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Poutine célèbre le 9-Mai en grande pompe, en présence de dirigeants étrangers

Vladimir Poutine et une vingtaine de dirigeants étrangers, dont le Chinois Xi Jinping et le Brésilien Lula, assistent vendredi à une grande parade militaire sur la place Rouge à Moscou pour les 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie, un événement commémoré pour la quatrième année consécutive dans l’ombre du conflit en Ukraine.Le président russe a ordonné d’observer un cessez-le-feu du 8 au 10 mai, à l’occasion de ces célébrations couronnées par un grand défilé militaire sous les murs du Kremlin.Mais l’Ukraine, qui fait face depuis 2022 à une offensive russe de grande ampleur, a accusé jeudi son ennemi d’attaquer sur toute la ligne de front, évoquant des centaines de violations de la trêve. L’armée russe a, de son côté, dit “respecter strictement” ce cessez-le-feu et simplement “répondre” à des violations ukrainiennes.Les dirigeants d’une vingtaine de nations se tenaient vendredi aux côtés de M. Poutine dans les tribunes sur la place Rouge, dont de nombreux alliés ou partenaires de la Russie comme la Chine, le Brésil, le Kazakhstan, le Bélarus, le Vietnam, l’Arménie, Cuba et le Venezuela.Malgré la politique d’isolement prônée par les Occidentaux, le Premier ministre slovaque Robert Fico – défiant les injonctions de l’Union européenne – et le chef de l’Etat serbe Aleksandar Vucic étaient également sur place, de même que le président des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, recherché par la justice bosnienne.Devant eux ont défilé quelque 11.000 soldats, dont 1.500 militaires ayant combattu en Ukraine, selon l’agence étatique TASS.- “Fiers” -Dans les rues de Moscou, décorées avec moult drapeaux et affiches pour l’occasion, Vladimir, 40 ans, est venu assister à la parade avec des amis et sa femme enceinte, pour “voir le matériel” militaire. “Je voulais voir cette puissance en personne. Cette fête me rend fier de mon pays”, explique-t-il à l’AFP.Tatiana Rybakova, également âgée de 40 ans, se dit aussi “fière” de son pays, mais dit espérer “la paix”. “Nous l’attendons, nous attendons que les gens soient heureux et en bonne santé. C’est la chose la plus importante”, dit-elle.Les rues de la capitale russe sont pavoisées aux couleurs nationales et l’immense majorité des commerces et des restaurants ont placardé des affiches appelant à “se souvenir” de la victoire de 1945 et à se montrer “fiers”.Depuis mardi, l’Ukraine a multiplié les frappes de drones en Russie, visant notamment la capitale et provoquant le retard ou l’annulation de centaines de vols. La situation était toutefois calme vendredi matin à Moscou, sous un ciel bleu faiblement nuageux.Le Kremlin avait dit prendre “toutes les mesures nécessaires” pour assurer la sécurité des célébrations, y compris en limitant l’accès à internet pour contrecarrer les drones.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a vivement critiqué la parade militaire sur la place Rouge et dit considérer toute participation étrangère comme “un soutien à l’Etat agresseur” russe.De son côté, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a indiqué que Kiev et ses soutiens approuveraient vendredi la création d’un tribunal spécial pour juger les “crimes d’agression” russes. Le Royaume-Uni a annoncé vendredi de nouvelles sanctions contre la “flotte fantôme” utilisée par la Russie pour exporter son pétrole et son gaz.Hormis la vingtaine de dirigeants présents à Moscou, des soldats de 13 pays prennent part au défilé, dont ceux de la Chine, du Vietnam, de la Birmanie et de l’Egypte.Le 9-Mai est la principale grand-messe patriotique en Russie et dans d’autres ex-républiques soviétiques.- Moscou et Pékin contre l’Occident -Ces trois dernières années, M. Poutine a évoqué la mémoire de la victoire sur l’Allemagne nazie pour défendre l’offensive militaire contre l’Ukraine, la Russie assurant vouloir “dénazifier” ce pays voisin dont elle occupe environ 20% du territoire.La Seconde Guerre mondiale, qui a fait plus de 20 millions de morts en URSS et réclamé des sacrifices inouïs à la population, a causé un traumatisme qui se ressent toujours au sein de la société et qui a nourri un patriotisme exploité par le président Poutine.Peu après le début de l’assaut contre l’Ukraine en février 2022, les autorités russes avaient interdit toute critique des forces armées, accentuant une répression qui a jeté plusieurs centaines de personnes en prison et poussé des milliers d’autres à s’exiler.Lors d’une rencontre au Kremlin jeudi, Vladimir Poutine et Xi Jinping ont une nouvelle fois affiché leur entente face un Occident présenté comme “hégémonique”. Ils ont aussi annoncé qu’ils défendront “la “vérité historique” sur la Deuxième Guerre mondiale, alors que le dirigeant russe accuse les Occidentaux de vouloir la déformer.La Chine est accusée d’aider la Russie à contourner les sanctions occidentales, voire de lui fournir des armes, comme l’a affirmé Kiev, ce que dément Pékin.

Poutine célèbre le 9-Mai en grande pompe, en présence de dirigeants étrangers

Vladimir Poutine et une vingtaine de dirigeants étrangers, dont le Chinois Xi Jinping et le Brésilien Lula, assistent vendredi à une grande parade militaire sur la place Rouge à Moscou pour les 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie, un événement commémoré pour la quatrième année consécutive dans l’ombre du conflit en Ukraine.Le président russe a ordonné d’observer un cessez-le-feu du 8 au 10 mai, à l’occasion de ces célébrations couronnées par un grand défilé militaire sous les murs du Kremlin.Mais l’Ukraine, qui fait face depuis 2022 à une offensive russe de grande ampleur, a accusé jeudi son ennemi d’attaquer sur toute la ligne de front, évoquant des centaines de violations de la trêve. L’armée russe a, de son côté, dit “respecter strictement” ce cessez-le-feu et simplement “répondre” à des violations ukrainiennes.Les dirigeants d’une vingtaine de nations se tenaient vendredi aux côtés de M. Poutine dans les tribunes sur la place Rouge, dont de nombreux alliés ou partenaires de la Russie comme la Chine, le Brésil, le Kazakhstan, le Bélarus, le Vietnam, l’Arménie, Cuba et le Venezuela.Malgré la politique d’isolement prônée par les Occidentaux, le Premier ministre slovaque Robert Fico – défiant les injonctions de l’Union européenne – et le chef de l’Etat serbe Aleksandar Vucic étaient également sur place, de même que le président des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, recherché par la justice bosnienne.Devant eux ont défilé quelque 11.000 soldats, dont 1.500 militaires ayant combattu en Ukraine, selon l’agence étatique TASS.- “Fiers” -Dans les rues de Moscou, décorées avec moult drapeaux et affiches pour l’occasion, Vladimir, 40 ans, est venu assister à la parade avec des amis et sa femme enceinte, pour “voir le matériel” militaire. “Je voulais voir cette puissance en personne. Cette fête me rend fier de mon pays”, explique-t-il à l’AFP.Tatiana Rybakova, également âgée de 40 ans, se dit aussi “fière” de son pays, mais dit espérer “la paix”. “Nous l’attendons, nous attendons que les gens soient heureux et en bonne santé. C’est la chose la plus importante”, dit-elle.Les rues de la capitale russe sont pavoisées aux couleurs nationales et l’immense majorité des commerces et des restaurants ont placardé des affiches appelant à “se souvenir” de la victoire de 1945 et à se montrer “fiers”.Depuis mardi, l’Ukraine a multiplié les frappes de drones en Russie, visant notamment la capitale et provoquant le retard ou l’annulation de centaines de vols. La situation était toutefois calme vendredi matin à Moscou, sous un ciel bleu faiblement nuageux.Le Kremlin avait dit prendre “toutes les mesures nécessaires” pour assurer la sécurité des célébrations, y compris en limitant l’accès à internet pour contrecarrer les drones.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a vivement critiqué la parade militaire sur la place Rouge et dit considérer toute participation étrangère comme “un soutien à l’Etat agresseur” russe.De son côté, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a indiqué que Kiev et ses soutiens approuveraient vendredi la création d’un tribunal spécial pour juger les “crimes d’agression” russes. Le Royaume-Uni a annoncé vendredi de nouvelles sanctions contre la “flotte fantôme” utilisée par la Russie pour exporter son pétrole et son gaz.Hormis la vingtaine de dirigeants présents à Moscou, des soldats de 13 pays prennent part au défilé, dont ceux de la Chine, du Vietnam, de la Birmanie et de l’Egypte.Le 9-Mai est la principale grand-messe patriotique en Russie et dans d’autres ex-républiques soviétiques.- Moscou et Pékin contre l’Occident -Ces trois dernières années, M. Poutine a évoqué la mémoire de la victoire sur l’Allemagne nazie pour défendre l’offensive militaire contre l’Ukraine, la Russie assurant vouloir “dénazifier” ce pays voisin dont elle occupe environ 20% du territoire.La Seconde Guerre mondiale, qui a fait plus de 20 millions de morts en URSS et réclamé des sacrifices inouïs à la population, a causé un traumatisme qui se ressent toujours au sein de la société et qui a nourri un patriotisme exploité par le président Poutine.Peu après le début de l’assaut contre l’Ukraine en février 2022, les autorités russes avaient interdit toute critique des forces armées, accentuant une répression qui a jeté plusieurs centaines de personnes en prison et poussé des milliers d’autres à s’exiler.Lors d’une rencontre au Kremlin jeudi, Vladimir Poutine et Xi Jinping ont une nouvelle fois affiché leur entente face un Occident présenté comme “hégémonique”. Ils ont aussi annoncé qu’ils défendront “la “vérité historique” sur la Deuxième Guerre mondiale, alors que le dirigeant russe accuse les Occidentaux de vouloir la déformer.La Chine est accusée d’aider la Russie à contourner les sanctions occidentales, voire de lui fournir des armes, comme l’a affirmé Kiev, ce que dément Pékin.

Macron et Tusk vont signer un traité renforçant le partenariat franco-polonais

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk vont signer vendredi à Nancy, dans l’est de la France, un traité d’amitié renforçant le partenariat entre les deux pays, signe du poids grandissant en Europe de la Pologne, acteur-clé sur le flanc est face à la Russie.Les deux dirigeants se retrouveront à 12H45 (10H45 GMT) dans la cité lorraine pour une séquence chargée de symboles, entre la Journée de l’Europe, qui célèbre cette année les 75 ans de la construction européenne, et un imposant défilé militaire sur la Place Rouge pour les 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie.Avec en toile de fond la guerre en Ukraine qui, trois ans après le début de l’offensive russe, ne faiblit pas malgré la promesse de Donald Trump d’y mettre fin. Et une menace de désengagement américain qui pousse l’Europe à se réarmer massivement.Dans ce contexte, le traité d’amitié et de coopération renforcée entre la France et la Pologne va “changer la donne”, notamment en matière de sécurité et de défense, promet Donald Tusk.Les deux pays avaient déjà conclu un tel traité bilatéral en 1991, alors que la Pologne sortait du glacis soviétique, après la chute du Rideau de fer, mais moins ambitieux.”L’objectif de ce traité, c’est de consacrer l’amitié franco-polonaise, et de renforcer dans la sécurité, la défense, les infrastructures, l’énergie et toute une série d’autres domaines notre partenariat bilatéral”, explique la présidence française.- “Anomalie” -Emmanuel Macron entend ainsi rehausser la relation avec Varsovie au niveau de celle déjà actée avec l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne à travers les traités de l’Elysée (1963), du Quirinal (2021) et de Barcelone (2023).La Pologne est “un partenaire que pendant trop longtemps (…) on a un peu négligé”, a reconnu vendredi sur RTL le ministre français chargé de l’Europe Benjamin Haddad, qui sera aux côté d’Emmanuel Macron à Nancy.”Il n’y avait pas de raison, c’était même une anomalie, de considérer que nous avions un traité privilégié avec l’Allemagne (renforcé à Aix-la-Chapelle en 2019, ndlr), que nous avions rehaussé notre relation avec l’Italie et avec l’Espagne, mais pas avec elle”, souligne l’Elysée.Craignant la menace du grand voisin russe et soutien actif de l’Ukraine, la Pologne, pays de quelque 38 millions d’habitants, s’est lancée dans un programme de modernisation accélérée de son armée et est devenue un acteur politique et militaire majeur en Europe.Jusqu’ici très dépendante des Etats-Unis pour sa défense, elle est profondément ébranlée par le climat d’incertitude généré par les ambivalences de Donald Trump envers l’Europe.La France espère, elle, renforcer la coordination militaire et diplomatique dans la région, et ne plus laisser les Etats-Unis dominer le dialogue avec les Polonais.Elle mise aussi sur un nouveau marché pour son industrie de défense au moment où Varsovie cherche à se doter d’avions de transport, d’avions-ravitailleurs ou encore de sous-marins.- “Intérêts vitaux” -Varsovie s’intéresse de son côté à l’idée française d’un parapluie nucléaire européen. Une proposition jugée “très prometteuse” par Donald Tusk et qui retient aussi l’attention de Berlin.La France est le seul pays d’Europe occidentale, avec le Royaume-Uni, doté de l’arme nucléaire. Les autres pays européens membres de l’Otan sont jusqu’ici sous le parapluie de la dissuasion nucléaire américaine.Mais face aux remous transatlantiques, Emmanuel Macron s’est dit prêt à “ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen”.Comme ses prédécesseurs, il a relevé à plusieurs reprises que les intérêts vitaux de la France, à la base de sa doctrine de dissuasion, avaient une “dimension européenne”, qui pourrait donc inclure des pays voisins, voire au-delà.Mais il a aussi souligné que “quoi qu’il arrive, la décision a toujours été et restera entre les mains du président de la République”.Soucieux des symboles, Emmanuel Macron et Donald Tusk signeront ce nouveau traité dans un décor chargé d’histoire pour les deux pays, déjà liés par une amitié séculaire.Nancy fut la résidence du roi de Pologne Stanislas Leszczynski, devenu duc de Lorraine après avoir été exilé de son pays, et beau-père du roi de France Louis XV. Les retrouvailles des deux dirigeants auront lieu place Stanislas, joyau architectural de la ville.La signature interviendra une semaine avant l’élection présidentielle en Pologne, le 18 mai, pour laquelle le maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski, candidat de la Coalition civique (KO) de Donald Tusk, est donné favori.

Macron et Tusk vont signer un traité renforçant le partenariat franco-polonais

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk vont signer vendredi à Nancy, dans l’est de la France, un traité d’amitié renforçant le partenariat entre les deux pays, signe du poids grandissant en Europe de la Pologne, acteur-clé sur le flanc est face à la Russie.Les deux dirigeants se retrouveront à 12H45 (10H45 GMT) dans la cité lorraine pour une séquence chargée de symboles, entre la Journée de l’Europe, qui célèbre cette année les 75 ans de la construction européenne, et un imposant défilé militaire sur la Place Rouge pour les 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie.Avec en toile de fond la guerre en Ukraine qui, trois ans après le début de l’offensive russe, ne faiblit pas malgré la promesse de Donald Trump d’y mettre fin. Et une menace de désengagement américain qui pousse l’Europe à se réarmer massivement.Dans ce contexte, le traité d’amitié et de coopération renforcée entre la France et la Pologne va “changer la donne”, notamment en matière de sécurité et de défense, promet Donald Tusk.Les deux pays avaient déjà conclu un tel traité bilatéral en 1991, alors que la Pologne sortait du glacis soviétique, après la chute du Rideau de fer, mais moins ambitieux.”L’objectif de ce traité, c’est de consacrer l’amitié franco-polonaise, et de renforcer dans la sécurité, la défense, les infrastructures, l’énergie et toute une série d’autres domaines notre partenariat bilatéral”, explique la présidence française.- “Anomalie” -Emmanuel Macron entend ainsi rehausser la relation avec Varsovie au niveau de celle déjà actée avec l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne à travers les traités de l’Elysée (1963), du Quirinal (2021) et de Barcelone (2023).La Pologne est “un partenaire que pendant trop longtemps (…) on a un peu négligé”, a reconnu vendredi sur RTL le ministre français chargé de l’Europe Benjamin Haddad, qui sera aux côté d’Emmanuel Macron à Nancy.”Il n’y avait pas de raison, c’était même une anomalie, de considérer que nous avions un traité privilégié avec l’Allemagne (renforcé à Aix-la-Chapelle en 2019, ndlr), que nous avions rehaussé notre relation avec l’Italie et avec l’Espagne, mais pas avec elle”, souligne l’Elysée.Craignant la menace du grand voisin russe et soutien actif de l’Ukraine, la Pologne, pays de quelque 38 millions d’habitants, s’est lancée dans un programme de modernisation accélérée de son armée et est devenue un acteur politique et militaire majeur en Europe.Jusqu’ici très dépendante des Etats-Unis pour sa défense, elle est profondément ébranlée par le climat d’incertitude généré par les ambivalences de Donald Trump envers l’Europe.La France espère, elle, renforcer la coordination militaire et diplomatique dans la région, et ne plus laisser les Etats-Unis dominer le dialogue avec les Polonais.Elle mise aussi sur un nouveau marché pour son industrie de défense au moment où Varsovie cherche à se doter d’avions de transport, d’avions-ravitailleurs ou encore de sous-marins.- “Intérêts vitaux” -Varsovie s’intéresse de son côté à l’idée française d’un parapluie nucléaire européen. Une proposition jugée “très prometteuse” par Donald Tusk et qui retient aussi l’attention de Berlin.La France est le seul pays d’Europe occidentale, avec le Royaume-Uni, doté de l’arme nucléaire. Les autres pays européens membres de l’Otan sont jusqu’ici sous le parapluie de la dissuasion nucléaire américaine.Mais face aux remous transatlantiques, Emmanuel Macron s’est dit prêt à “ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen”.Comme ses prédécesseurs, il a relevé à plusieurs reprises que les intérêts vitaux de la France, à la base de sa doctrine de dissuasion, avaient une “dimension européenne”, qui pourrait donc inclure des pays voisins, voire au-delà.Mais il a aussi souligné que “quoi qu’il arrive, la décision a toujours été et restera entre les mains du président de la République”.Soucieux des symboles, Emmanuel Macron et Donald Tusk signeront ce nouveau traité dans un décor chargé d’histoire pour les deux pays, déjà liés par une amitié séculaire.Nancy fut la résidence du roi de Pologne Stanislas Leszczynski, devenu duc de Lorraine après avoir été exilé de son pays, et beau-père du roi de France Louis XV. Les retrouvailles des deux dirigeants auront lieu place Stanislas, joyau architectural de la ville.La signature interviendra une semaine avant l’élection présidentielle en Pologne, le 18 mai, pour laquelle le maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski, candidat de la Coalition civique (KO) de Donald Tusk, est donné favori.

Les méharistes, sentinelles du désert mauritanien face au risque jihadiste

Kalachnikov en bandoulière, turban noir ceignant leur tête, ces soldats du désert perchés sur leur dromadaire évoqueraient presque une image historique si leur drone flambant neuf ne fendait l’air brûlant du Sahara dans le sud-est de la Mauritanie.On les appelle les méharistes. Une équipe de l’AFP a pu accompagner pendant deux jours ces cavaliers du désert, héritiers des unités créées sous la colonisation française. Ils ont retrouvé un rôle central dans la stratégie sécuritaire de ce pays d’Afrique de l’Ouest, voisin du Mali empêtré dans les violences jihadistes.Pour dompter l’immense territoire majoritairement désertique qui partage 2.200 km de frontière poreuse et mal définie avec le Mali, la Mauritanie a misé sur le rythme lent du dromadaire, là où les 4X4 s’enlisent dans le sable.Une stratégie qui semble payante: la Mauritanie n’a pas connu d’attaque jihadiste depuis 2011.Ce matin-là, une quinzaine de méharistes progressent entre les buissons épineux et les dunes, guidés par les instructions criées dans un talkie-walkie grésillant. L’exercice du jour: repérer au drone et appréhender un voleur de bétail.L’unité périclitait il y a encore quelques années, ne comptant qu’une cinquantaine d’hommes. Depuis 2019, elle a connu une renaissance, grâce à plusieurs millions d’euros alloués par l’Union européenne. Aujourd’hui, le Groupement nomade est fort d’environ 150 hommes et d’un cheptel de 400 dromadaires.Les méharistes sont reconnaissables à leur monture, un “chameau” comme ils disent, même s’il s’agit bien de dromadaires avec leur unique bosse.- “La voiture du Sahara” -Infatigables, pouvant tenir des jours sans boire ni manger, les dromadaires sont “la voiture du Sahara”, plaisante le lieutenant-colonel Ekar Sidi, commandant du Groupement nomade au sein de la Garde nationale. Du haut de sa monture, le colonel Moulaye el-Béchir, commandant des unités de la Garde nationale, vante “l’impression de liberté” que procure le dromadaire: “Pour nous, hommes du désert, il est vraiment indispensable. On l’utilise comme monture, pour son lait, sa viande”.”Le Groupement nomade peut être déployé dans les milieux très reculés ou difficiles d’accès pour assurer la présence de l’État”, poursuit-il.A plus d’un millier de kilomètres de la capitale Nouakchott, dans la région enclavée du Hodh El Chargui proche du Mali, les méharistes ont pour mission de collecter du renseignement.Les autorités mauritaniennes ont misé sur l’intégration des populations nomades qui se déplacent au gré de leurs troupeaux par-delà les frontières, terreau potentiel de recrutement jihadiste.Dans cette région, le camp de Mbera accueille environ 140.000 réfugiés maliens, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Ils seraient encore plus nombreux à vivre aux abords du camp, fuyant les jihadistes et les exactions de l’armée malienne et de mercenaires russes.”Il y a des intérêts géostratégiques clairs à maintenir la stabilité de la Mauritanie dans une région très instable”, explique un diplomate européen à propos du financement du Groupement nomade, mais aussi de projets de développement.- “Sécurité et développement” -“On a réalisé que pour lutter contre le terrorisme, il fallait que les populations soient connectées avec l’État. C’est comme ça qu’est apparu le terme +sécurité et développement+”, explique Peer de Jong, de l’entreprise française Thémiis, qui accompagne le développement du Groupement nomade.Thémiis est une entreprise française indépendante qui accompagne les États et les institutions dans leurs projets de sécurité, de défense et de développement.”En soignant les cheptels, en traquant les voleurs de bétail, en retrouvant les animaux égarés qu’on restitue à leur propriétaire, c’est ainsi que le lien de confiance s’est instauré”, souligne le colonel el-Béchir.Pour se fondre dans le décor, les méharistes sont recrutés parmi les Bédouins.Le brigadier-chef Mbeurik Massoud et ses quatre hommes viennent d’installer le campement pour la nuit. On sert l’immuable thé, un feu brûle et le désert retrouve une certaine fraîcheur.Depuis son intégration à la Garde en 1989, ce nomade patrouille la région: “Nous venons informer les populations de ce qui se passe au niveau de l’État. On les soigne et on leur donne des médicaments.”- “Qui contrôle l’eau contrôle le désert” – Des puits d’eau ont été construits à des points incontournables des routes de transhumance. L’objectif: sédentariser les populations nomades pour permettre une surveillance des passages. “Qui contrôle les points d’eau contrôle le désert”, résume le colonel el-Béchir.Pendant l’inspection d’un château d’eau en plein désert, Adama Diallo, ingénieur sur le projet, se félicite: “En 2017, il n’y avait même pas une case. Aujourd’hui, on trouve 50 à 60 familles. C’est un exploit.”Sur ces plateaux battus par les vents et le sable, où les températures peuvent atteindre les 50 degrés Celsius, les conditions de vie des Bédouins sont précaires. “Ici, c’est très loin des grands axes, on n’a pas de réseau, pas de voitures, pas de boutiques”, se lamente Boddeh Woul Cheikd, la cinquantaine, drapée d’un voile couvrant son visage.Dans ce village situé à des centaines de kilomètres des prochaines villes, un petit poste infirmier a été construit par le gouvernement il y a trois mois.La simple présence des méharistes et de projets de développement n’explique pas à elle seule le succès de la lutte contre le jihadisme. La République islamique opère une surveillance étroite de son territoire.La démarche mauritanienne semble toutefois intéresser d’autres pays sahéliens, comme le Tchad ou le Niger. Le colonel el-Béchir espère bientôt former d’autres unités méharistes de la sous-région et faire rayonner “l’expérience mauritanienne”.

Cuba: le représentant américain multiplie les visites aux dissidents et irrite le gouvernement

Depuis quelques mois, le représentant diplomatique des Etats-Unis à La Havane sillonne Cuba d’un bout à l’autre pour échanger avec des dissidents et le fait savoir abondamment sur les réseaux sociaux. Les autorités communistes l’accusent de “militer” contre le gouvernement.En poste depuis novembre 2024, le nouveau chargé d’affaires Mike Hammer s’est déjà rendu dans plusieurs provinces de l’île où il a rencontré des dizaines de dissidents, militants des droits humains, journalistes indépendants, responsables catholiques, familles de manifestants emprisonnés, la plupart étroitement surveillés par les autorités. Les photos de ces réunions sont publiées à chaque fois sur le compte X de l’ambassade des Etats-Unis à La Havane, ce qui contraste avec la retenue de son prédécesseur. “Je parcours Cuba car, fort d’une expérience de diplomate de plus de 35 ans, je sais (…) que c’est très important pour comprendre un pays et son peuple”, a expliqué récemment dans une vidéo en espagnol le diplomate de carrière, précédemment ambassadeur au Chili, en République démocratique du Congo et envoyé spécial dans la Corne de l’Afrique. Début février, il s’est ainsi rendu à Santiago de Cuba, deuxième ville du pays, située à un millier de kilomètres de La Havane, pour rencontrer une figure de la dissidence, José Daniel Ferrer, remis en liberté à peine deux semaines plus tôt dans le cadre d’un accord négocié sous l’ancien président Joe Biden, et qui a été réincarcéré depuis.Ailleurs, on le voit au côté du dissident Felix Navarro, de Coco Fariñas, récompensé en 2010 par le prix Sakharov du Parlement européen, de Martha Beatriz Roque, lauréate en 2024 du Prix international de la “Femme de courage” décerné par le Département d’Etat, ou encore de Berta Soler, à la tête du mouvement des “Dames en blanc”. Cette dernière tente régulièrement de se rendre à l’église habillée de blanc, ce que le gouvernement considère comme un acte d’opposition, et est systématiquement arrêtée. Le 13 avril, emmenée en voiture par M. Hammer, elle a pu se rendre dans une église à La Havane. Elle a été ensuite brièvement détenue et Washington n’a pas tardé à réagir. “Nous sommes indignés d’apprendre que le régime cubain a arrêté Berta Soler après qu’elle a assisté à la messe des Rameaux avec le chargé d’affaires Hammer”, a déclaré sur X le bureau des Affaires de l’hémisphère occidental du Département d’État, avec une photo montrant le diplomate et l’opposante à l’église.L’ambassade des États-Unis continuera “à rencontrer des Cubains de tous horizons, en particulier ceux qui défendent les droits humains”, ajoute le message.- “Instructions” -Pour Michael Shifter, du centre de réflexion Dialogue Interaméricain, il ne s’agit pas d’une démarche personnelle du diplomate, mais bien d'”instructions données à l’ambassadeur Hammer pour effectuer ces visites plus souvent et de façon plus visible”. D’autant que le nouveau secrétaire d’Etat, Marco Rubio, cubano-américain, est un farouche opposant du gouvernement communiste de l’île. Après plusieurs articles hostiles parus dans la presse d’Etat, le gouvernement a réagi le 29 avril, le jour même du retour en prison de José Daniel Ferrer et Felix Navarro après la révocation de leur liberté conditionnelle. “Cuba a-t-elle le droit de (…) s’opposer à ce que le diplomate en chef des États-Unis à La Havane soit un militant qui encourage les Cubains à agir contre leur pays ? (…) Telle est la question”, a déclaré sur X en anglais, le vice-ministre cubain des Affaires étrangères, Carlos Fernandez de Cossio.Quelques jours plus tard, un autre haut fonctionnaire a accusé Mike Hammer de violer “la Convention de Vienne et l’accord de rétablissement des relations diplomatiques” entre les deux pays en 2015 lors du bref dégel engagé par Barack Obama (2009-2017).Mais les experts estiment que La Havane va éviter l’escalade. “Le plus probable est que le régime réponde avec de la retenue, en raison de la gravité de la crise économique que traverse Cuba et de son intérêt à éviter d’être soumis à des sanctions plus dures”, souligne Michael Shifter. Pour le politologue cubain Arturo Lopez-Levy, de l’Université de Denver aux Etats-Unis, le dilemme qui se pose au gouvernement de La Havane est de faire en sorte que “l’ambassade reste ouverte sans qu’elle ne devienne une plateforme de subversion”.  

Léon XIV célèbre sa première messe en tant que pape

L’Américain Robert Francis Prevost, devenu jeudi à 69 ans le premier pape américain de l’Histoire sous le nom de Léon XIV, célèbre vendredi une messe dans la chapelle Sixtine avant une série de rendez-vous lors desquels ses paroles et ses gestes seront scrutés.A 11H00 (09H00 GMT), ce pasteur augustinien féru d’histoire chrétienne et de mathématiques célèbrera une messe privée avec les cardinaux, retransmise par les médias du Vatican, au cours de laquelle il prononcera sa première homélie en tant que pape, très attendue.Lors de sa première apparition jeudi soir devant une foule en liesse place Saint-Pierre, Léon XIV s’est adressé aux plus de 1,4 milliard de catholiques: “Que la paix soit avec vous tous!”, ont été ses premiers mots, dans un italien teinté d’accent américain. “Merci au pape François”, décédé le 21 avril à 88 ans, a-t-il aussi lancé, très ému, remerciant ses collègues cardinaux de l’avoir élu.Fidèles et touristes ont salué avec un tonnerre d’applaudissements son apparition sur le balcon de la basilique Saint-Pierre tandis que les cloches sonnaient à toute volée, un peu plus d’une heure après que la fumée blanche fut sortie de la cheminée installée sur le toit de la chapelle Sixtine.Du Liban à l’Espagne en passant par l’Italie, l’UE ou Israël, les réactions internationales se sont multipliées dès l’annonce de son élection.Donald Trump a félicité le nouveau pape, parlant d’un “grand honneur” pour les Etats-Unis tandis que le président français Emmanuel Macron a plaidé pour que le “nouveau pontificat soit porteur de paix et d’espérance”.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit espérer que le Vatican continuera à soutenir “moralement et spirituellement” Kiev, et Vladimir Poutine s’est dit certain qu’une coopération constructive se poursuivra entre la Russie et le Vatican.- Consensus -Dans les prochains jours, Léon XIV honorera une série de rendez-vous, dont la prière du Regina Coeli dimanche à 12H00 (10H00 GMT) et rencontrera lundi matin les journalistes au Vatican.Ses premiers faits et gestes seront observés de près: décidera-t-il de vivre à la résidence Sainte-Marthe, comme François, ou reviendra-t-il dans les appartements pontificaux? Quelles seront ses premières décisions?Le natif de Chicago devra rapidement affronter des défis considérables pour une Eglise en perte de vitesse en Europe: finances, lutte contre la pédocriminalité, baisse des vocations… Mais il devra aussi ressouder les différents courants d’une institution où cohabitent des sensibilités culturelles très diverses, entre une Europe sécularisée et des “périphéries” en croissance.Il devra aussi apaiser une institution parfois bousculée par le pontificat de François (2013-2025), ponctué de réformes qui ont fait l’objet de vives critiques internes. Sa connaissance parfaite de l’ensemble de la Curie romaine (appareil administratif du Saint-Siège) devrait l’aider grandement dans sa tâche.Le 267e pape de l’Eglise catholique est le quatrième non italien de suite après le Polonais Jean-Paul II (1978-2005), l’Allemand Benoît XVI (2005-2013) et l’Argentin François.Sous les fresques de Michel-Ange, il a été élu au deuxième jour du conclave, qui s’annonçait très ouvert, du fait notamment des 133 cardinaux présents, un record. Il a réuni une majorité des deux tiers, soit au moins 89 voix.- “Habemus Papam!” -C’est le cardinal “protodiacre”, le Français Dominique Mamberti, qui a prononcé la célèbre formule “Habemus papam” (“nous avons un pape”) et a présenté le successeur de François, près de 24 heures après le début du conclave dans la chapelle Sixtine.Vêtu d’une mozette rouge et d’une étole, des habits liturgiques que François avait abandonnés, Léon XIV a appelé à “construire des ponts par le dialogue, par la rencontre, nous unissant tous pour être un seul peuple, toujours en paix”.Robert Francis Prevost, homme d’écoute et de synthèse, classé parmi les cardinaux modérés, était considéré comme l’un des candidats crédibles pour succéder au pape François, qui l’avait placé à la tête du puissant ministère chargé des nominations de évêques.Les cardinaux ont opté pour la continuité, même si cet Américain, créé cardinal en 2023 par François qui a porté son ascension au Vatican, devrait mettre davantage les formes que son prédécesseur, qui avait bousculé le Saint-Siège avec son exercice du pouvoir personnel, voire cassant.”C’est à la fois une opposition au gouvernement américain et la prise en considération des critères géopolitiques”, a affirmé à l’AFP François Mabille, directeur de l’Observatoire géopolitique du religieux.”Et c’est également, à la fois par le choix de son nom Léon XIV, et par son origine missionnaire, un lien qui est fait avec l’Amérique latine, où il vivait”, a-t-il ajouté.