AFP World

Les 20 derniers otages vivants du Hamas de retour en Israël

Les 20 derniers otages vivants du Hamas, libérés lundi de la bande de Gaza, ont regagné Israël peu avant la libération en échange de Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes, première étape du plan de Donald Trump pour mettre fin à deux ans de guerre.Les libérations d’otages après 738 jours de captivité, attendues par Israël tout entier, ont été accueillies par des scènes de liesse sur la place des Otages à Tel-Aviv, où s’étaient massées des milliers de personnes.A Ramallah, en Cisjordanie occupée, une explosion de joie a accompagné l’arrivée des premiers cars transportant les prisonniers palestiniens libérés. Dans la bande de Gaza, des foules se sont aussi rassemblées pour les attendre.Le président américain, arrivé en Israël pour une visite éclair, a été salué par une ovation debout à la Knesset, avant de gagner l’Egypte pour un sommet international consacré à l’avenir de la bande de Gaza.”On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2.000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent… Mais c’est une belle journée, celle qu’on attend depuis deux ans”, a témoigné à l’AFP Ronny Edry, un enseignant israélien de 54 ans.Les 20 otages libérés au quatrième jour du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas avaient été enlevés le 7 octobre 2023 lors de l’attaque sanglante menée par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien. La majorité des 251 personnes alors enlevées avaient été libérées lors de précédentes trêves.Cette attaque a déclenché en représailles une offensive israélienne qui a fait des dizaines de milliers de morts dans la bande de Gaza.Lundi matin, un premier groupe de sept otages a été remis au Comité International de la Croix-Rouge, puis un autre de 13, sans qu’aucune image ne filtre. Tous ont ensuite regagné Israël.Sur la place des Otages, des dizaines de personnes avaient commencé à se masser avant le lever du jour. Certains avaient le visage grave, d’autres souriaient, beaucoup s’étreignaient alors que résonnait la chanson Habayta (“à la maison”), en hébreu), en boucle dans les hut-parleurs.”Bon retour à la maison”, a déclaré le ministère des Affaires étrangères israélien.  – “La guerre est terminée” -Le retour des 47 derniers otages retenus à Gaza depuis deux ans, dont 27 sont morts, doit s’accompagner de la libération par Israël de 250 détenus pour des “raisons de sécurité”, dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et de 1.700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis octobre 2023.Selon l’armée israélienne, les dépouilles des derniers otages pourraient ne pas être toutes rendues lundi. La porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’un “organisme international”, prévu dans le cadre du plan américain, devrait aider à les localiser.Après avoir rencontré M. Netanyahu, Donald Trump devait s’exprimer devant le Parlement israélien et rencontrer des proches d’otages.”La guerre est terminée. D’accord? Vous comprenez ça?”, a-t-il déclaré en quittant les Etats-Unis.Mais le Hamas, dont un responsable avait dit prévoir une deuxième phase “difficile” des négociations, a appelé lundi Donald Trump et les pays médiateurs à faire en sorte qu’Israël ne reprenne pas la guerre.Lundi après-midi, le président américain se rendra à Charm el-Cheikh, en Egypte, pour y coprésider avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi un sommet sur Gaza, en présence de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.Ni M. Netanyahu ni le Hamas ne seront présents. Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, assistera en revanche au sommet.Les pays médiateurs de l’accord de cessez-le-feu doivent signer un document garantissant son application, a indiqué une source diplomatique selon qui ces pays seront “les Etats-Unis, l’Egypte, le Qatar et probablement la Turquie”.Parallèlement au retrait progressif déjà amorcé de l’armée israélienne, qui garde le contrôle de 53% de la bande de Gaza, le plan américain prévoit dans une phase ultérieure que le Hamas soit exclu de la gouvernance du territoire, où il a pris le pouvoir en 2007, et que son arsenal soit détruit.- “Attendre la reconstruction” -Dans la bande de Gaza, des centaines de milliers de Palestiniens déplacés par la guerre ont regagné à la faveur du cessez-le-feu le nord du territoire, transformé en champ de ruines.”Je suis rentrée le coeur tremblant”, a confié à l’AFP une femme de 38 ans, Fatima Salem, de retour à Gaza-ville où elle peine à reconnaître son quartier.”Mes yeux n’arrêtaient pas de chercher des repères, mais rien n’était plus pareil, même les maisons des voisins n’étaient plus là”, a-t-elle raconté. “Nous allons planter une tente et attendre la reconstruction.”Des camions chargés d’aide humanitaire ont commencé à entrer à Gaza par le point de passage de Kerem Shalom, dans le sud d’Israël. D’autres attendaient à Rafah, le point de passage voisin, sur la frontière entre Gaza et l’Egypte.L’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.Depuis lors, plus de 67.806 Palestiniens ont été tués dans l’offensive israélienne sur la bande de Gaza, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l’ONU.

Dieselgate: cinq constructeurs jugés à Londres, des milliards en jeu

Le procès hors norme de cinq géants de l’automobile, dont Renault et Peugeot-Citroën, s’est ouvert lundi à Londres, dernier épisode du scandale mondial des voitures diesel truquées, qui pourrait ouvrir la voie à des milliards de livres d’indemnisation.L’allemand Mercedes, le japonais Nissan et l’américain Ford sont les trois autres mis en cause dans cette procédure britannique, qui s’ouvre pour trois mois devant la Haute Cour. Tous nient les faits.Dans ce vaste dossier, qui a donné lieu à l’ouverture de procédures civiles et pénales dans le monde entier –par exemple en Allemagne, en France, aux Etats-Unis ou en Corée du Sud– les plus grands fabricants automobiles sont suspectés d’avoir manipulé des véhicules pour passer les contrôles antipollution, notamment les émissions d’oxydes d’azote (NOx).La Londonienne Rosamund Adoo Kissi-Debrah, dont la fille de neuf ans, Ella, est morte en 2013 d’une grave crise d’asthme, depuis reconnue par la justice comme liée à la pollution de l’air, a tenu à être présente, avec une vingtaine d’autres manifestants, devant le tribunal.”Le médecin légiste a dit que si nous n’avions pas eu des niveaux illégaux de pollution de l’air là où nous vivons, non seulement elle n’aurait pas eu d’asthme, mais elle ne serait pas morte cette nuit-là”, a-t-elle déploré auprès de l’AFP. Elle attend “des excuses” des constructeurs.- “Tous les constructeurs” -“Des millions de voitures diesel circulent encore sur nos routes et rendent nos enfants malades”, ajoute, à ses côtés, Jemima Hartshorn, qui espère que le procès attirera l’attention du gouvernement sur la nécessité de “retirer ces voitures de nos routes”.Volkswagen, auquel le nom du Dieselgate est souvent associé, a reconnu dès 2015 avoir commercialisé plus de 11 millions de véhicules dans le monde équipés d’un logiciel détectant les phases de test pour diminuer ses émissions. Il a déjà réglé une facture dépassant les 30 milliards d’euros, dont la plus grande part aux Etats-Unis.Le constructeur allemand avait été reconnu coupable en 2020 par la Haute Cour de Londres d’avoir mis en place un “logiciel truqueur”. Sans reconnaître sa responsabilité, il avait mis fin aux procédures deux ans plus tard en réglant à l’amiable 193 millions de livres (222 millions d’euros).Mais l’affaire “est beaucoup plus large que Volkswagen: elle concerne presque tous les constructeurs” qui vendent des voitures au Royaume-Uni, affirme à l’AFP Martyn Day, du cabinet d’avocats Leigh Day, principal représentant des plaignants, pour qui les indemnisations pourraient se compter en “milliards de livres”.- “Manipulation” -Car l’issue du procès pourrait faire jurisprudence et s’appliquer aux autres constructeurs qui font l’objet de plaintes, comme Volkswagen-Porsche, Vauxhall-Opel, Jaguar Land Rover, BMW, FCA-Suzuki, Volvo, Hyundai-Kia, Toyota et Mazda. En tout, 1,6 million de conducteurs demandent compensation dans le pays.”Le plus important pour nous est de convaincre que toutes ces voitures sont équipées de dispositifs de manipulation” des émissions, a résumé à l’AFP M. Day peu avant l’ouverture du procès lundi.Adam Kamenetzky, un Londonien de 45 ans, estime avoir été “trompé” lorsqu’il a choisi en 2018 un SUV Mercedes gris, spécifiquement parce qu’il était censé être moins polluant. Selon lui, le véhicule est en réalité bien plus nocif, ce qui fait aussi baisser sa valeur.Présent à l’ouverture, il entend “demander des comptes” aux marques automobiles.Sollicités par l’AFP, Ford et Mercedes rejettent des “allégations sans fondement”. Renault et Stellantis, la maison-mère de Peugeot et Citroën, assurent que les véhicules vendus étaient tous “conformes” aux réglementations. Nissan n’a pas souhaité faire de commentaire.Le procès se concentrera d’abord sur la responsabilité des constructeurs, avant une éventuelle seconde procédure à partir d’octobre 2026 concernant les indemnisations.

“Peu déstabilisable”, Cédric Jubillar va être interrogé sur la nuit de la disparition de son épouse

Décrit lundi matin par un psychiatre comme “peu déstabilisable”, tout en étant fragilisé par des “angoisses d’abandon”, Cédric Jubillar doit donner, dans la foulée, sa version de la nuit de la disparition de son épouse qu’il est accusé d’avoir tuée.L’expert a examiné l’accusé à deux reprises et a décrit devant la cour d’assises du Tarn une “organisation défensive de sa personnalité”, un homme “impulsif” mais “peu déstabilisable”, qui a “une grande maîtrise de ses émotions”.Parallèlement, a souligné le psychiatre, l’enfance chaotique de Cédric Jubillar peut avoir fait de lui “un colosse aux pieds d’argile”, travaillé par des fragilités persistantes: “les angoisses d’abandon, ce sont des choses qui restent et mettent l’adulte en difficulté”.Dans la dernière ligne droite de ce procès, qui entre dans sa quatrième semaine, avocats généraux et parties civiles ont questionné le psychiatre sur la colère qu’aurait pu ressentir l’accusé face à la relation extraconjugale de son épouse ou sur sa mémoire parfois défaillante à propos de certains points. C’est “compliqué pour lui de parler de choses qui peuvent être émotionnellement difficiles pour lui”, a souligné le psychiatre.- “Abîme” -Vendredi, pendant les premières heures de son interrogatoire récapitulatif, le peintre-plaquiste de 38 ans est resté fidèle à son comportement depuis le début du procès: globalement stoïque, avec quelques signes de nervosité mais toujours des réponses directes, souvent courtes et peu développées. Et alors qu’il doit donner des explications sur la nuit du 15 au 16 décembre 2020, au cours de laquelle l’infirmière de 33 ans a disparu sans jamais être retrouvée, “il ne donne pas l’impression de mesurer l’abîme qui s’ouvre devant nous”, a estimé l’un des avocats des parties civiles, Laurent de Caunes, décrivant un accusé qui donne “une apparence très lisse et très évasive”.”C’est intéressant de voir qu’il choisit de ne pas répondre, ou de répondre le strict minimum, quand on sait que c’est un être exubérant, prolixe, un être qui, en dehors de la cour d’assises, a une grande gueule”, a analysé vendredi soir l’avocat de plusieurs cousins, oncles et tantes de la disparue, Mourad Battikh.Ni défense ni parties civiles ne s’attendent lundi à un rebondissement majeur. “Je n’ai aucune inquiétude sur les propos que tiendra Cédric Jubillar lundi”, a confié l’un de ses avocats, Alexandre Martin, “parce que depuis le début cet homme a toujours la même version sur ce qu’il a fait cette nuit-là”.”On n’obtiendra rien de Cédric Jubillar à cette audience”, a estimé Me Mourad Battikh. “La culture de l’aveu, ce n’est pas ce que l’on attend de ce procès”, a-t-il dit.- “Vérité judiciaire” -“Nous, ce qu’on attend, c’est qu’il y ait une vérité judiciaire qui s’exprime au regard des éléments du dossier (…) qui sont quand même très accablants”, a ajouté Me Battikh, en référence aux témoignages et aux indices recueillis comme les lunettes de Delphine, cassées, sa voiture changée de sens pendant la nuit, les cris de femme entendus dans la nuit…La semaine écoulée a notamment été marquée par le témoignage de la mère de l’accusé, Nadine Jubillar, qui a raconté comment, quelques semaines avant la disparition de sa belle-fille, Cédric lui aurait dit: “J’en ai marre, elle m’énerve, je vais la tuer, l’enterrer et personne ne va la retrouver”, ce que l’accusé a en partie reconnu.”C’est une expression que j’utilise fréquemment”, s’est défendu Cédric Jubillar, en référence aux menaces également proférées à deux amis, avant de marteler, comme depuis le début du procès: “Je n’ai jamais fait de mal à Delphine.”Le reste de la semaine sera consacré aux plaidoiries des parties civiles et de la défense, ainsi qu’au réquisitoire des deux avocats généraux désignés pour ce procès où près de 90 personnes ont été entendues, dont 65 témoins et 11 experts.Le verdict est attendu vendredi. Cédric Jubillar encourt la réclusion à perpétuité.

“Immoral mais pratique”: au Pakistan, l’exploitation massive d’enfants comme domestiques

Depuis ses 10 ans, Amina récure, balaie et cuisine pour une famille de classe moyenne de Karachi. Comme des millions d’enfants pakistanais, elle est aide ménagère, une pratique illégale mais très répandue qui a déjà endeuillé des familles souvent trop pauvres pour obtenir justice.”Aux côtés de ma mère, je coupe des légumes, je fais la vaisselle, je passe le balai et la serpillière”, décrit la fillette de 13 ans à l’AFP. “Mais je déteste travailler pour cette famille.””On quitte notre bidonville à 07H00 et on rentre à 20H00, parfois, on travaille le dimanche même si c’est censé être notre seul jour de repos, et ça c’est vraiment injuste.” Un foyer pakistanais sur quatre employait un enfant comme domestique en 2022, selon l’Organisation internationale du travail (OIT), généralement des fillettes de 10 à 14 ans. Sania, 13 ans, gagne par exemple 13 euros par mois pour aider sa mère à entretenir la demeure d’une riche famille pakistanaise qui lui a explicitement interdit de parler aux enfants ou de toucher à leurs jouets.Leurs deux revenus combinés, 40 euros, sont loin du salaire moyen à 125 euros mais permettent à la famille de survivre. “Moi, j’aurais rêvé de continuer l’école pour devenir médecin”, regrette l’aînée d’une fratrie de cinq, qui devrait légalement être scolarisée jusqu’à ses 16 ans. – “Je sais bien que c’est immoral” -“Je sais bien que c’est immoral et illégal d’employer un enfant mais c’est pratique, et au moins, il a un toit et est bien nourri”, tente de justifier auprès de l’AFP un professeur d’université qui emploie Humza, 10 ans.Sous couvert d’anonymat, par peur de représailles, il raconte que le petit garçon a été envoyé par ses parents de son village à 450 kilomètres de Karachi, pour habiter à plein temps chez lui et effectuer ses tâches ménagères.Il paye l’enfant 30 euros par mois, perçus par sa famille, qu’il ne rentre voir que quelques fois par an.Une main d’oeuvre “docile et bon marché”, estime-t-il, dans le pays de 255 millions d’habitants dont un tiers a moins de 14 ans.  “Au village, ses parents, pauvres, l’auraient sûrement envoyé aux champs sans même pouvoir le nourrir”, argue-t-il, confessant toutefois être “mal à l’aise lorsque [s]es propres enfants partent à l’école et que lui reste nettoyer”. Kashif Mirza de l’ONG Sparc, l’une des principales organisations pakistanaises de défense des droits de l’enfant, estime que ces employés mineurs vivent une “forme d’esclavage moderne parfaitement admise dans la société pakistanaise qui les rend vulnérables auprès des mêmes employeurs qui prétendent faussement les protéger”.- Pardonner -En février, Iqra, 13 ans, est morte sous les coups de ses riches patrons à Rawalpindi, ville jumelle d’Islamabad, parce que du chocolat avait disparu de leur cuisine. Son père, Sana U., qui avait assuré au moment des faits qu’il réclamerait justice, raconte aujourd’hui à l’AFP avoir abandonné les poursuites “au nom de Dieu”, la loi islamique permettant aux proches de gracier, généralement contre un dédommagement, ou de se venger. “Des femmes de leur famille sont venues chez nous le mois dernier et ont fait pression pour implorer notre pardon, alors j’ai fini par leur accorder sans compensation financière”, assure-t-il.”Je n’avais pas le choix, où aurais-je trouvé l’argent pour payer les frais de justice? J’ai déjà plus de 600.000 roupies [1.800 euros] de dettes”, raconte-t-il.  Aujourd’hui, ses deux fils et deux filles, qui travaillaient auparavant comme domestiques, restent à la maison et il assure seul les revenus du foyer. “Même si on peine à survivre, je ne peux pas supporter l’idée de perdre un autre enfant.”- Brûlée au fer -Les sanctions visant employeurs ou parents “ne sont pas assez strictes”, regrette auprès de l’AFP Mir Tariq Ali Talpur, ministre des Affaires sociales du Sindh.Dans cette immense province principalement rurale où se trouve Karachi, il assure que les autorités effectuent régulièrement des contrôles et prennent en charge les enfants employés illégalement. “Nous devons les présenter au tribunal mais les parents viennent les récupérer et paient une amende ne dépassant pas 1.000 roupies [3 euros]. C’est pour ça que ces incidents ne cessent de se reproduire”, regrette-t-il. Quant aux employeurs accusés de violences, les associations de protection de l’enfance militent de longue date pour durcir les sanctions, en commençant par leur refuser la libération sous caution.Mais en septembre encore, un couple de Karachi, accusé d’avoir brûlé au fer à repasser Zainab, leur aide ménagère de 13 ans, car elle avait accidentellement brûlé le voile de sa patronne en repassant, s’est retrouvé libre en attendant son procès contre 90 euros chacun. “Je ne comprends pas comment ils ont pu être libérés, est-ce que personne ne voit les blessures de Zainab ?”, interroge Asia M., en pointant les brûlures sévères de sa fille aux bras, jambes, dos et ventre.”Je regrette profondément de l’avoir poussée dans les bras de ses tortionnaires. Ils ont ruiné sa vie. Ces marques resteront à jamais gravées sur son corps”, se désole-t-elle. La mère de famille assure vouloir poursuivre les auteurs en justice. Mais, dit-elle, “ils sont riches et se pensent intouchables, les pauvres comme nous n’ont aucun pouvoir et même la loi n’est pas de notre côté”. 

“Immoral mais pratique”: au Pakistan, l’exploitation massive d’enfants comme domestiques

Depuis ses 10 ans, Amina récure, balaie et cuisine pour une famille de classe moyenne de Karachi. Comme des millions d’enfants pakistanais, elle est aide ménagère, une pratique illégale mais très répandue qui a déjà endeuillé des familles souvent trop pauvres pour obtenir justice.”Aux côtés de ma mère, je coupe des légumes, je fais la vaisselle, …

“Immoral mais pratique”: au Pakistan, l’exploitation massive d’enfants comme domestiques Read More »

Madagascar: le président doit s’adresser à la nation lundi soir

Le président malgache Andry Rajoelina doit s’adresser à la nation lundi à 19H00 (16H00 GMT), ont annoncé ses services dans un communiqué sur Facebook, alors que les appels à sa démission se multiplient parmi les manifestants hostiles au gouvernement et une partie de l’armée.Durant le week-end, Andry Rajoelina a dénoncé “une tentative de prise du pouvoir illégale (…) actuellement en cours” à Madagascar, île de l’océan Indien où une partie de l’armée a pris le parti des manifestants opposés au gouvernement.Une unité militaire, le Capsat, qui avait joué un rôle majeur dans le coup d’État de 2009 d’Andry Rajoelina, à la suite déjà d’une mobilisation populaire, a appelé samedi les forces de sécurité à “refuser de tirer” sur les manifestants.La localisation actuelle du président est inconnue. Des rumeurs de fuite se multiplient mais ses services ont assuré qu’il était resté dans l’île pour assurer les affaires courantes.Des soldats ont accompagné samedi dans le centre-ville de la capitale malgache des milliers de manifestants, les rejoignant à nouveau dimanche pour un rassemblement en hommage aux personnes tuées au cours des plus de deux semaines de manifestations ayant commencé le 25 septembre.De nouveau lundi, des centaines d’étudiants sont descendus dans les rues d’Antananarivo dans une ambiance festive, défilant en agitant le drapeau malgache et au rythme d’une fanfare, selon des journalistes de l’AFP.Le collectif à l’origine des manifestations, baptisé Gen Z, a appelé à un nouveau rassemblement plus tard lundi.Le mouvement de contestation, qui dénonçait au départ les coupures incessantes d’eau et d’électricité, s’est mué depuis en une contestation plus large, notamment d’Andry Rajoelina, 51 ans.Au moins 22 personnes ont été tuées au début des manifestations commencées le 25 septembre et plus d’une centaine blessées, d’après un bilan des Nations unies.Le chef de l’État, Andry Rajoelina, a démenti des “chiffres erronés”, estimant les “pertes de vies” à 12, tous “des pilleurs, des casseurs” selon lui.Madagascar, île particulièrement pauvre de l’océan Indien, a une longue histoire de soulèvements populaires suivis par la mise en place de gouvernements militaires.Au moins 80% des 32 millions d’habitants de Madagascar, vivent avec moins de 15.000 ariary par jour (2,80 euros), le seuil de pauvreté de la Banque mondiale.

Le Hamas libère les derniers otages vivants retenus à Gaza

Le Hamas a libéré lundi les derniers otages israéliens encore en vie retenus dans la bande de Gaza, première étape du plan proposé par Donald Trump pour mettre fin à deux ans d’une guerre dévastatrice dans le territoire palestinien.Ces libérations, attendues par Israël tout entier, ont été accueillies par des scènes de liesse sur la place des Otages à Tel-Aviv, où s’étaient massées des milliers de personnes. Près de 2.000 prisonniers palestiniens détenus par Israël doivent être libérés en échange.Le président américain est arrivé au même moment en Israël pour une visite éclair, avant de gagner l’Egypte dans l’après-midi pour un sommet international consacré à l’avenir de la bande de Gaza.”On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2.000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent… Mais c’est une belle journée, celle qu’on attend depuis deux ans”, a témoigné à l’AFP Ronny Edry, un enseignant de 54 ans.Les 20 otages, libérés au quatrième jour du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, avaient été enlevés le 7 octobre 2023 lors de l’attaque sanglante menée par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, qui a déclenché l’offensive israélienne sur la bande de Gaza.De premiers otages avaient été libérés, sur un total de 251 enlevés, lors de précédentes trêves.Lundi matin, un premier groupe de sept otages a été remis au Comité International de la Croix-Rouge, puis un autre de 13. Tous devaient ensuite regagner Israël.Sur la place des Otages, des dizaines de personnes avaient commencé à se masser avant le lever du jour autour d’un écran, pour suivre en direct les premières libérations.Certains avaient le visage grave, d’autres souriaient, beaucoup s’étreignaient alors que résonnait la chanson Habayta (“à la maison”, en hébreu), en boucle dans les haut-parleurs.”Bon retour à la maison”, a déclaré le ministère des Affaires étrangères israélien.  Pour le président français Emmanuel Macron, “la paix devient possible pour Israël, pour Gaza et la région”.- “La guerre est terminée” -Le retour des 48 derniers otages, dont 28 sont morts, doit s’accompagner de la libération par Israël de 250 détenus pour des “raisons de sécurité”, dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et de 1.700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis octobre 2023.Les détenus ont été regroupés dans deux prisons israéliennes en vue de leur libération. Selon des sources proches des négociations, le Hamas continue cependant d’exiger que des chefs palestiniens soient relâchés en échange des otages.Selon l’armée israélienne, les dépouilles des derniers otages pourraient ne pas être toutes rendues lundi. La porte-parole du Premier ministr israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu’un “organisme international”, prévu dans le cadre du plan américain, devrait aider à les localiser.Après avoir rencontré M. Netanyahu, Donald Trump devait s’exprimer devant le Parlement israélien et rencontrer des proches d’otages.”La guerre est terminée. D’accord? Vous comprenez ça?”, a-t-il déclaré en quittant les Etats-Unis.Lundi après-midi, M. Trump se rendra à Charm el-Cheikh, en Egypte, pour y coprésider avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi un sommet sur Gaza, en présence de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Les pays médiateurs de l’accord de cessez-le-feu à Gaza doivent y signer un document garantissant son application, a indiqué une source diplomatique selon qui ces pays seront “les Etats-Unis, l’Egypte, le Qatar et probablement la Turquie”.Aucun responsable israélien ne fera le voyage, pas plus que le Hamas. L’Iran, soutien de longue date de ce dernier, a été invité mais ne participera pas non plus.Parallèlement au retrait progressif déjà amorcé de l’armée israélienne, qui garde le contrôle de 53% de la bande de Gaza, le plan américain prévoit dans une phase ultérieure que le Hamas soit exclu de la gouvernance du territoire, où il a pris le pouvoir en 2007, et que son arsenal soit détruit.- Des camions en attente -Dans la bande de Gaza, des centaines de milliers de Palestiniens déplacés par la guerre ont regagné depuis le début du cessez-le-feu le nord du territoire, transformé en champ de ruines.Des camions chargés d’aide ont commencé à entrer à Gaza par le point de passage de Kerem Shalom, dans le sud d’Israël. D’autres attendaient à Rafah, le point de passage voisin, sur la frontière entre Gaza et l’Egypte.Certains chargements auraient déjà été pillés, selon plusieurs témoignages d’habitants.”Nous ne voulons pas vivre dans une jungle, nous exigeons que l’aide soit sécurisée et distribuée avec respect pour les gens,” a déclaré à l’AFP Mohammed Za’rab, un jeune homme devant des cartons au sol le long d’une route.L’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.Depuis lors, plus de 67.806 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza dans la campagne de représailles israélienne, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l’ONU.