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Les Trinidadiens ont voté pour décider de leur Premier ministre, l’opposition favorite

Les habitants de Trinité-et-Tobago, petit archipel anglophone situé près des côtes vénézuéliennes, ont voté lundi pour élire les 41 membres de la Chambre des représentants qui décidera du prochain Premier ministre de ce pays secoué par la violence et qui traverse une crise économique.Les bureaux ont fermé à 18H00 locales (22H00 GMT) et les résultats sont attendus vers 21H00 (01H00 GMT mardi). Quelque 1,1 million de personnes étaient appelées à voter.Le Premier ministre Stuart Young, chef du gouvernement depuis avril mais dont le parti Mouvement national du peuple (PNM, centre gauche) est au pouvoir depuis 2015, cherche à conserver son poste face à l’opposition et le Congrès national uni (UNC) de l’ancienne Première ministre Kamla Persad-Bissessar (2010-2015), favorite des sondages.Son parti a dénoncé 19 irrégularités lors du processus, notamment des longues files d’attente qui ont créé des retards ou empêché certains de voter, ainsi que des ouvertures tardives de bureaux.”Je vote depuis l’âge de 18 ans et je n’ai jamais manqué une élection. La génération de nos parents nous a toujours incités à accomplir notre devoir civique pour préserver la démocratie”, affirme Carol Jaggernauth, 43 ans.Après avoir voté à l’Ecole internationale dans la capitale, Port-d’Espagne, le Premier ministre Stuart Young s’est montré optimiste quant au taux de participation des électeurs, qui avoisine en général les 65%.”Il y avait beaucoup de gens dans ma section, il y avait une assez longue file d’attente, ce qui m’a fait plaisir à voir (…) Je vois ça comme un très bon signe: la démocratie est très vivante et bien portante et les citoyens prennent leur devoir civique très au sérieux”, s’est-il félicité.Le PNM est crédité d’un peu plus de 30% des suffrages, selon un sondage récent, face à l’UNC à qui les sondages donnent 47% des voix.Mais de nombreux observateurs estiment que l’écart entre les deux formations n’est pas si grand et qu’il faut s’attendre à un résultat serré.La campagne électorale s’est achevée samedi soir avec les meetings de deux principaux partis dans ce régime parlementaire fonctionnant sur le même modèle que l’ancienne puissance coloniale britannique de l’archipel.- Criminalité et récession -Âgé de 50 ans, M. Young, ancien ministre de l’Energie, affirme s’appuyer sur les dix années au pouvoir de son parti et reproche à Mme Persad-Bissessar, 73 ans, des promesses irréalistes. Il a lancé samedi à ses partisans à Tacarigua, en périphérie de Port-d’Espagne: “Je veux que vous imaginiez une Trinité-et-Tobago où le gouvernement et les services de l’Etat ne vous frustrent pas. Où notre secteur public travaille pour vous. Où les services sont plus rapides et plus simples, où votre temps et votre dignité sont respectés”. De son côté à Aranguez, également dans la banlieue de la capitale, Mme Persad-Bissessar s’est félicitée d’être en tête des sondages et a promis: “Vous avez eu des leaders avant moi, vous aurez toujours des leaders après moi, mais vous n’aurez jamais un leader qui vous aime autant que moi !” “J’ai été appelée +jamette+ (prostituée) (…) ivrogne, chienne (…) Mais pour vous, mes fidèles membres de la base de l’UNC, j’ai toujours été Kamla”, a-t-elle ajouté.  Réputé pour son carnaval et ses plages, le pays caribéen anglophone de 1,4 million d’habitants est sorti mi-avril d’un état d’urgence décrété en décembre 2024.Selon les données officielles, près de 600 homicides, dont de nombreux liés à des gangs criminels, ont été enregistrés en 2024 dans l’archipel, situé à quelques kilomètres des côtes vénézuéliennes. Un chiffre en hausse par rapport à 2023.Trinité-et-Tobago, deuxième producteur caribéen de gaz, connaît une récession économique qu’il espérait dépasser grâce à l’exploitation du grand champ gazier “Dragon”, à cheval entre le Venezuela et l’archipel.Mais les Etats-Unis, qui cherchent à asphyxier économiquement le Venezuela, ont révoqué en avril, sous peine de sanctions, le permis permettant au pays de développer le champ avec le Venezuela.

L’électricité revient progressivement en Espagne et au Portugal, victimes d’une panne géante

L’électricité revient progressivement en Espagne et au Portugal dans la nuit de lundi à mardi, après de longues heures d’une coupure de courant “exceptionnelle”, d’origine inconnue, qui a semé le chaos dans toute la péninsule ibérique.Près de 12 heures après le début de la panne géante, 61,35% de l’approvisionnement électrique national était rétabli en Espagne …

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L’électricité revient progressivement en Espagne et au Portugal, victimes d’une panne géante

L’électricité revient progressivement en Espagne et au Portugal dans la nuit de lundi à mardi, après de longues heures d’une coupure de courant “exceptionnelle”, d’origine inconnue, qui a semé le chaos dans toute la péninsule ibérique.Près de 12 heures après le début de la panne géante, 61,35% de l’approvisionnement électrique national était rétabli en Espagne continentale, a annoncé le gestionnaire du réseau REE peu après minuit (22H00 GMT), ajoutant “continuer à travailler pour retrouver la normalité dans le système électrique”.Dans les rues de différents quartiers de Madrid, le retour du courant a souvent été accompagné dans la soirée d’applaudissements et de cris de joie des habitants, après une longue journée sans électricité, mais aussi le plus souvent sans internet et sans téléphone mobile.Le Premier ministre Pedro Sanchez ne s’est toutefois pas risqué à dire quand la totalité du réseau national serait de nouveau opérationnelle, ni à donner une explication sur les causes de ce blackout.- “Aucune hypothèse écartée” -“Aucune hypothèse” n’est “écartée”, a-t-il martelé. “Jamais” il n’y avait eu un tel “effondrement” du réseau espagnol, a-t-il poursuivi, précisant que “15 gigawatts” d’électricité avaient été “soudainement perdus” sur le réseau espagnol, le tout “en à peine cinq secondes”.”Quinze gigawatts correspondent approximativement à 60% de la demande” en électricité de l’Espagne à cette heure-là de la journée, a décrit le chef du gouvernement.Son homologue portugais Luis Montenegro, qui a dit dans la soirée espérer que la situation serait réglée dans son pays “au cours de prochaines heures”, a de son côté évoqué une “situation grave et inédite” dont l’origine est à trouver “probablement en Espagne”.Au Portugal, selon le gestionnaire du réseau électrique, quelque 2,5 millions de foyers avaient de nouveau le courant dans la soirée, sur un total de 6,5 millions.Le retour progressif à la normale a constitué une bonne nouvelle des deux côtés de la frontière, après une longue journée passée à jongler avec les difficultés, entre métros fermés, bus saturés, trains bloqués et communications extrêmement difficiles.- Embouteillages monstres -A Lisbonne, “j’étais au bureau quand tout d’un coup mon ordinateur s’est éteint”, a témoigné à l’AFP Edgar Parreira, un publicitaire de 34 ans.”Au début on s’est dit que c’était un problème dans l’immeuble, puis on commencé à appeler nos proches et on a compris que c’était toute la ville et ensuite que ça arrivait aussi en Espagne”, a-t-il ajouté.Dans le centre de Madrid, habitants et touristes se sont réunis devant les façades des hôtels chics ou des banques, pour profiter quelques instants d’un WiFi gratuit encore alimenté par des groupes électrogènes.En fin de journée, des milliers de personnes ont dû traverser patiemment la ville, tentant de rentrer chez elles à pied. Les grandes artères de la capitale étaient en proie à des embouteillages monstres, au milieu desquels zigzaguaient des piétons tentant de se frayer un chemin.Mêmes scènes à Barcelone, où de nombreux habitants sont descendus dans la rue, leur téléphone à la main, en quête d’un hypothétique réseau.De longues files improvisées s’étiraient sur plusieurs centaines de mètres aux arrêts de bus. “Regardez, la queue fait mille virages”, se désespère à Madrid Rosario Pena, une employée de fast-food de 39 ans. “J’ai déjà mis une heure et demie à arriver ici, et je ne sais pas combien il me reste encore jusqu’à chez moi…”Quelques heures plus tard, feux tricolores et façades des boutiques s’illuminaient à nouveau, signe d’un amélioration de la situation, au moins dans la capitale espagnole.Dans la seule région de Madrid, 286 opérations ont eu lieu pour venir en aide à des personnes piégées à l’intérieur d’ascenseurs, selon les autorités régionales. Lundi soir, 11 trains étaient encore bloqués en Espagne avec des passagers à bord, selon le ministre des Transports.Le trafic aérien a aussi été très perturbé, notamment aux aéroports de Madrid, Barcelone et Lisbonne, selon l’organisme de surveillance du ciel européen Eurocontrol, mais le Premier ministre espagnol a souligné dans la soirée que seuls 344 sur 6.000 programmés dans le pays lundi avaient été annulés.”Il n’y a pas de problèmes d’insécurité. Notre système hospitalier marche correctement”, a assuré Pedro Sanchez dans le journée, appelant les citoyens “à agir avec responsabilité et civisme”. Et de fait, malgré le chaos et la confusion, l’ambiance est restée calme et bon enfant dans les rues de Madrid tout au long de la panne.- Coupure “exceptionnelle” -Sur X, le président Volodymyr Zelensky a indiqué avoir offert “l’aide” de l’Ukraine, forte de son “expérience” en matière de “problèmes énergétiques et notamment les pannes d’électricité” après ces “années de guerre et d’attaques russes”.La coupure de courant, d’une ampleur “exceptionnelle” selon REE, a débuté à 10H33 GMT (12H33 en Espagne), provoquant le chaos dans les transports dans toute la péninsule ibérique.L’approvisionnement a été partiellement rétabli grâce aux interconnexions avec la France et le Maroc, et les centrales à gaz et hydroélectriques ont “été réactivées dans tout le pays”, selon M. Sanchez.Les centrales nucléaires espagnoles ont elles été mises à l’arrêt, une procédure de sécurité normale en cas de coupure d’électricité.En Europe, une défaillance du réseau allemand le 4 novembre 2006 avait plongé dans le noir 10 millions de personnes dont la moitié en France et le reste en Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Italie, Espagne, pendant près d’une heure.Trois ans auparavant, l’Italie toute entière, sauf la Sardaigne, avait été privée d’électricité le 28 septembre 2003.burx-cn-mig/mdm/roc 

Le Canada vote sous la menace de Trump

Les Canadiens votent lundi pour décider qui de Mark Carney ou Pierre Poilievre prendra les rênes d’un pays angoissé par la guerre économique et les menaces d’annexion du président américain. Deux candidats distancent les autres dans les intentions de vote: le candidat libéral et actuel Premier ministre Mark Carney et le chef des conservateurs Pierre Poilievre, avec une longueur d’avance pour le premier.Mais le nom qui ne figure sur aucun bulletin de vote tout en étant dans toutes les têtes, c’est celui du président américain Donald Trump qui a hanté cette campagne des législatives canadiennes.Lundi matin, il a de nouveau parlé d’effacer la “ligne artificielle” qui sépare les deux pays estimant que cela ne pouvait apporter que “du positif”. Une déclaration qui a fait réagir les deux principaux candidats. “Président Trump, ne vous mêlez pas de nos élections”, a déclaré Pierre Poilievre sur X. “Le Canada sera toujours fier, souverain et indépendant, et nous ne serons JAMAIS le 51e État”. “Nous sommes au Canada et c’est nous qui décidons de ce qui s’y passe”, a de son côté publié Mark Carney.Les coups de boutoir répétés de Donald Trump contre le Canada irritent et angoissent ses habitants. Savoir qui sera capable de lui tenir tête et de défendre au mieux les intérêts canadiens a donc dominé toute la campagne électorale.  – “Excitée” -“C’est une élection unique”, lâche Hamza Fahri, qui est ingénieur à Montréal. “J’ai vraiment changé d’avis récemment. Avant, je voulais que les libéraux partent”.”Mais finalement je vais voter Carney car c’est un homme fort, sérieux et pour faire face à Trump, c’est ça, dont le pays a besoin”, affirme l’homme de 28 ans.”Excitée” pour son premier vote, Hilary Recker “espère que cela ne finira pas comme aux États-Unis”. La jeune habitante de Toronto a “peur d’être déçue”.A l’inverse, Chad McCann, qui habite également la plus grande ville canadienne “veut voir les conservateurs gagner” car il faut un “changement fort.” “Le gouvernement libéral n’a pas fait grand-chose pour nous, les Canadiens.”Dans cet immense pays, qui s’étale sur six fuseaux horaires, près de 29 millions d’électeurs sont appelés à voter mais plus de sept d’entre eux ont déjà fait leur choix par anticipation, une participation record.De longues files se sont formées à Ottawa, Montréal ou Toronto, devant les bureaux de vote sous un soleil printanier. Les résultats devraient être connus quelques heures après la clôture du vote, à 19H00 côté Pacifique (2H00 GMT mardi).- Vote utile -Entré en politique il y a seulement un mois, Mark Carney s’est efforcé de convaincre que son parcours faisait de lui le candidat idéal pour gérer cette crise historique que vit le pays avec des droits de douane qui affectent déjà des secteurs clés comme l’automobile et l’acier.Cet ancien banquier, ex-gouverneur des banques du Canada et d’Angleterre, promet pour y faire face de “réinventer” l’économie canadienne.”J’ai déjà géré des économies et des crises. L’heure est à l’expérience, pas à l’expérimentation”, a lancé cet anglophone de 60 ans, né dans l’ouest de ce pays bilingue, dont le français est limité. En face, Pierre Poilievre, le chef conservateur, homme politique de carrière de 45 ans, veut que la 9e puissance économique mondiale tourne le dos aux libéraux. Il promet de réduire les impôts, les dépenses publiques et de s’attaquer à l'”idéologie woke”.”Nous ne pouvons pas supporter quatre années supplémentaires comme cela”, a-t-il estimé lors des derniers jours de campagne parlant d’une trajectoire menant à plus “de désespoir, plus d’inflation”.Selon les derniers sondages, les libéraux sont crédités de 42,8% des voix et les conservateurs de 39,2%.Les autres partis – le Nouveau parti démocratique (gauche), le Bloc québécois (indépendantiste) et les Verts – pourraient subir de lourdes défaites, victimes en partie du vote utile.