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Trump à Abou Dhabi après avoir été fêté à Ryad et Doha
Déjà fêté en Arabie saoudite et au Qatar, Donald Trump conclut jeudi aux Emirats arabes unis, une tournée dans le Golfe ponctuée de spectaculaires annonces économiques et d’un coup d’éclat sur la Syrie.Il n’est toutefois pas exclu que l’impulsif président américain change ses projets.Il a évoqué mercredi la “possibilité” d’un déplacement en Turquie jeudi si son homologue russe Vladimir Poutine s’y rendait afin de parler de l’issue de la guerre en Ukraine, comme le réclame le président ukrainien Volodymyr Zelensky.S’il ne va pas à Istanbul, Abou Dhabi lui offrira à son tour un accueil plein de pompe, ce à quoi le président américain s’est montré très sensible depuis son arrivée à Ryad mardi.Cette tournée de trois pays du Golfe est le premier déplacement international important de Donald Trump, après son passage à Rome pour les funérailles du pape.- Milliards -Comme pendant son premier mandat, il a boudé les alliés occidentaux traditionnels au profit de ces monarchies pétrolières et gazières, richissimes et de plus en plus influentes sur la scène diplomatique internationale.Mais alors qu’en 2017 il avait profité de son passage dans la région pour aller en Israël, il ne fera pas le voyage cette fois, ce qui, selon les analystes, confirme un froid avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu.Donald Trump ne devrait pas repartir des Emirats arabes unis sans avoir glané des promesses d’investissements et de commandes aux montants aussi faramineux que difficilement vérifiables sur le long terme.L’Arabie saoudite a par exemple promis 600 milliards de dollars d’investissements, tandis que la compagnie Qatar Airways a passé une gigantesque commande à l’avionneur américain Boeing pour 200 milliards de dollars.Adepte d’une diplomatie transactionnelle, le président américain estime que l’amitié des Etats-Unis ne va pas sans contreparties sonnantes et trébuchantes.Et s’il a créé la surprise mercredi en annonçant une levée des sanctions pesant sur la Syrie, et même accepté de rencontrer le président islamiste Ahmad al-Chareh, c’est en bonne partie dû à l’insistance du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.- Président syrien “séduisant” -Le dirigeant de fait du royaume saoudien a su répondre aux attentes de faste monarchique et de “deals” spectaculaires du président républicain pour provoquer cette entrevue, la première du genre en 25 ans.Donald Trump en a retiré une excellente impression du chef d’Etat syrien, qui a par le passé figuré sur une liste de jihadistes recherchés par les Etats-Unis, et qu’il a décrit comme un homme “jeune et séduisant”.L’ancien promoteur immobilier a aussi très clairement confirmé la rupture avec la stratégie diplomatique de l’ancien président démocrate Joe Biden, faite en partie d’appels au respect des droits humains et à la démocratie.Ces notions n’ont pas été mises en avant dans le Golfe par le président américain, qui s’est bien gardé, contrairement à son prédécesseur, de commenter l’assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien en TurquieDans un discours remarqué à Ryad, Donald Trump, dont la famille a de très importants intérêts financiers privés dans le Golfe, a au contraire rejeté toute ingérence dans les affaires intérieures des pays.- Ne pas “sonder les âmes” -“Trop de présidents américains ont été affectés par la notion selon laquelle c’est notre travail de sonder les âmes de dirigeants étrangers et d’utiliser l’action américaine pour faire justice”, a-t-il déclaré.”C’est le travail de Dieu de rendre la justice, le mien est de défendre l’Amérique”, a encore dit l’ancien promoteur immobilier.L’extrait vidéo du discours, qui étrille la doctrine interventionniste chère à des républicains de la vieille école, a été partagé sur X par le vice-président JD Vance.Ce dernier, qui soutient ouvertement des partis d’extrême-droite en Europe, a applaudi “la meilleure explication d’une politique étrangère intelligente et réaliste que j’aie jamais entendue de la part d’un président américain”.
Trump à Abou Dhabi après avoir été fêté à Ryad et Doha
Déjà fêté en Arabie saoudite et au Qatar, Donald Trump conclut jeudi aux Emirats arabes unis, une tournée dans le Golfe ponctuée de spectaculaires annonces économiques et d’un coup d’éclat sur la Syrie.Il n’est toutefois pas exclu que l’impulsif président américain change ses projets.Il a évoqué mercredi la “possibilité” d’un déplacement en Turquie jeudi si son homologue russe Vladimir Poutine s’y rendait afin de parler de l’issue de la guerre en Ukraine, comme le réclame le président ukrainien Volodymyr Zelensky.S’il ne va pas à Istanbul, Abou Dhabi lui offrira à son tour un accueil plein de pompe, ce à quoi le président américain s’est montré très sensible depuis son arrivée à Ryad mardi.Cette tournée de trois pays du Golfe est le premier déplacement international important de Donald Trump, après son passage à Rome pour les funérailles du pape.- Milliards -Comme pendant son premier mandat, il a boudé les alliés occidentaux traditionnels au profit de ces monarchies pétrolières et gazières, richissimes et de plus en plus influentes sur la scène diplomatique internationale.Mais alors qu’en 2017 il avait profité de son passage dans la région pour aller en Israël, il ne fera pas le voyage cette fois, ce qui, selon les analystes, confirme un froid avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu.Donald Trump ne devrait pas repartir des Emirats arabes unis sans avoir glané des promesses d’investissements et de commandes aux montants aussi faramineux que difficilement vérifiables sur le long terme.L’Arabie saoudite a par exemple promis 600 milliards de dollars d’investissements, tandis que la compagnie Qatar Airways a passé une gigantesque commande à l’avionneur américain Boeing pour 200 milliards de dollars.Adepte d’une diplomatie transactionnelle, le président américain estime que l’amitié des Etats-Unis ne va pas sans contreparties sonnantes et trébuchantes.Et s’il a créé la surprise mercredi en annonçant une levée des sanctions pesant sur la Syrie, et même accepté de rencontrer le président islamiste Ahmad al-Chareh, c’est en bonne partie dû à l’insistance du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.- Président syrien “séduisant” -Le dirigeant de fait du royaume saoudien a su répondre aux attentes de faste monarchique et de “deals” spectaculaires du président républicain pour provoquer cette entrevue, la première du genre en 25 ans.Donald Trump en a retiré une excellente impression du chef d’Etat syrien, qui a par le passé figuré sur une liste de jihadistes recherchés par les Etats-Unis, et qu’il a décrit comme un homme “jeune et séduisant”.L’ancien promoteur immobilier a aussi très clairement confirmé la rupture avec la stratégie diplomatique de l’ancien président démocrate Joe Biden, faite en partie d’appels au respect des droits humains et à la démocratie.Ces notions n’ont pas été mises en avant dans le Golfe par le président américain, qui s’est bien gardé, contrairement à son prédécesseur, de commenter l’assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien en TurquieDans un discours remarqué à Ryad, Donald Trump, dont la famille a de très importants intérêts financiers privés dans le Golfe, a au contraire rejeté toute ingérence dans les affaires intérieures des pays.- Ne pas “sonder les âmes” -“Trop de présidents américains ont été affectés par la notion selon laquelle c’est notre travail de sonder les âmes de dirigeants étrangers et d’utiliser l’action américaine pour faire justice”, a-t-il déclaré.”C’est le travail de Dieu de rendre la justice, le mien est de défendre l’Amérique”, a encore dit l’ancien promoteur immobilier.L’extrait vidéo du discours, qui étrille la doctrine interventionniste chère à des républicains de la vieille école, a été partagé sur X par le vice-président JD Vance.Ce dernier, qui soutient ouvertement des partis d’extrême-droite en Europe, a applaudi “la meilleure explication d’une politique étrangère intelligente et réaliste que j’aie jamais entendue de la part d’un président américain”.
Trump demande à la Syrie une normalisation avec Israël après l’annonce d’une levée des sanctions
Donald Trump a rencontré mercredi à Ryad le président syrien islamiste Ahmad al-Chareh, lui réclamant de normaliser ses relations avec Israël, après avoir annoncé une levée des sanctions contre son pays, dans un changement de cap majeur.Arrivé au Qatar après une visite en Arabie saoudite, le président américain a ensuite annoncé que la compagnie aérienne Qatar Airways avait passé une commande de 160 avions pour une valeur de 200 milliards de dollars à Boeing.Il doit se rendre jeudi aux Emirats arabes unis, étape finale de sa tournée dans le Golfe, sauf s’il décide à la dernière minute d’aller en Turquie pour des pourparlers russo-ukrainiens, une “possibilité” qu’il a évoquée.La rencontre avec le président par intérim syrien s’est “très bien passée”, a confié Donald Trump aux journalistes dans l’avion, parlant d’un “homme jeune et séduisant. Un gars costaud”.Le portrait élogieux est frappant, pour un homme qui a figuré un temps sur une liste des jihadistes recherchés par les Etats-Unis, devenu président par intérim après avoir renversé en décembre Bachar al-Assad à la tête d’une coalition de forces islamistes.Donald Trump a assuré que le dirigeant syrien était prêt à accéder à sa demande d’une normalisation des relations avec Israël, avec qui la Syrie est officiellement en guerre depuis 1948.Interrogé à ce sujet, le président américain a dit: “Je lui ai dit, j’espère que vous rejoindrez (les accords d’Abraham, ndlr) une fois que vous aurez réglé votre situation et il m’a dit +oui+. Mais ils ont beaucoup de travail à faire”, en référence aux accords par lesquels plusieurs pays arabes ont reconnu Israël en 2020.En Syrie, la perspective d’une levée des sanctions qui étranglent le pays a suscité des manifestations spontanées de joie. “Cela stimulera l’économie et encouragera les gens à revenir”, s’est réjouie Zain al-Jabali, 54 ans, propriétaire d’une fabrique de savon à Alep (nord).- “Une chance de grandeur” -L’entrevue, la première du genre en 25 ans, a duré près d’une trentaine de minutes, en présence du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s’y est joint virtuellement.Le président américain a aussi demandé à Damas d’expulser les membres de groupes armés palestiniens et de prendre “la responsabilité” des prisons détenant des membres du groupe jihadiste Etat islamique en Syrie, actuellement prises en charge par les forces kurdes. La diplomatie syrienne a évoqué une “rencontre historique”, sans mentionner les relations avec Israël. Donald Trump avait créé la surprise mardi en annonçant qu’il allait “ordonner l’arrêt des sanctions” pour donner “une chance de grandeur” à la Syrie.Le pays fait l’objet de sanctions internationales depuis 1979, renforcées après la répression par le pouvoir de Bachar al-Assad de manifestations prodémocratie en 2011. La rencontre Trump-Chareh a eu lieu malgré les réticences d’Israël, allié indéfectible des Etats-Unis. Israël mène régulièrement des frappes en Syrie, pour empêcher selon lui que les armes du pouvoir déchu ne tombent entre les mains des nouvelles autorités, considérées comme hostiles. Concernant les discussions indirectes sur le nucléaire iranien entre Téhéran et Washington, Donald Trump a dit avoir “le sentiment que ça va bien tourner”. Il avait appelé mercredi à une application stricte des sanctions américaines visant l’Iran.- “Homme de paix” -A Doha, Donald Trump a reçu un accueil tout aussi rutilant qu’à Ryad.L’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s’est déplacé à l’aéroport pour l’accueillir, et l’avion présidentiel américain a eu droit à une escorte d’avions de combat qataris.Le convoi de Donald Trump a été ensuite précédé de Cybertrucks du constructeur Tesla aux couleurs des forces de sécurité qataries, un clin d’oeil au propriétaire de la marque et grand allié du président, Elon Musk.Dans un premier échange avec le dirigeant qatari, le président républicain a vanté le “marbre parfait” du palais où il était reçu, et loué “l’amitié” avec son hôte.Ce dernier l’a qualifié d'”homme de paix”.Mais ce passage à Doha a pour arrière-plan un scandale politique.L’opposition démocrate aux Etats-Unis reproche au milliardaire d’avoir accepté “le plus gros pot-de-vin étranger de l’histoire récente”.En cause: un Boeing 747-8 offert à Donald Trump par la famille royale qatarie pour remplacer au moins provisoirement son avion officiel, et pour l’utiliser après son mandat.
Au procès de P. Diddy, Cassie s’apprête à vivre un contre-interrogatoire pénible
La chanteuse Cassie, qui a décrit durant deux jours les violences et sévices sexuels subis sous l’emprise de son ancien compagnon P. Diddy, s’apprête à vivre une nouvelle journée pénible jeudi où elle sera interrogée par les avocats de la défense.Casandra Ventura, de son vrai nom, est la pièce centrale de l’accusation au procès ultra médiatisé du rappeur et producteur de 55 ans, tombé de son piédestal depuis que les accusations de violences sexuelles se sont multipliées contre lui en 2023.La chanteuse américaine de R&B, 38 ans, a déjà longuement raconté mardi et mercredi comment, peu après le début de sa relation avec le rappeur, avec lequel elle est restée une dizaine d’années, elle a été contrainte de participer à des “freak-offs”: des marathons sexuels que P. Diddy, de son vrai nom Sean Combs, dirigeait et dont elle était le centre de l’attention mais aussi, selon elle, l’objet.Les avocats de la défense ont laissé entendre qu’ils allaient tenter d’appuyer sur le fait que la jeune femme prenait sciemment des drogues et avait un comportement erratique et parfois même violent.”Etre un participant consentant à votre propre vie sexuelle ne constitue pas du trafic sexuel”, a souligné en début de semaine Teny Geragos, avocate de P. Diddy, notamment poursuivi pour trafic sexuel et transport de personnes à des fins de prostitution.- “Flashbacks horribles” -Cassie a expliqué dans son témoignage que la prise de drogues lui permettait de se détacher, de se dissocier d’elle-même dans ces moments pénibles: “Cela me permettait d’être insensible, c’est pour ça que j’en consommais tant (…) c’était une sorte de fuite”.Le rappeur était en outre régulièrement violent avec elle, comme l’a notamment montré une vidéo accablante où on le voit se déchaîner contre elle dans un couloir d’hôtel en 2016.Le couple a définitivement rompu en 2018, une séparation ponctuée par un viol, selon la chanteuse. Celle-ci a affirmé avoir souffert de “flashbacks horribles” durant les années qui ont suivi.Mariée en 2019 avec Alex Fine, coach sportif et acteur, elle a raconté lui avoir confié, en 2023, avoir des idées suicidaires.”Je n’avais plus envie de vivre”, a-t-elle déclaré. “Je ne pouvais supporter la douleur que je ressentais.” Cela l’a incitée à entamer une thérapie et une cure de désintoxication.Cassie, qui a eu deux enfants avec Alex Fine, est enceinte d’un troisième.P. Diddy est accusé d’avoir profité de sa notoriété et de ses moyens financiers pour forcer des femmes à participer à de longues séances sexuelles avec des hommes prostitués, qu’il regardait, filmait, et dont il menaçait de diffuser les vidéos si les victimes parlaient.D’autres femmes sont attendues pour témoigner à ce procès au terme duquel Sean Combs, figure incontournable du hip-hop des trois dernières décennies, risque la prison à vie.L’équipe des avocats de P. Diddy, qui plaide non coupable, souligne que si certains de ses comportements étaient discutables, cela ne constituait pas du trafic d’êtres humains.Le témoignage de Cassie doit durer jusqu’à la fin de semaine, tandis que le procès se poursuivra jusqu’à cet été.
Russes et Ukrainiens attendus à Istanbul pour leurs premiers pourparlers depuis 2022, sans Poutine
Des délégations russe et ukrainienne sont attendues jeudi à Istanbul, en Turquie, pour y mener leurs premiers pourparlers directs depuis le printemps 2022, bien que les modalités de cette rencontre, à laquelle le président russe Vladimir Poutine a refusé de participer, restent peu claires à ce stade.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait mis au défi son homologue russe de se rendre à cette réunion jeudi, assurant que dans ce cas il serait prêt à l’y rencontrer.Mais le nom de M. Poutine ne figure pas dans la liste des participants publiée mercredi soir par le Kremlin, qui a gardé le secret quasiment jusqu’au bout sur la composition de sa délégation.M. Zelensky avait pourtant appelé avec insistance Vladimir Poutine à prendre part “en personne” à ces pourparlers, après plus de trois ans d’invasion russe de l’Ukraine.Ces discussions avaient d’ailleurs été annoncées initialement par le dirigeant russe, au moment où les Etats-Unis accentuent leur pression afin de lancer un processus diplomatique pour trouver une issue au conflit.L’Ukraine n’a pas communiqué la composition de la délégation qui serait susceptible de rencontrer la partie russe.En l’absence de M. Poutine, la présence de M. Zelensky aux pourparlers est rien moins qu’assurée. Le chef d’Etat ukrainien a d’ores et déjà dit qu’il sera jeudi à Ankara pour rencontrer son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.Le président américain Donald Trump, qui pousse depuis des mois les deux pays à négocier, avait lui évoqué mercredi “la possibilité” d’aller en Turquie cette semaine si Vladimir Poutine faisait de même.- Réunion “politique” et “technique” -Mais la délégation russe se limitera au conseiller présidentiel Vladimir Medinski, au vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Galouzine et au vice-ministre de la Défense Alexandre Fomine, selon le Kremlin.M. Medinski, ex-ministre de la Culture, avait déjà pris part au printemps 2022 aux premières négociations infructueuses entre Russes et Ukrainiens.Le conseiller diplomatique du président russe, Iouri Ouchakov, a dit mercredi s’attendre à une réunion portant sur des “questions “politiques” et “techniques”.Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio est lui attendu en Turquie vendredi et non jeudi, d’après un haut responsable américain, ce qui ajoute à l’incertitude quant à la date même à laquelle les négociations russo-ukrainiennes auront lieu.Il s’agirait des premiers pourparlers de paix directs entre Ukrainiens et Russes sur l’issue du conflit depuis l’échec des discussions initiales qui s’étaient tenues dans la foulée du déclenchement de la guerre en février 2022.Les deux pays continuent d’afficher publiquement des exigences difficilement conciliables.La Russie réclame toujours que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan et l’assurance de garder les territoires ukrainiens annexés par Moscou. Des conditions inacceptables pour Kiev et ses alliés.L’Ukraine veut, de son côté, des “garanties de sécurité” occidentales solides pour éviter toute nouvelle attaque russe et que l’armée de Moscou, qui contrôle environ 20% du territoire ukrainien, se retire purement et simplement de son sol.
Russes et Ukrainiens attendus à Istanbul pour leurs premiers pourparlers depuis 2022, sans Poutine
Des délégations russe et ukrainienne sont attendues jeudi à Istanbul, en Turquie, pour y mener leurs premiers pourparlers directs depuis le printemps 2022, bien que les modalités de cette rencontre, à laquelle le président russe Vladimir Poutine a refusé de participer, restent peu claires à ce stade.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait mis au défi son homologue russe de se rendre à cette réunion jeudi, assurant que dans ce cas il serait prêt à l’y rencontrer.Mais le nom de M. Poutine ne figure pas dans la liste des participants publiée mercredi soir par le Kremlin, qui a gardé le secret quasiment jusqu’au bout sur la composition de sa délégation.M. Zelensky avait pourtant appelé avec insistance Vladimir Poutine à prendre part “en personne” à ces pourparlers, après plus de trois ans d’invasion russe de l’Ukraine.Ces discussions avaient d’ailleurs été annoncées initialement par le dirigeant russe, au moment où les Etats-Unis accentuent leur pression afin de lancer un processus diplomatique pour trouver une issue au conflit.L’Ukraine n’a pas communiqué la composition de la délégation qui serait susceptible de rencontrer la partie russe.En l’absence de M. Poutine, la présence de M. Zelensky aux pourparlers est rien moins qu’assurée. Le chef d’Etat ukrainien a d’ores et déjà dit qu’il sera jeudi à Ankara pour rencontrer son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.Le président américain Donald Trump, qui pousse depuis des mois les deux pays à négocier, avait lui évoqué mercredi “la possibilité” d’aller en Turquie cette semaine si Vladimir Poutine faisait de même.- Réunion “politique” et “technique” -Mais la délégation russe se limitera au conseiller présidentiel Vladimir Medinski, au vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Galouzine et au vice-ministre de la Défense Alexandre Fomine, selon le Kremlin.M. Medinski, ex-ministre de la Culture, avait déjà pris part au printemps 2022 aux premières négociations infructueuses entre Russes et Ukrainiens.Le conseiller diplomatique du président russe, Iouri Ouchakov, a dit mercredi s’attendre à une réunion portant sur des “questions “politiques” et “techniques”.Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio est lui attendu en Turquie vendredi et non jeudi, d’après un haut responsable américain, ce qui ajoute à l’incertitude quant à la date même à laquelle les négociations russo-ukrainiennes auront lieu.Il s’agirait des premiers pourparlers de paix directs entre Ukrainiens et Russes sur l’issue du conflit depuis l’échec des discussions initiales qui s’étaient tenues dans la foulée du déclenchement de la guerre en février 2022.Les deux pays continuent d’afficher publiquement des exigences difficilement conciliables.La Russie réclame toujours que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan et l’assurance de garder les territoires ukrainiens annexés par Moscou. Des conditions inacceptables pour Kiev et ses alliés.L’Ukraine veut, de son côté, des “garanties de sécurité” occidentales solides pour éviter toute nouvelle attaque russe et que l’armée de Moscou, qui contrôle environ 20% du territoire ukrainien, se retire purement et simplement de son sol.
Derrière le droit du sol, la Cour suprême américaine appelée à brider les pouvoirs des juges
La Cour suprême américaine examine jeudi la suspension par les tribunaux du décret de Donald Trump revenant sur le droit du sol, le président républicain contestant le pouvoir des juges à prononcer des décisions de portée nationale.Dès le 20 janvier, jour de son investiture, Donald Trump a signé ce décret, l’un des plus critiqués de son nouveau mandat, affirmant vouloir ainsi combattre l’immigration clandestine. Il avait alors qualifié de “ridicule” le principe du droit du sol, consacré par le 14e amendement de la Constitution, disposant que tout enfant né aux Etats-Unis est automatiquement citoyen américain, et appliqué depuis plus de 150 ans.Le décret présidentiel a été rapidement contesté en justice et son application a été suspendue sur tout le territoire américain par plusieurs tribunaux et cours d’appel fédéraux.L’administration Trump a donc sollicité l’intervention de la Cour suprême à majorité conservatrice dans cette bataille judiciaire.Elle a demandé a minima aux neuf juges – six conservateurs et trois progressistes – de limiter la portée des décisions des juridictions inférieures aux seules personnes directement concernées, à savoir celles qui ont saisi la justice, dénonçant ce qu’elle décrit comme une dérive.”La nécessité d’une intervention de la Cour est devenue urgente étant donné que les suspensions à portée universelle ont atteint des proportions de tsunami”, assure le conseiller juridique du gouvernement, John Sauer, dans ses arguments écrits.”Ces suspensions nuisent irrémédiablement à notre système de séparation des pouvoirs en interdisant au pouvoir exécutif d’appliquer une politique fondamentale du président”, ajoute-t-il.-“Uniformité de la nationalité”-“Les suspensions à portée universelle garantissent l’uniformité de la nationalité américaine, un domaine dans lequel une cohérence à l’échelle nationale est d’importance vitale”, font au contraire valoir deux associations de défense des immigrés qui ont obtenu la suspension du décret.”La nationalité d’un enfant ne devrait pas dépendre de son Etat de naissance ou de l’association à laquelle ses parents ont adhéré”, insistent-elles.Si la Cour suprême donnait raison à l’administration Trump, “un bébé né dans le New Jersey serait un citoyen américain et un membre à part entière de la société, mais il serait un étranger expulsable s’il était né dans le Tennessee”, soulignent ces associations.Les administrations successives, républicaines comme démocrates ont souvent exprimé leur frustration envers ces suspensions à portée universelle qui permettent à un seul juge fédéral de bloquer leur politique, sur des sujets d’importance nationale, comme l’avortement, l’immigration ou encore les prêts étudiants.Le nombre record de décisions de l’administration Trump contrecarrées par les juges est dû non au “militantisme politique” d’un petit nombre de magistrats radicalisés comme elle le prétend, mais tout simplement au volume inédit d’actions entreprises par l’exécutif, remarque le constitutionnaliste Steven Schwinn. “Ce qu’il se passe, c’est que l’administration Trump outrepasse constamment ses prérogatives et les tribunaux font ce qu’ils doivent faire, à savoir réfréner les actions illégales dans un système de séparation des pouvoirs”, explique à l’AFP ce professeur de droit constitutionnel à l’Université de l’Illinois à Chicago.Plusieurs juges de la Cour suprême, conservateurs comme progressistes, ont critiqué ces suspensions à portée nationale.Mais le sujet de l’acquisition de la citoyenneté américaine ne se prête guère à une décision de la Cour en faveur de l’administration Trump, estime Steven Schwinn.La décision de la Cour suprême est attendue d’ici le terme de sa session actuelle, fin juin.Le décret présidentiel interdit au gouvernement fédéral de délivrer des passeports, des certificats de citoyenneté ou d’autres documents aux enfants dont la mère séjourne illégalement ou temporairement aux Etats-Unis, et dont le père n’est pas citoyen américain ou résident permanent – titulaire de la fameuse “carte verte”.Le 14e amendement a été adopté en 1868, après la Guerre civile et l’abolition de l’esclavage, afin de garantir les droits des esclaves affranchis et de leurs descendants.
Derrière le droit du sol, la Cour suprême américaine appelée à brider les pouvoirs des juges
La Cour suprême américaine examine jeudi la suspension par les tribunaux du décret de Donald Trump revenant sur le droit du sol, le président républicain contestant le pouvoir des juges à prononcer des décisions de portée nationale.Dès le 20 janvier, jour de son investiture, Donald Trump a signé ce décret, l’un des plus critiqués de son nouveau mandat, affirmant vouloir ainsi combattre l’immigration clandestine. Il avait alors qualifié de “ridicule” le principe du droit du sol, consacré par le 14e amendement de la Constitution, disposant que tout enfant né aux Etats-Unis est automatiquement citoyen américain, et appliqué depuis plus de 150 ans.Le décret présidentiel a été rapidement contesté en justice et son application a été suspendue sur tout le territoire américain par plusieurs tribunaux et cours d’appel fédéraux.L’administration Trump a donc sollicité l’intervention de la Cour suprême à majorité conservatrice dans cette bataille judiciaire.Elle a demandé a minima aux neuf juges – six conservateurs et trois progressistes – de limiter la portée des décisions des juridictions inférieures aux seules personnes directement concernées, à savoir celles qui ont saisi la justice, dénonçant ce qu’elle décrit comme une dérive.”La nécessité d’une intervention de la Cour est devenue urgente étant donné que les suspensions à portée universelle ont atteint des proportions de tsunami”, assure le conseiller juridique du gouvernement, John Sauer, dans ses arguments écrits.”Ces suspensions nuisent irrémédiablement à notre système de séparation des pouvoirs en interdisant au pouvoir exécutif d’appliquer une politique fondamentale du président”, ajoute-t-il.-“Uniformité de la nationalité”-“Les suspensions à portée universelle garantissent l’uniformité de la nationalité américaine, un domaine dans lequel une cohérence à l’échelle nationale est d’importance vitale”, font au contraire valoir deux associations de défense des immigrés qui ont obtenu la suspension du décret.”La nationalité d’un enfant ne devrait pas dépendre de son Etat de naissance ou de l’association à laquelle ses parents ont adhéré”, insistent-elles.Si la Cour suprême donnait raison à l’administration Trump, “un bébé né dans le New Jersey serait un citoyen américain et un membre à part entière de la société, mais il serait un étranger expulsable s’il était né dans le Tennessee”, soulignent ces associations.Les administrations successives, républicaines comme démocrates ont souvent exprimé leur frustration envers ces suspensions à portée universelle qui permettent à un seul juge fédéral de bloquer leur politique, sur des sujets d’importance nationale, comme l’avortement, l’immigration ou encore les prêts étudiants.Le nombre record de décisions de l’administration Trump contrecarrées par les juges est dû non au “militantisme politique” d’un petit nombre de magistrats radicalisés comme elle le prétend, mais tout simplement au volume inédit d’actions entreprises par l’exécutif, remarque le constitutionnaliste Steven Schwinn. “Ce qu’il se passe, c’est que l’administration Trump outrepasse constamment ses prérogatives et les tribunaux font ce qu’ils doivent faire, à savoir réfréner les actions illégales dans un système de séparation des pouvoirs”, explique à l’AFP ce professeur de droit constitutionnel à l’Université de l’Illinois à Chicago.Plusieurs juges de la Cour suprême, conservateurs comme progressistes, ont critiqué ces suspensions à portée nationale.Mais le sujet de l’acquisition de la citoyenneté américaine ne se prête guère à une décision de la Cour en faveur de l’administration Trump, estime Steven Schwinn.La décision de la Cour suprême est attendue d’ici le terme de sa session actuelle, fin juin.Le décret présidentiel interdit au gouvernement fédéral de délivrer des passeports, des certificats de citoyenneté ou d’autres documents aux enfants dont la mère séjourne illégalement ou temporairement aux Etats-Unis, et dont le père n’est pas citoyen américain ou résident permanent – titulaire de la fameuse “carte verte”.Le 14e amendement a été adopté en 1868, après la Guerre civile et l’abolition de l’esclavage, afin de garantir les droits des esclaves affranchis et de leurs descendants.