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Plus de 400 arrestations à Londres à un rassemblement de soutien à Palestine Action
La police a arrêté plus de 400 personnes samedi à Londres lors d’une manifestation de soutien au groupe Palestine Action, s’ajoutant à des centaines d’autres au Royaume-Uni depuis l’interdiction, très critiquée, de cette organisation.Les forces de l’ordre avaient averti qu’elles interpelleraient toute personne qui afficherait son soutien explicite à ce mouvement, classé comme “terroriste” par le gouvernement travailliste début juillet à la suite d’actes de vandalisme, notamment sur une base de l’armée de l’air.Mais plusieurs centaines de personnes ont bravé le risque à partir de la mi-journée devant le Parlement britannique, brandissant des pancartes “Je m’oppose au génocide. Je soutiens Palestine Action”. “Notre gouvernement a décidé d’interdire une organisation. C’est totalement déplacé et il devrait passer plus de temps à oeuvrer pour tenter d’arrêter le génocide (à Gaza) plutôt que d’essayer d’arrêter des manifestations”, a dénoncé auprès de l’AFP Nigel, 62 ans, dirigeant d’une entreprise de recyclage tenant une pancarte de soutien à Palestine Action. Il a été interpellé par la police, sous les cris de “Honte à vous” lancés par d’autres manifestants, a constaté un journaliste de l’AFP.Des tensions ont eu lieu entre les forces de l’ordre et des participants qui ont tenté d’empêcher les arrestations.Au total, la Metropolitan Police a annoncé dans la soirée qu’elle avait arrêté au moins 425 personnes, dont la majorité pour soutien à une organisation interdite et plus de 25 pour violences sur ses agents.”Nos agents ont été frappés, se sont fait cracher dessus et ont visés par des objets lancés par des manifestants”, a déclaré dans un communiqué Claire Smart, qui a coordonné l’opération de maintien de l’ordre, dénonçant un niveau de violences “intolérable”.- “Pas des terroristes” -La police de la capitale britannique a indiqué avoir déployé plus de 2.500 agents pour encadrer une série de manifestations pro-palestiniennes dans la journée, dont une marche de soutien qui selon elle a réuni plus de 20.000 personnes et n’a donné lieu qu’à “très peu d’interpellations”.Mais la situation a été plus tendue lors du rassemblement distinct qui avait été organisé par le groupe Defend Our Juries, qui proteste contre l’interdiction de Palestine Action. Ce groupe revendiquait de dénoncer “la complicité britannique” avec l’Etat d’Israël, en particulier sur la question des ventes d’armes. Cette mesure a été jugée “disproportionnée” par l’ONU et dénoncée par des organisations de défense des droits humains et des personnalités comme le cinéaste britannique Ken Loach ou la romancière irlandaise Sally Rooney.”Nous ne sommes pas des terroristes (…) Nous devons dire que Palestine Action a le droit d’exister. L’interdiction doit être annulée”, a insisté Polly Smith, retraitée de 74 ans présente au rassemblement de samedi.Avant la mobilisation de samedi, plus de 800 personnes avaient déjà été arrêtées depuis juillet, et 138 inculpées de soutien ou d’incitation au soutien à une organisation terroriste. Elles risquent pour la plupart six mois de prison. Celles considérées comme des organisateurs des rassemblements risquent jusqu’à 14 ans d’emprisonnement.La cofondatrice de Palestine Action, Huda Ammori, a été autorisée à contester en justice l’interdiction du mouvement. Une audience est prévue en novembre.D’importantes manifestations de soutien aux Palestiniens ont lieu régulièrement au Royaume-Uni depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Cette dernière a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.368 morts à Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU.
Plus de 400 arrestations à Londres à un rassemblement de soutien à Palestine Action
La police a arrêté plus de 400 personnes samedi à Londres lors d’une manifestation de soutien au groupe Palestine Action, s’ajoutant à des centaines d’autres au Royaume-Uni depuis l’interdiction, très critiquée, de cette organisation.Les forces de l’ordre avaient averti qu’elles interpelleraient toute personne qui afficherait son soutien explicite à ce mouvement, classé comme “terroriste” par le gouvernement travailliste début juillet à la suite d’actes de vandalisme, notamment sur une base de l’armée de l’air.Mais plusieurs centaines de personnes ont bravé le risque à partir de la mi-journée devant le Parlement britannique, brandissant des pancartes “Je m’oppose au génocide. Je soutiens Palestine Action”. “Notre gouvernement a décidé d’interdire une organisation. C’est totalement déplacé et il devrait passer plus de temps à oeuvrer pour tenter d’arrêter le génocide (à Gaza) plutôt que d’essayer d’arrêter des manifestations”, a dénoncé auprès de l’AFP Nigel, 62 ans, dirigeant d’une entreprise de recyclage tenant une pancarte de soutien à Palestine Action. Il a été interpellé par la police, sous les cris de “Honte à vous” lancés par d’autres manifestants, a constaté un journaliste de l’AFP.Des tensions ont eu lieu entre les forces de l’ordre et des participants qui ont tenté d’empêcher les arrestations.Au total, la Metropolitan Police a annoncé dans la soirée qu’elle avait arrêté au moins 425 personnes, dont la majorité pour soutien à une organisation interdite et plus de 25 pour violences sur ses agents.”Nos agents ont été frappés, se sont fait cracher dessus et ont visés par des objets lancés par des manifestants”, a déclaré dans un communiqué Claire Smart, qui a coordonné l’opération de maintien de l’ordre, dénonçant un niveau de violences “intolérable”.- “Pas des terroristes” -La police de la capitale britannique a indiqué avoir déployé plus de 2.500 agents pour encadrer une série de manifestations pro-palestiniennes dans la journée, dont une marche de soutien qui selon elle a réuni plus de 20.000 personnes et n’a donné lieu qu’à “très peu d’interpellations”.Mais la situation a été plus tendue lors du rassemblement distinct qui avait été organisé par le groupe Defend Our Juries, qui proteste contre l’interdiction de Palestine Action. Ce groupe revendiquait de dénoncer “la complicité britannique” avec l’Etat d’Israël, en particulier sur la question des ventes d’armes. Cette mesure a été jugée “disproportionnée” par l’ONU et dénoncée par des organisations de défense des droits humains et des personnalités comme le cinéaste britannique Ken Loach ou la romancière irlandaise Sally Rooney.”Nous ne sommes pas des terroristes (…) Nous devons dire que Palestine Action a le droit d’exister. L’interdiction doit être annulée”, a insisté Polly Smith, retraitée de 74 ans présente au rassemblement de samedi.Avant la mobilisation de samedi, plus de 800 personnes avaient déjà été arrêtées depuis juillet, et 138 inculpées de soutien ou d’incitation au soutien à une organisation terroriste. Elles risquent pour la plupart six mois de prison. Celles considérées comme des organisateurs des rassemblements risquent jusqu’à 14 ans d’emprisonnement.La cofondatrice de Palestine Action, Huda Ammori, a été autorisée à contester en justice l’interdiction du mouvement. Une audience est prévue en novembre.D’importantes manifestations de soutien aux Palestiniens ont lieu régulièrement au Royaume-Uni depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Cette dernière a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.368 morts à Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU.
Mort à 106 ans de Rosa Roisinblit, emblématique Grand-Mère de la Place de Mai
Figure emblématique des Grands-Mères de la Place de Mai et de la lutte contre la dictature argentine, dont elle avait fait traduire des responsables devant les tribunaux, Rosa Roisinblit est morte samedi à l’âge de 106 ans, a annoncé cette association.”Les Grands-Mères de la place de Mai font leurs adieux avec tristesse à leur très chère compagne Rosa Tarlovsky de Roisinblit, vice-présidente des Grands-mères de la place de Mai jusqu’en 2021, date à laquelle, en raison de son âge avancé, elle est devenue présidente d’honneur de l’institution”, a annoncé l’organisation sur son site.Née en 1919 à Moises Ville, un village d’immigrants juifs dans le centre-est du pays, Rosa Roisinblit exerçait comme obstétricienne quand elle a vu sa vie basculer le 6 octobre 1978, jour où sa fille Patricia Roisinblit et son gendre José Pérez Rojo, tous deux militants de l’organisation armée péroniste Montoneros en lutte contre la junte, sont enlevés.Leur fille Mariana, âgée de 15 mois, est rendue à sa famille et sera élevée par Rosa sa grand-mère.Mais Patricia, enceinte de 8 mois, est transférée au centre de détention et de torture clandestin de l’Ecole de mécanique de la marine de Buenos Aires où, quelques jours après avoir donné naissance dans une cave, son bébé lui est enlevé.Comme quelque 30.000 autres “Disparus” enlevés de façon extrajudiciaire sous la dictature militaire (1976-1983), Patricia Roisinblit et José Pérez Rojo sont assassinés sans qu’on ne retrouve trace de leurs corps.Plus de 20 ans plus tard, en 2000, grâce au travail des Grands-Mères de la place de Mai dont elle a été une cofondatrice, Rosa a pu retrouver son petit-fils, Guillermo Roisinblit, l’un des 140 enfants retrouvés par son organisation.- “Je n’arrêterai jamais” -Cette année-là, trois militaires responsables de l’enlèvement de son petit-fils sont condamnés à des peines allant de 12 à 25 ans de prison.Rosa et ses deux petits-enfants, Mariana et Guillermo, assistent au procès.Mais le combat de Rosa Roisinblit ne s’arrête pas là. “La douleur est toujours là, cette blessure ne guérit jamais… Mais dire que j’arrête ? Non, je n’arrêterai jamais”, avait-elle déclaré dans une interview à l’AFP en 2016, à 97 ans.Selon l’association Abuelas de Plaza de Mayo, il reste encore environ 300 petits-enfants nés en captivité ou kidnappés avec leurs parents et placés auprès de proches du régime à retrouver.Les Grands-Mères de la place de mai ont emboîté le pas aux Mères de la place de mai qui dès 1981 ont manifesté pour retrouver leurs enfants enlevés.”Nous nous battons, mais les héros sont nos enfants qui se sont dressés contre une dictature féroce et ont donné leur vie pour un pays meilleur”, avait ajouté Rosa Roisinblit lors de son interview à l’AFP.Mariana a posté samedi sur les réseaux sociaux une photo où elle et sa grand-mère se regardent dans les yeux en riant. “Pour moi, tu es éternelle”, a-t-elle écrit.Le 24 mars dernier, alors que des dizaines de milliers de personnes manifestaient à Buenos Aires pour commémorer le 49e anniversaire du coup d’Etat militaire de 1976, le gouvernement de Javier Milei a annoncé la déclassification des archives du renseignement portant sur la dictature.De nombreux manifestants avaient toutefois dénoncé “le négationnisme du gouvernement” ultralibéral, dont la cure d’austérité a conduit à la suppression de dizaines d’emplois au sein du secrétariat des Droits de l’Homme et dans les lieux de mémoire ayant servi de prisons et de centres de torture sous la dictature.
L’armée israélienne détruit une nouvelle tour à Gaza-ville
L’armée israélienne a détruit samedi une nouvelle tour d’habitation dans la ville de Gaza et appelé ses habitants à évacuer vers le sud du territoire palestinien, en prévision d’un assaut au sol qui suscite de vives craintes pour la population civile.Près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a intensifié ces dernières semaines ses opérations militaires dans la ville de Gaza, la plus grande du territoire.Disant contrôler 40% de cette ville du nord du territoire assiégé, elle affirme vouloir s’en emparer pour venir à bout du Hamas et libérer les otages capturés le 7-Octobre.La Défense civile de Gaza a fait état de la mort de 56 personnes samedi dans le territoire palestinien, dont quatre dans le quartier de cheikh Radwane, dans la ville de Gaza, et 19 près d’un centre de distribution d’aide dans le nord. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a dit ne pas être en mesure dans l’immédiat de commenter ces informations. Dans un communiqué, l’armée israélienne a appelé en matinée les habitants de Gaza-ville à évacuer “sans tarder” vers la “zone humanitaire” d’al-Mawasi, dans le sud de la bande de Gaza, et “rejoindre les milliers de personnes qui s’y sont déjà rendues”. – “Sauver nos soldats” -Des avions israéliens ont largué par ailleurs des milliers de tracts au-dessus de quartiers ouest de Gaza-ville, demandant aux habitants de partir, annonçant un bombardement sur un immeuble.L’armée a ensuite frappé la tour Soussi, au lendemain du bombardement d’un bâtiment similaire.Elle avait prévenu vendredi qu’elle ciblerait les “infrastructures terroristes” dans la ville, en particulier les tours d’habitation. Elle accuse le Hamas, qui parle de “mensonges”, d’utiliser ces bâtiments.”Où pouvons-nous aller ?”, lance Nafiz, 44 ans, qui habite avec sa famille dans une tente dans le quartier de Rimal, à Gaza-ville. “Nous allons attendre, et lorsque nous verrons les chars israéliens approcher, nous partirons”. Ibrahim Al-Joumla, 39 ans, qui dit avoir fui avec sa famille un quartier pour un autre en raison des bombardements, ne sait pas non plus où fuir, ni comment: “Nous sommes à pied. Même si nous décidions de fuir, nous n’avons pas d’argent”. Selon l’ONU, la quasi-totalité des plus de deux millions de Palestiniens dans la bande de Gaza ont été chassés de leurs foyers au moins une fois par la guerre qui fait rage depuis plus de 700 jours. L’ONU, qui estime à environ un million de personnes la population de la ville de Gaza et ses environs, a mis en garde contre un “désastre” et Amnesty International des conséquences “irréversibles” pour les Palestiniens.En Israël, des familles des otages craignent par ailleurs qu’une opération majeure sur Gaza-ville ne mettent en danger la vie de leurs proches.Comme tous les samedis soirs, des milliers d’Israéliens brandissant des photos des otages ont manifesté à Tel-Aviv et Jérusalem. “La guerre doit s’arrêter pour libérer les otages et sauver nos soldats”, pouvait-on lire sur une pancarte.Selon l’armée israélienne, 47 captifs restent retenus à Gaza dont 27 présumés morts, sur un total de 251 personnes enlevées le 7-Octobre.Le président américain Donald Trump, allié d’Israël, a fait état vendredi d’une “négociation approfondie” avec le Hamas sur les otages. Le nouveau chef du commandement militaire américain pour le Moyen-Orient, Brad Cooper, a effectué samedi une visite en Israël.- “Pas de place, pas d’eau” -Dans son appel à évacuer la ville de Gaza, l’armée israélienne a affirmé que la “zone humanitaire” d’al-Mawasi comprenait des “infrastructures humanitaires essentielles”, et était approvisionnée en nourriture et médicaments. Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, désormais en proie à la famine sur 20% du territoire selon l’ONU, l’armée a souvent bombardé des zones déclarées “humanitaires”, affirmant y viser des combattants du Hamas. Déplacé à al-Mawasi avec sa famille, Bassam al-Astal, 52 ans, affirme qu’il n’y a “pas de place pour les tentes, pas de services humanitaires, pas d’eau, pas d’assainissement, pas d’aide alimentaire”. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.368 morts à Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier les bilans de la Défense civile palestinienne.
L’armée israélienne détruit une nouvelle tour à Gaza-ville
L’armée israélienne a détruit samedi une nouvelle tour d’habitation dans la ville de Gaza et appelé ses habitants à évacuer vers le sud du territoire palestinien, en prévision d’un assaut au sol qui suscite de vives craintes pour la population civile.Près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a intensifié ces dernières semaines ses opérations militaires dans la ville de Gaza, la plus grande du territoire.Disant contrôler 40% de cette ville du nord du territoire assiégé, elle affirme vouloir s’en emparer pour venir à bout du Hamas et libérer les otages capturés le 7-Octobre.La Défense civile de Gaza a fait état de la mort de 56 personnes samedi dans le territoire palestinien, dont quatre dans le quartier de cheikh Radwane, dans la ville de Gaza, et 19 près d’un centre de distribution d’aide dans le nord. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a dit ne pas être en mesure dans l’immédiat de commenter ces informations. Dans un communiqué, l’armée israélienne a appelé en matinée les habitants de Gaza-ville à évacuer “sans tarder” vers la “zone humanitaire” d’al-Mawasi, dans le sud de la bande de Gaza, et “rejoindre les milliers de personnes qui s’y sont déjà rendues”. – “Sauver nos soldats” -Des avions israéliens ont largué par ailleurs des milliers de tracts au-dessus de quartiers ouest de Gaza-ville, demandant aux habitants de partir, annonçant un bombardement sur un immeuble.L’armée a ensuite frappé la tour Soussi, au lendemain du bombardement d’un bâtiment similaire.Elle avait prévenu vendredi qu’elle ciblerait les “infrastructures terroristes” dans la ville, en particulier les tours d’habitation. Elle accuse le Hamas, qui parle de “mensonges”, d’utiliser ces bâtiments.”Où pouvons-nous aller ?”, lance Nafiz, 44 ans, qui habite avec sa famille dans une tente dans le quartier de Rimal, à Gaza-ville. “Nous allons attendre, et lorsque nous verrons les chars israéliens approcher, nous partirons”. Ibrahim Al-Joumla, 39 ans, qui dit avoir fui avec sa famille un quartier pour un autre en raison des bombardements, ne sait pas non plus où fuir, ni comment: “Nous sommes à pied. Même si nous décidions de fuir, nous n’avons pas d’argent”. Selon l’ONU, la quasi-totalité des plus de deux millions de Palestiniens dans la bande de Gaza ont été chassés de leurs foyers au moins une fois par la guerre qui fait rage depuis plus de 700 jours. L’ONU, qui estime à environ un million de personnes la population de la ville de Gaza et ses environs, a mis en garde contre un “désastre” et Amnesty International des conséquences “irréversibles” pour les Palestiniens.En Israël, des familles des otages craignent par ailleurs qu’une opération majeure sur Gaza-ville ne mettent en danger la vie de leurs proches.Comme tous les samedis soirs, des milliers d’Israéliens brandissant des photos des otages ont manifesté à Tel-Aviv et Jérusalem. “La guerre doit s’arrêter pour libérer les otages et sauver nos soldats”, pouvait-on lire sur une pancarte.Selon l’armée israélienne, 47 captifs restent retenus à Gaza dont 27 présumés morts, sur un total de 251 personnes enlevées le 7-Octobre.Le président américain Donald Trump, allié d’Israël, a fait état vendredi d’une “négociation approfondie” avec le Hamas sur les otages. Le nouveau chef du commandement militaire américain pour le Moyen-Orient, Brad Cooper, a effectué samedi une visite en Israël.- “Pas de place, pas d’eau” -Dans son appel à évacuer la ville de Gaza, l’armée israélienne a affirmé que la “zone humanitaire” d’al-Mawasi comprenait des “infrastructures humanitaires essentielles”, et était approvisionnée en nourriture et médicaments. Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, désormais en proie à la famine sur 20% du territoire selon l’ONU, l’armée a souvent bombardé des zones déclarées “humanitaires”, affirmant y viser des combattants du Hamas. Déplacé à al-Mawasi avec sa famille, Bassam al-Astal, 52 ans, affirme qu’il n’y a “pas de place pour les tentes, pas de services humanitaires, pas d’eau, pas d’assainissement, pas d’aide alimentaire”. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.368 morts à Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier les bilans de la Défense civile palestinienne.
Succès surprise pour Jim Jarmusch, Lion d’or à Venise
Au terme d’une édition très politique, la 82e Mostra de Venise a récompensé samedi un film américain indépendant de Jim Jarmusch sur la famille, décernant un lot de consolation à “The Voice of Hind Rajab” sur Gaza.Lors d’une cérémonie de clôture marquée par les nombreux gestes et déclarations de solidarité à l’égard de Gaza, c’est le film “Father Mother Sister Brother” de Jim Jarmusch qui s’est vu décerner, à la surprise générale, le Lion d’or.Il s’agit d’un triptyque entre le New Jersey, Dublin et Paris, porté par un casting cinq étoiles (Adam Driver, Cate Blanchett, Tom Waits…)Très sobre dans sa mise en scène, ce long-métrage, où silences, gestes et regards comptent souvent plus que les dialogues, se veut une réflexion tendre sur la famille. Une sorte “d’anti-film d’action”, s’est amusé son réalisateur de 72 ans.Lunettes noires sur le nez et portant un pin’s “Enough” (“Assez”), Jim Jarmusch a estimé qu’on “n’a pas besoin de parler politique pour être politique. Ca peut mettre en danger l’empathie et la connexion entre les gens, qui est la première étape pour résoudre les problèmes qu’on a”.Il a également remercié le jury, présidé par son compatriote Alexander Payne, d’avoir apprécié son “film discret”.Il a été choisi devant le favori de la Mostra, “The Voice of Hind Rajab”, récompensé du Lion d’argent, le deuxième prix le plus important.Sa réalisatrice, Kaouther Ben Hania, a dédié ce prix aux travailleurs du Croissant-rouge palestinien. L’histoire de Hind Rajab est “l’histoire tragique de tout un peuple souffrant d’un génocide infligé par un gouvernement israélien criminel qui agit avec impunité”, a-t-elle déclaré, très émue, sur scène.”C’est bien les prix mais la chose la plus importante est que ce film soit vu, et revu, et revu”, a-t-elle déclaré ensuite à l’AFP Vidéo, rappelant que Jim Jarmusch est son “idole” et lui a donné envie de faire du cinéma.- Public bouleversé -Ovationné pendant 23 minutes, “The Voice of Hind Rajab” a bouleversé les festivaliers. Sa réalisatrice s’est appuyée sur les véritables enregistrements des appels au secours d’une fillette palestinienne qui avaient suscité une vive émotion au moment de leur révélation.Hind Rajab a été retrouvée morte à l’intérieur d’une voiture criblée de balles dans la ville de Gaza, plusieurs jours après avoir passé des heures au téléphone, le 29 janvier 2024, avec le Croissant-Rouge palestinien. Le véhicule dans lequel elle voyageait avec six membres de sa famille avait été visé par des soldats israéliens.Malgré une programmation faisant la part belle aux stars, la guerre dans la bande de Gaza s’est largement imposée au cours de cette Mostra.Le festival s’est ouvert sur l’appel d’un collectif fondé par dix cinéastes italiens à condamner la guerre déclenchée après l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. A suivi un défilé inédit sur le Lido de plusieurs milliers de manifestants il y a une semaine.- Servillo récompensé -Le festival a également désigné meilleur réalisateur l’Américain Benny Safdie, qui a offert un rôle en or à Dwayne Johnson, alias The Rock, dans “The Smashing Machine”, sur un combattant de MMA en proie à des addictions.Souvent considérée comme une rampe de lancement pour les Oscars, la Mostra offre une large place au cinéma hollywoodien.Mais c’est en définitive l’acteur italien Toni Servillo qui est reparti avec une récompense pour son rôle de président veuf en fin de mandat rattrapé par des dilemmes moraux dans “La Grazia”.Le film, qui traite en filigrane de l’euthanasie, signe une nouvelle collaboration avec Paolo Sorrentino qui, comme lui, a acquis une stature internationale avec “La Grande Bellezza”.La Chinoise Xin Zhilei a reçu la coupe Volpi de la meilleure actrice pour sa performance de femme tourmentée lorsque reparaît un ancien amant, dans “The sun rises on us all” de Cai Shangjun.La cérémonie s’est achevée sur un message de l’archevêque Pierbattista Pizzaballa, patriarche de Jérusalem, qui a appelé en visio à cesser “cette guerre au plus vite”. “Nous le savons, cela n’a plus de sens de continuer. Il est temps d’arrêter cette dérive.”
Succès surprise pour Jim Jarmusch, Lion d’or à Venise
Au terme d’une édition très politique, la 82e Mostra de Venise a récompensé samedi un film américain indépendant de Jim Jarmusch sur la famille, décernant un lot de consolation à “The Voice of Hind Rajab” sur Gaza.Lors d’une cérémonie de clôture marquée par les nombreux gestes et déclarations de solidarité à l’égard de Gaza, c’est le film “Father Mother Sister Brother” de Jim Jarmusch qui s’est vu décerner, à la surprise générale, le Lion d’or.Il s’agit d’un triptyque entre le New Jersey, Dublin et Paris, porté par un casting cinq étoiles (Adam Driver, Cate Blanchett, Tom Waits…)Très sobre dans sa mise en scène, ce long-métrage, où silences, gestes et regards comptent souvent plus que les dialogues, se veut une réflexion tendre sur la famille. Une sorte “d’anti-film d’action”, s’est amusé son réalisateur de 72 ans.Lunettes noires sur le nez et portant un pin’s “Enough” (“Assez”), Jim Jarmusch a estimé qu’on “n’a pas besoin de parler politique pour être politique. Ca peut mettre en danger l’empathie et la connexion entre les gens, qui est la première étape pour résoudre les problèmes qu’on a”.Il a également remercié le jury, présidé par son compatriote Alexander Payne, d’avoir apprécié son “film discret”.Il a été choisi devant le favori de la Mostra, “The Voice of Hind Rajab”, récompensé du Lion d’argent, le deuxième prix le plus important.Sa réalisatrice, Kaouther Ben Hania, a dédié ce prix aux travailleurs du Croissant-rouge palestinien. L’histoire de Hind Rajab est “l’histoire tragique de tout un peuple souffrant d’un génocide infligé par un gouvernement israélien criminel qui agit avec impunité”, a-t-elle déclaré, très émue, sur scène.”C’est bien les prix mais la chose la plus importante est que ce film soit vu, et revu, et revu”, a-t-elle déclaré ensuite à l’AFP Vidéo, rappelant que Jim Jarmusch est son “idole” et lui a donné envie de faire du cinéma.- Public bouleversé -Ovationné pendant 23 minutes, “The Voice of Hind Rajab” a bouleversé les festivaliers. Sa réalisatrice s’est appuyée sur les véritables enregistrements des appels au secours d’une fillette palestinienne qui avaient suscité une vive émotion au moment de leur révélation.Hind Rajab a été retrouvée morte à l’intérieur d’une voiture criblée de balles dans la ville de Gaza, plusieurs jours après avoir passé des heures au téléphone, le 29 janvier 2024, avec le Croissant-Rouge palestinien. Le véhicule dans lequel elle voyageait avec six membres de sa famille avait été visé par des soldats israéliens.Malgré une programmation faisant la part belle aux stars, la guerre dans la bande de Gaza s’est largement imposée au cours de cette Mostra.Le festival s’est ouvert sur l’appel d’un collectif fondé par dix cinéastes italiens à condamner la guerre déclenchée après l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. A suivi un défilé inédit sur le Lido de plusieurs milliers de manifestants il y a une semaine.- Servillo récompensé -Le festival a également désigné meilleur réalisateur l’Américain Benny Safdie, qui a offert un rôle en or à Dwayne Johnson, alias The Rock, dans “The Smashing Machine”, sur un combattant de MMA en proie à des addictions.Souvent considérée comme une rampe de lancement pour les Oscars, la Mostra offre une large place au cinéma hollywoodien.Mais c’est en définitive l’acteur italien Toni Servillo qui est reparti avec une récompense pour son rôle de président veuf en fin de mandat rattrapé par des dilemmes moraux dans “La Grazia”.Le film, qui traite en filigrane de l’euthanasie, signe une nouvelle collaboration avec Paolo Sorrentino qui, comme lui, a acquis une stature internationale avec “La Grande Bellezza”.La Chinoise Xin Zhilei a reçu la coupe Volpi de la meilleure actrice pour sa performance de femme tourmentée lorsque reparaît un ancien amant, dans “The sun rises on us all” de Cai Shangjun.La cérémonie s’est achevée sur un message de l’archevêque Pierbattista Pizzaballa, patriarche de Jérusalem, qui a appelé en visio à cesser “cette guerre au plus vite”. “Nous le savons, cela n’a plus de sens de continuer. Il est temps d’arrêter cette dérive.”







