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Sydney : scènes de désolation sur la plage de Bondi après la fusillade meurtrière visant une fête juive

Des sacs, une poussette, des serviettes jonchent le sable ensanglanté de la célèbre plage de Bondi à Sydney, après une fusillade survenue dimanche au premier jour de la fête juive de Hanouka ayant fait 15 morts et de nombreux blessés.Encore sous le choc, des témoins racontent la terreur qui a frappé soudainement cette célèbre plage prisée par les touristes du monde entier, transformée en quelques instants en scène de crime après de nombreux tirs dans une attaque “terroriste” et “antisémite” selon les autorités.L’un d’eux qui a souhaité rester anonyme a déclaré avoir vu six personnes mortes ou blessées gisant sur la plage.Les tirs ont duré une dizaine de minutes, selon Camilo Diaz, un étudiant chilien de 25 ans, témoin de l’attaque. “C’était choquant. On aurait dit une arme puissante”, a-t-il témoigné.Une femme serre son bébé contre elle. Un membre de la communauté juive presse sa kippa contre lui. “Les gens traînaient leurs enfants loin de là, il y a eu environ 40 coups de feu (sur la plage). On aurait dit des feux d’artifice”, a raconté un autre témoin, Bianca, une enseignante de Sydney âgée de 26 ans. Les gens “avaient l’air choqués, traumatisés, désorientés”.- “Deux tireurs vêtus de noir” -La plage est déserte, à l’exception de quelques témoins sous le choc qui tentent de comprendre la tragédie qui vient d’avoir lieu.Un journaliste de l’AFP a vu une poussette et d’autres objets abandonnés par des personnes qui ont fui la plage pour se mettre à l’abri.À la tombée de la nuit, la zone habituellement très animée a été rapidement évacuée, la police armée bouclant des rues très fréquentées.Des témoins s’abritent sous les auvents des magasins, fumant et téléphonant à leurs proches inquiets pour leur dire qu’ils vont bien.Une petite foule rassemblée sur le trottoir devant un appartement au rez-de-chaussée, regarde à la télévision les informations du soir par la fenêtre.Un touriste britannique, Timothy Brant-Coles, dit à l’AFP avoir vu “deux tireurs vêtus de noir” après le début de la fusillade. “Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir avec des fusils semi-automatiques”, a-t-il déclaré.- Héros -Après la fusillade sur la plage emblématique de Bondi, des images devenues virales sur les réseaux sociaux montrent un homme arrachant une arme des mains de l’un des assaillants. Il pointe ensuite cette arme sur l’assaillant tout en reculant.Les Australiens ont salué dimanche ce “héros” lors de la pire fusillade de masse qu’ait connue le pays depuis des années.Le Premier ministre australien Anthony Albanese le qualifiant de “héros”.”C’est une personne extrêmement courageuse qui a affronté l’un des tireurs et sauvé de nombreuses vies. Cette personne, très courageuse, est actuellement hospitalisée, grièvement blessée”, a même commenté Donald Trump depuis la Maison Blanche.”Au milieu de toute cette horreur, au milieu de toute cette tristesse, il y a encore des Australiens merveilleux et courageux, prêts à risquer leur vie pour aider un parfait inconnu”, a réagi le Premier ministre de l’Etat australien de Nouvelle-Galles-du-Sud, Chris Minns.La chaîne locale 7News l’a identifié comme étant Ahmed al Ahmed, 43 ans, vendeur de fruits, et a rapporté qu’il avait été blessé par balle à deux reprises lors de l’altercation. L’un des tireurs a été tué tandis que le second se trouve dans un état critique.

De nouveaux pourparlers américano-ukrainiens lundi, après des “progrès” dimanche

Le président ukrainien et les négociateurs américains se retrouvent lundi à Berlin, dans la foulée de cinq heures de pourparlers dimanche, Kiev espérant convaincre Washington qu’un cessez-le-feu doit intervenir en Ukraine sans concessions territoriales préalables à la Russie.L’émissaire américain, Steve Witkoff a été avare en détails, mais a assuré sur X que “beaucoup de progrès” ont été faits lors “des discussions approfondies sur le plan en 20 points pour la paix, les programmes économiques, et davantage”. Un nouveau round est prévu lundi matin.Les parties “ont convenu de continuer demain”, avait indiqué auparavant le conseiller du chef de l’Etat ukrainien, Dmytro Lytvyn. Un photographe de l’AFP a vu le président Volodymyr Zelensky quitter la chancellerie allemande, lieu de la rencontre, peu avant 21H00 (20H00 GMT).Outre le deuxième round ukraino-américain, de nombreux dirigeants européens sont attendus lundi soir à Berlin pour accorder leurs positions. Comme Kiev, ils s’opposent au fait de céder aux revendications maximalistes du Kremlin. Ils craignent que le président américain, Donald Trump abandonne l’Ukraine et que l’Europe soit exclue des débats sur la sécurité du continent, alors que le Kremlin est perçu comme une menace majeure.  Volodymyr Zelensky avait été accueilli dimanche après-midi à la chancellerie par le maître des lieux Friedrich Merz. Des drapeaux américains, ukrainiens et européens y étaient déployés pour l’occasion. Des photos diffusées par la présidence ukrainienne montraient les deux dirigeants en compagnie de Steve Witkoff et Jared Kushner, gendre de Donald Trump. MM. Zelensky et Witkoff s’y donnent l’accolade en souriant. Sur X, M. Merz a jugé que des “questions difficiles” étaient sur la table et que les “intérêts ukrainiens sont aussi les intérêts européens”.Avant la rencontre, M. Zelensky a dit vouloir convaincre les Etats-Unis de soutenir un cessez-le-feu impliquant un gel de la ligne de front, et non la cession de tout le Donbass (est), comme réclamé par le Kremlin et proposé par Washington: “J’aimerais que les Américains nous soutiennent sur ce point”.Kiev et l’Europe ont toujours refusé cette concession, qui récompenserait l’agresseur.M. Zelensky a aussi dit dimanche, avant les négociations, que Washington n’avait pas encore répondu à la version du plan pour mettre fin au conflit, amendée par Kiev et les Européens.- Fortes objections russes -Interrogé par la télévision d’Etat russe, le conseiller de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov a balayé ces amendements, prédisant de “fortes objections”, tout en admettant ne pas en avoir pris connaissance.M. Zelensky a aussi réaffirmé vouloir des garanties de sécurité européennes et américaines pour dissuader toute nouvelle attaque.Il s’agirait d’un mécanisme inspiré de l’article 5 de l’Otan prévoyant une protection mutuelle des pays membres, sans adhésion de l’Ukraine à l’Alliance atlantique, comme le demandait Kiev auparavant. “C’est déjà un compromis de notre part”, a jugé M. Zelensky.Alors que les hostilités se poursuivent, en particulier les bombardements quotidiens de la Russie, Donald Trump a affiché son impatience cette semaine face à la lenteur des discussions autour de son plan de règlement du conflit déclenché par l’invasion russe de février 2022. – L’Europe veut peser -Lundi, M. Zelensky doit aussi s’entretenir à Berlin avec le chancelier Merz, son principal bailleur en Europe, et se rendre à un forum économique germano-ukrainien. Dans la soirée, de nombreux dirigeants européens sont attendus à Berlin pour un dîner à huis-clos. Maintenus sur la touche par la Maison Blanche, les Européens veulent peser, arguant que la sécurité européenne est en jeu et que la Russie est une menace continentale.L’Ukraine est pressée par Washington et Moscou de céder la partie du Donbass qu’elle contrôle, essentiellement dans la région de Donetsk. Il s’agirait d’y créer une “zone économique libre” ou une “zone démilitarisée”.En échange, l’armée russe se retirerait de la partie occupée des régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk (nord, nord-est et centre-est), mais se maintiendrait dans celles de Kherson et Zaporijjia (sud) dont Moscou revendique l’annexion.L’Ukraine est particulièrement sous pression: la présidence est affaiblie par un scandale de corruption, l’armée recule et la population soumise à des coupures de courant à cause des frappes russes.burx-alf/sba

Etats-Unis: une personne arrêtée après les tirs qui ont fait deux morts à l’université Brown

Une personne a été arrêtée dimanche par la police dans le cadre de l’enquête sur les tirs la veille à l’université Brown qui ont fait deux morts et neuf blessés, tous des étudiants, ont annoncé les autorités locales.”En raison de certains déplacements, les familles des victimes n’ont pas encore pu être toutes informées”, a déclaré lors d’une conférence de presse Brett Smiley, le maire de Providence, capitale du petit Etat du Rhode Island (nord-est).Il avait affirmé plus tôt lever “avec effet immédiat les mesures de confinement mises en place dans l’université Brown”, après avoir annoncé l’arrestation d’un individu.Présent à ses côtés, le chef de la police de Providence, Oscar Perez, avait déclaré que l’interpellation était survenue dimanche matin et que les enquêteurs n’étaient pour le moment pas à la recherche d’un autre suspect.La personne arrêtée a “la vingtaine”, a ensuite précisé Oscar Perez, qui a refusé de dire si celle-ci avait un lien avec l’université.Sur les neuf étudiants blessés, huit l’ont été grièvement mais sont dans un état stable, avait indiqué samedi soir Brett Smiley.Plus de 400 membres des forces de l’ordre ont été déployés pour sécuriser la zone et retrouver l’auteur des faits.- “Terrible” -Selon Frank Doyle, un responsable de l’établissement Brown, les tirs ont eu lieu dans le bâtiment d’ingénierie et de physique, où se déroulaient des examens.Joseph Oduro, un attaché d’enseignement présent dans la salle au moment des tirs, a raconté la scène à CNN.”Je me tenais dans l’amphithéâtre et il est arrivé par l’arrière, donc nous nous sommes regardés dans les yeux et dès que ça s’est passé, j’ai regardé mes étudiants et je leur ai fait signe de venir vers l’avant de la salle et après je me suis juste accroupi”, a-t-il déclaré.Le tireur “est entré, a pointé son arme et il a crié quelque chose”, a précisé Joseph Oduro. “Je ne sais pas ce qu’il a dit, et aucun des autres étudiants ne sait ce qu’il a dit, et après il a juste commencé à tirer.””Quelle chose terrible”, avait déclaré Donald Trump samedi soir à propos de l’attaque à l’université Brown.Lors d’un événement à la Maison Blanche dimanche, il a offert ses condoléances aux familles des deux étudiants tués et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés.”Super université, vraiment l’une des meilleures au monde, ces choses peuvent arriver”, a déclaré le président américain.- Lobby -Avec plus d’armes à feu en circulation que d’habitants, les Etats-Unis affichent le taux de mortalité par armes à feu le plus élevé de tous les pays développés. Les tueries sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs n’ont jusqu’à présent pas réussi à endiguer, de nombreux Américains restant très attachés au port d’arme, garanti par la Constitution.Le sénateur démocrate Chris Murphy a dénoncé dimanche sur CNN les mesures prises par l’administration Trump qui selon lui rendent plus probable la violence par armes à feu.”Il redonne sciemment le droit de porter une arme à des gens dangereux”, a lancé l’élu du Connecticut qui estime que le président républicain est “à la botte” du lobby de l’industrie des armes à feu et que des mesures efficaces pour lutter contre cette violence sont donc peu probables.En 2024, plus de 16.000 personnes, sans compter les suicides, ont été tuées par arme à feu, selon le site Gun Violence Archive.L’histoire américaine récente est jalonnée de tueries, sans qu’aucun lieu de la vie quotidienne ne semble à l’abri, de l’entreprise à l’église, du supermarché à la discothèque, de la voie publique aux transports en commun.La fusillade la plus meurtrière en milieu scolaire de l’histoire des Etats-Unis a eu lieu en avril 2007: un étudiant avait abattu 32 personnes sur le campus de l’université Virginia Tech avant de se suicider.

Dermatose: les actions se multiplient dans le Sud-Ouest, à la veille d’une visite de Genevard

Routes bloquées ou déversement de lisier dimanche: des éleveurs de bovins multiplient les actions dans tout le Sud-Ouest, avant la venue lundi à Toulouse de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, dont ils contestent la gestion de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).En fin d’après-midi, 27 actions étaient recensées, rassemblant un peu plus de 1.000 agriculteurs, selon le ministère de l’Intérieur.”Il y a des nouveaux blocages en cours (…) ça continue et ça se développe”, a déclaré à l’AFP Bertrand Venteau, président de la Coordination rurale, syndicat très opposé, comme la Confédération paysanne, à l’abattage généralisé des bêtes des foyers affectés, exigeant une large vaccination du cheptel français de 16 millions de bovins contre cette maladie non transmissible à l’homme.En Ariège, non loin de la ferme des Bordes-sur-Arize où 200 vaches ont été abattues cette semaine après des heurts entre agriculteurs et forces de l’ordre, près de 150 éleveurs et exploitants agricoles occupaient malgré le froid un rond-point à Tarascon-sur-Ariège et bloquaient la route vers l’Andorre, a constaté un journaliste de l’AFP.En Haute-Garonne, entre 100 et 150 agriculteurs se sont réunis au pied d’un calvaire à Benque, devant une ferme où un bovin est suspecté d’être infecté par la DNC, dans l’attente des résultats des tests, selon un autre journaliste de l’AFP.Une cinquantaine d’agriculteurs, sous les applaudissements de manifestants et badauds, ont aussi recouvert dimanche la sous-préfecture de Millau (Aveyron) de lisier, paille et pneus usagés.Sur l’A64, bloquée depuis vendredi soir sur plus d’une centaine de kilomètres du Pays basque à l’est de Tarbes par des dizaines de tracteurs, des agriculteurs ont installé des sapins de Noël. “On est parti pour passer les fêtes ici”, a assuré à l’AFP Cédric Baron, agriculteur-éleveur de bovins à Montoussin (Haute-Garonne), mobilisé à Carbonne, point de départ d’un précédent mouvement de protestation agricole en janvier 2024. – “Aucun foyer actif” -“Quand il y a une bête malade, tout le monde est d’accord pour l’abattre, mais tuer des troupeaux entiers, alors qu’il faut des années pour monter une génétique et monter un troupeau, on est totalement contre”, a expliqué à l’AFP Christophe Guénon, éleveur de vaches et maraîcher en bio, près de Bordeaux.La ministre de l’Agriculture, soutenue sur ce dossier par l’alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs, a défendu “un protocole qui a très bien fonctionné” depuis l’apparition du premier cas en France de cette maladie, en juin, en Savoie. Elle a affirmé samedi qu’il n’y avait “aucun foyer actif de DNC sur le territoire français”.Alors que M. Venteau estime que “c’est maintenant que la vaccination doit se décréter, sinon on va avoir un drame dans moins d’un mois” et que “tout le sud de la Loire sera contaminé”, la ministre a répondu dimanche que “le virus n’est pas aux portes de chaque élevage”.- “Dialogue franc” -Lundi, Mme Genevard se rendra à la préfecture de Haute-Garonne pour une “réunion de crise sur la situation sanitaire et la campagne vaccinale” qui concerne un million de bêtes, le gouvernement restant très prudent quant à une possible généralisation de la vaccination.Celle-ci “placerait la France comme une zone à risque et donc ça ferait peser un risque économique sur toute la filière agricole”, a plaidé dimanche Sébastien Martin, ministre délégué chargé de l’Industrie.La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a demandé dimanche au Premier ministre Sébastien Lecornu “d’intervenir afin de garantir, dans les plus brefs délais, un dialogue franc et sincère avec les agriculteurs”.Le dialogue est déjà “permanent”, a soutenu la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon. D’autres dossiers brûlants comme la baisse annoncée du budget de la Politique agricole commune (PAC) européenne et l’accord de libre-échange prévu entre l’UE et des pays du Mercosur alimentent aussi la colère des agriculteurs.La France a demandé dimanche à l’UE de reporter des “échéances” prévues cette semaine pour la signature de cet accord commercial, estimant que les conditions ne sont “pas réunies pour un quelconque vote” des Etats européens, a indiqué Matignon.La Commission européenne vise un feu vert des Etats membres de l’UE entre mardi et vendredi. Sa présidente, Ursula von der Leyen, veut parapher le texte le 20 décembre lors d’un sommet Mercosur au Brésil, avant une adoption au Parlement européen début 2026.Mais “dans sa forme actuelle, le traité n’est pas acceptable”, a redit dimanche le ministre de l’Économie, Roland Lescure.kal-mla-gm-chv-vgr-dac-jmi/ak/er