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Crise Venezuela-Etats-Unis: réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU vendredi à la demande de Caracas

Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU se tiendra vendredi après-midi à New York à la demande de Caracas qui dénonce l'”escalade des agressions” des Etats-Unis et leur déploiement de navires de guerre dans les Caraïbes.La requête vénézuélienne a été relayée par la Chine et la Russie, deux membres permanents du Conseil alliés du Venezuela, a appris l’AFP de source diplomatique.  Caracas affirme depuis des semaines craindre une intervention américaine et a mobilisé miliciens et troupes, de nombreux médias et sources proches du pouvoir américain faisant état de frappes imminentes visant le territoire vénézuélien. Washington a déployé début septembre huit navires de guerre et un sous-marin à propulsion nucléaire au large des côtes du Venezuela, officiellement dans le cadre d’une opération contre le narcotrafic. A ce jour, l’administration Trump a frappé en mer au moins quatre embarcations qu’elle a présentées comme étant celles de narcotrafiquants, pour un bilan d’au moins 21 morts.Le président vénézuélien Nicolas Maduro a dénoncé une “agression armée”, accusant Washington d’utiliser le trafic de drogue comme prétexte “pour imposer un changement de régime” et s’emparer des réserves de pétrole du pays, parmi les plus importantes au monde.Aussi, “le gouvernement bolivarien du Venezuela a officiellement demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies, face à la grave escalade des agressions et au déploiement militaire sans précédent des Etats-Unis dans les Caraïbes”, selon le texte du communiqué qui rend public la lettre vénézuélienne adressée à l’ONU.- “Menace pour la paix”  -Dans celle-ci, l’ambassadeur vénézuélien à l’ONU, Samuel Reinaldo Moncada Acosta, juge que ces développements “mettent clairement en danger la paix, la sécurité et la stabilité régionale et internationale”. L’enjeu de cette réunion sera notamment de “déterminer l’existence d’une menace pour la paix et formuler des recommandations afin de freiner les plans d’agression”, conclut le texte.La Maison Blanche avait rejeté fin septembre l’offre de dialogue de M. Nicolas Maduro. Celui-ci assure que le Venezuela lutte efficacement contre le trafic de drogue et que seule une infime partie de la drogue colombienne passe par son territoire. Afin d’offrir un cadre juridique au frappes américaines, M. Trump a décrété que les Etats-Unis sont engagés dans un “conflit armé” contre les cartels du narcotrafic, selon une notice envoyée par le Pentagone au Congrès.Lundi, le Venezuela a dénoncé des préparatifs “d’attentat” à l’explosif contre l’ambassade américaine à Caracas placée sous sa protection, évoquant une manipulation pour exacerber les tensions avec les Etats-Unis.Décrivant une opération “sous fausse bannière” (fausse identité, ndlr), M. Maduro a évoqué “une action de provocation”. Selon lui, il s’agissait de “créer un scandale et utiliser le pouvoir de communication des réseaux et les médias pour ensuite blâmer le gouvernement bolivarien et entamer une escalade de confrontation”. Le pouvoir vénézuélien dénonce régulièrement des attentats réels ou imaginaires. Caracas et Washington ont rompu leurs relations diplomatiques en 2019.La tension est encore monté d’un cran a l’occasion de la présidentielle de 2024 qui a vu la réélection de Nicolas Maduro. Jugeant le scrutin entaché de fraudes massives, ni Washington, ni par une grande partie de la communauté internationale n’ont reconnue celle-ci.

Crise Venezuela-Etats-Unis: réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU vendredi à la demande de Caracas

Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU se tiendra vendredi après-midi à New York à la demande de Caracas qui dénonce l'”escalade des agressions” des Etats-Unis et leur déploiement de navires de guerre dans les Caraïbes.La requête vénézuélienne a été relayée par la Chine et la Russie, deux membres permanents du Conseil alliés du Venezuela, a appris l’AFP de source diplomatique.  Caracas affirme depuis des semaines craindre une intervention américaine et a mobilisé miliciens et troupes, de nombreux médias et sources proches du pouvoir américain faisant état de frappes imminentes visant le territoire vénézuélien. Washington a déployé début septembre huit navires de guerre et un sous-marin à propulsion nucléaire au large des côtes du Venezuela, officiellement dans le cadre d’une opération contre le narcotrafic. A ce jour, l’administration Trump a frappé en mer au moins quatre embarcations qu’elle a présentées comme étant celles de narcotrafiquants, pour un bilan d’au moins 21 morts.Le président vénézuélien Nicolas Maduro a dénoncé une “agression armée”, accusant Washington d’utiliser le trafic de drogue comme prétexte “pour imposer un changement de régime” et s’emparer des réserves de pétrole du pays, parmi les plus importantes au monde.Aussi, “le gouvernement bolivarien du Venezuela a officiellement demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies, face à la grave escalade des agressions et au déploiement militaire sans précédent des Etats-Unis dans les Caraïbes”, selon le texte du communiqué qui rend public la lettre vénézuélienne adressée à l’ONU.- “Menace pour la paix”  -Dans celle-ci, l’ambassadeur vénézuélien à l’ONU, Samuel Reinaldo Moncada Acosta, juge que ces développements “mettent clairement en danger la paix, la sécurité et la stabilité régionale et internationale”. L’enjeu de cette réunion sera notamment de “déterminer l’existence d’une menace pour la paix et formuler des recommandations afin de freiner les plans d’agression”, conclut le texte.La Maison Blanche avait rejeté fin septembre l’offre de dialogue de M. Nicolas Maduro. Celui-ci assure que le Venezuela lutte efficacement contre le trafic de drogue et que seule une infime partie de la drogue colombienne passe par son territoire. Afin d’offrir un cadre juridique au frappes américaines, M. Trump a décrété que les Etats-Unis sont engagés dans un “conflit armé” contre les cartels du narcotrafic, selon une notice envoyée par le Pentagone au Congrès.Lundi, le Venezuela a dénoncé des préparatifs “d’attentat” à l’explosif contre l’ambassade américaine à Caracas placée sous sa protection, évoquant une manipulation pour exacerber les tensions avec les Etats-Unis.Décrivant une opération “sous fausse bannière” (fausse identité, ndlr), M. Maduro a évoqué “une action de provocation”. Selon lui, il s’agissait de “créer un scandale et utiliser le pouvoir de communication des réseaux et les médias pour ensuite blâmer le gouvernement bolivarien et entamer une escalade de confrontation”. Le pouvoir vénézuélien dénonce régulièrement des attentats réels ou imaginaires. Caracas et Washington ont rompu leurs relations diplomatiques en 2019.La tension est encore monté d’un cran a l’occasion de la présidentielle de 2024 qui a vu la réélection de Nicolas Maduro. Jugeant le scrutin entaché de fraudes massives, ni Washington, ni par une grande partie de la communauté internationale n’ont reconnue celle-ci.

Près de Chicago, des Américains élèvent la voix contre la politique de Trump sur l’immigration

Ils ne sont qu’une vingtaine mais pourtantleurs voix résonnent: devant un centre de la police de l’immigration (ICE) en banlieue de Chicago, des habitants manifestent leur colère contre la politique répressive de Donald Trump.”Rentrez chez vous, les Nazis!”, crie Kate Madrigal, 37 ans, à destination d’agents de l’ICE et de membres de la Garde nationale, à travers la grille du centre.”Nous avons entendu tellement de paroles racistes, intolérantes et abusives”, affirme auprès de l’AFP cette mère au foyer, qui a roulé plus de 50 kilomètres pour venir manifester “contre ce qui se passe”, dénonçant les violentes arrestations de migrants à travers les Etats-Unis.Donald Trump a lancé depuis son retour au pouvoir en janvier une vaste campagne contre ce qu’il qualifie d’immigration clandestine, évoquant une “invasion” du pays par des “criminels venus de l’étranger” et communiquant abondamment sur les expulsions.Le président américain a déployé cette semaine des militaires de la Garde nationale à Chicago, comme il l’a déjà fait notamment à Washington ou Memphis, des villes démocrates. La mobilisation de militaires dans la mégapole du nord du pays a été suspendue jeudi par une juge, ce qui n’a pas empêché le républicain de critiquer la ville à de nombreuses reprises, la qualifiant même de “plus dangereuse au monde”, sans aucun fondement.La police de l’immigration est le rouage principal de sa politique et c’est pourquoi Kate Madrigal est venue manifester devant l’un de ses centres. “On a peur”, confie-t-elle, en parlant de son mari mexicain et elle.- “Usage de la force” -A ses côtés, Lee Goodman porte une tenue qui rappelle l’uniforme des prisonniers dans les camps de concentration nazis. L’avocat à la retraite de 72 ans tient une pancarte où l’on peut lire: “Nous savons ce qui va suivre”.”Cette installation fait partie du dispositif visant à placer les gens dans des camps de concentration”, lance-t-il devant le centre de la police de l’immigration. “L’histoire nous a appris ce qui se passe lorsque l’on commence à placer des migrants dans des camps de concentration simplement parce qu’ils sont migrants.”Un autre manifestant, Ryan Cuellar, âgé de 28 ans, estime que “l’usage de la force” par ICE “effraie clairement les gens” et réduit le nombre de manifestants.”Les gens partent en guerre et meurent pour leurs libertés, donc les exercer ne devrait pas être un crime. Les exercer ne devrait pas se faire au prix d’être aspergé de gaz lacrymogène ou de balles en caoutchouc”, lâche-t-il. Parmi les manifestants, un intrus. Ali Wiegand, 45 ans, est venu déclarer son soutien à la politique menée par Donald Trump. “Il fait ce qu’il faut”, estime-t-il. Deux visions qui reflètent les divisions qui règnent au sein de la population américaine.

Le prix Nobel de la paix décerné dans l’ombre de Trump

Clou de la saison Nobel, le prix de la paix est attribué vendredi à Oslo, au lendemain de l’annonce d’un accord de cessez-le-feu sur Gaza entre Israël et le Hamas, conclu sans doute trop tard pour que Donald Trump ait quelque chance de l’emporter.Ardemment convoité par le président américain, le Nobel de la paix sera annoncé à 11H00 (09H00 GMT), quelques heures après la conclusion d’un accord entre Israël et le mouvement islamiste sur un cessez-le-feu et la libération des otages, étape majeure pour mettre fin à deux ans de guerre dans la bande de Gaza.Cette avancée, fruit des fortes pressions mises par Donald Trump sur les belligérants, est vraisemblablement trop tardive pour que le comité Nobel norvégien, qui décerne le prix, ait pu en tenir compte.C’est lundi que les cinq membres du comité ont tenu leur dernière réunion, laquelle sert généralement à peaufiner les attendus expliquant leur choix, lui-même pris plusieurs jours auparavant.Si tant est qu’il tienne, l’accord sur Gaza “n’a absolument aucune conséquence” sur le choix du lauréat 2025 car “le comité Nobel a déjà pris sa décision”, a assuré auprès de l’AFP l’historien Asle Sveen, spécialiste du Nobel. “Trump ne remportera pas le prix cette année. J’en suis 100% sûr”.Le président américain a longtemps “laissé les mains libres” au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour bombarder Gaza et a fourni une aide militaire importante à l’armée israélienne, souligne notamment l’historien.Depuis son retour à la Maison Blanche, le milliardaire républicain martèle qu’il “mérite” le Nobel, revendiquant un rôle dans la résolution de multiples conflits, un palmarès que les experts jugent très exagéré.”Je ne sais pas vraiment ce que (le comité Nobel) va faire. Mais je sais une chose: personne dans l’histoire n’a jamais résolu huit guerres en l’espace de neuf mois”, a dit le chef d’Etat américain jeudi, en réponse à une question de l’AFP.”Et moi, j’ai mis fin à huit guerres. Cela ne s’était encore jamais vu”, a-t-il dit, soulignant que celle de Gaza était “la plus importante de toutes”.Mais, à Oslo, aucun expert n’y croit. Au-delà des questions de calendrier, nombreux sont ceux qui pointent son mantra “l’Amérique d’abord” contraire aux idéaux (coopération internationale, fraternité entre les peuples et désarmement) contenus dans le testament d’Alfred Nobel (1833-1896).- Pas de grand favori -Reste à savoir qui parmi les 338 individus et organisations en lice cette année – une liste tenue secrète – remportera le Nobel ?En l’absence de favori, plusieurs noms circulent: le réseau de bénévoles soudanais Cellules d’intervention d’urgence (ERR), la Russe Ioulia Navalnaïa, veuve de l’opposant Alexeï Navalny, ou le bras de l’OSCE chargé d’observer les élections (BIDDH).Le comité Nobel pourrait aussi choisir de réaffirmer son attachement à un ordre mondial chamboulé par Donald Trump, en récompensant le chef de l’ONU, Antonio Guterres, ou une émanation des Nations unies comme le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) ou l’agence pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).Il pourrait également distinguer la justice internationale – Cour internationale de justice (CIJ) ou Cour pénale internationale (CPI) – ou la liberté de la presse menacée en auréolant des ONG telles que le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) ou Reporters sans frontières (RSF).Seule certitude: “il y aura un lauréat”, a dit à l’AFP Erik Aasheim, porte-parole de l’Institut Nobel, coupant court aux spéculations de certains experts qui estiment que le comité, à la lumière de la situation géopolitique, pourrait faire l’impasse.En 2024, le prix de la paix était allé à Nihon Hidankyo, un groupe de survivants des bombardements de Hiroshima et Nagasaki, en croisade contre l’arme nucléaire.Le Nobel consiste en un diplôme, une médaille d’or et un chèque de onze millions de couronnes suédoises (environ un million d’euros).Après les prix de médecine, physique, chimie, littérature et paix décernés cette semaine, la saison Nobel s’achèvera lundi à Stockholm avec l’attribution du prix d’économie.

Le prix Nobel de la paix décerné dans l’ombre de Trump

Clou de la saison Nobel, le prix de la paix est attribué vendredi à Oslo, au lendemain de l’annonce d’un accord de cessez-le-feu sur Gaza entre Israël et le Hamas, conclu sans doute trop tard pour que Donald Trump ait quelque chance de l’emporter.Ardemment convoité par le président américain, le Nobel de la paix sera annoncé à 11H00 (09H00 GMT), quelques heures après la conclusion d’un accord entre Israël et le mouvement islamiste sur un cessez-le-feu et la libération des otages, étape majeure pour mettre fin à deux ans de guerre dans la bande de Gaza.Cette avancée, fruit des fortes pressions mises par Donald Trump sur les belligérants, est vraisemblablement trop tardive pour que le comité Nobel norvégien, qui décerne le prix, ait pu en tenir compte.C’est lundi que les cinq membres du comité ont tenu leur dernière réunion, laquelle sert généralement à peaufiner les attendus expliquant leur choix, lui-même pris plusieurs jours auparavant.Si tant est qu’il tienne, l’accord sur Gaza “n’a absolument aucune conséquence” sur le choix du lauréat 2025 car “le comité Nobel a déjà pris sa décision”, a assuré auprès de l’AFP l’historien Asle Sveen, spécialiste du Nobel. “Trump ne remportera pas le prix cette année. J’en suis 100% sûr”.Le président américain a longtemps “laissé les mains libres” au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour bombarder Gaza et a fourni une aide militaire importante à l’armée israélienne, souligne notamment l’historien.Depuis son retour à la Maison Blanche, le milliardaire républicain martèle qu’il “mérite” le Nobel, revendiquant un rôle dans la résolution de multiples conflits, un palmarès que les experts jugent très exagéré.”Je ne sais pas vraiment ce que (le comité Nobel) va faire. Mais je sais une chose: personne dans l’histoire n’a jamais résolu huit guerres en l’espace de neuf mois”, a dit le chef d’Etat américain jeudi, en réponse à une question de l’AFP.”Et moi, j’ai mis fin à huit guerres. Cela ne s’était encore jamais vu”, a-t-il dit, soulignant que celle de Gaza était “la plus importante de toutes”.Mais, à Oslo, aucun expert n’y croit. Au-delà des questions de calendrier, nombreux sont ceux qui pointent son mantra “l’Amérique d’abord” contraire aux idéaux (coopération internationale, fraternité entre les peuples et désarmement) contenus dans le testament d’Alfred Nobel (1833-1896).- Pas de grand favori -Reste à savoir qui parmi les 338 individus et organisations en lice cette année – une liste tenue secrète – remportera le Nobel ?En l’absence de favori, plusieurs noms circulent: le réseau de bénévoles soudanais Cellules d’intervention d’urgence (ERR), la Russe Ioulia Navalnaïa, veuve de l’opposant Alexeï Navalny, ou le bras de l’OSCE chargé d’observer les élections (BIDDH).Le comité Nobel pourrait aussi choisir de réaffirmer son attachement à un ordre mondial chamboulé par Donald Trump, en récompensant le chef de l’ONU, Antonio Guterres, ou une émanation des Nations unies comme le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) ou l’agence pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).Il pourrait également distinguer la justice internationale – Cour internationale de justice (CIJ) ou Cour pénale internationale (CPI) – ou la liberté de la presse menacée en auréolant des ONG telles que le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) ou Reporters sans frontières (RSF).Seule certitude: “il y aura un lauréat”, a dit à l’AFP Erik Aasheim, porte-parole de l’Institut Nobel, coupant court aux spéculations de certains experts qui estiment que le comité, à la lumière de la situation géopolitique, pourrait faire l’impasse.En 2024, le prix de la paix était allé à Nihon Hidankyo, un groupe de survivants des bombardements de Hiroshima et Nagasaki, en croisade contre l’arme nucléaire.Le Nobel consiste en un diplôme, une médaille d’or et un chèque de onze millions de couronnes suédoises (environ un million d’euros).Après les prix de médecine, physique, chimie, littérature et paix décernés cette semaine, la saison Nobel s’achèvera lundi à Stockholm avec l’attribution du prix d’économie.

Cédric Jubillar sur le gril vendredi, après des témoignages accablants

Journée cruciale vendredi au procès de Cédric Jubillar. L’interrogatoire très attendu de l’accusé soumis, sans vaciller, cette semaine au rouleau compresseur de témoignages incriminants, constitue pour l’accusation une des dernières chances d’obtenir des aveux.Depuis la disparition mystérieuse de sa femme fin 2020, le peintre-plaquiste n’a cessé de clamer son innocence dans le meurtre de l’infirmière de 33 ans.”Je suis le coupable idéal”, a-t-il affirmé jeudi au dernier jour de plusieurs témoignages accablants. “C’est l’effet des médias, j’ai été condamné avant même le procès”, a-t-il estimé, lors d’une de ses rares prises de parole de ces trois dernières semaines d’audiences. Dans cette énigme sans corps, ni aveux, ni preuves tangibles, Cédric Jubillar “a un double discours depuis le début de cette enquête”, juge Mourad Battikh, avocat des parties civiles. “Il clame son innocence devant l’institution judiciaire et, dans la sphère privée, il ne va avoir de cesse de répéter qu’il a commis le crime parfait, en cachant le corps de Delphine que personne ne retrouverait jamais”.Menaces de mort avant la disparition, confidences après, les auditions à charge se sont multipliées ces derniers jours. La mère de l’accusé a d’abord livré mercredi, rongée par la culpabilité, une déclaration de son fils confronté à la dislocation de son couple: “J’en ai marre, elle m’énerve, je vais la tuer, l’enterrer et personne ne va la retrouver”, lui aurait-il dit peu avant la nuit du 15 au 16 décembre 2020.D’autres menaces similaires proférées par le mari en colère ont été rapportées par une amie de la disparue: “si Delphine me quitte un jour ou si elle trouve quelqu’un, je serais capable de la tuer, je la tuerais”. Et par un de ses amis: “j’ai envie de l’enterrer”.- Confidences -Jeudi, c’était au tour de ses anciennes petites amies de détailler les confidences qu’il leur aurait faites après la disparition de Delphine.Lors d’une visite au parloir lors de l’année écoulée, Jennifer, 31 ans, a rapporté : “Il m’a dit: +Je l’ai étranglée+”, allant jusqu’à mimer sur lui puis sur elle “la clé de coude” qui aurait causé la mort de Delphine Jubillar, née Aussaguel.Sa précédente compagne, Séverine, 48 ans, a dit que Cédric lui avait affirmé, “en rigolant”, avoir enterré le corps “près d’une ferme qui a brûlé”.”Des blagues”, n’a cessé de justifier l’accusé confronté à ces accusations, ainsi que celles rapportées par deux anciens codétenus appelés à la barre mercredi.”C’est un personnage qui, à un moment donné, quand on lui pose des questions qu’il estime être absurdes, à savoir, qu’est-ce que tu as fait de Delphine, va répondre par des choses absurdes qu’il met sur le compte de l’humour”, a commenté son avocate Emmanuelle Franck.- “Faux pas” ? -Son autre conseil Alexandre Martin se veut aussi confiant à la veille de cet interrogatoire récapitulatif de plusieurs heures, alors que jusqu’ici Cédric Jubillar n’a été questionné que ponctuellement sur des sujets précis. “Je ne crains pas le faux pas d’un innocent”, a lancé l’avocat au sortir de l’audience.La défense l’a bien “préparé”, a encore souligné Me Battikh, qui ne croit pas “qu’il passera aux aveux” vendredi. “Il a des réponses mécaniques depuis le début de ce procès”, a-t-il dit, “il y a très peu de chance qu’il change de couloir de nage”. “Un aveu est toujours possible”, a estimé pour sa part Philippe Pressecq, autre avocat des parties civiles. “Les coups de théâtre sont fréquents. Peut-être que Cédric Jubillar aura un moment de vérité, d’authenticité, d’humanité. Pour lui, pour sa femme, pour les enfants”, a-t-il déclaré à l’AFP peu avant le procès.Le verdict est attendu le 17 octobre, après la dernière semaine d’audiences.

Lecornu, Borloo, un autre: Macron va mettre fin au suspense pour Matignon

Reconduction de Sébastien Lecornu ou nomination d’un nouveau locataire à Matignon ? Emmanuel Macron doit mettre fin vendredi à cinq jours de suspense et tenter une nouvelle fois de désamorcer une crise politique qui ne cesse de s’aggraver. Le chef de l’Etat a promis de nommer un Premier ministre d’ici “vendredi soir” après la démission fracassante lundi de Sébastien Lecornu, ponctuée par deux jours de négociations supplémentaires pour tenter d’arracher, en l’absence de toute majorité, un accord de non-censure du futur gouvernement.Rien n’a filtré sur l’heure et les modalités d’une annonce. L’Elysée n’a pas non plus donné d’indications sur une éventuelle prise de parole du président, qui ne s’est pas exprimé sur la situation intérieure depuis cette nouvelle déflagration politique.A quelques heures d’une nomination, deux scénarios revenaient avec force, la reconduction de Sébastien Lecornu ou la carte Jean-Louis Borloo, éternel “revenant” par temps de crise.Sébastien Lecornu, à ce stade le plus éphémère Premier ministre de la Ve République, assure ne pas “courir après le job” et avoir “terminé” sa “mission”. – “Donner un cap” -Plusieurs responsables politiques prêtent toutefois à Emmanuel Macron la tentation de le reconduire, au risque d’ulcérer les oppositions et d’accélérer la censure de la nouvelle équipe.Une série d’acteurs soutiennent en revanche publiquement ou en coulisse la piste de Jean-Louis Borloo, ministre sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy avec qui il avait notamment organisé le Grenelle de l’Environnement.”Il faut un type comme ça, un peu spécial”, relève un visiteur du soir du chef de l’Etat. “Il fait partie de ceux qui peuvent contribuer à apporter des solutions”, a renchéri le patron des sénateurs centristes Hervé Marseille sur RTL.Le fondateur de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), 74 ans, qui a longtemps été maire de Valenciennes, a assuré jeudi soir depuis Toulouse ne pas avoir eu de contact avec l’Elysée, souhaitant avant tout que le président “nomme un gouvernement (…) pour donner un cap”.Au bal des paris, d’autres noms continuaient aussi à être cités, de l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve au Premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, lui aussi issu du PS.Avec un double défi pour le chef de l’Etat : repousser le plus tard possible la menace d’une censure et a fortiori d’une dissolution.- Déconnectés de 2027 -Avant d’achever sa “mission”, Sébastien Lecornu a estimé que le projet de budget 2026, détonateur de la crise actuelle avec la censure de François Bayrou le 8 septembre, pourrait être présenté lundi en conseil des ministres, soit la date-butoir pour qu’il soit adopté d’ici la fin de l’année par le Parlement.Ce qui sous-entend la nomination d’un gouvernement peut-être dès vendredi ou à défaut ce week-end. Reconduction des principaux ministres en place ? Ministres techniques, dont peut-être le premier d’entre eux ?Le Premier ministre démissionnaire a formulé une suggestion très remarquée, que la future équipe gouvernementale soit “complètement déconnectée des ambitions présidentielles pour 2027”, des ambitions qu’il n’a lui-même jamais manifestées.Cela exclurait en revanche le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, qui a précipité dimanche soir la chute du gouvernement Lecornu tout juste nommé. Le président des Républicains a conditionné son retour au gouvernement à la nomination d’un Premier ministre “ni de gauche, ni macroniste”, relevant que c’était le cas de Jean-Louis Borloo.Emmanuel Macron est aussi très attendu sur une éventuelle suspension de la très controversée réforme des retraites, préalable posé par les socialistes pour un accord de non-censure.Il faudra “trouver un chemin pour que le débat ait lieu” sur cette question, a averti Sébastien Lecornu.