AFP World

Nucléaire: l’Iran a tenu des discussions avec les puissances européennes

L’Iran a eu vendredi à Istanbul des discussions avec les puissances européennes sur son programme nucléaire, un dossier sur lequel le président américain Donald Trump a pressé la République islamique de “bouger”. Le trio européen Allemagne, France, Royaume-Uni -connu sous le nom de E3- fait partie des puissances mondiales, avec la Chine, la Russie et les Etats-Unis, qui ont négocié l’accord nucléaire historique de 2015 avec Téhéran, prévoyant un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d’une levée des sanctions internationales. Le texte est devenu de facto caduc à la suite de la décision unilatérale de Washington de s’en retirer en 2018, sous la première présidence de Donald Trump.La réunion d’Istanbul est intervenue après un 4e cycle de pourparlers sous médiation omanaise dimanche entre l’Iran et les Etats-Unis qui s’opposent à l’enrichissement de l’uranium par Téhéran.Les pourparlers irano-américains visent à conclure un nouvel accord censé empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique, une ambition que Téhéran a toujours niée, en échange d’une levée des sanctions qui paralysent l’économie iranienne.Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi, a déclaré que son pays avait discuté avec le trio européen de l’état des négociations irano-américaines, ainsi que de la levée des sanctions.”Si nécessaire, nous nous reverrons pour poursuivre les discussions”, a-t-il ajouté sur X.- “Ils doivent bouger” -Selon le directeur politique du ministère britannique des Affaires étrangères, Christian Turner, les différentes parties à Istanbul ont réaffirmé leur “engagement au dialogue, salué les discussions en cours entre les Etats-Unis et l’Iran et en raison de l’urgence, sont tombés d’accord pour se réunir de nouveau”.Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a de son côté rencontré à Istanbul des conseillers diplomatiques et à la sécurité, français, britannique et allemand pour parler de l’Iran et l’Ukraine, a indiqué un responsable américain.”Ils (les Iraniens, ndlr) ont une proposition, mais surtout, ils savent qu’ils doivent bouger rapidement ou que quelque chose de mauvais arrivera”, a déclaré vendredi M. Trump au terme de sa tournée dans le Golfe.La veille, il avait dit que Téhéran et Washington se rapprochaient d’un accord.Le même jour, le site d’information américain Axios, citant un responsable américain, a rapporté que l’administration Trump avait remis à l’Iran une “proposition écrite” en vue d’un accord sur le nucléaire.Mais vendredi, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi a indiqué sur X que “l’Iran n’a reçu aucune proposition écrite des Etats-Unis, que ce soit directement ou indirectement”.Les Occidentaux, au premier rang desquels les Etats-Unis, et Israël, soupçonnent l’Iran de chercher à se doter de l’arme atomique, mais ce pays affirme que son programme est destiné uniquement à des fins civiles.- “Rameau d’olivier” -Dans une tribune publiée dimanche sur le site de l’hebdomadaire français Le Point, M. Araghchi a mis en garde les pays européens contre leur “stratégie de confrontation”.Fin avril, son homologue français, Jean-Noël Barrot, a affirmé que le groupe E3 n’hésiterait “pas une seule seconde” à rétablir des sanctions contre Téhéran si la sécurité européenne était menacée par son programme nucléaire.Les diplomates européens font valoir qu’ils disposent de la possibilité d’enclencher le “snapback”, un mécanisme de l’accord de 2015 qui permet de rétablir les sanctions internationales contre Téhéran.Après son retour à la Maison Blanche en janvier, M. Trump a relancé sa politique dite de “pression maximale” sur l’Iran, l’exhortant à négocier un nouvel accord tout en menaçant de le bombarder en cas d’échec de la diplomatie.Mardi à Ryad, M. Trump a indiqué avoir tendu aux dirigeants iraniens un “rameau d’olivier”, ajoutant qu’il s’agissait d’une offre qui ne durerait pas éternellement.Ali Shamkhani, un conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei, a affirmé cette semaine que l’Iran s’engagerait à ne jamais fabriquer d’armes nucléaires, à se débarrasser de ses stocks d’uranium hautement enrichi, à n’enrichir l’uranium qu’aux niveaux nécessaires à un usage civil et à autoriser l’inspection du processus par des experts internationaux, en échange de la levée immédiate de toutes les sanctions économiques.L’Iran enrichit actuellement l’uranium à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l’accord nucléaire de 2015, alors qu’un taux de 90% est nécessaire pour un usage militaire. Téhéran insiste sur son droit à poursuivre l’enrichissement de l’uranium, mais souligne qu’il serait ouvert à des réductions temporaires du niveau et du volume de l’enrichissement.

L’Inde veut que le FMI cesse ses prêts au Pakistan, Islamabad dénonce un appel “désespéré”

L’Inde a appelé le Fonds monétaire international (FMI) à revoir ses prêts au Pakistan, l’accusant de financer “le terrorisme”, un appel “désespéré” pour Islamabad qui célèbre vendredi en grande pompe son armée après la pire confrontation entre les deux voisins depuis des décennies.”Je crois qu’une grande partie du milliard de dollars provenant du FMI sera utilisée pour financer l’infrastructure terroriste”, a déclaré le ministre indien de la Défense, Rajnath Singh, en visitant ses troupes.Le Pakistan, qui a déjà reçu le virement du FMI, dans le cadre de la revue d’un programme d’aide existant, a estimé que cet appel “reflète la frustration” et “le désespoir” de l’Inde.”L’Inde a été le seul pays à avoir tenté, en vain, d’empêcher” le déblocage de ce versement, a martelé le porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères Shafqat Ali Khan.La veille devant d’autres soldats, le même ministre Singh avait appelé le monde à “surveiller” l’arsenal nucléaire du Pakistan. Ce à quoi le Pakistan répliquait que le monde devait plutôt “s’inquiéter” de l’arsenal indien.La dernière confrontation entre les deux puissances nucléaires a explosé après une attaque meurtrière au Cachemire indien, menée selon New Delhi par des jihadistes soutenus par Islamabad. Le Pakistan dément.Le Pakistan a été retiré en 2022 de la “liste grise” des Etats soupçonnés de “blanchiment d’argent” et de “financement du terrorisme”.Le prêt auquel M. Singh fait référence a été débloqué il y a une semaine, alors que les deux puissances nucléaires échangeaient tirs d’artillerie, attaques de drones et frappes de missiles, au sol comme dans les airs. Depuis, la Banque centrale pakistanaise a confirmé avoir reçu le versement.- Ministre britannique à Islamabad -Le FMI, basé à Washington, avait autorisé le déboursement d’environ un milliard de dollars dans le cadre de la revue d’un programme d’aide existant, saluant “une mise en oeuvre vigoureuse du programme” d’austérité auquel Islamabad s’est engagé après avoir échappé à la faillite en 2022.Le conseil d’administration du Fonds avait aussi donné son feu vert à un nouveau programme d’aide, qui pourra permettre au pays d’accéder à environ 1,4 milliard de dollars supplémentaires pour faire face au changement climatique. L’Inde s’était abstenue.Le conflit entre les deux puissances nucléaires avait fait redouter à l’étranger une escalade jusqu’au point de non-retour, avant un cessez-le-feu annoncé à la surprise générale par le président américain Donald Trump.Le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale partie en 1947 avant la sanglante partition entre l’Inde et le Pakistan, avait été l’un des nombreux pays à appeler les deux voisins à cesser les hostilités.Le Premier ministre britannique Keir Starmer s’était dit prêt à “s’engager de toute urgence” et, vendredi, son chef de la diplomatie David Lammy était à Islamabad.Washington et Islamabad affirment que la médiation pour l’arrêt des combats a été assurée par les Etats-Unis, ce que l’Inde, qui a toujours refusé les tierces parties face au Pakistan, réfute.Avant et durant la confrontation militaire, Téhéran et Ryad avaient également dépêché de hauts diplomates à Islamabad et New Delhi.Le ministre pakistanais des Affaires étrangères Ishaq Dar a dit vendredi à son homologue britannique avoir “apprécié le rôle constructif de la Grande-Bretagne dans la désescalade”.La diplomatie britannique a ajouté que M. Lammy avait parlé avec son homologue indien jeudi et “essayera de se rendre bientôt à New Delhi”.- “Paix durable”? -Dans la nuit du 6 au 7 mai, l’Inde avait tiré des missiles sur des sites pakistanais qui abritaient, selon elle, des membres du groupe jihadiste qu’elle soupçonne d’être l’auteur de l’attaque qui a fait 26 morts le 22 avril à Pahalgam, au Cachemire indien.Quarante civils, pour moitié des femmes et des enfants, ont été tués dans ces frappes, selon l’armée pakistanaise, qui recense 13 morts dans ses rangs. L’Inde compte pour sa part 16 civils et cinq soldats tués sur son sol dans les attaques et les ripostes qui ont suivi.Le Pakistan, qui répète à l’envie avoir gagné la bataille des airs en abattant notamment plusieurs avions indiens –des affirmations impossibles à vérifier de façon indépendante– marque vendredi une journée d’hommage à son armée.Dans toutes les villes, des cérémonies de salut au drapeau, des tirs de célébration et des dépôts de gerbe ont eu lieu, pour “remercier” l’armée, toute-puissante en politique comme en économie selon les experts.Le Premier ministre Shehbaz Sharif, s’adressant aux troupes jeudi soir, avait martelé que l’armée était “prête et déterminée à protéger son territoire”, alors qu’Inde et Pakistan ne cessent de répéter que les hostilités pourraient reprendre en cas d’agression venue de l’autre côté de la frontière.Vendredi soir, il a dit plaider pour la “paix durable”.”Nous devons choisir si nous voulons être des voisins intenables ou pacifiques: asseyons nous à la table en voisins pacifiques et réglons les questions en suspens comme le Cachemire”, a-t-il ajouté.L’Inde et le Pakistan se disputent depuis leur indépendance la souveraineté de l’ensemble de ce territoire himalayen peuplé en majorité de musulmans, et se sont livrés plusieurs guerres pour cette raison. burx-sbh/jma/cn 

L’Inde veut que le FMI cesse ses prêts au Pakistan, Islamabad dénonce un appel “désespéré”

L’Inde a appelé le Fonds monétaire international (FMI) à revoir ses prêts au Pakistan, l’accusant de financer “le terrorisme”, un appel “désespéré” pour Islamabad qui célèbre vendredi en grande pompe son armée après la pire confrontation entre les deux voisins depuis des décennies.”Je crois qu’une grande partie du milliard de dollars provenant du FMI sera …

L’Inde veut que le FMI cesse ses prêts au Pakistan, Islamabad dénonce un appel “désespéré” Read More »

L’auteur de la tentative de meurtre contre Salman Rushdie condamné à 25 ans de réclusion

Hadi Matar, l’Américano-Libanais qui avait agressé au couteau en 2022 l’écrivain Salman Rushdie, symbole de la liberté d’expression, a été condamné vendredi à 25 ans de réclusion aux Etats-Unis.Hadi Matar, 27 ans, qui a grandi aux Etats-Unis, avait été reconnu coupable en février de tentative de meurtre et agression par un jury, après deux semaines de procès au tribunal de Mayville, dans le nord de l’Etat de New York.Il a été condamné à la peine maximale, soit 25 ans de réclusion, ainsi qu’à sept ans de prison pour avoir blessé Henry Reese, cofondateur de “Pittsburgh Ville Refuge”, un projet d’aide aux écrivains en exil. Il purgera simultanément les deux peines.Salman Rushdie n’assistait pas à cette audience.Le 12 août 2022, Hadi Matar avait lardé de coups de couteau l’auteur des “Versets sataniques”, ouvrage qui avait valu en 1989 à Salman Rushdie une condamnation à mort par l’Iran, qui le jugeait blasphématoire.L’écrivain américano-britannique de 77 ans, d’origine indienne, a perdu l’usage de son oeil droit dans cette attaque, sa pomme d’Adam a été lacérée, son foie et son intestin grêle percés, et de graves lésions nerveuses au bras l’ont laissé paralysé d’une main.L’agression s’était produite devant près d’un millier de personnes lors d’une conférence sur la protection de la liberté des écrivains, dans une paisible région frontalière du Canada. L’auteur avait été sauvé par des spectateurs.Hadi Matar est aussi inculpé devant la justice fédérale américaine d'”acte de terrorisme au nom du Hezbollah”, le mouvement chiite libanais soutenu par l’Iran. Téhéran a nié toute implication dans l’agression.- “Mare de sang” -A la barre du tribunal de Mayville, où il s’était présenté en février avec son oeil droit caché derrière un verre teinté, Salman Rushdie avait notamment raconté s’être vu “mourir” lors de cette attaque.”C’était un coup de couteau dans mon oeil, extrêmement douloureux, après je hurlais à cause de la douleur”, avait-il raconté durant le procès, ajoutant qu’il s’était retrouvé dans une “mare de sang”.L’écrivain avait déjà fait le récit de l’agression dans un livre, “Le couteau”. Hadi Matar avait été arrêté dans la foulée.L’homme, qui a plusieurs fois hurlé des slogans propalestiniens durant son procès, a poignardé l’écrivain une dizaine de fois avec un couteau doté d’une lame de près de 20 centimètres.Quelques jours après l’agression, il avait été interviewé depuis sa prison par le tabloïd New York Post, auquel il avait confié avoir été “surpris” que Salman Rushdie ait survécu.Il n’avait pas dit, en revanche, s’il avait été inspiré par la fatwa lancée en 1989 par l’ayatollah Khomeini, à l’époque le dirigeant de la République islamique d’Iran. Il a également déclaré à la presse qu’il n’avait lu que deux pages des “Versets sataniques”, mais a souligné qu’il reprochait à l’écrivain d’avoir “attaqué l’islam”.Après la fatwa, Salman Rushdie a vécu reclus à Londres durant une décennie, mais depuis une vingtaine d’années il vit relativement normalement à New York.

Ukraine et Russie s’accordent sur un échange de prisonniers, pas sur une trêve

Réunis vendredi à Istanbul pour leurs premiers pourparlers de paix depuis le printemps 2022, Russes et Ukrainiens ont discuté d’une rencontre Zelensky-Poutine, se sont mis d’accord sur un échange important de prisonniers mais pas sur un cessez-le-feu, pourtant réclamé par Kiev, ne faisant ainsi que peu de progrès vers une résolution complète du conflit.Si le négociateur en chef russe Vladimir Medinski s’est dit “satisfait” et prêt “à poursuivre les contacts” avec l’Ukraine après ces pourparlers très attendus, la partie ukrainienne a, elle, accusé Moscou d’avoir formulé des demandes territoriales “inacceptables”.En l’absence des présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, qui a ordonné à son armée d’envahir l’Ukraine le 24 février 2022 et qui n’a pas fait le déplacement en Turquie, les espoirs de progrès substantiels étaient minces.Les deux délégations, menées par le ministre de la Défense côté ukrainien et par M. Medinski, un conseiller présidentiel de second plan, côté russe, ont échangé pendant environ 1H40, entourées des médiateurs turcs, au palais de Dolmabahçe. La rencontre s’est soldée sans annonce de cessez-le-feu, pourtant “la priorité” affichée par Kiev et ses alliés.Les deux camps doivent désormais “présenter” et “détailler” leur “vision” d’une telle trêve, a précisé le négociateur russe Vladimir Medinski lors d’une brève allocution à la presse.- Échange “massif” de prisonniers -Ukrainiens et Russes ont toutefois annoncé s’être mis d’accord pour un échange “massif” de prisonniers, comme l’a dit M. Medinski, “à raison de 1.000 contre 1.000”, “dans les prochains jours”. Cette “accord” a été salué par le chef de la délégation ukrainienne, Roustem Oumerov.MM. Oumerov et Medinski ont également précisé que la partie ukrainienne avait évoqué une éventuelle rencontre entre les présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine –ce qui serait une première depuis le début de l’invasion russe–, le négociateur russe indiquant simplement que Moscou avait a “pris note de cette demande”. Cela doit être “la prochaine étape”, a martelé de son côté le négociateur ukrainien face à la presse lors d’une brève intervention.Vladimir Poutine avait pourtant refusé ces derniers jours de rencontrer son homologue ukrainien en Turquie, malgré l’offre de ce dernier après l’annonce du président russe de ces pourparlers directs.Côté ukrainien justement, une source diplomatique interrogée par l’AFP, a estimé que les négociateurs russes ont “présenté des demandes inacceptables qui vont au-delà de ce qui a été discuté avant la réunion”, dont le retrait des forces de Kiev de “vastes parties du territoire” ukrainien, avant l’instauration du cessez-le-feu réclamé par l’Ukraine et ses alliés.Face aux journalistes, Gueorgiï Tykhy, le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, a assuré que l’équipe de Kiev avait toutefois su garder “son calme” lors des discussions.Le négociateur russe, Vladimir Medinski, avait au préalable indiqué que Moscou voulait discuter des “causes profondes” du conflit et considérait ces pourparlers comme “la suite” de ceux, avortés en 2022 et aux cours desquels les Russes avaient campé sur ces positions maximalistes, inacceptables pour Kiev et ses alliés.Les deux délégations sont parties du lieu de rencontre à Istanbul dans des vans noirs, selon un journaliste de l’AFP, et l’équipe ukrainienne quittera Istanbul “aujourd’hui”, a précisé une source en son sein.- “Réaction forte” -En déplacement en Albanie pour un sommet européen, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé ses alliés à “une réaction forte” et des “sanctions” contre Moscou en cas d’échec des discussions.Le chef de l’État français Emmanuel Macron a jugé “inacceptable” que la Russie n’ait pas répondu à l’appel de trêve, tandis que le le chancelier Friedrich Merz s’est félicité de la tenue même des négociations, un “premier signal, tout petit mais positif”.Les dirigeants ukrainien, allemand, français, britannique et polonais ont ensuite échangé au téléphone avec le président américain Donald Trump, qui pousse pour un arrêt des combats.Car dans cet intense ballet diplomatique, le locataire de la Maison Blanche avait assuré la veille être prêt à rencontrer M. Poutine “dès qu’il sera possible d’organiser” un sommet, sans quoi “rien ne se passera” concernant le règlement du conflit.Une telle rencontre est “certainement nécessaire”, a acquiescé vendredi le Kremlin.Le week-end dernier, Vladimir Poutine avait surpris en proposant des négociations directes. Mais, mis au défi par Volodymyr Zelensky de se rendre à Istanbul pour négocier avec lui, le président russe n’a pas fait le déplacement.Les Européens et Kiev avaient réclamé un cessez-le-feu préalable avant toute discussion entre Kiev et Moscou. Une demande rejetée par M. Poutine, au motif qu’une trêve prolongée permettrait à l’armée ukrainienne de se renforcer en recevant des armes occidentales, alors que les soldats russes ont l’avantage sur le front et occupent toujours près des 20% du territoire ukrainien.bur-ant-rbj-pop/

Ukraine et Russie s’accordent sur un échange de prisonniers, pas sur une trêve

Réunis vendredi à Istanbul pour leurs premiers pourparlers de paix depuis le printemps 2022, Russes et Ukrainiens ont discuté d’une rencontre Zelensky-Poutine, se sont mis d’accord sur un échange important de prisonniers mais pas sur un cessez-le-feu, pourtant réclamé par Kiev, ne faisant ainsi que peu de progrès vers une résolution complète du conflit.Si le …

Ukraine et Russie s’accordent sur un échange de prisonniers, pas sur une trêve Read More »

Ukraine et Russie s’accordent sur un échange de prisonniers, pas sur une trêve

Réunis vendredi à Istanbul pour leurs premiers pourparlers de paix depuis le printemps 2022, Russes et Ukrainiens ont discuté d’une rencontre Zelensky-Poutine, se sont mis d’accord sur un échange important de prisonniers mais pas sur un cessez-le-feu, pourtant réclamé par Kiev, ne faisant ainsi que peu de progrès vers une résolution complète du conflit.Si le négociateur en chef russe Vladimir Medinski s’est dit “satisfait” et prêt “à poursuivre les contacts” avec l’Ukraine après ces pourparlers très attendus, la partie ukrainienne a, elle, accusé Moscou d’avoir formulé des demandes territoriales “inacceptables”.En l’absence des présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, qui a ordonné à son armée d’envahir l’Ukraine le 24 février 2022 et qui n’a pas fait le déplacement en Turquie, les espoirs de progrès substantiels étaient minces.Les deux délégations, menées par le ministre de la Défense côté ukrainien et par M. Medinski, un conseiller présidentiel de second plan, côté russe, ont échangé pendant environ 1H40, entourées des médiateurs turcs, au palais de Dolmabahçe. La rencontre s’est soldée sans annonce de cessez-le-feu, pourtant “la priorité” affichée par Kiev et ses alliés.Les deux camps doivent désormais “présenter” et “détailler” leur “vision” d’une telle trêve, a précisé le négociateur russe Vladimir Medinski lors d’une brève allocution à la presse.- Échange “massif” de prisonniers -Ukrainiens et Russes ont toutefois annoncé s’être mis d’accord pour un échange “massif” de prisonniers, comme l’a dit M. Medinski, “à raison de 1.000 contre 1.000”, “dans les prochains jours”. Cette “accord” a été salué par le chef de la délégation ukrainienne, Roustem Oumerov.MM. Oumerov et Medinski ont également précisé que la partie ukrainienne avait évoqué une éventuelle rencontre entre les présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine –ce qui serait une première depuis le début de l’invasion russe–, le négociateur russe indiquant simplement que Moscou avait a “pris note de cette demande”. Cela doit être “la prochaine étape”, a martelé de son côté le négociateur ukrainien face à la presse lors d’une brève intervention.Vladimir Poutine avait pourtant refusé ces derniers jours de rencontrer son homologue ukrainien en Turquie, malgré l’offre de ce dernier après l’annonce du président russe de ces pourparlers directs.Côté ukrainien justement, une source diplomatique interrogée par l’AFP, a estimé que les négociateurs russes ont “présenté des demandes inacceptables qui vont au-delà de ce qui a été discuté avant la réunion”, dont le retrait des forces de Kiev de “vastes parties du territoire” ukrainien, avant l’instauration du cessez-le-feu réclamé par l’Ukraine et ses alliés.Face aux journalistes, Gueorgiï Tykhy, le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, a assuré que l’équipe de Kiev avait toutefois su garder “son calme” lors des discussions.Le négociateur russe, Vladimir Medinski, avait au préalable indiqué que Moscou voulait discuter des “causes profondes” du conflit et considérait ces pourparlers comme “la suite” de ceux, avortés en 2022 et aux cours desquels les Russes avaient campé sur ces positions maximalistes, inacceptables pour Kiev et ses alliés.Les deux délégations sont parties du lieu de rencontre à Istanbul dans des vans noirs, selon un journaliste de l’AFP, et l’équipe ukrainienne quittera Istanbul “aujourd’hui”, a précisé une source en son sein.- “Réaction forte” -En déplacement en Albanie pour un sommet européen, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé ses alliés à “une réaction forte” et des “sanctions” contre Moscou en cas d’échec des discussions.Le chef de l’État français Emmanuel Macron a jugé “inacceptable” que la Russie n’ait pas répondu à l’appel de trêve, tandis que le le chancelier Friedrich Merz s’est félicité de la tenue même des négociations, un “premier signal, tout petit mais positif”.Les dirigeants ukrainien, allemand, français, britannique et polonais ont ensuite échangé au téléphone avec le président américain Donald Trump, qui pousse pour un arrêt des combats.Car dans cet intense ballet diplomatique, le locataire de la Maison Blanche avait assuré la veille être prêt à rencontrer M. Poutine “dès qu’il sera possible d’organiser” un sommet, sans quoi “rien ne se passera” concernant le règlement du conflit.Une telle rencontre est “certainement nécessaire”, a acquiescé vendredi le Kremlin.Le week-end dernier, Vladimir Poutine avait surpris en proposant des négociations directes. Mais, mis au défi par Volodymyr Zelensky de se rendre à Istanbul pour négocier avec lui, le président russe n’a pas fait le déplacement.Les Européens et Kiev avaient réclamé un cessez-le-feu préalable avant toute discussion entre Kiev et Moscou. Une demande rejetée par M. Poutine, au motif qu’une trêve prolongée permettrait à l’armée ukrainienne de se renforcer en recevant des armes occidentales, alors que les soldats russes ont l’avantage sur le front et occupent toujours près des 20% du territoire ukrainien.bur-ant-rbj-pop/