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En pleine canicule, l’Europe en surchauffe lutte contre les feux

L’Europe suffoque mardi sous le poids d’une canicule qui s’éternise, une situation propice aux incendies, dont le nombre et l’intensité sont favorisés par le réchauffement climatique, notamment dans la péninsule ibérique où des milliers d’évacuations ont eu lieu.Des alertes rouge canicule ont été déclenchées en Italie, France, Portugal, dans les Balkans ou encore en Espagne, où l’Agence nationale de Météorologie (Aemet) a annoncé que la canicule allait se prolonger “probablement” jusqu’à lundi.Dans ce pays, où plusieurs dizaines d’incendies sont actuellement actifs, un volontaire qui participait à la lutte contre le feu est mort mardi en luttant contre un incendie dans la région de León (nord ouest). Dans la nuit de lundi à mardi, un autre homme a péri brûlé, dans un incendie à Tres Cantos, une localité située à 25 km au nord de Madrid. “Nous sommes en risque extrême pour les incendies de forêt”, selon le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez sur X.Environ un millier de soldats de l’Unité militaire d’Urgence (UME), qui intervient lors des catastrophes naturelles, est déployé sur les principaux sinistres.Evacuées parfois dans l’urgence, près de 6.000 personnes avaient été contraintes de passer la nuit hors de chez elles. Beaucoup ont commencé à rentrer à leur domicile mardi grâce à l’amélioration de la situation, mais de nouveaux ordres d’évacuations mardi compliquent le décompte.  Ainsi, dans la province de Cadix en Andalousie, plusieurs centaines des 2.000 personnes évacuées ont reçu mardi matin l’autorisation de rentrer chez elles, après qu’un feu maîtrisé la semaine dernière à Tarifa, à la pointe sud du pays, a repris lundi.Mais en Castille-et-Léon, au moins 3.000 personnes ont été évacuées, selon les autorités locales. Dans cette région du nord-ouest, les incendies ont notamment ravagé le site naturel de Las Médulas – classé par l’Unesco au Patrimoine mondial de l’Humanité – et si quelques centaines de résidents à proximité ont pu rentrer, plusieurs foyers restent actifs.Un homme a été arrêté, soupçonné d’avoir déclenché volontairement un incendie qui avait détruit 2.200 hectares dans la province d’Ávila. – Dôme de chaleur -Au Portugal voisin, l’autre pays le plus durement frappé par les incendies, les cloches ont retenti dans la matinée pour donner l’alerte dans le village de Trancoso (centre), site du sinistre le plus inquiétant. En plus des 700 pompiers, les habitants se sont mobilisés, arrosant les terrains autour de leur maison à l’aide de tuyaux dans l’espoir de freiner l’avancée des flammes.La Grèce a fait appel au mécanisme européen de lutte contre les feux de forêt face à de nouveaux foyers qui se sont déclarés. Les plus dangereux se situent sur l’île de Zante en mer Ionienne (ouest), dans des villes dans l’ouest de la Grèce continentale ainsi que dans le département d’Achaïa dans l’ouest du Péloponnèse où une vingtaine d’évacuations préventives de villages ont été effectuées. Les médias grecs ont montré une usine en flamme près de Patras, troisième ville du pays.L’Italie n’est pas épargnée, avec onze villes placées en alerte rouge en raison de la canicule, dont pratiquement toutes les plus grandes villes du pays (Rome, Milan, Turin…).En France, 14 départements du sud-ouest et centre-est sont en vigilance rouge canicule et deux tiers du pays en orange.Au moins cinq stations météorologiques ont battu mardi leur record de température, à l’image des 42,9°C enregistrés à Saint-Laurent-du-Pape en Ardèche (sud-est) et à Saint-Côme d’Olt en Aveyron (sud-ouest), selon Météo-France.”C’est étouffant, il n’y a pas d’air, que du béton”, constate Andréa, 21 ans, qui démarche les piétons pour le compte d’une association à Lyon (centre-est).”La vague de chaleur affectant actuellement la France, l’Espagne et les pays des Balkans n’est pas surprenante”, a expliqué par écrit à l’AFP Akshays Deoras, expert en météorologie à l’université britannique de Reading. “Elle est conduite par un dôme de chaleur qui persiste au-dessus de l’Europe. En raison du changement climatique, nous vivons maintenant dans un monde sensiblement plus chaud, et cette réalité accroît à la fois la fréquence et l’intensité des vagues de chaleur”, a-t-il poursuivi.De plus, la sécheresse est devenue la réalité quotidienne pour plus de la moitié de l’Europe, principalement pour le pourtour méditerranéen, depuis plusieurs mois, une situation propice aux incendies.Signe alarmant d’un phénomène qui menace le continent, l’Agence britannique pour l’Environnement a indiqué mardi que la pénurie d’eau en Angleterre était désormais classée “d’importance nationale”. Les six premiers mois de l’année ont été les plus secs depuis 1976, année qui avait été marquée par une très forte sécheresse en Europe.Une alerte à la pollution de l’air a été déclenchée à Londres par la municipalité et le trafic ferroviaire a été perturbé, les sols desséchés faisant bouger les trains. Les pompiers écossais ont déclenché une alerte pour risque “très élevé” d’incendie entre le 13 et le 19 août dans plusieurs régions et appellent la population à agir “avec responsabilité”, à éviter barbecues portables, feux de camp et jets de mégots de cigarettes.Au sud-est du continent, les Balkans sont également en première ligne, qu’il s’agisse de l’Albanie, où plusieurs centaines de pompiers et soldats combattent des incendies, du Montenegro ou de la Croatie.burs-CHZ/eg/emp/mm 

En crise, la Bolivie s’apprête à virer à droite après 20 ans de socialisme

Plongés dans une profonde crise économique, les Boliviens s’apprêtent à mettre fin dimanche à deux décennies de domination de la gauche, en amorçant un virage radical à droite, portés par deux candidats promettant des changements drastiques.Dans ce contexte, l’ancien président Evo Morales, figure de la gauche dans le pays mais écarté du scrutin par la limite des mandats, appelle au vote nul et menace de mobiliser ses partisans dans la rue. Le pays de 11,3 millions d’habitants se rend aux urnes las du manque de dollars, de carburant et de produits alimentaires. L’inflation annuelle a frôlé 25% en juillet, un niveau inédit depuis au moins 2008.Rendu responsable de la débâcle, le président Luis Arce a renoncé à briguer un deuxième mandat.  “Notre situation est vraiment (…) catastrophique. Notre monnaie s’est dépréciée, les salaires ne suffisent pas, tout est très cher”, témoigne Freddy Millán, un ingénieur de 53 ans de Santa Cruz, poumon économique du pays.Le millionnaire de centre-droit Samuel Doria Medina, 66 ans, et l’ancien président de droite Jorge Quiroga, 65 ans, sont en tête des intentions de vote parmi les huit candidats en lice. Au coude-à-coude, les deux favoris devraient s’affronter lors d’un second tour le 19 octobre.Tous deux promettent de tourner la page du modèle économique étatiste mis en place par le Mouvement vers le socialisme (MAS), au pouvoir depuis près de 20 ans.La gauche pourrait ainsi vivre son pire fiasco électoral depuis son arrivée au pouvoir en 2006 sous la houlette d’Evo Morales, qui a gouverné jusqu’en 2019 avant de soutenir la victoire de son ancien ministre Luis Arce en 2020.Mais les luttes intestines entre les deux hommes ont depuis fracturé le parti au pouvoir et provoqué des manifestations avec blocages de routes qui ont paralysé plusieurs régions et aggravé la crise économique.  Figures de la gauche, le candidat du MAS, Eduardo Del Castillo, et le président du Sénat, Andrónico Rodríguez, tous deux âgés de 36 ans, sont ainsi à la traîne dans les sondages.- “Combat dans la rue” -La crise nous a “totalement affectés (…) Je pense que nous essayons tous de changer cette situation”, déclare Alejandra Ticona, une étudiante en droit de 24 ans de La Paz.Bien qu’elle reconnaisse que la gauche a autrefois aidé les paysans, comme sa propre famille, elle souhaite aujourd’hui que l’un des deux favoris remporte le scrutin. Sous la présidence d’Evo Morales, la Bolivie a triplé sa production intérieure, réduit la pauvreté de 60% à 37% et inclus la population indigène dans la redistribution du pouvoir et des richesses.Mais ce bilan s’efface maintenant derrière une crise économique devenue la préoccupation majeure des Boliviens.MM. Doria Medina et Quiroga promettent ainsi un plan de choc avec des coupes dans les dépenses publiques et une plus grande ouverture aux investissements privés.”Une nouvelle étape va commencer”, a récemment déclaré M. Doria Medina à l’AFP. M. Quiroga a, lui, promis un “changement radical” du modèle économique.”Avec le peuple, nous mènerons le combat dans les rues” si la droite l’emporte, a déclaré à l’AFP Evo Morales depuis son fief du Chapare, dans le centre du pays, où il est réfugié depuis un mandat d’arrêt dans une affaire de traite de mineure qu’il conteste.Après 20 ans au pouvoir, “le gouvernement ne peut tout simplement pas rejeter la responsabilité de la crise sur quelqu’un d’autre”, estime Pablo Calderón, professeur d’études internationales à la Northeastern University de Londres. Mais, selon lui, si la droite l’emporte, elle devrait éviter les “virages à 180 degrés” dans l’immédiat, notamment concernant les programmes sociaux qui ont permis à de nombreux Boliviens de sortir de la pauvreté.Pour Glaeldys Gonzalez, analyste du Crisis Group, l’opinion publique est toutefois prête au “changement”: libéraliser l’économie et réduire le rôle de l’Etat sont à présent des pistes largement acceptées, selon elle. Près de huit millions d’électeurs sont appelés aux urnes dimanche, lors d’un vote obligatoire.

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L’Egypte annonce travailler avec les médiateurs en vue d’une trêve à Gaza

L’Egypte a annoncé mardi travailler avec le Qatar et les Etats-Unis en vue d’un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, où l’armée israélienne se prépare à prendre le contrôle de la plus grande ville du territoire palestinien.Sous très forte pression pour mettre fin à 22 mois de guerre contre le Hamas, le …

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