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Liège-Bastogne-Liège: Pogacar/Evenepoel un duel enfin pour la passe de trois?
Qui gagnera un troisième Liège-Bastogne-Liège? Tadej Pogacar et Remco Evenepoel, tous deux doubles vainqueurs de la Doyenne, se retrouvent dimanche pour clore la saison des classiques lors d’une bataille des Ardennes d’autant plus attendue qu’elle n’a encore jamais eu lieu.Jusque-là , en matière de duels, la Doyenne est d’abord pour les deux champions une histoire de rendez-vous manqués. En 2021, lors de la première victoire de Pogacar dans le plus ancien des cinq Monuments, Evenepoel pansait encore les plaies de sa lourde chute au Tour de Lombardie.En 2022, pour le premier succès du Belge, le Slovène était aux obsèques de sa belle-mère. L’année suivante, on pensait enfin avoir droit au combat des chefs avant que Pogacar ne chute dès le kilomètre 85 et abandonne avec une fracture au poignet, laissant filer Evenepoel vers son deuxième succès.Et l’an dernier, c’est à nouveau le Belge qui était absent, convalescent après son crash au Tour du Pays basque, laissant Pogacar s’imposer facilement.Dimanche, on pourrait donc voir pour la première fois un mano a mano entre le champion du monde et le double champion olympique dans les raidards de la Redoute et/ou de la Roche-aux-Faucons, les deux juges de paix traditionnels placés cette année à 34 et 13 km de l’arrivée à Liège.- L’erreur d’Evenepoel -La Doyenne sera le cadre de leur troisième confrontation en une semaine. Dimanche dernier à l’Amstel Gold Race, Pogacar a devancé le Flamand dans un sprint à trois remporté par le surprenant vainqueur danois Mattias Skjelmose qui sera encore un outsider dimanche s’il est remis de sa chute à la Flèche Wallonne.Mais c’est bien Evenepoel qui avait alors laissé la meilleure impression en ramenant presque à lui seul Skjelmose sur Pogacar qui -– fait rarissime -– a échoué à transformer son raid solitaire en victoire.Dans le mur de Huy mercredi, le Slovène a en revanche mis tout le monde d’accord pour gagner sa deuxième Flèche. “Une réponse de champion de la part du meilleur coureur du monde”, selon son manager Mauro Giannetti.Evenepoel, lui, regrettait surtout d’avoir pris froid après avoir enlevé trop tôt sa veste de pluie, “une petite erreur” qu’il a “payé cash dans la montée finale”, terminée à la neucième place.Dimanche, le leader de Soudal Quick-Step retrouvera un terrain de jeu mieux adapté à ses qualités sur un parcours plus éprouvant, plus long et plus usant sur 252 km et 4.405 m de dénivelé.Mais Pogacar sera aussi dans l’un de ses bacs à sable préférés. Et si les signes de fatigue s’incrustent de plus en plus sur son visage, qui ressemble à celui qu’on affiche à la fin d’un grand Tour, il assure avoir encore les réserves nécessaires pour “un dernier show” avant une grosse pause.- Pogacar comme Merckx ? -“Trois jours devraient être suffisants pour récupérer des efforts de la Flèche. Je cours toutes les grandes classiques mais pas les semi-classiques comme le Grand Prix E3 par exemple. Je suis prêt pour une dernière course avant un +reset+”, assure le leader d’UAE qui ne devrait ensuite plus courir avant le Critérium du Dauphiné en juin.Comme à chaque sortie désormais du phénomène slovène, il y aura aussi des enjeux historiques et comme souvent c’est Eddy Merckx, le plus grand de tous les temps, qu’on convoque.Le cannibale belge reste à ce jour le seul coureur à avoir gagné la même année le Tour des Flandres et Liège-Bastogne-Liège et Pogacar peut le rejoindre dimanche pour clore une saison des classiques tonitruante.Pour arbitrer le duel annoncé, Mattias Skjelmose et Tom Pidcock, dauphin d’Evenepoel en 2023 et troisième de la Flèche mercredi, avancent des arguments, alors que les Français jouent une nouvelle fois groupé avec une demi-douzaine de candidats au podium.Parmi eux, Romain Bardet, deuxième l’an dernier et qui bataillait vendredi encore sur le Tour des Alpes, Kévin Vauquelin, deuxième de la Flèche Wallonne, et Romain Grégoire qui s’était imposé sur la Doyenne chez les espoirs il y a trois ans.
Trois enfants américains, dont un atteint d’un cancer, expulsés des Etats-Unis
Trois enfants américains de deux, quatre et sept ans, dont un atteint d’un cancer, ont été expulsés des Etats-Unis avec leurs mères immigrées clandestines, ont dénoncé samedi des associations de défense des libertés publiques, fustigeant la politique anti-immigration draconienne de Donald Trump.Le cas d’une fillette de 2 ans renvoyée avec sa mère vers le Honduras, …
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Trois enfants américains, dont un atteint d’un cancer, expulsés des Etats-Unis
Trois enfants américains de deux, quatre et sept ans, dont un atteint d’un cancer, ont été expulsés des Etats-Unis avec leurs mères immigrées clandestines, ont dénoncé samedi des associations de défense des libertés publiques, fustigeant la politique anti-immigration draconienne de Donald Trump.Le cas d’une fillette de 2 ans renvoyée avec sa mère vers le Honduras, affaire entre les mains d’un juge fédéral en Louisiane (sud), est la dernière en date qui place la justice américaine en conflit ouvert avec le pouvoir exécutif.Le juge Terry Doughty a fixé au 16 mai une audience censée “dissiper notre forte suspicion que le gouvernement vient d’expulser un citoyen américain sans véritable procédure” juridique formelle, est-il écrit dans un document judiciaire rendu public vendredi.Il y est rappelé que le droit américain interdit d’expulser vers l’étranger un ressortissant des Etats-Unis.Selon cette ordonnance judiciaire, l’administration Trump ne conteste pas les faits mais assure que l’expulsion de l’enfant, identifiée sous ses initiales “V.M.L.”, répond à la requête expresse de la mère, elle-même renvoyée vers le Honduras car en situation irrégulière aux Etats-Unis.”Le gouvernement soutient que c’est normal, car la mère souhaite que l’enfant soit expulsé avec elle. Mais la cour n’en a pas connaissance”, conteste, sur la forme, le magistrat.La petite fille a été expulsée avec sa mère hondurienne après une rétention administrative par les services de l’immigration (Immigration and Customs Enforcement, ICE) bien que les avocats du père aient déposé devant la justice un référé en urgence visant à la faire libérer.- Vent debout -Vent debout contre la politique de l’administration Trump, les associations American Civil Liberties Union (Aclu) et National Immigration Project (NIP) ont dénoncé le sort de la toute jeune américaine née aux Etats-Unis.Et dans des communiqués, les ONG ont aussi fustigé “l’expulsion par ICE à la Nouvelle-Orléans d’au moins deux (autres) familles, dont deux mères et leurs enfants”.Parmi eux, un garçonnet de quatre ans est atteint d’une “forme rare de cancer” et une “mère (est) enceinte”, a affirmé Aclu.De son côté, une responsable de NIP, Gracie Willis, a jugé “épouvantable (…) qu’ICE bénéficie d’un accord tacite pour arrêter et expulser des enfants américains”.Les expulsions ont eu lieu vendredi à l’aube depuis la Louisiane selon les associations Les contentieux se multiplient aux Etats-Unis sur l’immigration clandestine.Il y a le cas emblématique de Kilmar Abrego Garcia, un Salvadorien expulsé à tort par les Etats-Unis vers une mégaprison dans son pays d’origine, et dont le retour a été ordonné par la justice américaine, mais sans succès.- “Tyrannie des juges” -Le président Trump a fait de la lutte contre l’immigration clandestine une priorité absolue, parlant d'”invasion” par des “criminels venus de l’étranger” et mettant en scène des opérations de police.Face à des décisions de justice qui lui sont défavorables, l’exécutif a engagé un bras de fer avec le pouvoir judiciaire, l’entourage du président dénonçant la “tyrannie” des juges.Vendredi, la police fédérale FBI a arrêté une magistrate en plein tribunal à Milwaukee, dans le Wisconsin (nord), pour “entrave” à l’interpellation d’un immigré.Donald Trump, qui était à Rome et au Vatican pour les funérailles du pape François, a une nouvelle fois commenté ce dossier samedi sur ses comptes Truth Social et X en réclamant “une JUSTICE courageuse dans notre pays”.Il a taclé son prédécesseur “Joe Biden, l’escroc, qui aura détruit notre pays avec sa FOLIE de frontières ouvertes, laissant entrer toutes sortes de criminels (…) meurtriers, trafiquants de drogues, gangsters et même des malades mentaux (…) provoquant le chaos comme jamais auparavant”.Et à l’adresse des défenseurs des droits, le milliardaire ultraconservateur a estimé “impossible qu’il y ait des procès pour des millions et des millions” d’immigrés.”Nous savons qui sont les criminels et devons les faire sortir des Etats-Unis d’Amérique – et VITE!”, s’est-il emporté.  Réagissant récemment à ces expulsions, la juge Sonia Sotomayor, l’une des trois magistrats progressistes de la Cour suprême à Washington, a évoqué le précédent historique de “régimes sans foi ni loi”. “Mais le système juridique de notre pays est là pour empêcher leur avènement, pas pour le faciliter”, a-t-elle assuré.burs-nr/phs
Le président palestinien Mahmoud Abbas se donne un possible successeur
Le président palestinien Mahmoud Abbas, 89 ans, a désigné samedi un proche conseiller, Hussein al-Cheikh, au poste nouvellement créé de vice-président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), faisant de lui son possible successeur.Ce poste a été formellement établi jeudi, à l’initiative du même Mahmoud Abbas, lors d’une convention à Ramallah, en Cisjordanie occupée, alors que la communauté internationale appelle de longue date l’OLP à se réformer.M. Abbas préside également l’Autorité palestinienne que plusieurs pays arabes et occidentaux voudraient voir jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.”Le président palestinien Mahmoud Abbas a nommé Hussein al-Cheikh au poste de numéro deux au sein de la direction de l’Organisation de libération de la Palestine”, a déclaré à l’AFP Wasel Abou Youssef, membre du Comité exécutif de l’OLP.Fondée en 1964, l’OLP est habilitée à négocier et conclure des traités internationaux au nom du peuple palestinien et rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s’est emparé du pouvoir à Gaza en 2007, ni son allié, le Jihad islamique.Le Hamas a vivement critiqué l’initiative de M. Abbas. “Le peuple palestinien n’est pas un troupeau à qui on peut imposer des dirigeants”, a-t-il déclaré dans un communiqué, soulignant que “la légitimité appartient au seul peuple palestinien”.   Selon Aref Jaffal, directeur du centre Al-Marsad pour le suivi électoral, la création du poste de vice-président vise à “préparer la succession d’Abbas”.”Le système politique palestinien est déjà dans un état lamentable, donc je pense que toutes ces dispositions sont un prélude à la désignation d’un successeur à Abbas”, a-t-il dit à l’AFP cette semaine.Agé de 64 ans, Hussein al-Cheikh est un vétéran du mouvement Fatah de Mahmoud Abbas et considéré comme un proche de ce dernier. Il a passé plus de dix ans dans les prisons israéliennes à la fin des années 1970 et au début des années 1980, période durant laquelle il a appris l’hébreu. En 2022, il a été nommé secrétaire général du Comité exécutif de l’OLP. Il est aussi le chef de son département des négociations, portefeuille sensible illustrant sa proximité avec M. Abbas.Ce dernier l’a également récemment nommé à la tête d’un comité supervisant les missions diplomatiques palestiniennes à l’étranger.- “Pression extérieure” -M. Abbas avait annoncé son intention de créer un poste de vice-président en mars lors d’un sommet au Caire sur l’avenir de la bande de Gaza après la guerre en cours entre Israël et le Hamas.Cette innovation “n’est pas une mesure de réforme, mais plutôt une réponse à une pression extérieure”, a commenté Hani al-Masri, chercheur au Centre palestinien de recherche politique et d’études stratégiques.Selon lui, “ce qui est nécessaire”, c’est un poste de vice-président au sein l’Autorité palestinienne elle-même, “à qui les pouvoirs pourraient être transférés”.Les bailleurs de fonds de l’Autorité palestinienne –qui exerce un contrôle relatif sur une partie des Territoires palestiniens– réclament de longue date des réformes au sein de celle-ci et de l’OLP.Le ministère saoudien des Affaires étrangères a salué samedi “ces mesures de réforme (qui) contribueront à renforcer les efforts politiques palestiniens” vers un Etat indépendant “avec les frontières de 1967 et Jérusalem-Est pour capitale”.M. Abbas préside l’OLP depuis 2004 et a été élu président de l’Autorité palestinienne début 2005, quelques mois après la mort du dirigeant historique des Palestiniens Yasser Arafat. Il n’a jamais quitté le poste, aucune nouvelle élection présidentielle n’ayant été organisée depuis.A sa mort, le vice-président de l’OLP sera probablement appelé à devenir le chef par intérim de l’organisation ainsi que de l’Etat de Palestine, reconnu par près de 150 pays.Plusieurs factions palestiniennes opposées à la création du poste de vice-président s’étaient retirées de la convention cette semaine, y voyant un signe d’ingérence étrangère.Depuis l’attaque sanglante perpétrée par le Hamas, son rival, contre Israël le 7 octobre 2023, plusieurs bailleurs conditionnent plus fermement leur aide à l’Autorité palestinienne, aujourd’hui au bord de la faillite, à des réformes politiques et institutionnelles.Mercredi, M. Abbas a expliqué que la création du poste permettrait de renforcer les institutions palestiniennes et aiderait à une plus large reconnaissance de l’Etat palestinien. Certains observateurs y voient un stratagème visant à donner l’illusion d’une moindre concentration des pouvoirs à la tête de l’OLP, une autre demande de la communauté internationale.
Après les funérailles du pape François, sa succession en question
Des fidèles pourront à partir de dimanche matin se recueillir sur la tombe du pape François, inhumé samedi dans la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome au terme de funérailles grandioses, ouvrant la voie aux tractations sur la succession du jésuite argentin.François, décédé lundi de Pâques à 88 ans, a été enterré – comme sept papes avant lui – lors d’une cérémonie privée samedi dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, une église dédiée à la Vierge où il se rendait pour prier avant et après chaque voyage à l’étranger, et où le public pourra se recueillir dans la matinée.Une messe en son honneur, présidée par l’ex-numéro deux du Vatican, le cardinal Parolin, sera également célébrée à 08H30 GMT place Saint-Pierre, avant que les cardinaux ne se recueillent sur sa tombe en marbre de Ligurie, située dans un bas-côté de Sainte-Marie-Majeure, et portant pour seule inscription “Franciscus”, François en latin. Depuis les funérailles en grande pompe de Jorge Bergoglio, premier pape sud-américain de l’Histoire, auxquelles plus de 400.000 personnes ont pris part, le Vatican observe une période de neuf jours de deuil. Au cours de ces “novemdiales”, des célébrations auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu’au 4 mai.Les 135 cardinaux électeurs – ceux âgés de moins de 80 ans – pourraient se réunir en conclave dès le lendemain afin de choisir, à huis clos dans la chapelle Sixtine, le futur chef de l’Eglise catholique.La date du conclave pourrait être annoncée lundi au terme d’une cinquième “congrégation générale” – une nouvelle réunion préparatoire des cardinaux, électeurs et non électeurs. En vertu des règles vaticanes, le conclave devrait s’ouvrir entre le 15e et le 20e jour après le décès du pape, soit entre les 5 et 10 mai. Pour le cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich, il débutera “probablement” le 5 ou le 6 mai, tandis que le cardinal allemand Reinhard Marx a estimé qu’il devrait durer “quelques jours”.- Ferveur populaire -“Attendons le résultat du conclave à venir, faisons confiance aux cardinaux qui sont inspirés par le Saint-Esprit”, a estimé Ezequiel Castro, un Argentin de 16 ans venu assister aux funérailles de François.Une marée humaine a déferlé pour les obsèques du “pape proche des gens, avec un coeur ouvert à tous”, selon les mots du cardinal italien Giovanni Battista Re dans son homélie, que ce soit place Saint-Pierre ou dans les rues de Rome lors du passage du cortège funèbre vers la basilique Sainte-Marie-Majeure.La cérémonie en mondovision, en présence d’un aréopage de chefs d’Etat, a été marquée par plusieurs salves d’applaudissements, à l’arrivée et au départ du cercueil, ainsi qu’aux passages de l’homélie rappelant l’oeuvre du pape argentin: il défendait une Eglise qui soit “une maison pour tous” et a multiplié “ses gestes et ses exhortations en faveur des réfugiés et des personnes déplacées”, selon le cardinal Re.Le cercueil a ensuite quitté le Vatican à bord d’une papamobile blanche découverte et au toit transparent pour être conduit dans le centre de la Ville éternelle, jusqu’à Sainte-Marie-Majeure.Devant sa dernière demeure, François a été accueilli par des milliers de personnes. Parmi eux, une Argentine vivant en Italie, Romina Cacciatore, qui, comme beaucoup d’autres fidèles, n’a pas caché ses craintes concernant le successeur de François. “Il était le pape du monde, du peuple, il a fini par rendre l’Eglise plus normale, plus humaine”, a résumé cette traductrice de 48 ans qui a confié son “angoisse” pour l’après François.- Rupture ou continuité ? -“Nous sommes préoccupés, espérons que le pape poursuivra les fondations laissées par le pape François”, a relevé Evelyn Villalta, une Guatémaltèque de 74 ans.”C’était hyper important pour moi de venir car c’est un pape qui a marqué notre génération (…). Toutes les avancées qu’il a faites sur l’écologie, sur l’avenir des jeunes, l’homosexualité, il nous a redonné espoir en l’avenir, ça faisait du bien d’avoir une nouvelle voix plus moderne dans l’Eglise”, a confié à l’AFP Marine De Parcevaux, étudiante lyonnaise de 21 ans.Si François a laissé l’image d’un pape réformiste au franc-parler notoire, rien ne dit que son successeur s’inscrira dans la même ligne, préviennent des experts. Quand bien même le jésuite argentin a nommé la majorité des cardinaux appelés à élire son successeur.François, ancien archevêque de Buenos Aires qui défendait ardemment les laissés-pour-compte, était très différent de son prédécesseur Benoît XVI, un intellectuel allemand peu à l’aise en public. Une personnalité qui contrastait à son tour avec le charismatique, athlétique et immensément populaire pape polonais Jean-Paul II.
Après les funérailles du pape François, sa succession en question
Des fidèles pourront à partir de dimanche matin se recueillir sur la tombe du pape François, inhumé samedi dans la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome au terme de funérailles grandioses, ouvrant la voie aux tractations sur la succession du jésuite argentin.François, décédé lundi de Pâques à 88 ans, a été enterré – comme sept papes avant lui – lors d’une cérémonie privée samedi dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, une église dédiée à la Vierge où il se rendait pour prier avant et après chaque voyage à l’étranger, et où le public pourra se recueillir dans la matinée.Une messe en son honneur, présidée par l’ex-numéro deux du Vatican, le cardinal Parolin, sera également célébrée à 08H30 GMT place Saint-Pierre, avant que les cardinaux ne se recueillent sur sa tombe en marbre de Ligurie, située dans un bas-côté de Sainte-Marie-Majeure, et portant pour seule inscription “Franciscus”, François en latin. Depuis les funérailles en grande pompe de Jorge Bergoglio, premier pape sud-américain de l’Histoire, auxquelles plus de 400.000 personnes ont pris part, le Vatican observe une période de neuf jours de deuil. Au cours de ces “novemdiales”, des célébrations auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu’au 4 mai.Les 135 cardinaux électeurs – ceux âgés de moins de 80 ans – pourraient se réunir en conclave dès le lendemain afin de choisir, à huis clos dans la chapelle Sixtine, le futur chef de l’Eglise catholique.La date du conclave pourrait être annoncée lundi au terme d’une cinquième “congrégation générale” – une nouvelle réunion préparatoire des cardinaux, électeurs et non électeurs. En vertu des règles vaticanes, le conclave devrait s’ouvrir entre le 15e et le 20e jour après le décès du pape, soit entre les 5 et 10 mai. Pour le cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich, il débutera “probablement” le 5 ou le 6 mai, tandis que le cardinal allemand Reinhard Marx a estimé qu’il devrait durer “quelques jours”.- Ferveur populaire -“Attendons le résultat du conclave à venir, faisons confiance aux cardinaux qui sont inspirés par le Saint-Esprit”, a estimé Ezequiel Castro, un Argentin de 16 ans venu assister aux funérailles de François.Une marée humaine a déferlé pour les obsèques du “pape proche des gens, avec un coeur ouvert à tous”, selon les mots du cardinal italien Giovanni Battista Re dans son homélie, que ce soit place Saint-Pierre ou dans les rues de Rome lors du passage du cortège funèbre vers la basilique Sainte-Marie-Majeure.La cérémonie en mondovision, en présence d’un aréopage de chefs d’Etat, a été marquée par plusieurs salves d’applaudissements, à l’arrivée et au départ du cercueil, ainsi qu’aux passages de l’homélie rappelant l’oeuvre du pape argentin: il défendait une Eglise qui soit “une maison pour tous” et a multiplié “ses gestes et ses exhortations en faveur des réfugiés et des personnes déplacées”, selon le cardinal Re.Le cercueil a ensuite quitté le Vatican à bord d’une papamobile blanche découverte et au toit transparent pour être conduit dans le centre de la Ville éternelle, jusqu’à Sainte-Marie-Majeure.Devant sa dernière demeure, François a été accueilli par des milliers de personnes. Parmi eux, une Argentine vivant en Italie, Romina Cacciatore, qui, comme beaucoup d’autres fidèles, n’a pas caché ses craintes concernant le successeur de François. “Il était le pape du monde, du peuple, il a fini par rendre l’Eglise plus normale, plus humaine”, a résumé cette traductrice de 48 ans qui a confié son “angoisse” pour l’après François.- Rupture ou continuité ? -“Nous sommes préoccupés, espérons que le pape poursuivra les fondations laissées par le pape François”, a relevé Evelyn Villalta, une Guatémaltèque de 74 ans.”C’était hyper important pour moi de venir car c’est un pape qui a marqué notre génération (…). Toutes les avancées qu’il a faites sur l’écologie, sur l’avenir des jeunes, l’homosexualité, il nous a redonné espoir en l’avenir, ça faisait du bien d’avoir une nouvelle voix plus moderne dans l’Eglise”, a confié à l’AFP Marine De Parcevaux, étudiante lyonnaise de 21 ans.Si François a laissé l’image d’un pape réformiste au franc-parler notoire, rien ne dit que son successeur s’inscrira dans la même ligne, préviennent des experts. Quand bien même le jésuite argentin a nommé la majorité des cardinaux appelés à élire son successeur.François, ancien archevêque de Buenos Aires qui défendait ardemment les laissés-pour-compte, était très différent de son prédécesseur Benoît XVI, un intellectuel allemand peu à l’aise en public. Une personnalité qui contrastait à son tour avec le charismatique, athlétique et immensément populaire pape polonais Jean-Paul II.
Une explosion dans le principal port d’Iran fait au moins 14 morts et 750 blessés
Une “puissante explosion” samedi dans le plus grand port de commerce iranien a fait au moins 14 morts samedi et 750 blessés, selon un nouveau bilan des autorités tôt dimanche, après que l’incendie a gagné en intensité dans la soirée.La déflagration, entendue à des dizaines de kilomètres à la ronde, s’est produite vers midi samedi (08H30 GMT) sur un quai du port de Shahid Rajaï, où passent 85% des marchandises de l’Iran.Ce port est proche de la grande ville côtière de Bandar Abbas, sur le détroit d’Ormuz par où transite un cinquième de la production mondiale de pétrole. Une enquête pour établir les causes de la catastrophe a été ordonnée par le président Massoud Pezeshkian.Dans un communiqué repris par la télévision d’Etat, les douanes du port ont indiqué que la catastrophe était probablement due à un incendie dans un dépôt de stockage de matières dangereuses et chimiques.Selon une source liée aux Gardiens de la révolution citée par le New York Times et désireuse de conserver l’anonymat pour des raisons de sécurité, l’explosion a été provoquée par du perchlorate de sodium, une substance entrant dans la composition de carburants solides pour missiles.Le bilan s’est alourdi dans la huit à “14 morts et 750 blessés à ce stade”, a déclaré tôt dimanche sur Telegram le ministre de l’Intérieur Eskandar Momeni, qui avait fait état précédemment de huit personnes tuées.Le ministre avait indiqué dans la soirée que des renforts de Téhéran et d’autres villes étaient attendus, dans l’espoir d'”éteindre l’incendie dans les prochaines heures”. Attisé par le vent, le feu avait gagné en “intensité” dans la soirée selon la télévision d’Etat, qui n’a pas exclu qu’il “se propage à d’autres zones et à d’autres conteneurs”. Des images en direct ont montré des flammes ravageant des conteneurs.Sur des images prises d’un hélicoptère dont l’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité, une épaisse fumée noire dans le ciel a semblé indiquer plusieurs départs de feu.La déflagration a été telle qu’une rangée de semi-remorques a été complètement soufflée et réduite à l’état de carcasses, selon des images sur les réseaux sociaux dont l’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité.”Mon camion est entièrement détruit et mon ami est décédé”, affirme sur une vidéo un homme filmant le lieu de la catastrophe. Le cadavre d’une personne au sol est visible.Le nombre d’employés présents au port au moment de l’explosion n’est pas connu. Le samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran. Tous les établissements scolaires dans la zone seront fermés dimanche, a annoncé la télévision d’Etat.Des images de l’agence officielle Irna ont montré un afflux de secouristes après la catastrophe et une voiture couverte de taches de sang encastrée dans un poids lourd, ainsi que des blessés évacués d’une voie rapide couverte de débris et dont la glissière de sécurité en béton a été fortement endommagée.- “Onde de choc” -Un appel aux dons de sang a été lancé par le centre de transfusion de la province d’Hormozgan.Les Emirats arabes unis ont transmis un message de solidarité à l’Iran, évoquant “les morts, les centaines de blessés et des dégâts significatifs”.Le ministère des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite, puissance sunnite rivale de l’Iran chiite, a aussi exprimé les “sincères condoléances et la sympathie” de Ryad envers le pays après ce drame.Une séquence vidéo d’une caméra de surveillance relayée par l’agence iranienne Mehr a montré une explosion dans un hangar, provoquant un épais nuage de fumée et de poussière.”L’incident est dû à l’explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï”, a affirmé un responsable des secours, Mehrdad Hassanzadeh, à la télévision d’Etat. “L’onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés”, a indiqué l’agence de presse Tasnim.La compagnie nationale de distribution de pétrole a cependant déclaré que les installations pétrolières n’avaient pas été endommagées et précisé qu’elles fonctionnaient “normalement”.Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran mais le pays a connu ces derniers mois des sinistres meurtriers.En septembre, une explosion dans une mine de charbon avait fait plus de 50 morts.L’explosion de samedi s’est produite au moment où des délégations iranienne et américaine viennent de conclure à Oman un troisième cycle de négociations sur le programme nucléaire iranien, après de précédents échanges qualifiés de constructifs par les deux pays, ennemis depuis plus de quatre décennies.