d’agir jusqu’à ce qu’ils portent le coup fatal”, déclare à l’AFP une de ses membres, demandant à s’exprimer au nom du collectif.La situation est “absolument dramatique”, souligne de son côté Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, pour qui la lutte contre ces violences n’est “clairement plus une priorité nationale”. “Cette hausse de nous surprend pas, vu les baisses ou les reports de subventions qui affectent directement les associations, qui doivent fermer ou réduire des permanences” et ne “sont plus en capacité” de protéger les femmes victimes, ajoute-t-elle.La baisse des subventions “est criminelle, l’État et le gouvernement ne sont pas seulement complices de ces féminicides mais bien responsables de leur survenance”, abonde Maëlle Noir, du collectif #Noustoutes, “révoltée” par les chiffres de 2024. Les associations féministes exhortent régulièrement le président Emmanuel Macron, qui a fait à son arrivée au pouvoir de la lutte contre les violences faites aux femmes “une grande cause nationale”, à muscler les dispositifs existants et à revaloriser le budget alloué. Plusieurs rapports officiels (Cour des comptes, Sénat, Assemblée nationale…) ont épinglé “une cause mal dotée” financièrement, déplorant les montants “dérisoires” dédiés. Face aux critiques, le chef de l’Etat s’est à plusieurs reprises défendu de toute inaction, estimant être “inattaquable” sur ces questions.L’exécutif met notamment en avant un soutien financier accru à la ligne d’écoute associative 3919 destinée aux femmes victimes de violence, le déploiement des téléphones “grave danger” et des bracelets anti-rapprochement, ou encore l’aide universelle d’urgence. Mais actuellement, “il n’y a plus de parole politique, or la lutte contre les violences conjugales ce n’est pas seulement agir pendant deux, trois ans, ça doit rester une priorité sur le long terme pour pouvoir produire ses effets”, insiste Mme Mailfert, qui appelle à manifester le 22 novembre dans le cadre de la Journée de la lutte contre les violences faites aux femmes. 

Après les raids meurtriers de Rio, la tentation de la manière forte face au narcotrafic

Avec un lourd bilan et des images effroyables, l’intervention policière la plus meurtrière jamais menée au Brésil a provoqué la sidération. Mais au sein d’une population lassée de l’insécurité, le recours à une répression de plus en plus radicale, défendu par la droite, bénéficie d’un soutien croissant.L’opération menée mardi dans deux complexes de favelas de …

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