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Un an après Novi Sad, la Serbie manifeste et rend hommage aux victimes

Dans le silence et le recueillement, des dizaines de milliers de personnes au moins ont lancé samedi une grande journée de manifestation en hommage aux victimes de l’accident mortel de la gare de Novi Sad survenu il y a un an jour pour jour, étincelle d’un mouvement de contestation qui secoue la Serbie depuis douze mois.Sous le soleil, une foule immense s’est rassemblée dans le centre ville – si aucun décompte officiel ou indépendant n’était disponible à la mi-journée, les journalistes de l’AFP sur place estiment à plusieurs dizaines de milliers au moins le nombre de participants. Arrivés pour certains dès vendredi soir, les manifestants ont commencé à observer 16 minutes de silence à partir de 11H52 (10H52 GMT).C’est à cette heure précise que, le 1e novembre 2024, l’auvent en béton de la gare tout juste rénovée s’est effondré, tuant 14 personnes sur le coup, dont deux enfants. Deux blessés décéderont plus tard, portant le bilan à 16 morts.Dès le début de la matinée, des milliers de personnes étaient venues déposer des fleurs ou des bougies devant la gare, dont le béton arraché rappelle encore l’accident. Comme Svetlana, 45 ans, venue de Pancevo, rencontrée par l’AFP devant encore bouleversée par “une grande douleur, une grande tristesse”.L’effondrement de l’auvent a lancé l’un des plus vastes mouvements de contestation qu’ait connus le pays, dont les étudiants ont rapidement pris la tête. Il est devenu, pour les opposants au président de droite nationaliste Aleksandar Vucic, l’emblème de la corruption qui gangrène selon eux les immenses chantiers de travaux publics lancés à travers le pays.”Tous ceux qui, en Serbie, sont contre la corruption, le crime, et le parti au pouvoir” se sont donnés rendez-vous, expliquait, ému, vendredi soir Ratko Popovic, 47 ans, au milieu de milliers d’autres personnes venues accueillir les étudiants arrivés à pied des quatre coins du pays.   Depuis plusieurs mois les étudiants ont adopté comme moyen d’action ces longues marches, espérant ainsi toucher le maximum de villes et villages pour expliquer leurs revendications et lutter contre le portrait que dressent d’eux les médias proches du pouvoir en les décrivant régulièrement comme des “terroristes” payés par des puissances étrangères.- Enquêtes -Majoritairement pacifiques, les manifestations organisées depuis un an ont été émaillées cet été de violences opposant partisans du président et manifestants, dont plusieurs centaines ont été arrêtés. La répression s’est durcie envers le mouvement, poussant la semaine dernière le Parlement européen à adopter une résolution qui “soutient le droit des étudiants et citoyens serbes à manifester pacifiquement” et “condamne fermement la répression d’Etat”.Samedi matin, la commissaire européenne à l’élargissement, Marta Kos, a affirmé sur X que la tragédie de Novi Sad était “en train de changer la Serbie”. “Elle a poussé les masses à se mobiliser pour la responsabilité, la liberté d’expression et une démocratie inclusive. Ce sont ces mêmes valeurs qui guideront la Serbie vers l’Union européenne” à laquelle Belgrade est candidate, a-t-elle écrit.Alors que les manifestants se recueillaient à Novi Sad, à Belgrade, à une centaine de kilomètre plus au sud, le président et plusieurs ministres assistaient à une cérémonie dans la basilique Sainte Sava, à laquelle participaient aussi plusieurs milliers de ses partisans venus allumer des bougies et rendre hommage aux victimes.Dans une adresse à la nation en fin d’après-midi vendredi, après avoir pendant des mois accusé les étudiants de vouloir le renverser et d’être payés pour manifester, le président a dit avoir “tenu des propos [qu’il] regrette”. “Je m’en excuse”, a ajouté Aleksandar Vucic, appelant au dialogue, sans pour autant mentionner les élections anticipées que demandent les manifestants depuis des mois.Au total, trois enquêtes sont ouvertes: une sur l’accident, une autre menée par le parquet spécialisé dans la lutte contre le crime organisé et la corruption, sur les soupçons de corruption à hauteur de millions d’euros dans la rénovation, et une menée par le bureau du procureur public européen (EPPO) portant sur un éventuel détournement de fonds européens lors de la reconstruction.Dans la première, le parquet a demandé mi-septembre un procès pour 13 personnes, dont deux anciens ministres, mais ce n’est pas assez pour les manifestants.”Un an est passé. Personne n’a été tenu pour responsable”, regrette Tomislav Savić, rencontré samedi matin à Novi Sad. “A chaque revendication des étudiants, des citoyens de notre pays, on oppose des blocages, du silence ou du mépris. C’est difficile. Mais nous espérons que les coupables seront trouvés”.

Xi Jinping occupe le devant de la scène à l’Apec en l’absence de Trump

Le président chinois a resserré les liens avec ses partenaires et occupé le devant de la scène au sommet de l’Apec qui s’est clôturé samedi en Corée du Sud, la Chine s’imposant comme la principale puissance en l’absence de Donald Trump.Xi Jinping s’est entretenu jeudi avec le président américain – leur premier face à face depuis 2019 – avant le sommet des dirigeants de la Coopération économique pour l’Asie Pacifique (Apec) organisé à Gyeongju en Corée du Sud.Après avoir conclu une trêve dans sa brutale guerre commerciale avec Pékin, le président américain s’est envolé pour Washington. Il a ainsi laissé Xi Jinping prendre toute la lumière au sommet où le dirigeant a présenté Pékin comme le défenseur du multilatéralisme face à “l’hégémonisme” dans une allusion transparente aux Etats-Unis.Lors d’un discours à la clôture du sommet, Xi Jinping a annoncé samedi que la Chine accueillera le prochain sommet de l’Apec en novembre 2026 dans la ville de Shenzhen (sud).Les dirigeants se sont engagés lors du sommet à renforcer leur coopération sur le libre échange, l’intelligence artificielle et d’autres défis comme la faible natalité, le vieillissement de la population et l’urbanisation.Suivant la tradition de l’Apec de porter des tenues locales, les représentants des 21 pays d’Asie Pacifique ont arboré une écharpe traditionnelle coréenne couleur jade pour la photo finale.En Corée du Sud, Xi Jinping s’est attaché à resserrer les liens avec ses partenaires de la région Asie Pacifique.Le président sud-coréen Lee Jae Myung, élu en juin, l’a accueilli samedi pour leur première rencontre bilatérale avec une grande cérémonie.Le dirigeant chinois ne s’était pas rendu en Corée du Sud depuis 2014 alors que les deux pays ont vu leurs relations minées par une série de différends ces dernières années.M. Lee a déclaré à Xi Jinping avoir “espéré depuis longtemps le rencontrer en personne” et a décrit la rencontre comme un nouveau départ entre Pékin et Séoul.Le président chinois, à en retour décrit les deux pays comme “des voisins importants qui ne peuvent pas être déplacés et aussi des partenaires qui ne peuvent pas êtres séparés”.Séoul a longtemps maintenu un équilibre entre Pékin et Washington, son principal partenaire commercial, et le garant de sa sécurité.Mais les relations avec la Chine se sont détériorées en 2016 après que la Corée du Sud a accepté de déployer le système de défense antimissile américain THAAD. Pékin a réagi par de sévères représailles économiques, imposant des restrictions aux entreprises sud-coréennes et interdisant les voyages de groupe.La Corée du Sud – qui a conclu cette semaine un accord économique de plusieurs centaines de milliards de dollars avec les Etats-Unis pour permettre une baisse des droits de douane imposés par Washington à ses exportations – reste fortement dépendante du commerce avec son grand voisin asiatique.M. Lee a encore appelé le dirigeant chinois à aider à la “reprise du dialogue” avec Pyongyang alors que la Corée du Sud est toujours officiellement en guerre avec la Corée du Nord.Avant cette rencontre, Pyongyang avait déclaré que la perspective d’une dénucléarisation de la Corée du Nord était un “rêve irréalisable” qui “ne pourra jamais se concrétiser même si on en parle mille fois”.- “Un tournant” avec le Canada-Xi Jinping avait également eu vendredi avec Mark Carney la première entrevue officielle entre des dirigeants chinois et canadien depuis huit ans.Le dirigeant chinois s’est dit disposé à “remettre les relations sino-canadiennes sur la bonne voie” et a invité le Premier ministre libéral en Chine.Mark Carney a estimé samedi que ces discussions représentaient “un tournant” dans les relations sino-canadiennes tendues.Le Premier ministre canadien Mark Carney a par ailleurs indiqué s’être excusé auprès de Donald Trump après la diffusion d’une publicité antiprotectionniste par l’Etat de l’Ontario qui avait “offensé” le président américain. Xi Jinping avait aussi eu une entrevue vendredi avec la nouvelle Première ministre japonaise Sanae Takaichi, longtemps une critique virulente de la Chine.Elle a affirmé vouloir une “relation stratégique et mutuellement bénéfique entre la Chine et le Japon” mais elle a aussi indiqué à des journalistes avoir abordé plusieurs sujets de friction avec le dirigeant chinois dans “un dialogue direct et franc”.

Gaza: la question des otages pèse toujours sur le cessez-le-feu, nouvelles frappes israéliennes

Le fragile cessez-le-feu à Gaza a connu samedi un nouvel incident avec la restitution par le Hamas de trois corps qui ne sont pas ceux d’otages enlevés le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste, alors que l’armée israélienne a de nouveau frappé le territoire palestinien. Selon une source sécuritaire à Gaza, des tirs de l’armée israélienne et des frappes aériennes ont été entendus samedi autour de Khan Younès (sud).Une source militaire israélienne avait déjà indiqué vendredi soir, au moment de la remise des corps, qu’elle ne pensait pas qu’il s’agissait de corps d’otages.Cette énième péripétie depuis le cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre entre le Hamas et Israël, accompagnée de frappes israéliennes, intervient alors que les Israéliens ont déjà exprimé leur colère face aux retards successifs dans la remise des corps des otages.Le gouvernement israélien a accusé le Hamas de violer l’accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l’accord.A deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104, selon des sources palestiniennes.Le mouvement islamiste palestinien a jusqu’à présent restitué les dépouilles de 17 des 28 otages décédés qu’il a accepté de remettre dans le cadre d’un accord de trêve négocié par les Etats-Unis avec Israël.Parmi les 17 dépouilles restituées figurent celles de 15 Israéliens, d’un Thaïlandais et d’un Népalais. Conformément aux termes de l’accord de cessez-le-feu négociés sous la houlette des Etats-Unis, pour chaque Israélien rendu, Israël a remis 15 corps de Palestiniens décédés pendant la guerre, soit un total de 225.-Situation critique-A Gaza la situation humanitaire et sécuritaire reste alarmante. “La nuit dernière, j’ai entendu plusieurs fois des coups de feu provenant des forces d’occupation. Nous n’avons ni nourriture ni eau pour boire ou nous laver. La situation est critique. La trêve a commencé, mais la guerre n’est pas terminée”, a raconté à l’AFP Hisham al-Bardai, un père de famille de 37 ans.Pour Sumaya Daloul, 27 ans, qui vit avec ses parents, “la vie n’a pas de sens”. “La mort est préférable à la vie. Nous n’avons ni argent, ni travail, ni nourriture, ni eau, ni électricité, ni internet”, raconte-t-elle.Le directeur général du Bureau gouvernemental des médias à Gaza, Ismail Al-Thawabteh estime qu’il “reste 20.000 engins explosifs non explosés issus de la guerre et de l’occupation dans diverses zones de la bande de Gaza”.Samedi, la Jordanie et l’Allemagne ont estimé qu’une force internationale censée soutenir une future police palestinienne à Gaza dans le cadre du plan de gouvernance post-conflit du président américain Donald Trump devrait bénéficier d’un mandat de l’ONU.La force dite “de stabilisation internationale” (ISF), est censée former et soutenir les policiers palestiniens sélectionnés dans la bande de Gaza, avec le soutien de l’Égypte et de la Jordanie. Elle doit aussi sécuriser les zones frontalières et empêcher la contrebande d’armes vers le Hamas.La Turquie accueillera lundi à Istanbul une réunion des ministres des Affaires étrangères de pays musulmans en soutien au plan de paix américain pour Gaza.

Aux Etats-Unis, la paralysie budgétaire met le parc de Yosemite “à rude épreuve”

Temple mondialement connu de l’escalade, le parc naturel de Yosemite traverse une de ses plus grandes épreuves à cause de la paralysie budgétaire qui règne aux Etats-Unis. Privé de ressources, il continue pourtant d’être fréquenté par des milliers d’accros à l’adrénaline.Depuis le 1er octobre, le personnel a été grandement réduit, la faute au tarissement des fonds fédéraux provoqué par les désaccords budgétaires entre démocrates et républicains au Congrès.Et l’immense paroi de granit de 914 mètres qui fait la réputation du parc, la formation rocheuse d’El Capitan, est désormais vulnérable aux abus potentiels.”Nous sommes mis à rude épreuve”, confie à l’AFP un garde du parc, sous le couvert de l’anonymat. “Nous avons perdu de nombreux employés qui ont été renvoyés chez eux sans salaire, y compris des scientifiques, des chercheurs, des personnels gérant les entrées, des guides.”Pour ceux qui restent, pas facile d’assurer la sécurité de ce parc naturel mythique, qui accueille 4 millions de visiteurs par an. Il n’y a plus personne pour contrôler les entrées et ce mois-ci, des base-jumpers ont fait le buzz sur les réseaux sociaux en sautant en parachute depuis le sommet d’El Capitan.Illégale, cette pratique n’est pas nouvelle à Yosemite. Mais les autorités semblent craindre qu’elle ne prenne de l’ampleur par effet d’aubaine. Peter Zabrok, un grimpeur qui compte plusieurs dizaines d’ascensions d’El Capitan à son actif, a aperçu récemment huit base-jumpers s’élancer depuis le sommet, pour survoler le parc avec leurs combinaisons aérodynamiques.”Je n’en avais jamais vu autant !”, s’exclame le Canadien de 66 ans.Beaucoup de grimpeurs estiment qu’il s’agit d’un événement isolé, mais les autorités ont voulu affiché leur fermeté en communiquant sur la condamnation de trois parachutistes coupables d’infractions similaires ces dernières années.- “Inquiétant” -Dans le parc, où la haute saison d’escalade bat encore son plein, le garde anonyme redoute que l’exploit dangereux des base-jumpers ne soit que l’arbre qui cache la forêt. Derrière un vernis de normalité – les campings restent pleins, toilettes et boutiques privées sont ouvertes – les infractions se multiplient, selon lui. Certains petits malins profitent de l’occasion pour escalader des voies ou camper le long de sentiers qui nécessitent habituellement un permis, ou polluent des sites protégés.”Avec ou sans paralysie budgétaire, il y a toujours un certain degré d’activité illégale dans le parc, mais je pense qu’il est très faible”, tempère le grimpeur Alex Honnold, mondialement connu pour avoir escaladé El Capitan à mains nues, sans corde ni harnais de sécurité.Au-delà de quelques incidents défrayant la chronique, l’Américain est davantage préoccupé par l’impact à long terme des éventuelles coupes budgétaires proposées par l’administration Trump sur la préservation du parc. “En tant que visiteur qui vient juste pour une semaine, (…) vous ne voyez pas que personne ne s’occupe de l’infrastructure, ni qu’il y a moins de personnel de surveillance, de recherche et de sauvetage”, explique-t-il. Pourtant, “c’est ce qui compte le plus lorsque des accidents se produisent”.”C’est vraiment inquiétant pour les parcs en général”, abonde Julia Lackey, une grimpeuse qui a travaillé pendant deux saisons à Yosemite.”On voit plein de ressources déjà exploitées à leur maximum, et maintenant elles le sont encore plus”, lâche-t-elle, en se lançant dans sa quatrième ascension d’El Capitan.Les vrais amoureux du parc comme Jack Taylor regrettent, eux, de ne pas pouvoir payer leur entrée.”Cet argent sert à entretenir le parc”, s’inquiète ce grimpeur de 29 ans. “Ils offrent tous les services sans percevoir les droits d’entrée, donc ils perdent de l’argent”.

En Iran, les futurs prodiges de la tech en décousent sur le ring avec leurs robots

Sur un ring entouré de vitres en plexiglas, deux machines métalliques aux allures de robots aspirateurs s’affrontent pour une lutte impitoyable: en Iran, des Olympiades de la Tech cultivent les futurs talents de l’ingénierie. Combats de robots, programmation, intelligence artificielle (IA) mais aussi drones, cybersécurité et objets connectés: toutes ces disciplines ont fait l’objet de compétitions entre étudiants, sur les quatre jours d’Olympiades qui se sont cloturées jeudi.L’Iran aspire à devenir un acteur régional incontournable pour les technologies émergentes, en dépit de décennies de sanctions internationales qui brident son développement. Sous un chapiteau, Alireza Hosseini s’active à donner les derniers tours de vis à Arash, un robot de combat qui montera sur le ring dans quelques heures. La machine n’a rien d’un humanoïde. Son aspect est au contraire très rudimentaire avec une courroie, des roulettes et beaucoup de mécanique.Ce qu’il y a de “plus important que la conception, c’est l’opérateur”, celui qui pilote à distance le robot avec une télécommande, déclare à l’AFP l’étudiant de 21 ans.”La conception ne représente qu’un tiers du travail, mais l’opérateur décide comment et où le robot attaque”, souligne le jeune homme, originaire de Kerman, dans le sud de l’Iran. Son équipe “composée d’étudiants en génie électrique, électronique, informatique, mécanique et design” a été championne d’Iran de robotique à trois reprises, précise M. Hosseini.Créées en 2024 à l’initiative du gouvernement, les Olympiades de la Tech servent de vivier aux entreprises pour de potentiels recrutements.M. Azizi, un enseignant qui encadre une équipe de moins de 18 ans, apparaît quelque peu anxieux avant le début de la compétition: “On a commencé tard malheureusement et le robot n’est pas encore totalement prêt”.Sur le ring, deux robots enchaînent déjà les coups. – Silicon valley iranienne -Comme pour la lutte, discipline dans laquelle l’Iran excelle, trois arbitres sont chargés de les départager.Chaque choc entre robots provoque des étincelles. Soudain, la structure métallique de l’un d’eux prend feu. La victoire revient à l’appareil qui met hors service son adversaire.Ces Olympiades de la Tech se sont déroulées en périphérie de Téhéran, au parc technologique de Pardis, surnommé la “Silicon valley” iranienne, où sont installées des dizaines d’entreprises de pointe.Les organisateurs se sont targués d’avoir reçu plus de 10.000 inscriptions pour cette compétition, limitée à un millier de places après des épreuves éliminatoires. Quelques équipes étrangères y étaient représentées. L’Iran investit des sommes considérables dans les technologies émergentes, dont la robotique qui compte des dizaines d’entreprises aux applications très diverses.Le pays avait ainsi dévoilé en septembre son premier robot dopé à l’intelligence artificielle, capable de répondre avec précision à un large éventail de questions juridiques, selon les médias locaux. Ces technologies servent aussi sur le plan militaire à l’image d’Aria, un véhicule présenté en septembre par les médias d’Etat et capable grâce à l’IA de détecter des obstacles et de se déplacer de façon autonome. En 2021, des vétérinaires avaient réalisé en Iran la toute première opération à distance sur un chien grâce à Sina, un robot chirurgical entièrement conçu et fabriqué localement.Les Olympiades de la Tech permettent aux étudiants de se confronter à la réalité du terrain. A l’image de Mohammad-Javad Assadolahi, un étudiant en génie mécanique de 21 ans, qui a conçu de toutes pièces avec ses camarades un drone composé à “60-70% de technologie iranienne”. “Notre principale difficulté a été le manque de ressources pédagogiques” en anglais et en persan, a déploré le jeune homme, en référence à la principale langue parlée en Iran.Mais “grâce à nos connaissances et nos recherches, on a progressivement réussi à développer un système” qui permet au drone de décoller automatiquement, suivre une trajectoire rectangulaire et atterrir seul, s’est réjoui M. Assadolahi.

À 96 ans, Hugues Aufray en tournée: “Personne ne m’empêchera de chanter jusqu’au bout”

“Santiano”, “Céline”, “Stewball”… Auréolé de succès intemporels dont des adaptations de son ami Bob Dylan, Hugues Aufray, figure tutélaire de la chanson francophone, poursuit sa route avec une énergie intacte et s’offre une nouvelle tournée à 96 ans.Depuis sa maison des Yvelines nichée dans la verdure, l’artiste aux airs d’éternel jeune homme revient pour l’AFP sur une carrière marquée par 38 albums studio et plus de 400 titres, et sur son projet… de devenir centenaire. REPONSE: “Je n’ai pas encore fait tout ce que je voulais! J’ai entamé enfin mon autobiographie pour dire à ceux qui m’aiment comment tout s’est passé, car je n’avais rien programmé. Je voulais être sculpteur et je le suis dès que j’ai du temps libre. Il y a un moment donné où je serai obligé de quitter la scène. Dans deux ans peut-être, j’arrêterai les tournées pour consacrer mon temps à l’écriture, à la sculpture et à la peinture.” R: “J’ai compris très tôt que la vie, c’était quelque chose de très important. J’ai même du mal à écraser une araignée… Donc j’ai compris très vite que l’alcool, c’était pas bon. J’ai essayé une fois l’herbe (cannabis, ndlr), ça ne m’a pas plu du tout: j’oubliais mes paroles! Et puis, il y a Murielle (sa compagne de 45 ans sa cadette, épousée en 2023, ndlr). L’amour fait partie de mon secret.” R: “Je fais du vélo d’appartement presque tous les jours avec une bonne hygiène de vie, mais je ne marche pas assez… Je vais m’y mettre pour de bon. J’ai la chance de n’avoir jamais été malade. Je suis suivi par un gérontologue. Je fais des analyses qui sont toujours impeccables. Ce serait bien si je pouvais aller jusqu’à 100 ans!”  R: “Les Francofolies et les Vieilles Charrues, je ne les ai faites qu’une seule fois il y a plus de vingt ans… Longtemps, les journalistes ne s’intéressaient pas à moi. Même les autres artistes ne venaient pas à mes premières. On a dit que j’étais de droite. Comme disait Coluche de lui-même, je ne suis pas à droite mais encore moins à gauche.”R: “Ce sera quelque chose de spécial qui me ressemble, l’équivalent de ce qu’on appelait autrefois une veillée avec des chansons, des histoires au coin du feu. Un concept que je veux emmener en tournée. Un peu comme chez les scouts. D’ailleurs, j’aimerais rallumer la flamme d’un scoutisme laïc. Je rêve d’une France fédérale dont la devise serait: fraternité, justice, laïcité.” R: “Ça me fait rire et ça me touche aussi, bien entendu. Je n’ai jamais rêvé une telle carrière, comme je n’ai jamais imaginé devenir chanteur. Mon devoir, c’est de rester le plus fort et le plus longtemps possible pour apporter du bonheur aux gens. Personne ne m’empêchera de chanter jusqu’au bout! Ce n’est pas un métier, c’est une nature. Comme les oiseaux qui chantent naturellement jusqu’à la fin de leur vie.”