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Une attaque “terroriste” et “antisémite” fait 11 morts sur une plage de Sydney

Deux individus ont ouvert le feu dimanche sur la foule qui célébrait la fête juive de Hanouka sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, en Australie, faisant 11 morts et 29 blessés, dans un acte “terroriste” et “antisémite” selon les autorités.L’un des deux auteurs de l’attaque a été tué et l’autre, blessé, se trouve dans un état critique, a indiqué la police de l’État de Nouvelle-Galles-du-Sud.”Cette attaque visait la communauté juive de Sydney le premier jour de Hanouka”, fête juive qui était célébrée à ce moment-là sur la plage, a déclaré lors d’une conférence de presse le Premier ministre de l’État, Chris Minns.Il s’agit d’un “acte terroriste”, a affirmé le chef de la police locale, Mal Lanyon. “Nous avons découvert un engin explosif artisanal dans une voiture liée au criminel décédé”.Selon la police, l’attaque a eu lieu dimanche vers 18H45 (07H45 GMT) sur la plage de Bondi, la plus célèbre d’Australie, habituellement très fréquentée pendant le week-end par des foules de promeneurs, de nageurs et de surfeurs.”Nous avons entendu les coups de feu. C’était choquant (…) dix minutes de détonations incessantes. On aurait dit une arme puissante”, a déclaré à l’AFP sur les lieux Camilo Diaz, un étudiant chilien de 25 ans.- “Attaque ciblée” -“Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques”, a déclaré à l’AFP Timothy Brant-Coles, un touriste britannique.”Le mal s’est déchaîné sur la plage de Bondi au-delà de tout entendement”, a affirmé le Premier ministre australien Anthony Albanese, qui a salué les “héros” qui sont intervenus lors de l’attaque pour tenter de maîtriser les meurtriers.Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre un passant qui se précipite sur un des assaillants et parvient à lui arracher son fusil.”Il s’agit d’une attaque ciblée contre les juifs australiens le premier jour de Hanouka, qui devrait être un jour de joie, une célébration de la foi – un acte malveillant, antisémite et terroriste qui a frappé le cœur de notre nation”, a poursuivi M. Albanese. “Une attaque contre les juifs australiens est une attaque contre tous les Australiens”.Des dirigeants du monde entier ont condamné cette fusillade, notamment aux États-Unis et en Europe, où la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’est dite choquée par cette violence, ajoutant: l'”Europe se tient au côté de l’Australie et des communautés juives partout dans le monde”.Le président israélien Isaac Herzog a condamné une “attaque très cruelle contre des juifs” perpétrée par “d’ignobles terroristes”.Et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rappelé qu’il avait accusé le gouvernement australien d’avoir “jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme” avant la fusillade de dimanche, en référence à une lettre envoyée à Anthony Albanese en août après l’annonce par Canberra de sa décision de reconnaître un État palestinien.- “Du sang partout” -Le chef de la diplomatie israélienne Gidéon Saar a pour sa part appelé son homologue australienne Penny Wong à “agir fermement” contre l’antisémitisme.Sur la colline verdoyante surplombant la plage, un journaliste de l’AFP a vu de nombreux objets abandonnés dans la panique par les personnes fuyant la fusillade, dont une poussette d’enfant. La télévision nationale ABC a montré des images de plusieurs personnes gisant dans l’herbe près de la plage. Il y avait “du sang partout”, a déclaré à ABC un habitant du quartier, Harry Wilson.À la tombée de la nuit, le quartier habituellement festif et bruyant a été évacué, la police armée bouclant les rues animées, les lumières clignotantes des boîtes de nuit laissant place aux sirènes stroboscopiques des véhicules d’urgence.L’une des victimes est le rabbin né à Londres Eli Schlanger, 41 ans, père de cinq enfants. “Comment un rabbin joyeux qui était allé à la plage pour répandre la joie et la lumière, pour rendre le monde meilleur, peut voir sa vie s’achever de cette façon ?” a déploré le rabbin Zalman Lewis auprès du média britannique Jewish News.Le Conseil national des imams australien a condamné cette “attaque traumatisante”. “C’est le moment pour tous les Australiens, y compris la communauté musulmane australienne, de se serrer les coudes dans l’unité, la compassion et la solidarité”, a ajouté cette organisation.- “Attaque répugnante” -Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé sur X la “solidarité” de son pays “face à la brutale attaque terroriste (…) qui visait la communauté juive au début de Hanouka”.La France “partage la douleur du peuple australien et continuera de lutter sans faiblesse contre la haine antisémite qui nous meurtrit tous”, a écrit là aussi sur X le président français Emmanuel Macron. Un Français a été tué dans l’attaque, selon le chef de la diplomatie.Le Premier ministre britannique Keir Starmer a quant à lui qualifié l’attaque de “répugnante” ajoutant que “le Royaume-Uni sera toujours aux côtés de l’Australie et de la communauté juive”.Une série d’attaques antisémites a semé la peur parmi les communautés juives d’Australie depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et la guerre qui s’en est suivie à Gaza. Le gouvernement australien a accusé l’Iran d’être à l’origine de deux de ces attaques et a expulsé l’ambassadeur de Téhéran il y a près de quatre mois. Aucune victime n’avait été signalée lors de ces deux attaques.Le ministère iranien des Affaires étrangères a condamné dimanche l’attaque de Sydney.

Le plus ancien parti prodémocratie de Hong Kong annonce sa dissolution

Le plus ancien parti prodémocratie de Hong Kong, le Parti démocrate, fondé en 1994 vers la fin de la domination britannique, a décidé de se dissoudre, a-t-il annoncé dimanche.”Au cours de ces trente années, nous avons participé et été témoins du développement et de la transformation de la société hongkongaise, observant ses systèmes et son …

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Le président ukrainien en pourparlers avec les Américains à Berlin

Le président ukrainien a entamé dimanche à Berlin des pourparlers avec des émissaires américains dans l’espoir de convaincre Washington qu’un cessez-le-feu doit être mise en place en Ukraine sans concessions territoriales préalables à la Russie.D’autres discussions, cette fois avec de nombreux dirigeants européens sont prévus lundi soir dans la capitale allemande. Ces principaux soutiens de Kiev s’opposent au fait de céder aux revendications maximalistes de la Russie. Ils craignent que le président américain, Donald Trump abandonne l’Ukraine et que l’Europe soit exclue des débats sur la sécurité du continent, alors que le Kremlin est perçu comme une menace majeure.  Volodymyr Zelensky a été accueilli dimanche après-midi à la chancellerie allemande par le maître des lieux Friedrich Merz. Des drapeaux américains, ukrainiens et européens y étaient déployés pour l’occasion. Des photos diffusées par la présidence ukrainienne montrent les deux dirigeants, au début des discussions, en compagnie des émissaires américains, Steve Witkoff et Jared Kushner, gendre de Donald Trump. MM. Zelensky et Witkoff s’y donnent l’accolade en souriant. “Nous voulons une paix durable en Ukraine. Des questions difficiles nous attendent, mais nous sommes déterminés à aller de l’avant. Les intérêts ukrainiens sont aussi les intérêts européens”, a écrit M. Merz sur X.Peu avant la rencontre, M. Zelensky a dit vouloir convaincre les Etats-Unis de soutenir un cessez-le-feu impliquant un gel de la ligne de front, et non la cession à Moscou de tout le Donbass (est), comme réclamé par le Kremlin et proposé par Washington.”Je sais que la Russie ne voit pas cela d’un bon œil et j’aimerais que les Américains nous soutiennent sur ce point”, a-t-il affirmé.Kiev a toujours refusé ces concessions territoriales, M. Zelensky se bornant à évoquer cette semaine un éventuel scrutin sur le sujet.Dimanche, il a dit ne pas avoir encore reçu de réponse américaine à la version du plan pour mettre fin au conflit, amendée cette semaine par Kiev et ses alliés européens.- Fortes objections russes -Interrogé par la télévision d’Etat russe, le conseiller de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov a balayé ces amendements, prédisant de “fortes objections”, tout en admettant ne pas en avoir pris connaissance.M. Zelensky a aussi réaffirmé vouloir des garanties de sécurité européennes et américains pour dissuader toute nouvelle attaque : “Nous voulons être sûrs qu’il n’y aura pas de répétition de la guerre après un cessez-le-feu”.Il s’agirait d’un mécanisme inspiré de l’article 5 de l’Otan prévoyant une protection mutuelle des pays membres, sans adhésion de l’Ukraine à l’Alliance atlantique, comme le demandait Kiev auparavant. “C’est déjà un compromis de notre part”, a jugé M. Zelensky, car c’est une revendication majeure de Moscou.Alors que les hostilités se poursuivent, ajoutant de nouvelles victimes aux centaines de milliers de morts et de blessés, Donald Trump a affiché son impatience cette semaine face à la lenteur des discussions autour de son plan de règlement du conflit déclenché par l’invasion russe de février 2022. Kiev et ses alliés européens le jugent en l’état trop favorable à Moscou. – L’Europe veut peser -Lundi, M. Zelensky doit encore s’entretenir à Berlin avec le chancelier Merz, son principal bailleur en Europe, et se rendre à un forum économique germano-ukrainien. Dans la soirée, de nombreux dirigeants européens alliés de Kiev sont attendus à Berlin pour un dîner à huis-clos. Et une autre rencontre américano-ukrainienne est également attendue.Maintenus sur la touche par une Maison Blanche très critique de ses alliés du Vieux continent, les Européens veulent peser sur les pourparlers, arguant que la sécurité européenne est en jeu et que la Russie est une menace continentale.L’Ukraine est pressée par Washington et Moscou de céder la partie du Donbass qu’elle contrôle, essentiellement dans la région de Donetsk. Il s’agirait d’y créer une “zone économique libre” ou une “zone démilitarisée”.En échange, l’armée russe se retirerait de la partie occupée des régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk (nord, nord-est et centre-est), mais se maintiendrait dans celles de Kherson et Zaporijjia (sud) dont Moscou revendique l’annexion.La version du plan américain révisée par les Ukrainiens n’a pas été rendue publique. Un texte a également été soumis à Moscou par Steve Witkoff.L’Ukraine est particulièrement sous pression, la présidence étant affaiblie par un scandale de corruption, l’armée étant en recul et la population soumise à des coupures de courant à cause des frappes russes.burx-alf/jpl/sba

Le Chili aux urnes, l’extrême droite favorite de la présidentielle

Les Chiliens votent dimanche pour élire leur président, lors d’un scrutin où l’extrême droite est donnée favorite pour la première fois depuis la fin de la dictature d’Augusto Pinochet il y a 35 ans. Crédité d’une large avance par les sondages, l’ultraconservateur José Antonio Kast, avocat de 59 ans, affronte Jeannette Jara, une communiste modérée représentant une vaste coalition de gauche. Les Chiliens ont commencé à voter dans la matinée. Les premiers résultats devraient être connus peu de temps après la fermeture des bureaux de vote, prévue à 18H00 (21H00 GMT).Le candidat d’extrême droite en est à sa troisième tentative d’accéder à la présidence. Après avoir voté à Paine, à 40 km au sud de Santiago, il a été applaudi par une foule scandant “Kast, président”. Il a promis de rechercher l’unité, dans un pays très polarisé. “Le vainqueur (de l’élection) devra être la présidente ou le président de tous les Chiliens”, a-t-il dit.Sa rivale de gauche, issue des rangs du Parti communiste, a déclaré aspirer à “un meilleur avenir pour le Chili, un pays où la haine et la peur ne soient pas au premier plan”, et dit vouloir “combattre frontalement” le trafic de drogue et la corruption.L’ex-député Kast, catholique pratiquant et père de neuf enfants, a fait campagne sur la lutte contre la criminalité et la promesse d’expulser les près de 340.000 migrants en situation irrégulière, pour la plupart des Vénézuéliens. En face, Jeannette Jara, 51 ans, ex-ministre du Travail du président sortant Gabriel Boric, promet l’augmentation du salaire minimum et la défense des retraites.Au premier tour mi-novembre, les deux candidats ont obtenu chacun un quart des suffrages, avec une légère avance pour la gauche. Mais mis ensemble, les candidats de droite ont totalisé 70%. – Sécurité et immigration  -Arturo Huichaqueo, un chauffeur de taxi de 57 ans, vote Jara “pour ne pas perdre en matière sociale”, alors que Kast défend une baisse drastique de la dépense publique.Francesca Duran, étudiante en anthropologie de 20 ans, a fait le même choix, ne voulant pas voter pour “un fasciste”.Pour Ursula Villalobos, femme au foyer de 44 ans, ce qui compte, “davantage que les prestations sociales, c’est le travail, la sécurité. Que les gens puissent sortir de chez eux sans avoir peur”.Comme elle, Gregorio Riera, un Vénézuélien de 49 ans autorisé à voter, comme certains résidents étrangers au Chili, glissera dans l’urne un bulletin pour Kast. “Je suis venu du Venezuela à cause du communisme, ce n’est pas pour revenir à la même chose” ici, explique-t-il en référence à Jeannette Jara. La criminalité et l’immigration irrégulière sont en tête des préoccupations des Chiliens, devant les difficultés économiques liées à une croissance atone. “Le pays s’effondre”, répète à l’envi José Antonio Kast, candidat du Parti républicain qu’il a fondé en 2019. Les experts parlent de perceptions en décalage avec la réalité, dans un pays qui connaît une hausse des enlèvements et de l’extorsion mais reste l’un des plus sûrs d’Amérique latine.Pendant cette campagne, José Antonio Kast, opposé à l’avortement même en cas de viol ainsi qu’au mariage homosexuel, a mis en sourdine ses positions conservatrices.L’ancienne présidente de gauche Michelle Bachelet (2006-2010 et 2014-2018), sur les rangs pour devenir secrétaire générale des Nations unies, a dit espérer “que les citoyens auront la parole pour que (certains) droits non seulement ne reculent pas, mais ne soient pas non plus démantelés”.- “Pinochet sans uniforme” -Le discours sécuritaire de la droite et de l’extrême droite au Chili trouve d’autant plus d’écho que le gouvernement de gauche sortant a généré des frustrations. La révolte de 2019 pour davantage d’égalité sociale, marquée par des violences, a été “très traumatisante” et, conjuguée à la pandémie, elle a produit “un mouvement vers le conservatisme”, relève la politologue Claudia Heiss. Cecilia Mora, une retraitée de 71 ans votant à gauche, voit en Kast “un Pinochet sans uniforme”, dans un pays où la dictature a fait 3.200 morts et disparus entre 1973 et 1990. L’ultraconservateur, dont le père a servi dans l’armée allemande pendant la Seconde guerre mondiale, a soutenu la dictature et assuré que si Augusto Pinochet était en vie, il voterait pour lui.Selon Robert Funk, professeur de sciences politiques à l’Université du Chili, les électeurs qui voteront pour Kast le feront “malgré, et non à cause, de son soutien à Pinochet”.

Hand: les Bleues repartent en bronze du Mondial

L’équipe de France féminine de handball est parvenue à décrocher la médaille de bronze du Mondial dimanche en battant les Pays-Bas (33-31) qui, devant leur public à Rotterdam, l’ont poussée en prolongation à quatre secondes de la fin.Les championnes du monde en titre décrochent leur première médaille depuis l’arrivée de Sébastien Gardillou au poste de sélectionneur un an après s’être inclinées contre la Hongrie (25-24) dans le match pour la troisième place de l’Euro pour ses débuts sur le banc.Et six jours après leur défaite en poules contre ces mêmes Néerlandaises (26-23), qui ont retardé l’échéance grâce à Dione Housheer, à quatre secondes de la fin du temps réglementaire (26-26). Alors que la capitaine Tamara Horacek avait donné un but d’avance aux Bleues 10 secondes plus tôt.Mais elles ont su surmonter cette égalisation, dominant de bout en bout la prolongation, lors de laquelle elle se sont détachées après un but de Suzanne Wajoka à quatre minutes de la fin (30-27).Elles étaient aussi parvenu à se remettre d’un début de rencontre manqué (1-4, 5e; 8-7, 18e), où elles étaient retombées dans leurs travers du premier match face aux Pays-Bas, cherchant trop systématiquement la passe vers l’intérieur cadenassé et affichant un manque d’efficacité au tir.Le réveil est d’abord venu de la défense, des ballons récupérés notamment par Pauletta Foppa et des arrêts d’Hatadou Sako, et s’est prolongé en attaque où les Françaises sont parvenues à mieux trouver leurs pivots et leurs ailières (12-10, 30e, après deux buts de suite de Lucie Granier).Les Bleues ont aussi connu un passage à vide en début de seconde période (de 15-13 à la 34e à 17-20, 43e) qui a coïncidé avec la sortie de Sako et de nouvelles expérimentations sur la base arrière.En retard d’un but à 2 min 30 sec de la fin (24-25), elles ont égalisé sur un pénalty d’Alicia Toublanc avant, donc, le but de Horacek puis l’égalisation néerlandaise.

Dermatose: la pression monte dans le Sud-Ouest, à la veille d’une visite de Genevard

Des éleveurs de bovins multiplient les actions dans tout le Sud-Ouest, avant la venue lundi en Occitanie de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, dont ils contestent la gestion de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).”Il y a des nouveaux blocages en cours (…) ça continue et ça se développe”, a déclaré à l’AFP Bertrand Venteau, président de la Coordination rurale, syndicat très remonté, comme la Confédération paysanne, contre l’abattage généralisé des bêtes des foyers affectés, exigeant une large vaccination du cheptel français de 16 millions de bovins contre cette maladie non transmissible à l’homme.Sur l’A64, bloquée depuis vendredi soir sur plus d’une centaine de kilomètres du Pays basque à l’est de Tarbes par des dizaines de tracteurs, des agriculteurs ont installé des sapins de Noël. “On est parti pour passer les fêtes ici”, a déclaré à l’AFP Cédric Baron, agriculteur-éleveur de bovins à Montoussin (Haute-Garonne), mobilisé à Carbonne, point de départ d’un précédent mouvement de protestation agricole en janvier 2024. “Nous sommes en guerre. Tant que l’Etat ne renoncera pas à l’abattage massif, on sera là”, prévient Cédric Nespoulos, producteur de bovins viande, dans le Tarn, où une cinquantaine d’agriculteurs bloquent la nationale N88 à l’entrée de la rocade d’Albi.A Millau, une vingtaine de tracteurs ont déversé lisier, foin, pneus et ordures devant et dans la cour de la sous-préfecture de l’Aveyron, selon un photographe de l’AFP.D’autres agriculteurs se mobilisent près de Montpellier ou à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), avant de nouveaux appels au blocage en soirée à Bordeaux et en Dordogne.Dans l’Hérault, le sous-préfet de Lodève Éric Suzanne évoque une manifestation “limitée” mais rapporte “beaucoup plus de difficultés en Lozère et dans l’Aveyron, sur l’A75”. – “Aucun foyer actif” -Sur les barrages, beaucoup de militants se disent “choqués” par l’utilisation de gaz lacrymogènes par les gendarmes en milieu de semaine en Ariège pour disperser les éleveurs qui bloquaient aux vétérinaires l’accès à la ferme touchée par le premier cas de DNC dans cette partie du pays.”Quand il y a une bête malade, tout le monde est d’accord pour l’abattre, mais tuer des troupeaux entiers, alors qu’il faut des années pour monter une génétique et monter un troupeau, on est totalement contre”, a déclaré à l’AFP Christophe Guénon, éleveur de vaches et maraîcher en bio, près de Bordeaux.La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, soutenue sur ce dossier par l’alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs, défend “un protocole qui a très bien fonctionné” depuis l’apparition du premier cas en France de cette maladie, en juin, en Savoie. Elle assurait samedi au journal Sud Ouest qu’il n’y avait “aucun foyer actif de DNC sur le territoire français”.Alors que M. Venteau estime que “c’est maintenant que la vaccination doit se décréter, sinon on va avoir un drame dans moins d’un mois” et que “tout le sud de la Loire sera contaminé”, la ministre a répondu dimanche sur Europe 1 que “le virus n’est pas aux portes de chaque élevage”.- Delga interpelle Lecornu -Lundi, elle se rendra en Occitanie pour “assister aux débuts de la vaccination sur ce territoire” pour un million de bêtes mais le gouvernement reste très prudent quant à une possible généralisation de la vaccination.Celle-ci “placerait la France comme une zone à risque et donc ça ferait peser un risque économique sur toute la filière agricole”, a plaidé dimanche Sébastien Martin, ministre délégué chargé de l’Industrie.La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a adressé dimanche une lettre ouverte au Premier ministre Sébastien Lecornu, lui demandant “d’intervenir afin de garantir, dans les plus brefs délais, un dialogue franc et sincère avec les agriculteurs”.Le dialogue est déjà “permanent” a soutenu dimanche la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, en assurant que le protocole actuel est le “plus efficace”. D’autres dossiers brûlants comme la baisse annoncée du budget de la Politique agricole commune (PAC) européenne et l’accord de libre-échange prévu entre l’UE et les États du Mercosur alimentent aussi la colère des agriculteurs.”Dans sa forme actuelle, le traité n’est pas acceptable”, a répété à ce sujet le ministre de l’Économie, Roland Lescure, dans une interview à plusieurs médias, dont Les Echos.kal-mla-gm-chv-vgr-dac-jmi/ole/apz/