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“Peur de dormir”: des Gazaouis terrifiés après de nouveaux raids israéliens

“Nous avons désormais peur de la nuit et de dormir dans nos tentes”, affirme Iman Rajab, une habitante de Gaza, après des raids israéliens intenses sur le territoire palestinien ayant fait au moins 16 morts dimanche selon la Défense civile.Alors que l’armée poursuit son offensive dans la bande de Gaza ravagée par la guerre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a confirmé une frappe contre le porte-parole de la branche armée du Hamas, connu sous son nom de guerre Abou Obeida, sans pouvoir dire s’il était mort ou vivant. “Nous avons mené une frappe contre Abou Obeida, le porte-parole du Hamas (…) cette organisation criminelle et meurtrière. J’espère qu’il n’est plus parmi nous, mais je remarque qu’il n’y a personne du côté du Hamas pour éclaircir cette question”, a-t-il dit dans un communiqué.Le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l’attaque sans précédent le 7 octobre 2023 contre Israël a déclenché la guerre à Gaza, n’a pas réagi dans l’immédiat à ces informations.Une nouvelle vague de bombardements israéliens nocturnes a ciblé plusieurs secteurs de la bande de Gaza, dont la ville éponyme contre laquelle l’armée s’apprête à lancer une offensive d’envergure pour en finir avec le Hamas.”Nous prions Dieu pour que la guerre cesse car nous sommes fatigués des déplacements, nous avons peur et nous avons faim. Et nous avons désormais peur de la nuit et de dormir dans nos tentes”, affirme à l’AFP Iman Rajab, qui vit dans un camp de déplacés ciblé par une frappe dans le quartier de Maqousi.- “Horreur” -Au lever du jour, de la fumée s’élevait dans le ciel au-dessus de la ville de Gaza, la plus grande du territoire situé dans le Nord, selon des images de l’AFP. Des habitants arrivent pour constater les dégâts devant une tente détruite, où des couvertures tâchées de sang se mêlent aux décombres.”Horreur, peur et destruction. Le feu s’est déclaré dans toutes les tentes, seul Dieu nous a protégés du feu”, indique Achraf Abou Amsha, habitant dans une tente plus loin.Dans la morgue de l’hôpital Al-Chifa de Gaza-ville, des proches pleurent près de corps alignés par terre.Selon l’ONU, l’immense majorité des habitants du territoire palestinien ont été déplacés plusieurs fois par la guerre à Gaza, où les quelque deux millions d’habitants sont assiégés par Israël depuis près de 23 mois.L’ONU a déclaré la famine dans ce petit territoire pauvre, mais Israël dément.Dimanche, la Défense civile de Gaza a fait état de 16 personnes tuées au cours d’opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien, dont 10 ont près de sites de distribution d’aide.Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne a dit qu’elle se renseignait tout en rappelant qu’il lui était très difficile de réunir des informations sans l’horaire et les coordonnées précises des faits rapportés.Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les informations des différentes parties.- Fuite des habitants -La veille, la Croix-Rouge internationale a mis en garde contre une évacuation massive de la population de Gaza-ville, après que l’armée a jugé “inévitable” une telle évacuation en prévision de son offensive.Des milliers d’habitants ont déjà fui la ville. Selon l’ONU, près d’un million de personnes vivent dans le gouvernorat de Gaza, incluant la ville et ses environs.Avec l’offensive annoncée sur Gaza-ville, M. Netanyahu et ses alliés d’extrême droite disent vouloir en finir avec le Hamas et ramener les otages toujours retenus à Gaza.Le Hamas a confirmé dimanche la mort de l’un de ses chefs, Mohammed Sinouar, trois mois après que l’armée israélienne a annoncé l’avoir tué dans une frappe à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza.Mohammed Sinouar était le chef du Hamas pour la bande de Gaza et le frère de Yahya Sinouar, l’ex-chef suprême du mouvement palestinien dépeint comme le principal architecte de l’attaque du 7-Octobre. Cette attaque a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent retenues à Gaza dont 25 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 63.459 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

La rue du train à Hanoï: un lieu unique maintes fois destiné à fermer, sauvé par ses touristes

Chaque jour à Hanoï, des visiteurs se massent le long des rails, excités de se retrouver à quelques centimètres d’un train de l’époque coloniale dans une rue qui, malgré les tentatives des autorités pour la fermer, a été transformée et “sauvée” par le tourisme.Lorsque la locomotive approche de l’étroite “rue du train”, tous les téléphones sont de sortie pour filmer.Les employés de café rassurent les touristes en les éloignant du rail, un geste apprécié par les visiteurs, dont la Slovaque Maria Morikova.”Ce n’est pas dangereux”, assure-t-elle. “Ils vous expliquent strictement comment vous devez rester près de la ligne.”Les autorités ont tenté à plusieurs reprises de fermer cette rue aux cafés tamisés du Vieux Quartier de la capitale vietnamienne pour des raisons de sécurité, mais une telle mesure semble peu probable, les réseaux sociaux attirant de plus en plus de visiteurs dans la zone.”J’ai eu un coup d’adrénaline parce que (le train) était si proche”, a déclaré Helena Bizonova, une touriste venue de Slovaquie à l’AFP, qui se tenait à presque une longueur de bras de la locomotive qui passait en cahotant à 10km/h.La voie décorée de lanternes, et les cafés branchés qui la bordent, sont bien connus des réseaux sociaux. Ils contribuent à une expérience “que je ne vivrai plus jamais dans ma vie”, affirme Mme Bizonova.- Un coin “plus agréable” -La ligne de chemin de fer a été construite par la France, ancienne puissance coloniale, au début des années 1900 pour le transport des marchandises et des personnes à travers l’Indochine, qui comprenait également le Laos et le Cambodge.Elle a été en partie endommagée lors de la guerre du Vietnam, il y a près d’un demi-siècle, en raison des bombardements américains sur le nord du pays, communiste.Le Vietnam espère maintenant construire un chemin de fer à grande vitesse de 67 milliards de dollars (plus de 57,3 milliards d’euros) reliant sa capitale politique, Hanoï, à sa capitale financière, Ho Chi Minh-Ville, un coup de pouce bien nécessaire à l’infrastructure et qui devrait stimuler la croissance.La société nationale des chemins de fer Vietnam Railways doit néanmoins toujours gérer les vieilles voies métriques, un système certes économique, où l’écartement entre les rails est faible, mais aujourd’hui de plus en plus vétuste.La portion de voie étroite de Hanoï offre malgré tout une opportunité commerciale pour des baristas entreprenants, et a permis de développer un quartier autrefois connu pour le squat et la consommation de drogue.Un propriétaire de café ayant demandé à rester anonyme rapporte que le tourisme a transformé l’endroit en un “coin plus propre, plus agréable et plus sûr”.”Nous ne devrions jamais essayer de fermer les rues, mais plutôt en tirer pleinement parti et les transformer pour promouvoir le tourisme”, soutient-il à l’AFP, depuis son établissement décoré de drapeaux vietnamiens.Pour Nguyen Le Trang, une visiteuse originaire du sud du Vietnam, la rue est “la seule et unique spécialité touristique à Hanoï”. Elle aussi considère que les autorités ne devraient pas la fermer.

Vietnam: le français, atout académique en quête de débouchés professionnels

Linh Anh, 10 ans, assure qu’elle sera “professeure de français”, sa camarade Ngoc Anh, également en CM2, architecte “comme Monsieur Eiffel”: au Vietnam, de rares écoliers continuent d’apprendre la langue de Molière, encore valorisée académiquement même si elle peine à ouvrir des portes sur le marché du travail.Dans le pays de 100 millions d’habitants, la …

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Vietnam: le français, atout académique en quête de débouchés professionnels

Linh Anh, 10 ans, assure qu’elle sera “professeure de français”, sa camarade Ngoc Anh, également en CM2, architecte “comme Monsieur Eiffel”: au Vietnam, de rares écoliers continuent d’apprendre la langue de Molière, encore valorisée académiquement même si elle peine à ouvrir des portes sur le marché du travail.Dans le pays de 100 millions d’habitants, la plupart des estimations évoquent 600.000 à 700.000 locuteurs francophones, principalement des personnes âgées ayant connu la fin de l’époque coloniale ou nées peu après l’indépendance, dont les Vietnamiens fêteront le 80e anniversaire de la proclamation mardi.La français comptait seulement 30.800 apprenants dans le primaire et le secondaire en 2023, selon un rapport du ministère de l’Education vietnamien, très loin derrière l’anglais, mais bien devant le japonais et le chinois. Il reste néanmoins la deuxième langue étrangère la plus enseignée.Ce matin-là, à l’école Doan Thi Diem d’Hanoï, la première de la capitale à avoir introduit le français en primaire, la maîtresse Luu Thanh Hang fait réviser les mots de la garde-robe à sa vingtaine d’élèves de CE1, surexcités après l’ouverture de la classe sur une comptine.”Le français, c’est une langue de culture et de diplomatie. Elle aide les élèves, les enfants, à développer leur sens critique et leur créativité”, explique à l’AFP la professeure de 28 ans, y voyant “une compétence qui les distinguera sur le marché du travail”.Lors de sa visite d’Etat en mai, le président Emmanuel Macron avait réservé son discours principal aux étudiants parfois francophones de l’Université des sciences et des technologies d’Hanoï, les appelant justement à “apprendre la controverse respectueuse”.- “Jamais un grand pays francophone” -Mais intéresser les jeunes au français devient de plus en plus difficile à mesure que la langue se perd avec les anciennes générations.”Décider de suivre des cours de français est plus difficile comparé à l’anglais. Après l’obtention du diplôme, trouver un emploi est plus compliqué” qu’avec la langue reine, constate la présidente du conseil de l’école Doan Thi Diem, Nguyen Thi Hien. Elle affirme toutefois que des anciens élèves ont réussi à travailler à l’étranger, “pas seulement en France mais aussi au Royaume-Uni et aux Etats-Unis”.Selon l’Insee, 77.000 immigrés originaires du Vietnam vivaient en France en 2023. La diaspora, elle, représente quelque 350.000 personnes.En parallèle, dans le pays d’Asie du Sud-Est, la francophonie fait face à une “criante insuffisance de débouchés professionnels”, souligne Pierre Journoud, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paul-Valéry de Montpellier, alors que les parts de marché de la France au Vietnam sont “depuis longtemps inférieures à 1%”.”La qualité et le dynamisme du microcosme francophone de la capitale vietnamienne – et d’une poignée d’autres villes du pays – ne reflètent évidemment pas le tableau général d’une francophonie en difficulté depuis plusieurs années”, ajoute ce responsable d’un diplôme passerelle vers le Vietnam, rappelant que ce dernier “n’a jamais été un grand pays francophone”, avec toujours moins de 10% de locuteurs au maximum dans les années 1930-1940.”Pour ma carrière, parler français reste un avantage, mais pas toujours très utile parce que les clients ou mes collègues se servent normalement de l’anglais”, confirme à l’AFP Nguyen Quang Bach, employé dans le secteur des technologies de l’information âgé de 21 ans.Il précise cependant que cette compétence lui a offert “beaucoup d’opportunités académiques”.En mai, Emmanuel Macron avait souligné qu’à date, plus de 15.000 ingénieurs, 3.000 médecins et encore des milliers d’experts judiciaires vietnamiens avaient été formés en France.”Quand je serai grande, je veux aller en France et étudier avant le lycée”, dit Linh Anh.

Xi accueille Poutine et un sommet voulu comme la vitrine de nouveaux rapports internationaux

Le président Xi Jinping a réuni dimanche les dirigeants russe, indien, iranien et turc et une kyrielle de responsables eurasiatiques avant un sommet censé montrer à l’heure des droits de douane américains et des tensions géostratégiques qu’un autre modèle de relations est possible, avec la Chine en son centre.Les chefs d’Etat et de gouvernement d’une …

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Xi accueille Poutine et un sommet voulu comme la vitrine de nouveaux rapports internationaux

Le président Xi Jinping a réuni dimanche les dirigeants russe, indien, iranien et turc et une kyrielle de responsables eurasiatiques avant un sommet censé montrer à l’heure des droits de douane américains et des tensions géostratégiques qu’un autre modèle de relations est possible, avec la Chine en son centre.Les chefs d’Etat et de gouvernement d’une vingtaine de pays et les responsables d’une dizaine d’organisations internationales et régionales ont afflué dans la mégapole portuaire de Tianjin (nord) pour participer lundi au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), le premier depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump.Le Russe Vladimir Poutine est arrivé dimanche matin, selon les médias d’Etat russes et chinois, mais n’a pas été vu par la presse. Son homologue chinois a multiplié les entretiens bilatéraux, notamment avec le Premier ministre indien Narendra Modi et le président turc Recep Tayyip Erdoğan dimanche, avant une réception en l’honneur de ses invités prévue dimanche soir.Les deux grands alliés chinois et russe doivent s’entretenir mardi à Pékin.Dans les rues de Tianjin placée sous haute surveillance policière et militaire, des affiches en mandarin et en russe exaltent “l’esprit de Tianjin” et la “confiance mutuelle” sino-russe.Ce rendez-vous, décrit comme le plus important depuis la création de l’OCS en 2001, a lieu dans un contexte de crises multiples touchant directement ses membres : confrontation commerciale des Etats-Unis avec la Chine et l’Inde, guerre en Ukraine ou querelle nucléaire iranienne.L’OCS associe 10 Etats membres et 16 pays observateurs ou partenaires et représente presque la moitié de la population mondiale et 23,5% du PIB de la planète. Elle est volontiers présentée comme faisant contrepoids à l’Otan. Son espace renferme d’importantes réserves énergétiques.- Grandiose défilé -La communication officielle chinoise vante le sommet comme un modèle de multilatéralisme – sous-entendu face à l’unilatéralisme américain.Il ouvre une séquence au cours de laquelle la Chine entend faire étalage de son emprise diplomatique, mais aussi de sa puissance militaire, tout en se présentant comme un pôle de stabilité dans un monde divisé.M. Poutine et plusieurs autres participants assisteront mercredi à la démonstration par leur hôte de ses capacités militaires, à la faveur d’un grandiose défilé célébrant à Pékin les 80 ans de la fin de la Deuxième Guerre mondiale.Le leader nord-coréen Kim Jong Un effectuera pour l’occasion une rare sortie hors de son pays, pour se tenir chez le voisin et allié chinois aux côtés de Xi Jinping.La Corée du Nord est devenue l’un des principaux alliés de la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.De nombreux alliés de Kiev soupçonnent Pékin de soutenir aussi Moscou dans le conflit. La Chine invoque la neutralité et accuse les pays occidentaux de prolonger les hostilités en armant l’Ukraine.Plus qu’à des résultats tangibles incertains, les experts incitent à prêter attention à l’effet d’image du sommet. Une photo de famille et la signature de documents, dont une déclaration et une stratégie de développement, sont programmées lundi à partir de 10H00 (2H00 GMT).L’OCS regroupe des membres aux rapports délicats les uns avec les autres, aux intérêts antagonistes et aux systèmes divergents.La Chine peut cependant se prévaloir de l’avancée que constitue la présence au sommet du Premier ministre indien. Sa visite est la première depuis 2018, signe de l’effort de rapprochement entre les deux géants asiatiques qui se livrent une rude compétition régionale et se sont affrontés militairement sur leur frontière en 2020. L’Inde et la Chine sont simultanément en butte aux pressions commerciales américaines.MM. Xi et Modi ont souligné lors de leur rencontre l’intérêt de coopérer pour deux pays qui représentent 2,8 milliards d’individus, une collaboration que M. Xi appelle “la danse du dragon et de l’éléphant”. Le Chinois a évoqué les “progrès continus” effectués depuis l’an dernier dans leurs relations et l’Indien l'”atmosphère de paix et de stabilité (qui) règne à présent” entre leurs pays, selon les comptes rendus officiels.

Xi accueille Poutine et un sommet voulu comme la vitrine de nouveaux rapports internationaux

Le président Xi Jinping a réuni dimanche les dirigeants russe, indien, iranien et turc et une kyrielle de responsables eurasiatiques avant un sommet censé montrer à l’heure des droits de douane américains et des tensions géostratégiques qu’un autre modèle de relations est possible, avec la Chine en son centre.Les chefs d’Etat et de gouvernement d’une vingtaine de pays et les responsables d’une dizaine d’organisations internationales et régionales ont afflué dans la mégapole portuaire de Tianjin (nord) pour participer lundi au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), le premier depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump.Le Russe Vladimir Poutine est arrivé dimanche matin, selon les médias d’Etat russes et chinois, mais n’a pas été vu par la presse. Son homologue chinois a multiplié les entretiens bilatéraux, notamment avec le Premier ministre indien Narendra Modi et le président turc Recep Tayyip Erdoğan dimanche, avant une réception en l’honneur de ses invités prévue dimanche soir.Les deux grands alliés chinois et russe doivent s’entretenir mardi à Pékin.Dans les rues de Tianjin placée sous haute surveillance policière et militaire, des affiches en mandarin et en russe exaltent “l’esprit de Tianjin” et la “confiance mutuelle” sino-russe.Ce rendez-vous, décrit comme le plus important depuis la création de l’OCS en 2001, a lieu dans un contexte de crises multiples touchant directement ses membres : confrontation commerciale des Etats-Unis avec la Chine et l’Inde, guerre en Ukraine ou querelle nucléaire iranienne.L’OCS associe 10 Etats membres et 16 pays observateurs ou partenaires et représente presque la moitié de la population mondiale et 23,5% du PIB de la planète. Elle est volontiers présentée comme faisant contrepoids à l’Otan. Son espace renferme d’importantes réserves énergétiques.- Grandiose défilé -La communication officielle chinoise vante le sommet comme un modèle de multilatéralisme – sous-entendu face à l’unilatéralisme américain.Il ouvre une séquence au cours de laquelle la Chine entend faire étalage de son emprise diplomatique, mais aussi de sa puissance militaire, tout en se présentant comme un pôle de stabilité dans un monde divisé.M. Poutine et plusieurs autres participants assisteront mercredi à la démonstration par leur hôte de ses capacités militaires, à la faveur d’un grandiose défilé célébrant à Pékin les 80 ans de la fin de la Deuxième Guerre mondiale.Le leader nord-coréen Kim Jong Un effectuera pour l’occasion une rare sortie hors de son pays, pour se tenir chez le voisin et allié chinois aux côtés de Xi Jinping.La Corée du Nord est devenue l’un des principaux alliés de la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.De nombreux alliés de Kiev soupçonnent Pékin de soutenir aussi Moscou dans le conflit. La Chine invoque la neutralité et accuse les pays occidentaux de prolonger les hostilités en armant l’Ukraine.Plus qu’à des résultats tangibles incertains, les experts incitent à prêter attention à l’effet d’image du sommet. Une photo de famille et la signature de documents, dont une déclaration et une stratégie de développement, sont programmées lundi à partir de 10H00 (2H00 GMT).L’OCS regroupe des membres aux rapports délicats les uns avec les autres, aux intérêts antagonistes et aux systèmes divergents.La Chine peut cependant se prévaloir de l’avancée que constitue la présence au sommet du Premier ministre indien. Sa visite est la première depuis 2018, signe de l’effort de rapprochement entre les deux géants asiatiques qui se livrent une rude compétition régionale et se sont affrontés militairement sur leur frontière en 2020. L’Inde et la Chine sont simultanément en butte aux pressions commerciales américaines.MM. Xi et Modi ont souligné lors de leur rencontre l’intérêt de coopérer pour deux pays qui représentent 2,8 milliards d’individus, une collaboration que M. Xi appelle “la danse du dragon et de l’éléphant”. Le Chinois a évoqué les “progrès continus” effectués depuis l’an dernier dans leurs relations et l’Indien l'”atmosphère de paix et de stabilité (qui) règne à présent” entre leurs pays, selon les comptes rendus officiels.

Sans eau propre ni toilettes, la double peine des déplacées de la mousson pakistanaise

Dans des écoles ou sous des tentes, les Pakistanaises chassées de chez elles par les crues subissent une double peine: si comme tous les déplacés, elles n’ont ni affaires ni accès à de l’eau propre, elles doivent en plus gérer dans la promiscuité leurs règles ou leur grossesse.”On a du mal à trouver des serviettes …

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Sans eau propre ni toilettes, la double peine des déplacées de la mousson pakistanaise

Dans des écoles ou sous des tentes, les Pakistanaises chassées de chez elles par les crues subissent une double peine: si comme tous les déplacés, elles n’ont ni affaires ni accès à de l’eau propre, elles doivent en plus gérer dans la promiscuité leurs règles ou leur grossesse.”On a du mal à trouver des serviettes hygiéniques et même quand on finit par en avoir, il n’y a pas de vraies toilettes pour pouvoir les mettre dans nos sous-vêtements”, raconte à l’AFP Aleema Bibi, son bébé sur les genoux, enroulé dans un drap taché par la pluie boueuse.Si cette Pendjabie de 35 ans accepte de parler de menstruations, un véritable tabou dans la très conservatrice société pakistanaise, c’est parce qu’elle n’en peut plus. Depuis plusieurs jours, faute de sanitaires dans le camp de fortune monté à Chung pour 2.000 déplacés de la mousson au Pendjab, “nous allons dans les maisons des alentours pour utiliser leurs toilettes”, explique-t-elle.Mais “il faut attendre que les hommes soient sortis pour pouvoir entrer, utiliser les toilettes et changer nos serviettes”, poursuit Jameela, qui vit, elle, dans une tente voisine depuis que l’eau a submergé les terres de son village.- “Mal partout” -Et, même là-bas, l’hygiène n’est pas toujours au rendez-vous: “l’une de ces toilettes jouxte une étable”, rapporte Jameela, qui ne donne que son prénom. “On a échappé à la mort mais baigner dans la misère comme ça, c’est comme être mort”.Depuis la fin juin, la mousson ne cesse de tuer et de détruire au Pakistan: principalement dans le nord et le nord-ouest du pays, elle a déjà fait plus de 850 victimes. Depuis près d’une semaine, elle a fait déborder les fleuves du Pendjab, frontalier de l’Inde dans l’Est, et menace désormais le sud du pays, en aval, avant la mer d’Arabie. Déjà 750.000 Pendjabis ont été évacués avec un demi-million de têtes de bétail.Plus loin, une femme crie: sa belle-fille, enceinte de huit mois, vient de perdre les eaux et elle ne sait pas où l’emmener pour qu’elle soit prise en charge.Fatima, elle, attend son deuxième enfant. Son aîné a un an et à 19 ans, elle est de nouveau enceinte, de quatre mois.Quand, jeudi, l’eau est venue lécher l’entrée de sa maison, elle a fui vers l’école de Chung. Depuis, dit-elle, “j’ai mal partout et je ne trouve aucun médicament”.”Avant, je mangeais, je dormais, je me déplaçais comme je voulais, maintenant je ne peux plus rien faire”, se lamente la jeune femme qui témoigne sous un nom d’emprunt. La précarité de ces futures parturientes pourrait être fatale au Pakistan, un pays où la mortalité maternelle et périnatale est très élevée.Chaque jour, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 675 bébés de mois d’un mois et 27 mères meurent de complications qui auraient pu être soignées. – “Trauma” -En regardant la pluie qui tombe sans discontinuer et semble repousser toujours un peu plus un hypothétique retour à la maison, Shoumaia Riaz, enceinte de sept mois, se demande elle aussi de quoi sera fait l’avenir de son enfant à naître.”Je voulais me concentrer sur ce bébé mais maintenant je ne sais même pas ce que je vais devenir moi-même”, lâche-t-elle. Autour d’elle, elles sont plusieurs à tenter de protéger leur ventre dans les salles de classe et les tentes surpeuplées, évitant du mieux qu’elles peuvent la boue qui s’infiltre partout et les relents pestilentiels de l’eau stagnante des alentours.Ce sont elles qui sont les plus vulnérables aux épidémies qui pourraient émerger de ces mares brûnatres, dans un pays où la dengue et le paludisme font des ravages à chaque mousson. “Tous les jours, je reçois 200 à 300 patients qui ont contracté des infections et des maladies transmises par l’eau”, affirme le docteur Fahad Abbas, dépêché par une ONG médicale dans le camp de fortune de Chung. A cela s’ajoute, “le trauma psychologique d’avoir perdu sa maison, particulièrement fort chez les femmes et les enfants”, dit-il.”Je le vois dans leurs yeux, leur façon de se mouvoir, la plupart n’arrivent toujours pas à réaliser ce qui leur est arrivé”.