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La mort dans l’âme, des Palestiniens de retour à Gaza, ville “fantôme”
La mort dans l’âme mais avec l’espoir de retrouver leur maison, des centaines de Palestiniens reviennent samedi à la faveur du cessez-le-feu à Gaza, ville devenue “fantôme” et désolation.”Je ne sais pas quoi dire. Les images sont plus fortes qu’aucun mot: destruction, destruction et encore destruction”, lâche Saher Abou al-Atta à l’AFP.Mi-septembre, l’armée israélienne a lancé une offensive terrestre majeure pour s’emparer de Gaza-ville, présentée par Israël comme un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.Dans la ville où selon l’ONU vivait environ un million de personnes en août, de nombreux immeubles sont aujourd’hui éventrés, sans fenêtres ou pour beaucoup réduits en poussière. Dans les rues dominées par le gris des débris, des piétons, dont beaucoup d’hommes marchent samedi, pour la plupart sans effets personnels avec eux, selon des images de l’AFPTV.L’hôpital Rantissi pour enfants et patients atteints de cancer est dévasté. Des salles de soin ne sont plus qu’amas de lits à barreaux renversés, plafonds éventrés et matériels épars.- “La belle Gaza” perdue -Samedi, à la faveur du repli de l’armée israélienne sur des lignes convenues à l’intérieur de la bande de Gaza, des milliers de Gazaouis continuent de remonter la route côtière Al-Rachid vers le nord, à pied ou dans des voitures chargées pour certaines de matelas et couvertures.Raja Salmi est l’une d’eux. Elle raconte combien les kilomètres (plus d’une quinzaine) entre Khan Younis, où elle était déplacée, et la ville de Gaza ont été “extrêmement épuisants” et la route “longue”. “Nous avons marché pendant des heures, et chaque pas était empreint de peur et d’angoisse pour ma maison”, raconte-t-elle depuis Gaza-ville. Un responsable de la Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l’autorité du Hamas, a indiqué samedi à la mi-journée qu’environ 250.000 personnes étaient revenues dans le nord du territoire palestinien depuis la trêve entrée en vigueur la veille à 09h00 GMT.Lorsque Raja Salmi a enfin atteint le quartier d’Al-Rimal, elle n’a “pas réussi à trouver [sa] maison”. “Elle n’existe plus, elle n’est plus qu’un tas de décombres”, dit-elle.”Je me suis tenue devant et j’ai pleuré. Tous ces souvenirs ne sont plus que poussière”, décrit-elle.Au printemps, l’ONU estimait qu’environ 92% des bâtiments résidentiels de la bande de Gaza avaient été endommagés ou détruits depuis le début de la guerre. Après deux ans de guerre déclenchée par l’attaque sans précédent en Israël du Hamas le 7 octobre 2023, la ville de Gaza “n’est plus ce qu’elle était”, selon Raja Salmi, “tout en nous semble mort”.Sami Moussa, 28 ans, fait le même constat. Il y est retourné, sans sa famille, “pour évaluer la situation et l’état de (leur) maison”. Elle est toujours debout, même si endommagée, “mais ce que j’ai vu dans la ville est choquant”, assure-t-il depuis le camp de réfugiés d’al-Chati. “J’ai eu l’impression d’être entré dans une ville fantôme, pas à Gaza: les rues sont détruites et rasées, il y a du sable partout, et de nombreuses maisons sont effondrées ou complètement vidées”.Il décrit “l’odeur de la mort” et une “destruction” à ce point “totale” qu’il ne reconnaît plus les lieux. “Nous avons perdu la belle Gaza et nous avons encore peur de ce qui va arriver”, dit-il alors qu’Israël et le Hamas ont donné leur aval à la première phase du plan en 20 points proposé par le président américain Donald Trump pour mettre un terme à la guerre.Jeudi, à la veille de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) décrivait la situation de “catastrophique” dans le nord de la bande de Gaza “où la famine a été déclarée il y a deux mois”, une région “pratiquement coupée de l’aide alimentaire depuis” près d’un mois.
Lecornu reconduit par Macron mais éconduit par les ténors de LR
De nouveau sous la menace de censure après sa reconduction très critiquée, Sébastien Lecornu doit constituer, dans un délai ultra-court, son nouveau gouvernement mais a priori sans LR, dont deux ténors ont refusé samedi toute participation. Contre l’avis général, Emmanuel Macron a finalement reconduit tard vendredi soir son fidèle lieutenant à Matignon. Ce dernier a choisi de se rendre pour un premier déplacement samedi matin au commissariat de l’Haÿ-les-Roses, en banlieue parisienne, où il doit prendre la parole devant la presse. Mais c’est bien la composition de son futur gouvernement qui va occuper le locataire de la rue de Varenne, alors que le président des Républicains et ministre démissionnaire de l’Intérieur Bruno Retailleau, ainsi que le président du Sénat Gérard Larcher, se sont prononcés samedi contre toute participation lors d’une réunion des parlementaires LR. Le PS “va faire du chantage à la censure et le prochain gouvernement devra renoncer à tout: le sérieux budgétaire, le régalien, la défense du travail”, a expliqué Gérard Larcher, tandis que Bruno Retailleau confirmait que lui-même n’irait pas. Vendredi soir cependant une très large majorité des députés LR s’est prononcée pour un “soutien” au Premier ministre, estimant que sa reconduction donnait “une chance de stabilité” au pays. Une formule de soutien sans participation semble donc se dessiner. A l’issue d’une folle semaine entamée par sa démission et celle de son premier gouvernement, qui n’aura survécu que 14 heures, Sébastien Lecornu va donc tenter un nouvel essai avec “carte blanche” du président pour former une nouvelle équipe gouvernementale et mener “les négociations” avec les partis politiques.- “Par devoir” -Celui qui a affirmé accepter la mission “par devoir” s’attèle à une tâche éminemment difficile entre les menaces de censure des oppositions et un “socle commun” de la droite et du centre largement mis à mal. Avec d’abord une première question urgente: qui asseoir à la table du Conseil des ministres lundi pour la présentation du projet de budget 2026, dont l’examen au Parlement doit démarrer au plus vite ? Le temps presse pour pouvoir laisser au Parlement les 70 jours requis par la Constitution pour l’examiner avant le 31 décembre. Il faudrait que le texte soit transmis lundi au Parlement, en principe après un passage en Conseil des ministres.Sébastien Lecornu a prévenu que le futur gouvernement devrait “incarner le renouvellement et la diversité des compétences”, demandant aux prochains ministres de “s’engager à se déconnecter des ambitions présidentielles pour 2027”. Ce qui, outre Bruno Retailleau, semble exclure le garde des Sceaux Gérald Darmanin. Au sein du camp présidentiel, c’est le désarroi qui a dominé ces derniers jours, à mesure qu’une reconduction de Sébastien Lecornu se profilait. Plusieurs personnalités du parti présidentiel Renaissance se sont prononcées contre et son chef, Gabriel Attal, a invité Emmanuel Macron à “partager le pouvoir”. Et le parti Horizons de l’ex-Premier ministre Édouard Philippe envisage pour la première fois depuis sa création un soutien sans participation au gouvernement si celui-ci touche au “cœur” de la réforme des retraites de 2023.Or, le Premier ministre a promis que “tous les dossiers évoqués” pendant ses consultations avec les partis seraient “ouverts au débat parlementaire”. – “Un nouveau bras d’honneur” -Le Parti socialiste que l’exécutif voudrait convaincre d’un accord de non-censure dit attendre la déclaration de politique générale du Premier ministre prévue la semaine prochaine.Mais il a prévenu: sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”.Le reste des formations politiques d’opposition de gauche n’ont pas attendu longtemps. Dès l’annonce de la reconduction, La France insoumise, le Parti communiste français et les Écologistes ont promis de censurer. Lecornu 2, “c’est pire qu’une provocation, ça a vraiment un côté de négation totale des votes (…). Finalement, il dit un peu aux Français +je vous emmerde, je fais ce que je veux+”, s’est indigné la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain samedi sur franceinfo. “Un nouveau bras d’honneur aux Français d’un irresponsable ivre de son pouvoir. La France et son peuple sont humiliés”, a écrit le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur X, en précisant que la formation de gauche radicale déposerait “une nouvelle motion de destitution du président de la République” et censurerait “immédiatement” le prochain gouvernement.Même son de cloche à l’autre bout du spectre politique, où le président du Rassemblement national Jordan Bardella a déclaré que son parti “censurera bien sûr immédiatement cet attelage sans aucun avenir”, en dénonçant “une mauvaise plaisanterie, une honte démocratique et une humiliation pour les Français”. Position également adoptée par l’allié du RN, Eric Ciotti.
Après des incendies monstres, l’Albanie doit repenser l’avenir de ses forêts
Après un été marqué par des incendies parmi les plus dévastateurs de son histoire, l’Albanie doit prendre les mesures nécessaires pour retrouver de l’oxygène et prévenir de telles catastrophes.Environ 60.000 hectares ont été ravagés par les flammes en Albanie cet été, soit un peu plus de 2% de la superficie du pays. Des incendies favorisés par une vague de chaleur intense et prolongée, associée à une grave sécheresse. Dans la région de Gramsh, dans le centre du pays, il ne reste rien des centaines d’hectares de pinède qui hébergeaient lièvres, renards, loups… Plusieurs semaines après les incendie, l’air sent encore le charbon et les visages sont marqués.Armand Kisha a perdu sa maison, sa menuiserie et son bétail dans les flammes. Il les pleure, comme il pleure la forêt de pins qui l’a vu grandir. “Les forêts ont besoin de temps pour se régénérer. Notre génération, celle de nos enfants… nous ne verrons plus de pins verts par ici …”, dit-il, abattu et soucieux.Et le temps presse pour ne pas ajouter une catastrophe à la précédente. “Il faut agir vite pour régénérer la forêt car cette catastrophe naturelle peut entraîner des inondations meurtrières”, alerte le responsable des pompiers de Gramsh, Ilir Llapushi.La disparition des racines et de la végétation altèrent la capacité du sol à absorber les précipitations – et le changement climatique augmente le risque de précipitations extrêmes.L’Albanie compte parmi les pays les plus exposés aux catastrophes climatiques en Europe, prévenait en 2024 un rapport de la Banque mondiale, et presque toutes ses régions ont été touchées par des inondations, des incendies de forêt, des glissements de terrain ou des tremblements de terre ces vingt dernières années.Et les milliers de constructions illégales, souvent bâties sur des terrains inondables, ajoutent au risque, met en garde le rapport.Face à tout cela, il est vital de réformer la gestion de ses forêts, prévient Abdulla Diku, ingénieur forestier et chercheur basé à Tirana, après des années sans réformes dans la gestion des forêts, d’abus liés à la déforestation, de barrages hydroélectriques qui réduisent les débits d’eau et d’exode rural”.- Bombes de pin -La PPNEA, une ONG de protection de l’Environnement en Albanie collabore désormais avec l’Union internationale pour la conservation de la nature pour évaluer les besoins de restauration des forêts. “Le programme vise à diversifier les peuplements des forêts pour mieux favoriser la biodiversité avec des arbres résistants aux situations extrêmes comme les incendies, les inondations et les glissements de terrain”, explique Melitjan Nezaj, biologiste.A Gramsh, la municipalité étudie les options pour remplacer les forêts disparues. Le projet prévoit d’alterner des pins et d’autres arbres, notamment des feuillus. Car lorsque les flammes ont déferlé, elles n’ont fait qu’une bouchée des pins dont les pommes de sont transformées en “bombes remplies de feu”, explique Kujtim Palloçi, les yeux rougis.En moins de 30 minutes, sa maison a été rasée par les flammes, ses chèvres brûlées vives, les souvenirs de sa famille et les photos de ses enfants engloutis par le feu.Samedi 4 octobre, le Premier ministre Edi Rama a esquissé un semblant de réponse et promis un plan d’action sur la renaissance des forêts. Le gouvernement a adopté une loi interdisant toute construction sur les terrains nés d’incendies de forêts. Les autorités prévoient aussi un durcissement des peines pour les pyromanes, dont une dizaine ont été arrêtés en août, mais vite relâchés.
Après des incendies monstres, l’Albanie doit repenser l’avenir de ses forêts
Après un été marqué par des incendies parmi les plus dévastateurs de son histoire, l’Albanie doit prendre les mesures nécessaires pour retrouver de l’oxygène et prévenir de telles catastrophes.Environ 60.000 hectares ont été ravagés par les flammes en Albanie cet été, soit un peu plus de 2% de la superficie du pays. Des incendies favorisés par une vague de chaleur intense et prolongée, associée à une grave sécheresse. Dans la région de Gramsh, dans le centre du pays, il ne reste rien des centaines d’hectares de pinède qui hébergeaient lièvres, renards, loups… Plusieurs semaines après les incendie, l’air sent encore le charbon et les visages sont marqués.Armand Kisha a perdu sa maison, sa menuiserie et son bétail dans les flammes. Il les pleure, comme il pleure la forêt de pins qui l’a vu grandir. “Les forêts ont besoin de temps pour se régénérer. Notre génération, celle de nos enfants… nous ne verrons plus de pins verts par ici …”, dit-il, abattu et soucieux.Et le temps presse pour ne pas ajouter une catastrophe à la précédente. “Il faut agir vite pour régénérer la forêt car cette catastrophe naturelle peut entraîner des inondations meurtrières”, alerte le responsable des pompiers de Gramsh, Ilir Llapushi.La disparition des racines et de la végétation altèrent la capacité du sol à absorber les précipitations – et le changement climatique augmente le risque de précipitations extrêmes.L’Albanie compte parmi les pays les plus exposés aux catastrophes climatiques en Europe, prévenait en 2024 un rapport de la Banque mondiale, et presque toutes ses régions ont été touchées par des inondations, des incendies de forêt, des glissements de terrain ou des tremblements de terre ces vingt dernières années.Et les milliers de constructions illégales, souvent bâties sur des terrains inondables, ajoutent au risque, met en garde le rapport.Face à tout cela, il est vital de réformer la gestion de ses forêts, prévient Abdulla Diku, ingénieur forestier et chercheur basé à Tirana, après des années sans réformes dans la gestion des forêts, d’abus liés à la déforestation, de barrages hydroélectriques qui réduisent les débits d’eau et d’exode rural”.- Bombes de pin -La PPNEA, une ONG de protection de l’Environnement en Albanie collabore désormais avec l’Union internationale pour la conservation de la nature pour évaluer les besoins de restauration des forêts. “Le programme vise à diversifier les peuplements des forêts pour mieux favoriser la biodiversité avec des arbres résistants aux situations extrêmes comme les incendies, les inondations et les glissements de terrain”, explique Melitjan Nezaj, biologiste.A Gramsh, la municipalité étudie les options pour remplacer les forêts disparues. Le projet prévoit d’alterner des pins et d’autres arbres, notamment des feuillus. Car lorsque les flammes ont déferlé, elles n’ont fait qu’une bouchée des pins dont les pommes de sont transformées en “bombes remplies de feu”, explique Kujtim Palloçi, les yeux rougis.En moins de 30 minutes, sa maison a été rasée par les flammes, ses chèvres brûlées vives, les souvenirs de sa famille et les photos de ses enfants engloutis par le feu.Samedi 4 octobre, le Premier ministre Edi Rama a esquissé un semblant de réponse et promis un plan d’action sur la renaissance des forêts. Le gouvernement a adopté une loi interdisant toute construction sur les terrains nés d’incendies de forêts. Les autorités prévoient aussi un durcissement des peines pour les pyromanes, dont une dizaine ont été arrêtés en août, mais vite relâchés.
Après des incendies monstres, l’Albanie doit repenser l’avenir de ses forêts
Après un été marqué par des incendies parmi les plus dévastateurs de son histoire, l’Albanie doit prendre les mesures nécessaires pour retrouver de l’oxygène et prévenir de telles catastrophes.Environ 60.000 hectares ont été ravagés par les flammes en Albanie cet été, soit un peu plus de 2% de la superficie du pays. Des incendies favorisés par une …
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Gaza: les humanitaires “prêts” à livrer plus d’aide mais craignent des difficultés logistiques
Dans la foulée de l’accord Israël/Hamas, les organisations humanitaires se préparent à distribuer plus d’aide dans la bande de Gaza, un territoire exsangue dont certaines parties sont en proie à la famine selon l’ONU.Les organisations sont “prêtes”, ont indiqué à l’AFP des représentants du Programme alimentaire mondial (PAM), de Médecins sans frontières (MSF) et du Norwegian Refugee Council (NRC) alors qu’elles s’apprêtent à étendre massivement leurs opérations.Le Bureau des affaires humanitaires des Nations unies a également déclaré avoir le feu vert israélien pour 170.000 tonnes d’aide, et avoir un plan de réponse humanitaire pour les 60 premiers jours de trêve.”Mais il y a urgence sur les besoins les plus élémentaires à Gaza: équipements médicaux, médicaments, nourriture, eau, carburant et abris adéquats pour deux millions de personnes qui vont devoir affronter l’hiver sans toit au-dessus de leur tête”, note Jacob Granger, de MSF.Après deux ans de guerre, les infrastructures, notamment le réseau crucial de distribution d’eau, sont largement détruites dans la bande de Gaza.Et l’entrée de l’aide a été insuffisante pendant des mois selon l’ONU, malgré un assouplissement récent par Israël du strict blocus humanitaire imposé en mars.L’ONU avait d’ailleurs déclaré le 22 août la famine à Gaza, la première à toucher le Moyen-Orient, après que ses experts ont averti que 500.000 personnes se trouvaient dans un état “catastrophique”.- “De la viande” – Dès l’annonce d’un cessez-le-feu, jeudi, des Gazaouis ont dit à l’AFP se réjouir d’un afflux à venir de denrées dans le territoire, prévu dans l’accord.”Mes enfants sont surtout heureux de savoir que de la viande et du poulet vont enfin arriver”, a commenté Marwan al-Madhoun, 34 ans, déplacé dans le centre du territoire, “ça fait deux ans qu’ils en sont privés, enfin, les points de passage vont s’ouvrir!”Le plan Trump stipule qu’une “aide complète sera immédiatement acheminée dans la bande de Gaza” dès l’entrée en vigueur de l’accord et ce, “sans ingérence des deux parties.”Plusieurs sources humanitaires ont confié à l’AFP un certain “optimisme” quant à la mise en oeuvre du plan, tout en s’inquiétant des modalités d’application sur lesquelles Israël n’a encore fourni aucune information officielle.- “Accès” -“On pousse auprès de différentes ambassades et de donateurs pour qu’ils parlent de leur côté aux autorités israéliennes car on a besoin, par exemple, de camions qui soient en capacité de faire des allers-retours jusqu’aux plateformes sans avoir de contraintes côté israélien”, indique à l’AFP un responsable d’une ONG médicale.”La difficulté qu’on a maintenant, ce sont des questions d’accès”, souligne Antoine Renard, directeur du PAM dans les Territoires palestiniens depuis Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza.”Le plan de Trump dit qu’on va revenir au système qui était en place lors du précédent cessez-le-feu (janvier 2025), mais les conditions sur le terrain sont différentes”, ajoute M. Renard, insistant sur les importants déplacements de population ayant eu lieu depuis.Avec la nouvelle offensive israélienne sur le nord de la bande de Gaza mi-septembre, des centaines de milliers de personnes ont fui vers le centre et le sud du territoire.Cela a créé une “pression” supplémentaire sur des zones dans lesquelles les habitants peinaient déjà à se nourrir ou à se soigner en raison de fortes pénuries, explique l’humanitaire.Deux travailleurs humanitaires ont expliqué être aussi inquiets des restrictions que les autorités israéliennes pourraient imposer sur les distributions d’aide, principalement effectuées depuis le printemps par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF).Les opérations de cette organisation, soutenue par Israël et les Etats-Unis, ont été entachées par la mort de plus de 1.000 personnes tuées à proximité de ses sites, selon le bureau des droits de l’Homme de l’ONU.- “Droit fondamental” -Plusieurs responsables humanitaires ont dit à l’AFP ne pas avoir été associés aux pourparlers sur le cessez-le-feu en dehors des démarches qu’ils avaient parfois eux-mêmes engagées auprès des parties.L’accord sur le précédent cessez-le-feu avait ainsi parfois placé des ONG face à des exigences difficiles à mettre en oeuvre sur le terrain.Cette fois-ci, des problèmes administratifs pourraient se poser alors qu’Israël a imposé au printemps un nouveau mécanisme d’enregistrement des ONG que certaines ont refusé.Malgré tout, “nous ferons tout notre possible”, résume une porte-parole de NRC, Shaina Low. “L’aide humanitaire est un droit fondamental, le fait qu’elle soit intégrée à un accord de cessez-le-feu est problématique, elle ne devrait pas servir de monnaie d’échange – tout comme les otages”.
Gaza: les humanitaires “prêts” à livrer plus d’aide mais craignent des difficultés logistiques
Dans la foulée de l’accord Israël/Hamas, les organisations humanitaires se préparent à distribuer plus d’aide dans la bande de Gaza, un territoire exsangue dont certaines parties sont en proie à la famine selon l’ONU.Les organisations sont “prêtes”, ont indiqué à l’AFP des représentants du Programme alimentaire mondial (PAM), de Médecins sans frontières (MSF) et du …
Cisjordanie: harcelée par des colons, une communauté bédouine rongée par l’angoisse
Dans la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée, Naef Jahaline a peur de l’avenir alors que des colons israéliens s’installent sur les terres qui abritent l’une des dernières communautés bédouines d’éleveurs de la région.La vie était belle auparavant à Ras Ein al-Auja, raconte cet éleveur bédouin, mais les avant-postes se sont multipliés les uns après les autres au cours des deux dernières années.Les mobile-homes ont progressivement cédé la place à des maisons en dur, certaines construites à seulement une centaine de mètres des habitations bédouines.En mai, des colons ont détourné la ressource la plus précieuse du village, la source qui lui a donné son nom.Mais pour cette communauté de 130 familles, le pire reste la nécessité constante de monter la garde pour empêcher les colons de couper l’électricité, les canalisations d’irrigation ou d’amener leurs propres troupeaux paître près des habitations.”Les colons provoquent les gens la nuit, en se promenant autour des maisons, en dérangeant les habitants, en stressant les gens, en effrayant les enfants et les personnes âgées”, déclare M. Jahaline, 49 ans, ajoutant que les appels à la police israélienne dans la région donnaient rarement des résultats.”Il n’y a pas de véritable protection”, dit-il à l’AFP après une réunion avec d’autres villageois visant à s’organiser face à cette menace croissante.- “Vous faire partir” -La plupart des Bédouins palestiniens sont des éleveurs, ce qui les expose particulièrement à la violence lorsque des colons israéliens amènent leurs troupeaux qui entrent en concurrence pour les pâturages.Il s’agit d’une stratégie que les organisations de surveillance de la colonisation qualifient de “colonialisme pastoral”.”Ils (les mouvements pro-colonies, NDLR) ont commencé à faire venir des colons juifs, à leur donner un petit troupeau ou quelques moutons ou vaches, à s’emparer d’une zone spécifique, et à partir de là, ces colons armés commencent à élever du bétail”, explique à l’AFP Younes Ara, de la Commission de résistance à la colonisation et au mur de l’Autorité palestinienne.Les colonies se sont développées depuis l’occupation de la Cisjordanie par Israël en 1967. Hors Jérusalem-Est annexée, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd’hui dans des colonies, régulièrement condamnées par l’ONU comme illégales au regard du droit international, au milieu de trois millions de Palestiniens Selon M. Jahaline, le pâturage, combiné à du harcèlement, vise à pousser les Palestiniens à quitter les zones qui intéressent les colons israéliens.”On ne sait jamais quand ni comment ils vont vous harceler. Le but est de vous faire partir”, dit-il, alors qu’il monte la garde près de chez lui, de nuit, éclairant de temps en temps avec une puissante lampe torche un ravin près duquel de jeunes colons apportent des provisions.Cette nuit-là, il est accompagné de Doron Meinrath, un ancien officier de l’armée israélienne qui dirige parfois des volontaires pour l’organisation israélienne “Regarder l’occupation dans les yeux”.Plusieurs militants étrangers et israéliens aident M. Jahaline en montant la garde, en documentant les mouvements des colons, en appelant la police ou l’armée israélienne et en essayant de dissuader la violence par leur présence, se relayant par équipes de huit heures, jour et nuit.”Allons les chercher”, lance M. Meinrath en voyant une voiture descendre une colline sur une route achevée il y a quelque mois et reliant l’avant-poste naissant à une colonie existante.- Véhicule dangereux -Une fois qu’il a rattrapé la Toyota conduite par un jeune homme, laquelle a un phare en moins et un pare-brise entièrement fissuré, M. Meinrath note le numéro d’immatriculation et le signale à la police comme véhicule dangereux pour la circulation.Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, figure de l’extrême droite, et d’autres membres du gouvernement appellent ouvertement à l’annexion de la Cisjordanie, et plus particulièrement de la vallée du Jourdain.Cette menace existentielle angoisse tout le monde à Ras Ein al-Auja, et Abou Taleb, berger de 75 ans, raconte que la terre où il est né est déjà en train de se transformer.Sa communauté était autrefois autosuffisante. Mais depuis que les colons ont coupé l’accès à la source, lui et ses fils doivent payer pour remplir le réservoir d’eau dont ils ont besoin pour abreuver leurs moutons tous les trois jours.Après la création d’une nouvelle colonie à deux pas de chez lui, Abou Taleb se sent de moins en moins en sécurité.”J’ai eu une enfance heureuse, mais aujourd’hui, eux, leur vie n’est pas heureuse”, dit-il en montrant ses trois petits-enfants qui s’amusent à l’ombre d’un acacia.”Ils ont grandi dans de mauvaises conditions, partout où ils vont, ces enfants ont peur des colons.”






