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Le bilan du séisme en Afghanistan bondit à plus de 2.200 morts

Le séisme de magnitude 6 qui a frappé dimanche soir l’Afghanistan a fait plus de 2.200 morts, selon le bilan actualisé jeudi par les autorités talibanes qui fait de loin de ce tremblement de terre le plus meurtrier de l’histoire récente du pays.Dans les villages à flanc de montagne de la province de Kounar, celle qui compte la quasi-totalité des morts et des près de 4.000 blessés, éboulements et glissements de terrain compliquent toujours l’accès.Depuis quatre jours, des milliers de familles pauvres et désormais sans-abris sous la pluie disent attendre les secouristes et les autorités censées organiser l’après-séisme dans ces provinces orientales reculées.Là, à la lisière du Pakistan, la terre continue de trembler régulièrement, réveillant les traumatismes d’habitants qui tentent encore de compter leurs morts et espèrent voir atterrir l’un des hélicoptères du ministère de la Défense, pour envoyer les blessés vers la grande ville de Jalalabad.”Il nous faut des tentes, de l’eau, de la nourriture et des médicaments en urgence”, lance à l’AFP Zahir Khan Safi, agriculteur de 48 ans dans le village dévasté de Mazar Dara.Installé dans un champ avec des centaines de familles, dans le village où plus aucune toilette n’est accessible, il raconte comment les hommes sont obligés de s’éloigner pour se soulager. “Les femmes attendent la nuit pour y aller”, sans être vues, poursuit-il.Le tremblement de terre, le plus meurtrier de l’histoire récente de l’Afghanistan a détruit 7.000 maisons dans les provinces de Kounar, de Laghman et de Nangarhar.Le bilan pourrait encore croître car “des centaines de corps ont été retrouvés dans les maisons détruites” au cours d'”opérations de recherche et de secours qui continuent”, prévient Hamdullah Fitrat, porte-parole adjoint du gouvernement.- Jour et nuit dans les champs -Les chances de retrouver des survivants en revanche “s’amenuisent rapidement”, estime l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), notant que “des pluies ont encore aggravé” la situation.Les autorités talibanes, déjà confrontées à des séismes dévastateurs en 2022 et 2023, préviennent qu’elles ne pourront pas faire face seules.Pour l’ONU et les ONG, le séisme, suivi de six fortes répliques, arrive “au pire moment”. Elles ont été forcées depuis le début de l’année de réduire leur assistance aux Afghans en raison des coupes dans l’aide internationale.L’OMS, qui a alerté sur le risque d’épidémies, a lancé un nouvel appel de fonds de quatre millions de dollars pour répondre aux besoins “immenses” après le séisme, tandis que l’ONU a déjà débloqué cinq millions de dollars.Dans l’immédiat, “certains villages n’ont toujours pas reçu d’aide”, rapporte à l’AFP Ijaz Ulhaq Yaad, un haut fonctionnaire du district de Nourgal à Kounar.”On a peur, il y a eu beaucoup de répliques”, témoigne Awrangzeeb Nouri, 35 ans, dans son village de Dara-i-Nur, dans la province de Nangarhar. “On passe le jour et la nuit dans des champs, on a quitté nos maisons” — qui, pour celles encore debout, menacent de s’écrouler à tout moment.- “Une crise après l’autre” -“Le tremblement de terre devrait être un rappel brutal que l’Afghanistan, confronté à une crise après l’autre, ne peut être laissé seul”, a estimé le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), appelant les donateurs à se mobiliser.Et pourtant, au moment même où la terre tremblait en Afghanistan, le Pakistan voisin accélérait sa campagne d’expulsions de migrants afghans.Depuis lundi, le pays a poussé au départ des milliers d’Afghans porteurs de cartes de réfugiés de l’ONU censées les protéger, ont rapporté à l’AFP des responsables des deux côtés de la frontière.Déjà, selon l’OMS, 270.000 Afghans récemment rentrés dans leur pays — du Pakistan ou d’Iran, également décidé à expulser les Afghans — ont été affectés par le séisme.L’ONU a appelé le Pakistan à suspendre les expulsions.Depuis 1900, le nord-est de l’Afghanistan, à la jonction des plaques tectoniques eurasienne et indienne, a connu 12 séismes d’une magnitude supérieure à 7, selon Brian Baptie, sismologue au British Geological Survey.

A Marseille, la Bonne Mère commence à retrouver son éclat d’or

Accroupie à 220 mètres d’altitude sous une immense bâche, Cyrielle d’Antoni dépose délicatement de fines feuilles d’or sur la main de l’enfant de la Bonne Mère, “un honneur” pour cette doreuse d’entamer l’une des dernières étapes des travaux de rénovation de cet emblème de Marseille.Décoiffée de sa couronne en août, la statue de la vierge à l’enfant protectrice de la cité phocéenne est depuis mercredi recouverte de 30.000 à 40.000 feuilles d’or, afin de lui redonner l’éclat qu’elle avait perdu à cause du mistral, de l’air marin et de la pollution industrielle.Perchée en haut de la basilique de Notre-Dame de la Garde, point culminant de la 2e ville de France, Mme D’Antoni, les cheveux recouverts d’or, passe sa palette sur sa joue pour créer de l’électricité statique et attraper plus facilement les feuilles d’or, avant de les déposer sur la statue. Elle époussète ensuite la surface avec une petite brosse.Munie d’un coussin à dorer fabriqué par ses soins, l’artisane des ateliers Gohard s’efforce de faire le moins de gaspillage possible en récupérant les quelques poussières qui n’ont pas adhéré, consciente du caractère précieux de la matière qu’elle manipule. “Une fois qu’on a terminé l’époussetage, on vient passer un matage”, explique la doreuse, “de l’eau avec un peu de gélatine alimentaire” permettant de lisser le peu de feuilles d’or qui restent. Après la main de l’enfant Jésus, Cyrielle et ses collègues artisans s’attaqueront au visage, aux cheveux, au cou et au reste du corps de la statue, un travail qui devrait durer un mois environ. A la vue époustouflante s’ajoute un murmure du vent soufflant dans les bâches au sommet de la basilique, que tout le monde surnomme ici la Bonne Mère.Consciente de la portée symbolique de son travail dont des milliers de Marseillais attendent de voir le résultat, Mme D’Antoni souligne l'”honneur” et le “plaisir” de travailler sur un site comme celui de la Bonne Mère: “je suis originaire de la région, donc ça me tenait vraiment à coeur de faire ce chantier”. -Une dorure pour 50 ans -La statue faisant une dizaine de mètres de haut, jusqu’au sommet de sa couronne, un peu plus de 100 mètres carrés seront redorés, pour à peine 500 grammes d’or.La précision nécessaire pour ce travail impose des conditions particulières: l’échafaudage est entièrement thermobâché afin de protéger la statue notamment du vent et de la chaleur. Selon Xavier David, architecte en charge du chantier, cette opération est “historique” car “il n’y avait pas cet emballage” lors des travaux précédents, qui permet aujourd’hui de créer une sorte d’atelier dans les airs pour “travailler hors pollution”.Ce nouveau chantier a aussi été l’occasion de découvrir qu’à chaque restauration faite en plein air, la statue “récupérait du sel” de la mer. D’après les spécialiste des ateliers Gohard, grâce à ce dessalement, la dorure de la statue ne devrait pas tenir 25 ou 30 ans, comme habituellement, mais plutôt 50 ans.M. David se dit “d’abord saisi personnellement” , mais encore plus touché par “l’émerveillement de tous les visiteurs, des mécènes, des médias, des ouvriers”.Avant de lancer ces travaux, le diocèse de Marseille, propriétaire de l’édifice, avait lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d’or qui seront nécessaires à l’ouvrage. Les travaux, qui concernent également le piédestal, les anges, et les façades, aura coûté environ 2,8 millions d’euros environ, dont 2,2 millions rien que pour la redorure.Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l’armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, l’Olympique de Marseille ou le groupe de spiritueux Pernod Ricard, en plus des collectivités.”Quand [la Bonne Mère] a été cachée à la vue dans cette bâche blanche, il y a des Marseillais qui s’en sont inquiétés”, confie l’architecte. C’est la raison pour laquelle des spots ont été installés “à la façon d’un coeur qui bat”, pour les faire patienter avant qu’ils ne la retrouvent flambant neuve début décembre.

Portugal: le bilan grimpe à 17 morts après le déraillement d’un funiculaire à Lisbonne

Le Portugal observe un deuil national jeudi, au lendemain du spectaculaire déraillement d’un funiculaire de Lisbonne emprunté par de nombreux touristes, qui a fait au moins 17 morts et 21 blessés, dont des étrangers.- Que s’est-il passé?La justice a annoncé l’ouverture d’une enquête après que le wagon du célèbre ascenseur de la Gloria, reliant l’Avenue de la Liberté au mirador de Sao Pedro de Alcantara, s’est écrasé contre un bâtiment mercredi peu après 18H00 (17H00 GMT).D’après le récit d’une témoin relayé par les médias locaux, l’un des deux wagons jaunes qui montent et descendent ce dénivelé de 48 mètres en même temps, en système de contrepoids, est arrivé au bout de son parcours au pied de la chaussée de façon abrupte, dépassant légèrement sa station d’arrêt habituelle.Quand cette femme et d’autres personnes sur place se sont précipitées pour aider les passagers indemnes de ce wagon à descendre, ils ont aperçu l’autre véhicule dévalant la rue pentue à toute allure.Et, alors qu’ils prenaient la fuite en croyant qu’il allait percuter le véhicule à l’arrêt, le wagon a déraillé au niveau d’un léger virage et s’est fracassé contre un immeuble, ont-ils raconté.- Qui sont les victimes?Jeudi matin, le bilan a été porté par les secours à 17 morts et 21 blessés — ce qui correspond quasiment à la capacité du funiculaire, qui peut transporter une quarantaine de personnes.Quinze des personnes tuées dans l’accident — huit hommes et sept femmes — sont mortes sur place, deux autres, dont l’âge n’a pas été précisé, après avoir été évacuées.Parmi ces victimes, de nombreux étrangers, ce funiculaire étant l’un des arrêts classiques des touristes dans la capitale portugaise.Selon les secours, qui n’ont pas encore communiqué les nationalités des morts, 11 étrangers se trouvaient parmi les blessés: deux Allemands, deux Espagnols, une Française, un Italien, un Suisse, un Canadien, un Sud-coréen, un Marocain et un Cap-verdien.Selon une source policière citée par le site d’information portugais Observador, une famille allemande a notamment été victime de l’accident: le père aurait été tué, la mère serait dans un état critique et leur enfant de trois ans aurait été légèrement blessé.Une responsable des secours lisboètes a confirmé la présence d’un enfant de trois ans parmi les blessés, sans préciser sa nationalité.- Quel était l’état du funiculaire?Les causes de l’accident ne sont pas encore connues, mais plusieurs médias évoquent l’éventuelle rupture d’un câble de sécurité et s’interrogent sur la qualité de l’entretien que l’opérateur du funiculaire sous-traitait à une société externe.Par souci de prévention, la mairie a suspendu le fonctionnement des trois autres funiculaires de la ville, “pour vérification de leurs conditions de fonctionnement et de leur sécurité”, a précisé Margarida Castro, responsable de la protection civile municipale de la capitale portugaise.D’après le site des Monuments nationaux, le funiculaire accidenté a été construit par l’ingénieur franco-portugais Raoul Mesnier du Ponsard, et inauguré en 1885. Il a été électrifié à partir de 1915.La société qui gère les transports de la capitale portugaise, Carris, a assuré que “tous les protocoles d’entretien” avaient été effectués et précisé avoir ouvert une enquête conjointement avec les autorités pour déterminer les causes du drame.Sur les lieux du drame, le président du conseil d’administration de Carris, Pedro Bogas, a reconnu que l’entretien de ces véhicules était assuré par un prestataire externe depuis 14 ans, sans fournir davantage d’explications.De tels accidents de funiculaire restent rares: le drame récent le plus grave en Europe remonte au 11 novembre 2000, lorsque le funiculaire de Kaprun (ouest de l’Autriche) avait pris feu dans un tunnel, faisant 155 morts.- Deuil national au PortugalC’est “une tragédie qui ne s’était jamais produite dans notre ville”, a réagi mercredi soir le maire de Lisbonne, Carlos Moedas, avant que le gouvernement ne décrète pour jeudi une journée de deuil national.Dans les rues de Lisbonne, l’accident a choqué habitants et touristes.Jeudi matin, des enquêteurs, équipés de gants bleus et de gilets fluorescents, s’affairent toujours autour de la carcasse éventrée du wagon, pour chercher des indices.Pour Antonio Javier et sa famille, le soulagement le dispute à la peur rétrospective: avec sa femme et ses deux enfants, ce touriste espagnol avait prévu de prendre ce funiculaire.”Justement, nous parlions de monter avec ce funiculaire, et ce qui s’est passé, c’est qu’il y avait la queue et (…) nous ne sommes finalement pas montés”, déclare-t-il à l’AFP.

Portugal: le bilan grimpe à 17 morts après le déraillement d’un funiculaire à Lisbonne

Le Portugal observe un deuil national jeudi, au lendemain du spectaculaire déraillement d’un funiculaire de Lisbonne emprunté par de nombreux touristes, qui a fait au moins 17 morts et 21 blessés, dont des étrangers.- Que s’est-il passé?La justice a annoncé l’ouverture d’une enquête après que le wagon du célèbre ascenseur de la Gloria, reliant l’Avenue de la Liberté au mirador de Sao Pedro de Alcantara, s’est écrasé contre un bâtiment mercredi peu après 18H00 (17H00 GMT).D’après le récit d’une témoin relayé par les médias locaux, l’un des deux wagons jaunes qui montent et descendent ce dénivelé de 48 mètres en même temps, en système de contrepoids, est arrivé au bout de son parcours au pied de la chaussée de façon abrupte, dépassant légèrement sa station d’arrêt habituelle.Quand cette femme et d’autres personnes sur place se sont précipitées pour aider les passagers indemnes de ce wagon à descendre, ils ont aperçu l’autre véhicule dévalant la rue pentue à toute allure.Et, alors qu’ils prenaient la fuite en croyant qu’il allait percuter le véhicule à l’arrêt, le wagon a déraillé au niveau d’un léger virage et s’est fracassé contre un immeuble, ont-ils raconté.- Qui sont les victimes?Jeudi matin, le bilan a été porté par les secours à 17 morts et 21 blessés — ce qui correspond quasiment à la capacité du funiculaire, qui peut transporter une quarantaine de personnes.Quinze des personnes tuées dans l’accident — huit hommes et sept femmes — sont mortes sur place, deux autres, dont l’âge n’a pas été précisé, après avoir été évacuées.Parmi ces victimes, de nombreux étrangers, ce funiculaire étant l’un des arrêts classiques des touristes dans la capitale portugaise.Selon les secours, qui n’ont pas encore communiqué les nationalités des morts, 11 étrangers se trouvaient parmi les blessés: deux Allemands, deux Espagnols, une Française, un Italien, un Suisse, un Canadien, un Sud-coréen, un Marocain et un Cap-verdien.Selon une source policière citée par le site d’information portugais Observador, une famille allemande a notamment été victime de l’accident: le père aurait été tué, la mère serait dans un état critique et leur enfant de trois ans aurait été légèrement blessé.Une responsable des secours lisboètes a confirmé la présence d’un enfant de trois ans parmi les blessés, sans préciser sa nationalité.- Quel était l’état du funiculaire?Les causes de l’accident ne sont pas encore connues, mais plusieurs médias évoquent l’éventuelle rupture d’un câble de sécurité et s’interrogent sur la qualité de l’entretien que l’opérateur du funiculaire sous-traitait à une société externe.Par souci de prévention, la mairie a suspendu le fonctionnement des trois autres funiculaires de la ville, “pour vérification de leurs conditions de fonctionnement et de leur sécurité”, a précisé Margarida Castro, responsable de la protection civile municipale de la capitale portugaise.D’après le site des Monuments nationaux, le funiculaire accidenté a été construit par l’ingénieur franco-portugais Raoul Mesnier du Ponsard, et inauguré en 1885. Il a été électrifié à partir de 1915.La société qui gère les transports de la capitale portugaise, Carris, a assuré que “tous les protocoles d’entretien” avaient été effectués et précisé avoir ouvert une enquête conjointement avec les autorités pour déterminer les causes du drame.Sur les lieux du drame, le président du conseil d’administration de Carris, Pedro Bogas, a reconnu que l’entretien de ces véhicules était assuré par un prestataire externe depuis 14 ans, sans fournir davantage d’explications.De tels accidents de funiculaire restent rares: le drame récent le plus grave en Europe remonte au 11 novembre 2000, lorsque le funiculaire de Kaprun (ouest de l’Autriche) avait pris feu dans un tunnel, faisant 155 morts.- Deuil national au PortugalC’est “une tragédie qui ne s’était jamais produite dans notre ville”, a réagi mercredi soir le maire de Lisbonne, Carlos Moedas, avant que le gouvernement ne décrète pour jeudi une journée de deuil national.Dans les rues de Lisbonne, l’accident a choqué habitants et touristes.Jeudi matin, des enquêteurs, équipés de gants bleus et de gilets fluorescents, s’affairent toujours autour de la carcasse éventrée du wagon, pour chercher des indices.Pour Antonio Javier et sa famille, le soulagement le dispute à la peur rétrospective: avec sa femme et ses deux enfants, ce touriste espagnol avait prévu de prendre ce funiculaire.”Justement, nous parlions de monter avec ce funiculaire, et ce qui s’est passé, c’est qu’il y avait la queue et (…) nous ne sommes finalement pas montés”, déclare-t-il à l’AFP.

Encadrement des loyers: un tiers des annonces hors des clous

Dans les communes qui appliquent l’encadrement des loyers, près d’une annonce sur trois dépasse les plafonds autorisés mais le dispositif, bon pour le pouvoir d’achat des locataires, mérite d’être pérennisé, plaide la Fondation pour le logement des défavorisés.Dans l’ensemble des villes analysées, 32% des annonces sur les 20.000 recensées entre août 2024 et août 2025 dépassent les plafonds de loyer fixés ville par ville, un chiffre en hausse de 4 points sur un an, révèle jeudi le 5e baromètre de la Fondation.A Paris, 31% des logements proposés à la location dépassent les plafonds, en légère amélioration par rapport à 2021 (35%).”La rétraction du marché locatif à l’année peut expliquer une plus forte tension sur le niveau des loyers”, note l’étude.Le dépassement moyen est de 237 euros par mois dans la capitale, soit une ponction annuelle de “plus de 2.800 euros” pour les locataires, contre 192 euros en moyenne en France.Le loyer moyen des annonces parisiennes s’élève par ailleurs à 1.222 euros, en hausse de 6% sur un an, tandis que les dépassements sont plus prononcés à l’ouest et au centre de la capitale, où la pression du marché est la plus forte.”L’encadrement des loyers conduit à une modération réelle des loyers. Il a aussi un impact sur les marchés à long terme, ça peut calmer un peu le jeu, et clairement, ça redonne du pouvoir d’achat aux ménages”, a insisté lors d’une conférence de presse Christophe Robert, délégué général de la Fondation.Rendu possible par la loi Alur de 2014 puis restreint par la loi Elan de 2018 aux seules collectivités volontaires, l’encadrement des loyers est un dispositif expérimental qui doit s’achever en novembre 2026.La Fondation pour le logement a annoncé jeudi le lancement d’une campagne visant à pérenniser ce dispositif “peu onéreux pour les finances publiques” et améliorer son efficacité. Elle appelle notamment l’État à ne pas faire reposer le respect de cet encadrement sur les seuls locataires, à l’ouvrir à l’ensemble des villes volontaires et à augmenter le montant des amendes qui devraient, selon elle, revenir aux collectivités.- “Résultats inquiétants” -Actuellement, un logement peut dépasser les plafonds légaux sans être illégal dans la mesure où un “complément de loyer” peut être appliqué si le logement possède des atouts particuliers. Ces derniers doivent être justifiés par les propriétaires mais leurs caractéristiques n’ont pas été définies par la loi et leur montant n’est pas plafonné.Hors Paris, le respect de l’encadrement est jugé “assez inégal”, allant de 12% de non conformité à Montpellier à 31% à Lille, même si la tendance est “à l’amélioration”.A l’inverse, les résultats récoltés dans la banlieue nord et est parisienne sont qualifiés “d’inquiétants”, comme à Plaine Commune (59%), qui regroupe notamment Saint-Denis, Aubervilliers et Saint-Ouen, et pâtit potentiellement d’une “insuffisante communication auprès du grand public”.Les nouveaux entrants, tels Grenoble ou le Pays Basque, affichent des débuts “mitigés” avec respectivement 45% et 38% d’annonces au-dessus des plafonds.Les prix au mètre carré étant traditionnellement plus élevés pour les petites surfaces, ces dernières sont surreprésentées parmi les contrevenants. Quelque 91% des logements de 10m2 et moins sont ainsi hors des clous, pénalisant majoritairement les étudiants, les célibataires et les ménages modestes.Les meublés s’avèrent aussi moins respectueux de la réglementation, de même que les propriétaires de logements “passoires thermiques” classés G, qui pratiquent le plus de dépassements (38%) alors que tout complément de loyer leur est pourtant interdit. Une “forte disparité” est également relevée selon les sites, allant de 24% d’annonces non conformes sur SeLoger à 48% sur PAP.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

En Afghanistan, la pluie après le séisme pour les survivants

“Il pleut et on nous laisse vivre dehors”, se lamente Khan Zaman Hanafi, un agriculteur de l’est de l’Afghanistan, quatre nuits et quatre jours après que la terre a grondé et emporté sa maison dans le village de Shelt.Désormais dépourvus de tout et surtout d’un abri, l’Afghan et sa famille pensaient avoir connu le pire, jusqu’à l’arrivée de la pluie.Shelt, et le village voisin de Mama Goul, “ont été oubliés par le gouvernement et les ONG”, dit-il à l’AFP depuis le champ de maïs où il campe avec les siens, à distance de leur village dévasté, préférant fuir les décombres.Ici, dans les vallées qui, avant le retour des talibans au pouvoir il y a quatre ans, étaient connues pour la contrebande et le passage de combattants de et vers le Pakistan, les maisons de terre battue sont construites à flanc de montagne, les unes au-dessus des autres.Dimanche soir, quand la terre a tremblé, elles se sont effondrées dans un immense effet domino.Kounar, province recouverte d’immenses forêts, a été la plus touchée par ce séisme de magnitude 6, l’un des plus meurtriers de l’histoire récente du pays.- “C’est le chaos” -“A Shelt, il y avait 350 maisons et 300 à Mama Goul et on a entendu dire que seules 68 tentes avaient été données”, lâche Khan Zaman Hanafi, assurant n’en avoir jamais vu la couleur.”Cet endroit est invivable mais on n’a pas d’autre choix”, se lamente-t-il. “Nous sommes pauvres, nous voulons que le gouvernement et des ONG nous aident à construire des maisons”.Mais les autorités talibanes l’ont déjà dit: elles ne pourront pas gérer seules la catastrophe. En face, l’ONU et les ONG assurent ne pas pouvoir faire plus alors qu’elles peinent déjà à absorber la baisse drastique de l’aide internationale et le retour de millions de migrants expulsés des pays voisins.Pour le moment, les autorités manient la pelleteuse sur les flancs escarpés de Kounar: les rares routes, sinueuses et déjà peu larges, doivent être dégagées au plus vite.Khan Saeed Deshmash, lui, a pu éviter ces axes cahoteux. Il a été transféré avec une douzaine de membres de sa famille blessés de son village de Minjegale par hélicoptère vers un hôpital à Jalalabad, la capitale de la province voisine de Nangarhar.Ce cultivateur de céréales de 47 ans a perdu six proches dans le séisme, mais aussi toutes ses vaches et ses moutons et, depuis, dit-il, “tout le monde est traumatisé et c’est le chaos, on n’arrive plus à réfléchir normalement”.- “Plus possible d’habiter ici” -Il n’y a plus qu’une seule chose dont il est sûr, affirme-t-il: “ce n’est plus possible d’habiter dans ces villages, il y a encore des répliques, toutes les maisons sont détruites et il faut qu’on soit relogés ailleurs”.Abdul Alam Nezami, 35 ans, lui, veut bien imaginer rester dans son village de Massoud où il a hérité des champs de maïs de son père. Mais il faudra lancer au plus vite de grands travaux pour réparer tout ce que les glissements de terrain et les éboulements qui ont suivi le séisme ont détruit dans un pays où déjà 41 des 48 millions d’Afghans vivent avec moins d’un dollar par jour.Les travaux continuent pour déblayer les routes encombrées, mais il faut aussi reconstruire “les canaux d’irrigation et les réservoirs d’eau pour que les récoltes ne soient pas entièrement détruites”, plaide Abdul Alam Nezami.Pour le moment, il survit sous une tente, forcé à la promiscuité et à l’inconfort.”Ils n’ont donné qu’une seule tente pour deux ou trois familles et certaines d’entre elles fuient quand il pleut”, lance-t-il. A Mazar Dara aussi, les bâches tirées des gravats pour bricoler des abris “sont trouées” et “ne nous sauvent pas de la pluie”, témoigne Zahir Khan Safi, agriculteur de 48 ans.”On les garde pour les enfants”, dit-il, mais ceux-ci se retrouvent avec des vêtements mouillés, “et n’ont pas de vêtements de rechange”.

Le ferry d’Istanbul, transport amoureux entre deux continents

Les ferries blancs qui glissent sur le bleu du Bosphore, image familière d’Istanbul, résistent à la concurrence des ponts et métros malgré des eaux de plus en plus encombrées.Depuis près de deux siècles, les “vapurs” assurent un trait d’union iconique dans la mégapole turque, à cheval entre l’Asie et l’Europe, à au moins 40 millions de passagers annuels pour la principale compagnie, Sehir Hatlari (863 liaisons quotidiennes).”Toute vue d’Istanbul doit montrer la tour de Léandre (qui gardait autrefois l’entrée du Bosphore, ndlr), un ferry et une mouette”, sourit Adil Bali, spécialiste de l’histoire des vapeurs stambouliotes. “C’est l’une des rares villes traversées par la mer, les ferries y sont indispensables”.Leur apparition en 1843, 130 ans avant qu’un premier pont n’enjambe le Bosphore, a transformé de simples villages de pêcheurs en lieux de villégiatures courus, suscité la construction de palais de bois le long de l’eau et activé le commerce sur ce bras de mer.Aux commandes du Pasabahçe (le Jardin du Pacha), fleuron des trente bâtiments de la compagnie Sehir Hatlari, le capitaine Ekrem Özçelik a vu le trafic croître.”Moins de passagers mais plus de monde sur l’eau”, résume-t-il: des ferries, des porte-conteneurs et des cargos qui relient la mer Noire à l’Egée via les Dardanelles. Plus les paquebots, les croisières et les yachts.- Vent et courants -Selon les autorités, 41.300 bâtiments ont transité en 2024 sur le Bosphore, l’une des voies navigables les plus fréquentées au monde. Soit 113 par jour en moyenne, sans compter les plaisanciers, parfois peu au fait des difficultés de navigation.”Piloter dans les eaux d’Istanbul demande une certaine expérience”, glisse le capitaine. Surtout les jours de Lodos, le vent du sud qui soulève des vagues de deux, trois mètres à rebours du courant dominant.”Enfant du Bosphore”, fils et petit-fils de marin et de pêcheurs, il rêvait gamin de l’uniforme blanc et de la casquette de capitaine. À 52 ans, il savoure “la liberté” de la navigation et “l’aura” du métier: “Être capitaine au coeur d’Istanbul est source de grande fierté, c’est unique au monde”.Surtout à bord du Pasabahçe, sauvé de justesse du désarmement et remis à flots à 70 ans, en 2022, appuie son second, Semih Aksoy, 36 ans: “Il est plus difficile que les autres à manoeuvrer, plus lourd. On le dit +muet+: les virages sont compliqués.” Mais il n’en changerait pour rien au monde, avec ses trois ponts et ses guéridons de bois, témoins des premières classes d’autrefois: “Ce navire a une beauté unique, une atmosphère particulière”, insiste-t-il en tançant depuis la tourelle un père dont la fillette se balance sur le bastingage. “Certains s’installent carrément dans les canots de sauvetage!”, assure-t-il.- Scooters des mers -C’est aussi la tâche de Burak Temiz de tempérer la frénésie des passagers qui se ruent pour gagner les ponts. Campé au milieu des cordages, le marin de 24 ans guette le signal du capitaine pour abaisser sa passerelle en surveillant l’accostage.Son trajet d’une vingtaine de minutes est l’un des plus fréquentés, entre Kadiköy (Asie) et Besiktas (Europe). Des scooters des mers viennent de frôler l’étrave du ferry.”Cet été, des gens sautaient dans l’eau depuis la tour de Léandre, ça a duré des heures. Et puis il y a les filets des pêcheurs”.Avec six membres d’équipage par bateau (neuf pour le Pasabahçe) dont deux mécaniciens, plus ceux aux 53 embarcadères, c’est tout un peuple de marins qui oeuvre aux ferries, que les habitués finissent par connaître et saluer.Ibrahim Bayus, ingénieur de 62 ans né à Büyükada, la plus grande des îles des Princes, en mer de Marmara, se souvient: “Gamin, j’oubliais souvent mon porte-monnaie mais le capitaine me connaissait”.La navigation est assurée toute l’année, sauf violente tempête, neige ou brouillard. Et encore.Le capitaine se souvient, un jour de mauvais temps à Büyükada, avoir vu accourir trois étudiants: “Le trafic était suspendu. Ils m’ont dit que s’ils ne pouvaient passer leurs examens, leur année serait perdue. J’ai pris l’initiative de les conduire à Kadiköy. Tous ont réussi. L’un est avocat, l’autre vétérinaire”. Et continuent de lui rendre visite.