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En Irlande, une école pour préserver la tradition des toits de chaume

Hissés sur des toits, des apprentis s’efforcent de fixer de la paille de lin, sous l’oeil attentif de l’un des derniers maîtres chaumiers d’Irlande. Le but de leur formation: sauver une forme d’habitat traditionnel menacé de disparition.La Donegal Thatching School s’est ouverte en octobre à Portnoo (nord-ouest), et propose des cours gratuits les week-ends pour apprendre à une nouvelle génération les techniques de confection des toits de chaume, éléments emblématiques du paysage irlandais.”La tradition est en train de s’éteindre, il est essentiel de la transmettre aux plus jeunes”, souligne Brian Lafferty, maître chaumier, entre deux directives à des élèves qui s’entraînent sur des toits de maisons modèles dans un hangar.Le septuagénaire a appris son savoir-faire de son père, dans le comté de Donegal, où se trouvent le plus grand nombre de chaumières en Irlande.”Quand je suis sur un toit, je peut presque entendre la musique qui résonnait autrefois en-dessous. Je pense aux vies qui y ont été vécues”, raconte-t-il.Brian Lafferty regrette que les plus jeunes générations n’aient pas le même attachement à ce type d’habitat. Du coup, c’est moins douloureux de détruire une chaumière pour la remplacer par une maison moderne avec un toit en ardoise ou en tuiles, déplore-t-il.”On pouvait mettre trois ans à rassembler les pierres et construire une maison en chaume, alors qu’une machine peut la démolir en dix minutes”, dit-il, les larmes aux yeux.Perchée sur une échelle à mi-hauteur d’un toit, Fidelma Toland suit avec attention les conseils du maître.Serveuse dans un bar et agricultrice de 43 ans, elle vit dans la chaumière où sont nés son grand-père et sa mère.”Je veux apprendre à l’entretenir”, explique-t-elle en souriant.Située à 260 kilomètres au nord-ouest de Dublin, l’école a attiré des foules lors de ses journées portes ouvertes.Une vingtaine de personnes se sont inscrites pour les cours de débutants, certaines venant de loin, souligne Conal Shovlin, cofondateur.- “Pratique et beau” -“Il y a un regain d’intérêt pour cette facette emblématique de la culture irlandaise. Il y a encore 70 ou 80 ans, la plupart des habitants des campagnes vivaient sous un toit de chaume”, explique-t-il.Lui-même, âgé de 74 ans, est né dans une chaumière et a hérité de la passion de son père pour ce savoir-faire.”Le chaume, grâce à sa densité, garde la maison chaude en hiver et fraîche en été. C’est à la fois pratique et beau”, note-t-il.Et la pluie “ruisselle sur un toit de chaume comme sur le dos d’un canard”, ajoute Conal Shovlin, qui aimerait que la formation d’artisan chaumier fasse l’objet de cours dans les établissements d’enseignement technique.Selon lui, il y a entre 300 et 400 chaumières en Irlande qui ont besoin de réparations urgentes. Et il n’y a plus que 10 artisans couvreurs chaumiers à plein temps dans le pays. Un récente étude a révélé une diminution de 30% du nombre de chaumières en dix ans dans le comté de Donegal.”Elles disparaissent, mais elles ne sont pas immenses et pas si difficiles à restaurer”, assure Shovlin. “Si nous formons des chaumiers, ils pourront parcourir le pays et les sauver”, espère-t-il.Mais relancer cet artisanat n’est pas chose aisée: outre le manque de main d’oeuvre qualifiée, la pénurie de matières premières – paille, lin, roseau – représente aussi un obstacle.Le roseau, autrefois récolté en Irlande, est aujourd’hui importé de Roumanie ou de Turquie.Conal Shovlin aimerait voir les agriculteurs encouragés à maintenir des “cultures traditionnelles” comme le lin, utilisé dans le Donegal.Ivor Kilpatrick, couvreur chaumier et un des rares cultivateurs de lin du pays, emmène régulièrement les élèves de l’école sur des chantiers de rénovation.Il a appris son métier à 16 ans, en regardant son père travailler, et aujourd’hui, il gère une entreprise avec son propre fils.”Il y a trop de travail et pas assez d’artisans, car ils partent à la retraite”, explique le quinquagénaire, occupé à rénover le toit d’un gîte de vacances donnant sur l’océan Atlantique.”Espérons que de plus en plus de gens se rendront compte que ces toits de chaume sont des symboles de l’Irlande qu’il faut chérir”, lâche-t-il, en transportant des bottes de paille avec un élève.

En Irlande, une école pour préserver la tradition des toits de chaume

Hissés sur des toits, des apprentis s’efforcent de fixer de la paille de lin, sous l’oeil attentif de l’un des derniers maîtres chaumiers d’Irlande. Le but de leur formation: sauver une forme d’habitat traditionnel menacé de disparition.La Donegal Thatching School s’est ouverte en octobre à Portnoo (nord-ouest), et propose des cours gratuits les week-ends pour …

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A Cuba, le pari du solaire pour tenter de sortir de la crise énergétique

Non loin des ruines d’une centrale nucléaire jamais achevée, des travailleurs s’activent pour installer 44.000 panneaux solaires à Cienfuegos, dans le centre de Cuba. L’île cherche à réduire sa dépendance aux combustibles fossiles pour tenter de surmonter sa crise énergétique.Des dizaines de conteneurs, sur lesquels sont visibles des inscriptions en chinois, sont alignés non loin du chantier du parc photovoltaïque “La Yuca”. Des chariots élévateurs, chargés de panneaux solaires, se faufilent entre les structures de béton où les plaques vont être installées. “Nous câblons, nous creusons des tranchées et nous montons des panneaux”, explique sur place un responsable. Le chantier doit être achevé en mai. L’île de 9,7 millions d’habitants, qui reste très dépendante des énergies fossiles pour faire tourner ses huit vieilles centrales électriques et plusieurs générateurs, s’est lancée dans un vaste projet de production d’énergie photovoltaïque.Au total, 55 parcs solaires doivent voir le jour dès 2025. Cinq sont situés dans la province centrale de Cienfuegos, zone stratégique qui compte un port industriel, une raffinerie, une centrale électrique, et qui fut choisie dans les années 1980 pour un projet avorté de centrale nucléaire.Le ministre de l’Energie et des Mines, Vicente de la O Levy, a reconnu l’urgence de la situation: “Plus de la moitié de tout le combustible que consomme le pays va dans la production d’électricité”, a-t-il déclaré au quotidien d’Etat Granma. L’achat de carburant représente la “facture” la plus importante pour Cuba, “plus que les aliments, plus que les médicaments, plus que tout”, a-t-il ajouté. Le fragile réseau électrique cubain s’est totalement déconnecté à quatre reprises au cours des six derniers mois en raison d’avaries ou de pénuries de combustible, laissant à chaque fois le pays entier sans courant, parfois pendant plusieurs jours. – Appui de la Chine -L’énergie produite par les parcs solaires sera d’abord fournie au réseau électrique national pour être distribuée dans tout le pays, ont précisé les autorités, sans forcément résoudre dans l’immédiat les déficits chroniques que subissent les habitants de la zone. Belkys Vila, 59 ans, qui vend des vêtements dans la cour de sa maison, vit non loin d’un parc solaire inauguré récemment dans la province de Cienfuegos, mais passe toujours “plus de temps sans courant (…) qu’avec du courant”.Sa voisine, Juanita Roa, 70 ans, cuisine au charbon de bois. “Ici, les femmes se lèvent à trois heures du matin pour laver, cuisiner” pendant “le court moment où il y a du courant”, dit-elle.Le projet de production d’énergie solaire implique un investissement de plusieurs centaines de millions de dollars que l’île communiste, sous embargo américain et plongée dans une profonde crise économique, a lancé avec le soutien financier de la Chine.Aucun chiffre d’investissement n’a été rendu public. Le gouvernement prévoit de produire 1.200 mégawatts d’ici fin 2025, alors que le pays souffre d’un déficit quotidien de génération électrique d’environ 1.500 MW. Jorge Piñón, chercheur à l’Université du Texas, salue l’objectif de Cuba de produire grâce à l’énergie renouvelable 12% de son énergie d’ici 2025 et 37% d’ici 2030. Il s’interroge cependant sur l’absence de “grandes batteries de stockage pour utiliser l’énergie solaire pendant la nuit” et “équilibrer l’offre et la demande”. “Les premiers conteneurs de stockage sont déjà à Cuba, mais ils n’ont pas encore la batterie à l’intérieur”, a reconnu le ministre De la O Levy.Par le passé, Cuba a déjà tenté de réduire sa dépendance au pétrole. A seulement 15 kilomètres du parc photovoltaïque “La Yuca”, apparaît l’imposante coupole construite pour protéger ce qui devait être un réacteur nucléaire. Sur les épais murs de béton, des inscriptions en russe sont toujours visibles.Moscou avait largement participé au financement du projet pour lequel des physiciens et ingénieurs soviétiques s’étaient rendus à Cuba. Après la chute de l’URSS, le programme a été abandonné par Fidel Castro (1926-2026). Eliecer Machin, un physicien formé en URSS, se souvient du “coup dur” qu’a représenté l’abandon du projet. A 60 ans, il vit toujours dans la “cité nucléaire” construite pour accueillir le personnel de la centrale atomique, mais survit en élevant des cochons.

A Cuba, le pari du solaire pour tenter de sortir de la crise énergétique

Non loin des ruines d’une centrale nucléaire jamais achevée, des travailleurs s’activent pour installer 44.000 panneaux solaires à Cienfuegos, dans le centre de Cuba. L’île cherche à réduire sa dépendance aux combustibles fossiles pour tenter de surmonter sa crise énergétique.Des dizaines de conteneurs, sur lesquels sont visibles des inscriptions en chinois, sont alignés non loin du chantier du parc photovoltaïque “La Yuca”. Des chariots élévateurs, chargés de panneaux solaires, se faufilent entre les structures de béton où les plaques vont être installées. “Nous câblons, nous creusons des tranchées et nous montons des panneaux”, explique sur place un responsable. Le chantier doit être achevé en mai. L’île de 9,7 millions d’habitants, qui reste très dépendante des énergies fossiles pour faire tourner ses huit vieilles centrales électriques et plusieurs générateurs, s’est lancée dans un vaste projet de production d’énergie photovoltaïque.Au total, 55 parcs solaires doivent voir le jour dès 2025. Cinq sont situés dans la province centrale de Cienfuegos, zone stratégique qui compte un port industriel, une raffinerie, une centrale électrique, et qui fut choisie dans les années 1980 pour un projet avorté de centrale nucléaire.Le ministre de l’Energie et des Mines, Vicente de la O Levy, a reconnu l’urgence de la situation: “Plus de la moitié de tout le combustible que consomme le pays va dans la production d’électricité”, a-t-il déclaré au quotidien d’Etat Granma. L’achat de carburant représente la “facture” la plus importante pour Cuba, “plus que les aliments, plus que les médicaments, plus que tout”, a-t-il ajouté. Le fragile réseau électrique cubain s’est totalement déconnecté à quatre reprises au cours des six derniers mois en raison d’avaries ou de pénuries de combustible, laissant à chaque fois le pays entier sans courant, parfois pendant plusieurs jours. – Appui de la Chine -L’énergie produite par les parcs solaires sera d’abord fournie au réseau électrique national pour être distribuée dans tout le pays, ont précisé les autorités, sans forcément résoudre dans l’immédiat les déficits chroniques que subissent les habitants de la zone. Belkys Vila, 59 ans, qui vend des vêtements dans la cour de sa maison, vit non loin d’un parc solaire inauguré récemment dans la province de Cienfuegos, mais passe toujours “plus de temps sans courant (…) qu’avec du courant”.Sa voisine, Juanita Roa, 70 ans, cuisine au charbon de bois. “Ici, les femmes se lèvent à trois heures du matin pour laver, cuisiner” pendant “le court moment où il y a du courant”, dit-elle.Le projet de production d’énergie solaire implique un investissement de plusieurs centaines de millions de dollars que l’île communiste, sous embargo américain et plongée dans une profonde crise économique, a lancé avec le soutien financier de la Chine.Aucun chiffre d’investissement n’a été rendu public. Le gouvernement prévoit de produire 1.200 mégawatts d’ici fin 2025, alors que le pays souffre d’un déficit quotidien de génération électrique d’environ 1.500 MW. Jorge Piñón, chercheur à l’Université du Texas, salue l’objectif de Cuba de produire grâce à l’énergie renouvelable 12% de son énergie d’ici 2025 et 37% d’ici 2030. Il s’interroge cependant sur l’absence de “grandes batteries de stockage pour utiliser l’énergie solaire pendant la nuit” et “équilibrer l’offre et la demande”. “Les premiers conteneurs de stockage sont déjà à Cuba, mais ils n’ont pas encore la batterie à l’intérieur”, a reconnu le ministre De la O Levy.Par le passé, Cuba a déjà tenté de réduire sa dépendance au pétrole. A seulement 15 kilomètres du parc photovoltaïque “La Yuca”, apparaît l’imposante coupole construite pour protéger ce qui devait être un réacteur nucléaire. Sur les épais murs de béton, des inscriptions en russe sont toujours visibles.Moscou avait largement participé au financement du projet pour lequel des physiciens et ingénieurs soviétiques s’étaient rendus à Cuba. Après la chute de l’URSS, le programme a été abandonné par Fidel Castro (1926-2026). Eliecer Machin, un physicien formé en URSS, se souvient du “coup dur” qu’a représenté l’abandon du projet. A 60 ans, il vit toujours dans la “cité nucléaire” construite pour accueillir le personnel de la centrale atomique, mais survit en élevant des cochons.

A Cuba, le pari du solaire pour tenter de sortir de la crise énergétique

Non loin des ruines d’une centrale nucléaire jamais achevée, des travailleurs s’activent pour installer 44.000 panneaux solaires à Cienfuegos, dans le centre de Cuba. L’île cherche à réduire sa dépendance aux combustibles fossiles pour tenter de surmonter sa crise énergétique.Des dizaines de conteneurs, sur lesquels sont visibles des inscriptions en chinois, sont alignés non loin du …

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Les alliés de la Finlande s’intéressent à ses abris anti-bombardements

Piscines, aires de jeux et même parcs d’attractions: les installations souterraines de la Finlande, qui peuvent servir d’abris en cas de bombardements, inspirent nombre d’alliés du pays nordique, au moment où l’Europe veut renforcer sa préparation à la guerre.Dans le substrat rocheux magmatique d’Helsinki, à des dizaines de mètres sous terre, des personnes de tous âges nagent et s’éclaboussent dans les différentes piscines ou se détendent dans les saunas du parc aquatique Itakeskus.Le complexe est l’un des 50.500 abris de la défense civile finlandaise, qui peuvent accueillir environ 4,8 millions de personnes sur une population totale de 5,6 millions.Prévues pour accueillir jusqu’à 3.800 personnes, les piscines peuvent être vidées de leur eau et transformées en abri anti-bombardement en 72 heures.”C’est le plus grand abri de la défense civile au monde équipé d’une piscine”, explique fièrement Teemu Raatikainen, responsable de la maintenance depuis près de 30 ans, en faisant visiter le site à l’AFP.- “Marque de fabrique” -La stratégie de sécurité de la Finlande, fondée sur des investissements à long terme dans les domaines militaire et de la préparation aux situations d’urgence, y compris les abris de protection civile, a suscité un intérêt international depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 et la détérioration de la situation sécuritaire en Europe.”Nous avons toujours cette utilisation polyvalente de nos abris, en temps de paix comme en temps de guerre”, a expliqué Jarkko Hayrinen, responsable des secours au ministère finlandais de l’Intérieur, en montrant à l’AFP un autre des grands abris d’Helsinki.Pouvant accueillir 6.000 personnes, l’abri Merihaka, situé dans le centre d’Helsinki, abrite une aire de jeux souterraine, plusieurs terrains de sport collectif et une salle de sport.”Les abris sont très bien entretenus car les gens les utilisent en temps normal”, a déclaré M. Hayrinen.La “mentalité culturelle” finlandaise consistant à impliquer tous les secteurs de la société dans la sécurité du pays est devenue une sorte de “marque de fabrique” de la Finlande après son adhésion à l’Otan en 2023, a déclaré Matti Pesu, chercheur principal à l’Institut finlandais des affaires internationales.”Et les abris de la défense civile sont un symbole tangible de la façon dont les autorités se préparent à protéger les citoyens en cas d’urgence”, a-t-il ajouté.Des invités de marque tels que le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le couple royal danois ont récemment bénéficié de visites guidées à travers les tunnels en zigzag de l’abri de Merihaka.- Longue tradition -La Finlande, qui partage une frontière de 1.340 kilomètres avec la Russie, a construit progressivement son réseau d’abris dans le cadre de sa stratégie de préparation aux crises, qui remonte à plus de 80 ans.”La première loi sur la construction d’abris de défense a été adoptée dès 1939, deux semaines avant le début de la Guerre d’Hiver”, rappelle M. Hayrinen, faisant référence à l’invasion de la Finlande par l’Union soviétique qui a duré plus de 100 jours.”La Finlande n’était pas préparée à défendre les civils en temps de guerre et ce fut une dure leçon pour nous”, a-t-il ajouté.Le pays nordique dispose désormais d’abris pour protéger de bombardements la quasi-totalité de ses citoyens. Ceux d’Helsinki peuvent accueillir 900.000 personnes, soit tous les habitants de la capitale et des milliers d’autres.Conçus pour résister aux explosions, aux effondrements, aux radiations et aux substances toxiques, les plus grands abris publics de Finlande sont principalement situés dans des zones peuplées.La loi impose aux bâtiments ou aux complexes immobiliers d’une superficie supérieure à 1.200 mètres carrés de disposer d’un abri.La Suisse, la Suède, la Norvège et Israël sont d’autres pays où l’accès aux bunkers est également facilité.”Tous ces pays sont unis par une tradition de neutralité ou une position stratégique difficile”, note M. Pesu.La Finlande, où le service militaire est obligatoire pour tous les hommes, et volontaire pour les femmes, peut rapidement mobiliser quelque 280.000 soldats en cas de guerre et la réserve militaire totale comprend environ 900.000 personnes.Le 1er avril, le pays a annoncé qu’il augmenterait ses dépenses de défense à au moins 3% du PIB d’ici 2029 en réponse à la menace russe.

Les alliés de la Finlande s’intéressent à ses abris anti-bombardements

Piscines, aires de jeux et même parcs d’attractions: les installations souterraines de la Finlande, qui peuvent servir d’abris en cas de bombardements, inspirent nombre d’alliés du pays nordique, au moment où l’Europe veut renforcer sa préparation à la guerre.Dans le substrat rocheux magmatique d’Helsinki, à des dizaines de mètres sous terre, des personnes de tous âges nagent et s’éclaboussent dans les différentes piscines ou se détendent dans les saunas du parc aquatique Itakeskus.Le complexe est l’un des 50.500 abris de la défense civile finlandaise, qui peuvent accueillir environ 4,8 millions de personnes sur une population totale de 5,6 millions.Prévues pour accueillir jusqu’à 3.800 personnes, les piscines peuvent être vidées de leur eau et transformées en abri anti-bombardement en 72 heures.”C’est le plus grand abri de la défense civile au monde équipé d’une piscine”, explique fièrement Teemu Raatikainen, responsable de la maintenance depuis près de 30 ans, en faisant visiter le site à l’AFP.- “Marque de fabrique” -La stratégie de sécurité de la Finlande, fondée sur des investissements à long terme dans les domaines militaire et de la préparation aux situations d’urgence, y compris les abris de protection civile, a suscité un intérêt international depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 et la détérioration de la situation sécuritaire en Europe.”Nous avons toujours cette utilisation polyvalente de nos abris, en temps de paix comme en temps de guerre”, a expliqué Jarkko Hayrinen, responsable des secours au ministère finlandais de l’Intérieur, en montrant à l’AFP un autre des grands abris d’Helsinki.Pouvant accueillir 6.000 personnes, l’abri Merihaka, situé dans le centre d’Helsinki, abrite une aire de jeux souterraine, plusieurs terrains de sport collectif et une salle de sport.”Les abris sont très bien entretenus car les gens les utilisent en temps normal”, a déclaré M. Hayrinen.La “mentalité culturelle” finlandaise consistant à impliquer tous les secteurs de la société dans la sécurité du pays est devenue une sorte de “marque de fabrique” de la Finlande après son adhésion à l’Otan en 2023, a déclaré Matti Pesu, chercheur principal à l’Institut finlandais des affaires internationales.”Et les abris de la défense civile sont un symbole tangible de la façon dont les autorités se préparent à protéger les citoyens en cas d’urgence”, a-t-il ajouté.Des invités de marque tels que le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le couple royal danois ont récemment bénéficié de visites guidées à travers les tunnels en zigzag de l’abri de Merihaka.- Longue tradition -La Finlande, qui partage une frontière de 1.340 kilomètres avec la Russie, a construit progressivement son réseau d’abris dans le cadre de sa stratégie de préparation aux crises, qui remonte à plus de 80 ans.”La première loi sur la construction d’abris de défense a été adoptée dès 1939, deux semaines avant le début de la Guerre d’Hiver”, rappelle M. Hayrinen, faisant référence à l’invasion de la Finlande par l’Union soviétique qui a duré plus de 100 jours.”La Finlande n’était pas préparée à défendre les civils en temps de guerre et ce fut une dure leçon pour nous”, a-t-il ajouté.Le pays nordique dispose désormais d’abris pour protéger de bombardements la quasi-totalité de ses citoyens. Ceux d’Helsinki peuvent accueillir 900.000 personnes, soit tous les habitants de la capitale et des milliers d’autres.Conçus pour résister aux explosions, aux effondrements, aux radiations et aux substances toxiques, les plus grands abris publics de Finlande sont principalement situés dans des zones peuplées.La loi impose aux bâtiments ou aux complexes immobiliers d’une superficie supérieure à 1.200 mètres carrés de disposer d’un abri.La Suisse, la Suède, la Norvège et Israël sont d’autres pays où l’accès aux bunkers est également facilité.”Tous ces pays sont unis par une tradition de neutralité ou une position stratégique difficile”, note M. Pesu.La Finlande, où le service militaire est obligatoire pour tous les hommes, et volontaire pour les femmes, peut rapidement mobiliser quelque 280.000 soldats en cas de guerre et la réserve militaire totale comprend environ 900.000 personnes.Le 1er avril, le pays a annoncé qu’il augmenterait ses dépenses de défense à au moins 3% du PIB d’ici 2029 en réponse à la menace russe.

Les alliés de la Finlande s’intéressent à ses abris anti-bombardements

Piscines, aires de jeux et même parcs d’attractions: les installations souterraines de la Finlande, qui peuvent servir d’abris en cas de bombardements, inspirent nombre d’alliés du pays nordique, au moment où l’Europe veut renforcer sa préparation à la guerre.Dans le substrat rocheux magmatique d’Helsinki, à des dizaines de mètres sous terre, des personnes de tous …

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Manifestations à travers les Etats-Unis contre la politique de Trump et Musk

Des milliers d’Américains se préparent à manifester samedi à travers les Etats-Unis, notamment au coeur de la capitale fédérale, Washington, pour clamer leur rejet de la politique de Donald Trump et des coupes dans les budgets publics menées par Elon Musk.Une série de mouvements citoyens de gauche appellent à manifester dans tout le pays contre ce qu’ils qualifient d'”accaparement du pouvoir” par le président républicain. Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, Donald Trump invoque la légitimité populaire pour justifier son interventionnisme tous azimuts, au nom d’une conception maximaliste des prérogatives de l’exécutif.”Donald Trump et Elon Musk pensent que ce pays leur appartient. Ils prennent tout ce sur quoi ils peuvent faire main basse et mettent le monde au défi de les arrêter”, peut-on lire dans un communiqué publié sur le site d’un des mouvements organisateurs de la manifestation, Indivisible.”Samedi 5 avril, nous descendons dans la rue dans tout le pays pour résister avec un message clair: bas les pattes!”, affirme-t-il.- “Extrêmement inquiétant” -Un des principaux rassemblements samedi est prévu au National Mall, immense esplanade entre le Capitole et l’obélisque du Washington Monument, à quelques encablures de la Maison Blanche. Plusieurs ténors démocrates, dont l’élu de la Chambre des représentants Jamie Raskin, doivent y prendre la parole.”Pas touche à la Sécurité sociale” ou “le fascisme est arrivé” pouvait-on lire sur certaines banderoles déployées sur l’esplanade, de même que des drapeaux américains hissés à l’envers, à l’origine un signal de détresse dans l’armée devenu un signe de protestation politique, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.”C’est extrêmement inquiétant de voir tout ce qui arrive à nos institutions, et l’équilibre des pouvoirs complètement bouleversé sur tous les plans, de l’environnement aux droits individuels”, a déclaré à l’AFP Jane Ellen Saums, 66 ans, qui travaille dans l’immobilier à Fairfax, près de Washington.Parmi les griefs d’une partie de la population figurent les coupes dans les aides sociales, l’éducation ou la recherche, ainsi que les licenciements de milliers de fonctionnaires.Beaucoup d’électeurs démocrates reprochent à leur parti d’être inaudible ou impuissant face aux coups de boutoir de l’administration Trump.Des manifestations similaires se déroulaient samedi à travers le monde, notamment à Berlin, Paris et Londres. Donald Trump avait promis pendant sa campagne de réduire le poids de l’Etat fédéral et de tailler dans les dépenses, et a chargé son allié multimilliardaire Elon Musk de mettre en oeuvre ce programme.Le patron de Tesla, SpaceX et X a lancé une vaste offensive destinée à réduire drastiquement les dépenses publiques, avec des méthodes décriées notamment par l’opposition démocrate et les syndicats, qui les jugent brutales et arbitraires.