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Bébé tué avec du Destop: verdict attendu jeudi pour l’ex-employée de crèche

Après trois jours d’audience éprouvants, les jurés rendent jeudi leur verdict dans le procès d’une ancienne employée de crèche qui, en 2022 à Lyon, a empoisonné un bébé dont elle avait la garde avec un produit caustique.Myriam Jaouen, 30 ans, est jugée depuis mardi pour meurtre sur mineur par la cour d’assises du Rhône. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité.La jeune femme reconnaît les faits mais nie avoir voulu tuer la petite Lisa, 11 mois, à qui elle a fait avaler du déboucheur pour canalisation de type Destop.”Je ne me suis pas rendue compte sur le coup”, a-t-elle assuré mercredi. “Même encore aujourd’hui, j’ai du mal à croire ce que j’ai fait”, a-t-elle ajouté en présentant de courtes excuses aux proches de sa victime. Les plaidoiries des parties civiles ont commencé vers 11H00 après l’audition d’un dernier expert psychiatre qui est longuement revenu sur “l’intensité du déni”, dont a fait preuve l’accusée dès la commission des faits.”Qu’a-t-elle à dire ? Rien, car il n’y a rien à dire. Elle ne répondra pas, car il n’y a pas de réponse: on ne tue pas un enfant dans une crèche”, a plaidé Me Jean Sannier, conseil de l’association Innocence en danger, qui s’est constituée partie civile.”Il n’y a pas d’excuse, il n’y a que l’horreur”, a-t-il poursuivi en évoquant “des silences qui hurlent”.Les débats, auxquels Myriam Jaouen a assisté le dos souvent voûté mais sans manifester beaucoup d’émotion, ont mis en lumière sa personnalité fragile. A l’époque du drame, la jeune femme, atteinte d’une surdité partielle, vivait encore chez ses parents après une scolarité difficile et des expériences intermittentes dans le secteur de la petite enfance. Malgré son manque d’expérience, elle avait été embauchée par le groupe People & Baby qui gérait la micro-crèche où s’est joué le drame.Même si la responsabilité de la structure n’est pas engagée, son ancienne directrice a été questionnée avec vigueur sur ce choix. Elle a reconnu avoir commis une “erreur de recrutement”, en embauchant une jeune femme qui s’est vite montrée “mal à l’aise” avec les bébés et impatiente.- “Pas un bébé Destop” -Le 22 juin 2022, malgré ses failles apparentes, Myriam Jaouen était seule à l’ouverture de la micro-crèche Danton Rêve, quand le père de Lisa est venu déposer le nourrisson.Au moment où il est parti, juste avant 08H00, sa fille “ne pleurait pas”, a-t-il assuré dans un témoignage poignant.Quelques minutes plus tard, deux femmes venues déposer leurs fils ont trouvé l’employée en panique, et l’enfant en train de vomir.La fillette, grièvement brûlée, est décédée en fin de matinée à l’hôpital où elle avait été transportée.Myriam Jaouen a été arrêtée vers 17H30 dans un parc, après avoir fait du shopping. Après de premières dénégations, elle a reconnu les faits en garde à vue. Le drame a immédiatement suscité un vif émoi et déclenché une série d’enquêtes administratives, parlementaires et journalistiques qui ont épinglé la course au rendement dans le secteur des crèches privées.Très éprouvés, les parents de Lisa ont souhaité ramener le débat sur la responsabilité pénale du “monstre” qui a tué leur fille.”On est là pour débattre d’un acte monstrueux, commis par un monstre. Parler des crèches c’est un mauvais sujet”, a lancé mercredi la mère, vibrante d’émotion. Lisa, “c’était pas un bébé Destop”, “ce n’est pas le bébé assassiné dans une crèche, c’était une fille, une petite fille…”

Plongeon du dollar après l’offensive douanière de Trump qui menace l’économie américaine

Le dollar plonge jeudi, au lendemain de la déclaration de guerre commerciale lancée par Donald Trump, qui fait craindre de lourdes conséquences pour l’économie américaine.”La combinaison d’une inflation plus élevée – même transitoire – et d’une croissance plus faible” qui découleront de ces droits de douane “ébranlera inévitablement l’exceptionnalisme américain”, résume Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. Cela, sans compter les éventuelles mesures de rétorsion des pays ciblés.”La Réserve fédérale (Fed) devra choisir son combat: elle penchera probablement pour soutenir l’économie” en abaissant ses taux, “considérant que l’impact des droits de douane sur l’inflation serait ponctuel et de courte durée, et qu’il serait partiellement compensé par un ralentissement économique marqué”, avance l’analyste. Or des taux d’intérêts plus faibles rendraient le dollar moins rémunérateur pour les investisseurs, et les pousserait à délaisser cette devise.Vers 09H45 GMT (11H45 à Paris), le billet vert dévissait de 1,55% face à l’euro, à 1,1025 dollar, évoluant à ses plus bas niveaux depuis début octobre face à la monnaie unique.La devise américaine chutait également de 1,21% contre la livre, à 1,3167 dollar, et dérapait de 1,57% face à la monnaie nippone, à 146,54 yens pour un dollar.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations et par des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.Particulièrement visés, les produits chinois feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà en place par Washington. De quoi affecter la croissance de la Chine selon les analystes, ce qui explique que jeudi, le dollar gagnait 0,44% face au renminbi – l’autre nom de la devise chinoise – offshore, à 7,3003 yuans pour un dollar.Les marchandises de l’UE prendront 20% de taxes, tandis que les taux ont été fixés à 24% pour le Japon et 31% pour la Suisse.La taxe généralisée de 10% entrera en vigueur le 5 avril à 04H01 GMT et les droits de douane seront majorés le 9 avril.Les analystes s’inquiètent du contrecoup sur la croissance américaine, d’autant que “sans compensation budgétaire – ni baisses d’impôts, ni relance significative de la croissance, l’économie américaine absorbe le choc sans aucun amortisseur”, s’alarme Stephen Innes, de SPI AM.”Que Trump réussisse ou non à délocaliser la production aux États-Unis, une telle démarche prendra du temps”, souligne de son côté Michael Pfister, de Commerzbank, et “entre-temps, les États-Unis devront importer des biens plus chers”.”Cependant, les perturbations des chaînes d’approvisionnement pourraient rendre l’inflation plus persistante que prévu” dans le pays, note Mme Ozkardeskaya.L’or, valeur refuge, a atteint un nouveau record dans la nuit de mercredi à jeudi face aux inquiétudes sur l’économie mondiale, à 3.167,84 dollars l’once, et refluait légèrement jeudi.Cours de jeudi   Cours de mercredi————————————–           09H45 GMT  21H00 GMTEUR/USD    1,1025     1,0853EUR/JPY    161,55     162,02EUR/CHF    0,9528     0,9570EUR/GBP    0,8373     0,8344USD/JPY    146,54     149,28USD/CHF    0,8642     0,8817GBP/USD    1,3167     1,3007

Plongeon du dollar après l’offensive douanière de Trump qui menace l’économie américaine

Le dollar plonge jeudi, au lendemain de la déclaration de guerre commerciale lancée par Donald Trump, qui fait craindre de lourdes conséquences pour l’économie américaine.”La combinaison d’une inflation plus élevée – même transitoire – et d’une croissance plus faible” qui découleront de ces droits de douane “ébranlera inévitablement l’exceptionnalisme américain”, résume Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. Cela, sans compter les éventuelles mesures de rétorsion des pays ciblés.”La Réserve fédérale (Fed) devra choisir son combat: elle penchera probablement pour soutenir l’économie” en abaissant ses taux, “considérant que l’impact des droits de douane sur l’inflation serait ponctuel et de courte durée, et qu’il serait partiellement compensé par un ralentissement économique marqué”, avance l’analyste. Or des taux d’intérêts plus faibles rendraient le dollar moins rémunérateur pour les investisseurs, et les pousserait à délaisser cette devise.Vers 09H45 GMT (11H45 à Paris), le billet vert dévissait de 1,55% face à l’euro, à 1,1025 dollar, évoluant à ses plus bas niveaux depuis début octobre face à la monnaie unique.La devise américaine chutait également de 1,21% contre la livre, à 1,3167 dollar, et dérapait de 1,57% face à la monnaie nippone, à 146,54 yens pour un dollar.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations et par des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.Particulièrement visés, les produits chinois feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà en place par Washington. De quoi affecter la croissance de la Chine selon les analystes, ce qui explique que jeudi, le dollar gagnait 0,44% face au renminbi – l’autre nom de la devise chinoise – offshore, à 7,3003 yuans pour un dollar.Les marchandises de l’UE prendront 20% de taxes, tandis que les taux ont été fixés à 24% pour le Japon et 31% pour la Suisse.La taxe généralisée de 10% entrera en vigueur le 5 avril à 04H01 GMT et les droits de douane seront majorés le 9 avril.Les analystes s’inquiètent du contrecoup sur la croissance américaine, d’autant que “sans compensation budgétaire – ni baisses d’impôts, ni relance significative de la croissance, l’économie américaine absorbe le choc sans aucun amortisseur”, s’alarme Stephen Innes, de SPI AM.”Que Trump réussisse ou non à délocaliser la production aux États-Unis, une telle démarche prendra du temps”, souligne de son côté Michael Pfister, de Commerzbank, et “entre-temps, les États-Unis devront importer des biens plus chers”.”Cependant, les perturbations des chaînes d’approvisionnement pourraient rendre l’inflation plus persistante que prévu” dans le pays, note Mme Ozkardeskaya.L’or, valeur refuge, a atteint un nouveau record dans la nuit de mercredi à jeudi face aux inquiétudes sur l’économie mondiale, à 3.167,84 dollars l’once, et refluait légèrement jeudi.Cours de jeudi   Cours de mercredi————————————–           09H45 GMT  21H00 GMTEUR/USD    1,1025     1,0853EUR/JPY    161,55     162,02EUR/CHF    0,9528     0,9570EUR/GBP    0,8373     0,8344USD/JPY    146,54     149,28USD/CHF    0,8642     0,8817GBP/USD    1,3167     1,3007

“Elles attirent l’oeil” : les enfants de Gaza exposés au danger des munitions non explosées

“Un truc bizarre, ils jouent avec, et c’est la fin”: la bande de Gaza est jonchée de munitions non explosées qui prendront des années à être nettoyées, exposant ses habitants, notamment les enfants, à un danger de mort ou de blessure d'”une brutalité absolue”.”En ce moment, on perd deux personnes par jour victime de munitions non explosées, et ce sont pour la plupart des enfants qui n’ont pas école”, décrit à l’AFP Nicholas Orr, ancien démineur britannique de retour de Gaza où il s’est rendu pour Handicap International.Les enfants sont particulièrement exposés parce qu’ils fouillent les décombres de bâtiments bombardés, ou cherchent à tuer le temps : “Ils s’ennuient, courent partout, trouvent un truc bizarre, jouent avec, et c’est la fin”, dit M. Orr.C’est ce qui est arrivé à Ahmad Azzam, 15 ans qui a perdu une jambe à cause d’un engin explosif abandonné dans les ruines de sa maison, alors qu’il rentrait chez lui à Rafah, dans le sud, après des mois de déplacement en raison de la guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.”On était en train d’inspecter ce qui restait de la maison, et il y avait un objet suspect dans les décombres”, raconte-t-il à l’AFP. “Je ne savais pas que c’était un explosif, quand brusquement, ça a explosé”, dit-il. Touché à plusieurs endroits sur le corps, il a été gravement blessé aux jambes et a subi l’amputation de l’une d’elles. – “Impitoyable” -Comme de nombreux Palestiniens, il était rentré chez lui, profitant de la fragile trêve, rompue depuis, dans la guerre déclenchée par les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.Les plus jeunes sont d’autant plus vulnérables, souligne Nicholas Orr, que certaines munitions “attirent l’oeil et ça plaît aux enfants”.”Tu ramasses, ça explose, et puis tu disparais, toi, ta famille et ce qui reste de ta maison. C’est impitoyable, ravageur et d’une brutalité absolue”, dit-il.Des déplacés tombent aussi par hasard sur des engins en fouillant les gravats de leur ancien chez eux, détaille M. Orr citant ce “père de famille qui revient dans sa maison et découvre une munition non explosée dans le jardin”. “Il (…) aide sa famille à déplacer l’engin, et c’est l’accident”, résume-t-il.Alors que les bombardements israéliens ont repris le 18 mars, peu de chiffres sont disponibles sur la quantité de munitions non explosées dans le territoire.Mais le service de la lutte antimines de l’ONU (UNMAS) a prévenu en janvier que “5 à 10%” des munitions tirées sur Gaza n’ont pas explosé et estimé que la décontamination pourrait prendre 14 ans.Les munitions non explosées sont partout visibles, souligne Alexandra Saieh, de l’ONG britannique Save the Children qui oeuvre à Gaza.”Quand nos équipes vont sur le terrain, elles voient des munitions non explosées tout le temps. La bande de Gaza en est littéralement jonchée”, dit-elle.- “Jouer avec le feu” -Pour les enfants qui perdent un membre dans les explosions, “la situation est castrophique” car ils “ont besoin de soins spécialisés dans la durée, et ce n’est juste pas possible à Gaza”, dit-elle.Début mars, Israël a imposé un blocus sur l’aide entrant dans le territoire. Fini le matériel de prothèse et pour ceux qui ont été amputés, c’est une perte de mobilité sur le long terme, déplore Mme Saieh.Dans le nord, où les combats au sol ont fait rage durant des mois, le type de munitions non explosées sont souvent des “mortiers, grenades et beaucoup de balles”, reprend M. Orr.A Rafah, où les raids aériens ont été plus intenses, “ce sont des projectiles d’artillerie, ou tombés du ciel” dont certains pèsent des dizaines de kilos.M. Orr n’a pas été autorisé à conduire des opérations de déminage à Gaza pour ne pas risquer d’être confondu par la surveillance aérienne israélienne avec quelqu’un qui tenterait de refabriquer des armes à partir de munitions non explosées.Il observe par ailleurs que les messages de prévention passent trop lentement alors qu’il est difficile de savoir quelle munition est susceptible d’exploser ou pas. Certains habitants croient pouvoir s’en débarrasser en voyant les autres les déplacer mais le risque est immense: “C’est jouer avec le feu et le hasard”.

La Hongrie déroule le tapis rouge à Netanyahu et claque la porte de la CPI

La Hongrie reçoit jeudi en grande pompe le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, bravant le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) que Budapest a annoncé vouloir quitter.Arrivé en pleine nuit, le dirigeant israélien a entamé sa visite, la première en Europe depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, par une cérémonie avec les honneurs militaires au château de Buda.Au même moment, le gouvernement hongrois a dit lancer les démarches pour se retirer de la CPI, une procédure qui prend généralement un an.Contactée par l’AFP, la cour basée à La Haye (Pays-Bas) s’est refusée à tout commentaire dans l’immédiat. Après l’annonce en novembre 2024 du mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza, Benjamin Netanyahu est allé aux États-Unis mais jamais encore dans un État partie de la juridiction basée à La Haye. “Son but ultime est de retrouver la capacité de voyager où il veut”, commente pour l’AFP Moshe Klughaft, consultant et ancien conseiller du dirigeant israélien. A travers cette visite “dans un pays où il ne craint pas d’être arrêté, il ouvre la voie à la normalisation de ses futurs déplacements”, peut-être par exemple en Allemagne où le futur chancelier Friedrich Merz a garanti qu’il pourrait venir sans être inquiété.- “Obligation légale” -Le Premier ministre hongrois Viktor Orban l’avait invité dès la nouvelle de la CPI connue, se disant “choqué par une décision honteuse”. En retour, M. Netanyahu a salué la “clarté morale” de la Hongrie.La juridiction a rappelé “l’obligation légale” de Budapest et sa “responsabilité envers les autres Etats parties” pour exécuter les décisions. “En cas d’inquiétudes sur leur coopération avec la cour, les Etats peuvent la consulter”, souligne son porte-parole Fadi El Abdallah. “Mais il ne leur appartient pas de déterminer unilatéralement le bien-fondé des décisions juridiques de la CPI”.La Hongrie a bien signé en 1999 le Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, ratifié deux ans plus tard, au cours du premier mandat de Viktor Orban. Mais elle n’a pas validé la convention associée pour des raisons de constitutionnalité et affirme donc ne pas être obligée de se conformer aux décisions de la Cour pénale internationale.Fondée en 2002, la CPI compte aujourd’hui 125 membres et a pour mission de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves commis dans le monde, lorsque les pays n’ont pas la volonté ou la capacité de le faire eux-mêmes. A ce jour, seuls deux Etats ont claqué la porte, le Burundi et les Philippines.- Turbulences internes -Si le gouvernement hongrois a régulièrement fustigé par le passé une institution jugée “politiquement biaisée”, il a cette fois décidé de franchir le pas dans le sillage de Donald Trump. Le président américain a imposé en février des sanctions à la Cour pour ce qu’il a qualifié d'”actions illégitimes et sans fondement visant l’Amérique et notre proche allié Israël”.Benjamin Netanyahu s’absente de Jérusalem à un moment de fortes turbulences internes alors qu’il est engagé dans un bras de fer avec la Cour suprême, qui a gelé la décision du gouvernement de limoger l’actuel chef du Shin Bet (service de renseignement intérieur).Par ailleurs, deux de ses conseillers sont actuellement en garde à vue dans une affaire surnommée “Qatargate” par les médias israéliens. Ils sont soupçonnés d’avoir reçu des fonds du Qatar pour promouvoir les intérêts en Israël de l’émirat du Golfe, hôte de dirigeants du Hamas et médiateur entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.Une “chasse aux sorcières”, selon M. Netanyahu, qui a lui-même été entendu lundi par la police.Ce séjour en Hongrie lui donne opportunément la possibilité de “contrôler l’agenda israélien” pendant plusieurs jours, estime M. Klughaft, son retour étant prévu dimanche.

La Hongrie déroule le tapis rouge à Netanyahu et claque la porte de la CPI

La Hongrie reçoit jeudi en grande pompe le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, bravant le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) que Budapest a annoncé vouloir quitter.Arrivé en pleine nuit, le dirigeant israélien a entamé sa visite, la première en Europe depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, par une cérémonie avec les honneurs militaires au château de Buda.Au même moment, le gouvernement hongrois a dit lancer les démarches pour se retirer de la CPI, une procédure qui prend généralement un an.Contactée par l’AFP, la cour basée à La Haye (Pays-Bas) s’est refusée à tout commentaire dans l’immédiat. Après l’annonce en novembre 2024 du mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza, Benjamin Netanyahu est allé aux États-Unis mais jamais encore dans un État partie de la juridiction basée à La Haye. “Son but ultime est de retrouver la capacité de voyager où il veut”, commente pour l’AFP Moshe Klughaft, consultant et ancien conseiller du dirigeant israélien. A travers cette visite “dans un pays où il ne craint pas d’être arrêté, il ouvre la voie à la normalisation de ses futurs déplacements”, peut-être par exemple en Allemagne où le futur chancelier Friedrich Merz a garanti qu’il pourrait venir sans être inquiété.- “Obligation légale” -Le Premier ministre hongrois Viktor Orban l’avait invité dès la nouvelle de la CPI connue, se disant “choqué par une décision honteuse”. En retour, M. Netanyahu a salué la “clarté morale” de la Hongrie.La juridiction a rappelé “l’obligation légale” de Budapest et sa “responsabilité envers les autres Etats parties” pour exécuter les décisions. “En cas d’inquiétudes sur leur coopération avec la cour, les Etats peuvent la consulter”, souligne son porte-parole Fadi El Abdallah. “Mais il ne leur appartient pas de déterminer unilatéralement le bien-fondé des décisions juridiques de la CPI”.La Hongrie a bien signé en 1999 le Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, ratifié deux ans plus tard, au cours du premier mandat de Viktor Orban. Mais elle n’a pas validé la convention associée pour des raisons de constitutionnalité et affirme donc ne pas être obligée de se conformer aux décisions de la Cour pénale internationale.Fondée en 2002, la CPI compte aujourd’hui 125 membres et a pour mission de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves commis dans le monde, lorsque les pays n’ont pas la volonté ou la capacité de le faire eux-mêmes. A ce jour, seuls deux Etats ont claqué la porte, le Burundi et les Philippines.- Turbulences internes -Si le gouvernement hongrois a régulièrement fustigé par le passé une institution jugée “politiquement biaisée”, il a cette fois décidé de franchir le pas dans le sillage de Donald Trump. Le président américain a imposé en février des sanctions à la Cour pour ce qu’il a qualifié d'”actions illégitimes et sans fondement visant l’Amérique et notre proche allié Israël”.Benjamin Netanyahu s’absente de Jérusalem à un moment de fortes turbulences internes alors qu’il est engagé dans un bras de fer avec la Cour suprême, qui a gelé la décision du gouvernement de limoger l’actuel chef du Shin Bet (service de renseignement intérieur).Par ailleurs, deux de ses conseillers sont actuellement en garde à vue dans une affaire surnommée “Qatargate” par les médias israéliens. Ils sont soupçonnés d’avoir reçu des fonds du Qatar pour promouvoir les intérêts en Israël de l’émirat du Golfe, hôte de dirigeants du Hamas et médiateur entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.Une “chasse aux sorcières”, selon M. Netanyahu, qui a lui-même été entendu lundi par la police.Ce séjour en Hongrie lui donne opportunément la possibilité de “contrôler l’agenda israélien” pendant plusieurs jours, estime M. Klughaft, son retour étant prévu dimanche.

Macron réunit jeudi les “représentants des filières impactées” par les droits de douane de Trump

Emmanuel Macron réunit à l’Elysée jeudi, à 16H00, “les représentants des filières impactées par les mesures tarifaires annoncées par les États-Unis”, a fait savoir la présidence de la République.Le président américain, Donald Trump, a signé mercredi un décret généralisant des droits de douane très lourds, de 10% minimum sur toutes les importations arrivant aux Etats-Unis et de 20% pour les produits arrivant de l’Union européenne.Selon la liste des invités obtenue par l’AFP, plusieurs représentants des secteurs les plus exportateurs seront représentés. Le Premier ministre, François Bayrou, et plusieurs ministres seront aussi présents.Pour l’aéronautique, qui représente un quart des exportations françaises vers les Etats-Unis, sera convié Guillaume Faury, le patron d’Airbus et président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas).L’industrie et la chimie seront représentées par la patronne d’Eramet Christel Bories, Frédéric Sanchez de groupe Fives, Alexandre Saubot de l’organisation professionnelle France Industrie et le président de France Chimie Frédéric Gauchet.Pour l’agriculture et la viticulture, seront présents Dominique Chargé, président de La Coopération agricole, Jean-François Loiseau, président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) et Gabriel Picard de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).Le secteur automobile, qui sera touché par une surtaxe spécifique de 25% sur les voitures importées, sera représenté par Luc Chatel, président la Plateforme automobile (PFA).La pharmacie sera représentée par Emmanuelle Valentin de Sanofi France.Seront également conviés le directeur des Galeries Lafayette Nicolas Houzé, le secrétaire général du numéro un mondial du luxe LVMH Marc-Antoine Jamet et le délégué général de la Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA) Emmanuel Guichard.Les organisations patronales seront également représentées, avec Patrick Martin du Medef, Patricia Barbizet de l’Association française des entreprises privées (Afep), Amir Reza-Tofighi de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et Frédéric Coirier du Mouvement des Entreprises de Taille Intermédiaire (METI).fff-od-max/jbo/tes