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Le Cameroun aux urnes pour la présidentielle, Biya grand favori pour un 8e mandat

Les électeurs camerounais votaient dimanche pour l’élection présidentielle pour laquelle le président Paul Biya, 92 ans dont 43 au pouvoir, part grand favori. Avec face à lui 11 candidats, dont son ancien ministre Issa Tchiroma Bakary, qui suscite un certain engouement inattendu.Les huit millions de Camerounais appelés à voter jusqu’à 17H00 GMT pour ce scrutin à un tour, ont pour la plupart toujours vécu sous le règne de Biya, au pouvoir depuis 1982, et qui l’a toujours emporté avec un score de plus de 70% ces 20 dernières années. “Rien n’est acquis, attendons qu’on connaisse le nom de l’élu”, a-t-il déclaré à la presse, accompagné de son épouse Chantal, à la sortie d’un bureau de vote, près du palais présidentiel à Yaoundé. Vendredi, le gouvernement a fermement mis en garde contre toute tentative de proclamer les résultats du scrutin avant l’annonce officielle du Conseil constitutionnel, en ciblant Issa Tchiroma Bakary sans toutefois le citer nommément.A Garoua, dans l’Extrême-Nord les candidats Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary ont également voté dimanche, selon la télévision d’Etat CRTV.A la mi-journée, l’affluence a commencé à augmenter dans les bureaux de vote à Yaoundé.Afez Njoya un étudiant de 23 ans, attend déjà depuis plus d’une heure sous le soleil pour “exercer son devoir de citoyen”. Constatant que “les choses ne vont pas bien dans (son) pays”, il nourrit l’espoir que son premier vote “pourra changer les choses”.”Il ne faut pas être naïf, on sait bien que le système gouvernant a beaucoup de moyens pour obtenir les résultats qui l’avantage”, explique à l’AFP Stéphane Akoa, politologue camerounais.Il note toutefois que la campagne a été ces derniers jours “beaucoup plus animée” que d’ordinaire et que “cette élection est donc peut-être plus susceptible de nous surprendre”, dans un pays où 40% des habitants vivaient sous le seuil de pauvreté en 2024, selon la Banque mondiale.Le Conseil constitutionnel a jusqu’au 26 octobre pour proclamer les résultats définitifs. En 2018, ils avaient été annoncés 15 jours après le scrutin.Paul Biya est comme à son habitude resté très discret pendant la campagne électorale. Il est finalement apparu en public mardi pour la première fois depuis le mois de mai, visiblement en forme, en tenant comme en 2018 un meeting de campagne à Maroua, dans la région de l’extrême-nord, stratégique avec son plus de 1,2 million d’électeurs, la deuxième plus grande réserve de voix du pays.- Contraste saisissant – Ses 11 rivaux ont quant à eux multiplié les apparitions publiques, promettant de tourner la page du long règne et de la main de fer du second président du Cameroun depuis son indépendance de la France en 1960.Jeudi soir, son principal rival, Issa Tchiroma Bakary, 79 ans, qui a quitté en juin le gouvernement et rejoint l’opposition après 20 ans dans le giron présidentiel, a à son tour tenu un meeting à Maroua.Dans cette région dont il est originaire, il a semblé susciter un élan populaire inédit, accueilli dans les rues par des milliers de partisans brandissant des pancartes louant “Tchiroma le Sauveur”. Un contraste saisissant avec le meeting de Paul Biya, tenu devant un public clairsemé de quelques centaines de personnes, contre 25.000 annoncés par son entourage.Le principal opposant de Paul Biya, Maurice Kamto, deuxième à la présidentielle de 2018, a lui vu sa candidature rejetée par le Conseil constitutionnel. Plusieurs ONG comme Human Rights Watch (HRW) ont ensuite exprimé leurs inquiétudes sur la “crédibilité du processus électoral”.- “Protéger le vote” -Une partie des Camerounais se disent désabusés face à la perpétuation du “système Biya”, alors que le chômage atteint 35% dans les grandes villes.Mais dans ce pays où la moitié de la population a moins de 20 ans, “beaucoup de jeunes veulent aller voter et sont allés chercher leur carte d’électeur”, a constaté le politologue Stéphane Akoa. Il y voit “un signal positif de changement, mais peut-être pas suffisamment fort pour faire descendre les jeunes dans la rue, comme on l’a vu à Madagascar, en Tunisie ou ailleurs.”Les Camerounais se plaignent de la cherté de la vie, du manque d’eau potable, de soins de santé et d’éducation de qualité, mais ces frustrations restent à ce stade cantonnées aux réseaux sociaux.Le ministère de l’Administration territoriale a autorisé 55.000 observateurs électoraux locaux et internationaux, dont l’Union africaine. Plusieurs plateformes ont prévu de compiler les résultats de manière indépendante, pour “protéger le vote”, s’attirant les critiques du gouvernement qui dénonce des tentatives de “manipuler l’opinion publique” et de “proclamer des résultats tronqués.”Le scrutin se déroulera à l’ombre du conflit meurtrier opposant des groupes séparatistes aux forces du gouvernement dans les régions à majorité anglophones du nord-ouest et du sud-ouest. Lors de la précédente élection en 2018, l’abstention avait été particulièrement élevée dans ces régions.

Les derniers développements depuis le cessez-le-feu à Gaza

Israël se préparait dimanche au retour des otages retenus dans la bande de Gaza, que le Hamas s’est engagé à commencer à libérer lundi matin, juste avant un sommet international sur l’avenir du territoire palestinien qui se réunira en Egypte autour de Donald Trump.Ces développements font suite à l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur vendredi, basé sur le plan en 20 points du président américain qui vise à mettre fin à la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien. – Echange d’otages contre prisonniers -En vertu de l’accord, doivent être rendus à Israël avant lundi 09H00 GMT les 48 otages ou dépouilles d’otages encore retenus dans la bande de Gaza, parmi lesquels 20 sont vivants.”L’échange de prisonniers devrait débuter lundi matin comme convenu”, a déclaré à l’AFP Oussama Hamdane, un haut responsable du Hamas.En échange, Israël doit libérer 250 Palestiniens détenus pour des “raisons de sécurité”, dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et 1.700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis le début de la guerre.- “Sommet pour la paix” -Les présidents égyptien Abdel Fattah al-Sissi et américain Donald Trump présideront lundi après-midi à Charm el-Cheikh un “sommet pour la paix” à Gaza, en présence de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.”Le sommet vise à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, à renforcer les efforts pour instaurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient, et à ouvrir une nouvelle page de sécurité et de stabilité régionale”, selon la présidence égyptienne.Parmi les participants annoncés figurent le roi Abdallah II de Jordanie, le président turc Recep Tayyip Erdogan, le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président du Conseil de l’Union européenne Antonio Costa. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n’a pas donné d’indication sur sa participation et le Hamas a annoncé qu’il ne serait pas présent.- Les points en suspens -Selon une source du Hamas, le mouvement islamiste palestinien a renoncé à participer à la gouvernance future de Gaza, où il s’était emparé du pouvoir en 2007. “Le Hamas ne participera pas du tout à la phase de transition, ce qui signifie qu’il a renoncé au contrôle de la bande de Gaza, mais il reste un élément fondamental de la société palestinienne”, a déclaré cette source à l’AFP.En revanche, la direction du Hamas semble unanime à rejeter le désarmement du mouvement, considéré comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne notamment, un autre point essentiel du plan américain. “La remise des armes proposée est hors de question”, a affirmé à l’AFP un responsable du Hamas sous couvert de l’anonymat.Un haut responsable du mouvement, Hosssam Badran, a mis en garde contre des négociations “difficiles” pour la prochaine phase du plan Trump, qui prévoit, outre le désarmement du Hamas, l’exil de ses combattants et la poursuite du retrait israélien de Gaza.- Retours massifs au milieu des ruines -Des centaines de milliers de déplacés se sont mis en route aux premières heures du cessez-le-feu vers le nord de la bande de Gaza, cible principale de la dernière phase de l’offensive israélienne, pour ne retrouver souvent que des ruines. Environ 500.000 personnes, selon la Défense civile, étaient rentrées samedi dans le nord.”J’étais debout devant ces ruines et je me suis mise à pleurer, tous les souvenirs ont été réduits en poussière”, a raconté à l’AFP Raja Salmi, une femme de retour à Gaza-ville qui a retrouvé son immeuble en ruines.Dans la nuit de samedi à dimanche, des dizaines de camions chargés de nourriture, de carburant et de fournitures médicales ont franchi le passage frontière de Rafah, du côté égyptien, dans l’attente de pouvoir pénétrer dans la bande de Gaza.- L’attente en Israël -En Israël, le compte à rebours se poursuit avant le retour des otages, entre euphorie et inquiétude. Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche que le pays était prêt à accueillir “immédiatement” les otages.”Mon émotion est immense, il n’y a pas de mots pour la décrire, et avec moi, avec nous, avec tout Israël qui veut les otages à la maison et attend de les voir tous revenir”, a lancé samedi devant une foule réunie à Tel-Aviv Einav Zangauker, mère de l’otage Matan Zangauker, 25 ans.- Détruire les tunnels -Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a annoncé dimanche que l’armée israélienne allait détruire, après la libération des otages, tous les tunnels du Hamas à Gaza, dans le cadre du “mécanisme international (…) sous la supervision des Etats-Unis”.Le Hamas dispose d’un réseau de tunnels sous la bande de Gaza, notamment utilisé par sa branche armée. Israël a affirmé en avoir détruit de nombreux depuis le début de la guerre.

Face aux menaces de censure et de dissolution, Lecornu au défi de composer un gouvernement

Fragilisé par la défection de LR, Sébastien Lecornu est au défi de composer dans l’urgence un gouvernement qui risque de ne durer que quelques jours mais aura pour objectif premier de déposer un projet de budget au Parlement.Le temps presse pour le Premier ministre tout juste renommé à Matignon qui est menacé de censure par un Parti socialiste échaudé par quatre semaines de négociations qui n’ont pas abouti à des concessions claires sur ses attentes. Mais qui, avec son exigence de suspension de la réforme des retraites pour prix d’une non-censure, est au centre de toutes les attentions.   En vertu de la Constitution, le Parlement doit disposer de 70 jours pour examiner un projet de budget avant le 31 décembre. Il faudrait donc que le texte lui soit transmis lundi ou mardi, en principe après un passage en Conseil des ministres.Sébastien Lecornu, qui a démissionné lundi dernier parce que “les conditions n’étaient plus remplies”, a fait monter la pression dimanche en promettant dans la presse dominicale qu’il ferait de même si ces conditions “n’étaient plus remplies à nouveau”. “Je ne ferai pas n’importe quoi”, a-t-il assuré à La Tribune dimanche, selon laquelle la nomination d’un gouvernement pourrait intervenir lundi ou mardi. De fait, s’il devait démissionner à nouveau, la perspective d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, réclamée notamment par l’extrême droite, se rapprocherait davantage. Le président Emmanuel Macron, qui sera absent toute la journée de lundi, pour un voyage en Egypte de soutien au plan Trump visant à mettre fin à la guerre à Gaza, a d’ailleurs brandi cette menace aux différents partis qu’il a reçus vendredi, s’ils ne parvenaient pas à s’entendre. – “Partenaire obligé” -Pour résoudre son équation calendaire et politique alors que la plupart des partis composant le socle commun (LR, UDI, Horizons, MoDem, Renaissance) l’ont lâché, achoppant sur la question centrale de la suspension de la réforme des retraites, le Premier ministre pourrait décider de nommer un petit nombre de ministres régaliens, ainsi que les seuls titulaires des Finances et du Budget. Aucune prise de parole de M. Lecornu n’est prévue “à ce stade”, a assuré Matignon dimanche à l’AFP.Et si la question du casting et des délais était résolue, il faudrait passer à celle de se maintenir au pouvoir. A l’exception du PS, l’ensemble de la gauche a appelé à la censure immédiate du gouvernement Lecornu 2, de même que le Rassemblement national et l’UDR d’Eric Ciotti. Ce qui place le parti à la rose comme un “partenaire obligé” de la Macronie finissante, a persifflé dimanche le patron UDI des sénateurs centristes, Hervé Marseille, en prévenant qu’une censure est possible dès “cette semaine”.Car le groupe socialiste (69 députés) est le seul capable de sauver le futur gouvernement et a du coup placé la barre assez haut. Sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”, a-t-il prévenu dès vendredi.Une telle suspension “n’épuiserait pas le débat sur le budget et l’avenir de la France, mais ce serait un gage de sa bonne foi et de sa volonté d’ouvrir une nouvelle période”, a précisé Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, dans La Tribune Dimanche.- “Bisbilles personnelles -“Il n’y a pas de deal caché (…) ce sera la censure et la dissolution ou pas”, prévient le Premier ministre dans la presse dominicale. La précédente dissolution “a coûté 15 milliards d’euros immédiatement à l’économie française et 0,5 point de croissance, sans compter un an d’inaction”, a rappelé Marine Tondelier dimanche à France Inter-franceinfo-Le Monde. Et politiquement, “ça ne résoudra pas grand chose”, a-t-elle estimé, comparant ce coût à celui, moins important en 2026, d’une suspension de la réforme des retraites. “La dissolution est possible, évidemment pas souhaitable et encore évitable”, a prévenu de son côté le député socialiste Jérôme Guedj sur LCI, alors que toute la gauche rappelle que les études d’opinion montrent que le Rassemblement national pourrait se renforcer encore à l’Assemblée en cas de législatives anticipées. Selon un sondage Ipsos BVA-CESI publié par La Tribune Dimanche, la popularité des ténors de l’ex-socle commun (Edouard Philippe, Gabriel Attal, Bruno Retailleau, Gérald Darmanin) est en forte baisse. Ils ont “donné aux Français le sentiment d’être dans des bisbilles personnelles, d’avoir ajouté au désordre national pour des enjeux de campagne présidentielle”, a commenté Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos.

Le Pakistan et l’Afghanistan assurent avoir tué des dizaines de soldats dans des affrontements frontaliers

Le Pakistan a promis dimanche “une réponse musclée” à l’opération de représailles menée par l’Afghanistan à leur frontière commune qui aurait fait des dizaines de soldats des deux côtés, selon les deux pays.Samedi soir, le ministère taliban de la Défense avait indiqué avoir mené “avec succès” une opération armée contre les forces de sécurité pakistanaises “en réponse à des violations répétées et frappes aériennes sur le territoire afghan par l’armée pakistanaise”.Au total “58 soldats pakistanais ont été tués lors de cette opération et 9 talibans ont perdu la vie”, a assuré dimanche, lors d’une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid.De son côté, l’armée pakistanaise a indiqué dans un communiqué que “23 soldats pakistanais étaient morts en défendant l’intégrité territoriale de notre pays contre cette attaque scandaleuse” , et a assuré avoir “neutralisé plus de 200 talibans et terroristes affiliés au moyen de tirs, raids et frappes de précision”.”Il n’y aura aucun compromis sur la défense du Pakistan, et chaque provocation sera suivie d’une réponse musclée et efficace”, a averti dimanche le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, dans un communiqué, accusant Kaboul d’abriter des “éléments terroristes”. Pour sa part, Zabihullah Mujahid a indiqué dimanche que le Pakistan avait attaqué ce matin et s’est dit “prêt à riposter fermement”.Un journaliste de l’AFP présent dans la province afghane de Khost a confirmé des tirs nourris tôt dimanche matin depuis le Pakistan à la frontière.Les deux pays assurent avoir capturé des postes de sécurité ennemis.Islamabad, qui n’a pas confirmé être derrière les explosions sur le territoire afghan jeudi, a dit être attaqué à sa frontière. Le Pakistan assurait avoir répliqué à des attaques menées dans au moins cinq provinces situées tout le long de la ligne Durand, qui divise les deux pays.Kaboul avait finalement annoncé à l’AFP la fin de son opération autour de minuit heure locale.”Notre opération nocturne a rempli ses objectifs. Nos amis, comme le Qatar et l’Arabie saoudite, ont lancé un appel pour que le conflit cesse, et il est désormais terminé”, a déclaré le ministre afghan des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi, en visite en Inde.Au petit matin, deux points de passage clés entre le Pakistan et l’Afghanistan, Torkham et Spin Boldak, où transitent notamment des milliers d’Afghans expulsés ces derniers mois par Islamabad, étaient fermés, ont indiqué à l’AFP des hauts responsables afghans et pakistanais.- Attaque nocturne -Depuis le retour au pouvoir des talibans afghans à l’été 2021, les relations entre les deux voisins ne cessent de se détériorer, Islamabad, accusant son voisin “d’abriter” des talibans pakistanais (TTP).Ce mouvement, formé au combat en Afghanistan et qui se revendique de la même idéologie que les talibans afghans, est accusé par Islamabad d’avoir tué des centaines de ses soldats depuis 2021.Kaboul dément fermement et renvoie l’accusation à Islamabad, assurant que le Pakistan soutient des groupes “terroristes”, notamment la branche régionale du groupe Etat islamique (EI).Samedi, le TTP a revendiqué  des attaques sur le sol pakistanais ayant fait 23 morts, majoritairement des soldats.”Islamabad n’a cessé de mettre en garde Kaboul contre le nombre croissant d’attaques mortelles contre ses soldats fomentées depuis le sol afghan, assurant qu’il finirait par frapper les repaires des militants et c’est ce qu’il s’est passé”, estime auprès de l’AFP Maleeha Lhodi, ancienne haute diplomate pakistanaise.Jeudi, le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Muhammad Asif, avait martelé au Parlement que les multiples tentatives pour convaincre les talibans afghans de cesser de soutenir le TTP avaient échoué.Quelques heures plus tard, deux explosions avaient secoué la capitale et une troisième dans le sud-est du pays, qui visaient probablement, selon les experts, des cibles du TTP. Le gouvernement taliban avait alors accusé Islamabad d’avoir ” violé la souveraineté territoriale de Kaboul”.”Ces affrontements frontaliers ont plongé les relations entre les deux voisins à leur plus bas niveau historique, mais aucun des deux pays ne peut se permettre une rupture diplomatique”, assure Mme Lhodi.Wahid Faqiri, expert en relations internationale, estime que “le réchauffement sans précédent des relations entre les talibans et l’Inde” a “provoqué la colère du Pakistan et poussé Islamabad à l’agression”.New Delhi a reçu vendredi sur son sol le ministre taliban des Affaires étrangères pour la première fois depuis 2021 et annoncé que la mission diplomatique indienne à Kaboul allait redevenir une véritable ambassade.”Aujourd’hui, le conflit entre l’Afghanistan et le Pakistan s’aggrave rapidement et les talibans tentent désormais d’exploiter le sentiment patriotique actuel à leur avantage contre le Pakistan”, poursuit M. Faqiri.

Le Pakistan et l’Afghanistan assurent avoir tué des dizaines de soldats dans des affrontements frontaliers

Le Pakistan a promis dimanche “une réponse musclée” à l’opération de représailles menée par l’Afghanistan à leur frontière commune qui aurait fait des dizaines de soldats des deux côtés, selon les deux pays.Samedi soir, le ministère taliban de la Défense avait indiqué avoir mené “avec succès” une opération armée contre les forces de sécurité pakistanaises “en réponse à des violations répétées et frappes aériennes sur le territoire afghan par l’armée pakistanaise”.Au total “58 soldats pakistanais ont été tués lors de cette opération et 9 talibans ont perdu la vie”, a assuré dimanche, lors d’une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid.De son côté, l’armée pakistanaise a indiqué dans un communiqué que “23 soldats pakistanais étaient morts en défendant l’intégrité territoriale de notre pays contre cette attaque scandaleuse” , et a assuré avoir “neutralisé plus de 200 talibans et terroristes affiliés au moyen de tirs, raids et frappes de précision”.”Il n’y aura aucun compromis sur la défense du Pakistan, et chaque provocation sera suivie d’une réponse musclée et efficace”, a averti dimanche le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, dans un communiqué, accusant Kaboul d’abriter des “éléments terroristes”. Pour sa part, Zabihullah Mujahid a indiqué dimanche que le Pakistan avait attaqué ce matin et s’est dit “prêt à riposter fermement”.Un journaliste de l’AFP présent dans la province afghane de Khost a confirmé des tirs nourris tôt dimanche matin depuis le Pakistan à la frontière.Les deux pays assurent avoir capturé des postes de sécurité ennemis.Islamabad, qui n’a pas confirmé être derrière les explosions sur le territoire afghan jeudi, a dit être attaqué à sa frontière. Le Pakistan assurait avoir répliqué à des attaques menées dans au moins cinq provinces situées tout le long de la ligne Durand, qui divise les deux pays.Kaboul avait finalement annoncé à l’AFP la fin de son opération autour de minuit heure locale.”Notre opération nocturne a rempli ses objectifs. Nos amis, comme le Qatar et l’Arabie saoudite, ont lancé un appel pour que le conflit cesse, et il est désormais terminé”, a déclaré le ministre afghan des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi, en visite en Inde.Au petit matin, deux points de passage clés entre le Pakistan et l’Afghanistan, Torkham et Spin Boldak, où transitent notamment des milliers d’Afghans expulsés ces derniers mois par Islamabad, étaient fermés, ont indiqué à l’AFP des hauts responsables afghans et pakistanais.- Attaque nocturne -Depuis le retour au pouvoir des talibans afghans à l’été 2021, les relations entre les deux voisins ne cessent de se détériorer, Islamabad, accusant son voisin “d’abriter” des talibans pakistanais (TTP).Ce mouvement, formé au combat en Afghanistan et qui se revendique de la même idéologie que les talibans afghans, est accusé par Islamabad d’avoir tué des centaines de ses soldats depuis 2021.Kaboul dément fermement et renvoie l’accusation à Islamabad, assurant que le Pakistan soutient des groupes “terroristes”, notamment la branche régionale du groupe Etat islamique (EI).Samedi, le TTP a revendiqué  des attaques sur le sol pakistanais ayant fait 23 morts, majoritairement des soldats.”Islamabad n’a cessé de mettre en garde Kaboul contre le nombre croissant d’attaques mortelles contre ses soldats fomentées depuis le sol afghan, assurant qu’il finirait par frapper les repaires des militants et c’est ce qu’il s’est passé”, estime auprès de l’AFP Maleeha Lhodi, ancienne haute diplomate pakistanaise.Jeudi, le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Muhammad Asif, avait martelé au Parlement que les multiples tentatives pour convaincre les talibans afghans de cesser de soutenir le TTP avaient échoué.Quelques heures plus tard, deux explosions avaient secoué la capitale et une troisième dans le sud-est du pays, qui visaient probablement, selon les experts, des cibles du TTP. Le gouvernement taliban avait alors accusé Islamabad d’avoir ” violé la souveraineté territoriale de Kaboul”.”Ces affrontements frontaliers ont plongé les relations entre les deux voisins à leur plus bas niveau historique, mais aucun des deux pays ne peut se permettre une rupture diplomatique”, assure Mme Lhodi.Wahid Faqiri, expert en relations internationale, estime que “le réchauffement sans précédent des relations entre les talibans et l’Inde” a “provoqué la colère du Pakistan et poussé Islamabad à l’agression”.New Delhi a reçu vendredi sur son sol le ministre taliban des Affaires étrangères pour la première fois depuis 2021 et annoncé que la mission diplomatique indienne à Kaboul allait redevenir une véritable ambassade.”Aujourd’hui, le conflit entre l’Afghanistan et le Pakistan s’aggrave rapidement et les talibans tentent désormais d’exploiter le sentiment patriotique actuel à leur avantage contre le Pakistan”, poursuit M. Faqiri.

Le Pakistan promet une réponse “musclée” à l’opération menée par l’Afghanistan à sa frontière

Le Pakistan a promis dimanche “une réponse musclée” à l’opération de représailles menée par l’Afghanistan contre ses forces dans la nuit à leur frontière commune, qui aurait coûté la vie à “58 soldats pakistanais”, selon Kaboul.Samedi soir, le ministère taliban de la Défense avait indiqué avoir mené “avec succès” une opération armée contre les forces de sécurité pakistanaises “en réponse à des violations répétées et frappes aériennes sur le territoire afghan par l’armée pakistanaise”.Au total “58 soldats pakistanais ont été tués lors de cette opération et 9 talibans ont perdu la vie”, a assuré dimanche, lors d’une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid.Islamabad n’a pas confirmé ce nombre. “Il n’y aura aucun compromis sur la défense du Pakistan, et chaque provocation sera suivie d’une réponse musclée et efficace”, a averti dimanche le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, dans un communiqué, accusant Kaboul d’abriter des “éléments terroristes”. Pour sa part Zabihullah Mujahid a indiqué dimanche que le Pakistan avait attaqué ce matin et s’est dit “prêt à riposter fermement”.Un journaliste de l’AFP présent dans la province afghane de Khost a confirmé des tirs nourris tôt dimanche matin depuis le Pakistan à la frontière.Les deux pays assurent avoir capturé des postes de sécurité ennemis.Islamabad, qui n’a pas confirmé être à l’origine des explosions sur la capitale afghane et dans le sud-est du pays jeudi, avait dit samedi soir être attaqué à sa frontière.Il assurait avoir répliqué à des attaques menées depuis les provinces afghanes de Kunar, Nangarhar, Paktia, Khost et Helmand, tout le long de la ligne Durand, qui divise les deux pays.Alors que l’Iran et l’Arabie saoudite appelaient les deux pays à une “désescalade”, Kaboul avait finalement annoncé à l’AFP la fin de son opération autour de minuit heure locale.Au petit matin, deux points de passage clés entre le Pakistan et l’Afghanistan, Torkham et Spin Boldak, où transitent notamment des milliers d’Afghans expulsés ces derniers mois par Islamabad, étaient fermés, ont indiqué à l’AFP des hauts responsables afghans et pakistanais.- Attaque nocturne -Depuis le retour au pouvoir des talibans afghans à l’été 2021, les relations entre les deux voisins ne cessent de se détériorer, Islamabad, accusant son voisin “d’abriter” des talibans pakistanais (TTP).Ce mouvement, formé au combat en Afghanistan et qui se revendique de la même idéologie que les talibans afghans, est accusé par Islamabad d’avoir tué des centaines de ses soldats depuis 2021.Samedi, le TTP a revendiqué des attaques meurtrières dans le nord-ouest du Pakistan frontalier de l’Afghanistan qui ont causé la mort de 23 personnes, majoritairement des soldats pakistanais.”Islamabad n’a cessé de mettre en garde Kaboul contre le nombre croissant d’attaques mortelles contre ses soldats fomentées depuis le sol afghan, assurant qu’il finirait par frapper les repaires des militants et c’est ce qu’il s’est passé”, estime auprès de l’AFP Maleeha Lhodi, ancienne haute diplomate pakistanaise.Le gouvernement taliban accuse ainsi Islamabad d’avoir ” violé la souveraineté territoriale de Kaboul” jeudi, alors que deux explosions avaient secoué la capitale et une troisième dans le sud-est du pays, qui visaient probablement, selon les experts, des cibles du TTP.”Ces affrontements frontaliers ont plongé les relations entre les deux voisins à leur plus bas niveau historique, mais aucun des deux pays ne peut se permettre une rupture diplomatique”, assure Mme Lhodi.De son côté, Wahid Faqiri, expert en relations internationale, estime que “le réchauffement sans précédent des relations entre les talibans et l’Inde” a “provoqué la colère du Pakistan et poussé Islamabad à l’agression”.New Delhi a reçu vendredi sur son sol le ministre taliban des Affaires étrangères Amir Khan Muttaqi pour la première fois depuis 2021 et annoncé que la mission diplomatique indienne à Kaboul allait redevenir une véritable ambassade.”Aujourd’hui, le conflit entre l’Afghanistan et le Pakistan s’aggrave rapidement et les talibans tentent désormais d’exploiter le sentiment patriotique actuel à leur avantage contre le Pakistan”, poursuit M. Faqiri.Un rapport du Conseil de sécurité des Nations unies publié plus tôt cette année estimait que le TTP “a sans doute été le groupe extrémiste étranger en Afghanistan qui a le plus profité” du retour des talibans afghans, “qui ont accueilli et activement soutenu” le mouvement.Mais Kaboul dément fermement et renvoie l’accusation à Islamabad, assurant que le Pakistan soutient des groupes “terroristes”, notamment la branche régionale du groupe Etat islamique (EI).Jeudi, le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Muhammad Asif, a déclaré au Parlement que les multiples tentatives pour convaincre les talibans afghans de cesser de soutenir le TTP avaient échoué.

Madagascar: une unité dit prendre le contrôle de l’armée, le président dénonce “une tentative de prise de pouvoir”

Une unité de l’armée malgache, qui a appelé à la désobéissance, a dit dimanche prendre le contrôle de l’armée dans un pays secoué par des manifestations anti-gouvernementales, le président Andry Rajoelina ayant dénoncé une “tentative de prise de pouvoir illégale”.”Désormais, tous les ordres de l’armée malgache, terre, air, mer, émaneront du quartier général du CAPSAT (Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques)”, ont annoncé des officiers de ce contingent dans une déclaration vidéo. Il n’y a eu aucune réaction immédiate des autres unités militaires ni du commandement militaire, alors qu’un nouveau rassemblement de manifestants était en cours dimanche dans la capitale.Les officiers ont ajouté avoir nommé le général Démosthène Pikulas à la tête de l’armée – un poste vacant depuis que l’ancien chef a été nommé ministre des forces armées la semaine dernière – sans que l’on sache dans l’immédiat si cette nomination peut être considérée comme officielle.En 2009, le contingent du CAPSAT basé dans le district de Soanierana, à la périphérie de la capitale malgache, Antananarivo, avait déjà mené une mutinerie lors du soulèvement populaire qui avait porté au pouvoir l’actuel président.Cette même unité avait annoncé samedi qu’elle “refuserait d’obéir à l’ordre de tirer” sur les manifestants et condamné la répression policière récente.Des soldats sont ensuite entrés dans la capitale à bord de véhicules militaires pour rejoindre les manifestants, qui les ont accueillis avec jubilation et ont appelé à la démission de Rajoelina, marquant un tournant majeur dans un mouvement de protestation antigouvernemental qui dure depuis plus de deux semaines. Des soldats ont affronté des gendarmes devant une caserne.- “Fautes et excès” -Le président Rajoelina a déclaré dimanche qu’une “tentative de prise du pouvoir illégale et par la force” était en cours. “La présidence de la République souhaite informer la nation et la communauté internationale qu’une tentative de prise du pouvoir illégale et par la force, contraire à la Constitution et aux principes démocratiques, est actuellement en cours sur le territoire national”, a déclaré M. Rajoelina dans un communiqué.”Le dialogue est la seule voie à suivre et la seule solution à la crise à laquelle le pays est actuellement confronté”, a-t-il déclaré, appelant à “l’unité”.Des officiers de la gendarmerie, accusés de violences contre les manifestants, ont publié dimanche matin une déclaration vidéo reconnaissant “des fautes et des excès lors de nos interventions” et appelant à la “fraternité” entre l’armée et les gendarmes.”Nous sommes là pour protéger, pas pour terroriser”, ont-ils déclaré, ajoutant que “désormais, tous les ordres viendront uniquement” du quartier général de la gendarmerie.La manifestation de samedi à Antananarivo a été l’une des plus importantes depuis le début de la contestation le 25 septembre, lancée par le mouvement Gen Z pour protester contre les coupures d’eau et d’électricité et qui s’est muée en une remise en cause des responsables politiques au pouvoir, à commencer par le président Andry Raojelina.Samedi soir, le nouveau Premier ministre, le général Ruphin Zafisambo, a assuré que le gouvernement, “qui se maintient fermement”, était “prêt à collaborer et à écouter toutes les forces: les jeunes, les syndicats et l’armée”.De son côté, la présidence a publié un communiqué assurant que le président Andry Rajoelina “rest(ait) dans le pays” et “continu(ait) de gérer les affaires nationales”.La Commission de l’Union africaine a elle exhorté dimanche “toutes les parties prenantes malgaches, civiles et militaires, à faire preuve de calme et de retenue”.L’Afrique du Sud voisine a également appelé “toutes les parties à respecter le processus démocratique et l’ordre constitutionnel”.Au moins 22 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations et plus d’une centaine blessées, d’après un bilan des Nations unies.Le président Rajoelina a démenti des “nombres erronés” mercredi, estimant les “pertes de vies” à 12, tous “des pilleurs, des casseurs”, selon lui.Selon des médias locaux, les services d’urgence ont fait état samedi de deux nouveaux morts et de 26 blessés supplémentaires. L’unité CAPSAT a indiqué qu’un soldat avait également été tué par balle par les gendarmes.Pays parmi les plus pauvres du monde, Madagascar a connu de fréquents soulèvements populaires depuis son indépendance de la France en 1960, notamment des manifestations de masse en 2009 qui avaient contraint le président de l’époque, Marc Ravalomanana, à quitter le pouvoir, tandis que l’armée installait M. Rajoelina pour son premier mandat. Ce dernier a été réélu en 2018, puis en 2023, lors d’élections contestées et boycottées par l’opposition.strs-jcb-br/sba/clc

Lecornu au défi de composer un gouvernement

Fragilisé par la défection de LR, Sébastien Lecornu est au défi de composer dans l’urgence un gouvernement qui risque de ne durer que quelques jours mais aura pour objectif premier de déposer un projet de budget au Parlement.Le temps presse pour le Premier ministre tout juste renommé à Matignon qui est menacé de censure par un Parti socialiste échaudé par quatre semaines de négociations qui n’ont pas abouti à des concessions claires sur ses attentes. Mais qui, avec son exigence de suspension de la réforme des retraites pour prix d’une non-censure, est au centre de toutes les attentions.   En vertu de la Constitution, le Parlement doit disposer de 70 jours pour examiner un projet de budget avant le 31 décembre. Il faudrait donc que le texte lui soit transmis lundi ou mardi, en principe après un passage en Conseil des ministres.Sébastien Lecornu, qui a démissionné lundi dernier parce que “les conditions n’étaient plus remplies”, a fait monter la pression dimanche en promettant dans la presse dominicale qu’il ferait de même si ces conditions “n’étaient plus remplies à nouveau”. “Je ne ferai pas n’importe quoi”, a-t-il assuré à La Tribune dimanche, selon laquelle la nomination d’un gouvernement pourrait intervenir lundi ou mardi. De fait, lundi, le Président Emmanuel Macron a annoncé qu’il se rendrait en Egypte pour marquer son “soutien à la mise en oeuvre de l’accord présenté par Donald Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza”. Ce qui pourrait hypothéquer la tenue d’un Conseil des ministres ce jour-là. Le Premier ministre peut également décider de nommer un petit nombre de ministres régaliens, ainsi que les seuls titulaires des Finances et du Budget, pour aller plus vite. Mais nul ne sait comment ce gouvernement qui ne comptera pas de ministres LR ni du parti centriste UDI (Union des démocrates et indépendants) va pouvoir être composé dans le temps limité imparti à Sébastien Lecornu.- “Texte par texte” -Et si la question du casting et des délais était résolue, resterait encore celle de se maintenir. A l’exception du PS, l’ensemble de la gauche a appelé à la censure immédiate du gouvernement Lecornu 2, de même que le Rassemblement national et l’UDR d’Eric Ciotti. Ce qui place le parti à la rose comme un “partenaire obligé” de la Macronie finissante, a persifflé dimanche le patron UDI des sénateurs centristes, Hervé Marseille, en prévenant qu’une censure est possible dès “cette semaine”.Car le groupe socialiste (69 députés) est le seul capable de sauver le futur gouvernement et a du coup placé la barre assez haut. Sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”, a-t-il prévenu dès vendredi.Une telle suspension “n’épuiserait pas le débat sur le budget et l’avenir de la France, mais ce serait un gage de sa bonne foi et de sa volonté d’ouvrir une nouvelle période”, a précisé Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, dans la Tribune Dimanche.”Il n’y a pas de deal caché (…) ce sera la censure et la dissolution ou pas”, prévient le Premier ministre dans la presse dominicale. Mais sur la question cruciale de la suspension de la réforme des retraites, ses anciens partenaires du “socle commun”, y compris au centre, l’ont lâché. Samedi, les Républicains ont claqué la porte, refusant toute participation au nouvel exécutif, alors qu’ils en étaient depuis la nomination de Michel Barnier à Matignon en septembre 2024. Ils ont néanmoins promis un “soutien texte par texte” au Parlement – qui équivaut à une non-censure.L’allié traditionnel d’Emmanuel Macron, Horizons, le parti d’Édouard Philippe, a de son côté annoncé qu’il réservait sa participation “dans l’attente de ce que va proposer le Premier ministre pour le pays”. Même le Modem de François Bayrou s’est montré réservé, assurant que son engagement “était encore à déterminer en fonction des intentions du gouvernement”.Selon un sondage Ipsos BVA-CESI publié par la Tribune Dimanche, la popularité des ténors de l’ex-socle commun (Edouard Philippe, Gabriel Attal, Bruno Retailleau, Gérald Darmanin) est en forte baisse. Ils ont “donné aux Français le sentiment d’être dans des bisbilles personnelles, d’avoir ajouté au désordre national pour des enjeux de campagne présidentielle”, a commenté Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos.

Face au retrait américain, le Royaume-Uni en première ligne sur la recherche sur le climat en Antarctique

Le navire britannique de recherche polaire, le RRS Sir Attenborough, met le cap sur l’Antarctique la semaine prochaine avec l’objectif de progresser sur des dizaines de projets scientifiques liés au changement climatique, au moment où les Etats-Unis se désengagent de ce domaine de recherche.Ce bateau ultramoderne, qui a pris le nom du célèbre naturaliste britannique David Attenborough, va participer à des projets de recherche allant de la “chasse aux tsunamis sous-marins” au suivi de la fonte des glaciers ou encore l’étude des populations de baleines.Exploité par le British Antarctic Survey (BAS), l’institut de recherche polaire britannique, ce brise-glace de 15.000 tonnes équipé d’un héliport et de plusieurs laboratoires joue un rôle central dans le travail mené par le Royaume-Uni pour évaluer les effets du changement climatique dans la région.”Comme on dit souvent, ce qui se passe en Antarctique ne reste pas en Antarctique”, a dit à l’AFP Peter Davis, océanographe au BAS, lors d’une visite du navire, quelques jours avant son départ de Harwich, sur la côte est de l’Angleterre.Il est “regrettable” que les Etats-Unis “se retirent” de l’exploration scientifique dans la région, déplore ce scientifique. Mais de nombreux pays, conscients de “l’importance” de l’Antarctique, “prennent le relais”, assure-t-il.Peter Davis collabore par exemple avec l’Institut coréen de recherche polaire pour étudier le glacier Thwaites et comprendre comment sa fonte contribue à l’élévation du niveau de la mer à l’échelle mondiale.- “Combler le vide” -Depuis le début de son second mandat, le président américain Donald Trump a retiré les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, démantelé des agences scientifiques et limogé plusieurs chercheurs, dont certains étudient les régions polaires.Son administration a annoncé qu’elle voulait cesser d’utiliser le seul brise-glace américain dédié à la recherche en Antarctique et, selon des médias américains, pourrait suspendre le développement d’un nouveau navire qui devait le remplacer dans les années 2030.Donald Trump semble plutôt concentré sur le renforcement de la présence sécuritaire des Etats-Unis dans l’Arctique, où la fonte rapide des glaces attire l’attention des grandes puissances sur des gisements de pétrole, de gaz et de minerais désormais accessibles.Jeudi, il a annoncé un projet de construction de 11 brise-glaces avec la Finlande.Si le retrait américain de la recherche offre des “opportunités” pour le Royaume-Uni et d’autres pays pour qu’ils jouent un rôle plus important, “il existe aussi un risque que des nations comme la Chine et la Russie comblent ce vide”, s’inquiète Stephanie Martin, qui coordonne un projet dépendant du BAS étudiant les populations de baleines.  Le Royaume-Uni, allié clé des Etats-Unis, n’a pas publiquement critiqué la rhétorique anti-scientifique de Donald Trump.Les Etats-Unis “sont responsables” de leur politique, a dit à l’AFP Stephen Doughty, secrétaire d’Etat britannique en charge des régions polaires.”Nous travaillons en étroite collaboration avec de nombreux partenaires internationaux, et nous sommes très clairs sur la menace que représente le changement climatique”, a-t-il ajouté.- Mers agitées -Le RRS Sir David Attenborough, qui a coûté 200 millions de livres sterling (230,1 millions d’euros) à construire et a été lancé en 2020, arrivera d’ici la fin novembre à la station de recherche de Rothera, à l’ouest de l’Antarctique. Il s’agit du plus grand centre du BAS dans la région.Si les conditions météorologiques le permettent, le navire se déplacera dans les eaux de l’Antarctique et rejoindra quatre autres stations de recherche du BAS.”Le navire est conçu pour briser la glace et il est très performant”, vante le capitaine Will Whatley. L’équipe peut continuer à travailler même dans les mers “vraiment agitées” de l’océan Austral.Parmi les recherches prévues figure l’étude de carottes de glace, certaines vieilles de plusieurs centaines de milliers d’années, afin de mieux comprendre les climats passés.”Une carotte de glace agit comme une petite machine à remonter le temps”, résume Zelna Weich, spécialiste en paléoenvironnement.Le projet Wild Water Whales de Stephanie Martin va utiliser diverses technologies, dont des drones, pour étudier les baleines bleues et les baleines à bosse.”C’est une histoire porteuse d’espoir, car nous nous concentrons sur le rétablissement de ces populations” de baleine, explique-t-elle. Après avoir été chassées sans relâche au XXe siècle, les baleines à bosse ont vu leur nombre remonter ces dernières décennies, à près de 60% de leur population d’origine.Cependant, leur principale source de nourriture, le krill, est menacée par le changement climatique.