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Portugal: deuil national après le déraillement meurtrier d’un funiculaire à Lisbonne

Le Portugal observe jeudi une journée de deuil national au lendemain du déraillement d’un funiculaire emblématique de Lisbonne qui a fait au moins 15 morts et 18 blessés dans un des quartiers ultra touristiques de Lisbonne.La justice a annoncé l’ouverture d’une enquête après que le wagon du célèbre funiculaire de la Gloria, reliant la place du Rossio aux quartiers du Bairro Alto et du Principe Real, se soit renversé. Les causes ne sont pas encore connues.Des images sur les réseaux sociaux montrent le funiculaire totalement disloqué apparaître, contre un mur et dans un nuage de fumée, après n’avoir apparemment pas pris le virage en bas de la rue qu’il empruntait.Quelques mètres plus bas, un autre funiculaire est à l’arrêt. Des badauds regardent sidérés l’accident qui vient d’avoir lieu.Toutes les victimes ont été dégagées des gravats du déraillement survenu peu après 18H00 locales (17H00 GMT), a indiqué à la presse en début de soirée Tiago Augusto, responsable du service d’urgences médicales, précisant que des étrangers figuraient parmi les victimes, sans être en mesure de préciser leur nationalité.L’ascenseur, d’une capacité d’une quarantaine de passagers (dont la moitié debout), est un moyen de transport très apprécié des nombreux touristes qui visitent la capitale portugaise.C’est “une tragédie qui ne s’était jamais produite dans notre ville”, a réagi le maire de Lisbonne, Carlos Moedas.- Sous-traitance de l’entretien -Un important rassemblement de pompiers, police et services d’urgences médicales a été déployé toute la soirée au milieu de la rue très pentue où se trouvait le wagon, tombé sur le flanc et très endommagé, ont constaté des journalistes de l’AFP.”Nous sommes un peu soulagés”, a témoigné à l’AFP Antonio Javier, un touriste espagnol de 44 ans qui avait finalement renoncé à prendre l’ascenseur avec sa femme et ses deux enfants, car la file d’attente était trop longue.D’après le site des Monuments nationaux, ce funiculaire a été construit par l’ingénieur franco-portugais Raoul Mesnier du Ponsard, et inauguré en 1885. Il a été électrifié à partir de 1915.Un témoin de l’accident a déclaré à la chaîne SIC avoir vu le funiculaire descendre “à toute vitesse” sur la pente abrupte où il circule quotidiennement, avant de heurter un immeuble: “Il a percuté un bâtiment avec une force brutale et s’est effondré comme une boîte en carton, il n’avait aucun frein”, a raconté cette femme.Comme le détermine la loi “dans ce type de situations”, “le ministère public va ouvrir une enquête” autour des circonstances de l’accident, a indiqué le parquet général à l’agence Lusa.La société qui gère les transports de la capitale portugaise, la Carris, a immédiatement réagi en assurant que “tous les protocoles d’entretien” avaient été effectués, “notamment la maintenance générale, réalisée tous les quatre ans et effectuée en 2022, la maintenance intermédiaire, réalisée tous les deux ans, la dernière ayant été réalisée en 2024″.Sur les lieux du drame, le président du conseil d’administration de Carris, Pedro Bogas, a reconnu que l’entretien de ces véhicules était assuré par un prestataire externe depuis 14 ans sans fournir davantage d’explications.”Des programmes de maintenance mensuelle, hebdomadaire et d’inspection quotidienne ont été scrupuleusement respectés”, a aussi assuré la société, précisant avoir ouvert une enquête conjointement avec les autorités pour déterminer les causes du drame.Sur le site de la société, l’annonce d’une opération d’entretien reste toujours visible, prévue du 4 au 7 mai 2025, période durant laquelle le funiculaire a dû être immobilisé.La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a elle aussi présenté ses condoléances aux familles des victimes, en portugais, sur le réseau social X, assurant avoir appris “avec tristesse” l’accident.

Portugal: deuil national après le déraillement meurtrier d’un funiculaire à Lisbonne

Le Portugal observe jeudi une journée de deuil national au lendemain du déraillement d’un funiculaire emblématique de Lisbonne qui a fait au moins 15 morts et 18 blessés dans un des quartiers ultra touristiques de Lisbonne.La justice a annoncé l’ouverture d’une enquête après que le wagon du célèbre funiculaire de la Gloria, reliant la place du Rossio aux quartiers du Bairro Alto et du Principe Real, se soit renversé. Les causes ne sont pas encore connues.Des images sur les réseaux sociaux montrent le funiculaire totalement disloqué apparaître, contre un mur et dans un nuage de fumée, après n’avoir apparemment pas pris le virage en bas de la rue qu’il empruntait.Quelques mètres plus bas, un autre funiculaire est à l’arrêt. Des badauds regardent sidérés l’accident qui vient d’avoir lieu.Toutes les victimes ont été dégagées des gravats du déraillement survenu peu après 18H00 locales (17H00 GMT), a indiqué à la presse en début de soirée Tiago Augusto, responsable du service d’urgences médicales, précisant que des étrangers figuraient parmi les victimes, sans être en mesure de préciser leur nationalité.L’ascenseur, d’une capacité d’une quarantaine de passagers (dont la moitié debout), est un moyen de transport très apprécié des nombreux touristes qui visitent la capitale portugaise.C’est “une tragédie qui ne s’était jamais produite dans notre ville”, a réagi le maire de Lisbonne, Carlos Moedas.- Sous-traitance de l’entretien -Un important rassemblement de pompiers, police et services d’urgences médicales a été déployé toute la soirée au milieu de la rue très pentue où se trouvait le wagon, tombé sur le flanc et très endommagé, ont constaté des journalistes de l’AFP.”Nous sommes un peu soulagés”, a témoigné à l’AFP Antonio Javier, un touriste espagnol de 44 ans qui avait finalement renoncé à prendre l’ascenseur avec sa femme et ses deux enfants, car la file d’attente était trop longue.D’après le site des Monuments nationaux, ce funiculaire a été construit par l’ingénieur franco-portugais Raoul Mesnier du Ponsard, et inauguré en 1885. Il a été électrifié à partir de 1915.Un témoin de l’accident a déclaré à la chaîne SIC avoir vu le funiculaire descendre “à toute vitesse” sur la pente abrupte où il circule quotidiennement, avant de heurter un immeuble: “Il a percuté un bâtiment avec une force brutale et s’est effondré comme une boîte en carton, il n’avait aucun frein”, a raconté cette femme.Comme le détermine la loi “dans ce type de situations”, “le ministère public va ouvrir une enquête” autour des circonstances de l’accident, a indiqué le parquet général à l’agence Lusa.La société qui gère les transports de la capitale portugaise, la Carris, a immédiatement réagi en assurant que “tous les protocoles d’entretien” avaient été effectués, “notamment la maintenance générale, réalisée tous les quatre ans et effectuée en 2022, la maintenance intermédiaire, réalisée tous les deux ans, la dernière ayant été réalisée en 2024″.Sur les lieux du drame, le président du conseil d’administration de Carris, Pedro Bogas, a reconnu que l’entretien de ces véhicules était assuré par un prestataire externe depuis 14 ans sans fournir davantage d’explications.”Des programmes de maintenance mensuelle, hebdomadaire et d’inspection quotidienne ont été scrupuleusement respectés”, a aussi assuré la société, précisant avoir ouvert une enquête conjointement avec les autorités pour déterminer les causes du drame.Sur le site de la société, l’annonce d’une opération d’entretien reste toujours visible, prévue du 4 au 7 mai 2025, période durant laquelle le funiculaire a dû être immobilisé.La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a elle aussi présenté ses condoléances aux familles des victimes, en portugais, sur le réseau social X, assurant avoir appris “avec tristesse” l’accident.

L’université Harvard remporte une victoire judiciaire face à Trump

Une juge a ordonné mercredi l’annulation du gel des financements par l’administration Trump à Harvard, une victoire pour l’institution devenue le symbole de la croisade du président contre une partie des universités américaines.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier dernier, Donald Trump accuse la doyenne des universités américaines de servir de vivier à l’idéologie “woke”, un terme souvent détourné par les conservateurs pour qualifier de manière péjorative des idées progressistes en faveur des femmes et des minorités.Grand soutien d’Israël, le président accuse également Harvard de ne pas avoir protégé suffisamment ses étudiants juifs ou israéliens lors de manifestations sur le campus pour un cessez-le-feu à Gaza.En représailles, le gouvernement a retiré à Harvard un peu plus de 2,6 milliards de dollars en subventions, et a révoqué sa certification SEVIS, par laquelle les étudiants étrangers sont autorisés à étudier aux Etats-Unis.- “Attaque ciblée et idéologique” -Saisie par l’université, une juge de Boston “annule et écarte” les décisions de gel prises par l’administration, constitutifs d’une “violation du premier amendement” de la Constitution, selon le texte de son ordonnance.Elle note que “l’antisémitisme, comme d’autres formes de discrimination ou de préjugé, est intolérable. Et il est clair, de l’aveu même de Harvard, que l’université a été en proie à l’antisémitisme ces dernières années et aurait pu (et dû) mieux traiter ce problème”.Mais en “réalité, il existe peu de lien entre les domaines de recherches affectés par les gels de subventions et l’antisémitisme”.Elle accuse l’administration d’avoir “utilisé l’antisémitisme comme écran de fumée pour mener une attaque ciblée et idéologiquement motivée contre les universités les plus prestigieuses du pays”.Le président de Harvard, Alan Garber, a souligné que cette décision validait les “arguments en faveur de la liberté académique de l’université”.”Cette juge militante nommée par Obama allait forcément statuer en faveur de Harvard”, a réagi Liz Huston, attachée de presse de la Maison Blanche.Elle a ajouté que la Maison Blanche allait “immédiatement faire appel de cette décision scandaleuse”.Selon Ray Brescia, professeur à la Albany Law School, Donald Trump “pourrait revenir à la table des négociations” afin de conclure un accord financier à l’amiable avec l’université.”Des gens règlent souvent leurs désaccords à l’amiable pour diverses raisons, même s’ils pensent avoir complètement raison”, a-t-il expliqué à l’AFP.- “Sécurité nationale” -La bataille judiciaire entre l’université, l’une des plus prestigieuses au monde établie près de Boston, dans le Massachusetts (nord-est), sert aussi de test pour d’autres institutions d’enseignement supérieur dans la ligne de mire du gouvernement Trump.Au moment où s’ouvrait une première audience à Boston, Donald Trump avait accusé la juge d’être une opposante notoire et Harvard “d’être antisémite, antichrétienne et anti-Amérique”.L’université affirme de son côté avoir pris des mesures pour s’assurer que les étudiants et le personnel juifs ou israéliens ne se sentent ni exclus, ni intimidés sur le campus, tout en soutenant que des mesures du gouvernement fédéral “menaçaient” la liberté d’expression.En sus du gel des subventions, le secrétaire d’Etat Marco Rubio a annoncé fin juillet l’ouverture d’une enquête pour savoir si Harvard se conformait à “toutes les réglementations” en matière d’échanges avec des universités étrangères. “Le peuple américain est en droit d’attendre de ses universités qu’elles veillent à la sécurité nationale, qu’elles respectent la loi et qu’elles offrent un environnement sûr à tous les étudiants”, a affirmé le chef de la diplomatie dans un communiqué.

En Angleterre, les drapeaux nationaux foisonnent, portés par un vent anti-immigration

Déployés sur des ponts d’autoroutes ou des lampadaires, les drapeaux anglais et britanniques se sont multipliés ces dernières semaines dans toute l’Angleterre, une démonstration de patriotisme largement alimentée par l’extrême droite et liée à un mouvement de protestation anti-immigration.Ces drapeaux, qui flottent généralement à l’occasion des couronnements ou lors d’événements sportifs, ont été installés le long des routes, dans les villes et villages. Des ronds-points ont été repeints en rouge et blanc, les couleurs de la croix de Saint-Georges, drapeau de l’Angleterre. L’Union Jack -celui du Royaume-Uni- s’affiche aussi régulièrement.”Nous ne nous attendions pas à ce que cela devienne aussi important”, déclare à l’AFP Carla Kennedy, qui fait partie des “Worcester Patriots”, un groupe qui a disposé des centaines de drapeaux anglais dans la ville de Worcester (ouest).Pour cette femme de 42 ans, le mouvement est étroitement lié à un sentiment anti-immigration croissant dans le pays.”Les Britanniques commencent à s’exprimer maintenant, ils en ont assez, nous sommes contre l’immigration illégale et ce mouvement en est la manifestation”, dit-elle.”Ce n’est absolument pas du racisme. Nous sommes fiers d’être Anglais et Britanniques”, défend-elle.”Nous devrions avoir le droit de hisser notre drapeau. Nous ne devrions pas nous inquiéter de savoir si cela va offenser quelqu’un, car c’est notre pays”, ajoute-t-elle.Mais les associations antiracistes accusent le principal groupe organisateur de ce mouvement, appelé “Operation Raise the Colours” (“Hisser les couleurs”), d’alimenter les divisions.Un proche de l’activiste d’extrême droite Tommy Robinson, Andy Saxon -de son vrai nom Andrew Currien- se présente comme le cofondateur de ce mouvement qui a, assure-t-il, accroché un million de drapeaux, un chiffre qui ne peut être vérifié.”Il n’y a rien de mal à hisser l’Union Jack ou la croix de Saint-Georges. Mais le fait que cette vague d’activisme soit en grande partie organisée par des racistes et extrémistes notoires soulève des questions sur les motivations qui l’animent”, dénonce l’ONG “Hope not Hate”.- “Mécontentement et frustration” -Tommy Robinson lui-même promeut sur les réseaux sociaux ces pavoisements dans lesquels il voit un “spectacle magnifique”.Paul Golding, le dirigeant du groupe d’extrême droite Britain First, a annoncé avoir donné des drapeaux pour cette opération.Le Royaume-Uni, où le parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage a engrangé d’importants gains lors des dernières élections locales et fait la course en tête dans les sondages d’opinion, connaît régulièrement depuis le mois de juillet des manifestations ciblant des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile. Les personnes présentes y brandissent souvent des drapeaux anglais.”Longtemps, le drapeau anglais a été associé à l’extrême droite”, souligne Michael Kenny, professeur de politique publique à l’université de Cambridge.Dans les années 1990 toutefois, il est devenu un moyen plus “banal” d’afficher son soutien aux équipes sportives anglaises et d’exprimer une forme de fierté culturelle, note-t-il.Dans le phénomène actuel, c’est une “manière pour les gens de montrer leur mécontentement et leur frustration (…) principalement au sujet de la politique gouvernementale sur l’immigration et l’hébergement des demandeurs d’asile”.L’été précédent avait été marqué par des émeutes anti-immigration, où ces hôtels avaient déjà été visés.Le Premier ministre travailliste Keir Starmer a quant à lui souligné que les drapeaux britannique et anglais étaient un motif de “fierté”. Il a toutefois indiqué lors d’une interview à la BBC que l’utilisation du drapeau “dans le seul but de diviser” était une manière de “le dévaluer”.Les drapeaux nationaux ont commencé à apparaître en nombre en août à Birmingham (centre). Ils se sont répandus plus largement quand les autorités locales ont été accusées d’avoir ordonné leur retrait tout en autorisant le maintien de drapeaux palestiniens, ce qu’a démenti le conseil municipal de Birmingham.Un phénomène similaire s’est répandu à Dublin, où des drapeaux irlandais ont été hissés sur des lampadaires de quartiers à forte population immigrée. La municipalité a indiqué envisager de les retirer, un tel déploiement étant interdit sans autorisation préalable.

Rubio promet d’intensifier les frappes contre les cartels, loue la coopération avec le Mexique

Le secrétaire d’État Marco Rubio a promis mercredi que les États-Unis intensifieraient leurs frappes contre les cartels de narcotrafiquants, après avoir détruit un bateau suspecté de transporter de la drogue au large du Venezuela, tout en assurant au Mexique le respect de sa souveraineté.M. Rubio s’est longuement entretenu avec la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, qui a toujours veillé à se montrer conciliante avec les Etats-Unis mais a rejeté comme une ligne rouge toute “intervention” militaire américaine dans son pays après le déploiement de sept bâtiments de guerre dans les Caraïbes.Les deux pays “réaffirment leur coopération en matière de sécurité, qui repose sur les principes de réciprocité, de respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, de responsabilité partagée et différenciée, ainsi que de confiance mutuelle”, indique un communiqué commun diffusé après la rencontre au Palais national.Les Etats-Unis et le Mexique ont atteint un “niveau de coopération historique”, s’est ensuite félicité M. Rubio lors d’une conférence de presse. “C’est la coopération en matière de sécurité la plus étroite que nous ayons jamais eue, peut-être avec n’importe quel pays”, a ajouté M. Rubio.Le gouvernement Trump présente la lutte contre le trafic de drogue comme l’une de ses grandes priorités.Plusieurs cartels mexicains, salvadoriens ou vénézuéliens ont été déclarés “organisations terroristes” par Washington qui a mené mardi une “frappe ciblée” dans la mer des Caraïbes tuant “11 narcoterroristes”, selon M. Trump, membres supposés du cartel vénézuélien du Tren de Aragua “transportant des stupéfiants à destination des Etats-Unis”.Ces détails n’ont pas pu être vérifiés de manière indépendante par l’AFP.Une escalade spectaculaire depuis la signature par le président américain d’un décret autorisant l’utilisation de l’armée contre les cartels de la drogue.Le président Donald Trump “l’a fait exploser et ça se reproduira. C’est peut-être même en train de se produire en ce moment même”, a prévenu M. Rubio.”Si vous êtes sur un bateau rempli de cocaïne, ou de fentanyl peu importe, en route vers les États-Unis, vous êtes une menace immédiate pour les États-Unis”, a-t-il dit. “Nous n’allons plus rester assis à regarder ces gens naviguer dans les Caraïbes comme sur un bateau de croisière”.- Maduro dans le viseur -Menacé de lourdes surtaxes douanières, le Mexique coopère notamment dans la gestion des flux migratoires, renforçant notamment la surveillance de ses zones frontalières, porte d’entrée pour les migrants venant d’Amérique centrale en direction des États-Unis.Peu avant sa réunion avec M. Rubio, la présidente mexicaine avait cependant prévenu ne pas accepter de “subordination” et avait réfuté que le Mexique soit contrôlé par les cartels, comme l’a insinué le président américain Donald Trump vendredi dans une interview.La première frappe américaine contre le narcotrafic a visé un bateau qui serait parti du Venezuela. Washington, qui ne reconnaît pas la légitimité du président vénézuélien Nicolas Maduro, soutenant l’opposition qui affirme avoir remporté l’élection présidentielle de 2024, l’accuse de diriger un réseau de narcotrafic.Un porte-parole de M. Maduro, Alfred Nazareth, a indiqué sur X que Rubio “continue de mentir”, affirmant que la vidéo dévoilée par Donald Trump montrant le bateau frappé par un tir aérien, avait été générée par l’intelligence artificielle.L’AFP n’a trouvé aucune preuve que la vidéo ait été créée par l’intelligence artificielle.Après le Mexique, M. Rubio est arrivé mercredi soir en Equateur, où il doit rencontrer le dirigeant Daniel Noboa, allié de Donald Trump. Il sera de nouveau question de lutte contre les cartels, le petit pays d’Amérique du sud étant devenu ces dernières années, via ses ports sur le Pacifique, un haut lieu d’expédition de cocaïne vers l’Europe et les Etats-Unis, où la criminalité a atteint des taux inédits. 

Guyana: le président sortant Irfaan Ali réélu pour gérer la manne pétrolière

Le chef d’Etat du Guyana, Irfaan Ali, a annoncé mercredi à l’AFP avoir remporté la présidentielle de ce petit pays d’Amérique du sud qui dispose des plus grandes réserves de pétrole par habitant de la planète. Le dirigeant de centre-gauche, 45 ans, a fait la promesse de sortir le pays de 850.000 habitats de la pauvreté grâce à la manne pétrolière. Il devra aussi gérer l’épineux dossier de l’Essequibo, la région au riche sous-sol que réclame son voisin géant le Venezuela.”Les chiffres sont clairs. Le PPP/Civic (son parti, centre gauche) a remporté une victoire écrasante. Nous avons une grande majorité et nous sommes prêts à faire avancer le pays”, a-t-il dit dans une brève déclaration par téléphone.La Commission électorale (Gecom) n’a pas encore publié de résultats de l’élection de lundi et doit procéder des comptages jeudi à partir de 8H00 (12H00 GMT).Selon les observateurs internationaux, tant du Carter Center que de l’Union européenne, les élections ont été pluralistes sans “irrégularité significatives” le jour de vote mais avec un “avantage indu” pour M. Ali qui a “faussé le terrain de jeu” pendant la campagne en procédant notamment à de nombreuses inaugurations.”En raison de sa nouvelle richesse (…) le monde a les yeux tournés vers le Guyana (…). Le Guyana sera bientôt un pays riche, et la question est de savoir s’il sera un pays riche peuplé de pauvres ou s’il sera un pays riche fondé sur une démocratie qui n’exclut pas les gens du système”, a souligné mercredi Jason Carter, chef de la mission d’observation du Carter Center.Les rentrées pétrolières ont permis de quadrupler en cinq ans le budget de l’Etat (6,7 milliards de dollars en 2025) avec la plus forte croissance économique d’Amérique latine (43,6% en 2024). Celle-ci devrait dépasser les deux chiffres en 2025. Le Guyana, qui a commencé l’exploitation pétrolière en 2019, espère faire passer sa production de 650.000 barils par jour à plus d’un million en 2030.- Coût de la vie -M. Ali, qui a fait campagne sur ses réalisations, a assuré qu’il y avait “plus à faire”, promettant une politique d’investissement dans les infrastructures mais aussi des hausses de salaires et de retraites ainsi qu’une réduction du prix de l’électricité. Opposition et société civile ont elles déploré un coût de la vie qui a explosé. “Nous avons une richesse qui entre dans ce pays comme jamais auparavant : les gens sont toujours pauvres”, avait critiqué l’opposante Amanzia Walton-Desir, candidate à la présidentielle, accusant aussi le pouvoir de “corruption”. La veille de l’élection, le Guyana avait dénoncé des coups de feu tirés sur un de ses bateaux depuis la rive vénézuélienne de la rivière Cuyuni, qui constitue une des frontières entre les deux pays. Caracas a accusé son voisin de vouloir “créer un front de guerre” alors que les Etats-Unis ont déployé des navires de guerre dans les Caraïbes et affirmé avoir frappé un bateau suspecté de transporter de la drogue au large du Venezuela. M. Ali soutient le déploiement américain.L’élection à un tour couronne comme président la tête de liste du parti –en l’occurrence le Parti populaire Progressiste/Civic– qui a recueilli le plus de voix. Il faudra attendre une annonce de Gecom pour connaitre la composition exacte du Parlement, qui pourrait conduire à une coalition d’opposition.Selon certains médias locaux, le populiste Azruddin Mohamed, parfois surnommé le “Trump Guyanien” pourrait avoir créé a surprise. Le milliardaire, qui fait l’objet de sanctions américaines pour évasion fiscale, et son parti WIN (Gagner/Nous investissons dans la nation) arriveraient deuxième du scrutin. Ils bouleverseraient ainsi le vote traditionnellement bi-partite du pays qui suivait des lignes ethniques indo-guyaniennes pour le parti de M. Ali, et afro-guyaniennes pour l’opposant Aubrey Norton (APNU, Partenariat pour une nouvelle unité, gauche), le grand perdant du scrutin.