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Combattants chinois capturés en Ukraine: Pékin met en garde contre toute “manipulation”

La Chine a appelé mardi à éviter toute “manipulation politique” et tout “battage médiatique” dans l’affaire de ses deux ressortissants capturés en Ukraine après avoir combattu selon Kiev aux côtés de la Russie.Ces deux combattants chinois présumés sont apparus lundi au cours d’une conférence de presse dans la capitale ukrainienne, assurant vouloir être échangés et …

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Combattants chinois capturés en Ukraine: Pékin met en garde contre toute “manipulation”

La Chine a appelé mardi à éviter toute “manipulation politique” et tout “battage médiatique” dans l’affaire de ses deux ressortissants capturés en Ukraine après avoir combattu selon Kiev aux côtés de la Russie.Ces deux combattants chinois présumés sont apparus lundi au cours d’une conférence de presse dans la capitale ukrainienne, assurant vouloir être échangés et appelant leurs concitoyens à ne pas suivre leur exemple.”Nous exhortons les parties concernées à avoir une vision juste de la position objective et impartiale de la Chine et à s’abstenir de toute manipulation politique et de tout battage médiatique”, a déclaré mardi Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.”Les autorités chinoises sont en train de vérifier les informations et les circonstances” autour de ces deux ressortissants, a-t-il précisé lors d’un point presse régulier.L’Ukraine avait annoncé la semaine dernière la capture de ces deux citoyens chinois. Pékin a démenti toute implication dans leur recrutement au sein des forces de Moscou.Vêtus de treillis et menottes aux poignets, les deux hommes ont raconté en mandarin avoir été capturés lors de combats dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, après avoir rejoint les rangs de l’armée russe grâce à des annonces en ligne.”J’espère que la Chine pourra m’échanger avec la Russie et l’Ukraine et me ramener en Chine”, a déclaré l’un d’entre eux, identifié comme Zhang Renbo, 26 ans.L’autre, identifié comme Wang Guangjun, 33 ans, a appelé ses “compatriotes qui veulent participer à la guerre en Ukraine” à ne pas le faire. Ils se sont exprimés aux côtés de militaires ukrainiens armés et masqués, de sorte qu’il était impossible de savoir s’ils intervenaient de leur plein gré.”La position du gouvernement chinois est claire et sans ambiguïté”, a déclaré mardi Lin Jian, le porte-parole de la diplomatie chinoise.”Nous avons émis des alertes de sécurité à de nombreuses reprises, demandant aux citoyens chinois de rester à l’écart des zones de conflit (…) et en particulier d’éviter de participer aux opérations militaires de quelque partie que ce soit”, a-t-il souligné.La Chine appelle régulièrement à des pourparlers de paix et au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays, sous-entendu Ukraine comprise. Mais elle n’a jamais condamné la Russie et a renforcé ses relations économiques, diplomatiques et militaires avec Moscou depuis le début de l’invasion russe en février 2022.sam-isk-oho-ehl/cco

Avant l’amère potion budgétaire pour 2026, les ingrédients de François Bayrou

Comment réaliser 40 milliards d’euros d’économies en 2026 sous la menace d’une censure à l’Assemblée ? A défaut de résoudre l’équation, François Bayrou va en présenter les termes à l’issue d’un “Comité d’alerte sur le budget”.Le Premier ministre réunit mardi matin à Paris plusieurs membres de son gouvernement ainsi que des parlementaires, des représentants d’organismes de sécurité sociale ou encore syndicaux. “Il y aura une partie sur les finances publiques et une seconde partie sur la présentation de chiffres inquiétants tels que le PIB par habitant, l’emploi des seniors et des jeunes, que le gouvernement veut booster”, explique une source syndicale.Des représentants des collectivités locales seront également présents, mais pas l’Association des maires de France (AMF) qui voit dans cette réunion “convoquée à la hâte” une “énième séquence de communication”.Embourbé dans les sondages et souvent taxé d’immobilisme après quatre mois à Matignon, François Bayrou entend, par cette réunion suivie d’une conférence de presse, amorcer la méthode dite de “coresponsabilité” avec les Français qu’il a souvent prônée avant de prendre les commandes du gouvernement.Une “méthode radicalement nouvelle” consistant à “construire ce budget dès mardi”, a renchéri le ministre de l’Économie Éric Lombard, alors que les textes budgétaires seront examinés au Parlement début octobre.Les grandes données budgétaires et le montant de la dette française — 3.303 milliards d’euros fin septembre 2024, soit 113,7% du PIB, selon l’Insee — seront donc exposés. Mais probablement pas d’annonce immédiate à attendre, ce “comité d’alerte” devant inaugurer une période de trois mois avant l’annonce de décisions.Des groupes de travail avec les parties prenantes, partenaires sociaux et parlementaires notamment, pourraient être mis en place à l’issue de cette réunion.L’exécutif prépare déjà les esprits à un “état d’alerte budgétaire”, selon les termes de M. Lombard: la France devra réaliser un effort “de 40 milliards d’euros” l’an prochain, sous forme “essentiellement” d’économies, pour réduire le déficit public de 5,4% du PIB — objectif 2025 — à 4,6% en 2026.- Controverse fiscale -Le gouvernement s’apprête en parallèle à présenter en Conseil des ministres mercredi son plan budgétaire et structurel à moyen terme (PSMT), document présentant la trajectoire pour les années à venir, adressé à la Commission européenne.”La trajectoire, c’est 3% à l’horizon 2029, il faut s’y tenir”, a plaidé sur TF1 le ministre du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin.La prévision de croissance gouvernementale pour 2025 a été rabotée à 0,7%, après 1,1% en 2024.  Sur quels leviers agir ? Sont régulièrement évoqués, notamment par le patronat, un effort éventuel des retraités, une hausse de la TVA ou le financement de la sécurité sociale. “On sait qu’il y a des dépenses inefficaces (…) Cela peut être des aides aux entreprises, à l’investissement, des prestations sociales qui n’atteignent pas leur objectif, etc”, a résumé le ministre de l’Industrie Marc Ferracci sur France inter.La secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon a elle mis en avant “des pistes à explorer en termes de protection sociale mais aussi de fiscalité”.M. Lombard a dit “souhaiter” que la contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR), appliquée aux ménages les plus aisés, présentée comme temporaire et qui fixe un taux minimal d’imposition de 20%, soit “pérenne”.Mais “le Premier ministre s’est engagé, le président de la République également, (…) à ne pas augmenter les impôts”, a rappelé dimanche la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas.Le gouvernement survivra-t-il à la présentation du budget 2026 ? La France insoumise et le Rassemblement national menacent à nouveau de censurer. “Si le projet, c’est de demander aux Français de se serrer la ceinture sans que l’État n’aille sur le chemin des économies en matière d’immigration, de train de vie de l’État, des collectivités, nous nous emploierons à le censurer”, a prévenu le vice-président du RN Sébastien Chenu.La gauche s’inquiète, elle, de “l’impact récessif” sur la croissance de nouvelles économies et appelle le  gouvernement à envisager des hausses d’impôts pour les plus riches et des remises en causes d’exonérations aux entreprises.”Les recettes de l’État et de la Sécurité sociale ont été délibérément asséchées”, a estimé sur Public Sénat le député PS Jérôme Guedj.”Si on ne regarde que la dépense, ce sont les classes moyennes et les catégories populaires qui risquent d’en pâtir puisque ce sont eux les bénéficiaires de ces dépenses sociales”, a-t-il averti, jugeant que “l’heure de vérité” pour le gouvernement interviendra au moment des négociations budgétaires à l’automne.

La France prête au bras de fer avec l’Algérie

Paris est disposée à engager un bras de fer avec l’Algérie si elle ne revient pas sur sa décision d’expulser les douze fonctionnaires français, a martelé mardi le chef de la diplomatie, appelant Alger “à prendre ses dispositions” pour sortir de la crise.Les autorités algériennes ont déclaré dimanche persona non grata douze fonctionnaires français du ministère de l’Intérieur, leur donnant 48 heures pour quitter l’Algérie, en réponse à l’arrestation en France, puis à sa mise en détention, d’un agent consulaire algérien.”C’est une décision regrettable qui ne sera pas sans conséquences”, a prévenu mardi Jean-Noël Barrot sur France 2, au lendemain de la publication d’un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.”Si l’Algérie fait le choix de l’escalade, nous répondrons avec la plus grande fermeté”, a-t-il ajouté, soulignant que la France n’aura “d’autre choix que de prendre des mesures similaires”. Alger a défendu lundi soir sa décision “souveraine”, faisant porter au ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau “la responsabilité entière” de ce regain de tensions.”Bruno Retailleau n’a rien à voir avec cette affaire judiciaire”, a souligné mardi Jean-Noël Barrot, insistant sur l’indépendance de la justice française.”La justice est indépendante. C’est une procédure judiciaire qui a été engagée depuis des mois et qui n’a rien à voir avec le dialogue (diplomatique) que nous avons réinitié” en mars avec les autorités algériennes, a-t-il poursuivi.Trois hommes, dont un employé dans l’un des consulats d’Algérie en France, ont été mis en examen vendredi à Paris pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour, en relation avec une entreprise terroriste, selon le parquet national antiterroriste (Pnat) français.Dans cette affaire qui concerne l’opposant au régime algérien Amir Boukhors, influenceur surnommé Amir DZ, ces hommes sont aussi poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Ils ont été placés en détention provisoire.- Maintenir le dialogue -Malgré la rhétorique musclée, le chef de la diplomatie assuré qu’il souhaite maintenir le contact avec Alger et a appelé les autorités à revenir sur leur décision qui doit être effective dans les heures à venir mardi.”Ma responsabilité (…), c’est de maintenir le contact”, a-t-il dit.”Nous avons toujours dit que nous voulions revenir à des relations normales, que nous voulions sortir des tensions parce qu’elles ne sont ni dans l’intérêt de la France ni dans l’intérêt des Français. Mais c’est évidemment à l’Algérie aujourd’hui de prendre ses dispositions”, a-t-il poursuivi.Il a déploré la décision d’Alger “qui compromet le dialogue”, amorcé tout récemment pour extirper les deux pays d’une crise d’une intensité rare qui les avait précipités au bord de la rupture diplomatique.Fin mars, Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune avaient acté la fin de la crise qui avait démarré huit mois plus tôt lorsque le président français avait apporté son soutien total à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L’Algérie avait immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.Les deux chefs d’Etat avaient alors chargé leurs ministres des Affaires étrangères de reprendre le dialogue sur tous les sujets “irritants”, dont la question migratoire et l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.Jean-Noël Barrot, qui s’était rendu à Alger début avril, a insisté mardi sur le fait que “les procédures judiciaires n’ont rien à voir avec la relation entre deux gouvernements”.Il a enfin estimé que Boualem Sansal n’avait “pas à faire les frais de problèmes entre le gouvernement français et le gouvernement algérien”. “Et j’ose croire, étant donné son état de santé et sa situation, à un geste d’humanité de la part des autorités algériennes”.

Conférence à Londres sur le Soudan, “catastrophe humanitaire” majeure après deux ans de guerre

Londres accueille mardi une conférence sur le Soudan, avec l’objectif de mobiliser la communauté internationale pour mettre fin au conflit qui dévaste depuis deux ans jour pour jour ce pays où plus de trente millions de personnes ont “désespérément besoin d’aide”.La guerre qui a éclaté le 15 avril 2023 y oppose le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée de ce pays d’Afrique du Nord-Est, et son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo, chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).Elle a fait des dizaines de milliers de morts et plus de treize millions de déplacés et réfugiés, plongeant le pays de cinquante millions d’habitants dans une crise humanitaire majeure, selon l’ONU, qui dénonce aussi la famine qui se répand.”Deux ans, c’est beaucoup trop long – la guerre brutale au Soudan a dévasté la vie de millions de personnes – et pourtant, une grande partie du monde continue de détourner le regard”, a déploré le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy, quelques heures avant l’ouverture de la conférence. “Les belligérants ont fait preuve d’un mépris effroyable pour la population civile du Soudan”, a-t-il dénoncé.Plus de trente millions de personnes ont “désespérément besoin d’aide”, selon le ministère britannique des Affaires étrangères.La conférence, co-organisée par le Royaume-Uni, l’Union européenne, l’Allemagne, la France et l’Union africaine, va réunir des ministres de 14 pays, dont l’Arabie saoudite et les Etats-Unis, selon le Foreign Office. Elle vise à “convenir d’une voie à suivre pour mettre fin aux souffrances” de la population, a souligné David Lammy. Le gouvernement soudanais n’a pas été invité, et a protesté pour cela auprès du Royaume-Uni, l’accusant de mettre sur un pied d’égalité l’Etat soudanais “souverain et membre des Nations Unies depuis 1956” et les FSR, “une milice terroriste qui commet des génocides et des crimes contre l’humanité”.- “Immenses atrocités” -L’armée contrôle le nord et l’est du Soudan, tandis que les FSR dominent une partie du sud et la quasi-totalité de la vaste région du Darfour, dans l’ouest. Les deux camps sont accusés d’exactions et d’atrocités.David Lammy a annoncé une nouvelle aide de 120 millions de livres sterling (139,5 millions d’euros) qui permettra de fournir des approvisionnements alimentaires vitaux, notamment aux enfants, et de soutenir les victimes de violences sexuelles.”Deux années de guerre et de déplacements ont brisé les vies de millions d’enfants à travers le Soudan”, a déploré lundi la cheffe de l’Unicef, Catherine Russell. Selon l’agence onusienne, le nombre d’enfants tués ou mutilés est par exemple passé de 150 cas vérifiés en 2022 à 2.776 pour 2023 et 2024, un chiffre probablement sous-estimé.”Le Soudan est la pire crise humanitaire dans le monde aujourd’hui mais n’a pas l’attention du monde”, a regretté Mme Russell.L’Allemagne va de son côté verser 125 millions d’euros supplémentaires pour l’aide humanitaire.Cette enveloppe doit permettre aux ONG de fournir nourriture et médicaments aux victimes de la guerre mais aussi de “stabiliser la situation dans les pays voisins”, dont les capacités d’accueil des réfugiés “atteignent leurs limites”, a déclaré lundi la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.”Par soif du pouvoir”, les deux rivaux “soumettent leur propre peuple à d’immenses atrocités” dans ce qui est devenu la “plus grande catastrophe humanitaire de notre temps”, selon Mme Baerbock.De son côté, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a annoncé mardi en amont de la conférence un nouveau soutien financier de cinquante millions d’euros pour l’aide humanitaire.Pour l’ONG Human Rights Watch, les dirigeants à la conférence doivent “s’employer d’urgence à protéger les civils et à garantir un acheminement sûr et sans entraves de l’aide humanitaire”. Elle les a appelés à “prendre des engagements concrets”, comme le déploiement d’une mission de protection des civils. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a mis en garde “contre les conséquences désastreuses qu’aurait une troisième année de guerre”.”Les civils qui ne sont pas tués dans les combats risquent de mourir faute d’accès à l’eau potable ou à un centre de santé opérationnel”, a alerté le CICR.Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est quant à lui dit “très inquiet du fait que des armes et des combattants continuent d’arriver au Soudan”, sans toutefois citer les pays de provenance.