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“Créer du lien”: un artiste japonais noue les espaces et les corps avec des cordes

Au coeur de Tokyo, un homme observe une jeune femme attacher les bras de sa modèle avec des cordes reliées à des chaînes suspendues au plafond, rien à voir pourtant avec un bar BDSM, il s’agit d’un atelier d’art.À 48 ans, cet homme, Hajime Kinoko, t-shirt noir et pantalon de sport, est l’un des plus connus artistes japonais de “shibari” – l’art des cordes -, faisant sortir cet art des cercles fétichistes.”À l’époque, le BDSM au Japon mettait souvent l’accent sur un aspect sale ou dégradant, mais je ne trouvais pas cela nécessaire, confie-t-il à l’AFP. Mon but n’est pas de blesser (…) Je ne me place pas dans une relation hiérarchique.”Kinoko découvre le shibari dans les années 2000 lorsqu’il était gérant d’un bar sadomasochiste dans un quartier animé de la capitale. “Au départ, je n’étais pas spécialement attiré par le fétichisme”, confie-t-il.Initié par un client, Kinoko apprend à attacher le corps féminin et trouve son propre style, “basé sur la beauté”. Rapidement, ses performances attirent un public croissant, et apportent un nouveau regard.”J’envisage le fait d’attacher non seulement des personnes, mais aussi des objets ou des espaces… comme une forme de peinture sur toile: c’est simplement un autre type d’expression.”- Du fétichisme à l’art visuel -Les racines du “shibari” remontent à plusieurs siècles, lorsque les seigneurs féodaux japonais utilisaient la technique martiale du “hōjōjutsu” pour maîtriser les criminels à l’époque Edo (1603-1868). L’esthétique érotique n’apparaît au Japon qu’au début du XXe siècle, à travers les illustrations d’Itō Seiyū, puis popularisée par les récits de l’écrivain Dan Oniroku et le cinéma japonais.”Le +kinbaku+ renvoie à des techniques précises et restrictives, comme les poignets attachés dans le dos. Le shibari est un terme plus large, plus libre. Il n’y a pas de définition unique ”, explique Kinoko, qui se plaît à marier l’héritage traditionnel avec une approche avant-gardiste.Dans le quartier touristique de Shibuya, il a aussi enveloppé de cordes bleues une maison aux formes ovoïdes.” Le bâtiment était magnifique, mais il lui manquait quelque chose. J’ai voulu que la corde s’intègre naturellement, comme une fissure qui s’ouvre doucement”, explique l’artiste à l’AFP.Le propriétaire de la maison, charmé après avoir vu une autre oeuvre de Kinoko, se souvient: “C’était la pièce manquante. Aujourd’hui, les passants s’arrêtent pour la photographier. C’est devenu un lieu d’interactions”, une oeuvre d’art.Parmi ses autres créations, Hajime Kinoko a notamment installé en 2023 d’immenses cubes de cordes rouges suspendus sur le toit d’un chic centre commercial du centre de Tokyo, et même érigé un “sanctuaire shibari” en plein désert, lors du célèbre festival américain Burning Man en 2017.”Pourquoi ne pas tendre des réseaux de cordes autour de la tour Eiffel”, lance-t-il, en souriant.- Cordes sensibles -Hajime Kinoko a d’abord organisé un premier atelier à Londres, il y a vingt ans, avant d’inviter d’autres maîtres japonais à faire découvrir leur art au public européen. “Le shibari s’est ensuite répandu très rapidement”, raconte-t-il.Mais le succès international de cette pratique ne s’est pas fait sans risque.” Quand j’ai vu des gens en attacher d’autres sans savoir ce qu’ils faisaient, j’ai compris qu’il fallait enseigner. Le shibari peut être dangereux”, insiste l’artiste.Réputé pour être un maître exigeant, il a fondé sa propre école, “Ichinawakai”, où il forme une nouvelle génération d’élèves, de plus en plus féminine. Parmi elles, “Sen”, 25 ans, est venue spécialement de France. “ Je l’ai découvert à Paris, lors d’une performance. C’est l’un des seuls artistes de shibari qui a une approche plus artistique (…) il s’est émancipé des dynamiques originelles”.  Pour pouvoir enseigner le shibari, la jeune femme doit valider un cursus en dix niveaux, maîtriser une variété de noeuds et garantir à tout moment la sécurité de son modèle.”Il faut savoir communiquer, rendre beau et ne pas blesser. C’est tout cela que j’essaie de transmettre. Je me sens responsable”, assure Kinoko. “Je veux que le shibari puisse transformer la société. Il y a encore des guerres, des divisions. J’aimerais que les gens s’entraident davantage. Et le shibari, c’est une manière de créer du lien”.

“Créer du lien”: un artiste japonais noue les espaces et les corps avec des cordes

Au coeur de Tokyo, un homme observe une jeune femme attacher les bras de sa modèle avec des cordes reliées à des chaînes suspendues au plafond, rien à voir pourtant avec un bar BDSM, il s’agit d’un atelier d’art.À 48 ans, cet homme, Hajime Kinoko, t-shirt noir et pantalon de sport, est l’un des plus connus artistes japonais de “shibari” – l’art des cordes -, faisant sortir cet art des cercles fétichistes.”À l’époque, le BDSM au Japon mettait souvent l’accent sur un aspect sale ou dégradant, mais je ne trouvais pas cela nécessaire, confie-t-il à l’AFP. Mon but n’est pas de blesser (…) Je ne me place pas dans une relation hiérarchique.”Kinoko découvre le shibari dans les années 2000 lorsqu’il était gérant d’un bar sadomasochiste dans un quartier animé de la capitale. “Au départ, je n’étais pas spécialement attiré par le fétichisme”, confie-t-il.Initié par un client, Kinoko apprend à attacher le corps féminin et trouve son propre style, “basé sur la beauté”. Rapidement, ses performances attirent un public croissant, et apportent un nouveau regard.”J’envisage le fait d’attacher non seulement des personnes, mais aussi des objets ou des espaces… comme une forme de peinture sur toile: c’est simplement un autre type d’expression.”- Du fétichisme à l’art visuel -Les racines du “shibari” remontent à plusieurs siècles, lorsque les seigneurs féodaux japonais utilisaient la technique martiale du “hōjōjutsu” pour maîtriser les criminels à l’époque Edo (1603-1868). L’esthétique érotique n’apparaît au Japon qu’au début du XXe siècle, à travers les illustrations d’Itō Seiyū, puis popularisée par les récits de l’écrivain Dan Oniroku et le cinéma japonais.”Le +kinbaku+ renvoie à des techniques précises et restrictives, comme les poignets attachés dans le dos. Le shibari est un terme plus large, plus libre. Il n’y a pas de définition unique ”, explique Kinoko, qui se plaît à marier l’héritage traditionnel avec une approche avant-gardiste.Dans le quartier touristique de Shibuya, il a aussi enveloppé de cordes bleues une maison aux formes ovoïdes.” Le bâtiment était magnifique, mais il lui manquait quelque chose. J’ai voulu que la corde s’intègre naturellement, comme une fissure qui s’ouvre doucement”, explique l’artiste à l’AFP.Le propriétaire de la maison, charmé après avoir vu une autre oeuvre de Kinoko, se souvient: “C’était la pièce manquante. Aujourd’hui, les passants s’arrêtent pour la photographier. C’est devenu un lieu d’interactions”, une oeuvre d’art.Parmi ses autres créations, Hajime Kinoko a notamment installé en 2023 d’immenses cubes de cordes rouges suspendus sur le toit d’un chic centre commercial du centre de Tokyo, et même érigé un “sanctuaire shibari” en plein désert, lors du célèbre festival américain Burning Man en 2017.”Pourquoi ne pas tendre des réseaux de cordes autour de la tour Eiffel”, lance-t-il, en souriant.- Cordes sensibles -Hajime Kinoko a d’abord organisé un premier atelier à Londres, il y a vingt ans, avant d’inviter d’autres maîtres japonais à faire découvrir leur art au public européen. “Le shibari s’est ensuite répandu très rapidement”, raconte-t-il.Mais le succès international de cette pratique ne s’est pas fait sans risque.” Quand j’ai vu des gens en attacher d’autres sans savoir ce qu’ils faisaient, j’ai compris qu’il fallait enseigner. Le shibari peut être dangereux”, insiste l’artiste.Réputé pour être un maître exigeant, il a fondé sa propre école, “Ichinawakai”, où il forme une nouvelle génération d’élèves, de plus en plus féminine. Parmi elles, “Sen”, 25 ans, est venue spécialement de France. “ Je l’ai découvert à Paris, lors d’une performance. C’est l’un des seuls artistes de shibari qui a une approche plus artistique (…) il s’est émancipé des dynamiques originelles”.  Pour pouvoir enseigner le shibari, la jeune femme doit valider un cursus en dix niveaux, maîtriser une variété de noeuds et garantir à tout moment la sécurité de son modèle.”Il faut savoir communiquer, rendre beau et ne pas blesser. C’est tout cela que j’essaie de transmettre. Je me sens responsable”, assure Kinoko. “Je veux que le shibari puisse transformer la société. Il y a encore des guerres, des divisions. J’aimerais que les gens s’entraident davantage. Et le shibari, c’est une manière de créer du lien”.

Les physalies, très urticantes, s’invitent sur les plages du Sud Ouest

La physalie, un invertébré marin très urticant dont les tentacules peuvent atteindre 20 mètres, joue les trouble-fête sur les plages basco-landaises, soumises à des fermetures temporaires quand les blessés affluent au poste de secours.Aux allures de chausson aux pommes translucide et violacé, l’animal qui flotte en surface, cachant sous l’eau ses longs filaments, a terni ces dernières semaines la carte postale des vacances.Mardi sur la plage de l’Uhabia, à Bidart, la baignade surveillée a été fermée pendant deux heures et demie.”Il y en avait partout, les sauveteurs marquaient celles qui s’étaient échouées avec des bâtons”, témoigne Karine, une habitante revenue poser sa serviette le lendemain.Flora Benoît, originaire de l’Ain, a croisé une physalie dans l’eau à Saint-Jean-de-Luz. “On est vite sorti. On a vu un surfeur se faire piquer et même le maître-nageur qui la pêchait ! On fait attention mais ça ne va pas gâcher nos vacances.””On connaît ça en Australie avec les +bluebottles+, ça ressemble aux physalies, elles sont bleues et plus petites. Je me suis déjà fait piquer, ça fait mal mais +that’s life !+”, renchérit Jason Speck, un autre touriste.- “Coups de fouet” – “On avait envoyé notre jet-ski en repérage, on savait qu’un banc allait arriver, ça n’a pas manqué”, explique Peyo Peyreblanque, chef du poste de secours à l’Uhabia.C’est lui qui décide de hisser temporairement le drapeau rouge. “Quand on a un afflux de cinq-six blessés, on ne peut pas à la fois les soigner et assurer la surveillance dans l’eau. Et quand il y a un danger, notre seule option c’est d’empêcher les gens de se baigner.”Les blessures ne sont pas traitées à la légère. “Elles sont impressionnantes, comme des gros coups de fouet. Chez certains, ça tétanise le muscle”, souligne le pompier.Les soins consistent à frotter la plaie avec du sable mouillé, à rincer à l’eau salée puis à appliquer de la mousse à raser. Les résidus de filaments sont raclés avec une spatule en bois et la peau lavée enfin à l’eau de mer vinaigrée. Le blessé est gardé 30 minutes sous surveillance.Cheffe de service du centre anti-poison au CHU de Bordeaux, le Dr Magali Oliva-Labadie a fait évoluer ce protocole depuis qu’une étude récente en Espagne, où la bête sévit aussi, a prouvé l’efficacité du vinaigre pour limiter l’envenimation.- Complications -D’après ses propres recherches, menées après des afflux de physalies en 2008 et 2010, la médecin estime que les complications graves – tétanie musculaire, voire détresse respiratoire, pouvant entraîner la noyade – surviennent “dans 8 à 10% des cas”.Sept patients sur dix décrivent une douleur très forte, pour certains “pire qu’un accouchement sans péridurale ou qu’une colique néphrétique”. Mais elle ne dure pas longtemps, en général une à deux heures.Ces dernières semaines, “quatre-cinq” cas graves – sans détresse respiratoire – sont survenus sur le littoral aquitain, selon le Dr Oliva-Labadie.Dans les Landes, plusieurs personnes sont allées à l’hôpital mais “c’était surtout pour gérer la douleur”, indique Stéphanie Barneix, chargée de mission au syndicat mixte (SMGBL) qui chapeaute 35 postes de secours sur 106 km de côte.Les physalies concernent “tout le sud du Golfe de Gascogne, des Asturies en Espagne jusqu’au nord des Landes”, souligne Elvire Antajan, chercheuse à l’Ifremer, pour qui l’épisode actuel n’a “rien d’exceptionnel”.- Courants chauds et vents -Les physalies vivent dans les eaux tropicales des Caraïbes, du Golfe du Mexique et suivent les courants chauds du Gulf Stream. D’habitude cantonnées au large, elles ont été “rabattues” par de forts vents entre fin juin et mi-juillet, explique la spécialiste.L’animal est mal connu, notamment son cycle de reproduction, alors que la présence de nombreuses physalies juvéniles, de la taille d’un pouce, surprend cette année. Difficile, aussi, d’anticiper leur trajectoire et leur arrivée sur les plages.Le réchauffement climatique, qui profite aux méduses, explique-t-il la présence massive de physalies ? “C’est bien trop tôt pour le dire”, répond Elvire Antajan, “il faudrait étudier la récurrence des vents qui les rabattent sur les côtes et pouvoir établir un lien avec le dérèglement du climat”.La météo des prochains jours pourrait tourner en faveur des baigneurs, avec des vents susceptibles d’éloigner les physalies.

L’Aude sur le qui-vive face à un feu d’une ampleur inédite

Plusieurs villages de l’Aude restent sur le qui-vive jeudi, au troisième jour du plus gros incendie de l’été dans le pays, où le feu continue de ravager des milliers d’hectares, même s’il a perdu en intensité.Les conditions météo jeudi “sont plutôt favorables en ce début de matinée” ont indiqué les pompiers de l’Aude à L’AFP. Mais des rafales de vent à hauteur de “40 km/h sont attendues à partir de 11H00”, précisent-ils. “Notre stratégie c’est de “taper vite et fort avant que ce vent ne se relève.” Les moyens aériens seront mobilisés “toute la journée”, pour traiter le feu toujours actif sur divers secteurs, précisent les pompiers. Mais sa progression qui était auparavant “de 1.000 hectares à l’heure globalement”, “diminue d’intensité”, a indiqué à l’AFP Rémi Recio, sous-préfet de Narbonne.Le vent qui poussait les flammes vers le littoral méditerranéen a tourné mercredi après-midi, redirigeant le danger vers le massif des Corbières et quinze communes déjà directement ou indirectement impactées par le sinistre.”L’arrière du feu est devenu l’avant du feu”, a déclaré le colonel Christophe Magny, patron des pompiers du département de l’Aude. Et le front toujours incontrôlable revient vers “son point de départ” et des “zones boisées assez inaccessibles”, a ajouté la secrétaire générale de la préfecture départementale, Lucie Roesch.Parti mardi après-midi du village de Ribaute, entre Carcassonne et Narbonne, le plus gros incendie de l’été en France a ravagé 16.000 hectares de végétation et de pinède mercredi soir, “plus que la commune de Paris”, selon le colonel Magny. Il a aussi détruit ou endommagé 25 habitations et brûlé 35 véhicules, selon le bilan provisoire de la préfecture.A Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, une dame de 65 ans qui avait refusé de quitter sa maison a été retrouvée morte à son domicile dévasté par les flammes. La préfecture a également décompté 13 blessés: deux habitants hospitalisés, dont un grièvement brûlé, et onze sapeurs-pompiers, selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. A la tombée de la nuit mercredi, l’incendie -que le Premier ministre François Bayrou a qualifié de “catastrophe d’une ampleur inédite” en estimant que l’épisode était “lié au “réchauffement climatique” et “à la sécheresse”- était toujours actif. La tramontane, un vent sec et chaud qui renforce le feu, a été supplantée par un vent marin qui soufflera encore jeudi, et “va apporter de l’air plus humide qu’avant, ce qui est moins favorable à la propagation du feu”, a déclaré à l’AFP François Gourand, prévisionniste à Météo-France.Mais si les pompiers ont protégé les zones d’habitation, les communes n’en craignent pas moins un retour des flammes avec le changement de direction du vent. “On reste sur le qui-vive, parce qu’on est entourés de pins et puis que tout a brûlé, tout autour du village, c’est la catastrophe”, déplore Bruno Zubieta, premier adjoint au maire de Villesèque-des-Corbières. – “Seuls au monde” -“On a eu très peur. Le feu est arrivé au grand galop”, raconte-t-il à l’AFP. “On a été entourés de flammes, de partout qui arrivaient de la gauche, de la droite, de derrière. On était encerclés. On était tout seuls au monde.”Il reste 90 km de lisières qui rendent le travail des pompiers compliqué. Un millier des 2.200 habitants du secteur concernés par l’incendie ont été évacués de leur domicile et il est trop tôt pour rentrer pour la plupart d’entre eux. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes du feu, encore inconnues. Aucune hypothèse n’est pour l’heure privilégiée, même si le Premier ministre a évoqué un départ de feu en bord de route.- L’UE au côtés de la France -Face à l’incendie, tous les moyens aériens nationaux ont été mobilisés. L’Union européenne a également annoncé se tenir “prête à mobiliser” des ressources. “L’Europe se tient aux côtés de la France alors que les pires feux de forêt de son histoire récente font rage dans l’Aude”, a déclaré sur X Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Fin juillet, à la moitié de la saison estivale, la Sécurité civile avait comptabilisé plus de 15.000 hectares brûlés sur le territoire national pour 9.000 départs de feu, principalement sur le littoral méditerranéen.C’est l’incendie le plus important en France depuis au moins 2006, soit le début des enregistrements, et depuis les années 1970 pour la zone méditerranéenne, selon la base de données sur les incendies de forêt (BDIFF) du gouvernement (qui recense les feux depuis 1972 pour les départements méditerranéens et 2006 pour la France).

Les orchidées de Taïwan face au couperet douanier de Trump

Donald Trump ne lui a pas fait de fleur: Lee Tsang-yu, horticulteur taïwanais, a vu les surtaxes sur ses orchidées expédiées vers les Etats-Unis passer à 20%, en raison de la guerre commerciale initiée par Washington.Ce sexagénaire, qui a déjà traversé plusieurs crises, ne se décourage pas pour autant: il travaille à développer de nouveaux marchés, en Thaïlande notamment, et à étendre ses activités au Vietnam, en Indonésie et au Brésil, tout en réduisant la voilure pour les Etats-Unis.Même si “les Etats-Unis représentent un marché tellement énorme que nous ne pouvons pas nous en retirer, et nous ne le ferons pas”, concède-t-il.Sa société, Charming Agriculture, exploite quatre serres de la taille d’un terrain de rugby à Houbi, un district de Tainan, dans le sud-ouest de l’île.Avec plus de 300 cultivateurs recensés, Taïwan figure parmi les plus grands producteurs mondiaux d’orchidées.Les exportations de ce produit ont atteint 6,1 milliards de dollars de Taïwan (plus de 175 millions d’euros) en 2024, dont un tiers vers les Etats-Unis, son plus gros marché, selon les données officielles.Jusqu’à présent, la plupart des producteurs ont absorbé le coût des droits de douane de 10% imposés par Trump à presque tous ses partenaires commerciaux en avril, explique Ahby Tseng, 53 ans, secrétaire général de l’Association des producteurs d’orchidées de Taïwan.Mais “personne ne peut supporter” la totalité des droits de douane de 20% imposés par M. Trump à Taïwan la semaine dernière pour une entrée en vigueur jeudi, ajoute-t-il.Le gouvernement taïwanais a présenté comme “temporaires” ces surtaxes et espère toujours négocier des conditions plus favorables pour son économie, très dépendante des exportations de semi-conducteurs – sur lesquels Donald Trump a annoncé mercredi vouloir imposer 100% de droits de douane.- Baisse de la demande -Aucun compromis n’a été annoncé pour l’instant et la potion est d’autant plus amère pour les producteurs d’orchidées que les droits de douane américains ne s’élèvent qu’à 15% pour les produits importés des Pays-Bas, principal concurrent de Taïwan sur ce secteur.La différence de cinq points de pourcentage fait qu’il est “très difficile de répercuter immédiatement le coût sur les consommateurs, car ceux-ci peuvent choisir de ne pas acheter ou d’acheter d’autres types de fleurs”, affirme M. Tseng.Stocker des orchidées dans un entrepôt n’est pas non plus une option, étant donné que les plantes “continuent de pousser”.Si les droits de douane le préoccupent, M. Lee s’inquiète encore plus de la baisse de la consommation aux Etats-Unis en raison de la situation économique.Selon lui, “tout est devenu plus cher” en Amérique: “Depuis fin mai, nous avons déjà réduit nos expéditions de 15%. Avant cela, les Etats-Unis représentaient 45% de nos exportations.”L’horticulteur veut croire que les orchidées de Taïwan continueront de séduire les consommateurs, avec leurs fleurs qui selon lui durent plus longtemps que celles des Pays-Bas.Et il espère que les barrières douanières américaines finiront pas s’abaisser: “Trump ne sera pas président à jamais”.

Les orchidées de Taïwan face au couperet douanier de Trump

Donald Trump ne lui a pas fait de fleur: Lee Tsang-yu, horticulteur taïwanais, a vu les surtaxes sur ses orchidées expédiées vers les Etats-Unis passer à 20%, en raison de la guerre commerciale initiée par Washington.Ce sexagénaire, qui a déjà traversé plusieurs crises, ne se décourage pas pour autant: il travaille à développer de nouveaux marchés, en Thaïlande notamment, et à étendre ses activités au Vietnam, en Indonésie et au Brésil, tout en réduisant la voilure pour les Etats-Unis.Même si “les Etats-Unis représentent un marché tellement énorme que nous ne pouvons pas nous en retirer, et nous ne le ferons pas”, concède-t-il.Sa société, Charming Agriculture, exploite quatre serres de la taille d’un terrain de rugby à Houbi, un district de Tainan, dans le sud-ouest de l’île.Avec plus de 300 cultivateurs recensés, Taïwan figure parmi les plus grands producteurs mondiaux d’orchidées.Les exportations de ce produit ont atteint 6,1 milliards de dollars de Taïwan (plus de 175 millions d’euros) en 2024, dont un tiers vers les Etats-Unis, son plus gros marché, selon les données officielles.Jusqu’à présent, la plupart des producteurs ont absorbé le coût des droits de douane de 10% imposés par Trump à presque tous ses partenaires commerciaux en avril, explique Ahby Tseng, 53 ans, secrétaire général de l’Association des producteurs d’orchidées de Taïwan.Mais “personne ne peut supporter” la totalité des droits de douane de 20% imposés par M. Trump à Taïwan la semaine dernière pour une entrée en vigueur jeudi, ajoute-t-il.Le gouvernement taïwanais a présenté comme “temporaires” ces surtaxes et espère toujours négocier des conditions plus favorables pour son économie, très dépendante des exportations de semi-conducteurs – sur lesquels Donald Trump a annoncé mercredi vouloir imposer 100% de droits de douane.- Baisse de la demande -Aucun compromis n’a été annoncé pour l’instant et la potion est d’autant plus amère pour les producteurs d’orchidées que les droits de douane américains ne s’élèvent qu’à 15% pour les produits importés des Pays-Bas, principal concurrent de Taïwan sur ce secteur.La différence de cinq points de pourcentage fait qu’il est “très difficile de répercuter immédiatement le coût sur les consommateurs, car ceux-ci peuvent choisir de ne pas acheter ou d’acheter d’autres types de fleurs”, affirme M. Tseng.Stocker des orchidées dans un entrepôt n’est pas non plus une option, étant donné que les plantes “continuent de pousser”.Si les droits de douane le préoccupent, M. Lee s’inquiète encore plus de la baisse de la consommation aux Etats-Unis en raison de la situation économique.Selon lui, “tout est devenu plus cher” en Amérique: “Depuis fin mai, nous avons déjà réduit nos expéditions de 15%. Avant cela, les Etats-Unis représentaient 45% de nos exportations.”L’horticulteur veut croire que les orchidées de Taïwan continueront de séduire les consommateurs, avec leurs fleurs qui selon lui durent plus longtemps que celles des Pays-Bas.Et il espère que les barrières douanières américaines finiront pas s’abaisser: “Trump ne sera pas président à jamais”.

Conflit en Ukraine: Trump prêt à rencontrer Poutine “très bientôt”

Dans une soudaine accélération diplomatique autour de la guerre en Ukraine, Donald Trump a évoqué mercredi une possible rencontre “très bientôt” avec Vladimir Poutine, tout en maintenant la menace de sanctions secondaires visant la Russie.Dans la foulée d’une visite jugée “productive” de son émissaire spécial Steve Witkoff à Moscou, le président américain a jugé mercredi qu’il y avait “une bonne chance qu’il y ait une réunion très bientôt”, sans donner de précisions de date ou de lieu.Il répondait à une question sur une possible rencontre avec le président russe ainsi qu’avec le chef d’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky, pendant un échange avec la presse dans le Bureau ovale.Mais c’est bien entendu la perspective d’une réunion en chair et en os avec le maître du Kremlin qui retient le plus l’attention.Selon la presse américaine, Donald Trump envisagerait de rencontrer le président russe en personne dès la semaine prochaine, avant une réunion à trois avec Volodymyr Zelensky.”Il semble que la Russie est désormais plus encline à accepter un cessez-le-feu. La pression exercée sur elle fonctionne. Mais l’essentiel est qu’ils ne nous trompent pas, nous et les Etats-Unis”, a déclaré le chef d’Etat ukrainien mercredi soir.Le dernier sommet en bonne et due forme entre Russie et Etats-Unis remonte à juin 2021, quand Joe Biden avait rencontré son homologue russe à Genève. Le président démocrate a coupé les ponts suite à l’invasion de l’Ukraine en février 2022, mais Donald Trump a rétabli le dialogue à son retour au pouvoir en janvier, au travers de plusieurs échanges téléphoniques avec le président russe.- “Beaucoup plus” -Le républicain a menacé mercredi d’imposer “beaucoup plus de sanctions secondaires”, des taxes sur les produits en provenance de pays qui commercent avec la Russie.Il a déjà annoncé jeudi porter à 50% au lieu de 25% les droits de douane sur les importations venues d’Inde, à cause des achats indiens de pétrole russe. L’objectif d’un tel mécanisme est de tarir les revenus de la Russie et ainsi d’enrayer la machine de guerre russe.La dernière rencontre en chair et en os entre le dirigeant américain et Vladimir Poutine a eu lieu en novembre 2018 en marge d’un sommet du G20 en Argentine, mais c’est surtout leur sommet de juillet 2018 à Helsinki qui reste dans les mémoires.Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a noté mercredi qu’il y avait “encore beaucoup de travail” avant une éventuelle nouvelle rencontre.Il a indiqué, dans une interview avec la chaîne Fox Business, que Steve Witkoff était revenu de Moscou avec une proposition de cessez-le-feu.”Nous comprenons mieux sous quelles conditions la Russie serait prête à arrêter la guerre”, a dit le secrétaire d’Etat, ajoutant: “Nous devons comparer cela à ce que les Ukrainiens et nos alliés européens, mais bien sûr en priorité les Ukrainiens, sont prêts à accepter.”Le regain d’activité diplomatique intervient à deux jours de l’expiration d’un ultimatum des Etats-Unis à la Russie, sommée de mettre fin au conflit.Dans l’immédiat, il n’est pas clair si cet ultimatum, au terme duquel Washington menaçait de déployer des droits de douane secondaires, visant les pays achetant du pétrole et de l’armement russes, est encore d’actualité.Donald Trump a seulement indiqué que d’autres pays que l’Inde pourraient être visés, y compris la Chine, sans donner de calendrier précis.- Witkoff à Moscou-La réunion entre Vladimir Poutine et Steve Witkoff a duré “près de trois heures”, selon l’agence de presse étatique russe TASS.Elle a été qualifiée de “très utile et constructive” par le conseiller diplomatique du chef de l’Etat russe, Iouri Ouchakov, et de “très productive” par le président américain.Après cette rencontre, Donald Trump a parlé au téléphone avec Volodymyr Zelensky. Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, le chancelier allemand, Friedrich Merz, le président finlandais, Alexander Stubb, et le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, ont participé à cette conversation.Les relations entre la Russie et les Etats-Unis connaissent depuis la semaine dernière un pic de tensions avec l’annonce du déploiement de deux sous-marins nucléaires américains à la suite d’une dispute en ligne avec l’ancien chef de l’Etat russe, Dmitri Medvedev.Le président américain, qui a promis de mettre rapidement fin au conflit en Ukraine, exprime de plus en plus ouvertement sa frustration à l’égard du maître du Kremlin.Des bombardements russes dans la nuit de mercredi à jeudi ont à nouveau coûté la vie à une femme de 62 ans dans la région de Zaporijjia et quatre personnes ont été blessées à Dnipro, selon les autorités locales.Ce dernier, alors que l’offensive russe se poursuit, maintient jusqu’ici des exigences jugées inacceptables par Kiev.La Russie réclame à l’Ukraine qu’elle lui cède quatre régions partiellement occupées (celles de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia, Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Alliance atlantique.

Conflit en Ukraine: Trump prêt à rencontrer Poutine “très bientôt”

Dans une soudaine accélération diplomatique autour de la guerre en Ukraine, Donald Trump a évoqué mercredi une possible rencontre “très bientôt” avec Vladimir Poutine, tout en maintenant la menace de sanctions secondaires visant la Russie.Dans la foulée d’une visite jugée “productive” de son émissaire spécial Steve Witkoff à Moscou, le président américain a jugé mercredi qu’il y avait “une bonne chance qu’il y ait une réunion très bientôt”, sans donner de précisions de date ou de lieu.Il répondait à une question sur une possible rencontre avec le président russe ainsi qu’avec le chef d’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky, pendant un échange avec la presse dans le Bureau ovale.Mais c’est bien entendu la perspective d’une réunion en chair et en os avec le maître du Kremlin qui retient le plus l’attention.Selon la presse américaine, Donald Trump envisagerait de rencontrer le président russe en personne dès la semaine prochaine, avant une réunion à trois avec Volodymyr Zelensky.”Il semble que la Russie est désormais plus encline à accepter un cessez-le-feu. La pression exercée sur elle fonctionne. Mais l’essentiel est qu’ils ne nous trompent pas, nous et les Etats-Unis”, a déclaré le chef d’Etat ukrainien mercredi soir.Le dernier sommet en bonne et due forme entre Russie et Etats-Unis remonte à juin 2021, quand Joe Biden avait rencontré son homologue russe à Genève. Le président démocrate a coupé les ponts suite à l’invasion de l’Ukraine en février 2022, mais Donald Trump a rétabli le dialogue à son retour au pouvoir en janvier, au travers de plusieurs échanges téléphoniques avec le président russe.- “Beaucoup plus” -Le républicain a menacé mercredi d’imposer “beaucoup plus de sanctions secondaires”, des taxes sur les produits en provenance de pays qui commercent avec la Russie.Il a déjà annoncé jeudi porter à 50% au lieu de 25% les droits de douane sur les importations venues d’Inde, à cause des achats indiens de pétrole russe. L’objectif d’un tel mécanisme est de tarir les revenus de la Russie et ainsi d’enrayer la machine de guerre russe.La dernière rencontre en chair et en os entre le dirigeant américain et Vladimir Poutine a eu lieu en novembre 2018 en marge d’un sommet du G20 en Argentine, mais c’est surtout leur sommet de juillet 2018 à Helsinki qui reste dans les mémoires.Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a noté mercredi qu’il y avait “encore beaucoup de travail” avant une éventuelle nouvelle rencontre.Il a indiqué, dans une interview avec la chaîne Fox Business, que Steve Witkoff était revenu de Moscou avec une proposition de cessez-le-feu.”Nous comprenons mieux sous quelles conditions la Russie serait prête à arrêter la guerre”, a dit le secrétaire d’Etat, ajoutant: “Nous devons comparer cela à ce que les Ukrainiens et nos alliés européens, mais bien sûr en priorité les Ukrainiens, sont prêts à accepter.”Le regain d’activité diplomatique intervient à deux jours de l’expiration d’un ultimatum des Etats-Unis à la Russie, sommée de mettre fin au conflit.Dans l’immédiat, il n’est pas clair si cet ultimatum, au terme duquel Washington menaçait de déployer des droits de douane secondaires, visant les pays achetant du pétrole et de l’armement russes, est encore d’actualité.Donald Trump a seulement indiqué que d’autres pays que l’Inde pourraient être visés, y compris la Chine, sans donner de calendrier précis.- Witkoff à Moscou-La réunion entre Vladimir Poutine et Steve Witkoff a duré “près de trois heures”, selon l’agence de presse étatique russe TASS.Elle a été qualifiée de “très utile et constructive” par le conseiller diplomatique du chef de l’Etat russe, Iouri Ouchakov, et de “très productive” par le président américain.Après cette rencontre, Donald Trump a parlé au téléphone avec Volodymyr Zelensky. Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, le chancelier allemand, Friedrich Merz, le président finlandais, Alexander Stubb, et le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, ont participé à cette conversation.Les relations entre la Russie et les Etats-Unis connaissent depuis la semaine dernière un pic de tensions avec l’annonce du déploiement de deux sous-marins nucléaires américains à la suite d’une dispute en ligne avec l’ancien chef de l’Etat russe, Dmitri Medvedev.Le président américain, qui a promis de mettre rapidement fin au conflit en Ukraine, exprime de plus en plus ouvertement sa frustration à l’égard du maître du Kremlin.Des bombardements russes dans la nuit de mercredi à jeudi ont à nouveau coûté la vie à une femme de 62 ans dans la région de Zaporijjia et quatre personnes ont été blessées à Dnipro, selon les autorités locales.Ce dernier, alors que l’offensive russe se poursuit, maintient jusqu’ici des exigences jugées inacceptables par Kiev.La Russie réclame à l’Ukraine qu’elle lui cède quatre régions partiellement occupées (celles de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia, Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Alliance atlantique.