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Prison à vie en Allemagne pour un médecin syrien tortionnaire sous Assad

Un médecin syrien, tortionnaire d’opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné lundi par la justice allemande à la prison à vie pour “crimes contre l’Humanité”, au terme d’un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu’à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d’autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.Aujourd’hui âgé de 40 ans, l’accusé, vêtu d’un jean et d’une chemise claire, a écouté le verdict en fixant la table devant lui ou le plafond. Il était entré dans la salle en se cachant sous la capuche de son blouson. Sa condamnation à la peine maximale assortie d’une période de sûreté a été applaudie par des victimes ou des parents de victimes, présents au tribunal. Ce médecin réfute toutes les accusations, parmi lesquelles celles d’avoir incendié les parties génitales d’un adolescent, préalablement aspergées d’un désinfectant à base d’alcool, et d’avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups. Son avocat, Ulrich Endres, a indiqué à l’AFP qu’il comptait faire appel du jugement.- “Plaisir à torturer” -En rendant son verdict, le juge Christoph Koller a affirmé qu’il “avait tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres”, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 “s’inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d’Assad” aux manifestations.”Il voulait punir les opposants –avérés ou supposés– au régime et prenait plaisir à les torturer”, a-t-il dit. Dénonçant “une violation massive des droits de l’Homme” par l’accusé, le magistrat a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer “que la souffrance des victimes n’est pas oubliée”.Le régime syrien d’Assad a tenté jusqu’à sa chute, en décembre 2024, “d’exercer une influence sur la procédure” allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins. Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à 56 témoins, dont des ex-collègues médecins et des anciennes victimes, au cours de 188 jours d’audience. Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d’intimidation à l’encontre de leur famille restée au pays alors que l’ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.- “S’attendre à être puni” -Parmi les témoins, un ancien lieutenant d’Alep, âgé aujourd’hui d’une quarantaine d’années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, décédés peu après, dans l’hôpital militaire où il sévissait.”Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d’échapper à la justice. Il devra toujours s’attendre à être puni pour ses actes”, a asséné le juge Christoph Koller.L’Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d’une milice syrienne soutenant l’ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d’actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d’un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l’économie et les infrastructures du pays.ald-clp/smk/ial/

Prison à vie en Allemagne pour un médecin syrien tortionnaire sous Assad

Un médecin syrien, tortionnaire d’opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné lundi par la justice allemande à la prison à vie pour “crimes contre l’Humanité”, au terme d’un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu’à son arrestation en 2020 …

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Un médecin syrien, tortionnaire d’opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné lundi par la justice allemande à la prison à vie pour “crimes contre l’Humanité”, au terme d’un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu’à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d’autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.Aujourd’hui âgé de 40 ans, l’accusé, vêtu d’un jean et d’une chemise claire, a écouté le verdict en fixant la table devant lui ou le plafond. Il était entré dans la salle en se cachant sous la capuche de son blouson. Sa condamnation à la peine maximale assortie d’une période de sûreté a été applaudie par des victimes ou des parents de victimes, présents au tribunal. Ce médecin réfute toutes les accusations, parmi lesquelles celles d’avoir incendié les parties génitales d’un adolescent, préalablement aspergées d’un désinfectant à base d’alcool, et d’avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups. Son avocat, Ulrich Endres, a indiqué à l’AFP qu’il comptait faire appel du jugement.- “Plaisir à torturer” -En rendant son verdict, le juge Christoph Koller a affirmé qu’il “avait tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres”, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 “s’inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d’Assad” aux manifestations.”Il voulait punir les opposants –avérés ou supposés– au régime et prenait plaisir à les torturer”, a-t-il dit. Dénonçant “une violation massive des droits de l’Homme” par l’accusé, le magistrat a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer “que la souffrance des victimes n’est pas oubliée”.Le régime syrien d’Assad a tenté jusqu’à sa chute, en décembre 2024, “d’exercer une influence sur la procédure” allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins. Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à 56 témoins, dont des ex-collègues médecins et des anciennes victimes, au cours de 188 jours d’audience. Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d’intimidation à l’encontre de leur famille restée au pays alors que l’ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.- “S’attendre à être puni” -Parmi les témoins, un ancien lieutenant d’Alep, âgé aujourd’hui d’une quarantaine d’années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, décédés peu après, dans l’hôpital militaire où il sévissait.”Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d’échapper à la justice. Il devra toujours s’attendre à être puni pour ses actes”, a asséné le juge Christoph Koller.L’Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d’une milice syrienne soutenant l’ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d’actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d’un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l’économie et les infrastructures du pays.ald-clp/smk/ial/

En visite en Autriche, Zelensky évoque l’achat d’armes américaines

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en visite lundi à Vienne, a dit vouloir parler avec son homologue américain Donald Trump de l’achat par Kiev de matériel militaire à Washington.”L’un des sujets dont je discuterai avec le président Trump, au cours d’une rencontre, concernera un lot de défense que l’Ukraine est prête à acheter”, a-t-il déclaré, …

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En visite en Autriche, Zelensky évoque l’achat d’armes américaines

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en visite lundi à Vienne, a dit vouloir parler avec son homologue américain Donald Trump de l’achat par Kiev de matériel militaire à Washington.”L’un des sujets dont je discuterai avec le président Trump, au cours d’une rencontre, concernera un lot de défense que l’Ukraine est prête à acheter”, a-t-il déclaré, espérant rencontrer le locataire de la Maison Blanche en marge du sommet du G7 au Canada.”Nous devons tous oeuvrer pour que l’alliance entre l’Amérique et l’Europe ne se désagrège pas. C’est dans l’intérêt de tous”, a-t-il insisté, disant “ne pouvoir imaginer, même aujourd’hui, comment vivre et lutter sans l’aide des Etats-Unis”.Il s’exprimait pendant une conférence de presse aux côtés du chef de l’Etat autrichien Alexander Van der Bellen, rencontré dans le cadre de ses efforts visant à assurer la poursuite du soutien occidental face à l’invasion russe.- “Poursuite du soutien à l’Ukraine” -Volodymyr Zelensky ne reste que quelques heures en Autriche, l’un des derniers pays de l’Union européenne (UE) à ne l’avoir pas encore reçu depuis l’invasion de son pays en février 2022. Dans un communiqué, la présidence ukrainienne a souligné que les deux présidents avaient évoqué en “tête-à-tête” puis au sein d’un “format élargi” la “poursuite du soutien à l’Ukraine”. Au programme également, la participation du secteur économique autrichien à la reconstruction de l’Ukraine, où l’Autriche était avant la guerre l’un des plus gros investisseurs.Les dirigeants se concentrent sur le “déminage humanitaire, la récupération d’énergie, la sécurité alimentaire et la construction d’abris”. Le ministère autrichien des Affaires étrangères a ajouté que la coopération sur la reconstruction et la santé allait entre autres être renforcée, le “savoir-faire” de Vienne pouvant être utile.Le gouvernement a dit avoir versé 320 millions d’euros d’aide humanitaire à l’Ukraine et aux Etats voisins. L’Autriche, qui n’est pas membre de l’Otan, “est certes neutre militairement mais elle ne l’est en aucun cas sur le plan politique”, a rappelé M. Van der Bellen.Ses relations auparavant bonnes avec la Russie se sont notablement dégradées depuis le début du conflit en Ukraine. Mais elle conserve des liens économiques avec Moscou : l’une des principales banques autrichiennes, la Raiffeisen, est la plus grande banque occidentale toujours présente sur le sol russe. Volodymyr Zelensky avait dénoncé son maintien en 2022.Le parti d’extrême droite FPÖ, qui arrive en tête dans les sondages mais qui siège dans l’opposition, a vivement critiqué sa visite. “Notre population a le droit de savoir pourquoi l’Autriche compromet sa crédibilité en matière de politique étrangère, enterre sa neutralité et met ainsi en péril sa propre sécurité”, a déclaré son chef Herbert Kickl.

Israël visé par des frappes iraniennes meurtrières, quatrième jour d’offensive sur l’Iran

L’Iran a tiré lundi des missiles sur plusieurs grandes villes d’Israël, où le bilan s’est alourdi de onze morts au quatrième jour de l’escalade militaire entre les deux pays, en réponse à des frappes aériennes israéliennes sur le territoire iranien.A Tel-Aviv, les secouristes recherchaient lundi des survivants dans les immeubles éventrés, comme dans les villes proches de Petah-Tikva et Bnei-Brak. Une épaisse fumée noire s’élevait au-dessus de Haïfa, dans le nord d’Israël, également touchée. Israël a lancé le 13 juin sur l’Iran une attaque d’une ampleur sans précédent, visant des centaines de cibles militaires et nucléaires, avec l’objectif affiché d’empêcher ce pays de se doter de la bombe atomique. Comme en Israël, des zones habitées ont été touchées.Les frappes israéliennes, qui ont notamment visé Téhéran, ont fait au moins 224 morts et plus d’un millier de blessés en Iran, selon un bilan officiel établi dimanche.Les salves de missiles iraniens tirées en riposte sur Israël ont fait 24 morts, selon le bureau du Premier ministre israélien. Ce bilan s’est alourdi lundi de onze morts, dont huit tués pendant la nuit à Petah-Tikva, Bnei-Brak et Haïfa.Au petit matin, les habitants de Petah-Tikva, fatigués et apeurés, ont découvert les destructions. Sur plusieurs étages, le coin d’un grand immeuble blanc a été léché par les flammes et de larges pans de murs étaient calcinés.”Quand nous avons entendu les sirènes, nous sommes allés dans l’abri. Quelques minutes plus tard, nous avons entendu une explosion et quand nous sommes sortis, nous avons vu les dégâts, toutes les maisons détruites”, a raconté Henn, un homme dont l’appartement a été détruit.Les sirènes d’alerte ont aussi retenti dans la nuit à Jérusalem, suivies d’explosions.Les Gardiens de la Révolution iranienne ont affirmé que ces frappes avaient permis “à des missiles d’atteindre avec succès les cibles” en Israël et promis des opérations “plus dévastatrices”.Le président iranien Massoud Pezeshkian a appelé lundi les Iraniens à “l’unité” et à “faire front” contre cette “agression criminelle”.L’armée israélienne a quant à elle affirmé avoir détruit “un tiers” des lanceurs de missiles sol-sol iraniens.Le ministre de la Défense, Israël Katz, a averti que les habitants de Téhéran “paieront le prix” pour les civils israéliens tués.- Le Grand Bazar de Téhéran fermé -Après des décennies de guerre par procuration et d’opérations ponctuelles, c’est la première fois que les deux pays ennemis s’affrontent militairement avec une telle intensité.Soupçonné par les Occidentaux et par Israël de vouloir fabriquer l’arme nucléaire, l’Iran dément et défend son droit à enrichir de l’uranium afin de développer un programme nucléaire civil.Lundi, Téhéran a exhorté l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à condamner Israël, affirmant que les installations nucléaires visées avaient un caractère “pacifique”. Durant la nuit, des explosions ont été entendues à Téhéran, déjà visée la veille par des dizaines de frappes. Lundi, le Grand Bazar, le principal marché de la ville, est resté fermé. Les rues de la capitale étaient pour la plupart désertes, les magasins fermés à l’exception de quelques épiceries et de nombreux automobilistes faisaient la queue aux abords des stations-service. Un vendeur a signalé une augmentation des achats compulsifs, disant que son magasin “était en rupture de stocks d’eau”.Pour protéger la population, le gouvernement a annoncé dimanche que les mosquées, les stations de métro et les écoles allaient servir d’abris anti-aériens.- Appels à négocier -Lundi, Israël a dit avoir frappé à Téhéran des centres de commandement de la Force Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution chargée des opérations extérieures. Depuis vendredi, les frappes israéliennes ont tué les trois plus hauts gradés du pays et neuf scientifiques du programme nucléaire iranien.Selon un média iranien, de nouvelles frappes ont aussi visé lundi l’ouest de l’Iran, dont l’une a touché une caserne de pompiers dans la province d’Ilam tandis qu’un hôpital a subi d’importants dégâts à Kermanshah. L’Iran a accusé Israël d’avoir pris pour cible cet hôpital et dénoncé un “crime de guerre”.La veille, Israël avait annoncé avoir frappé des “dizaines” de sites de missiles sol-sol dans cette partie du pays. Dimanche, l’armée israélienne a également frappé l’aéroport de Machhad, la troisième ville d’Iran, située dans le nord-est à environ 2.300 kilomètres d’Israël.Selon le Premier ministre Benjamin Netanyahu, Israël a “détruit la principale installation” du site d’enrichissement d’uranium de Natanz, dans le centre de l’Iran.L’AIEA a cependant affirmé lundi qu’il n’y avait “pas d’indication d’attaque” contre la partie souterraine du site, qui abrite la principale usine d’enrichissement. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré lundi avoir dit à M. Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution “à long terme” avec l’Iran.Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont appelé à “la cessation immédiate des hostilités” et au “règlement des différends, y compris ceux liés au programme nucléaire iranien”.Dimanche, le président américain Donald Trump, allié d’Israël, avait appelé les deux pays à “trouver un accord” et estimé “possible” que les Etats-Unis s’impliquent dans le conflit.Plusieurs personnalités iraniennes, dont les Prix Nobel de la paix Narges Mohammadi et Shirin Ebadi, ont appelé lundi à la “fin des hostilités militaires” et à l’arrêt de l’enrichissement d’uranium par l’Iran.

Israël visé par des frappes iraniennes meurtrières, quatrième jour d’offensive sur l’Iran

L’Iran a tiré lundi des missiles sur plusieurs grandes villes d’Israël, où le bilan s’est alourdi de onze morts au quatrième jour de l’escalade militaire entre les deux pays, en réponse à des frappes aériennes israéliennes sur le territoire iranien.A Tel-Aviv, les secouristes recherchaient lundi des survivants dans les immeubles éventrés, comme dans les villes proches de Petah-Tikva et Bnei-Brak. Une épaisse fumée noire s’élevait au-dessus de Haïfa, dans le nord d’Israël, également touchée. Israël a lancé le 13 juin sur l’Iran une attaque d’une ampleur sans précédent, visant des centaines de cibles militaires et nucléaires, avec l’objectif affiché d’empêcher ce pays de se doter de la bombe atomique. Comme en Israël, des zones habitées ont été touchées.Les frappes israéliennes, qui ont notamment visé Téhéran, ont fait au moins 224 morts et plus d’un millier de blessés en Iran, selon un bilan officiel établi dimanche.Les salves de missiles iraniens tirées en riposte sur Israël ont fait 24 morts, selon le bureau du Premier ministre israélien. Ce bilan s’est alourdi lundi de onze morts, dont huit tués pendant la nuit à Petah-Tikva, Bnei-Brak et Haïfa.Au petit matin, les habitants de Petah-Tikva, fatigués et apeurés, ont découvert les destructions. Sur plusieurs étages, le coin d’un grand immeuble blanc a été léché par les flammes et de larges pans de murs étaient calcinés.”Quand nous avons entendu les sirènes, nous sommes allés dans l’abri. Quelques minutes plus tard, nous avons entendu une explosion et quand nous sommes sortis, nous avons vu les dégâts, toutes les maisons détruites”, a raconté Henn, un homme dont l’appartement a été détruit.Les sirènes d’alerte ont aussi retenti dans la nuit à Jérusalem, suivies d’explosions.Les Gardiens de la Révolution iranienne ont affirmé que ces frappes avaient permis “à des missiles d’atteindre avec succès les cibles” en Israël et promis des opérations “plus dévastatrices”.Le président iranien Massoud Pezeshkian a appelé lundi les Iraniens à “l’unité” et à “faire front” contre cette “agression criminelle”.L’armée israélienne a quant à elle affirmé avoir détruit “un tiers” des lanceurs de missiles sol-sol iraniens.Le ministre de la Défense, Israël Katz, a averti que les habitants de Téhéran “paieront le prix” pour les civils israéliens tués.- Le Grand Bazar de Téhéran fermé -Après des décennies de guerre par procuration et d’opérations ponctuelles, c’est la première fois que les deux pays ennemis s’affrontent militairement avec une telle intensité.Soupçonné par les Occidentaux et par Israël de vouloir fabriquer l’arme nucléaire, l’Iran dément et défend son droit à enrichir de l’uranium afin de développer un programme nucléaire civil.Lundi, Téhéran a exhorté l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à condamner Israël, affirmant que les installations nucléaires visées avaient un caractère “pacifique”. Durant la nuit, des explosions ont été entendues à Téhéran, déjà visée la veille par des dizaines de frappes. Lundi, le Grand Bazar, le principal marché de la ville, est resté fermé. Les rues de la capitale étaient pour la plupart désertes, les magasins fermés à l’exception de quelques épiceries et de nombreux automobilistes faisaient la queue aux abords des stations-service. Un vendeur a signalé une augmentation des achats compulsifs, disant que son magasin “était en rupture de stocks d’eau”.Pour protéger la population, le gouvernement a annoncé dimanche que les mosquées, les stations de métro et les écoles allaient servir d’abris anti-aériens.- Appels à négocier -Lundi, Israël a dit avoir frappé à Téhéran des centres de commandement de la Force Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution chargée des opérations extérieures. Depuis vendredi, les frappes israéliennes ont tué les trois plus hauts gradés du pays et neuf scientifiques du programme nucléaire iranien.Selon un média iranien, de nouvelles frappes ont aussi visé lundi l’ouest de l’Iran, dont l’une a touché une caserne de pompiers dans la province d’Ilam tandis qu’un hôpital a subi d’importants dégâts à Kermanshah. L’Iran a accusé Israël d’avoir pris pour cible cet hôpital et dénoncé un “crime de guerre”.La veille, Israël avait annoncé avoir frappé des “dizaines” de sites de missiles sol-sol dans cette partie du pays. Dimanche, l’armée israélienne a également frappé l’aéroport de Machhad, la troisième ville d’Iran, située dans le nord-est à environ 2.300 kilomètres d’Israël.Selon le Premier ministre Benjamin Netanyahu, Israël a “détruit la principale installation” du site d’enrichissement d’uranium de Natanz, dans le centre de l’Iran.L’AIEA a cependant affirmé lundi qu’il n’y avait “pas d’indication d’attaque” contre la partie souterraine du site, qui abrite la principale usine d’enrichissement. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré lundi avoir dit à M. Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution “à long terme” avec l’Iran.Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont appelé à “la cessation immédiate des hostilités” et au “règlement des différends, y compris ceux liés au programme nucléaire iranien”.Dimanche, le président américain Donald Trump, allié d’Israël, avait appelé les deux pays à “trouver un accord” et estimé “possible” que les Etats-Unis s’impliquent dans le conflit.Plusieurs personnalités iraniennes, dont les Prix Nobel de la paix Narges Mohammadi et Shirin Ebadi, ont appelé lundi à la “fin des hostilités militaires” et à l’arrêt de l’enrichissement d’uranium par l’Iran.