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Laszlo Krasznahorkai, le “maître hongrois de l’apocalypse”

Le romancier hongrois Laszlo Krasznahorkai, lauréat jeudi à 71 ans du Nobel de littérature, est décrit comme “un écrivain hypnotique”, au style exigeant et à l’oeuvre mélancolique voire apocalyptique.”Il vous attire jusqu’à ce que le monde qu’il évoque fasse écho et se répercute en vous, jusqu’à ce que ce soit votre propre vision de l’ordre …

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Laszlo Krasznahorkai, le “maître hongrois de l’apocalypse”

Le romancier hongrois Laszlo Krasznahorkai, lauréat jeudi à 71 ans du Nobel de littérature, est décrit comme “un écrivain hypnotique”, au style exigeant et à l’oeuvre mélancolique voire apocalyptique.”Il vous attire jusqu’à ce que le monde qu’il évoque fasse écho et se répercute en vous, jusqu’à ce que ce soit votre propre vision de l’ordre et du chaos”, déclarait à l’AFP en 2016 son traducteur en anglais, le poète George Szirtes.Né le 5 janvier 1954 à Gyula, dans le sud-est de la Hongrie, Laszlo Krasznahorkai est surtout lu en Allemagne, où il a vécu pendant des années, et en Hongrie, où il est considéré par beaucoup comme l’un des plus importants auteurs vivants du pays. Il est le deuxième hongrois à recevoir le Nobel de littérature après Imre Kertesz, lauréat en 2002, et décédé en mars 2016.Difficile et exigeant, son style a été décrit par Krasznahorkai lui-même comme “la réalité examinée jusqu’à la folie”. Son penchant pour les longues phrases et les rares coupures de paragraphe ont également valu à l’écrivain d’être qualifié d'”obsessionnel”. Explorant les thèmes de la dystopie postmoderne et de la mélancolie, son premier roman “Satantango” (1985) l’a fait connaître en Hongrie et reste son œuvre la plus renommée.- “Douloureusement beau” -Elle raconte la vie dans un village en décomposition de la Hongrie de l’ère communiste en 12 chapitres composés chacun d’un seul paragraphe et est qualifiée par M. Szirtes de “lente coulée de lave narrative”. Le livre était destiné aux personnes qui “veulent autre chose que du divertissement… qui ont une préférence pour le douloureusement beau”, a déclaré l’auteur dans une interview.”Satantango” a fait l’objet d’un long métrage – de plus de sept heures – du même nom en 1994 par le réalisateur hongrois Bela Tarr. Ce dernier a également porté à l’écran une adaptation du roman de 1989 de l’écrivain, “La mélancolie de la résistance”, qui se déroule aussi dans un lieu désolé de l’ère communiste, dans son film “Werckmeister Harmonies”, réalisé en 2000. Comparé à l’écrivain irlandais Samuel Beckett comme au Russe Fiodor Dostoïevski, Krasznahorkai avait été qualifié de “maître hongrois contemporain de l’apocalypse, qui inspire la comparaison avec Gogol et Melville”, par la critique américainne Susan Sontag.Son roman “Guerre et guerre” (1999) a été décrit par le critique du magazine New Yorker James Wood comme “l’une des expériences les plus profondément troublantes que j’aie jamais vécues en tant que lecteur”. – Kafka et Kyoto -“J’ai eu l’impression de m’être approché aussi près que la littérature pouvait le faire de l’habitation d’une autre personne”, a écrit Wood.Après la chute du communisme, Krasznahorkai a vécu dans une multitude de pays, dont la France, les États-Unis, la Chine et le Japon, observant de manière critique l’évolution politique de la Hongrie.”Il n’y a plus d’espoir en Hongrie aujourd’hui, et ce n’est pas seulement à cause du régime d’Orban”, a-t-il déclaré plus tôt cette année au journal suédois Svenska Dagbladet en référence au Premier ministre Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010.”Le problème n’est pas seulement politique, mais aussi social,” a-t-il ajouté.En 2015, Krasznahorkai avait remporté le prix britannique Man Booker International pour l’ensemble de sa carrière.Premier auteur hongrois à recevoir ce prix, il a cité l’auteur Franz Kafka, le chanteur Jimi Hendrix et la ville de Kyoto au Japon comme sources d’inspiration. “J’espère qu’avec l’aide de ce prix, je trouverai de nouveaux lecteurs dans le monde anglophone”, avait-il alors dit.Interrogé sur les images apocalyptiques de son œuvre, il a répondu : “Peut-être suis-je un écrivain qui écrit des romans pour des lecteurs qui ont besoin de la beauté de l’enfer”.

Madagascar: un millier de manifestants à Antananarivo, arrestations et tirs de gaz lacrymogène

“Le problème, c’est le système”: au moins un millier de personnes se sont mobilisées jeudi à Antananarivo, à l’appel d’un mouvement né le 25 septembre, pour protester contre le pouvoir en place dans une atmosphère tendue avec des arrestations et tirs de gaz lacrymogènes.Madagascar est le théâtre depuis deux semaines d’un mouvement de protestation né d’un ras-le-bol des coupures incessantes d’eau et d’électricité, qui s’est mué en une contestation plus large, notamment dirigée contre le président Andry Rajoelina, 51 ans.Le mouvement Gen Z, instigateur des manifestations, a également appelé à la grève générale jeudi.- “Dans la galère” -Après avoir renvoyé tout son gouvernement pour tenter d’éteindre la contestation générale ayant gagné cette île très pauvre de l’océan Indien, le président Andry Rajoelina a repris la main en nommant lundi un militaire Premier ministre, le général Ruphin Fortunat Dimbisoa Zafisambo, méconnu du grand public.Les trois premiers ministres du nouveau gouvernement connus depuis mardi sont ceux des Armées, de la Sécurité publique et la Gendarmerie, car le pays “n’a plus besoin de perturbation mais de paix”, a-t-il souligné, braquant le mouvement de contestation.”On vit toujours dans la galère. Le problème, c’est le système. Depuis qu’on a obtenu l’indépendance de la France (en 1960, NDLR), notre vie ne s’est pas améliorée”, clame, parmi les  manifestants Heritiana Rafanomezantsoa, 35 ans.Dans le centre de la capitale, au moins un millier de protestataires, pour certains équipés de masques à gaz et de plongée, se sont réunis à la mi-journée près du lac d’Anosy avant d’être dispersés par un recours immédiat et important au gaz lacrymogène, aux tirs de balles de caoutchouc, ainsi qu’aux charges d’engins blindés, selon une équipe de l’AFP.Le mouvement a semblé s’essouffler ces derniers jours malgré des rassemblements quasi quotidiens dans Antananarivo, comme dans les autres grandes villes du pays. Un cortège de centaines de manifestants a encore été signalé jeudi à Toliara, grande ville du sud du pays.”Il y a un proverbe malgache qui dit +les boeufs qui dorment ensemble ne se réveillent pas en même temps+. On veut que tout le peuple nous rejoigne”, exhorte Heritiana Rafanomezantsoa, responsable de projet.”Le président est égoïste, il fait des promesses mais il ne les réalise pas. Je n’y crois plus”, témoigne Niaina Ramangason, étudiant de 20 ans à l’Ecole polytechnique d’Antananarivo.Andry Rajoelinat a été élu en 2018 et réélu en 2023 lors d’un scrutin boycotté par l’opposition et boudé par plus de la moitié des électeurs inscrits.- “Dérive militaire” -En réaction aux nominations au sein du gouvernement cette semaine, plus de 200 organisations de la société civile malgache ont fait part jeudi de leurs “inquiétudes quant à une dérive militaire dans la gouvernance du pays, plutôt qu’une recherche d’apaisement et d’arrêt des répressions”.Au moins 22 personnes ont été tuées dans les manifestations et une centaine blessées, d’après un bilan le 29 septembre de l’ONU, des “chiffres erronés” d’après le chef de l’Etat jeudi.”Il y a eu des pertes de vies humaines qui se chiffrent à 12, et l’ensemble de ces gens, ce sont des pilleurs, des casseurs”, a-t-il affirmé au micro de la chaîne française Réunion la 1ère.Autre nouveauté, alors que les manifestants arrêtés étaient auparavant libérés sans charge, 28 d’entre eux ont été présentés devant un juge au parquet, selon un communiqué mercredi d’un collectif d’avocats les défendant bénévolement. Cinq d’entre eux ont été placés en détention provisoire dans la prison de Tsiafahy, “enfer carcéral” surpeuplé d’après Amnesty International. Les agents pénitentiaires de la prison d’Antanimora, à Antananarivo, sont en grève et ne reçoivent plus de nouveaux détenus.Il est difficile d’estimer à quel point l’appel à la grève est suivi mais le personnel de plusieurs lycées publics de la capitale a annoncé le suivre.A Madagascar, 80% de la population au moins vit avec moins de 15.000 ariary par jour (2,80 euros), le seuil de pauvreté de la Banque mondiale.

Le Nobel de littérature décerné au Hongrois Laszlo Krasznahorkai, le “maître de l’apocalypse”

Le prix Nobel de littérature 2025 a été décerné jeudi à l’écrivain hongrois Laszlo Krasznahorkai, dont l’oeuvre explore les thèmes de la dystopie et de la mélancolie.L’écrivain, âgé de 71 ans, a été récompensé “pour son œuvre fascinante et visionnaire qui, au milieu d’une terreur apocalyptique, réaffirme le pouvoir de l’art”, a expliqué le jury.Né le 5 janvier 1954 à Gyula, dans le sud-est de la Hongrie, Laszlo Krasznahorkai est surtout lu en Allemagne, où il a vécu pendant des années, et en Hongrie, où il est considéré par beaucoup comme l’un des plus importants auteurs vivants du pays. Une région rurale reculée sert de décor à son premier roman, “Le Tango de Satan” (Satantango), publié en 1985. “Sensation littéraire” en Hongrie, ce roman marque la percée de l’auteur, explique le jury.”Je suis très heureux, calme et très nerveux à la fois”, a-t-il réagi, à chaud, auprès de la radio suédoise SR.Son nom revenait depuis plusieurs années dans les spéculations des critiques littéraires. La critique américaine Susan Sontag l’avait qualifié de “maître de l’apocalypse” après avoir lu son deuxième roman, “La mélancolie de la résistance” (1989), où l’on suit dans une petite ville du sud-est de la Hongrie Mme Pflaum, qui se débat avec une menace jamais nommée. La venue d’un cirque et l’exhibition d’une immense baleine sèment le trouble dans la communauté, puis précipitent la ville dans une explosion de violence.- “La réalité examinée jusqu’à la folie” -László Krasznahorkai est “un grand écrivain épique dans la tradition d’Europe centrale qui s’étend de Kafka à Thomas Bernhard, et se caractérise par l’absurdisme et l’excès grotesque. Mais il a plus d’une corde à son arc, et il se tourne également vers l’Orient en adoptant un ton plus contemplatif et finement calibré”, selon l’Académie.Outre “la syntaxe ample et sinueuse de Krasznahorkai qui est devenue sa marque distinctive en tant qu’écrivain, son style laisse également place à une certaine légèreté et à une grande beauté lyrique”, a estimé l’un des membres du comité de l’Académie suédoise, Steve Sem-Sandberg.Difficile et exigeant, son style a été décrit par le Hongrois lui-même comme “la réalité examinée jusqu’à la folie”. Son penchant pour les longues phrases et les rares coupures de paragraphe ont également valu à l’écrivain d’être qualifié d'”obsessionnel”. Krasznahorkai a grandi dans une famille juive de classe moyenne et puisé son inspiration dans son expérience du communisme ainsi que dans les nombreux voyages qu’il entreprend après s’être installé à l’étranger pour la première fois, en 1987, à Berlin-Ouest, grâce à une bourse.Il partage sa vie entre Vienne, Trieste et Budapest.Le chef du gouvernement Viktor Orban, envers qui le romancier se montre critique en raison de sa politique nationaliste, l’a félicité.”La fierté de la Hongrie, premier prix Nobel originaire de Gyula, László Krasznahorkai. Félicitations!”, a-t-il écrit sur Facebook.- Kafka, Hendrix et Kyoto -En 2015, il remporte le prix britannique Man Booker International pour l’ensemble de sa carrière.”C’est le regard artistique de László Krasznahorkai, entièrement dépourvu d’illusions et capable de percevoir la fragilité de l’ordre social, associé à sa foi inébranlable dans le pouvoir de l’art” qui a motivé la décision du jury, a souligné Steve Sem-Sandberg.Deuxième auteur hongrois à recevoir ce prix, après Imre Kertész en 2002, le lauréat a cité l’auteur Franz Kafka, le chanteur Jimi Hendrix et la ville de Kyoto au Japon comme sources d’inspiration. L’an dernier, l’écrivaine sud-coréenne Han Kang a remporté la prestigieuse récompense, devenant la première femme asiatique primée.Depuis sa création, le Nobel de littérature est dominé par les hommes et les lettres occidentales. Parmi les 122 lauréats, seules 18 femmes ont obtenu le prix et une minorité des auteurs récompensés sont de langues asiatiques ou moyen-orientales. Aucune langue africaine n’est représentée. Longtemps critiquée pour ses choix centrés sur des auteurs occidentaux, l’Académie suédoise, bouleversée par un scandale #Metoo en 2018, a fait peau neuve et plus de la moitié de ses membres ont changé. Depuis, près d’un lauréat sur deux est une femme. Le Nobel consiste en un diplôme, une médaille et un chèque de 11 millions de couronnes (environ 1 million d’euros). 

Gouvernement: l’issue de la crise entre les mains de Macron

La balle est dans le camp du président : Emmanuel Macron doit tirer les leçons des consultations de la dernière chance menées par Sébastien Lecornu afin de nommer un Premier ministre d’ici vendredi soir, les spéculations s’intensifiant sur la personnalité choisie. Reconduire Sébastien Lecornu ? Appeler la gauche à Matignon ? Choisir une autre personnalité ? Lancer de nouvelles consultations ? Accepter de remettre en débat la réforme des retraites ?Le président de la République, resté dans l’ombre depuis la démission surprise de son Premier ministre lundi, se retrouve en première ligne désormais, avec le défi d’éloigner une nouvelle dissolution, refusée selon Sébastien Lecornu par “une majorité absolue à l’Assemblée nationale”. Parmi les options qu’il a entre les mains, la reconduction de l’ancien ministre des Armées, à Matignon depuis un mois mais dont le gouvernement a duré à peine quelques heures. Si ce dernier assure ne pas “courir après le job” et avoir “terminé” sa “mission”, plusieurs responsables politiques prêtaient à Emmanuel Macron la tentation de le reconduire, au risque d’ulcérer les oppositions qui ne cessent de fustiger “l’entêtement” du chef de l’Etat.Mais un autre nom circulait jeudi dans les coulisses: celui de Jean-Louis Borloo, ancien ministre sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy avec qui il avait notamment organisé le Grenelle de l’Environnement. Aujourd’hui âgé de 74 ans, le fondateur de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), qui a longtemps été maire de Valenciennes, doit intervenir jeudi après-midi au congrès des Intercommunalités à Toulouse. “Borloo est une hypothèse, c’est le seul qui n’a rien à perdre”, souligne une source proche d’Emmanuel Macron. Mais, interrogé par l’AFP, le principal intéressé a démenti la rumeur. “J’ignore absolument tout”, a-t-il déclaré, assurant n’avoir “aucun” contact avec l’entourage du président. Pour Bruno Retailleau, qui l’a eu au téléphone jeudi, il a l’avantage d’être “disruptif” et “ni de gauche ni macroniste”. Il remplit donc certaines des conditions que le patron de LR a fixées pour retourner au gouvernement. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire a toutefois refusé de dire s’il soutenait l’hypothèse Borloo.Cette forte personnalité n’a cependant pas les meilleures relations avec le chef de l’État qui avait sèchement retoqué en 2018 son rapport sur le devenir de la politique de la Ville. Le choix de Jean-Louis Borloo ne serait pas non plus pour déplaire au chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner, qui a vanté “un sacré pari”, “quelqu’un qui renverserait la table”, avant d’évoquer une “boutade”.- Parenthèse mémorielle -Mais la crise politique heurte de plein fouet un autre événement politique incontournable pour le chef de l’État: la cérémonie d’entrée au Panthéon de Robert Badinter.Emmanuel Macron doit présider cette parenthèse mémorielle prévue de longue date à 19H00, ce qui l’empêche de parler aux Français lors d’une éventuelle allocution le soir. Reportant vraisemblablement toute décision à vendredi, qui pourrait même être assortie – sans certitude – d’une composition de gouvernement, dixit un proche du chef de l’État.Au cours d’un entretien d’un peu plus d’une heure à l’Élysée mercredi soir, Sébastien Lecornu a en tout cas donné quelques clés de lecture supplémentaires au président. D’abord, la future équipe gouvernementale devra être “complètement déconnectée des ambitions présidentielles pour 2027”, a-t-il expliqué au JT de France 2, pointant sans doute sans le nommer Bruno Retailleau, que beaucoup estiment partiellement responsable de la quasi implosion en début de semaine du socle commun de la droite et du centre. Et Sébastien Lecornu de prendre le soin de préciser que lui n’était “pas” candidat à l’Élysée.Ensuite, outre le dépôt d’un projet de budget dès lundi dans lequel “il y aura beaucoup à débattre”, il faudra “trouver un chemin pour que le débat ait lieu sur la réforme des retraites”, a dit le Premier ministre démissionnaire, alors que la suspension de cette loi, exigée par les socialistes, fracture le camp présidentiel.Ce dossier s’annonce extrêmement épineux, notamment car le patron de la droite en a fait une ligne rouge. Bruno Retailleau a répété mercredi soir son refus de participer à un gouvernement qui suspendrait la réforme. La majorité des députés LR sont cependant favorables à rester dans le “socle commun” et certains d’entre eux avaient voté contre cette réforme en 2023. Le parti socialiste d’Olivier Faure continue lui de réclamer une cohabitation avec une personnalité de gauche à Matignon. La France insoumise, qui demande la démission d’Emmanuel Macron, promet de censurer “tout gouvernement de grande coalition”. Quant au Rassemblement national, il est catégorique : “Je censurerai tous les gouvernements jusqu’à obtenir la dissolution”, a prévenu Marine Le Pen.

Laszlo Krasznahorkai, le “maître hongrois de l’apocalypse”

Le romancier hongrois Laszlo Krasznahorkai, lauréat jeudi à 71 ans, du Nobel de littérature, est décrit comme “un écrivain hypnotique”, au style exigeant et à l’oeuvre mélancolique voire apocalyptique.”Il vous attire jusqu’à ce que le monde qu’il évoque fasse écho et se répercute en vous, jusqu’à ce que ce soit votre propre vision de l’ordre et du chaos”, déclarait à l’AFP en 2016 son traducteur en anglais, le poète George Szirtes.Né le 5 janvier 1954 à Gyula, dans le sud-est de la Hongrie, Laszlo Krasznahorkai est surtout lu en Allemagne, où il a vécu pendant des années, et en Hongrie, où il est considéré par beaucoup comme l’un des plus importants auteurs vivants du pays. Il est le deuxième hongrois à recevoir le Nobel de littérature après Imre Kertesz, lauréat en 2002, et décédé en mars 2016.Difficile et exigeant, son style a été décrit par Krasznahorkai lui-même comme “la réalité examinée jusqu’à la folie”. Son penchant pour les longues phrases et les rares coupures de paragraphe ont également valu à l’écrivain d’être qualifié d'”obsessionnel”. Explorant les thèmes de la dystopie postmoderne et de la mélancolie, son premier roman “Satantango” (1985) l’a fait connaître en Hongrie et reste son œuvre la plus renommée.- “Douloureusement beau” -Elle raconte la vie dans un village en décomposition de la Hongrie de l’ère communiste en 12 chapitres composés chacun d’un seul paragraphe et est qualifiée par M. Szirtes de “lente coulée de lave narrative”. Le livre était destiné aux personnes qui “veulent autre chose que du divertissement… qui ont une préférence pour le douloureusement beau”, a déclaré l’auteur dans une interview.”Satantango” a fait l’objet d’un long métrage – de plus de sept heures – du même nom en 1994 par le réalisateur hongrois Bela Tarr. Ce dernier a également porté à l’écran une adaptation du roman de 1989 de l’écrivain, “La mélancolie de la résistance”, qui se déroule aussi dans un lieu désolé de l’ère communiste, dans son film “Werckmeister Harmonies”, réalisé en 2000. Comparé à l’écrivain irlandais Samuel Beckett comme au Russe Fiodor Dostoïevski, Krasznahorkai avait été qualifié de “maître hongrois contemporain de l’apocalypse, qui inspire la comparaison avec Gogol et Melville”, par la critique américainne Susan Sontag.Son roman “Guerre et guerre” (1999) a été décrit par le critique du magazine New Yorker James Wood comme “l’une des expériences les plus profondément troublantes que j’aie jamais vécues en tant que lecteur”. – Kafka et Kyoto -“J’ai eu l’impression de m’être approché aussi près que la littérature pouvait le faire de l’habitation d’une autre personne”, a écrit Wood. En 2015, Krasznahorkai a remporté le prix britannique Man Booker International pour l’ensemble de sa carrière.Premier auteur hongrois à recevoir ce prix, il a cité l’auteur Franz Kafka, le chanteur Jimi Hendrix et la ville de Kyoto au Japon comme sources d’inspiration. “J’espère qu’avec l’aide de ce prix, je trouverai de nouveaux lecteurs dans le monde anglophone”, avait-il alors dit.Interrogé sur les images apocalyptiques de son œuvre, il a répondu: “Peut-être suis-je un écrivain qui écrit des romans pour des lecteurs qui ont besoin de la beauté de l’enfer”.

“Ils reviennent”: à Tel-Aviv, célébrations et attente après l’accord sur la libération des otages

Des Israéliens dansent sur fond de musique techno, brandissant des drapeaux bleu et blanc ainsi que drapeaux américains sur la place des otages à Tel-Aviv, où quelques milliers de personnes sont rassemblées jeudi matin pour fêter l’accord entre Israël et le Hamas.Elles ont rejoint les familles d’otages, qui avaient commencé à célébrer la nouvelle tant attendue dans la nuit. L’accord conclu dans le cadre des pourparlers de Charm el-Cheikh (Egypte) dans la nuit de mercredi à jeudi, et annoncé par le président américain Donald Trump, prévoit la libération de tous les otages et un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.”Nous sommes tous venus ici depuis le bureau parce que nous sommes incapables de travailler, c’est un jour que toute la nation attendait depuis deux ans – chaque seconde, chaque jour, nous menaient à ce moment”, dit Rachel Peery, une employée du secteur high-tech.Il n’y a pas sur la place de retransmission d’une éventuelle signature de l’accord, mais des habitants sont venus pour partager leur émotion sur ce lieu devenu au fil des mois le centre névralgique du mouvement appelant au retour des captifs détenus depuis deux ans.Le 7 octobre 2023, dans l’attaque sans précédant du mouvement islamiste Hamas qui a déclenché la guerre dévastatrice à Gaza, 251 personnes personnes avaient été enlevées dont 47 sont toujours otages. Parmi eux, 25 sont morts selon l’armée.Sur la place, beaucoup arborent un autocollant sur lequel est inscrit “ils reviennent” avec un coeur jaune, rappel du ruban jaune devenu symbole des otages.- “We love Trump” -“On attend ce jour depuis 734 jours, on ne peut pas imaginer être ailleurs ce matin”, déclare Laurence Yitzhak, 54 ans, originaire de Tel-Aviv.”C’est une grande joie, un immense soulagement mêlé d’angoisse et de peine pour les familles qui n’ont pas eu ou qui ne vont pas avoir cette joie, c’est l’un des moments les plus israéliens que le pays ait pu vivre”, ajoute-t-elle. Le chef de l’opposition Yaïr Lapid a fait le déplacement pour l’occasion. Il est venu “enlacer les familles”, dit-il à l’AFP.”We love Trump” (“Nous aimons Trump”), indique une pancarte brandie par une femme grimée en Oncle Sam, en hommage au président américain à l’origine du plan pour Gaza et des pourparlers indirects en cours entre Israël et le Hamas. Une fermeture éclair jaune couvre la bouche de cette femme, et ses bras sont liés par une corde. A ses côtés, un homme en costume arbore lui un masque de Donald Trump et le ruban des otages.Le Forum des familles d’otages a invité le président américain à rencontrer ses représentants durant son prochain séjour en Israël, attendu dimanche.”Nous serions profondément honorés si vous pouviez nous rencontrer lors de votre prochaine visite en Israël. Ce serait sans doute l’une des plus grandes manifestations de soutien de l’histoire d’Israël envers un ami et un allié”, a écrit le Forum dans un communiqué.”C’est quelque chose dont tout le monde se souviendra: où il était quand il a entendu la nouvelle”, abonde Gyura Dishon, un homme d’affaires de 80 ans.”Vous voyez les gens chanter, danser, pleins d’espoir et pourtant, dans votre for intérieur, il y a toujours cette question: est-ce que quelque chose pourrait mal tourner? Sommes-nous trop prompts à être aussi heureux?”, s’interroge-t-il.A Jérusalem, un buraliste a déclaré à l’AFP qu’il soutenait la libération des otages, tout en précisant qu’il était “contre la fin de la guerre”.”Ils ont commencé quelque chose, ils doivent en payer le prix fort”, a-t-il précisé en référence au Hamas.Un homme priant dans une cabane à l’occasion de la fête juive de Soukkot a dit ressentir “un sentiment merveilleux”, tout en estimant que ce n’était “pas une fin heureuse.””Nous avons perdu beaucoup de gens bien, mais c’était la bonne chose à faire”, conclut-il.

“Ils reviennent”: à Tel-Aviv, célébrations et attente après l’accord sur la libération des otages

Des Israéliens dansent sur fond de musique techno, brandissant des drapeaux bleu et blanc ainsi que drapeaux américains sur la place des otages à Tel-Aviv, où quelques milliers de personnes sont rassemblées jeudi matin pour fêter l’accord entre Israël et le Hamas.Elles ont rejoint les familles d’otages, qui avaient commencé à célébrer la nouvelle tant attendue dans la nuit. L’accord conclu dans le cadre des pourparlers de Charm el-Cheikh (Egypte) dans la nuit de mercredi à jeudi, et annoncé par le président américain Donald Trump, prévoit la libération de tous les otages et un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.”Nous sommes tous venus ici depuis le bureau parce que nous sommes incapables de travailler, c’est un jour que toute la nation attendait depuis deux ans – chaque seconde, chaque jour, nous menaient à ce moment”, dit Rachel Peery, une employée du secteur high-tech.Il n’y a pas sur la place de retransmission d’une éventuelle signature de l’accord, mais des habitants sont venus pour partager leur émotion sur ce lieu devenu au fil des mois le centre névralgique du mouvement appelant au retour des captifs détenus depuis deux ans.Le 7 octobre 2023, dans l’attaque sans précédant du mouvement islamiste Hamas qui a déclenché la guerre dévastatrice à Gaza, 251 personnes personnes avaient été enlevées dont 47 sont toujours otages. Parmi eux, 25 sont morts selon l’armée.Sur la place, beaucoup arborent un autocollant sur lequel est inscrit “ils reviennent” avec un coeur jaune, rappel du ruban jaune devenu symbole des otages.- “We love Trump” -“On attend ce jour depuis 734 jours, on ne peut pas imaginer être ailleurs ce matin”, déclare Laurence Yitzhak, 54 ans, originaire de Tel-Aviv.”C’est une grande joie, un immense soulagement mêlé d’angoisse et de peine pour les familles qui n’ont pas eu ou qui ne vont pas avoir cette joie, c’est l’un des moments les plus israéliens que le pays ait pu vivre”, ajoute-t-elle. Le chef de l’opposition Yaïr Lapid a fait le déplacement pour l’occasion. Il est venu “enlacer les familles”, dit-il à l’AFP.”We love Trump” (“Nous aimons Trump”), indique une pancarte brandie par une femme grimée en Oncle Sam, en hommage au président américain à l’origine du plan pour Gaza et des pourparlers indirects en cours entre Israël et le Hamas. Une fermeture éclair jaune couvre la bouche de cette femme, et ses bras sont liés par une corde. A ses côtés, un homme en costume arbore lui un masque de Donald Trump et le ruban des otages.Le Forum des familles d’otages a invité le président américain à rencontrer ses représentants durant son prochain séjour en Israël, attendu dimanche.”Nous serions profondément honorés si vous pouviez nous rencontrer lors de votre prochaine visite en Israël. Ce serait sans doute l’une des plus grandes manifestations de soutien de l’histoire d’Israël envers un ami et un allié”, a écrit le Forum dans un communiqué.”C’est quelque chose dont tout le monde se souviendra: où il était quand il a entendu la nouvelle”, abonde Gyura Dishon, un homme d’affaires de 80 ans.”Vous voyez les gens chanter, danser, pleins d’espoir et pourtant, dans votre for intérieur, il y a toujours cette question: est-ce que quelque chose pourrait mal tourner? Sommes-nous trop prompts à être aussi heureux?”, s’interroge-t-il.A Jérusalem, un buraliste a déclaré à l’AFP qu’il soutenait la libération des otages, tout en précisant qu’il était “contre la fin de la guerre”.”Ils ont commencé quelque chose, ils doivent en payer le prix fort”, a-t-il précisé en référence au Hamas.Un homme priant dans une cabane à l’occasion de la fête juive de Soukkot a dit ressentir “un sentiment merveilleux”, tout en estimant que ce n’était “pas une fin heureuse.””Nous avons perdu beaucoup de gens bien, mais c’était la bonne chose à faire”, conclut-il.

“Ils reviennent”: à Tel-Aviv, célébrations et attente après l’accord sur la libération des otages

Des Israéliens dansent sur fond de musique techno, brandissant des drapeaux bleu et blanc ainsi que drapeaux américains sur la place des otages à Tel-Aviv, où quelques milliers de personnes sont rassemblées jeudi matin pour fêter l’accord entre Israël et le Hamas.Elles ont rejoint les familles d’otages, qui avaient commencé à célébrer la nouvelle tant …

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Ursula von der Leyen échappe à la censure et se rassure

Ursula von der Leyen a de nouveau échappé largement à la censure jeudi, se félicitant du “fort soutien” du Parlement européen, même si les critiques persistent contre la présidente de la Commission.Les eurodéputés, réunis en session plénière à Strasbourg ont nettement rejeté deux motions de censure, l’une venant de l’extrême droite, l’autre de la gauche …

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