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Gouvernement: un mélange de politiques et techniciens pressentis

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a proposé, selon Matignon, un “mélange de société civile avec des profils expérimentés et de jeunes parlementaires” pour son deuxième gouvernement, qui doit être dévoilé dimanche soir et a été composé dans l’urgence pour déposer un projet de budget à temps. Selon des sources proches de l’exécutif, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, succèdera à Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur, l’ancien PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou serait nommé au Travail, Catherine Vautrin aux Armées et Monique Barbut, l’ex-présidente de WWF France, à la Transition écologique. Enfin, l’ex-directeur général de l’Enseignement scolaire, Edouard Geffray, encore un profil technique, prendra la tête du ministère de l’Éducation, ce qui devrait se traduire par la sortie du gouvernement d’Elisabeth Borne.Autre nomination, le chef des députés Liot Laurent Panifous doit se voir confier les Relations avec le Parlement.   Sébastien Lecornu a l’intention de “faire émerger de nouveaux visages”, a dit Matignon.A l’Elysée depuis 19H00 environ, Le Premier ministre, tout juste renommé il y a 48 heures, s’entretenait toujours avec Emmanuel Macron à 21H00. – Nervosité -Le temps presse pour composer une équipe gouvernementale et tenir un conseil des ministres, alors que le chef de l’Etat s’envole dans la nuit pour l’Egypte et que la Constitution prévoit que le Parlement dispose de 70 jours pour examiner le budget avant le 31 décembre.Il faudrait donc que le projet de budget lui soit transmis mardi. Ce nouvel exécutif, apparemment resserré, a toutefois une durée de vie qui pourrait être limitée, dans la mesure où l’ensemble des oppositions – hors PS qui attend la garantie d’une suspension de la réforme des retraites – menacent Sébastien Lecornu de censure. Ce dernier a dû oeuvrer tout le week-end pour composer son équipe sans l’aide de ses alliés centristes ni des Républicains (LR) qui ont décidé samedi de ne plus participer au gouvernement tout en le soutenant “texte par texte” au Parlement. Mais le parti s’attend à ce que des LR participent au gouvernement.Les signes de nervosité se sont multipliés dimanche au sein du parti issu du gaullisme. Au moins une ministre sortante, Annie Genevard (Agriculture), serait tentée de rempiler. “Annie, vous ne pouvez pas faire ça”, lui a intimé sur X le président des jeunes LR Théo Am’Saadi. “La décision du BP (Bureau politique) doit être respectée.”Le ministre LR sortant de la Santé Yannick Neuder a fait savoir de son côté qu’il avait décliné une proposition du Premier ministre de rester au gouvernement.Le bureau politique d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe, a également souhaité garder ses distances avec le gouvernement, en attendant d’en savoir plus sur ses intentions. Quant au Modem de François Bayrou, fidèle parmi les fidèles d’Emmanuel Macron, il s’est montré très réticent à toute participation. – Gage de bonne foi -Sébastien Lecornu, qui a démissionné lundi dernier parce que “les conditions n’étaient plus remplies”, a fait monter la pression dimanche en promettant dans la presse dominicale qu’il ferait de même si ces conditions “n’étaient plus remplies à nouveau”. “Je ne ferai pas n’importe quoi”, a-t-il assuré à La Tribune dimanche. De fait, s’il devait démissionner à nouveau, la perspective d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, réclamée notamment par l’extrême droite, se rapprocherait davantage. Le président Emmanuel Macron, qui sera absent toute la journée de lundi, pour un voyage en Egypte de soutien au plan Trump sur Gaza, a d’ailleurs brandi cette menace aux différents partis qu’il a reçus vendredi, s’ils ne parvenaient pas à s’entendre. Et si la question du casting et des délais était résolue, il faudrait alors pour le gouvernement Lecornu 2 se maintenir au pouvoir. A l’exception du PS, l’ensemble de la gauche a appelé à la censure immédiate, de même que le Rassemblement national et l’UDR d’Eric Ciotti. Ce qui place le parti à la rose comme un “partenaire obligé” de la macronie finissante, a persiflé dimanche le patron des sénateurs centristes Hervé Marseille (Union des démocrates et indépendants, UDI), en prévenant qu’une censure est possible dès “cette semaine”.Car le groupe socialiste (69 députés) est le seul capable de sauver le futur gouvernement et a du coup placé la barre assez haut. Sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”, a-t-il prévenu dès vendredi.Une telle suspension “n’épuiserait pas le débat sur le budget et l’avenir de la France, mais ce serait un gage de sa bonne foi et de sa volonté d’ouvrir une nouvelle période”, a précisé Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, dans La Tribune Dimanche.

Netanyahu proclame la victoire à quelques heures du retour prévu des otages de Gaza

Israël a remporté d'”immenses victoires” en deux ans de guerre contre le Hamas, a proclamé dimanche soir le Premier ministre israélien  Benjamin Netanyahu alors que le mouvement islamiste palestinien s’apprête à libérer les otages retenus à Gaza, à quelques heures d’un “sommet pour la paix” en Égypte.Première étape du plan présenté par Donald Trump pour faire taire les armes, le retour en Israël des 48 otages, vivants ou morts, doit s’accompagner de la libération par Israël de 250 détenus pour des “raisons de sécurité”– dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et de 1.700 Palestiniens arrêtés dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.Le retour en Israël des otages va marquer un “événement historique” mêlant “tristesse” et “joie”, a déclaré M. Netanyahu deux jours après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza où la guerre avait été déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.Leur arrivée est prévue “tôt lundi matin”, selon Shosh Bedrosian, porte-parole de M. Netanyahu, et le gouvernement s’attend à ce que les “20 otages vivants soient libérés ensemble [et remis tous] en même temps à la Croix-Rouge et transportés dans six à huit véhicules”.Donald Trump est attendu dans la matinée en Israël pour quelques heures, dans sa première visite depuis son retour à la Maison Blanche. Selon des sources proches des négociations, le Hamas a “terminé les préparatifs” en vue de la libération des otages vivants, mais il continue d’exiger en échange que soient relâchés des chefs palestiniens. Israël a de son côté prévenu que les détenus palestiniens ne seraient libérés qu’après confirmation que tous les otages ont été rendus. La quasi-totalité avait été enlevée lors de l’attaque du 7-Octobre.- Les hôpitaux mobilisés -Plusieurs hôpitaux israéliens se préparent à accueillir des otages, tandis que l’administration pénitentiaire a indiqué avoir transféré des prisonniers palestiniens dans deux prisons spécifiques en vue de leur libération.Donald Trump est attendu en Israël lundi à 06h20 GMT. Après un échange avec M. Netanyahu, il s’exprimera devant le Parlement et rencontrera des proches d’otages. Direction ensuite Charm el-Cheikh, en Egypte, à 10h00 GMT, pour y co-présider avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi un “sommet pour la paix” à Gaza, en présence de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. La gouvernance de la bande de Gaza, ravagée par deux ans de guerre, en sera l’un des enjeux.Les pays médiateurs de l’accord de cessez-le-feu à Gaza doivent signer lundi un document garantissant son application, selon une source diplomatique. “Les signataires en seront les garants: les Etats-Unis, l’Egypte, le Qatar et probablement la Turquie”, a précisé cette source sous couvert d’anonymat.Aucun responsable israélien ne sera présent au sommet, pas plus que le Hamas. L’Iran, soutien de longue date de ce dernier, a indiqué avoir reçu une invitation pour le sommet sans toutefois préciser s’il y participerait.Parallèlement au retrait progressif déjà amorcé de l’armée israélienne qui garde le contrôle de 53% du territoire de la bande de Gaza, le plan américain prévoit dans une phase ultérieure que le Hamas soit exclu de la future gouvernance de la bande de Gaza où il a pris le pouvoir en 2007, et que son arsenal soit détruit. Selon le plan américain, le gouvernement serait confié à “un comité palestinien technocratique et apolitique” placé “sous la supervision et le contrôle d’un nouvel organe international de transition” dirigé par M. Trump.- Des camions en attente -Sur le terrain à Gaza, des journalistes de l’AFP ont vu dimanche des Gazaouis se rendre sur les marchés où le prix des denrées a baissé, le cessez-le-feu promettant un assouplissement du blocus imposé par Israël.Des camions chargés d’aide sont entrés par le point de passage de Kerem Shalom, dans le sud d’Israël, tandis que des camions attendaient depuis le petit matin à Rafah, le point de passage voisin, sur la frontière entre Gaza et l’Egypte.Certains chargements auraient déjà été pillés, selon plusieurs témoignages d’habitants.”Nous ne voulons pas vivre dans une jungle, nous exigeons que l’aide soit sécurisée et distribuée avec respect pour les gens,” a déclaré à l’AFP Mohammed Za’rab, un jeune homme devant des cartons au sol, le long d’une route empruntée par les camions.Des policiers municipaux se sont déployés dans le camp de Nousseirat, dans le centre du territoire, a constaté un photographe de l’AFP, entre les monticules de décombres et de déchets, tandis que des centaines de milliers de déplacés ont regagné le nord du territoire, pour retrouver souvent leur maison en ruines.Le plan de Donald Trump prévoit une augmentation significative de l’aide humanitaire dès l’arrêt des combats, mais des responsables humanitaires ont déclaré à l’AFP ne pas voir de changements.Amjad Shawa, le directeur du réseau des ONG palestiniennes PNGO, estime qu’il manque encore beaucoup de “détails” pour que soit mis en oeuvre cet aspect du plan.

Présidentielle au Cameroun: fermeture des bureaux de vote, début du dépouillement

Les électeurs camerounais ont voté dimanche pour une présidentielle à un tour dans laquelle le président Paul Biya, 92 ans dont 43 au pouvoir, part grand favori. Face à lui se présentaient 11 candidats, dont son ancien ministre Issa Tchiroma Bakary, qui suscite un engouement inattendu.Le vote s’est achevé vers 18H00 (17H00 GMT) et le dépouillement a immédiatement commencé pour ce scrutin à un tour qui s’est déroulé “dans le calme et la sérénité”, a assuré à l’AFP Jean-Alain Andzongo Bikele, un des représentants de la commission électorale (ELECAM), dans un bureau de vote de Yaoundé.Le Conseil constitutionnel a jusqu’au 26 octobre pour proclamer les résultats définitifs. En 2018, ils avaient été annoncés 15 jours après le scrutin.Les huit millions de Camerounais appelés à voter ont pour la plupart toujours vécu sous le règne de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, et qui l’a toujours emporté avec un score de plus de 70% ces 20 dernières années. “Rien n’est acquis, attendons qu’on connaisse le nom de l’élu”, a-t-il déclaré à la presse, accompagné de son épouse Chantal, à la sortie d’un bureau de vote près du palais présidentiel à Yaoundé. À la clôture des bureaux de vote, des résultats plaçant Issa Tchiroma Bakary en tête des suffrages ont créé l’émoi dans son fief de Yaoundé. Plusieurs centaines de personnes sont descendues dans la rue, dans le quartier de la Briqueterie, en scandant “Au revoir Paul Biya, Tchiroma arrive”, selon des correspondants de l’AFP.”Il ne faut pas être naïf, on sait bien que le système gouvernant a beaucoup de moyens pour obtenir les résultats qui l’avantagent”, a expliqué à l’AFP Stéphane Akoa, politologue camerounais.Il a noté toutefois que la campagne a été ces derniers jours “beaucoup plus animée” que d’ordinaire et que “cette élection est donc peut-être plus susceptible de nous surprendre”, dans un pays où 40% des habitants vivaient sous le seuil de pauvreté en 2024, selon la Banque mondiale.Paul Biya est comme à son habitude resté très discret pendant la campagne électorale. Il est finalement apparu en public mardi pour la première fois depuis le mois de mai, visiblement en forme, en tenant comme en 2018 un meeting de campagne à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord, stratégique avec plus de 1,2 million d’électeurs.- Contraste saisissant – Ses 11 rivaux ont multiplié les apparitions publiques, promettant de tourner la page du long règne et de la main de fer du second président du Cameroun depuis son indépendance de la France en 1960.Jeudi soir, son principal rival, Issa Tchiroma Bakary, 79 ans, qui a quitté en juin le gouvernement et rejoint l’opposition après 20 ans dans le giron présidentiel, a également tenu un meeting à Maroua.Dans cette région dont il est originaire, il a semblé susciter un élan populaire inédit, accueilli dans les rues par des milliers de partisans brandissant des pancartes louant “Tchiroma le Sauveur”. Un contraste saisissant avec le meeting de Paul Biya, tenu devant un public clairsemé de quelques centaines de personnes, contre 25.000 annoncées par son entourage.Le principal opposant de Paul Biya, Maurice Kamto, deuxième à la présidentielle de 2018, a vu sa candidature rejetée par le Conseil constitutionnel. Plusieurs ONG comme Human Rights Watch (HRW) ont ensuite exprimé leurs inquiétudes sur la “crédibilité du processus électoral”.- “Protéger le vote” -Une partie des Camerounais se disent désabusés face à la perpétuation du “système Biya”, alors que le chômage atteint 35% dans les grandes villes.Mais dans ce pays où la moitié de la population a moins de 20 ans, “beaucoup de jeunes veulent aller voter et sont allés chercher leur carte d’électeur”, a constaté le politologue Stéphane Akoa. Il y voit “un signal positif de changement, mais peut-être pas suffisamment fort pour faire descendre les jeunes dans la rue, comme on l’a vu à Madagascar, en Tunisie ou ailleurs.”Les Camerounais se plaignent de la cherté de la vie, du manque d’eau potable, de soins de santé et d’éducation de qualité, mais ces frustrations restent à ce stade cantonnées aux réseaux sociaux.Le ministère de l’Administration territoriale a autorisé 55.000 observateurs électoraux locaux et internationaux, dont l’Union africaine. Plusieurs plateformes ont prévu de compiler les résultats de manière indépendante, pour “protéger le vote”, s’attirant les critiques du gouvernement qui a dénoncé des tentatives de “manipuler l’opinion publique” et de “proclamer des résultats tronqués”.Le scrutin se déroulera à l’ombre du conflit meurtrier opposant des groupes séparatistes aux forces du gouvernement dans les régions à majorité anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Lors de la précédente élection en 2018, l’abstention y avait été particulièrement élevée.

Présidentielle au Cameroun: fermeture des bureaux de vote, début du dépouillement

Les électeurs camerounais ont voté dimanche pour une présidentielle à un tour dans laquelle le président Paul Biya, 92 ans dont 43 au pouvoir, part grand favori. Face à lui se présentaient 11 candidats, dont son ancien ministre Issa Tchiroma Bakary, qui suscite un engouement inattendu.Le vote s’est achevé vers 18H00 (17H00 GMT) et le dépouillement a immédiatement commencé pour ce scrutin à un tour qui s’est déroulé “dans le calme et la sérénité”, a assuré à l’AFP Jean-Alain Andzongo Bikele, un des représentants de la commission électorale (ELECAM), dans un bureau de vote de Yaoundé.Le Conseil constitutionnel a jusqu’au 26 octobre pour proclamer les résultats définitifs. En 2018, ils avaient été annoncés 15 jours après le scrutin.Les huit millions de Camerounais appelés à voter ont pour la plupart toujours vécu sous le règne de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, et qui l’a toujours emporté avec un score de plus de 70% ces 20 dernières années. “Rien n’est acquis, attendons qu’on connaisse le nom de l’élu”, a-t-il déclaré à la presse, accompagné de son épouse Chantal, à la sortie d’un bureau de vote près du palais présidentiel à Yaoundé. À la clôture des bureaux de vote, des résultats plaçant Issa Tchiroma Bakary en tête des suffrages ont créé l’émoi dans son fief de Yaoundé. Plusieurs centaines de personnes sont descendues dans la rue, dans le quartier de la Briqueterie, en scandant “Au revoir Paul Biya, Tchiroma arrive”, selon des correspondants de l’AFP.”Il ne faut pas être naïf, on sait bien que le système gouvernant a beaucoup de moyens pour obtenir les résultats qui l’avantagent”, a expliqué à l’AFP Stéphane Akoa, politologue camerounais.Il a noté toutefois que la campagne a été ces derniers jours “beaucoup plus animée” que d’ordinaire et que “cette élection est donc peut-être plus susceptible de nous surprendre”, dans un pays où 40% des habitants vivaient sous le seuil de pauvreté en 2024, selon la Banque mondiale.Paul Biya est comme à son habitude resté très discret pendant la campagne électorale. Il est finalement apparu en public mardi pour la première fois depuis le mois de mai, visiblement en forme, en tenant comme en 2018 un meeting de campagne à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord, stratégique avec plus de 1,2 million d’électeurs.- Contraste saisissant – Ses 11 rivaux ont multiplié les apparitions publiques, promettant de tourner la page du long règne et de la main de fer du second président du Cameroun depuis son indépendance de la France en 1960.Jeudi soir, son principal rival, Issa Tchiroma Bakary, 79 ans, qui a quitté en juin le gouvernement et rejoint l’opposition après 20 ans dans le giron présidentiel, a également tenu un meeting à Maroua.Dans cette région dont il est originaire, il a semblé susciter un élan populaire inédit, accueilli dans les rues par des milliers de partisans brandissant des pancartes louant “Tchiroma le Sauveur”. Un contraste saisissant avec le meeting de Paul Biya, tenu devant un public clairsemé de quelques centaines de personnes, contre 25.000 annoncées par son entourage.Le principal opposant de Paul Biya, Maurice Kamto, deuxième à la présidentielle de 2018, a vu sa candidature rejetée par le Conseil constitutionnel. Plusieurs ONG comme Human Rights Watch (HRW) ont ensuite exprimé leurs inquiétudes sur la “crédibilité du processus électoral”.- “Protéger le vote” -Une partie des Camerounais se disent désabusés face à la perpétuation du “système Biya”, alors que le chômage atteint 35% dans les grandes villes.Mais dans ce pays où la moitié de la population a moins de 20 ans, “beaucoup de jeunes veulent aller voter et sont allés chercher leur carte d’électeur”, a constaté le politologue Stéphane Akoa. Il y voit “un signal positif de changement, mais peut-être pas suffisamment fort pour faire descendre les jeunes dans la rue, comme on l’a vu à Madagascar, en Tunisie ou ailleurs.”Les Camerounais se plaignent de la cherté de la vie, du manque d’eau potable, de soins de santé et d’éducation de qualité, mais ces frustrations restent à ce stade cantonnées aux réseaux sociaux.Le ministère de l’Administration territoriale a autorisé 55.000 observateurs électoraux locaux et internationaux, dont l’Union africaine. Plusieurs plateformes ont prévu de compiler les résultats de manière indépendante, pour “protéger le vote”, s’attirant les critiques du gouvernement qui a dénoncé des tentatives de “manipuler l’opinion publique” et de “proclamer des résultats tronqués”.Le scrutin se déroulera à l’ombre du conflit meurtrier opposant des groupes séparatistes aux forces du gouvernement dans les régions à majorité anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Lors de la précédente élection en 2018, l’abstention y avait été particulièrement élevée.