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L’impasse du budget persiste, Lecornu toujours sous pression

Après plusieurs jours de débats intenses au Parlement, l’équation budgétaire demeure délicate pour le Premier ministre Sébastien Lecornu, forcé de constater les blocages persistants à l’Assemblée au point de prôner un nouveau “changement de méthode” et une “stratégie des petits pas”.Présentée comme un premier moment-clé de l’examen du budget à l’Assemblée nationale, la journée de vendredi n’a pas vraiment permis d’y voir plus clair sur l’hypothèse d’un compromis global, ni sur la survie du gouvernement au-delà de l’automne.”On peut chuter à n’importe quel moment. Ca peut dérailler dix fois”, a affirmé le Premier ministre au Parisien samedi. Car si la taxe Zucman sur les hauts patrimoines a été rejetée, sans surprise, une autre mesure a été adoptée contre l’avis du gouvernement: une transformation de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) en “impôt sur la fortune improductive”.Le vote de cette nouvelle taxe au rendement incertain, fruit d’une alliance hétéroclite réunissant le MoDem, le PS et le Rassemblement national mais pas Renaissance ni la droite, a une nouvelle fois démontré les difficultés à bâtir un large compromis.”Le changement culturel n’intervient pas aussi vite dans nos esprits que ce que j’avais imaginé”, a dû reconnaître le Premier ministre devant les députés.- “Un petit peu de recul” -Le chef du gouvernement a donc proposé, une fois de plus, de “changer de méthode”: ses ministres réuniront prochainement tous les responsables budgétaires désignés par les groupes parlementaires, loin des caméras, pour tenter d’avancer sur “les grands principes de l’atterrissage”.Sébastien Lecornu formalise ainsi un nouveau cadre de discussion en parallèle des débats dans l’hémicycle, même si dans les faits, les négociations en “coulisses” n’ont jamais été abandonnées, à l’image d’un déjeuner organisé par le Premier ministre avec les responsables du PS, Olivier Faure et Boris Vallaud, vendredi.”À la fin, ce sera un budget de transition. Sans majorité absolue, je suis prêt à accepter une stratégie des petits pas”, a dit le Premier ministre au Parisien samedi, donnant rendez-vous en “seconde lecture” à l’Assemblée, “le moment de vérité” selon lui.”Il y a peut-être besoin de prendre un petit peu de recul, se remettre tous autour de la table pour se synchroniser, converger vers un certain nombre d’éléments”, a affirmé samedi sur France 2 le député Renaissance Pierre Cazeneuve.Les débats sur le budget de l’Etat reprendront lundi avec la poursuite du débat sur la justice fiscale, mais ils seront rapidement mis entre parenthèses pour laisser place à l’examen du budget de la Sécurité sociale, à partir de mardi.Et c’est précisément sur cet objet, et non sur la taxation des hauts patrimoines, que Sébastien Lecornu a annoncé de nouvelles concessions en plus de la suspension de la réforme des retraites: desserrement de la pression budgétaire sur l’hôpital, réindexation des pensions de retraite et dégel des minimas sociaux.Pour compenser ces mesures, une hausse de la CSG sur le patrimoine, est également envisagée par le Premier ministre.- Concessions ou “arrangement” ? -Réelles concessions ou écran de fumée ? Si le premier secrétaire du PS Olivier Faure a présenté ces annonces comme des victoires obtenues par son parti, elles sont en réalité soutenues très majoritairement dans l’hémicycle et avaient toutes été adoptées en commission des Affaires sociales…”Les socialistes, malheureusement, cherchent à tout prix un deal, une combine, un arrangement avec les macronistes pour échapper à la censure et au retour aux urnes”, a raillé samedi la députée Insoumise Aurélie Trouvé sur BFMTV.La menace d’une censure continue néanmoins d’être agitée par Olivier Faure, qui a prévenu vendredi que le budget ne pouvait être voté par le PS en l’état. Mais y aura-t-il des députés pour l’adopter ? “Le chemin est encore long”, a estimé samedi le LR Jean-Didier Berger sur France Info. “En l’état, il n’est pas votable”, a regretté sur CNews Charles Rodwell (Renaissance). Depuis plusieurs jours, de nombreux responsables tablent sur l’échec de la discussion, jugeant inévitable, voire préférable, la mise en place d’un budget par ordonnances, via une loi spéciale ou avec le retour du 49.3.

Gaza: des corps rendus par le Hamas ne sont pas ceux d’otages, nouvelles frappes israéliennes

Les autorités israéliennes ont déclaré samedi que les trois corps qu’elles avaient reçus de Gaza la veille dans le cadre de l’accord de trêve n’étaient pas ceux d’otages détenus dans le territoire palestinien, où l’armée israélienne a poursuivi ses frappes, selon une source du Hamas.Trois semaines après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu sous la pression américaine, des tirs de l’armée israélienne et des frappes aériennes ont été entendus samedi autour de Khan Younès (sud), a dit à l’AFP cette source à Gaza.La trêve est entrée en vigueur le 10 octobre après deux ans de guerre dévastatrice, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023 lors de laquelle plus de 250 personnes avaient été enlevées. En vertu de l’accord de cessez-le-feu, le Hamas a remis les derniers 20 otages retenus vivants à Israël, en échange de centaines de prisonniers, ainsi que 17 dépouilles de captifs, sur les 28 qu’il s’était engagé à restituer.Samedi matin, un laboratoire médico-légal a confirmé que trois nouveaux corps remis la veille par le Hamas via la Croix-Rouge n’étaient pas ceux d’otages, selon un porte-parole de l’armée israélienne.Les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont affirmé avoir proposé de remettre à Israël “trois échantillons provenant d’un certain nombre de restes non identifiés”. “Cependant, l’ennemi a refusé (…) et exigé les corps pour examen”, a-t-il dit.Dix corps d’otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d’un soldat mort durant une précédente guerre en 2014. Tous sont Israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.Les autorités israéliennes et le Forum des familles des otages ont déjà exprimé leur colère face aux retards successifs dans la remise des corps des otages.- “Ni eau ni électricité” -A plusieurs reprises ces derniers jours, le gouvernement israélien a accusé le Hamas de violer l’accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l’accord.Deux fois depuis le 10 octobre, Israël a aussi mené des bombardements meurtriers sur Gaza, disant agir en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104, selon des sources palestiniennes.Sur le terrain, la situation humanitaire et sécuritaire reste alarmante.”La nuit dernière, j’ai entendu plusieurs fois des coups de feu provenant des forces d’occupation. Nous n’avons ni nourriture ni eau pour boire ou nous laver. La situation est critique. La trêve a commencé, mais la guerre n’est pas terminée”, a dit à l’AFP Hisham al-Bardai, un père de famille de 37 ans.”Nous vivons avec la douleur de la perte, et la douleur et la dureté de la vie elle-même”, a aussi déploré Amer Abu Al-Tarabeeh, 40 ans, qui a perdu une grande partie de sa famille à Beit Lahia (nord de Gaza). – Aide pillée -L’accord de cessez-le-feu prévoit le déploiement dans le territoire palestinien d’une Force de stabilisation internationale, qui doit être composée en majorité de pays arabes et musulmans, pour y superviser la sécurité à mesure que l’armée israélienne s’en retirera. Cette Force doit aussi former et soutenir des policiers palestiniens avec le soutien de l’Egypte et de la Jordanie, ainsi que sécuriser les zones frontalières et empêcher la contrebande d’armes vers le Hamas.Samedi, le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a annoncé sur X que le Centre de coordination militaro-civil (CMCC, chargé de surveiller le cessez-le-feu et de préparer la transition à Gaza) a “observé des opérateurs présumés du Hamas en train de piller un camion d’aide” faisant partie d’un convoi humanitaire “apportant une assistance nécessaire de partenaires internationaux aux Gazaouis dans le nord de Khan Younès”. La Jordanie et l’Allemagne ont jugé samedi que la Force devrait bénéficier d’un mandat de l’ONU. La Turquie accueillera de son côté lundi à Istanbul une réunion des ministres des Affaires étrangères de pays musulmans en soutien au plan de paix.L’attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de chiffres officiels.L’offensive israélienne menée en représailles a fait 68.858 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.

Tanzanie: la présidente proclamée vainqueur après trois jours de violences

La cheffe de l’Etat sortante Samia Suluhu Hassan a été proclamée samedi vainqueur de la présidentielle en Tanzanie avec près de 98% des voix, après trois jours de violences électorales ayant fait des centaines de morts selon l’opposition, qui qualifie le scrutin de “parodie de démocratie”. Le pays d’Afrique de l’Est a sombré dans la violence mercredi, jour d’élections présidentielle et législatives qui se sont déroulées sans opposition, les deux principaux adversaires de la cheffe de l’État ayant été soit emprisonné, soit disqualifié.Mme Hassan a remporté plus de 97,66% des voix, soit 31,9 millions de voix sur 32,7 millions recensées, selon la commission électorale, avec un taux de participation estimé à près de 87%, contrastant avec la faible affluence aux bureaux de vote constatée par l’AFP et d’autres observateurs. “C’est impossible”, a estimé auprès de l’AFP un porte-parole du principal parti d’opposition, Chadema, John  Kitoka. “Personne ne s’est rendu aux urnes pour voter, c’est tout simplement ridicule.”Chadema a été exclu des élections et avait appelé au boycott du scrutin. Son chef Tundu Lissu, arrêté en avril, est jugé pour trahison, une accusation passible de la peine capitale. Qualifiant la victoire écrasante de Mme Hassan de “parodie de démocratie”, M. Kitoka a indiqué que les observateurs du parti ont signalé qu'”au moins 800 personnes” avaient été tuées par les forces de l’ordre lors des manifestations contre le pouvoir cette semaine.L’Union africaine, dans un communiqué, a félicité la présidente pour son succès mais a dit “regretter profondément les vies perdues”.Le jour du scrutin, l’AFP a entendu des tirs nourris alors que des centaines de personnes protestaient, incendiant notamment un commissariat. La contestation s’est étendue dans le pays et s’est poursuivie jusqu’à vendredi. L’internet est toujours coupé dans ce pays de 68 millions d’habitants. Samia Suluhu Hassan a été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de son prédécesseur John Magufuli en 2021. Saluée dans un premier temps pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de mener une répression sévère contre ses détracteurs, notamment en amont du scrutin.Alors qu’elle ne s’était jusqu’ici pas encore exprimée sur les violences, la présidente sortante a déclaré samedi que son gouvernement “condamne fermement” les manifestations. “Nous remercions les forces de sécurité d’avoir veillé à ce que les violences n’empêchent pas le vote (…) Ces actes n’ont rien de patriotique”, a-t-elle ajouté lors d’une cérémonie retransmise à la télévision d’Etat. – “Centaines de morts” -Vendredi M. Kitoka avait estimé auprès de l’AFP que les violences électorales ont fait “environ 700 morts”, à partir d’informations récoltées par des membres qui font le tour des hôpitaux du pays. Un bilan qualifié de “plutôt crédible” par une source diplomatique, qui a fait état de “centaines de morts”. Une source sécuritaire interrogée par l’AFP a reçu des informations similaires mais la vérification des informations reste difficile car une coupure d’internet est toujours en vigueur samedi.Ces bilans ont été démentis par les autorités.”Il n’y a eu aucun usage excessif de la force”, a réagi vendredi le ministre tanzanien des Affaires étrangères Mahmoud Thabit Kombo sur la chaîne Al-Jazeera, faisant état de “poches de violence” dans le pays. “Je n’ai pas vu ces 700 morts”.Plusieurs hôpitaux et centres de santé ont refusé de répondre aux questions de l’AFP. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a réclamé vendredi dans un communiqué une “enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d’utilisation excessive de la force”.- Perturbations -Les violences suscitent d’importantes perturbations. Le port de Dar es Salaam, l’un des plus importants du continent, était fermé vendredi, selon des informations du site de suivi Vessel Finder et de la société néerlandaise de transport maritime Steinweg. Des magasins manquent de nourriture, les stations-service ont cessé de fonctionner. Un résident a indiqué que les prix de la viande et du poisson ont doublé, voire triplé, et les transports publics sont à l’arrêt.”Je dors à la mosquée depuis mercredi, quand les violences ont éclaté”, raconte à l’AFP Mohamed Rajab, 52 ans, habitant de Dar es Salaam. “Il n’y a pas de transports. Je ne sais pas quand je rentrerai chez moi.” 

Masters 1000 de Paris: Auger-Aliassime en finale après avoir dompté Bublik

Le Canadien Félix Auger-Aliassime, en forme ascendante, s’est qualifié samedi à Paris pour sa deuxième finale en Masters 1000 et n’est plus qu’à un match d’assurer sa place au Masters de Turin (9-16 novembre).Vainqueur 7-6 (7/3), 6-4 du Kazakhstanais Alexander Bublik (16e au classement ATP), le 10e mondial a pris à l’Italien Lorenzo Musetti le huitième et dernier billet pour le prestigieux rendez-vous italien de fin de saison. Et, en cas de titre dimanche à Paris contre Jannik Sinner (2e) ou Alexander Zverev (3e), il sera assuré de sa place à Turin, où se retrouveront dans quelques jours les huit joueurs ayant amassé le plus de points en 2025.S’il perd une deuxième finale en Masters 1000 après celle de Madrid en 2024, le Montréalais restera en revanche jusqu’au bout sous la menace de Musetti, qui s’est inscrit en dernière minute à l’ATP 250 d’Athènes (2-8 novembre) tandis qu’Auger-Aliassime disputera en parallèle l’ATP 250 de Metz.Sur le Central parisien, l’ex-6e mondial a livré un premier set de haut vol. Intraitable au service (dix aces durant la première manche), le Canadien s’est heurté à un adversaire tout aussi solide sur son engagement, aucun des deux joueurs ne concédant la moindre balle de break dans le set inaugural, qui s’est donc joué au tie-break.Le jeu décisif a basculé en faveur d’Auger-Aliassime sur une poignée de fautes directes de son adversaire, qui disputait à 28 ans sa première demi-finale en Masters 1000 après avoir notamment éliminé le 4e mondial Taylor Fritz et l’Australien Alex De Minaur (6e) aux tours précédents.- “Maturité du jeune marié” -Pas résigné, Bublik a breaké sur le premier jeu de service du Canadien dans le deuxième set pour mener 2-0.Auger-Aliassime a aussitôt débreaké, provoquant la fureur de son bouillant opposant, qui a méthodiquement détruit sa raquette de frustration.Une fois les débris évacués du court, Auger-Aliassime s’est à nouveau fait chiper son service, avant de débreaker à nouveau pour recoller à 4-4. Le Montréalais de 25 ans a pris pour la première fois les commandes du set dans le jeu suivant (5-4), concluant ensuite la partie dès sa première balle de match sur son service.”J’ai fait un très bon tie-break, j’ai un peu mieux retourné que lui”, a jugé Auger-Aliassime dans son interview d’après-match.”Je pense que c’est le calme, l’assurance, la conviction que j’avais la possibilité de revenir qui m’ont permis de gagner en deux sets”, a-t-il poursuivi.”C’est peut-être la maturité de l’homme de 25 ans, ou du jeune marié”, a souri le vainqueur, qui s’est uni en septembre à la cavalière Nina Ghaibi.”Ca change une personne, beaucoup de bonnes choses se sont passées dans ma vie dernièrement”, a développé Auger-Aliassime, qui a atteint depuis son mariage au moins les quarts de finale des quatre tournois auxquels il a participé.Malgré sa défaite en demi-finale, Alexander Bublik va atteindre le meilleur classement de sa carrière, au 13e rang mondial.La seconde demi-finale entre Sinner et Zverev est programmée à partir de 17h00, après une cérémonie d’hommage à Nicolas Mahut, l’homme du match marathon de 11h05 contre John Isner à Wimbledon en 2010.Vainqueur de cinq tournois du Grand Chelem en double, le Français de 43 ans a mis un terme à sa carrière professionnelle mardi après une ultime défaite en double à Paris aux côtés du Bulgare Grigor Dimitrov.

Présidentielle au Cameroun: à Douala, des familles endeuillées par les violences post-électorales

Sous un ciel gris, la cour d’une maison familiale du 3ème arrondissement de Douala s’est mué en lieu de recueillement: Achille Simo, 45 ans et père de cinq enfants, a été tué mercredi par balles en marge des violences qui secouent le Cameroun depuis la réélection contestée de Paul Biya.Des proches de la famille sont …

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Casse du musée du Louvre: des suspects interpellés mercredi en cours de défèrement

Des défèrements de suspects ayant été interpellés mercredi dans le cadre de l’enquête sur le casse du Louvre, dont le butin a été estimé à 88 millions d’euros, étaient en cours samedi devant des magistrats du tribunal judiciaire de Paris.”Il y a des défèrements sur commission rogatoire”, a indiqué le parquet de Paris sollicité par l’AFP, sans préciser le nombre de suspects déférés.Un des cinq suspects a en revanche été remis en liberté vendredi à l’issue de sa garde à vue, sans poursuites à son encontre, ont indiqué à l’AFP ses avocates, Mes Sofia Bougrine et Noémie Gorin.”Dans ces affaires de grande criminalité, nous constatons que les vagues d’interpellation ressemblent davantage à des filets dérivants”, ont-elles déploré.Ces cinq nouvelles interpellations liées à ce cambriolage spectaculaire avaient été annoncées jeudi matin par la procureure de Paris Laure Beccuau qui avait précisé que les bijoux volés restaient introuvables.Elles se sont ajoutées à celles de deux trentenaires arrêtés il y a une semaine et qui sont soupçonnés d’avoir fait partie du commando de quatre hommes sur place.Ces deux habitants d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), âgés de 34 et 39 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire mercredi soir.En garde à vue, ces deux hommes – un arrêté à l’aéroport de Roissy alors qu’il tentait de rejoindre l’Algérie, l’autre à Aubervilliers – “se sont livrés à des déclarations (…) minimalistes par rapport à ce qui nous paraît être démontré par le dossier”, avait indiqué Laure Beccuau.Parmi les nouveaux interpellés se trouve un autre membre présumé du commando ayant commis le 19 octobre en moins de huit minutes ce casse qui a fait le tour de la planète, avait précisé la procureure. “Des traces ADN” le lient au vol, avait-elle noté.Les autres personnes interpellées “peuvent éventuellement nous renseigner sur le déroulement de ces faits”, avait éclairé la procureure, sans vouloir en dire plus sur leur profil.Ces nouvelles interpellations “n’ont pas été du tout liées aux déclarations” des deux mis en examen, mais “à d’autres éléments dont nous disposons au dossier”, les traces ADN, la vidéosurveillance ou encore l’examen de la téléphonie, avait-elle ajouté.Les nouvelles interpellations ont eu lieu à Paris et dans son agglomération, notamment en Seine-Saint-Denis, avait-elle indiqué.- “Faille sécuritaire majeure” -Mme Beccuau avait souligné sa “détermination”, comme celle de la centaine d’enquêteurs mobilisés, à retrouver le butin et l’ensemble des malfaiteurs impliqués.Concernant les bijoux, la procureure avait expliqué que l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) explorait “un certain nombre de marchés parallèles” car ce n’est vraisemblablement pas sur le marché légal des œuvres d’art qu’ils surgiront.Parmi les hypothèses des enquêteurs: celle que ces joyaux puissent “être une marchandise de blanchiment, voire de négociation dans le milieu”, a-t-elle pointé.L’affaire a provoqué des débats-fleuves sur la sécurité du Louvre, musée d’art le plus visité du monde.La ministre de la Culture Rachida Dati a dévoilé vendredi les premières conclusions de l’enquête de l’Inspection générale des affaires culturelles, avec un bilan très critique: “une sous-estimation chronique, structurelle, du risque intrusion et vol” par le Louvre, “un sous-équipement des dispositifs de sécurité”, une gouvernance “pas adaptée” et des protocoles de réaction aux vols et intrusions “totalement obsolètes”.”On ne peut pas continuer comme ça”, a martelé Rachida Dati.Le jour du casse, les quatre malfaiteurs avaient pu garer un camion-élévateur au pied du musée, permettant à deux d’entre eux de se hisser avec une nacelle jusqu’à la galerie d’Apollon où sont conservés les joyaux de la Couronne.Tout en réaffirmant que les dispositifs de sécurité à l’intérieur du Louvre avaient fonctionné, Mme Dati a annoncé des mesures pour répondre à une “faille sécuritaire majeure” à l’extérieur du musée.”Nous allons mettre des dispositifs anti-voiture-béliers, anti-intrusion”, a-t-elle annoncé, assurant que ces nouvelles installations seraient en place “avant la fin de l’année”.