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La Chine et les États-Unis parlent relations commerciales pour faire baisser la tension
Les premières discussions commerciales entre les États-Unis et la Chine depuis le déclenchement de la guerre commerciale par Donald Trump se déroulent samedi à Genève pour essayer de faire baisser des tensions qui mettent à mal les deux premières économies mondiales.Signe de l’importance des enjeux, les deux capitales ont envoyé des représentants de haut rang au bord du lac Léman : le Secrétaire américain au Trésor Scott Bessent, le Représentant au Commerce Jamieson Greer et le vice-Premier ministre chinois He Lifeng.En début d’après-midi, rien n’avait filtré des discussions qui se tiennent depuis le milieu de matinée de samedi dans la villa cossue du Représentant permanent de la Suisse auprès des Nations unies à Genève. Le lieu discret, aux volets bleu ciel, est niché près d’un grand parc de la ville sur la rive gauche. Après une pause à l’heure du déjeuner, les délégations s’y sont retrouvées aux alentours de 14H30 (12H30 GMT), ont constaté des journalistes de l’AFP. Il est prévu que les discussions se poursuivent dimanche.- Désescalade -La veille de la rencontre, Donald Trump a fait un geste en suggérant d’abaisser à 80% les droits de douane punitifs qu’il a lui-même imposés sur les produits chinois. “Le président aimerait régler le problème avec la Chine. Comme il l’a dit, il aimerait apaiser la situation”, a assuré vendredi soir le secrétaire au Commerce Howard Lutnick sur Fox News.Le geste reste symbolique, car à ce niveau les droits de douane ne seraient toujours pas supportables pour la plupart des exportations chinoises vers les États-Unis.Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump a fait des droits de douane une arme politique. Il a imposé une surtaxe de 145% sur les marchandises venant de Chine, en plus des droits de douane préexistants. Pékin, qui a promis de combattre “jusqu’au bout” les surtaxes de Donald Trump, a riposté avec 125% de droits de douane sur les produits américains. Résultat: les échanges bilatéraux sont pratiquement à l’arrêt et les marchés ont connu de violents soubresauts.Les discussions organisées à Genève sont donc “un pas positif et constructif vers la désescalade”, a estimé la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Ngozi Okonjo-Iweala à la veille des discussions.La présidente du pays hôte Karin Keller-Sutter en a appelé aux forces surnaturelles. “Hier (jeudi), le Saint-Esprit était à Rome. Il faut espérer qu’il descende maintenant à Genève pour le week-end”, a-t-elle espéré vendredi, en référence à l’élection du pape Léon XIV. – Export en hausse -Le vice-Premier ministre chinois semble arriver à la table des discussions avec un atout. Pékin a annoncé vendredi un bond de 8,1% de ses exportations en avril, un chiffre quatre fois supérieur aux prévisions des analystes, mais les exportations vers les États-Unis ont chuté de près de 18%. Si l’on en croit les Chinois, ce sont aussi les Américains qui ont demandé à avoir ces discussions. Donald Trump “ne va pas unilatéralement abaisser les droits de douane sur la Chine. On doit aussi voir des concessions de leur part”, a averti sa porte-parole, Karoline Leavitt.”Un résultat possible des discussions en Suisse serait un accord pour suspendre la plupart, voire la totalité, des droits de douane imposés cette année et cela pendant la durée des négociations” bilatérales, déclare à l’AFP Bonnie Glaser, qui dirige le programme Indo-Pacifique du German Marshall Fund, un cercle de réflexion à Washington.Spécialiste de l’économie chinoise à l’Asia Society Policy Institute, organisation basée aux États-Unis, Lizzi Lee s’attend à un éventuel “geste symbolique et provisoire”, qui pourrait “apaiser les tensions, mais pas régler les désaccords fondamentaux”.Sur le plan “pratique”, cela coince aussi, selon Bill Reinsch, expert du Center for Strategic and International Studies.Donald Trump veut rencontrer son homologue Xi Jinping, “trouver un accord avec lui, et qu’ensuite leurs subordonnés règlent les détails”, décrit-il à l’AFP, alors que les Chinois “veulent que tous les sujets soient réglés avant une réunion” des deux présidents.Xu Bin, professeur à l’école de commerce international Chine Europe (CEIBS) de Shanghaï ne s’attend pas à ce que les droits de douane reviennent à un “niveau raisonnable”: “Même si cela descend, ce sera probablement de moitié, et, là encore, ce sera trop haut pour avoir des échanges commerciaux normaux.”
Nuage toxique de chlore en Espagne: levée du confinement de 150.000 personnes
Le confinement de 150.000 personnes appelées à ne pas sortir de chez elles en raison d’un nuage toxique de chlore, en Catalogne, dans le nord-est de l’Espagne, a été levé samedi en mi-journée par les autorités.A l’aube, les habitants de cinq communes d’une région située entre Barcelone et Tarragone avaient été appelés à se confiner, en raison du nuage toxique provoqué par un incendie dans un dépôt industriel stockant des produits pour piscine. Les autorités leur avaient demandé de rester chez eux, fenêtres et portes closes, tandis que des routes et des gares étaient fermées pour éviter tout déplacement vers cette zone.”Le confinement est levé”, a annoncé peu après 12H15 (10H15 GMT) la responsable de l’Intérieur de Catalogne, Núria Parlon, lors d’une conférence de presse. Elle a toutefois demandé aux personnes vulnérables, aux enfants et à celles qui pratiquent un sport de ne pas sortir encore par précaution.De même, les pompiers ont appelé la population à rester vigilante, car en fonction des vents et du mouvement du nuage toxique qui ne s’est pas encore complètement dissipé, ils pourraient demander de nouveaux confinements dans des zones limitées.”Aucun blessé n’a été signalé”, ont indiqué les pompiers sur le réseau social X, qui ont mobilisé de grands moyens pour éteindre l’incendie. Celui-ci s’est déclaré à l’aube dans un entrepôt industriel de la municipalité de Vilanova i la Geltru, et l’eau utilisée par les pompiers a réagi chimiquement avec le chlore, ce qui a généré le nuage toxique, a expliqué le maire de Vilanova, Juan Luis Ruiz López.Les pompiers ont indiqué avoir maîtrisé l’incendie, mais travaillaient à “la surveillance du nuage généré par l’incendie pour suivre son évolution et ses niveaux de toxicité”. “Le chlore s’enflamme rarement, mais lorsqu’il brûle, il est très difficile à éteindre”, a déclaré le propriétaire du dépôt industriel, Jorge Viñuales Alonso, à la radio.
Soudan: 33 morts dans des attaques imputées aux paramilitaires, selon les secours
Plus de 30 personnes ont été tuées dans des bombardements imputés aux paramilitaires contre un camp de déplacés et une prison dans le sud et l’ouest du Soudan en guerre, ont indiqué un comité de secours et une source médicale samedi.De son côté, l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane a mené des frappes aériennes contre des dépôts d’armes et des équipements militaires dans les villes de Nyala et El Geneina, aux mains des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) au Darfour (ouest), selon une source militaire. La guerre au Soudan a éclaté le 15 avril 2023 entre l’armée du général Burhane, dirigeant de facto du pays depuis un coup d’Etat en 2021, et les FSR dirigées par son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo.Ces dernières semaines et après la perte de la capitale Khartoum fin mars, les paramilitaires ont élargi la portée de leurs attaques contre les zones tenues par l’armée, intensifiant les bombardements à Port-Soudan, dans l’est, au Darfour dans l’ouest, et au Kordofan, dans le sud. Vendredi soir, 14 Soudanais membres d’une même famille ont été tués dans un “bombardement intense à l’artillerie” du camp d’Abou Chouk au Darfour-Nord, a rapporté un groupe local de secouristes bénévoles, en accusant les paramilitaires.Le camp, en proie à la famine comme d’autres régions du pays selon l’ONU, est situé près d’El-Facher, la dernière capitale provinciale du Darfour à échapper aux paramilitaires.Il abrite des dizaines de milliers de personnes ayant fui les violences des conflits successifs au Darfour et la guerre qui déchire depuis 2023 le troisième plus grand pays d’Afrique en superficie.- Bombardement de dépôts d’armes des FSR -Le camp est situé près de celui de Zamzam pris en avril par les FSR après une offensive dévastatrice qui a pratiquement vidé le camp, où s’étaient réfugiés près d’un million de déplacés selon l’ONU. Dans le sud du pays, “19 prisonniers ont été tués et 45 blessés” dans une frappe de drone samedi contre une prison d’El-Obeid, la capitale de l’Etat du Kordofan-Nord, une région contrôlée par l’armée, a indiqué une source médicale, en accusant aussi les FSR.La semaine dernière, les FSR ont affirmé avoir pris la ville d’En Nahud, dans l’Etat du Kordofan-Ouest, un axe logistique clé pour l’armée, lui permettant d’envoyer des renforts vers le Darfour. Elles se sont aussi emparées de la ville d’El-Khouei, à une centaine de kilomètres à l’est d’En Nahud.Samedi aussi, des avions de l’armée ont bombardé des positions des FSR à Nyala, la capitale du Darfour-Sud, et à El Geneina, la capitale du Darfour-Ouest, “détruisant des dépôts d’armes et des équipements militaires”, a déclaré à l’AFP la source militaire.- Frappes contre Port-Soudan -Les paramilitaires ont aussi bombardé pour la première fois début mai Port-Soudan (est), où l’armée et le gouvernement soudanais ont transféré leur siège après avoir été chassés de Khartoum au début de la guerre. Le siège a été maintenu à Port-Soudan, sur la mer Rouge, malgré la reprise de la capitale.Port-Soudan abrite également des agences de l’ONU et des centaines de milliers de déplacés. Depuis dimanche, la région est visée quotidiennement par des frappes de drones des FSR qui ont endommagé plusieurs sites stratégiques, dont le dernier aéroport civil opérationnel du pays.L’armée contrôle à présent le centre, l’est et le nord du Soudan, tandis que les paramilitaires tiennent à l’ouest la quasi-totalité du Darfour et certaines parties du sud.Les FSR, privées d’aviation, s’appuient sur des drones, que le gouvernement soudanais accuse les Emirats arabes unis de leur fournir.La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné 13 millions de personnes et provoqué l'”une des pires catastrophes humanitaires” au monde selon l’ONU.Les deux camps sont accusés d’exactions et atrocités.Â
Soudan: 33 morts dans des attaques imputées aux paramilitaires, selon les secours
Plus de 30 personnes ont été tuées dans des bombardements imputés aux paramilitaires contre un camp de déplacés et une prison dans le sud et l’ouest du Soudan en guerre, ont indiqué un comité de secours et une source médicale samedi.De son côté, l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane a mené des frappes aériennes contre des dépôts d’armes et des équipements militaires dans les villes de Nyala et El Geneina, aux mains des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) au Darfour (ouest), selon une source militaire. La guerre au Soudan a éclaté le 15 avril 2023 entre l’armée du général Burhane, dirigeant de facto du pays depuis un coup d’Etat en 2021, et les FSR dirigées par son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo.Ces dernières semaines et après la perte de la capitale Khartoum fin mars, les paramilitaires ont élargi la portée de leurs attaques contre les zones tenues par l’armée, intensifiant les bombardements à Port-Soudan, dans l’est, au Darfour dans l’ouest, et au Kordofan, dans le sud. Vendredi soir, 14 Soudanais membres d’une même famille ont été tués dans un “bombardement intense à l’artillerie” du camp d’Abou Chouk au Darfour-Nord, a rapporté un groupe local de secouristes bénévoles, en accusant les paramilitaires.Le camp, en proie à la famine comme d’autres régions du pays selon l’ONU, est situé près d’El-Facher, la dernière capitale provinciale du Darfour à échapper aux paramilitaires.Il abrite des dizaines de milliers de personnes ayant fui les violences des conflits successifs au Darfour et la guerre qui déchire depuis 2023 le troisième plus grand pays d’Afrique en superficie.- Bombardement de dépôts d’armes des FSR -Le camp est situé près de celui de Zamzam pris en avril par les FSR après une offensive dévastatrice qui a pratiquement vidé le camp, où s’étaient réfugiés près d’un million de déplacés selon l’ONU. Dans le sud du pays, “19 prisonniers ont été tués et 45 blessés” dans une frappe de drone samedi contre une prison d’El-Obeid, la capitale de l’Etat du Kordofan-Nord, une région contrôlée par l’armée, a indiqué une source médicale, en accusant aussi les FSR.La semaine dernière, les FSR ont affirmé avoir pris la ville d’En Nahud, dans l’Etat du Kordofan-Ouest, un axe logistique clé pour l’armée, lui permettant d’envoyer des renforts vers le Darfour. Elles se sont aussi emparées de la ville d’El-Khouei, à une centaine de kilomètres à l’est d’En Nahud.Samedi aussi, des avions de l’armée ont bombardé des positions des FSR à Nyala, la capitale du Darfour-Sud, et à El Geneina, la capitale du Darfour-Ouest, “détruisant des dépôts d’armes et des équipements militaires”, a déclaré à l’AFP la source militaire.- Frappes contre Port-Soudan -Les paramilitaires ont aussi bombardé pour la première fois début mai Port-Soudan (est), où l’armée et le gouvernement soudanais ont transféré leur siège après avoir été chassés de Khartoum au début de la guerre. Le siège a été maintenu à Port-Soudan, sur la mer Rouge, malgré la reprise de la capitale.Port-Soudan abrite également des agences de l’ONU et des centaines de milliers de déplacés. Depuis dimanche, la région est visée quotidiennement par des frappes de drones des FSR qui ont endommagé plusieurs sites stratégiques, dont le dernier aéroport civil opérationnel du pays.L’armée contrôle à présent le centre, l’est et le nord du Soudan, tandis que les paramilitaires tiennent à l’ouest la quasi-totalité du Darfour et certaines parties du sud.Les FSR, privées d’aviation, s’appuient sur des drones, que le gouvernement soudanais accuse les Emirats arabes unis de leur fournir.La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné 13 millions de personnes et provoqué l'”une des pires catastrophes humanitaires” au monde selon l’ONU.Les deux camps sont accusés d’exactions et atrocités.Â
Soudan: 33 morts dans des attaques imputées aux paramilitaires, selon les secours
Plus de 30 personnes ont été tuées dans des bombardements imputés aux paramilitaires contre un camp de déplacés et une prison dans le sud et l’ouest du Soudan en guerre, ont indiqué un comité de secours et une source médicale samedi.De son côté, l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane a mené des frappes aériennes contre …
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L’iboga, plante sacrée au Gabon et remède ancestral convoité
Remède ancestral des peuples de la forêt équatoriale, plante sacrée et psychotrope utilisé pour guérir les addictions : au Gabon, où l’usage de l’iboga est millénaire, des acteurs tentent de valoriser cette ressource végétale convoitée à l’international.Cet arbuste endémique de la forêt du bassin du Congo, poumon de l’Afrique centrale, est indissociable au Gabon de …
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L’iboga, plante sacrée au Gabon et remède ancestral convoité
Remède ancestral des peuples de la forêt équatoriale, plante sacrée et psychotrope utilisé pour guérir les addictions : au Gabon, où l’usage de l’iboga est millénaire, des acteurs tentent de valoriser cette ressource végétale convoitée à l’international.Cet arbuste endémique de la forêt du bassin du Congo, poumon de l’Afrique centrale, est indissociable au Gabon de la spiritualité traditionnelle bwiti, où il est utilisé au cours de cérémonies, réduit en poudre hallucinogène tirée de sa racine.Or plusieurs études universitaires ont démontré l’efficacité de l’ibogaïne, l’un de ses principes actifs, à traiter les dépendances aux drogues, le stress post-traumatique et les maladies neurodégénératives, entraînant un intérêt croissant de la médecine et de l’industrie pharmaceutique. Au Gabon, où les exportations d’iboga sont rares et strictement encadrées, la plante reste majoritairement “sauvage ou cultivée pour une utilisation traditionnelle”, même si “des efforts se multiplient pour domestiquer la plante”, explique Florence Minko, du ministère des Eaux et Forêts.- “Pouvoir de transformation” -La mélodie de moungongo, une harpe traditionnelle gabonaise, accompagne la procession d’initiés dans un rituel préalable à la récolte de la racine d’iboga à Ndossi Village, près de Libreville.Parmi eux, Teddy Van Bonda Ndong, 31 ans et initié au bwiti depuis ses neuf ans, consomme le “bois sacré” au cours des cérémonies, mais aussi en petites quantités, quasi quotidiennement, assurant en retirer des “vertus pour sa santé mentale et physique”.C’est pour expérimenter “le pouvoir de transformation” de la plante que Stephen Windsor-Clive, un retraité de 68 ans, a voyagé du Royaume-uni jusqu’au Gabon. Sa fille de 37 ans souffre de troubles mentaux et après 10 ans d’errance médicale et plusieurs hospitalisations, l’iboga qu’il a découvert en ligne est “sa dernière tentative”, confie-t-il à l’AFP.Après 10 jours d’initiation au Bwiti, au cours duquel l’homme a consommé la substance accompagné par Tatayo, le “nganga” ou guide spirituel de la communauté Ebando à Libreville, le retraité anglais veut “faire vivre cette expérience à (sa) fille”, convaincu qu’une “force mystérieuse réside dans cette plante pour aider de nombreuses sphères de la conscience humaine”. Assis au pied d’un fromager au tronc peint d’un bleu nuit, Tafara Kennedy Chinyere, un artiste venu du Zimbabwe pour s’initier chez Tatayo, se dit apaisé : “Je me sens bien dans mon corps, et mon esprit. (…) J’en suis venu à réaliser que certaines choses n’ont plus aucune place dans mon existence”, dit-il en évoquant son “anxiété”.- Brevets étrangers -Docteur microbiologiste gabonais, initié au Bwiti, Yoan Mboussou fabrique dans son petit laboratoire situé non loin de Libreville des gélules de 500 mg d’iboga, commercialisées au Gabon comme complément alimentaire “anti-fatigue, anti-oxydant et anti-addictif”.Un produit pour lequel il espère obtenir une autorisation d’exportation, convaincu que l’iboga est un “levier potentiel pour développer l’économie et le pays tout entier”.”Aujourd’hui, le potentiel économique issu de l’iboga échappe clairement au Gabon”, regrette Yann Guignon, spécialiste franco-gabonais de l’ONG Blessing of the Forest, qui estime que la plante pourrait entre autres répondre à la “crise des opiacés” ou aux “suicides des vétérans de guerre” aux États-Unis.Une hypothèse confirmée par une étude de l’université américaine de Stanford, qui indique en 2024 que l’ibogaïne, “associée au magnésium pour protéger le cÅ“ur, réduit efficacement et en toute sécurité le syndrome de stress post-traumatique, l’anxiété, la dépression, et améliore le bien-être des vétérans souffrant d’un traumatisme crânien”. L’iboga reste considérée comme un stupéfiant en France ou aux États-Unis en raison de risques pour la santé. Au Pays-Bas, au Mexique ou au Portugal, des centres de traitement à l’ibogaïne ou à l’iboga se développent depuis plusieurs années. Des dizaines de brevets étrangers ont été déposés sur l’application thérapeutique de l’ibogaïne, excluant de fait le Gabon, bien que “la plupart soient issus de l’étude de l’utilisation de l’iboga par les Gabonais, en particulier les traditionalistes bwitistes”, selon M. Guignon. D’autant plus qu’il est possible de produire de l’ibogaïne de synthèse ou de s’orienter vers d’autres plantes, comme le Voacanga Africana, disponible en plus grande quantité au “Mexique ou au Ghana afin de produire de l’ibogaïne à des tarifs défiant toutes concurrences”, explique-t-il.- Made in Gabon -“Le Gabon perd énormément, car il ne s’est pas positionné à temps sur ce marché en développant des plantations d’iboga conséquentes, un laboratoire national de transformation et une vraie politique industrielle”, affirme M. Guignon, qui déplore l’absence “de propriété intellectuelle” pour “protéger les connaissances traditionnelles”. Une seule structure possède l’autorisation d’exporter l’iboga hors du Gabon. Mais ce nombre devrait croître ces prochaines années car “des opérateurs économiques sont engagés dans une production à visée commerciale selon le protocole de Nagoya”, ratifié par le Gabon en 2012 pour assurer une “redistribution équitable” des bénéfices, explique Florence Minko.”Nous avons rédigé une stratégie nationale de conservation et d’utilisation durable du produit” et “des assises qui réuniront toutes les parties : ONG, traditionalistes, scientifiques, seront prochainement organisées”, assure-t-elle.”C’est une énorme ressource pour le Gabon”, dit-elle, enthousiaste, appelant à créer une “indication géographique” pour un “iboga made in Gabon”.