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La Chine appelle la France à un climat d’affaires “plus équitable” (vice-Premier ministre)

Le vice-Premier ministre chinois He Lifeng a appelé jeudi la France à proposer un climat des affaires “plus équitable, plus juste et plus prévisible”, à l’occasion d’une visite à Paris, au moment où plusieurs dossiers affectent la relation économique entre les deux pays.La Chine “espère que la France offrira un climat des affaires plus équitable, …

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L’Inde et le Pakistan s’accusent mutuellement de ne pas contrôler leur arsenal nucléaire

L’Inde et le Pakistan se sont mutuellement accusés jeudi de ne pas contrôler leurs armes nucléaires, réclamant au monde d'”enquêter” et de “surveiller” l’arsenal du voisin, quelques jours après leur confrontation militaire la plus grave des deux dernières décennies.”L’arsenal nucléaire pakistanais devrait être placé sous la surveillance de l’AIEA”, a déclaré le ministre indien de la Défense Rajnath Singh en visitant les troupes au Cachemire indien.”Je veux poser la question au monde entier: est-ce que des armes nucléaires sont sûres lorsqu’elles sont aux mains d’une nation incontrôlable et irresponsable”, a-t-il poursuivi.Le Pakistan a condamné ces propos, ajoutant que “si elles doivent s’inquiéter, alors l’AIEA et la communauté internationale devraient le faire au sujet des vols répétés et des incidents liés au trafic impliquant du matériel nucléaire et radioactif en Inde”.Le ministère des Affaires étrangères à Islamabad évoque ensuite des incidents survenus selon lui en 2021 et “suggérant l’existence d’un marché noir de matériaux sensibles et à double usage en Inde”. Il réclame à ce sujet “une enquête approfondie”. Des accusations que l’Inde n’a pas commentées jusqu’ici.L’Inde et le Pakistan ont connu la semaine dernière leur confrontation militaire la plus meurtrière depuis la guerre qu’ils se sont livrée en 1999.Dans la nuit du 6 au 7 mai, l’Inde a tiré des missiles sur des sites pakistanais qui abritaient, selon elle, des membres du groupe jihadiste qu’elle soupçonne d’être l’auteur de l’attaque qui a fait 26 morts le 22 avril à Pahalgam, au Cachemire indien.Le Pakistan, qui a nié toute responsabilité dans l’attaque, a aussitôt riposté.Pendant quatre jours, les deux armées ont échangé tirs d’artillerie, frappes de missiles et attaques de drones, nourrissant les vives craintes d’escalade des capitales étrangères.- “Système international détruit” -A la surprise générale, Donald Trump a annoncé samedi un cessez-le-feu immédiat, aussitôt confirmé par les deux belligérants. Le président américain s’est depuis félicité d’avoir “empêché” une “mauvaise guerre nucléaire” dans laquelle “des millions de personnes auraient pu être tuées”.Jeudi, le groupe des ex-personnalités formant les “Sages” (“the Elders”) plaidait à Tokyo pour la non-prolifération nucléaire.L’ancien Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a particulièrement tiré la sonnette d’alarme pour l’Asie du Sud.”Il y a une possibilité que le système international de la sécurité soit entièrement détruit: si l’Inde ou le Pakistan utilise des armes nucléaires”, a-t-il dit.L’ex-président colombien Juan Manuel Santos, lui, s’est demandé “où est l’ONU? Pourquoi n’est-elle pas intervenue?”.La trêve est respectée à la frontière entre les deux pays jusque-là, mais la rhétorique reste très agressive.”L’Inde ne tolèrera aucun chantage nucléaire”, a lancé lundi soir le Premier ministre indien Narendra Modi.L’Inde a catégoriquement démenti ces derniers jours des informations faisant état d’une frappe sur un site nucléaire pakistanais.”Nous n’avons pas touché (le site nucléaire pakistanais de) Kirana Hills et ce qui s’y trouve”, a assuré lundi un général de l’armée de l’air indienne, AK Bharti. Ce site, qui passe pour abriter l’arsenal nucléaire pakistanais même si cela n’a jamais été confirmé ou infirmé, est à environ 200 km des différentes villes frappées récemment par des missiles indiens.Le porte-parole du ministère indien des Affaires extérieures, Randhir Jaiswal, a lui aussi assuré mardi que l’opération militaire de son pays était “restée du domaine conventionnel”.Tout au long de la crise, le Pakistan a répété que l’option nucléaire n’était pas sur la table.”Un tel conflit (nucléaire) serait une absurdité. Il serait inconcevable et d’une stupidité crasse car il mettrait en péril 1,6 milliard de gens”, a dit le porte-parole de l’armée, le général Ahmed Chaudhry.L’Inde est dotée depuis les années 1990 de l’arme atomique, délivrée par des missiles sol-sol de portée intermédiaire. Des missiles longue portée sont en cours de test, selon les experts.- “Réponse ferme” -Le Pakistan dispose pour sa part de missiles nucléaires sol-sol et air-sol, de portée courte ou intermédiaire. Il a réalisé ses premiers tests en 1998.L’armée pakistanaise assure que les frappes indiennes ont tué 40 civils, pour moitié des femmes et des enfants, et qu’elle a perdu 13 soldats. L’Inde fait état de 16 civils et 5 soldats tués sur son sol.Malgré la détente sur le terrain, l’Inde et le Pakistan assurent qu’ils ne baissent pas la garde.”Si une autre attaque terroriste vise l’Inde, nous lui apporterons une réponse ferme”, a averti lundi soir M. Modi devant son pays.”Toute nouvelle tentative de défier la souveraineté du Pakistan ou son intégrité territoriale suscitera une réponse rapide, globale et décisive”, a répliqué l’armée pakistanaise.A Karachi, la grande ville du sud côtier, plusieurs milliers de manifestants ont défilé en soutien à l’armée, alors qu’Islamabad a décrété vendredi journée de “d’hommage aux forces armées”.L’Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de l’ensemble du Cachemire depuis leur partition sanglante à leur indépendance en 1947.Le sort de ce territoire himalayen, peuplé en majorité de musulmans, a suscité plusieurs guerres entre les deux pays. Depuis 1989, sa partie indienne est le théâtre d’une insurrection séparatiste qui a fait des dizaines de milliers de morts.Jeudi encore, trois rebelles présumés ont été tués lors d’un accrochage avec les forces de sécurité indienne, a rapporté à l’AFP un responsable policier sous couvert d’anonymat.burx-pa/sbh/jp/cn 

L’Inde et le Pakistan s’accusent mutuellement de ne pas contrôler leur arsenal nucléaire

L’Inde et le Pakistan se sont mutuellement accusés jeudi de ne pas contrôler leurs armes nucléaires, réclamant au monde d'”enquêter” et de “surveiller” l’arsenal du voisin, quelques jours après leur confrontation militaire la plus grave des deux dernières décennies.”L’arsenal nucléaire pakistanais devrait être placé sous la surveillance de l’AIEA”, a déclaré le ministre indien de la Défense Rajnath Singh en visitant les troupes au Cachemire indien.”Je veux poser la question au monde entier: est-ce que des armes nucléaires sont sûres lorsqu’elles sont aux mains d’une nation incontrôlable et irresponsable”, a-t-il poursuivi.Le Pakistan a condamné ces propos, ajoutant que “si elles doivent s’inquiéter, alors l’AIEA et la communauté internationale devraient le faire au sujet des vols répétés et des incidents liés au trafic impliquant du matériel nucléaire et radioactif en Inde”.Le ministère des Affaires étrangères à Islamabad évoque ensuite des incidents survenus selon lui en 2021 et “suggérant l’existence d’un marché noir de matériaux sensibles et à double usage en Inde”. Il réclame à ce sujet “une enquête approfondie”. Des accusations que l’Inde n’a pas commentées jusqu’ici.L’Inde et le Pakistan ont connu la semaine dernière leur confrontation militaire la plus meurtrière depuis la guerre qu’ils se sont livrée en 1999.Dans la nuit du 6 au 7 mai, l’Inde a tiré des missiles sur des sites pakistanais qui abritaient, selon elle, des membres du groupe jihadiste qu’elle soupçonne d’être l’auteur de l’attaque qui a fait 26 morts le 22 avril à Pahalgam, au Cachemire indien.Le Pakistan, qui a nié toute responsabilité dans l’attaque, a aussitôt riposté.Pendant quatre jours, les deux armées ont échangé tirs d’artillerie, frappes de missiles et attaques de drones, nourrissant les vives craintes d’escalade des capitales étrangères.- “Système international détruit” -A la surprise générale, Donald Trump a annoncé samedi un cessez-le-feu immédiat, aussitôt confirmé par les deux belligérants. Le président américain s’est depuis félicité d’avoir “empêché” une “mauvaise guerre nucléaire” dans laquelle “des millions de personnes auraient pu être tuées”.Jeudi, le groupe des ex-personnalités formant les “Sages” (“the Elders”) plaidait à Tokyo pour la non-prolifération nucléaire.L’ancien Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a particulièrement tiré la sonnette d’alarme pour l’Asie du Sud.”Il y a une possibilité que le système international de la sécurité soit entièrement détruit: si l’Inde ou le Pakistan utilise des armes nucléaires”, a-t-il dit.L’ex-président colombien Juan Manuel Santos, lui, s’est demandé “où est l’ONU? Pourquoi n’est-elle pas intervenue?”.La trêve est respectée à la frontière entre les deux pays jusque-là, mais la rhétorique reste très agressive.”L’Inde ne tolèrera aucun chantage nucléaire”, a lancé lundi soir le Premier ministre indien Narendra Modi.L’Inde a catégoriquement démenti ces derniers jours des informations faisant état d’une frappe sur un site nucléaire pakistanais.”Nous n’avons pas touché (le site nucléaire pakistanais de) Kirana Hills et ce qui s’y trouve”, a assuré lundi un général de l’armée de l’air indienne, AK Bharti. Ce site, qui passe pour abriter l’arsenal nucléaire pakistanais même si cela n’a jamais été confirmé ou infirmé, est à environ 200 km des différentes villes frappées récemment par des missiles indiens.Le porte-parole du ministère indien des Affaires extérieures, Randhir Jaiswal, a lui aussi assuré mardi que l’opération militaire de son pays était “restée du domaine conventionnel”.Tout au long de la crise, le Pakistan a répété que l’option nucléaire n’était pas sur la table.”Un tel conflit (nucléaire) serait une absurdité. Il serait inconcevable et d’une stupidité crasse car il mettrait en péril 1,6 milliard de gens”, a dit le porte-parole de l’armée, le général Ahmed Chaudhry.L’Inde est dotée depuis les années 1990 de l’arme atomique, délivrée par des missiles sol-sol de portée intermédiaire. Des missiles longue portée sont en cours de test, selon les experts.- “Réponse ferme” -Le Pakistan dispose pour sa part de missiles nucléaires sol-sol et air-sol, de portée courte ou intermédiaire. Il a réalisé ses premiers tests en 1998.L’armée pakistanaise assure que les frappes indiennes ont tué 40 civils, pour moitié des femmes et des enfants, et qu’elle a perdu 13 soldats. L’Inde fait état de 16 civils et 5 soldats tués sur son sol.Malgré la détente sur le terrain, l’Inde et le Pakistan assurent qu’ils ne baissent pas la garde.”Si une autre attaque terroriste vise l’Inde, nous lui apporterons une réponse ferme”, a averti lundi soir M. Modi devant son pays.”Toute nouvelle tentative de défier la souveraineté du Pakistan ou son intégrité territoriale suscitera une réponse rapide, globale et décisive”, a répliqué l’armée pakistanaise.A Karachi, la grande ville du sud côtier, plusieurs milliers de manifestants ont défilé en soutien à l’armée, alors qu’Islamabad a décrété vendredi journée de “d’hommage aux forces armées”.L’Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de l’ensemble du Cachemire depuis leur partition sanglante à leur indépendance en 1947.Le sort de ce territoire himalayen, peuplé en majorité de musulmans, a suscité plusieurs guerres entre les deux pays. Depuis 1989, sa partie indienne est le théâtre d’une insurrection séparatiste qui a fait des dizaines de milliers de morts.Jeudi encore, trois rebelles présumés ont été tués lors d’un accrochage avec les forces de sécurité indienne, a rapporté à l’AFP un responsable policier sous couvert d’anonymat.burx-pa/sbh/jp/cn 

Climat: limiter les rots du bétail grâce à une algue, le pari d’une ferme de Tasmanie

C’est une ferme invisible à l’oeil nu, sans irrigation ni fertilisant: au large de Triabunna, en Tasmanie, s’étend une exploitation de 1.800 hectares où l’on cultive l’asparagopsis, une algue destinée à réduire l’impact climatique des animaux d’élevage.Plus d’une quarantaine d’études scientifiques ont établi ses bénéfices, explique la chercheuse Fran Cowley. Sous forme de complément alimentaire …

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Climat: limiter les rots du bétail grâce à une algue, le pari d’une ferme de Tasmanie

C’est une ferme invisible à l’oeil nu, sans irrigation ni fertilisant: au large de Triabunna, en Tasmanie, s’étend une exploitation de 1.800 hectares où l’on cultive l’asparagopsis, une algue destinée à réduire l’impact climatique des animaux d’élevage.Plus d’une quarantaine d’études scientifiques ont établi ses bénéfices, explique la chercheuse Fran Cowley. Sous forme de complément alimentaire intégré au fourrage ou au grain, cette algue rouge, abondante sur le littoral de l’île australienne, peut réduire le méthane que les ruminants émettent par leurs rots et flatulences.Selon l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les ruminants, de par leur processus de digestion, produisent environ un tiers des émissions de méthane, le 2e grand gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement climatique actuel.En laboratoire, “si on emploie la mesure la plus précise d’inhibition du méthane, l’asparagopsis est à même de supprimer 95% de la production de méthane des animaux qui en ingèrent”, souligne Mme Cowley, professeure à l’école de Science rurale et environnementale à l’université de Nouvelle-Angleterre.Elle a aussi mené l’expérience la plus longue en la matière, selon elle. Après 200 jours dans des parcs d’engraissement de bovins du Queensland australien, les émissions des animaux ont été réduites de moitié sur la période, par rapport au bétail non supplémenté, d’après des résultats publiés en août 2024.Il s’agit d’une amélioration par rapport à une précédente étude, la plus poussée alors sur le terrain, qui n’avait révélé qu’une réduction de 28% au sein d’un troupeau japonais.Selon Mme Cowley, le bromoforme que contiennent les algues influe sur le système digestif en réduisant rots et flatulences, mais n’a pas d’impact négatif sur la santé des animaux qui en ingèrent, ni sur les produits qui en sont issus.”Le bromoforme peut être cancérigène. Mais il est administré en très faible quantité et entièrement dissous dans la panse, il n’y a aucune accumulation dans le lait ou la viande, dont par ailleurs, ni le goût ni la consistance ne sont affectés”, explique la chercheuse.- Champ de recherche -A Triabunna, dans l’est de la Tasmanie, le PDG de Sea Forest crée dans sa vaste ferme marine des compléments alimentaires à partir des algues, sous forme d’huiles, de pellets et de pierres à lécher.Après une quinzaine d’années dans l’industrie textile, Sam Elsom s’est lancé en 2019, souhaitant devenir “le catalyseur d’une agriculture durable, sans coût supplémentaire pour les éleveurs ou les consommateurs”.Une partie de la production est assurée en pleine mer et une autre sur la terre ferme, dans des bassins alimentés en eau de mer, “un cadre qui permet de contrôler la lumière, la quantité de nutriments, la disponibilité en carbone et surtout (qui est) plus facilement reproductible qu’une concession marine”.Il dit travailler déjà avec Ashgrove, un producteur laitier de Tasmanie, la chaîne de hamburgers Grill’d, présente dans toute l’Australie, et qu’un accord a été signé l’an dernier avec Morrisons, une chaîne britannique de grande distribution.”Nous avons eu aussi des discussions très encourageantes avec des producteurs de produits laitiers en France, nous sommes en train de demander une autorisation pour nos produits auprès de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA)”, précise-t-il.Pour autant, cette solution reste aujourd’hui limitée.”En termes de régulation, il n’y a aucune incitation ni contrainte pour les éleveurs à réduire leurs émissions de méthane, pour le moins en Australie, mais à vrai dire aussi dans le reste du monde”, explique Fran Cowley. “Et les algues restent encore assez chères. Il faudrait en tirer une forte valeur ajoutée pour que ça vaille la peine, mais ce n’est pas le cas pour l’instant”.Que faire en outre pour la vaste majorité des ruminants qui dans le monde sont élevés en plein air?, ajoute-t-elle: “on ne peut pas ajouter ce complément alimentaire dans l’herbe qu’ils broutent”.La chercheuse est cependant optimiste. “C’est un champ de recherche assez nouveau qui a énormément avancé en à peine dix ans, et je m’attends à ce que de nouveaux produits soient créés dans les deux à cinq prochaines années.”

Climat: limiter les rots du bétail grâce à une algue, le pari d’une ferme de Tasmanie

C’est une ferme invisible à l’oeil nu, sans irrigation ni fertilisant: au large de Triabunna, en Tasmanie, s’étend une exploitation de 1.800 hectares où l’on cultive l’asparagopsis, une algue destinée à réduire l’impact climatique des animaux d’élevage.Plus d’une quarantaine d’études scientifiques ont établi ses bénéfices, explique la chercheuse Fran Cowley. Sous forme de complément alimentaire intégré au fourrage ou au grain, cette algue rouge, abondante sur le littoral de l’île australienne, peut réduire le méthane que les ruminants émettent par leurs rots et flatulences.Selon l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les ruminants, de par leur processus de digestion, produisent environ un tiers des émissions de méthane, le 2e grand gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement climatique actuel.En laboratoire, “si on emploie la mesure la plus précise d’inhibition du méthane, l’asparagopsis est à même de supprimer 95% de la production de méthane des animaux qui en ingèrent”, souligne Mme Cowley, professeure à l’école de Science rurale et environnementale à l’université de Nouvelle-Angleterre.Elle a aussi mené l’expérience la plus longue en la matière, selon elle. Après 200 jours dans des parcs d’engraissement de bovins du Queensland australien, les émissions des animaux ont été réduites de moitié sur la période, par rapport au bétail non supplémenté, d’après des résultats publiés en août 2024.Il s’agit d’une amélioration par rapport à une précédente étude, la plus poussée alors sur le terrain, qui n’avait révélé qu’une réduction de 28% au sein d’un troupeau japonais.Selon Mme Cowley, le bromoforme que contiennent les algues influe sur le système digestif en réduisant rots et flatulences, mais n’a pas d’impact négatif sur la santé des animaux qui en ingèrent, ni sur les produits qui en sont issus.”Le bromoforme peut être cancérigène. Mais il est administré en très faible quantité et entièrement dissous dans la panse, il n’y a aucune accumulation dans le lait ou la viande, dont par ailleurs, ni le goût ni la consistance ne sont affectés”, explique la chercheuse.- Champ de recherche -A Triabunna, dans l’est de la Tasmanie, le PDG de Sea Forest crée dans sa vaste ferme marine des compléments alimentaires à partir des algues, sous forme d’huiles, de pellets et de pierres à lécher.Après une quinzaine d’années dans l’industrie textile, Sam Elsom s’est lancé en 2019, souhaitant devenir “le catalyseur d’une agriculture durable, sans coût supplémentaire pour les éleveurs ou les consommateurs”.Une partie de la production est assurée en pleine mer et une autre sur la terre ferme, dans des bassins alimentés en eau de mer, “un cadre qui permet de contrôler la lumière, la quantité de nutriments, la disponibilité en carbone et surtout (qui est) plus facilement reproductible qu’une concession marine”.Il dit travailler déjà avec Ashgrove, un producteur laitier de Tasmanie, la chaîne de hamburgers Grill’d, présente dans toute l’Australie, et qu’un accord a été signé l’an dernier avec Morrisons, une chaîne britannique de grande distribution.”Nous avons eu aussi des discussions très encourageantes avec des producteurs de produits laitiers en France, nous sommes en train de demander une autorisation pour nos produits auprès de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA)”, précise-t-il.Pour autant, cette solution reste aujourd’hui limitée.”En termes de régulation, il n’y a aucune incitation ni contrainte pour les éleveurs à réduire leurs émissions de méthane, pour le moins en Australie, mais à vrai dire aussi dans le reste du monde”, explique Fran Cowley. “Et les algues restent encore assez chères. Il faudrait en tirer une forte valeur ajoutée pour que ça vaille la peine, mais ce n’est pas le cas pour l’instant”.Que faire en outre pour la vaste majorité des ruminants qui dans le monde sont élevés en plein air?, ajoute-t-elle: “on ne peut pas ajouter ce complément alimentaire dans l’herbe qu’ils broutent”.La chercheuse est cependant optimiste. “C’est un champ de recherche assez nouveau qui a énormément avancé en à peine dix ans, et je m’attends à ce que de nouveaux produits soient créés dans les deux à cinq prochaines années.”

Cannes: la compétition retrouve la vedette, hommage à la photographe gazaouie tuée

Après Tom Cruise et la grosse machine hollywoodienne, le tapis rouge cannois remet les films en compétition à l’honneur jeudi, avec un premier long-métrage français, “Dossier 137” de Dominik Moll dans lequel figure Léa Drucker, et “Sirât” avec Sergi Lopez.La présentation de “Dossier 137” se fera sans l’un de ses acteurs, écarté par le délégué général du festival Thierry Frémaux en raison d’un signalement pour des violences sexuelles présumées, une décision inédite en accord avec la production du film, selon une information de Télérama confirmée par l’AFP.Cette troisième journée sera aussi marquée par l’hommage rendu à la photographe palestinienne Fatima Hassouna, tuée par un missile israélien à Gaza le 16 avril.Cette Gazaouie de 25 ans est la protagoniste d’un documentaire réalisé par l’Iranienne Sepideh Farsi, qui sera projeté dans la soirée. “Put your soul on your hand and walk”, sélectionné à l’Acid, une section parallèle au Festival de Cannes, dévoile les échanges en visio entre la réalisatrice, réfugiée à Paris, et la photographe, chez elle à Gaza. Sa mort, ainsi que celle de toute sa famille à l’exception de sa mère, dans la frappe qui a détruit sa maison, a suscité une immense émotion dans le monde du cinéma. Jeudi, le cinéaste britannique Ken Loach, double Palme d’or à Cannes, a appelé sur X à “honorer cette jeune femme courageuse, ainsi que ses collègues journalistes palestiniens (…) qui ont donné leur vie pour témoigner du massacre de masse” à Gaza et à mettre fin aux “crimes de guerre” et au “génocide”.Mardi, jour de l’ouverture du festival, une tribune signée par 380 artistes dont Pedro Almodovar, Richard Gere ou Susan Sarandon, exhorait déjà à “ne pas rester silencieux.se.s tandis qu’un génocide est en cours”.Plusieurs ONG internationales, dont Amnesty International et Human Rights Watch, affirment qu’Israël a commis des actes de “génocide” à Gaza, une accusation rejetée par l’Etat israélien qui dénonce des “mensonges sans fondement”.Lors de la cérémonie d’ouverture, la présidente du jury Juliette Binoche avait elle rendu un hommage appuyé à la jeune photographe, rappelant que “Fatima aurait dû être parmi nous ce soir”.- Habitués de Cannes -La star française et les huit autres jurés, qui dévoileront leur palmarès le 24 mai, découvriront jeudi deux autres films programmés en compétition.Dans “Dossier 137” (1h55), de Dominik Moll, la Française Léa Drucker incarne une fonctionnaire de l’IGPN, la police des polices, chargée d’enquêter sur le cas d’un jeune homme blessé par un tir de LBD lors d’une manifestation de Gilets jaunes.Avec ce film policier, le cinéaste, révélé par “Harry, un ami qui vous veut du bien” (2000), revient à Cannes après avoir renoué avec le succès en présentant il y a trois ans sur la Croisette “La Nuit du 12”, sans être en compétition pour la Palme d’or. Le film, qui abordait la question des violences faites aux femmes, avait ensuite remporté sept César, dont celui de meilleur film.L’autre long-métrage du jour, “Sirât” (2h00), suit un père (Sergi Lopez) et son fils à la recherche de Mar, leur fille et soeur, disparue depuis plusieurs mois.Leur quête les mène dans une free party perdue dans les montagnes du sud du Maroc, où le duo rencontre un groupe en route pour une dernière fête dans le fin fond du désert. Ils vont décider de les suivre, dans l’espoir de retrouver Mar.L’Espagnol Oliver Laxe n’est lui non plus pas un inconnu à Cannes. Son dernier long métrage, “O que Arde” (Viendra le feu), a été récompensé d’un prix du jury dans la section “Un certain regard” en 2019. En 2016, le cinéaste a remporté le Grand prix de la Semaine de la critique pour “Mimosas, la voie de l’Atlas”.