AFP World

Crash du vol 171 d’Air India: suite de l’identification des victimes et de leurs funérailles

Le patient travail d’identification des victimes de l’accident du vol Air India 171 s’est poursuivi lundi à Ahmedabad, dans le nord-ouest de l’Inde, en même temps que les funérailles de celles dont les corps ont été rendus à leur famille.L’accident jeudi du Boeing 787 de la compagnie indienne, juste après son décollage à destination de Londres, a fait au moins 279 morts, selon le dernier bilan officiel, la pire catastrophe aérienne dans le monde depuis 2014.Lundi soir, les autorités avaient identifié 114 personnes grâce aux échantillons ADN fournis par leurs proches, selon un responsable de l’exécutif local, Harsh Sanghavi.Une cinquantaine de corps ont ainsi pu être rendus à leur famille, permettant les premières funérailles dans la ville et au-delà.Dans le district de Anand, le cercueil blanc de Kinal Mistry, 24 ans, cheffe dans un restaurant de Londres, a ainsi été incinéré sur un bûcher, selon la tradition hindoue, devant quelques dizaines de membres de sa famille.Parmi eux son père Suresh, qui a raconté à l’AFP qu’elle avait retardé son retour au Royaume-Uni du 7 au 12 juin. “Je ne peux pas m’ôter de la tête que si elle avait maintenu son retour le 7, elle serait toujours là”, a-t-il répété, inconsolable.De nombreux proches des victimes ont exprimé frustration et désarroi face à la lenteur des opérations d’identification.”Ils nous ont dit que ça prendrait quarante-huit heures (…) mais nous n’avons toujours pas de réponse”, a confié dimanche à l’AFP Rinal Christian, 23 ans, dont le frère aîné avait pris place à bord du vol 171.”Mon frère était le seul à pourvoir aux besoins de toute la famille. Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ?”, s’est-il interrogé.”C’est un travail très méticuleux et lent, qui ne peut être mené que de façon méticuleuse”, a rétorqué à la presse l’un de ses responsables, le Dr Rajnish Patel, de l’hôpital civil d’Ahmedabad.- Demi-tour -Le Boeing 787 d’Air India, qui emportait 242 passagers et membres d’équipage, s’est écrasé jeudi sur un quartier résidentiel d’Ahmedabad dans la minute qui a suivi son décollage à 13H39 locales (8H39 GMT).Selon l’aviation civile indienne, l’appareil transportait 230 passagers – 169 Indiens, 53 Britanniques, 7 Portugais et un Canadien – et 12 membres d’équipage.Un seul passager, assis près d’une issue de secours à l’avant de l’appareil, a miraculeusement survécu à la chute de l’avion sur les bâtiments d’un quartier situé au-delà de la piste de l’aéroport.Selon le dernier bilan officiel, au moins 38 personnes ont été tuées au sol.Les enquêteurs de l’aviation civile en charge de l’enquête ont découvert dimanche la seconde boîte noire du Boeing, celle qui enregistre les conversations dans le cockpit.La première, qui contient les paramètres techniques du vol (vitesse, altitude, trajectoire, moteurs…) avait été récupérée vendredi dans la queue de l’avion, retrouvée presque intacte au sommet d’un bâtiment. Selon les premiers éléments de l’enquête, le pilote a émis un appel d’urgence juste après l’envol de l’avion, qui s’est ensuite lourdement écrasé au sol dans une boule de feu orange.Le ministre indien de l’Aviation, Ram Mohan Naidu Kinjarapu, a promis que “tout ce qui est nécessaire sera fait” pour identifier les causes du crash.Le crash du vol 171 est le premier impliquant un Boeing 787 depuis sa mise en service en 2011.Un autre Dreamliner opéré par Air India qui venait de décoller de Hong Kong pour rallier New Delhi a été contraint lundi de faire demi-tour à la suite d’un “problème technique” qui n’a pas été précisé, a rapporté la compagnie.bur-pa/blb            

Face aux frappes israéliennes, le guide suprême iranien joue sa survie et celle de son régime

L’ayatollah Ali Khamenei, à la tête de l’Iran depuis 1989, a surmonté de nombreux défis au cours des trois dernières décennies, mais la guerre désormais ouverte avec Israël constitue sans doute un test décisif, tant pour la République islamique que pour sa survie personnelle.La majorité des Iraniens n’ont jamais connu que Khamenei, à la tête …

Face aux frappes israéliennes, le guide suprême iranien joue sa survie et celle de son régime Read More »

Face aux frappes israéliennes, le guide suprême iranien joue sa survie et celle de son régime

L’ayatollah Ali Khamenei, à la tête de l’Iran depuis 1989, a surmonté de nombreux défis au cours des trois dernières décennies, mais la guerre désormais ouverte avec Israël constitue sans doute un test décisif, tant pour la République islamique que pour sa survie personnelle.La majorité des Iraniens n’ont jamais connu que Khamenei, à la tête du pays depuis la mort du leader de la révolution islamique de 1979, l’ayatollah Ruhollah Khomeini.En plus de 35 ans de règne, le guide suprême iranien, aujourd’hui âgé de 86 ans, a surmonté par la répression plusieurs mouvements de protestation, dont le dernier, le mouvement Femme Vie Liberté, a ébranlé en 2022-2023 les fondations religieuses de la République islamique, avant d’être maté au prix de plusieurs centaines de morts et de milliers d’arrestations, selon des ONG.Vétéran de la guerre Iran-Irak (1980-1988), il a survécu à une tentative d’assassinat en 1981, qui l’a laissé paralysé du bras droit. Depuis sa prise de fonction, il n’a jamais quitté l’Iran – sa dernière visite à l’étranger était en Corée du Nord en 1989, alors qu’il était président – et ses déplacements sont secrets et extrêmement sécurisés.Et il ne devrait aujourd’hui sa survie qu’au président américain Donald Trump lui-même. “Nous avons découvert que les Israéliens projetaient de cibler le guide suprême iranien. Le président Trump était contre et nous leur avons dit de ne pas le faire”, a ainsi déclaré dimanche un responsable américain à l’AFP, sous couvert d’anonymat.- Changement de régime ? – La question de sa succession plane depuis quelques années en Iran. “Khamenei est au crépuscule de son règne, à 86 ans, et une grande partie du pouvoir quotidien ne dépend pas de lui mais de plusieurs factions qui se disputent le pouvoir”, selon Arash Azizi, chercheur à Boston University.”Le processus était déjà en cours et la guerre actuelle ne fait que l’accélérer”, souligne-t-il à l’AFP.Israël a lancé le 13 juin une attaque d’une ampleur sans précédent sur l’Iran, visant des centaines de cibles militaires et nucléaires, avec l’objectif affiché d’empêcher le pays de se doter de la bombe atomique. Plusieurs dirigeants des Gardiens de la Révolution ont été tués, dont les trois plus hauts gradés du pays, illustrant le niveau d’infiltration israélien en Iran.Dans un entretien sur Fox News dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a laissé entendre qu’un changement de régime pourrait être un des objectifs des frappes israéliennes.”Cela pourrait certainement être le résultat, compte tenu de la faiblesse du régime iranien”, a-t-il dit, ajoutant que “80% de la population” iranienne était opposée au pouvoir actuel.”Il est possible qu’Israël ait un plan en soutenant un coup d’Etat interne ou en continuant à tuer les plus hauts dirigeants en espérant que cela aboutira à un changement de régime”, estime M. Azizi.L’opposition iranienne reste minée par ses divisions. Reza Pahlavi, fils de l’ancien shah et figure de l’opposition en exil, qui entretient de bonnes relations avec Israël, a lancé aux Iraniens: “Restez forts et nous vaincrons”.”Mais les grandes considérations sur le changement de régime, ce n’est pas la première préoccupation des gens, là”, indique à l’AFP une franco-iranienne dont la famille vit à Téhéran, décrivant la “panique généralisée” qui s’est emparée des Iraniens face aux frappes israéliennes.- “Erreur de calcul” -Tout en ayant toujours usé de la rhétorique de la confrontation avec les Etats-Unis et Israël, et soutenu les alliés régionaux de l’Iran comme le Hezbollah au Liban, Khamenei a toujours tenu son pays à l’écart de conflits directs. La guerre actuelle marque l’échec de cette stratégie.”Il se félicitait d’avoir contenu les conflits loin des frontières de l’Iran depuis sa prise de fonction en 1989″, rappelle Jason Brodsky, de l’organisation basée aux Etats-Unis United Against Nuclear Iran (UANI). “Khamenei a fait une grosse erreur de calcul”.Au début des années 80, plusieurs hauts dirigeants dont le président et le chef de l’autorité judiciaire avaient été tués dans des assassinats imputés à l’opposition.”Mais ce qui se passe aujourd’hui est d’une toute autre ampleur”, relève M. Brodsky.Les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts et plus d’un millier de blessés en Iran, selon un bilan officiel établi dimanche.Les salves de missiles iraniens tirées en riposte sur Israël ont fait 24 morts depuis vendredi, selon le bureau du Premier ministre israélien. Ce bilan s’est alourdi lundi de onze morts, dont huit tués pendant la nuit à Petah-Tikva, Bnei-Brak et Haïfa.

Le salon du Bourget rattrapé par les tensions géopolitiques

Les tensions géopolitiques se sont invitées au salon du Bourget dès son ouverture lundi matin, avec la condamnation ordonnée par le gouvernement français de stands d’industriels d’armement israéliens, sur fond de guerre à Gaza et de conflit avec l’Iran.Ce coup de théâtre a éclipsé la première commande commerciale du salon annoncée par Airbus, 40 appareils à un loueur saoudien, tandis que son rival américain Boeing était contraint à la discrétion dans la foulée de la catastrophe aérienne meurtrière en Inde la semaine dernière.Les stands d’Israel Aerospace Industries (IAI), Rafael Uvision, Elbit et Aeronautics ont été ceints de hautes bâches noires, fermant de fait les stands, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ils exposaient des armements offensifs, comme ceux susceptibles d’être utilisés à Gaza, en violation du cadre qui avait été agréé avec les autorités israéliennes, a fait valoir une source française proche du dossier.Dans un communiqué, le gouvernement israélien a dénoncé une “décision scandaleuse et sans précédent”, qui crée une “ségrégation” à l’encontre des exposants israéliens.Une exposante israélienne a écrit à la craie sur la bâche de Rafael que ces systèmes d’armement “protègent en ce moment l’Etat d’Israël”, affirmant que “le gouvernement français, au nom de la discrimination, essaie de vous les cacher”.Même fortement réduite, la présence d’Israël, l’un des leaders des capacités militaires de pointe dans l’aérospatial, constituait déjà une source de tensions, alors que l’Etat poursuit son offensive sur Gaza après l’attaque meurtrière du Hamas en octobre 2023 et a lancé la semaine dernière des frappes de grande ampleur contre l’Iran, qui a riposté. Le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté mardi la requête d’associations qui demandaient l’exclusion du salon des entreprises israéliennes au nom du risque de perpétuation de “crimes internationaux”.De leur côté, les élus du département de Seine-Saint-Denis n’étaient pas présents à l’arrivée lundi matin du Premier ministre François Bayrou, contrairement à la tradition, également en signe de protestation contre la présence de ces entreprises.- Première commande pour Airbus -Cette polémique a fait passer au second plan la première commande commerciale du salon: le loueur AviLease basé en Arabie saoudite a signé un contrat ferme pour 10 avions-cargo gros porteurs Airbus A350F et 30 appareils de la famille A320neo, monocouloir à succès du géant européen, ont annoncé les entreprises lors d’une conférence de presse.Alors que le salon international de l’aéronautique et de l’espace, qui se tient tous les deux ans au Bourget au nord de Paris, est habituellement le théâtre d’un affrontement entre Boeing et Airbus à coups de contrats géants, l’avionneur américain a décidé de réduire ses activités après le crash d’un 787 d’Air India qui a fait au moins 279 morts la semaine dernière.”Nous nous concentrons sur le soutien à nos clients, plutôt que des annonces de commandes lors de ce salon”, a déclaré lundi à l’AFP une porte-parole de Boeing, dont le patron Kelly Ortberg avait déjà décidé d’annuler sa venue en France pour “rester avec nos équipes et consacrer notre attention à notre client et à l’enquête”.Le drame a jeté une ombre supplémentaire sur ce qui est habituellement une grande fête de l’aérien, déjà marquée cette année du sceau des guerres, militaires et commerciales en cours.”On a tous le moral à zéro” après cette catastrophe en Inde, a confié à l’AFP un acteur clé du secteur.M. Bayrou a ouvert le bal des hauts responsables politiques visitant la manifestation, qui s’étale sur un gigantesque site de 70 hectares, égal à 100 terrains de football.Lors d’une table ronde consacrée à l’espace, le chef du gouvernement a appelé à “à relever les défis (…) “ensemble” et pas “les uns contre les autres”, “dans un moment où jamais sur la planète le monde n’a été aussi perturbé et déstabilisé”.- Défense en pointe -Dans un contexte international tendu, sur fond de guerre en Ukraine et avec l’intention de l’Europe de renforcer sa souveraineté stratégique, le salon est particulièrement attendu sur le thème de la défense. Autre dominante: les guerres commerciales lancées début avril par le président américain Donald Trump, sont lourdes de menaces pour une industrie aéronautique aux chaînes d’approvisionnement mondialisées.La féminisation sera aussi l’un des fils rouges de cette édition du salon, organisé depuis 1909 tous les deux ans, le premier jour d’ouverture au grand public, vendredi, étant consacré aux femmes.Le même jour, le président Emmanuel Macron est attendu avec un discours sur la nouvelle stratégie spatiale française. 

Traversées de la Manche: sur la plage, la foule des élus et des déçus

Le soleil se lève à peine lundi mais des dizaines de migrants arpentent la plage de Gravelines (Nord), sous les yeux de policiers presque aussi nombreux. Une partie réussira à monter dans un canot pour l’Angleterre, laissant des déçus, hagards, derrière eux.Les élus du jour, à cheval sur les boudins du frêle pneumatique, vont risquer leur vie dans leur quête d’une vie nouvelle en Angleterre: au moins 15 personnes ont trouvé la mort depuis le début de l’année dans ces dangereuses traversées, après 78 en 2024, année tristement record.Ces derniers jours, les traversées ont été très nombreuses, à la faveur d’une météo propice. Pour la seule journée de vendredi, 919 migrants ont réussi à atteindre les côtes anglaises. Samedi, ils étaient encore 134, malgré l’alerte aux orages la nuit précédente.Il n’est pas encore 5H00, sur la vaste plage dominée par les tours des six réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines. Un groupe de migrants attend les pieds dans l’eau un canot qui n’arrive pas, puis rentre vers les dunes, scruté par les policiers déployés en plusieurs points de l’immense plage.Au même moment, un groupe très nombreux, dans lequel presque tous les migrants portent des gilets de sauvetage, dévale les dunes vers la mer, déclenchant un nuage de gaz lacrymogène tirés par des policiers. Ils parviennent à le traverser et se cachent plus loin, dans des dunes proches de la centrale.Un drone vrombit tandis qu’un avion de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, survole la plage.- Enfants sur les épaules -Un canot déjà chargé de passagers apparaît, loin sur la mer, et s’approche lentement de la côte: le “bateau-taxi” que le groupe attend, tapi dans la végétation. Les exilés, hommes, femmes et enfants juchés sur les épaules de leurs parents, se ruent à nouveau sur la plage.Pendant de longues minutes, le chaos règne: chacun essaie de se hisser dans le canot. Des candidats au départ ont de l’eau jusqu’aux épaules, certains perdent pied, beaucoup crient.Le système des “taxi-boats”, qui arrivent par la mer pour récupérer les migrants, a été développé par les passeurs ces dernières années pour esquiver les forces de sécurité à terre, donnant lieu à des départs particulièrement périlleux, et régulièrement meurtriers.Un pneumatique à moteur dépêché par un navire de la marine nationale qui croise un peu plus loin s’approche de l’embarcation clandestine et tourne autour d’elle, prêt à intervenir.Des policiers se rapprochent, jusqu’à la lisière de l’eau.Actuellement, conformément au droit de la mer, une fois les bateaux à l’eau, les autorités françaises n’interviennent que pour du sauvetage.Le gouvernement souhaite faire évoluer sa doctrine afin d’intervenir jusqu’à 300 mètres des côtes, pour intercepter les “bateaux-taxi” a indiqué début juin le cabinet du ministre de l’Intérieur.La majorité du groupe finit par se hisser à bord. Mais des migrants d’un autre groupe, plus petit, tentent de profiter de la cohue pour s’ajouter à la traversée.Des policiers empêchent deux femmes tenant deux jeunes enfants par la main de rentrer dans la mer, tandis que d’autres migrants s’y risquent.Après de longues minutes d’espoir et d’incertitude, à lutter dans l’eau pour atteindre l’embarcation, le reste du petit groupe, qui comprend entre autres des Erythréens, renonce à son tour. Ils repartent vers les dunes, la tête basse, longeant les policiers, dressés tous les 20 mètres sur la plage en une étrange haie d’honneur.De très nombreux candidats à l’exil séjournent actuellement sur le littoral français. Selon l’association Salam, ils sont entre 1.500 et 2.000 exilés actuellement sur les campements de Loon-Plage, proches de la plage de Gravelines, sans compter ceux qui vivent autour de Calais.Signe des tensions fortes dans les campements, deux personnes, dont un Soudanais de 24 ans, ont été tuées par balles au cours du week-end et d’autres blessées, dont un bébé.A Lille, dix hommes, majoritairement afghans, sont jugés depuis lundi matin  pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d’une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Attaque israélienne en Iran: quel impact sur le programme nucléaire de Téhéran?

L’attaque d’une ampleur sans précédent lancée vendredi par Israël pour empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique a porté un coup à son programme nucléaire sans que l’impact, à ce stade, ne soit définitif, selon des experts interrogés par l’AFP.Voici un nouveau point sur la situation:Quelle est l’étendue des dégâts?Le centre pilote d’enrichissement …

Attaque israélienne en Iran: quel impact sur le programme nucléaire de Téhéran? Read More »

Attaque israélienne en Iran: quel impact sur le programme nucléaire de Téhéran?

L’attaque d’une ampleur sans précédent lancée vendredi par Israël pour empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique a porté un coup à son programme nucléaire sans que l’impact, à ce stade, ne soit définitif, selon des experts interrogés par l’AFP.Voici un nouveau point sur la situation:Quelle est l’étendue des dégâts?Le centre pilote d’enrichissement d’uranium de Natanz, dans le centre du pays, a été “détruit” dans sa partie en surface ainsi que les infrastructures électriques, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), citant des informations des autorités iraniennes. En revanche, “rien n’indique qu’il y ait eu une attaque physique contre la salle souterraine” abritant la principale usine, a précisé l’instance onusienne lundi. Mais “la coupure d’électricité pourrait avoir endommagé” les milliers de centrifugeuses qui s’y trouvent.Les dégâts, confirmés par des images satellite, sont “significatifs”, estime dans un rapport l’Institut pour la Science et la Sécurité internationale (ISIS), un organisme basé aux Etats-Unis spécialisé dans la prolifération nucléaire.L’autre site d’enrichissement, celui de Fordo, situé au sud de la capitale iranienne, a également été visé mais “aucun dommage n’a été constaté”, d’après l’AIEA.Sur le site nucléaire d’Ispahan (centre), quatre bâtiments ont été touchés: le laboratoire central de chimie, une usine de conversion d’uranium, l’usine de fabrication de combustible pour le réacteur de recherche de Téhéran et une installation en construction.C’est a priori dans l’enceinte de ce complexe que se trouvent les importantes réserves d’uranium hautement enrichi.Le programme peut-il être anéanti?”Israël peut endommager le programme nucléaire iranien, mais il est peu probable qu’il puisse le détruire”, commente pour l’AFP le chercheur Ali Vaez, de l’International Crisis Group, un cercle de réflexion américain.Le pays, dit-il, ne dispose pas des puissantes bombes nécessaires “pour réduire à néant les installations fortifiées de Natanz et Fordo”, enterrées à de grandes profondeurs.Il lui faudrait pour cela “l’assistance militaire américaine”, confirme Kelsey Davenport, experte de l’Arms Control Association. Le savoir acquis ne peut en outre pas être annihilé, ajoute-t-elle, même si neuf scientifiques nucléaires ont été tués dans les frappes. Autre interrogation: qu’est-il advenu des stocks d’uranium enrichi? Impossible de le savoir à ce stade. “Si l’Iran parvient à en transférer une partie vers des installations secrètes, Israël aura perdu la partie”, souligne M. Vaez.Quels risques pour la population?L’instance nucléaire onusienne n’a pas constaté de hausse des niveaux de radiation aux abords des différents sites affectés.”Il y a très peu de risques que des attaques contre les installations d’enrichissement d’uranium entraînent des rejets radioactifs dangereux”, souligne Mme Davenport.En revanche, une attaque contre la centrale nucléaire de Bouchehr (sud), épargnée pour l’instant, pourrait avoir “de graves conséquences sur la santé et l’environnement”.Les sites nucléaires “ne doivent jamais être attaqués, quels que soient le contexte ou les circonstances, car cela pourrait nuire à la population et à l’environnement”, insiste le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi.L’Iran est-il vraiment proche de la bombe atomique?Après le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire conclu trois ans plus tôt, l’Iran s’est progressivement affranchi de certaines obligations, accélérant notamment l’enrichissement d’uranium bien au-delà de la limite fixée à 3,67%.Le pays disposait mi-mai de 408,6 kg d’uranium enrichi à 60%. Un tel stock, s’il était enrichi à 90% – le seuil nécessaire à la conception d’une bombe atomique – permettrait d’en fabriquer plus de neuf.L’Iran est le seul pays au monde non-détenteur d’armes nucléaires à produire une telle matière, selon l’AIEA, qui déplore par ailleurs le manque de coopération de Téhéran.Pour autant, dans son dernier rapport, l’Agence indique qu’elle “ne dispose d’aucune indication crédible d’un programme nucléaire structuré” visant à doter l’Iran de l’arme atomique, comme cela a pu être le cas par le passé. Téhéran se défend de nourrir de telles ambitions.”Jusqu’à présent, les coûts liés à la militarisation l’ont emporté sur les avantages. Mais ce calcul pourrait changer dans les semaines à venir”, prévient Kelsey Davenport. “Les frappes israéliennes ont fait reculer l’Iran sur le plan technique, mais sur le plan politique, elles le rapprochent de l’arme nucléaire”, affirme-t-elle.D’autant qu’il existe désormais “un risque réel de détournement de l’uranium enrichi”, une opération qui “pourrait passer inaperçue pendant des semaines”, les frappes actuelles empêchant les inspecteurs de l’AIEA présents sur place d’accéder aux sites.

L’homme accusé du meurtre d’une élue américaine capturé dans le Minnesota

L’homme accusé d’avoir assassiné une élue locale du Minnesota et tenté d’en tuer un autre a été arrêté dimanche soir dans une zone rurale du Minnesota, ont annoncé les autorités de cet Etat du nord des Etats-Unis.”Après deux jours de chasse à l’homme et deux nuits blanches, les forces de l’ordre ont interpellé Vance Boelter”, a annoncé le gouverneur du Minnesota Tim Walz, lors d’une conférence de presse tard dimanche soir.Cette double attaque sur deux responsables démocrates a choqué la classe politique de cet Etat plutôt tranquille, frontalier du Canada, et provoqué la stupeur chez les élus américains, englués dans une atmosphère politique tendue.Selon les mandats d’arrêt émis avant son arrestation, Vance Boelter fait face à deux chefs d’inculpation pour meurtre, passibles chacun d’une peine maximale de 40 ans, et deux autres pour tentative de meurtre. Des documents judiciaires indiquent qu’il doit comparaitre devant un juge à 13H30 locales ce lundi (18H30 GMT).  Des centaines de policiers étaient depuis samedi matin à la recherche de Vance Boelter, accusé de s’être déguisé en policier pour tuer, à leur domicile respectifs de la banlieue de Minneapolis, Melissa Hortman et son époux, ainsi que d’avoir gravement blessé un autre élu, John Hoffman, ainsi que sa femme.Même s’il était armé, il a été arrêté “sans l’usage de la force”, a déclaré Jeremy Geiger, un colonel de la police du Minnesota.Sa cavale a pris fin dimanche soir dans la localité de Green Isle, à plus d’une heure à l’ouest de Minneapolis, ont précisé les autorités à la presse, ajoutant qu’il était en cours d’interrogatoire.Une voiture liée à cet homme, considéré comme “armé et dangereux”, avait été retrouvée dimanche midi dans cette zone, proche de son domicile selon les médias locaux. Une centaine de policiers, assistés notamment de drones, étaient à ses trousses.- “Pas la norme” -“Il n’y a aucun doute qu’il s’agissait là de la plus grande chasse à l’homme” de l’histoire du Minnesota, a dit à la presse Mark Bruley, le chef de la police de Brooklyn Park, la ville de la banlieue de Minneapolis où a été tuée Melissa Hortman et son époux.Le sénateur local John Hoffman, gravement blessé par neuf balles et opéré à de multiples reprises durant le week-end, “avance vers la guérison”, a ajouté Tim Walz dimanche soir.Le gouverneur, ancien colistier de Kamala Harris à la dernière élection présidentielle, a appelé à ce que “cet acte odieux” ne “devienne pas la norme”.”Cela ne peut pas être la manière de régler nos différences politiques”, a ajouté le démocrate, qui connaissait bien Melissa Hortman.Un carnet contenant une liste d’élus, dont les deux visés et d’autres figures politique de l’Etat, a été retrouvé à l’intérieur du véhicule.- “Lien avec l’avortement” -La sénatrice Amy Klobuchar s’était dite dimanche “inquiète pour tous nos responsables politiques” après cette attaque.”Il y avait un lien avec l’avortement, en raison des groupes” présents sur la liste – dont des cliniques pour IVG selon les médias – retrouvée dans la voiture du suspect, a-t-elle ajouté dans un entretien avec la chaîne NBC.Melissa Hortman, 55 ans et mère de deux enfants, était une ancienne présidente de la Chambre des représentants du Minnesota. Elle avait fait de la protection du droit à l’IVG sa grande priorité.”Il nous faut baisser la tension” politique, a insisté Amy Klobuchar sur CNN.Cette attaque est intervenue dans une Amérique toujours plus fracturée, entre déploiement de soldats à Los Angeles pour réprimer les manifestations, parade militaire voulue par Donald Trump à Washington et rassemblements contre lui à travers le pays.L’actuel président a lui-même échappé à deux tentatives d’assassinat pendant sa campagne, dont une en plein meeting en juillet dernier en Pennsylvanie.Interrogé dimanche matin par une journaliste de la chaîne ABC sur la situation au Minnesota et s’il comptait appeler Tim Walz, ancien adversaire politique, Donald Trump a répondu ainsi: “C’est terrible. Je pense qu’il est un très mauvais gouverneur, quelqu’un de complètement incompétent. Mais je pourrais l’appeler, comme je pourrais appeler d’autres gens”.

L’homme accusé du meurtre d’une élue américaine capturé dans le Minnesota

L’homme accusé d’avoir assassiné une élue locale du Minnesota et tenté d’en tuer un autre a été arrêté dimanche soir dans une zone rurale du Minnesota, ont annoncé les autorités de cet Etat du nord des Etats-Unis.”Après deux jours de chasse à l’homme et deux nuits blanches, les forces de l’ordre ont interpellé Vance Boelter”, a annoncé le gouverneur du Minnesota Tim Walz, lors d’une conférence de presse tard dimanche soir.Cette double attaque sur deux responsables démocrates a choqué la classe politique de cet Etat plutôt tranquille, frontalier du Canada, et provoqué la stupeur chez les élus américains, englués dans une atmosphère politique tendue.Selon les mandats d’arrêt émis avant son arrestation, Vance Boelter fait face à deux chefs d’inculpation pour meurtre, passibles chacun d’une peine maximale de 40 ans, et deux autres pour tentative de meurtre. Des documents judiciaires indiquent qu’il doit comparaitre devant un juge à 13H30 locales ce lundi (18H30 GMT).  Des centaines de policiers étaient depuis samedi matin à la recherche de Vance Boelter, accusé de s’être déguisé en policier pour tuer, à leur domicile respectifs de la banlieue de Minneapolis, Melissa Hortman et son époux, ainsi que d’avoir gravement blessé un autre élu, John Hoffman, ainsi que sa femme.Même s’il était armé, il a été arrêté “sans l’usage de la force”, a déclaré Jeremy Geiger, un colonel de la police du Minnesota.Sa cavale a pris fin dimanche soir dans la localité de Green Isle, à plus d’une heure à l’ouest de Minneapolis, ont précisé les autorités à la presse, ajoutant qu’il était en cours d’interrogatoire.Une voiture liée à cet homme, considéré comme “armé et dangereux”, avait été retrouvée dimanche midi dans cette zone, proche de son domicile selon les médias locaux. Une centaine de policiers, assistés notamment de drones, étaient à ses trousses.- “Pas la norme” -“Il n’y a aucun doute qu’il s’agissait là de la plus grande chasse à l’homme” de l’histoire du Minnesota, a dit à la presse Mark Bruley, le chef de la police de Brooklyn Park, la ville de la banlieue de Minneapolis où a été tuée Melissa Hortman et son époux.Le sénateur local John Hoffman, gravement blessé par neuf balles et opéré à de multiples reprises durant le week-end, “avance vers la guérison”, a ajouté Tim Walz dimanche soir.Le gouverneur, ancien colistier de Kamala Harris à la dernière élection présidentielle, a appelé à ce que “cet acte odieux” ne “devienne pas la norme”.”Cela ne peut pas être la manière de régler nos différences politiques”, a ajouté le démocrate, qui connaissait bien Melissa Hortman.Un carnet contenant une liste d’élus, dont les deux visés et d’autres figures politique de l’Etat, a été retrouvé à l’intérieur du véhicule.- “Lien avec l’avortement” -La sénatrice Amy Klobuchar s’était dite dimanche “inquiète pour tous nos responsables politiques” après cette attaque.”Il y avait un lien avec l’avortement, en raison des groupes” présents sur la liste – dont des cliniques pour IVG selon les médias – retrouvée dans la voiture du suspect, a-t-elle ajouté dans un entretien avec la chaîne NBC.Melissa Hortman, 55 ans et mère de deux enfants, était une ancienne présidente de la Chambre des représentants du Minnesota. Elle avait fait de la protection du droit à l’IVG sa grande priorité.”Il nous faut baisser la tension” politique, a insisté Amy Klobuchar sur CNN.Cette attaque est intervenue dans une Amérique toujours plus fracturée, entre déploiement de soldats à Los Angeles pour réprimer les manifestations, parade militaire voulue par Donald Trump à Washington et rassemblements contre lui à travers le pays.L’actuel président a lui-même échappé à deux tentatives d’assassinat pendant sa campagne, dont une en plein meeting en juillet dernier en Pennsylvanie.Interrogé dimanche matin par une journaliste de la chaîne ABC sur la situation au Minnesota et s’il comptait appeler Tim Walz, ancien adversaire politique, Donald Trump a répondu ainsi: “C’est terrible. Je pense qu’il est un très mauvais gouverneur, quelqu’un de complètement incompétent. Mais je pourrais l’appeler, comme je pourrais appeler d’autres gens”.