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Chasse à l’homme aux Etats-Unis pour retrouver le tueur de Charlie Kirk, un allié de Donald Trump

Les autorités américaines ont lancé une chasse à l’homme pour retrouver le tueur présumé du jeune militant conservateur américain Charlie Kirk, un fidèle allié du président Donald Trump, assassiné par balle mercredi pendant une réunion publique sur le campus d’une université de l’Utah.Le président Trump a d’ores et déjà mis en cause “la gauche radicale” dans l’assassinat de celui qu’il a qualifié de “martyr de la vérité et de la liberté”.Le podcasteur conservateur, porte-drapeau de la jeunesse pro-Trump, âgé de 31 ans, a été tué d’une balle dans le cou alors qu’il participait à une réunion devant environ 3.000 personnes sur le thème du “comeback” (le retour) américain. Les motivations du tueur restent pour l’heure inconnues.”Depuis des années, la gauche radicale compare des Américains formidables comme Charlie aux nazis et aux pires criminels et meurtriers de masse du monde. Ce genre de rhétorique est directement responsable du terrorisme que nous connaissons aujourd’hui dans notre pays, et cela doit cesser immédiatement”, a accusé le président américain dans une vidéo publiée sur son réseau Truth Social.”Mon administration retrouvera tous ceux qui ont contribué à cette atrocité et à toute autre violence politique, y compris les organisations qui les financent et les soutiennent”, a-t-il lancé.Avant lui, plusieurs figures trumpistes avaient qualifié Charlie Kirk de “martyr” tombé pour la défense des valeurs conservatrices et chrétiennes.Un suspect a été arrêté, avant d’être relâché plus tard dans la journée, selon le patron de la police fédérale (FBI). “Notre enquête se poursuit”, a posté le patron du FBI Kash Patel sur les réseaux sociaux.La mort de Charlie Kirk a été captée par des vidéos qui ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux.Selon les autorités américaines, le tueur aurait tiré d’un toit situé à environ une centaine de mètres du lieu de l’événement.Le président a ordonné la mise en berne des drapeaux américains en hommage à celui qui avait été un rouage important de sa dernière campagne présidentielle. L’immense étendard de la Maison Blanche a été abaissé.- “Violence politique” -Friand de joutes oratoires avec les étudiants, Charlie Kirk participait à un événement en plein air sur le campus de l’Utah Valley University, dans l’ouest du pays.Vers midi heure locale, “on a tiré un coup de feu sur Charlie Kirk” qui a été “évacué des lieux par ses gardes du corps”, a écrit l’université sur X.Des vidéos le montrent, touché au cou, s’effondrant sur sa chaise, des cris de panique se faisant entendre dans le public.”Je veux être bien clair, il s’agit d’un assassinat politique”, a souligné le gouverneur républicain de l’Utah Spencer Cox lors d’une conférence de presse.Selon les enquêteurs, la seule balle tirée l’a été depuis le toit d’un bâtiment du campus, par un homme habillé de noir, dans ce qui semble être un assassinat ciblé.A gauche, l’ancienne candidate démocrate malheureuse à l’élection de 2024, Kamala Harris, a estimé que “la violence politique n’a(vait) pas de place en Amérique”. L’ancien président Joe Biden a aussi appelé à ce que ce type de violence “cesse immédiatement”, à l’unisson d’autres figures de la gauche: Barack Obama, Bernie Sanders ou encore le gouverneur de Californie Gavin Newsom.- “Fontaine de sang” -Sophie Anderson, 45 ans, a raconté au Daily Mail qu’elle se trouvait à 30 mètres de la scène: “Il a été touché au cou et s’est effondré, il n’était plus qu’une fontaine de sang.”Originaire de la banlieue de Chicago, chrétien et défenseur du port d’armes à feu, ce père de deux enfants avait abandonné ses études pour se dévouer au militantisme.Il était à la tête d’un mouvement de jeunesse: Turning Point USA. Cofondée en 2012 par l’influenceur, alors âgé de 18 ans, cette association est devenue en une décennie le plus gros groupe de jeunes conservateurs aux Etats-Unis.Elle comprend une armée de militants enthousiastes, dont certains avaient été envoyés en bus à Washington à la manifestation du 6 janvier 2021 qui avait débouché sur l’invasion du Capitole.Avec ses 6,9 millions d’abonnés sur Instagram et 3,8 millions sur YouTube, son influence avait largement servi Donald Trump pour séduire les jeunes hommes américains en promouvant une conception ultratraditionnelle de la famille.

Népal: tractations autour de l’armée pour la formation d’un gouvernement provisoire

Après les émeutes meurtrières, les tractations vont bon train au Népal pour organiser la transition ouverte par la démission du Premier ministre KP Sharma Oli, qui pourrait être confiée à l’ancienne cheffe de la Cour suprême.Les discussions ouvertes par l’armée, qui a repris le contrôle de la capitale Katmandou, ont fait émerger le nom de la magistrate Sushila Karki, 73 ans, a confié jeudi à l’AFP une représentante des manifestants.”Le nom de Sushila Karki arrive en tête de ceux cités pour diriger le gouvernement provisoire”, a déclaré Rakshya Bam, qui a participé aux négociations.”Nous attendons que le président (du pays) prenne une décision”, a-t-elle poursuivie.Les troubles, les plus meurtriers qu’ait connus le pays depuis 20 ans, ont débuté lundi, lorsque la police a brutalement réprimé des manifestations dénonçant un blocage des réseaux sociaux et la corruption des élites, faisant au moins 19 morts et des centaines de blessés.Malgré le rétablissement de Facebook, X et YouTube, la promesse d’une enquête sur les violences policières et le départ de M. Oli, des manifestants réunis sous une bannière “Génération Z” ont mis à sac mardi de nombreux bâtiments publics, résidences de dirigeants et autres symboles du pouvoir.Le Parlement a été incendié, ainsi que le domicile du Premier ministre démissionnaire.L’armée a repris mardi soir le contrôle des rues de Katmandou et y fait depuis respecter un strict couvre-feu, jusqu’à nouvel ordre.Mercredi, le chef d’état-major de l’armée, le général Ashok Raj Sigdel, a entamé un dialogue avec diverses personnalités, dont des représentants des manifestants, pour trouver une issue à la grave crise qui agite la petite république himalayenne.”Nous avons discuté de l’avenir (…) la conversation a porté sur les moyens d’avancer en préservant la paix et la sécurité du pays”, a rapporté la représentante des jeunes manifestants, Rakshya Bam.Les négociations devaient se poursuivre jeudi.Mercredi soir, des milliers de jeunes ont participé à une réunion virtuelle pour discuter de leurs revendications et du choix de leurs porte-parole.- Elections anticipées -Présenté comme l’un des acteurs clé de la transition, Balendra Shah, l’ancien rappeur élu maire de Katmandou en 2022, a exprimé son soutien à Sushila Karki.”Je soutiens totalement votre candidature pour prendre la tête d’un gouvernement provisoire”, a assuré M. Shah sur Facebook. “Le travail de ce gouvernement sera d’organiser des élections pour donner un nouveau mandat” aux dirigeants du pays, a-t-il ajouté.L’ancienne plus haute magistrate du pays n’a pour sa part pas évoqué, pour l’heure, l’idée d’élections anticipées. “Le Parlement reste”, a-t-elle dit mercredi à l’AFP.Son nom ne semble pas encore faire l’unanimité parmi les jeunes qui sont descendus dans les rues.”Il y a des divisions, ce qui est naturel dans un mouvement décentralisé comme celui-là, avec des voix et des intérêts divergents”, a commenté pour l’AFP la journaliste Pranaya Rana. “L’important pour eux est de se réunir (…) pour empêcher que leur mouvement soit détourné par des opportunistes”.Revenu au pouvoir en 2024, KP Sharma Oli a expliqué mardi qu’il démissionnait “afin que des mesures puissent être prises en vue d’une solution politique”.Agé de 73 ans, le chef du Parti communiste népalais, qui a dirigé quatre fois le gouvernement depuis 2015, incarne ces dirigeants dont la jeunesse du pays, privée d’emploi et lassée de la corruption, exige le départ.Dans la capitale Katmandou, l’armée a brièvement levé jeudi matin le couvre-feu pour permettre aux habitants de se ravitailler dans les commerces ou d’effectuer des tâches jugées indispensables, ont constaté des journalistes de l’AFP.Largement vides, les rues et les principaux carrefours du centre-ville restent quadrillés par de nombreux soldats en armes, escortés de véhicules blindés ou de chars.Le bilan des émeutes de mardi reste très parcellaire. L’armée a annoncé une trentaine d’arrestations et la police fait état de trois morts dans ses rangs.Plus de 13.500 détenus se sont également évadés des prisons du pays à la faveur des émeutes, a-t-elle ajouté.

Népal: tractations autour de l’armée pour la formation d’un gouvernement provisoire

Après les émeutes meurtrières, les tractations vont bon train au Népal pour organiser la transition ouverte par la démission du Premier ministre KP Sharma Oli, qui pourrait être confiée à l’ancienne cheffe de la Cour suprême.Les discussions ouvertes par l’armée, qui a repris le contrôle de la capitale Katmandou, ont fait émerger le nom de la magistrate Sushila Karki, 73 ans, a confié jeudi à l’AFP une représentante des manifestants.”Le nom de Sushila Karki arrive en tête de ceux cités pour diriger le gouvernement provisoire”, a déclaré Rakshya Bam, qui a participé aux négociations.”Nous attendons que le président (du pays) prenne une décision”, a-t-elle poursuivie.Les troubles, les plus meurtriers qu’ait connus le pays depuis 20 ans, ont débuté lundi, lorsque la police a brutalement réprimé des manifestations dénonçant un blocage des réseaux sociaux et la corruption des élites, faisant au moins 19 morts et des centaines de blessés.Malgré le rétablissement de Facebook, X et YouTube, la promesse d’une enquête sur les violences policières et le départ de M. Oli, des manifestants réunis sous une bannière “Génération Z” ont mis à sac mardi de nombreux bâtiments publics, résidences de dirigeants et autres symboles du pouvoir.Le Parlement a été incendié, ainsi que le domicile du Premier ministre démissionnaire.L’armée a repris mardi soir le contrôle des rues de Katmandou et y fait depuis respecter un strict couvre-feu, jusqu’à nouvel ordre.Mercredi, le chef d’état-major de l’armée, le général Ashok Raj Sigdel, a entamé un dialogue avec diverses personnalités, dont des représentants des manifestants, pour trouver une issue à la grave crise qui agite la petite république himalayenne.”Nous avons discuté de l’avenir (…) la conversation a porté sur les moyens d’avancer en préservant la paix et la sécurité du pays”, a rapporté la représentante des jeunes manifestants, Rakshya Bam.Les négociations devaient se poursuivre jeudi.Mercredi soir, des milliers de jeunes ont participé à une réunion virtuelle pour discuter de leurs revendications et du choix de leurs porte-parole.- Elections anticipées -Présenté comme l’un des acteurs clé de la transition, Balendra Shah, l’ancien rappeur élu maire de Katmandou en 2022, a exprimé son soutien à Sushila Karki.”Je soutiens totalement votre candidature pour prendre la tête d’un gouvernement provisoire”, a assuré M. Shah sur Facebook. “Le travail de ce gouvernement sera d’organiser des élections pour donner un nouveau mandat” aux dirigeants du pays, a-t-il ajouté.L’ancienne plus haute magistrate du pays n’a pour sa part pas évoqué, pour l’heure, l’idée d’élections anticipées. “Le Parlement reste”, a-t-elle dit mercredi à l’AFP.Son nom ne semble pas encore faire l’unanimité parmi les jeunes qui sont descendus dans les rues.”Il y a des divisions, ce qui est naturel dans un mouvement décentralisé comme celui-là, avec des voix et des intérêts divergents”, a commenté pour l’AFP la journaliste Pranaya Rana. “L’important pour eux est de se réunir (…) pour empêcher que leur mouvement soit détourné par des opportunistes”.Revenu au pouvoir en 2024, KP Sharma Oli a expliqué mardi qu’il démissionnait “afin que des mesures puissent être prises en vue d’une solution politique”.Agé de 73 ans, le chef du Parti communiste népalais, qui a dirigé quatre fois le gouvernement depuis 2015, incarne ces dirigeants dont la jeunesse du pays, privée d’emploi et lassée de la corruption, exige le départ.Dans la capitale Katmandou, l’armée a brièvement levé jeudi matin le couvre-feu pour permettre aux habitants de se ravitailler dans les commerces ou d’effectuer des tâches jugées indispensables, ont constaté des journalistes de l’AFP.Largement vides, les rues et les principaux carrefours du centre-ville restent quadrillés par de nombreux soldats en armes, escortés de véhicules blindés ou de chars.Le bilan des émeutes de mardi reste très parcellaire. L’armée a annoncé une trentaine d’arrestations et la police fait état de trois morts dans ses rangs.Plus de 13.500 détenus se sont également évadés des prisons du pays à la faveur des émeutes, a-t-elle ajouté.

Au Malawi, des élections désenchantées sur fond de détresse économique

Au Malawi, le duel électoral indécis prévu la semaine prochaine entre le président sortant et son prédécesseur laisse peu d’espoirs de changement aux habitants de ce pays d’Afrique australe emporté dans une spirale d’inflation, de pénuries et de chômage.Parmi les 17 candidats à la présidentielle de mardi figurent trois présidents, dont l’actuel chef d’Etat Lazarus Chakwera, et même son vice-président. Les Malawiens voteront le même jour pour élire le parlement et les parlements locaux.”Les gens ont le sentiment d’être coincés”, estime auprès de l’AFP Michael Jana professeur de sciences politiques malawien à l’université du Witwatersrand en Afrique du Sud. “L’économie est en crise, les hommes politiques sont toujours les mêmes et la plupart des gens ne pensent pas que cette élection va changer leur vie”, dépeint-il.En quête d’un deuxième mandat, Lazarus Chakwera, prêtre évangélique de 70 ans, avait accédé au pouvoir après l’annulation des résultats des élections de 2019 pour des irrégularités.Lors du nouveau scrutin en 2020, le leader du Parti du Congrès du Malawi (MCP) avait obtenu près de 59% des voix et privé d’un second mandat Peter Mutharika, du Parti démocrate-progressiste.L’optimisme charrié par la transition s’est depuis longtemps dissipé sous l’effet d’une inflation démesurée d’environ 30%, des pénuries de carburant, du manque de devises et des scandales de corruption ayant compromis des figures du gouvernement.”Je voterai pour Chakwera parce qu’il a amélioré les infrastructures routières et soutenu les jeunes entrepreneurs”, livre Mervis Bodole, petit commerçant de 20 ans du centre du pays. “Mais le coût de la vie reste trop élevé. On est beaucoup à galérer”, témoigne-t-il.- “Bonnet blanc et blanc bonnet” -A 85 ans, Peter Mutharika espère capitaliser sur le mécontentement pour engranger une victoire politique.Même si stagnation économique, pénuries de biens essentiels et accusations de népotisme avaient marqué son mandat (2014-2020).S’il devait y avoir un faiseur de roi, ce pourrait être le troisième homme, l’ex-gouverneur de la banque centrale Dalitso Kabambe, lui aussi candidat.”Que ce soit Chakwera ou Mutharika, pour nous, rien ne changera. C’est bonnet blanc et blanc bonnet”, regrette dans la capitale Lilongwe Victor Shawa, 23 ans et au chômage.Un sondage paru la semaine passée donne une avance de dix points à Peter Mutharika (41%) sur Lazarus Chakwera (31%). Cette enquête conduite par l’Institut de l’opinion publique et de la recherche (IPOR) a été menée sur un échantillon de 2.400 personnes inscrites sur les listes électorales.”A moins d’alliances au-delà des clivages territoriaux profonds du Malawi, une victoire dès le premier tour est improbable”, juge Michael Jana.Et les chances de l’ex-présidente Joyce Banda (2012-2014) comme de l’actuel vice-président Michael Usi sont très faibles.L’enjeu de ce scrutin se résume à une seule chose: “L’économie, l’économie et l’économie”, martèle Boniface Dulani, professeur de sciences politiques à l’université du Malawi.”L’inflation, les pénuries de carburant et la corruption ont érodé la confiance du grand public dans Chakwera, dont la cote de popularité a été divisée par deux depuis 2020″, ajoute-t-il.Son mandat a souffert de la pandémie de Covid-19, du passage en 2023 du cyclone Freddy ayant coûté la vie à 1.200 personnes au Malawi et d’une série de sécheresses.”On nous dit que nous les jeunes, nous sommes le futur”, grince Victor Shawa, âgé de moins de 25 ans comme deux tiers des quelque 21 millions de Malawiens, avant d’ajouter: “mais dans ces élections, tout ce qu’on voit ce sont les visages habituels se battant pour le pouvoir pendant que nous, on peine à survivre”.

Le raid sur une usine sud-coréenne pourrait décourager les investissements, selon Séoul

Le président sud-coréen Lee Jae Myung a averti jeudi que le raid des services de l’immigration américaine ayant débouché sur l’arrestation de centaines d’employés d’une usine de batteries Hyundai-LG était “déstabilisant” et pourrait avoir un effet dissuasif sur les investissements futurs.Quelque 475 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, avaient été arrêtées le 4 septembre par le Service américain de l’immigration et des douanes (ICE) sur le chantier de construction d’une usine de batteries Hyundai-LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est).S’exprimant lors d’une conférence de presse à Séoul, le président sud-coréen a déclaré que l’incident pourrait avoir un “impact significatif sur les décisions d’investissement futures, en particulier lors de l’évaluation de la faisabilité d’opérations directes aux Etats-Unis”.M. Lee a expliqué que pour les entreprises sud-coréennes, les techniciens qualifiés étaient “essentiels”, lors de l’installation des infrastructures, des équipements et des usines.”Quelqu’un doit installer les machines, et la main-d’oeuvre nécessaire n’existe tout simplement pas localement aux États-Unis,” a-t-il souligné.- En “état de choc” -Le président sud-coréen a attribué le raid à des “différences culturelles”, expliquant qu’en Corée du Sud, les infractions mineures liées aux visas par des ressortissants américains n’étaient pas considérées comme “un problème sérieux”.Le président américain Donald Trump a finalement renoncé jeudi à expulser ces professionnels mais Séoul a décidé de les rapatrier car ils sont “en état de choc”, a précisé Cho Hyun le ministre des Affaires étrangères sud-coréen.Les salariés seront relâchés à 06H00 GMT, a annoncé jeudi M. Lee.”Le président Trump a demandé si les travailleurs sud-coréens détenus, tous des professionnels qualifiés, devaient rester aux Etats-Unis pour continuer à travailler et à former le personnel américain, ou s’ils devaient rentrer chez eux”, a détaillé le ministère des Affaires Etrangères sud-coréen dans un communiqué à l’AFP.Mais Séoul a répondu que “compte tenu de l’état de choc et de l’épuisement des travailleurs, il serait préférable qu’ils rentrent d’abord chez eux, puis qu’ils reviennent aux Etats-Unis pour travailler plus tard. La partie américaine a accepté cette position”, a-t-il été ajouté.La Corée du Sud a dépêché mercredi un Boeing 747-8I de Korean Air aux Etats-Unis pour rapatrier les travailleurs.La descente, au cours de laquelle ces travailleurs sud-coréens avaient été enchaînés et menottés, est “déstabilisante”, a souligné le chef de l’Etat.Le raid américain a fait la Une des médias en Corée du Sud, un pays qui a promis d’investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis, après des menaces américaines sur les droits de douane. Séoul a indiqué avoir obtenu que ses ressortissants ne soient plus menottés lors de leur rapatriement.Ce raid met en évidence les contradictions de l’administration Trump, qui “fait venir des usines de production à grande échelle tout en négligeant de former les travailleurs locaux”, estime Kim Dae-jong, professeur de commerce à l’université de Sejong.”En conséquence, les Sud-Coréens doivent former la main-d’œuvre locale”. Sud-Coréens et Américains devraient “travailler ensemble, et être non entravés dans leurs efforts”, a-t-il déclaré à l’AFP.Ces problèmes liés à la politique migratoire américaine “aurait dû être traités plus rapidement” souligne à l’inverse Cho Dong-geun, professeur émérite d’économie à l’université de Myongji, soulignant que les entreprises sud-coréennes étaient depuis longtemps conscientes des problèmes liés aux visas. Allié clé des Etats-Unis pour la sécurité dans le Pacifique, la Corée du Sud est aussi la quatrième économie asiatique, un acteur majeur de la construction automobile et de l’électronique. Plusieurs usines sud-coréennes sont implantées aux États-Unis. Les salariés arrêtés ne disposaient probablement pas d’un visa les autorisant à effectuer des travaux de construction, ont relevé des experts.

L’explosion d’un camion-citerne à Mexico fait 3 morts et 67 blessés

L’explosion mercredi d’un camion transportant du gaz dans un quartier très peuplé de Mexico a fait trois morts et 67 blessés dont plusieurs dans un état grave, a annoncé la mairie.L’explosion, survenue alors que le véhicule circulait près d’un pont d’Iztapalapa, dans l’est de la capitale, a également provoqué de nombreux dégâts matériels.Parmi les blessés, au moins 19 souffrent de brûlures aux deuxième et troisième degrés, a indiqué la mairie.La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a exprimé sur X sa “solidarité” et son “soutien” aux proches des victimes.Le parquet a par ailleurs ouvert une enquête sur les causes de l’accident. Selon de premiers éléments de l’enquête, le camion, d’une capacité de 50.000 litres, n’était pas assuré pour le transport de gaz.Des images diffusées par la télévision et sur les réseaux sociaux montrent le moment de l’explosion. Puissante, elle a produit d’énormes flammes visibles de loin. Sur ces images, on peut voir une femme tenant un bébé dans les bras, des blessures apparentes aux bras et au visage. On aperçoit également deux hommes aux vêtements en partie brûlés, la peau également atteinte. Une autre vidéo montre des dizaines de personnes fuyant le lieu de l’accident, l’air terrifié, les flammes en toile de fond. “Nous savons grâce à des images de caméras de vidéosurveillance que des personnes étaient en feu en quittant leur véhicule”, a déclaré à la presse Pablo Vazquez, secrétaire à la sécurité de la capitale. Environ 28 véhicules ont également été endommagés par l’explosion, dont l’origine fait l’objet d’une enquête du parquet. Le camion-citerne, qui transportait près de 50.000 litres de gaz s’est apparemment “renversé”, a indiqué la maire de Mexico, Clara Brugada.Le véhicule s’est retrouvé renversé sur la chaussée et les pompiers ont réussi à maîtriser les flammes, selon des images tournées sur les lieux.Sur place, on pouvait également observer plusieurs voitures brûlées, dont un camion de transport, tandis que d’autres véhicules se sont retrouvés sans pneus et avec les vitres brisées. La fumée a atteint une station de trolleybus, l’un des principaux moyens de transport de cette ville de 9,2 millions d’habitants. Quelque 1,8 million de personnes vivent à Iztapalapa, l’une des zones les plus peuplées du pays. Les accidents sont fréquents au Mexique, pays de quelque 130 millions d’habitants aux normes de sécurité parfois mal respectées.Lundi, dix personnes avaient été tuées et 41 blessées dans une collision entre un train et un bus sur un passage à niveau à Atlacomulco, à une soixantaine de kilomètres du centre de la mégapole mexicaine.L’explosion de mercredi a ravivé le souvenir d’accidents impliquant des véhicules de transport de combustibles et des infrastructures d’hydrocarbures. En janvier 2019, l’incendie puis l’explosion d’un pipeline avait fait 137 morts à Tlahuelilpan, dans l’Etat central d’Hidalgo.

La commission TikTok préconise à son tour d’interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans

Un rapport parlementaire sur TikTok dévoilé jeudi préconise l’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans et la mise en place d’un “couvre-feu numérique” pour les 15-18 ans, pour tenter d’endiguer le “piège algorithmique” qui peut affecter la santé des plus jeunes.Une telle interdiction, déjà souhaitée par l’Elysée, permettrait “de donner un signal à la fois aux enfants et aux parents qu’avant 15 ans”, les réseaux sociaux, “ce n’est pas anodin”, résume auprès de l’AFP la députée Laure Miller (EPR), rapporteure de cette commission d’enquête parlementaire.Lancée en mars, la commission a auditionné pendant plusieurs mois des familles de victimes, responsables de réseaux sociaux et influenceurs pour décortiquer l’algorithme de TikTok, application ultrapopulaire chez les jeunes dont le design “a été copié par d’autres réseaux sociaux”, rappelle Mme Miller.Elle a été créée dans la foulée de l’assignation en justice de TikTok, fin 2024, par un collectif de sept familles l’accusant d’avoir exposé leurs enfants à des contenus pouvant les pousser au suicide.”C’est compliqué pour nous, parents, de modérer tout ça”, explique à l’AFP Géraldine, 52 ans, qui fait partie des plaignants et souhaite rester anonyme. En février 2024, cette mère de famille a perdu sa fille, Pénélope, qui s’est suicidée à l’âge de 18 ans.Après son décès, elle avait découvert les vidéos de scarification que sa fille publiait et consultait sur TikTok.”Ce n’est pas TikTok qui a tué notre fille, parce que de toute façon, elle n’allait pas bien”, explique Géraldine. Mais pour cette mère qui dénonce aujourd’hui le manque de modération en ligne, le réseau a “enfoncé” sa fille dans un mal-être.TikTok assure régulièrement faire de la sécurité des jeunes “sa priorité absolue”.Le rapport recommande d’aller jusqu’à une interdiction avant 18 ans si, d’ici trois ans, “les réseaux sociaux ne respectent pas de façon satisfaisante leurs obligations juridiques”, notamment vis-à-vis du règlement européen sur les services numériques (DSA).- Bulles nocives -Devant la commission, les responsables de TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, avaient mis en avant une modération dopée à l’intelligence artificielle qui lui aurait permis de retirer proactivement 98% des contenus enfreignant ses conditions d’utilisation en France l’an dernier.  Mais pour les députés, ces efforts sont insuffisants voire “défaillants”, avec des règles “très faciles à contourner”. “Quand vous tapez le mot +suicide+, ils vous indiquent d’appeler un numéro d’aide: ils se cachent derrière ça pour dire qu’ils protègent les enfants”, regrette Géraldine, alors que ces contenus restent accessibles via d’autres mots-clés ou émojis.Entre septembre 2023 et décembre 2024, le nombre de modérateurs francophones de TikTok a baissé de 26%, selon des données issues de ses rapports de transparence.Les contenus néfastes continuent ainsi à pulluler, couplés à des algorithmes de recommandations particulièrement puissants qui peuvent enfermer les jeunes dans des bulles nocives, relève la commission d’enquête.D’autres impacts négatifs du réseau sur les mineurs incluent, selon Mme Miller, perte de l’attention et de la concentration, perturbation du sommeil ou problèmes d’estime de soi, en particulier pour les adolescentes confrontées à des standards de beauté inatteignables. – “Couvre-feu numérique” -S’agissant des 15-18 ans, le rapport propose l’instauration d’un “couvre-feu numérique” rendant les réseaux sociaux inaccessibles de 22H00 à 08H00. Il préconise aussi une vaste campagne d’information sur leurs risques, suivie de la création d’un “délit de négligence numérique” pour “les parents irresponsables”. L’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans est un cheval de bataille du président Emmanuel Macron.De récentes lignes directrices de la Commission européenne ont “ouvert la porte à une réglementation nationale”, dont “la clé est la mise en place d’un dispositif de vérification de l’âge à l’inscription”, selon Laure Miller. De telles mesures butent toutefois sur les réticences des plateformes, des limites techniques et un risque d’atteinte aux libertés individuelles. Une loi française sur la majorité numérique, adoptée à l’été 2023, exige déjà une autorisation parentale pour l’accès des moins de 15 ans aux réseaux sociaux mais elle n’est jamais entrée en application jusqu’à présent faute de certitude sur sa conformité au droit européen.