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Journée de grève au Louvre, toujours dans la tourmente

Le Louvre pourrait être contraint de fermer ses portes lundi en raison d’une grève de ses personnels, nouvelle épreuve pour un musée dans la tourmente depuis le cambriolage du 19 octobre et la mise à nu de ses dysfonctionnements.A 9H00, les salariés doivent se réunir en assemblée générale pour se prononcer sur l’appel lancé par les syndicats à une “grève reconductible” contre des “conditions de travail toujours plus dégradées” et la détérioration de l’accueil du public dans le musée, l’un des plus visités au monde.”Visiter le Louvre est devenu un véritable parcours du combattant”, écrivent les syndicats CGT, CFDT et SUD dans leur préavis de grève envoyé le 8 décembre à la ministre de la Culture Rachida Dati. En fonction de l’ampleur du vote, qui devrait être connue vers 10H00, le Louvre pourrait, faute d’agents suffisants, fermer certains de ses espaces voire l’ensemble du bâtiment. Seule certitude : le musée n’ouvrira pas comme prévu à 9H00 en raison de l’assemblée générale. “On se prépare lundi à une mobilisation puissante. On aura beaucoup plus de grévistes que d’habitude”, prédit Christian Galani de la CGT, syndicat majoritaire au Louvre, qui dénonce, comme les autres organisations professionnelles, des problèmes de sous-effectifs.Pour tenter d’éviter une fermeture du musée à l’approche des vacances de Noël, des réunions ont eu lieu la semaine dernière au ministère de la Culture avec les syndicats, dont une avec Rachida Dati en personne.Face aux syndicats, la ministre s’est engagée à revenir sur la baisse de 5,7 millions d’euros de dotation publique au Louvre prévue dans le projet de loi de finances 2026, a-t-on appris de sources concordantes. En 2024, le musée a perçu 98,2 millions d’euros de subventions de l’État.Il n’y a eu “aucune autre avancée significative”, selon la CGT mais la CFDT assure que les discussions se sont déroulées de “façon intelligente et apaisée”. “Pas d’annonce tonitruante, pas de colère, chacun comprend les deux parties”, a assuré sa déléguée Valérie Baud, interrogée la semaine dernière par l’AFP.- Réorganisation à marche forcée -En parallèle de ce conflit social, le musée doit faire face à une réorganisation à marche forcée et continuer de répondre aux interrogations sur les failles qui ont permis à un commando de s’emparer de huit joyaux de la Couronne, toujours introuvables. Fragilisée, la présidente du Louvre Laurence des Cars devra, l’espace de quelques mois, travailler en tandem avec Philippe Jost, le haut fonctionnaire chargé du chantier de reconstruction de Notre-Dame, à qui Rachida Dati a confié vendredi la mission de “réorganiser en profondeur le musée”.”Des mesures indispensables sont à prendre, bien au-delà de la sûreté et de la sécurité”, a déclaré la ministre, sans donner plus de détails.”Toute réflexion sur l’avenir du Louvre ne saurait se limiter à une approche technico-organisationnelle”, a réagi la CFDT, demandant de connaître le “périmètre exact” de cette mission.Dimanche, un communiqué du ministère de la Culture a précisé que la mission de M. Jost serait menée en janvier et février et que ses premières recommandations étaient attendues “fin février 2026”.Cette semaine, des sénateurs vont par ailleurs poursuivre leur quête de réponses sur les dysfonctionnements du musée, après avoir pris connaissance de l’enquête administrative lancée après le cambriolage. Mardi, la commission culture du Sénat doit entendre pour la première fois l’ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez, destinataire pendant son double mandat (2013-2021) de deux audits alarmants peu suivis d’effets.Mercredi, la même commission entendra de nouveau Laurence des Cars, à la tête du musée depuis fin 2021, pour comprendre notamment comment ces deux audits n’ont été découverts par l’actuelle direction qu’après le casse du 19 octobre.

Sydney : scènes de désolation sur la plage de Bondi après la fusillade meurtrière visant une fête juive

Des sacs, une poussette, des serviettes jonchent le sable ensanglanté de la célèbre plage de Bondi à Sydney, après une fusillade survenue dimanche au premier jour de la fête juive de Hanouka ayant fait 15 morts et de nombreux blessés.Encore sous le choc, des témoins racontent la terreur qui a frappé soudainement cette célèbre plage …

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Dermatose: les agriculteurs du Sud-Ouest remontés, à la veille d’une visite de Genevard

Routes bloquées ou déversement de lisier dimanche: des éleveurs de bovins ont multiplié les actions dans tout le Sud-Ouest, avant la venue lundi à Toulouse de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, dont ils contestent la gestion de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).Le ministère de l’Intérieur a recensé 27 actions en fin d’après-midi,  rassemblant un peu plus de 1.000 agriculteurs. Dimanche soir vers 22h00, une soixantaine de tracteurs sont encore entrés sur l’autoroute A63 à Cestas, près de Bordeaux, pour bloquer le trafic en provenance de l’Espagne avant d’installer tables et barnums, à l’appel de la section girondine de la Coordination rurale.Le mouvement entamé vendredi soir “continue et se développe”, s’était réjoui dimanche matin Bertrand Venteau, président de ce syndicat très opposé, comme la Confédération paysanne, à l’abattage généralisé des bêtes des foyers affectés et exigeant une large vaccination du cheptel français de 16 millions de bovins contre cette maladie non transmissible à l’homme.Beaucoup de manifestants se disent “choqués” par l’utilisation de gaz lacrymogènes par les gendarmes en milieu de semaine en Ariège pour disperser les éleveurs qui bloquaient aux vétérinaires l’accès à la ferme touchée par le premier cas de DNC dans cette partie du pays.Dimanche, près de 150 éleveurs et exploitants agricoles occupaient malgré le froid un rond-point et bloquaient la route vers l’Andorre, non loin de cette ferme des Bordes-sur-Arize où 200 vaches ont été abattues, a constaté un journaliste de l’AFP. Plus d’une centaine d’agriculteurs se sont aussi réunis devant une ferme de Haute-Garonne, dans l’attente des résultats des tests d’un bovin suspecté d’être infecté, et à Millau, la sous-préfecture de l’Aveyron a été recouverte de lisier, paille et pneus usagés.”On est parti pour passer les fêtes ici”, a pour sa part assuré à l’AFP Cédric Baron, agriculteur-éleveur de bovins à Montoussin (Haute-Garonne), mobilisé depuis vendredi soir sur l’A64 à Carbonne, au sud-ouest de Toulouse, point de départ d’un précédent mouvement de protestation agricole en janvier 2024. – “Aucun foyer actif” -“Quand il y a une bête malade, tout le monde est d’accord pour l’abattre, mais tuer des troupeaux entiers, alors qu’il faut des années pour monter une génétique et monter un troupeau, on est totalement contre”, a expliqué à l’AFP Christophe Guénon, éleveur de vaches et maraîcher en bio, près de Bordeaux.La ministre de l’Agriculture, soutenue sur ce dossier par l’alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs, défend “un protocole qui a très bien fonctionné” depuis l’apparition du premier cas de cette maladie, en juin, en Savoie. “Si on ne fait rien, si on laisse courir la DNC, on perdra 10 % du cheptel français, cela veut dire 1,5 million d’animaux”, a-t-elle averti dans L’Opinion.Alors que M. Venteau redoute “un drame dans moins d’un mois” et que “tout le sud de la Loire soit contaminé”, faute de vaccination immédiate, la ministre assure que “le virus n’est pas aux portes de chaque élevage”.Lundi à Toulouse, Mme Genevard se rendra à la préfecture de Haute-Garonne pour une “réunion de crise sur la situation sanitaire et la campagne vaccinale” qui concerne un million de bêtes supplémentaires, en plus du million déjà vacciné.”Mon devoir est aussi de protéger 125.000 autres éleveurs qui ne veulent pas voir arriver la maladie chez eux, et de préserver 16 millions de bovidés”, a-t-elle fait valoir.- “Dialogue franc” -Le gouvernement est réticent à généraliser la vaccination car elle “placerait la France comme une zone à risque et donc ça ferait peser un risque économique sur toute la filière agricole”, a plaidé dimanche Sébastien Martin, ministre délégué chargé de l’Industrie.La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a demandé dimanche au Premier ministre Sébastien Lecornu “de garantir, dans les plus brefs délais, un dialogue franc et sincère avec les agriculteurs”.Le dialogue est déjà “permanent”, a soutenu la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, qui souligne que seulement 3.000 bêtes ont été abattues depuis le début de cette maladie, ce qui ne représente que “0,02 % du cheptel français” et “permet de protéger les autres”. D’autres dossiers brûlants comme la baisse annoncée du budget de la Politique agricole commune (PAC) européenne et le Mercosur alimentent aussi la colère des agriculteurs.Emmanuel Macron a demandé à la présidente de la Commission européenne un “report de l’examen de l’accord” de libre-échange avec le bloc sud-américain, constatant que “le compte n’y est pas pour protéger les agriculteurs français”, selon son entourage .La Commission européenne vise un feu vert des Etats membres de l’UE dans la semaine pour permettre de parapher le texte samedi lors d’un sommet Mercosur au Brésil, avant une adoption au Parlement européen début 2026.kal-mla-gm-chv-vgr-dac-jmi/ak/cbn