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Le Qatar veut que Netanyahu soit “traduit en justice” et reconsidère sa médiation

Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a affirmé mercredi que son homologue israélien, Benjamin Netanyahu, devait être traduit en justice après l’attaque israélienne contre des chefs du Hamas à Doha mardi, estimant que celle-ci avait “tué tout espoir” de libérer les otages à Gaza.M. Al-Thani a également indiqué que le Qatar “réévalue tout” concernant son rôle de médiateur dans les pourparlers – jusqu’à présent infructueux – en vue d’un cessez-le-feu dans le conflit provoqué par l’attaque du Hamas le 7-Octobre.”J’ai réfléchi à l’ensemble du processus ces dernières semaines, et je me suis dit que Netanyahu ne fait que nous faire perdre notre temps”, a-t-il déclaré selon le blog en direct de CNN, après une interview avec la chaîne américaine.L’armée de l’air israélienne a visé mardi des dirigeants du Hamas réunis dans un complexe à Doha, la capitale de ce pays pays allié des Etats-Unis et abritant régulièrement des pourparlers.”Je pense que ce qu’a fait Netanyahu hier (mardi, ndlr), c’est d’avoir tué tout espoir pour les otages”, a indiqué M. Al-Thani dans une déclaration à CNN, jugeant qu'”il doit être traduit en justice”.Cette attaque sans précédent a aussi suscité une rare réprimande du président américain Donald Trump, grand allié d’Israël, qui a dit en être “très mécontent”.  M. Netanyahu avait a mis en garde les autorités qataries: “je dis au Qatar et à toutes les nations qui hébergent des terroristes: vous devez soit les expulser, soit les traduire en justice. Parce que si vous ne le faites pas, nous le ferons”.Le Hamas, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza, a affirmé que ses hauts responsables visés avaient survécu mais que les raids israéliens avaient fait six morts.Israël, qui a juré de détruire le mouvement islamiste et de le chasser du territoire palestinien d’où il a lancé son attaque sans précédent le 7 octobre 2023, a décimé sa direction depuis le début de la guerre.- “Bras long” -En riposte à l’attaque du 7-Octobre,  l’armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza, faisant des dizaines de milliers de morts et provoquant une catastrophe humanitaire.Mercredi, le ministre israélien de la Défense Israël Katz a prévenu que son pays frapperait ses ennemis partout. “La politique sécuritaire d’Israël est claire: son bras long agira contre ses ennemis, où qu’ils soient. Ils n’ont nulle part où se cacher.””Si les meurtriers et les violeurs du Hamas n’acceptent pas les conditions posées par Israël pour mettre fin à la guerre, en premier lieu la libération de tous les otages, et leur désarmement, ils seront détruits et Gaza sera détruite”, a-t-il ajouté.Selon des sources du Hamas, six dirigeants dont Khalil al-Hayya, Khaled Mechaal, ancien numéro un, et Zaher Jabarine, responsable du mouvement en Cisjordanie, étaient dans le bâtiment au moment de l’attaque. L’AFP n’est parvenu à joindre aucun d’eux depuis.Toujours selon le Hamas, les six morts sont le fils du négociateur en chef Khalil al-Hayya, le chef du bureau de M. Hayya, trois gardes du corps et un policier qatari.Le représentant d’Israël à l’ONU, Danny Danon, a déclaré qu’il était “trop tôt pour se prononcer sur le résultat” de la frappe.- 48 morts à Gaza selon les secours -En dépit des pressions internationales pour un arrêt de la guerre dans la bande de Gaza, l’armée israélienne y a poursuivi son offensive faisant au moins 48 morts selon la Défense civile locale.L’armée a affirmé qu’elle intensifierait “dans les prochains jours ses frappes à Gaza-ville”, considérée comme l’un des derniers bastions du Hamas dans le territoire, “dans le but de démanteler l’infrastructure terroriste du Hamas, d’entraver sa capacité opérationnelle et de réduire la menace qui pèse sur les troupes”.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza dont 25 décédées selon l’armée.L’offensive de représailles israélienne a fait au moins 64.656 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. L’ONU  a déclaré la famine à Gaza, ce que Israël dément.

“Bloquons tout”: des dizaines de milliers de manifestants, des tensions mais pas de paralysie

Contre l’austérité, les “inégalités” et le “déni” démocratique : la France a connu un 10 septembre sous tensions, avec des centaines d’actions et d’interpellations lors d’une mobilisation née sur les réseaux sociaux, dont l’ampleur a dépassé celle du 1er mai avec quasiment 200.000 participants.Le ministère de l’Intérieur a fait état de “596 rassemblements” et “253 blocages” réunissant “197.000 participants”, selon le bilan établi en soirée de cette journée “Bloquons tout” relayée depuis plusieurs semaines sur des messageries et soutenue par la gauche, la CGT et Solidaires.De Toulouse à Lille, en passant par Bordeaux, La Rochelle, Nantes, Rennes, Paris: de nombreuses métropoles ont vu défiler des cortèges fournis, encadrés par des forces de l’ordre en grand nombre (80.000 policiers et gendarmes mobilisés), avec une participation dépassant largement celle recensée par les autorités lors du 1er mai 2025 (157.000 manifestants). Plusieurs milliers de manifestants ont bravé la pluie jusqu’en soirée à Paris, dans une ambiance festive place des Fêtes, plus tendue place de la République. “On veut des services publics qui fonctionnent, plus d’impôts sur les riches moins d’impôts sur les pauvres, une plus juste répartition des richesses”, a clamé à Paris Jean-Baptiste, 30 ans et salarié dans le social, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, comme plusieurs autres manifestants.- “Déni” démocratique -“Je voudrais qu’il y ait une meilleure répartition de l’argent et aussi que les politiques donnent une meilleure image, surtout sur leurs dépenses”, a expliqué à La Rochelle Christian, 59 ans, travailleur dans le service enfance-jeunesse d’une collectivité locale.D’autres manifestants pointaient un “déni” démocratique, visant notamment Emmanuel Macron: “Les politiques n’écoutent pas les urnes”, selon Bastien, étudiant de 23 ans, qui a défilé à Rennes avec 10.400 personnes, selon la préfecture qui a fait état de 36 interpellations.Cette mobilisation nourrie de revendications très diverses, dont certains aspects ont résonné avec les Gilets jaunes d’il y a sept ans, survient au lendemain de la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon.”La nomination de Sébastien Lecornu est un mauvais signal qui risque, les mêmes causes produisant les mêmes effets, de conduire à une nouvelle dissolution”, selon la maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian, qui a manifesté. Depuis le perron de l’Elysée, M. Lecornu a promis “des ruptures”, sur le fond comme sur la forme.- Rendez-vous le 18 –   Plusieurs rassemblements ont été émaillés d’incidents, de gaz lacrymogènes et d’arrestations. Selon un point établi à 23h00, le ministère de l’Intérieur a recensé 540 interpellations en France, dont 211 à Paris, et 415 gardes à vue, dont 110 à Paris. A Nantes, où 34 personnes ont été interpellées, un manifestant a été hospitalisé “après avoir été incommodé” par des gaz lacrymogènes et 16 policiers ont été légèrement blessés, selon la préfecture.A Toulouse, des confrontations musclées ont marqué la fin des rassemblements.Dans le centre de la capitale, un incendie a endommagé la façade d’un immeuble, peut-être provoqué involontairement par une intervention policière, selon le parquet. A Rennes, un bus a été saccagé et incendié par des manifestants, a rapporté Star, le réseau de transports en commun. Le directeur général de RSF, Thibaut Bruttin, a regretté “d’apparents actes de brutalité des forces de l’ordre commis contre les journalistes qui couvrent les mouvements sociaux”.Le ministre démissionnaire de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est félicité de “la mise en échec de celles et ceux qui voulaient bloquer le pays” quand le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a qualifié de “succès” cette “manifestation auto-organisée”. Quelques blocages ont été recensés sur les routes. Sur les rails, pas de très grosses perturbations, mais des “actes de malveillance”, selon la SNCF. La station Châtelet-Les Halles à Paris, noeud majeur en Ile-de-France, a été fermée à la demande des forces de l’ordre. Idem pour son centre commercial. Interrogés par l’AFP, les réseaux bancaires n’ont pas constaté de baisses notables des transactions par carte bancaire, ce qui était l’une des modalités préconisées par certains initiateurs du mouvement.Après cette journée, soutenue seulement par la CGT et Solidaires du côté des syndicats, l’intersyndicale appelle à son tour les salariés à la grève le 18 septembre.”Cette mobilisation est un succès”, a salué la CGT dans un communiqué. Sa leader, Sophie Binet, a souhaité sur RTL que celle “du 18 le soit encore plus”.

Le Qatar dit que Netanyahu doit être “traduit en justice”

Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a affirmé mercredi que son homologue israélien, Benjamin Netanyahu, devrait être traduit en justice, estimant que l’attaque israélienne contre des chefs du Hamas à Doha avait “tué tout espoir” de libérer les otages à Gaza.M. Al-Thani s’en est pris à M. Netanyahu après un avertissement de …

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Le Qatar dit que Netanyahu doit être “traduit en justice”

Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a affirmé mercredi que son homologue israélien, Benjamin Netanyahu, devrait être traduit en justice, estimant que l’attaque israélienne contre des chefs du Hamas à Doha avait “tué tout espoir” de libérer les otages à Gaza.M. Al-Thani s’en est pris à M. Netanyahu après un avertissement de ce dernier aux autorités qataries: “je dis au Qatar et à toutes les nations qui hébergent des terroristes: vous devez soit les expulser, soit les traduire en justice. Parce que si vous ne le faites pas, nous le ferons”.L’attaque sans précédent mardi à Doha contre des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas a aussi suscité une rare réprimande du président américain Donald Trump, grand allié d’Israël, qui a dit en être “très mécontent”.  Le Hamas, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza, a affirmé que ses hauts responsables visés avaient survécu mais que les raids israéliens avaient fait six morts.”Il doit être traduit en justice”, a déclaré le premier ministre qatari à propos de M. Netanyahu, dans une déclaration à la chaîne américaine CNN. “Je pense que ce qu’a fait Netanyahu hier, c’est d’avoir tué tout espoir pour les otages”, a ajouté le Premier ministre, dont le pays joue le rôle de médiateur dans les négociations en vue d’un cessez-le-feu à Gaza et d’une libération des otages retenus dans le territoire palestinien.Le Qatar “réévalue tout” concernant cette médiation, a-t-il ajouté. Ces otages ont été enlevés durant une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.Israël, qui a juré de détruire le mouvement islamiste et de le chasser du territoire palestinien où il a pris le pouvoir en 2007, a décimé sa direction depuis le début de la guerre.- “Bras long” -En riposte à l’attaque du 7-Octobre,  l’armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza, faisant des dizaines de milliers de morts et provoquant une catastrophe humanitaire.Mercredi, le ministre israélien de la Défense Israël Katz a prévenu que son pays frapperait ses ennemis partout. “La politique sécuritaire d’Israël est claire: son bras long agira contre ses ennemis, où qu’ils soient. Ils n’ont nulle part où se cacher.””Si les meurtriers et les violeurs du Hamas n’acceptent pas les conditions posées par Israël pour mettre fin à la guerre, en premier lieu la libération de tous les otages, et leur désarmement, ils seront détruits et Gaza sera détruite”, a-t-il ajouté.La veille, l’armée de l’air israélienne a visé des dirigeants du Hamas réunis dans un complexe à Doha, selon le Hamas. Selon des sources du mouvement, six dirigeants dont Khalil al-Hayya, Khaled Mechaal, ancien numéro un, et Zaher Jabarine, responsable du mouvement en Cisjordanie, étaient dans le bâtiment au moment de l’attaque. L’AFP n’est parvenu à joindre aucun d’eux depuis.Selon le Hamas, les six morts sont le fils du négociateur en chef Khalil al-Hayya, le chef du bureau de M. Hayya, trois gardes du corps et un policier qatari.Le représentant d’Israël à l’ONU, Danny Danon, a déclaré qu’il était “trop tôt pour se prononcer sur le résultat” de la frappe.- 48 morts à Gaza selon les secours -En dépit des pressions internationales pour un arrêt de la guerre dans la bande de Gaza, l’armée israélienne y a poursuivi son offensive faisant au moins 48 morts selon la Défense civile locale.L’armée a affirmé qu’elle intensifierait “dans les prochains jours ses frappes à Gaza-ville”, considérée comme l’un des derniers bastions du Hamas dans le territoire, “dans le but de démanteler l’infrastructure terroriste du Hamas, d’entraver sa capacité opérationnelle et de réduire la menace qui pèse sur les troupes”.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza dont 25 décédées selon l’armée.L’offensive de représailles israélienne a fait au moins 64.656 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. L’ONU  a déclaré la famine à Gaza, ce que Israël dément.