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La Cour suprême américaine face aux défis de l’hyperprésidence Trump

La Cour suprême des Etats-Unis à majorité conservatrice ouvre lundi sa nouvelle session annuelle, au moment où la justice fait figure d’ultime rempart face à la toute-puissance de la présidence de Donald Trump.Appelée à trancher des questions explosives dans une société américaine ultrapolarisée, la Cour se heurte à l’incompréhension voire aux critiques croissantes non seulement de l’opinion publique, mais aussi maintenant des juridictions inférieures.Au programme de cette session figure le pouvoir du président à imposer des droits de douane prohibitifs sur les importations ou de révoquer les responsables d’organismes indépendants, en particulier à la banque centrale (Réserve fédérale).Les neuf juges statueront également sur le découpage électoral politico-racial, la participation des personnes transgenres aux compétitions sportives féminines, les thérapies de conversion, les droits religieux d’un détenu rastafarien, ou encore le port d’armes.”En toile de fond de cette session, il y a deux conflits distincts”, résume Samuel Bray, professeur de droit à l’Université de Chicago.Le premier met aux prises la Cour suprême et Donald Trump, explique-t-il: “En mai, il semblait qu’il allait y avoir beaucoup de divergences sur l’immigration et les droits des personnes, mais en ce moment le président enchaîne les succès à la Cour suprême”.Le second conflit, entre la Cour suprême et les juridictions inférieures, se traduit par “beaucoup plus de tensions et de nombreuses suspensions ou annulations prononcées par la Cour”, poursuit Samuel Bray.- Traitement préférentiel -Sur une vingtaine de recours en urgence devant la Cour depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, déjà un record, son administration a effectivement obtenu satisfaction dans 70 % des cas.La plus haute juridiction américaine a ainsi suspendu ou levé des décisions judiciaires restreignant les expulsions d’immigrés, les licenciements de fonctionnaires, la suppression de financements publics ou encore l’exclusion des personnes transgenres de l’armée.”La Cour s’est pliée en quatre pour donner son feu vert aux positions de l’administration Trump”, déplore la directrice juridique de l’influente organisation de défense des droits civiques ACLU, Cecillia Wang.Avant le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, “la Cour suprême n’avait jamais statué en urgence en faveur du pouvoir exécutif au seul motif que celui-ci voulait appliquer sa politique immédiatement”, affirme-t-elle.”Cela semble être le seul fondement sur lequel la Cour suprême suspend des décisions des juridictions inférieures contre le président”, ajoute Cecillia Wang, y voyant une dérive “inquiétante”.Les trois juges progressistes de la Cour reprochent également à la majorité conservatrice d’accorder un traitement préférentiel au gouvernement.”Les autres plaignants doivent suivre les règles, mais cette administration a la Cour suprême dans ses contacts téléphoniques favoris”, a ainsi écrit la juge Sonia Sotomayor, pour exprimer son désaccord avec une décision en juillet autorisant l’expulsion d’immigrés vers le Soudan du Sud, pays en proie à un conflit.- “Pas des modèles de clarté” -Les tensions apparaissent également entre la Cour et les juridictions inférieures.L’un des juges conservateurs, Neil Gorsuch, a ainsi morigéné plusieurs magistrats de première instance, pour avoir selon lui délibérément ignoré les orientations fixées par la Cour suprême.Ils “peuvent parfois être en désaccord avec les décisions de cette cour, mais ils ne sont jamais libres de les défier”, a-t-il écrit en août dans un arrêt, estimant que même les décisions prononcées en urgence faisaient jurisprudence.Mais plusieurs juges de première instance dénoncent le caractère sibyllin de ces décisions prises en urgence, parfois non motivées.”Les récentes décisions en urgence sur les suppressions de subventions n’ont pas été des modèles de clarté”, a répliqué à Neil Gorsuch la juge Allison Burroughs, qui a ordonné en septembre l’annulation du gel des quelque 2,6 milliards de fonds gouvernementaux à l’université Harvard.Les juges de première instance “doivent se débattre avec à la fois la jurisprudence existante et des orientations provisoires de la Cour suprême qui passe outre la jurisprudence antérieure sans guère d’explication ni de consensus”, plaide-t-elle.Cecillia Wang, de l’ACLU, redoute une érosion accélérée du crédit de la Cour suprême par “l’accumulation de décisions déraisonnables”, citant l’autorisation de descentes de police de l’immigration à Los Angeles dénoncées comme des contrôles au faciès.De fait, le taux d’approbation de la Cour a sombré à un plus bas historique, à 39 %, dans un sondage Gallup de juillet, avec un écart inédit de 64 points entre républicains (75 % d’opinions favorables) et démocrates (11 %).

La Cour suprême américaine face aux défis de l’hyperprésidence Trump

La Cour suprême des Etats-Unis à majorité conservatrice ouvre lundi sa nouvelle session annuelle, au moment où la justice fait figure d’ultime rempart face à la toute-puissance de la présidence de Donald Trump.Appelée à trancher des questions explosives dans une société américaine ultrapolarisée, la Cour se heurte à l’incompréhension voire aux critiques croissantes non seulement de l’opinion publique, mais aussi maintenant des juridictions inférieures.Au programme de cette session figure le pouvoir du président à imposer des droits de douane prohibitifs sur les importations ou de révoquer les responsables d’organismes indépendants, en particulier à la banque centrale (Réserve fédérale).Les neuf juges statueront également sur le découpage électoral politico-racial, la participation des personnes transgenres aux compétitions sportives féminines, les thérapies de conversion, les droits religieux d’un détenu rastafarien, ou encore le port d’armes.”En toile de fond de cette session, il y a deux conflits distincts”, résume Samuel Bray, professeur de droit à l’Université de Chicago.Le premier met aux prises la Cour suprême et Donald Trump, explique-t-il: “En mai, il semblait qu’il allait y avoir beaucoup de divergences sur l’immigration et les droits des personnes, mais en ce moment le président enchaîne les succès à la Cour suprême”.Le second conflit, entre la Cour suprême et les juridictions inférieures, se traduit par “beaucoup plus de tensions et de nombreuses suspensions ou annulations prononcées par la Cour”, poursuit Samuel Bray.- Traitement préférentiel -Sur une vingtaine de recours en urgence devant la Cour depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, déjà un record, son administration a effectivement obtenu satisfaction dans 70 % des cas.La plus haute juridiction américaine a ainsi suspendu ou levé des décisions judiciaires restreignant les expulsions d’immigrés, les licenciements de fonctionnaires, la suppression de financements publics ou encore l’exclusion des personnes transgenres de l’armée.”La Cour s’est pliée en quatre pour donner son feu vert aux positions de l’administration Trump”, déplore la directrice juridique de l’influente organisation de défense des droits civiques ACLU, Cecillia Wang.Avant le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, “la Cour suprême n’avait jamais statué en urgence en faveur du pouvoir exécutif au seul motif que celui-ci voulait appliquer sa politique immédiatement”, affirme-t-elle.”Cela semble être le seul fondement sur lequel la Cour suprême suspend des décisions des juridictions inférieures contre le président”, ajoute Cecillia Wang, y voyant une dérive “inquiétante”.Les trois juges progressistes de la Cour reprochent également à la majorité conservatrice d’accorder un traitement préférentiel au gouvernement.”Les autres plaignants doivent suivre les règles, mais cette administration a la Cour suprême dans ses contacts téléphoniques favoris”, a ainsi écrit la juge Sonia Sotomayor, pour exprimer son désaccord avec une décision en juillet autorisant l’expulsion d’immigrés vers le Soudan du Sud, pays en proie à un conflit.- “Pas des modèles de clarté” -Les tensions apparaissent également entre la Cour et les juridictions inférieures.L’un des juges conservateurs, Neil Gorsuch, a ainsi morigéné plusieurs magistrats de première instance, pour avoir selon lui délibérément ignoré les orientations fixées par la Cour suprême.Ils “peuvent parfois être en désaccord avec les décisions de cette cour, mais ils ne sont jamais libres de les défier”, a-t-il écrit en août dans un arrêt, estimant que même les décisions prononcées en urgence faisaient jurisprudence.Mais plusieurs juges de première instance dénoncent le caractère sibyllin de ces décisions prises en urgence, parfois non motivées.”Les récentes décisions en urgence sur les suppressions de subventions n’ont pas été des modèles de clarté”, a répliqué à Neil Gorsuch la juge Allison Burroughs, qui a ordonné en septembre l’annulation du gel des quelque 2,6 milliards de fonds gouvernementaux à l’université Harvard.Les juges de première instance “doivent se débattre avec à la fois la jurisprudence existante et des orientations provisoires de la Cour suprême qui passe outre la jurisprudence antérieure sans guère d’explication ni de consensus”, plaide-t-elle.Cecillia Wang, de l’ACLU, redoute une érosion accélérée du crédit de la Cour suprême par “l’accumulation de décisions déraisonnables”, citant l’autorisation de descentes de police de l’immigration à Los Angeles dénoncées comme des contrôles au faciès.De fait, le taux d’approbation de la Cour a sombré à un plus bas historique, à 39 %, dans un sondage Gallup de juillet, avec un écart inédit de 64 points entre républicains (75 % d’opinions favorables) et démocrates (11 %).

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La Cour suprême des Etats-Unis à majorité conservatrice ouvre lundi sa nouvelle session annuelle, au moment où la justice fait figure d’ultime rempart face à la toute-puissance de la présidence de Donald Trump.Appelée à trancher des questions explosives dans une société américaine ultrapolarisée, la Cour se heurte à l’incompréhension voire aux critiques croissantes non seulement …

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Etats-Unis: des licenciements de fonctionnaires ouvrent une deuxième semaine de blocage budgétaire

Donald Trump a assuré avoir mis à exécution sa menace de licencier des fonctionnaires à la suite du blocage budgétaire qui entre lundi dans sa deuxième semaine et risque de s’étendre dans la durée, vu les débats acerbes entre républicains et démocrates.Chaque camp se retranche sur ses positions et se rejette la faute, depuis que les Etats-Unis sont entrés, mercredi, en situation de “shutdown”, et le pays s’enfonce en attendant dans une paralysie aux conséquences bien plus que politiques.Après avoir ces derniers jours gelé des projets d’infrastructures dans des Etats démocrates et menacé de supprimer des agences fédérales, le président américain a déclaré dimanche soir aux journalistes que son administration avait commencé à licencier définitivement – et pas seulement à mettre au chômage technique comme c’est habituellement le cas- des fonctionnaires. “C’est en cours en ce moment même. Tout ça, c’est la faute des démocrates. Les démocrates sont responsables de la perte de nombreux emplois”, a déclaré le président à la Maison Blanche, sans précision sur ces licenciements.Les fonctionnaires fédéraux se trouvent au premier rang des personnes les plus touchées par le blocage. Même s’ils échappent à un licenciement, leur paie est différée jusqu’à ce qu’un budget soit adopté au Congrès, qu’ils aient été mis au chômage technique ou non. Un manque à gagner conséquent pour ces plus de deux millions de fonctionnaires si la situation venait à durer.”Il est bien possible que ce +shutdown+ se prolonge pendant des semaines, et pas seulement quelques jours”, estime Andrew Koneschusky, ancien conseiller du ténor démocrate Chuck Schumer.”Les deux bords campent sur leurs positions et il est très peu question de compromis. Les choses peuvent toujours évoluer (…) mais pour l’heure, aucun des deux partis ne semble prêt à céder”, explique à l’AFP ce spécialiste en communication de crise.- “Souffrance maximale” -D’un côté, les républicains proposent une extension du budget actuel jusque fin novembre, tandis que les démocrates insistent pour obtenir la prolongation de certains programmes d’assurance santé pour les plus démunis.Scott Bessent, le secrétaire au Trésor de Donald Trump, a expliqué jeudi craindre “un coup au PIB, un coup à la croissance”. Outre l’impact sur les fonctionnaires, les Américains qui comptent prendre l’avion au cours des prochaines semaines pourraient aussi voir leur voyage perturbé en raison d’un manque d’agents de sécurité des transports ou de contrôleurs aériens, entraînant retards et annulations.A son sixième jour lundi, le “shutdown” en cours est encore loin du record. Entre décembre 2018 et janvier 2019, déjà sous Donald Trump, le précédent blocage s’était étalé sur 35 jours.Cependant, le président républicain applique aujourd’hui une stratégie de “souffrance maximale” envers l’opposition, selon les termes de certains observateurs.- “Tenir bon” -L’intransigeance du président républicain constitue une raison majeure de croire que le record de durée puisse tomber, explique James Druckman, professeur de sciences politiques à l’université de Rochester.”L’administration Trump considère qu’elle dispose d’un mandat sans contrôle, et par conséquent ne se prête généralement pas au compromis”, souligne-t-il auprès de l’AFP.De leur côté, “les démocrates ont été critiqués pour ne pas s’être battus de manière suffisamment forte” contre Donald Trump, rappelle le professeur.En mars dix sénateurs démocrates avaient voté à contrecoeur pour un texte républicain afin d’éviter la paralysie fédérale. Leur choix avait provoqué la colère de nombreux militants et sympathisants démocrates, qui les accusaient de plier face au président.En définitive, ce “compromis n’a produit aucun effet positif pour les démocrates”, analyse James Druckman. Alors cette fois-ci, “ils sont plus enclins à tenir bon”.Malgré tout, les républicains espèrent bien faire céder suffisamment de sénateurs démocrates pour atteindre le seuil de 60 voix, synonyme de fin du blocage. Vendredi, leur texte n’en avait récolté que 54, dont trois de l’opposition.Pour l’analyste financier Michael Ashley Schulman, l’issue pourrait provenir d’un rappel des élus à la réalité économique: “Si Wall Street commence à avoir la trouille, et que les taux obligataires bondissent, même les idéologues les plus fervents se trouveront soudainement une profonde conviction envers les solutions de consensus.”

Etats-Unis: des licenciements de fonctionnaires ouvrent une deuxième semaine de blocage budgétaire

Donald Trump a assuré avoir mis à exécution sa menace de licencier des fonctionnaires à la suite du blocage budgétaire qui entre lundi dans sa deuxième semaine et risque de s’étendre dans la durée, vu les débats acerbes entre républicains et démocrates.Chaque camp se retranche sur ses positions et se rejette la faute, depuis que …

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Ligue 1: le PSG en échec sans ses cadres, Strasbourg sur le podium

Privé de six joueurs majeurs au coup d’envoi, le PSG a été accroché à Lille (1-1), dimanche en clôture de la 7e journée de Ligue 1, alors que Strasbourg est monté sur le podium après avoir écrasé Angers (5-0).Confronté à une cascade de blessés (Ousmane Dembélé, Désiré Doué, Joao Neves, Khvicha Kvaratskhelia, Fabian Ruiz, Marquinhos), le champion d’Europe parisien a dû battre le rappel de ses jeunes pour défier les Lillois sur leur pelouse. Mais l’équipe B, voire C, alignée par Luis Enrique n’a pas pu faire de miracles, quatre jours après la démonstration contre le FC Barcelone à Montjuic en Ligue des champions (2-1). L’entrée en jeu dans la dernière demi-heure du trio Vitinha-Achraf Hakimi-Nuno Mendes a certes dynamisé le club de la capitale et l’arrière gauche portugais, déjà étincelant face au Barça, a trouvé la lucarne lilloise sur une merveille de coup franc à 20 m (66e). Mais Ethan Mbappé, le jeune frère du capitaine de l’équipe de France, présent dans le stade, est parvenu à égaliser en trompant Lucas Chevalier, malheureux pour son retour dans le Nord sous ses nouvelles couleurs (85e).  Paris reste tout de même en tête du championnat avec un point d’avance sur Marseille (16 contre 15), qui a facilement battu la lanterne rouge Metz (3-0) au stade Saint-Symphorien, samedi. Derrière le duo PSG-OM, il faudra plus que jamais compter sur Strasbourg, qui a surclassé Angers et s’invite à la troisième place (15 pts). Emmenés par Joaquin Panichelli et Martial Godo, auteurs d’un doublé chacun, les Alsaciens ont fait fi de la fronde d’une partie du public de la Meinau, vent debout contre BlueCo, le propriétaire du club et de Chelsea. Quatre associations de supporters ont encore affiché leur mécontentement par des banderoles et cessé les encouragements après la pause, certains fans ayant même quitté les tribunes avant le terme de la partie. Mais les énormes investissements de l’été sur le marché des transferts (127,5 millions d’euros d’achats) semblent payer puisque les hommes de Liam Rosenior font jusqu’ici jeu égal avec les cadors.- Lyon rate le coche –  Lyon (4e, 15 pts) a en revanche raté le coche en concédant une terrible défaite à domicile dans les arrêts de jeu contre Toulouse (2-1). L’OL pensait avoir fait le plus dur en première période après l’ouverture du score de Malick Fofana en conclusion d’une magnifique action collective. Mais alors que la victoire et la première position provisoire leur tendaient les bras, les Lyonnais ont totalement craqué en concédant deux buts signés du Brésilien Emersonn (87e, 90e+6). Monaco (5e, 13 pts) n’a pas non plus brillé lors du derby de la Côte d’Azur et a été tenu en échec par Nice (12e) au stade Louis-II (2-2) malgré une supériorité numérique durant plus d’une heure après l’exclusion de l’Aiglon Ali Abdi (34e).  Menés 2-0 après deux réalisations de Sofiane Diop, les Monégasques s’en sont remis à deux penaltys d’Ansu Fati pour éviter le pire. L’ex-prodige du Barça domine le classement des buteurs de Ligue 1 avec Panichelli (5 buts). De quoi frustrer l’entraîneur de Nice Franck Haise, sous pression après un début de saison catastrophique.  Habib Beye n’est pas mieux loti à Rennes. Son équipe, incapable de l’emporter au Havre (2-2), navigue dans le ventre mou (10e, 10 pts) et ne décolle toujours pas après trois nuls consécutifs. L’ex-coach du Red Star, arrivé sur le banc rennais en janvier, va devoir vite trouver des solutions pour ne pas s’exposer à des turbulences.