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Cédric Jubillar sur le gril vendredi, après des témoignages accablants

Journée cruciale vendredi au procès de Cédric Jubillar. L’interrogatoire très attendu de l’accusé soumis, sans vaciller, cette semaine au rouleau compresseur de témoignages incriminants, constitue pour l’accusation une des dernières chances d’obtenir des aveux.Depuis la disparition mystérieuse de sa femme fin 2020, le peintre-plaquiste n’a cessé de clamer son innocence dans le meurtre de l’infirmière de 33 ans.”Je suis le coupable idéal”, a-t-il affirmé jeudi au dernier jour de plusieurs témoignages accablants. “C’est l’effet des médias, j’ai été condamné avant même le procès”, a-t-il estimé, lors d’une de ses rares prises de parole de ces trois dernières semaines d’audiences. Dans cette énigme sans corps, ni aveux, ni preuves tangibles, Cédric Jubillar “a un double discours depuis le début de cette enquête”, juge Mourad Battikh, avocat des parties civiles. “Il clame son innocence devant l’institution judiciaire et, dans la sphère privée, il ne va avoir de cesse de répéter qu’il a commis le crime parfait, en cachant le corps de Delphine que personne ne retrouverait jamais”.Menaces de mort avant la disparition, confidences après, les auditions à charge se sont multipliées ces derniers jours. La mère de l’accusé a d’abord livré mercredi, rongée par la culpabilité, une déclaration de son fils confronté à la dislocation de son couple: “J’en ai marre, elle m’énerve, je vais la tuer, l’enterrer et personne ne va la retrouver”, lui aurait-il dit peu avant la nuit du 15 au 16 décembre 2020.D’autres menaces similaires proférées par le mari en colère ont été rapportées par une amie de la disparue: “si Delphine me quitte un jour ou si elle trouve quelqu’un, je serais capable de la tuer, je la tuerais”. Et par un de ses amis: “j’ai envie de l’enterrer”.- Confidences -Jeudi, c’était au tour de ses anciennes petites amies de détailler les confidences qu’il leur aurait faites après la disparition de Delphine.Lors d’une visite au parloir lors de l’année écoulée, Jennifer, 31 ans, a rapporté : “Il m’a dit: +Je l’ai étranglée+”, allant jusqu’à mimer sur lui puis sur elle “la clé de coude” qui aurait causé la mort de Delphine Jubillar, née Aussaguel.Sa précédente compagne, Séverine, 48 ans, a dit que Cédric lui avait affirmé, “en rigolant”, avoir enterré le corps “près d’une ferme qui a brûlé”.”Des blagues”, n’a cessé de justifier l’accusé confronté à ces accusations, ainsi que celles rapportées par deux anciens codétenus appelés à la barre mercredi.”C’est un personnage qui, à un moment donné, quand on lui pose des questions qu’il estime être absurdes, à savoir, qu’est-ce que tu as fait de Delphine, va répondre par des choses absurdes qu’il met sur le compte de l’humour”, a commenté son avocate Emmanuelle Franck.- “Faux pas” ? -Son autre conseil Alexandre Martin se veut aussi confiant à la veille de cet interrogatoire récapitulatif de plusieurs heures, alors que jusqu’ici Cédric Jubillar n’a été questionné que ponctuellement sur des sujets précis. “Je ne crains pas le faux pas d’un innocent”, a lancé l’avocat au sortir de l’audience.La défense l’a bien “préparé”, a encore souligné Me Battikh, qui ne croit pas “qu’il passera aux aveux” vendredi. “Il a des réponses mécaniques depuis le début de ce procès”, a-t-il dit, “il y a très peu de chance qu’il change de couloir de nage”. “Un aveu est toujours possible”, a estimé pour sa part Philippe Pressecq, autre avocat des parties civiles. “Les coups de théâtre sont fréquents. Peut-être que Cédric Jubillar aura un moment de vérité, d’authenticité, d’humanité. Pour lui, pour sa femme, pour les enfants”, a-t-il déclaré à l’AFP peu avant le procès.Le verdict est attendu le 17 octobre, après la dernière semaine d’audiences.

Lecornu, Borloo, un autre: Macron va mettre fin au suspense pour Matignon

Reconduction de Sébastien Lecornu ou nomination d’un nouveau locataire à Matignon ? Emmanuel Macron doit mettre fin vendredi à cinq jours de suspense et tenter une nouvelle fois de désamorcer une crise politique qui ne cesse de s’aggraver. Le chef de l’Etat a promis de nommer un Premier ministre d’ici “vendredi soir” après la démission fracassante lundi de Sébastien Lecornu, ponctuée par deux jours de négociations supplémentaires pour tenter d’arracher, en l’absence de toute majorité, un accord de non-censure du futur gouvernement.Rien n’a filtré sur l’heure et les modalités d’une annonce. L’Elysée n’a pas non plus donné d’indications sur une éventuelle prise de parole du président, qui ne s’est pas exprimé sur la situation intérieure depuis cette nouvelle déflagration politique.A quelques heures d’une nomination, deux scénarios revenaient avec force, la reconduction de Sébastien Lecornu ou la carte Jean-Louis Borloo, éternel “revenant” par temps de crise.Sébastien Lecornu, à ce stade le plus éphémère Premier ministre de la Ve République, assure ne pas “courir après le job” et avoir “terminé” sa “mission”. – “Donner un cap” -Plusieurs responsables politiques prêtent toutefois à Emmanuel Macron la tentation de le reconduire, au risque d’ulcérer les oppositions et d’accélérer la censure de la nouvelle équipe.Une série d’acteurs soutiennent en revanche publiquement ou en coulisse la piste de Jean-Louis Borloo, ministre sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy avec qui il avait notamment organisé le Grenelle de l’Environnement.”Il faut un type comme ça, un peu spécial”, relève un visiteur du soir du chef de l’Etat. “Il fait partie de ceux qui peuvent contribuer à apporter des solutions”, a renchéri le patron des sénateurs centristes Hervé Marseille sur RTL.Le fondateur de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), 74 ans, qui a longtemps été maire de Valenciennes, a assuré jeudi soir depuis Toulouse ne pas avoir eu de contact avec l’Elysée, souhaitant avant tout que le président “nomme un gouvernement (…) pour donner un cap”.Au bal des paris, d’autres noms continuaient aussi à être cités, de l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve au Premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, lui aussi issu du PS.Avec un double défi pour le chef de l’Etat : repousser le plus tard possible la menace d’une censure et a fortiori d’une dissolution.- Déconnectés de 2027 -Avant d’achever sa “mission”, Sébastien Lecornu a estimé que le projet de budget 2026, détonateur de la crise actuelle avec la censure de François Bayrou le 8 septembre, pourrait être présenté lundi en conseil des ministres, soit la date-butoir pour qu’il soit adopté d’ici la fin de l’année par le Parlement.Ce qui sous-entend la nomination d’un gouvernement peut-être dès vendredi ou à défaut ce week-end. Reconduction des principaux ministres en place ? Ministres techniques, dont peut-être le premier d’entre eux ?Le Premier ministre démissionnaire a formulé une suggestion très remarquée, que la future équipe gouvernementale soit “complètement déconnectée des ambitions présidentielles pour 2027”, des ambitions qu’il n’a lui-même jamais manifestées.Cela exclurait en revanche le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, qui a précipité dimanche soir la chute du gouvernement Lecornu tout juste nommé. Le président des Républicains a conditionné son retour au gouvernement à la nomination d’un Premier ministre “ni de gauche, ni macroniste”, relevant que c’était le cas de Jean-Louis Borloo.Emmanuel Macron est aussi très attendu sur une éventuelle suspension de la très controversée réforme des retraites, préalable posé par les socialistes pour un accord de non-censure.Il faudra “trouver un chemin pour que le débat ait lieu” sur cette question, a averti Sébastien Lecornu.  

La justice américaine inculpe une haute magistrate dans le viseur de Trump

Après l’ancien directeur du FBI, une autre bête noire de Donald Trump a été inculpée jeudi: la procureure générale de l’Etat de New York Letitia James, qui avait obtenu sa condamnation en 2024 dans une vaste affaire de fraude.La haute magistrate de 66 ans a été inculpée en Virginie par un grand jury, une commission de citoyens investie de pouvoirs d’enquête, sur des soupçons de fausses déclarations à l’occasion de l’obtention d’un prêt bancaire.”Nul n’est au-dessus des lois. Les accusations portées dans cette affaire concernent des actes criminels délibérés et de graves atteintes à la confiance du public”, écrit la procureure fédérale de Virginie Lindsey Halligan, à l’origine des poursuites, dans un communiqué.C’est cette même magistrate, une proche de Donald Trump auprès duquel elle travaillait comme conseillère à la Maison Blanche, qui en septembre avait lancé la procédure contre l’ex-chef de la police fédérale James Comey.Les faits visant Letitia James, élue du Parti démocrate, concernent une maison de Norfolk (Virginie) qu’elle possède, dont elle aurait déclaré faussement qu’elle était sa résidence principale dans des documents de prêt hypothécaire, ce qui lui aurait permis d’obtenir des conditions d’emprunt plus favorables.Cette dernière a aussitôt dénoncé des “représailles politiques”. “Nous combattrons vigoureusement ces accusations sans fondement”, écrit-elle.”Voilà à quoi ressemble la tyrannie”, a réagi pour sa part le ténor démocrate au Sénat Chuck Schumer.”Ce que nous voyons aujourd’hui n’est rien d’autre que l’instrumentalisation du ministère de la Justice pour punir celles et ceux qui tiennent les puissants pour responsables”, a commenté la gouverneure de l’Etat de New York, Kathy Hochul, elle aussi démocrate.- “Procureur dur” -Depuis plusieurs semaines, Donald Trump met la pression sur son ministère de la Justice pour obtenir des poursuites contre certains de ses adversaires politiques.Et Letitia James en est une de premier plan: elle est à l’origine des poursuites pour fraudes lancées contre lui et ses deux fils, Donald et Eric Jr.Ils ont tous trois été reconnus coupables d’avoir fait enfler de manière colossale durant les années 2010 la valeur des actifs de la Trump Organization – leurs gratte-ciel, hôtels de luxe ou golfs dans le monde entier – afin de bénéficier de prêts plus favorables de banques et de meilleures conditions d’assurance.Au terme d’un procès ultra-médiatisé qui s’était tenu en 2024, Donald Trump avait été condamné à une amende pharaonique de 464 millions de dollars.En août dernier, une cour d’appel de l’Etat de New York a annulé cette amende en invoquant un montant “excessif qui viole le huitième amendement de la Constitution des États-Unis”, qui interdit les condamnations disproportionnées.- Obama visé -Le président a souvent déclaré que Letitia James devrait être poursuivie et qualifié cette magistrate afro-américaine de “corrompue” et “raciste”.Fin septembre, le procureur fédéral de Virginie Erik Siebert avait démissionné après avoir refusé d’engager des poursuites contre Letitia James. Donald Trump avait alors nommé Lindsey Halligan, pour le remplacer, évoquant le besoin d’un “procureur dur” pour seconder sa ministre de la Justice.Donald Trump se défend d’avoir une “liste” de cibles. Reste qu’il a identifié une série de personnalités, élus, anciens conseillers ou magistrats, coupables, selon lui, de toutes sortes de malversations, mais surtout de s’être opposés à lui.Le président américain a ainsi menacé le milliardaire philanthrope George Soros. Il a appelé publiquement à poursuivre le sénateur démocrate Adam Schiff, comme il l’a fait pour Letitia James.Une autre bête noire de Donald Trump, son ancien conseiller à la Sécurité nationale John Bolton, a lui vu son domicile perquisitionné par le FBI.Le président américain s’en est aussi pris à Barack Obama, accusé de “trahison”. Mais toute tentative de le traîner en justice pourrait se heurter à un principe d’immunité présidentielle récemment posé par la Cour suprême, à la demande de Donald Trump lui-même.

Le gouvernement israélien approuve l’accord sur Gaza

Le gouvernement israélien a indiqué tôt vendredi avoir approuvé la première phase de l’accord de cessez-le-feu à Gaza et de libération des otages après de fortes pressions du président américain, Donald Trump, pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien.”Le gouvernement vient d’approuver le cadre pour la libération de tous les otages – qu’ils soient vivants ou décédés”, indique le bureau du gouvernement, permettant l’entrée en vigueur de l’accord.Cet accord conclu la nuit précédente en Egypte s’intègre dans un plan de paix en 20 points pour Gaza annoncé le 29 septembre par M. Trump, après deux ans d’une guerre dévastatrice déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023.Sur les 251 personnes enlevées et emmenées à Gaza ce jour-là, 47 y sont toujours retenues, dont au moins 25 sont mortes, selon l’armée. L’offensive de représailles israélienne a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire dans la bande de Gaza.La libération des captifs “devrait mettre fin à la guerre”, a déclaré le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, affirmant avoir “reçu des assurances de la part des frères médiateurs et de l’administration américaine, confirmant toutes que la guerre est complètement terminée”.”Ce qui s’est passé aujourd’hui est un moment historique”, a déclaré pour sa part le président palestinien, Mahmoud Abbas, dans entretien accordé à une télévision israélienne – fait rare -, dans lequel il dit souhaiter “la paix, la sécurité et la stabilité” entre les Palestiniens et Israël.- Venue “probable” de Trump -Selon Shosh Bedrosian, une porte-parole du bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, “la version finale de la première phase a été signée ce matin en Egypte par toutes les parties en vue de la libération de tous les otages” retenus à Gaza. “Tous nos otages, vivants et décédés, seront libérés (au plus tard) 72 heures (après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu), ce qui nous amène à lundi”, a précisé à l’AFP Mme Bedrosian.M. Trump a toutefois observé que les corps de certains otages seraient “un peu difficiles à trouver”.Avant d’être validé par le gouvernement, l’accord a été validé par le cabinet de sécurité israélien. Le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir (extrême droite), s’y est opposé.Dans les 24 heures suivant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, l’armée israélienne se retirera de zones où elle est déployée, mais gardera le contrôle de 53% du territoire de la bande de Gaza, selon Mme Bedrosian.La signature intervient après quatre jours de négociations indirectes en Egypte ayant impliqué plusieurs acteurs internationaux dont les Etats-Unis. Le président Trump a dit qu’il prévoyait de partir pour le Moyen-Orient. “Les otages rentreront lundi ou mardi. Je serai probablement là. J’espère être là. Nous prévoyons de partir dimanche, et j’ai hâte d’y être”, a-t-il dit.- “Heureux aujourd’hui” -A Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, dévastée et affamée, des Palestiniens ont applaudi, chanté et dansé à l’annonce de l’accord, salué par plusieurs pays dont l’Iran, soutien du Hamas et ennemi juré d’Israël.”Dieu merci! Malgré tous les morts et la perte d’êtres chers, nous sommes heureux aujourd’hui”, a dit Ayman al-Najjar à Khan Younès.Sur la “place des Otages” à Tel-Aviv, des centaines de personnes se sont rassemblées, beaucoup arborant un autocollant avec l’inscription “Ils reviennent”, d’autres s’embrassant et se félicitant.”Nous attendons ce jour depuis 734 jours”, a dit Laurence Yitzhak, 54 ans.Jusqu’à l’approbation de l’accord par le gouvernement israélien et donc l’entrée en vigueur formelle du texte, des journalistes de l’AFP et des témoins ont entendu des explosions et des tirs d’artillerie dans le centre et le sud du territoire palestinien. Selon un responsable du Hamas, les otages vivants seront libérés contre près de 2.000 prisonniers palestiniens détenus par Israël, “simultanément à des retraits israéliens spécifiques (de Gaza) et une entrée de (davantage) d’aides humanitaires”. Il n’a pas mentionné les captifs morts. L’armée israélienne a confirmé se préparer à repositionner ses troupes dans la bande de Gaza.Le Premier ministre israélien a remercié M. Trump “pour ses efforts de leadership mondial ayant permis de rendre tout cela possible”.Il a jugé, tout comme le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, que le président américain “mérite” le prix Nobel de la Paix. – Prochaine étape -Les négociations pour la deuxième phase du plan Trump devaient commencer “immédiatement” après la signature de l’accord sur la première phase, selon un responsable du Hamas.Celle-ci porte notamment sur un désarmement du Hamas et un retrait des troupes israéliennes.Le président américain a assuré jeudi qu’il y aurait de tels ” désarmement” et “retrait”, sans toutefois fournir d’échéance et précisant que la priorité était le retour des otages et L’accord prévoit aussi la création d’un “comité de la paix” présidé par M. Trump lui-même pour superviser le gouvernement de transition à Gaza.Interrogé par la chaîne Al Araby sur ce comité, Osama Hamdan, un haut responsable du Hamas, a déclaré: “Aucun Palestinien ne pourrait accepter. Toutes les factions, y compris l’Autorité palestinienne, rejettent ceci”.Deux cents militaires américains seront également mobilisés pour “superviser” et “observer” la mise en oeuvre de l’accord sur Gaza, a indiqué un haut responsable américain jeudi sous couvert de l’anonymat.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.En riposte, Israël a lancé une campagne militaire qui a dévasté le territoire, provoqué une crise humanitaire majeure et fait selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 67.194 morts, en majorité des civils.

Le gouvernement israélien approuve l’accord sur Gaza

Le gouvernement israélien a indiqué tôt vendredi avoir approuvé la première phase de l’accord de cessez-le-feu à Gaza et de libération des otages après de fortes pressions du président américain, Donald Trump, pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien.”Le gouvernement vient d’approuver le cadre pour la libération de tous les otages – qu’ils soient vivants ou décédés”, indique le bureau du gouvernement, permettant l’entrée en vigueur de l’accord.Cet accord conclu la nuit précédente en Egypte s’intègre dans un plan de paix en 20 points pour Gaza annoncé le 29 septembre par M. Trump, après deux ans d’une guerre dévastatrice déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023.Sur les 251 personnes enlevées et emmenées à Gaza ce jour-là, 47 y sont toujours retenues, dont au moins 25 sont mortes, selon l’armée. L’offensive de représailles israélienne a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire dans la bande de Gaza.La libération des captifs “devrait mettre fin à la guerre”, a déclaré le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, affirmant avoir “reçu des assurances de la part des frères médiateurs et de l’administration américaine, confirmant toutes que la guerre est complètement terminée”.”Ce qui s’est passé aujourd’hui est un moment historique”, a déclaré pour sa part le président palestinien, Mahmoud Abbas, dans entretien accordé à une télévision israélienne – fait rare -, dans lequel il dit souhaiter “la paix, la sécurité et la stabilité” entre les Palestiniens et Israël.- Venue “probable” de Trump -Selon Shosh Bedrosian, une porte-parole du bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, “la version finale de la première phase a été signée ce matin en Egypte par toutes les parties en vue de la libération de tous les otages” retenus à Gaza. “Tous nos otages, vivants et décédés, seront libérés (au plus tard) 72 heures (après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu), ce qui nous amène à lundi”, a précisé à l’AFP Mme Bedrosian.M. Trump a toutefois observé que les corps de certains otages seraient “un peu difficiles à trouver”.Avant d’être validé par le gouvernement, l’accord a été validé par le cabinet de sécurité israélien. Le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir (extrême droite), s’y est opposé.Dans les 24 heures suivant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, l’armée israélienne se retirera de zones où elle est déployée, mais gardera le contrôle de 53% du territoire de la bande de Gaza, selon Mme Bedrosian.La signature intervient après quatre jours de négociations indirectes en Egypte ayant impliqué plusieurs acteurs internationaux dont les Etats-Unis. Le président Trump a dit qu’il prévoyait de partir pour le Moyen-Orient. “Les otages rentreront lundi ou mardi. Je serai probablement là. J’espère être là. Nous prévoyons de partir dimanche, et j’ai hâte d’y être”, a-t-il dit.- “Heureux aujourd’hui” -A Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, dévastée et affamée, des Palestiniens ont applaudi, chanté et dansé à l’annonce de l’accord, salué par plusieurs pays dont l’Iran, soutien du Hamas et ennemi juré d’Israël.”Dieu merci! Malgré tous les morts et la perte d’êtres chers, nous sommes heureux aujourd’hui”, a dit Ayman al-Najjar à Khan Younès.Sur la “place des Otages” à Tel-Aviv, des centaines de personnes se sont rassemblées, beaucoup arborant un autocollant avec l’inscription “Ils reviennent”, d’autres s’embrassant et se félicitant.”Nous attendons ce jour depuis 734 jours”, a dit Laurence Yitzhak, 54 ans.Jusqu’à l’approbation de l’accord par le gouvernement israélien et donc l’entrée en vigueur formelle du texte, des journalistes de l’AFP et des témoins ont entendu des explosions et des tirs d’artillerie dans le centre et le sud du territoire palestinien. Selon un responsable du Hamas, les otages vivants seront libérés contre près de 2.000 prisonniers palestiniens détenus par Israël, “simultanément à des retraits israéliens spécifiques (de Gaza) et une entrée de (davantage) d’aides humanitaires”. Il n’a pas mentionné les captifs morts. L’armée israélienne a confirmé se préparer à repositionner ses troupes dans la bande de Gaza.Le Premier ministre israélien a remercié M. Trump “pour ses efforts de leadership mondial ayant permis de rendre tout cela possible”.Il a jugé, tout comme le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, que le président américain “mérite” le prix Nobel de la Paix. – Prochaine étape -Les négociations pour la deuxième phase du plan Trump devaient commencer “immédiatement” après la signature de l’accord sur la première phase, selon un responsable du Hamas.Celle-ci porte notamment sur un désarmement du Hamas et un retrait des troupes israéliennes.Le président américain a assuré jeudi qu’il y aurait de tels ” désarmement” et “retrait”, sans toutefois fournir d’échéance et précisant que la priorité était le retour des otages et L’accord prévoit aussi la création d’un “comité de la paix” présidé par M. Trump lui-même pour superviser le gouvernement de transition à Gaza.Interrogé par la chaîne Al Araby sur ce comité, Osama Hamdan, un haut responsable du Hamas, a déclaré: “Aucun Palestinien ne pourrait accepter. Toutes les factions, y compris l’Autorité palestinienne, rejettent ceci”.Deux cents militaires américains seront également mobilisés pour “superviser” et “observer” la mise en oeuvre de l’accord sur Gaza, a indiqué un haut responsable américain jeudi sous couvert de l’anonymat.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.En riposte, Israël a lancé une campagne militaire qui a dévasté le territoire, provoqué une crise humanitaire majeure et fait selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 67.194 morts, en majorité des civils.