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Violences électorales en Tanzanie: environ 700 tués selon l’opposition, le gouvernement dément
Quelque 700 personnes ont été tuées lors de violences électorales en Tanzanie, a affirmé vendredi le principal parti d’opposition de ce pays d’Afrique de l’Est, un bilan rejeté par le gouvernement qui récuse tout “usage excessif de la force”.Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé à la “retenue” et réclamé une enquête indépendante sur les accusations de répression excessive formulées alors que le pays sombrait dans la violence à la suite des élections présidentielle et législative de mercredi.Ces scrutins se sont déroulés sans opposition, les deux principaux adversaires de la cheffe de l’État Samia Suluhu Hassan ayant été soit emprisonné, soit disqualifié.Un journaliste de l’AFP a entendu mercredi des tirs nourris dans la capitale économique et plus grosse ville du pays, Dar es Salaam, alors que des centaines de personnes protestaient, incendiant notamment un commissariat. La contestation s’est ensuite étendue dans le pays.”Au moment où nous parlons, le nombre de morts à Dar (es Salaam) est d’environ 350 et il y en a plus de 200 à Mwanza (nord). Si l’on ajoute les chiffres des autres endroits dans le pays, on arrive à un total d’environ 700 morts”, a déclaré à l’AFP John Kitoka, porte-parole du parti d’opposition Chadema qui avait été exclu des élections.”Il n’y a eu aucun usage excessif de la force”, a répondu le ministre tanzanien des Affaires étrangères Mahmoud Thabit Kombo sur la chaîne Al-Jazeera, faisant état de “poches de violence” dans le pays de 68 millions d’habitants.”Je n’ai pas vu ces 700 morts”, a-t-il poursuivi. “Nous n’avons encore aucun chiffre pour aucune victime dans le pays.”- Internet coupé -Le bilan de l’opposition a été qualifié de “plutôt crédible” par une source diplomatique, qui a fait état de “centaines de morts”. Une source sécuritaire interrogée par l’AFP a reçu des informations similaires.”Les forces de sécurité sont dans les hôpitaux. Elles essaient de contrôler le narratif” sur le nombre de victimes pour ne pas mettre en difficulté le gouvernement, a indiqué un chercheur d’Amnesty International, interrogé par l’AFP.Plusieurs hôpitaux et centres de santé ont refusé de s’exprimer auprès de l’AFP. L’internet reste largement bloqué, ce qui complique le travail de récolte des données.”Quand la situation s’apaisera, l’internet reviendra”, a assuré Hamisi Mbeto, un porte-parole du parti au pouvoir à Zanzibar (est), lors d’une conférence de presse. “Si vous laissez l’accès à internet, les gens diffusent des rumeurs et le chaos.” Malgré un confinement décrété à Dar es Salaam, des centaines de personnes ont marché vendredi dans les rues de la ville, ont indiqué à l’AFP John Kitoka et la source sécuritaire.La cible de leur courroux est la cheffe de l’État Samia Suluhu Hassan, promue à la tête de la Tanzanie à la mort de son prédécesseur John Magufuli en 2021, qui aspire cette fois à être élue.- “Jamais d’élection crédible” -Saluée dans un premier temps pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de mener une répression sévère contre ses critiques, notamment en amont du scrutin.Les sites d’information locaux n’ont pas été mis à jour depuis mercredi et Mme Hassan n’a fait aucun commentaire sur les troubles.Les Etats-Unis ont appelé leurs ressortissants à reconsidérer leurs projets de voyage dans le pays.Le décompte des votes est toujours en cours, avec des mises à jour régulièrement annoncées sur la télévision nationale qui ne mentionne pas les troubles mais montre, sans surprise, un raz-de-marée du parti au pouvoir CCM.”Il n’y a jamais eu d’élection crédible depuis 1995″, a regretté, en référence aux premières élections multipartites en Tanzanie, un homme de 70 ans à un rassemblement de l’opposition à Zanzibar, île touristique où le CCM a été déclaré vainqueur des élections locales jeudi soir.Aucune des personnes interrogées n’a osé donner son nom.
Serbie: un an après la tragédie de la gare, des milliers de personnes convergent vers Novi Sad
A la veille de l’anniversaire de l’accident mortel de la gare de Novi Sad, des milliers de Serbes convergeaient vendredi en début de soirée vers cette ville du nord du pays, où des dizaines de milliers de manifestants sont attendus samedi.Sifflets autour du cou, drapeaux en main, des milliers d’habitants sont venus les accueillir, débordant …
“Combattre le feu par le feu”: la Californie tentée par la guerre du redécoupage électoral
En plein Los Angeles, une équipe de démarcheurs frappe inlassablement aux portes pour convaincre les habitants d’autoriser la Californie à redécouper sa carte électorale, afin de favoriser la gauche et résister à Donald Trump. Les prospectus qu’ils distribuent sonnent l’alarme: le président américain “essaie de voler les élections de 2026 avant que nous puissions voter”, avertissent-ils, …
Novi Sad, un an après: les 365 jours qui ont bouleversé la Serbie
Depuis un an, la Serbie est secouée par des manifestations comme le pays n’en avait pas vues depuis des décennies. Etudiants en tête, des dizaines, parfois des centaines de milliers de personnes réclament Etat de droit, justice et fin de la corruption. Voilà le récit de l’année qui a mis la jeunesse dans la rue.Novi …
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Nucléaire: Trump répète vouloir mener des essais, sans clarifier ses intentions exactes
Donald Trump a réitéré vendredi son intention de reprendre les essais d’armes nucléaires, sans toutefois lever l’ambiguïté sur ce qu’il entendait exactement par cette annonce qui a suscité inquiétude et protestations dans le monde entier. Quand un journaliste de l’AFP lui a demandé s’il parlait de procéder à une explosion nucléaire souterraine, ce que les Etats-Unis …
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Trump se dit prêt à financer l’aide alimentaire américaine, menacée par la paralysie budgétaire
Donald Trump s’est dit prêt vendredi à financer le principal programme public d’aide alimentaire aux Etats-Unis, à quelques heures de sa suspension provoquée par une paralysie budgétaire qui dure depuis un mois, sans issue en vue.Après plus de quatre semaines de “shutdown” et la mise au chômage technique de centaines de milliers de fonctionnaires, des perturbations dans le trafic aérien ou encore la fermeture de parcs nationaux, les effets du blocage doivent s’étendre aux 42 millions d’Américains qui dépendent du programme Snap, que l’Etat fédéral doit arrêter de financer dans la nuit de vendredi à samedi.Après qu’un juge fédéral, saisi par des associations, a ordonné vendredi au gouvernement d’utiliser des fonds d’urgence pour financer Snap, Donald Trump s’est dit ouvert à une telle solution.”Je ne veux pas que les Américains aient faim (…) Si le tribunal nous donne les directives juridiques appropriées, ce sera MON HONNEUR de fournir le financement” du programme Snap, a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.”Vous allez avoir de vrais gens, de vraies familles — vous allez avoir des enfants — qui souffriront de la faim dès ce week-end”, avait auparavant lancé de son côté le ténor républicain Mike Johnson, en accusant l’opposition démocrate de “continuer leurs jeux politiciens à Washington”.La ministre de l’Agriculture de Donald Trump, Brooke Rollins, avait affirmé que le programme SNAP serait à court de fonds après un mois de “shutdown”.- “Consternée” -Face au potentiel tarissement de l’aide alimentaire, certains Américains organisent déjà une chaîne de solidarité.”Je suis tout simplement consternée par la manière dont notre pays traite les familles et les enfants”, a déclaré à l’AFP Kerry Chausmer, une habitante de la proche banlieue de Washington qui va aider deux familles à payer leurs courses en l’absence d’aide.Samedi les nouveaux coûts d’assurance santé seront connus pour les plus de 24 millions d’Américains dont la couverture passe par le programme fédéral “Obamacare”.Et avec l’expiration attendue à la fin de l’année de subventions publiques pour ce programme, les coûts risquent d’exploser, selon le cercle de réflexion KFF.La question des subventions pour “Obamacare” est au coeur de la confrontation au Congrès entre républicains et démocrates, qui ne parviennent pas à s’entendre sur un nouveau budget.Le parti de Donald Trump propose de prolonger le budget actuel, avec les mêmes niveaux de dépenses, tandis que l’opposition réclame une prolongation de ces subventions.Même si les républicains sont majoritaires au Sénat, plusieurs voix démocrates sont nécessaires pour mettre fin au “shutdown” et adopter un budget.- Turbulences -La plupart des sondages indiquent jusque-là que les Américains pointent principalement du doigt le parti présidentiel. Selon une enquête d’opinion pour ABC et le Washington Post publiée jeudi, 45% des interrogés attribuent la responsabilité du “shutdown” en premier lieu à Donald Trump et aux républicains au Congrès, contre 33% aux élus démocrates.Alors que la solde des militaires avait pu être versée en octobre après une décision de Donald Trump, il n’est pas certain qu’une telle mesure soit possible pour novembre. Et les plus d’1,3 million d’Américains sous les drapeaux pourraient se joindre aux 1,4 million de fonctionnaires dont la paie est déjà gelée depuis un mois.Parallèlement, les perturbations continuent dans le trafic aérien en raison de pénuries de contrôleurs aériens, certains choisissant de se faire porter pâle plutôt que de travailler sans salaire.L’aéroport JFK à New York, l’un des plus importants du pays, a ainsi dû cesser tout départ et toute arrivée pendant une heure et demie vendredi.Côté démocrate comme républicain, certains espèrent qu’une issue à la crise pourrait venir d’une intervention de Donald Trump, intervenu en faveur des militaires et désormais des bénéficiaires de Snap, mais resté à la marge des débats sur la paralysie budgétaire.Vendredi, il a réitéré sa promesse de négocier avec les démocrates sur leurs revendications, mais seulement après la levée du “shutdown”.”On va se voir très rapidement, mais ils doivent rouvrir le pays”, a assuré le républicain à son arrivée en Floride où il passera le week-end dans sa luxueuse résidence Mar-a-Lago.”C’est de leur faute, tout est de leur faute”, a ajouté Donald Trump.
L’Assemblée rejette la taxe Zucman, Lecornu lâche du lest sur les retraites et minimas sociaux
L’Assemblée nationale a rejeté vendredi l’emblématique taxe Zucman, au grand dam de la gauche, à laquelle Sébastien Lecornu a tenté de donner des gages en renonçant au gel des minimas sociaux et des pensions de retraite.Le Premier ministre parviendra-t-il à échapper à la censure du PS, qui a déjà décroché la suspension de la réforme des retraites, votée vendredi soir en commission ? Un consensus finira-t-il par émerger sur le budget dans une Assemblée plus que jamais fragmentée, alors que M. Lecornu a renoncé à l’utilisation du 49.3 ?Épinglé pour “l’intransigeance” de son camp vendredi lors de discussions sur la fiscalité tendues et encalminées, M. Lecornu a appelé à un “changement de méthode” et demandé à ses ministres de réunir les représentants des groupes politiques pour tenter de trouver un terrain d’atterrissage, loin du théâtre de l’hémicycle. Ce sera sans les Insoumis, qui refusent de participer à la “comédie du gouvernement”, selon leur cheffe Mathilde Panot.Présent toute l’après-midi sur les bancs du palais Bourbon, le Premier ministre a réfuté l’existence d’un “impôt miracle pour rétablir la justice fiscale”, alors que la taxe Zucman, qui a cristallisé les débats ces derniers jours, venait d’être repoussée.La mesure, visant à instaurer un impôt minimum de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, et inspirée des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, a été rejetée par 228 députés contre 172. Les députés ont également rejeté une version de compromis de cette taxe, proposée par les socialistes.S’appuyant sur un avis du Conseil d’Etat, le chef du gouvernement a prédit que la mesure serait de toutes façons censurée par le Conseil constitutionnel.A la recherche d’une voie de passage et face à la colère de la gauche, il s’est dit prêt à renoncer au gel des pensions de retraite et des minimas sociaux, fortement contestés, et dont la suppression était dans le même temps votée en commission des Affaires sociales. Le gouvernement comptait faire jusqu’à 3,6 milliards d’économies sur ces sujets, et pourrait compenser cela, au moins en partie, par une hausse de la CSG sur le patrimoine, déjà votée à l’initiative de la gauche en commission dans le budget de la Sécu.- Le PS maintient l’étreinte -Des initiatives saluées par le PS d’Olivier Faure, qui a toutefois maintenu la pression en enjoignant M. Lecornu à “encore rechercher le compromis” sous peine de devoir “repartir aux élections”. A ce stade, “il n’y a pas de possibilité de voter ce budget”, a-t-il lancé.Plus que jamais, ces débats budgétaires tournent au pas de deux entre le PS et M. Lecornu, qui a convié vendredi midi MM. Faure et Vallaud à déjeuner à Matignon. Mais le Premier ministre est confronté à une équation globale quasi insoluble, s’il veut que son propre socle puisse se retrouver dans une copie budgétaire hétéroclite.Illustration: une alliance baroque de députés PS, RN et MoDem a approuvé dans la soirée une modification de l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI) qui intègre les actifs financiers dans l’assiette de l’impôt, et en exclut la résidence unique ou principale, comme le souhaite de longue date le RN. Si le PS s’est réjoui d’un rétablissement de l’ISF, LFI a au contraire jugé que l’IFI était “affaibli”. Le RN a salué le vote d’un impôt “inspiré” de son programme.Plus tôt dans la journée, le patron des députés LR Wauquiez avait aussi obtenu l’adoption d’une version édulcorée de la taxe sur les holdings, à l’initiative de son groupe. Au point de la “vider de sa substance” selon plusieurs députés de gauche.- Réforme des retraites suspendue en commission -Dans l’ombre de l’hémicycle, la commission des Affaires sociales examinait de son côté le budget de la Sécu, et la suspension de la réforme des retraites, intégrée dans le texte par le gouvernement dans sa recherche d’un accord de non-censure avec le PS.Paradoxalement, la question a divisé les partisans et les opposants à la réforme de 2023, qui porte progressivement l’âge de départ à 64 ans.Dans le camp des opposants à la réforme, les socialistes ont voté pour l’article, tout comme le RN. Mais les Insoumis ont voté contre la suspension, qu’ils considèrent comme une façon d’entériner indirectement le passage un jour à 64 ans.Les Ecologistes se sont abstenus, exigeant comme d’autres oppositions l’intégration des carrières longues au dispositif et des pistes de financement différentes ne reposant pas sur les assurés. Sandrine Runel (PS) a assuré que le gouvernement s’était engagé à amender le texte dans l’hémicycle pour intégrer notamment les carrières longues.Le camp gouvernemental s’est aussi divisé: LR et Horizons plaidant pour maintenir la réforme, et les députés Renaissance s’abstenant pour ne pas mettre en péril la suite des débats budgétaires.Les députés ont finalement rejeté l’ensemble du projet de budget de la Sécu, qui arrivera dans l’hémicycle mardi, dans sa version initiale déposée par le gouvernement.sac-bpa-cma-sl/jmt/gvy







