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L’ONU exhorte la Thaïlande et le Cambodge à “respecter” le cessez-le-feu

Les Nations unies ont exhorté mercredi la Thaïlande et le Cambodge à respecter le cessez-le-feu, après que les deux pays d’Asie du Sud-Est se sont accusés mutuellement d’avoir rompu l’accord qui avait largement mis fin à plusieurs jours d’affrontements meurtriers à la frontière.”Cet accord crucial doit être pleinement respecté, en toute bonne foi, par les …

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L’ONU exhorte la Thaïlande et le Cambodge à “respecter” le cessez-le-feu

Les Nations unies ont exhorté mercredi la Thaïlande et le Cambodge à respecter le cessez-le-feu, après que les deux pays d’Asie du Sud-Est se sont accusés mutuellement d’avoir rompu l’accord qui avait largement mis fin à plusieurs jours d’affrontements meurtriers à la frontière.”Cet accord crucial doit être pleinement respecté, en toute bonne foi, par les deux parties, tandis que les efforts diplomatiques se poursuivent pour tenter de résoudre les causes profondes du conflit”, a déclaré le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Volker Türk dans un communiqué.Lors de la sixième conférence mondiale des présidents de parlement à Genève, la présidente de l’Assemblée nationale cambodgienne, Khuon Sudary, a appelé au déploiement d'”observateurs internationaux” et d'”équipes d’inspection” pour veiller à ce que le cessez-le-feu soit respecté.”J’aimerais en appeler à nos amis et partenaires internationaux pour surveiller de près la mise en oeuvre du cessez-le-feu, s’assurer que toutes les parties respectent leurs engagements pour mettre complètement fin au conflit”, a-t-elle soutenu. Bangkok et Phnom Penh ont convenus d’une trêve, débutée dans la nuit de lundi à mardi, après cinq journées d’échanges de tirs sur leur frontière commune longue de 800 km, sur fond de différend territorial.Néanmoins, le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a annoncé que plusieurs soldats du pays, dans la province de Sisaket (est), avaient été attaqués mercredi matin “par les forces cambodgiennes” équipées d'”armes de petit calibre” et de grenades.”Cela représente une violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu”, a dénoncé le ministère dans un communiqué. Le porte-parole du gouvernement thaïlandais Jirayu Huangsab a également fait état d’affrontements nocturnes dans un communiqué, indiquant que “la partie thaïlandaise (avait) gardé le contrôle de la situation” et que la situation générale le long de la frontière était “normale” depuis 08H00 (01H00 GMT).Mercredi, un responsable du ministère de la défense cambodgien a accusé pour sa part la Thaïlande avoir rompu le cessez-le-feu par deux fois la veille.Les rancoeurs tenaces entre la Thaïlande et le Cambodge sont liées à un différend territorial hérité de l’époque de l’Indochine française.Les affrontements ayant eu lieu entre jeudi et lundi, d’une intensité rarement vue ces dernières décennies, se sont étalés sur plusieurs fronts parfois séparés par des centaines de kilomètres. Ils ont fait au moins 43 morts et provoqué le déplacement d’environ 330.000 civils, selon des données actualisées mardi.- Situation “fragile” -Dans un temple servant d’abri à Surin, en Thaïlande, à quelque 50 km de la frontière, le bénévole Thanin Kittiworranun explique que les évacués restent dans l’incertitude.”Nous ne pensons pas que le Cambodge respectera le cessez-le-feu”, dit l’homme de 65 ans à l’AFP.Toutefois, Pékin a affirmé que les deux parties avaient “réaffirmé à la Chine leur engagement” en la matière mercredi, lors d’une réunion à Shanghai entre le ministre adjoint chinois des Affaires étrangères Sun Weidong et des responsables de Bangkok et Phnom Penh.Le Premier ministre thaïlandais par intérim Phumtham Wechayachai et son homologue cambodgien Hun Manet se sont mis d’accord sur une trêve à la suite d’une médiation malaisienne, encouragée par la Chine et les Etats-Unis.Mardi, malgré les accusations thaïlandaises à l’encontre de son voisin, des commandants des deux parties se sont rencontrés le long de la frontière, comme prévu par l’accord. L’armée thaïlandaise a déclaré que des mesures de désescalade avaient été conclues, dont “un arrêt des renforts ou mouvements de troupes qui pourraient conduire à des malentendus”.Plus tard, Maratee Nalita Andamo, porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères, a averti que “la situation (était) toujours fragile”.Les affrontements ont officiellement fait 30 morts côté thaïlandais, dont 15 soldats, et 13 morts, dont cinq militaires, côté cambodgien. Plus de 188.000 Thaïlandais ont évacué les zones à risques, selon Bangkok, et plus de 140.000 Cambodgiens ont fait de même, d’après Phnom Penh.Les deux royaumes ont traversé l’épisode le plus sanglant de leurs relations depuis celui de 2008 à 2011, qui avait causé la mort de 28 personnes.

Principaux développements de la guerre à Gaza

Les alertes des organisations internationales sur la famine à Gaza se sont multipliées après près de 22 mois de guerre dans le territoire palestinien, où Israël poursuit ses bombardements meurtriers pendant que les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu sont à l’arrêt.Alors que le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mardi que le bilan de la guerre dépassait les 60.000 morts, des efforts sont déployés pour acheminer davantage d’aide humanitaire, mais celle-ci reste largement insuffisante face aux besoins immenses de la population, selon les organisations internationales.Voici les derniers développements de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023:Witkoff en Israël jeudiL’émissaire américain Steve Witkoff est attendu en Israël jeudi pour “discuter des prochaines étapes” concernant Gaza, a annoncé un responsable américain.M. Witkoff a été impliqué dans les négociations indirectes entre le Hamas et Israël pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, qui ont été interrompues la semaine dernière quand Israël et les Etats-Unis ont rappelé leurs délégations présentes au Qatar.Raids israéliens meurtriersLa Défense civile a annoncé la mort mercredi de 14 Palestiniens dans des bombardements et tirs israéliens, dont 10 près de deux points de distribution de nourriture dans le centre et le sud du territoire assiégé.Six personnes ont été tuées et des dizaines blessées par des tirs israéliens près de Rafah, dans le sud de Gaza, à proximité d’un centre de distribution d’aide humanitaire, selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a dit avoir tiré “des coups de semonce” sur un groupe qui s’approchait de ses troupes à “quelques centaines de mètres” d’un centre d’aide.Quatre autres personnes ont été tuées et plus de 25 blessées par des tirs israéliens alors qu’elles attendaient de recevoir de l’aide dans le centre de la bande de Gaza, selon M. Bassal.L’armée a reconnu avoir ouvert le feu près de ce site mais a assuré que l’incident n’avait fait aucune victime.”Un océan” Le roi Abdallah II de Jordanie a estimé mercredi que la bande de Gaza connaissait la pire catastrophe humanitaire “de l’histoire moderne” et que l’aide acheminée actuellement dans le territoire n’était “pas suffisante”.Les agences de l’ONU avaient appelé mardi à “inonder” Gaza d’aide alimentaire, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, disant que “le filet d’aide doit devenir un océan”. Il est “essentiel” d’assurer un flux continu d’aide médicale vers Gaza, a affirmé mercredi le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, alors que des camions de l’OMS chargés de “médicaments essentiels, de matériel de laboratoire et d’analyse de l’eau” se dirigeaient vers le territoire.Distribution et largages d’aideLes autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d’aide avaient été distribués mardi à Gaza par les organisations internationales.Par ailleurs, 52 palettes d’aide ont été parachutées en coopération avec les Emirats arabes unis et la Jordanie, selon elles.Les Emirats s’apprêtent à débuter avec l’accord d’Israël la construction d’un pipeline d’eau dessalée de près de sept kilomètres de long pour desservir le sud de la bande de Gaza depuis l’Egypte.Londres envisage de reconnaître l’Etat de PalestineLe Royaume-Uni a annoncé mardi qu’il reconnaîtrait en septembre l’Etat de Palestine, sauf si Israël prenait un certain nombre d’engagements dont celui d’un cessez-le-feu à Gaza. Israël a dénoncé “une récompense au terrorisme monstrueux du Hamas”.La France et 14 pays occidentaux, dont le Canada et l’Australie, “invitent” les pays du monde à exprimer leur volonté de reconnaître un Etat de Palestine, a affirmé mercredi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, au lendemain d’une conférence à l’ONU sur une solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien.Avant Londres, la France a annoncé qu’elle reconnaîtrait officiellement, à l’Assemblée générale de l’ONU en septembre, l’Etat de Palestine proclamé en 1988 par la direction palestinienne en exil.