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En Albanie, les fruits exotiques pour tenter de s’adapter au réchauffement climatique

Fruit du dragon, de la passion, goyave, kiwano… habitués aux climats tropicaux, ces fruits poussent désormais en Albanie où, résolus à s’arranger du réchauffement climatique, certains producteurs y voient les exportations de demain.Irakli Shkoza a 75 ans, un diplôme d’agronomie et une petite ferme à Divjaka, qui ressemblerait presque au Jardin d’Eden. Cherchant à s’adapter aux températures chaque année plus élevées, il a décidé il y a six ans de diversifier sa production.Il a d’abord fait venir les graines d’Afrique et d’Amérique et les a plantés sur son terrain d’environ deux hectares. Toutes se sont très bien adaptées au climat albanais.Nichée entre des terres agricoles et la côte adriatique, la région de Divjaka est considérée comme le grenier de l’Albanie, où poussent légumes et pastèques destinés tant au marché local qu’à l’export.Mais la hausse des températures couplée à un manque criant de main d’Å“uvre – l’Albanie a perdu 400.000 habitants en une décennie – pèsent sur les exploitations.Les fruits exotiques ont besoin de moins d’eau et d’entretien, explique Irakli Shkoza, leur coût de production est donc inférieur.Typiquement méditerranéen avec des étés chauds et sec et des hivers doux, le climat en Albanie a évolué sous le coup du réchauffement climatique. Les simulations des conditions climatiques futures projettent une augmentation de température pour les Balkans occidentaux de 3,5°C en cas d’émissions modérées de gaz à effet de serre jusqu’à 8,8°C pour le scénario à fortes émissions, d’ici la fin du XXIe siècle, soulignent dans leur étude sur les impacts du changement climatique sur l’agriculture les Balkans occidentaux deux chercheurs allemands, Daniel Müller et Max Hofmann.Les vagues de chaleur “endommageront probablement les rendements des cultures, en particulier en Albanie, où les températures moyennes sont les plus élevées pendant l’été”, écrivent-ils.Dans ce pays, la part de l’agriculture, la sylviculture et de la pêche dans le PIB en 2020 était de 19%.Les changements climatiques ne sont pas nécessairement une calamité, veut cependant croire Irakli Shkoza, selon qui il faut savoir s’adapter pour en tirer profit.”Les agriculteurs albanais doivent se mettre à produire largement ces cultures, le climat est favorable. Ces fruits sont très recherchés sur le marché européen, alors qu’ils viennent de loin, d’Amérique latine, d’Asie du Sud-Est, de Nouvelle-Zélande, d’Australie… “, explique l’agronome, soulignant que le voyage jusqu’en Europe a un coût, tant financier qu’en termes de fraîcheur.- “Moins chers, plus frais” -S’ils venaient d’Albanie, “ils coûteraient non seulement moins cher mais ils seraient plus frais”, estime aussi Altin Hila, un autre agronome qui a créé un musée du papillon à Divjaka.Les papayes que l’on trouve sur les marchés européens “sont récoltées encore vertes, puis apportées en Europe où elles mûrissent de façon artificielle. Ici, elles peuvent mûrir sur les arbres”, dit Vasil Nikolovski, un producteur originaire de Macédoine du Nord installé depuis quelques années à Divjaka.”L’Albanie a toutes les capacités pour répondre aux demandes du marché européen et réaliser un chiffre d’affaires de 100 à 200 millions d’euros”, espère-t-il.Irakli Shkoza a déjà réussi à mettre un pied sur le marché européen en exportant des fruits du dragon, de la passion et des pepinos – aussi appelé poire-melon, originaires d’Amérique latine.Récemment, en s’alliant à d’autres fermiers de sa région, il a pu exporter en Croatie 30 tonnes de kiwano – aussi appelé melon à cornes.”Et la récolte cette année s’annonce abondante”, se réjouit-il en regardant attentivement les bourgeons de ses fruits du dragon.A 55 km au sud de Divjaka, Lulzim Bullari cultive des kiwis. “Il ne faut pas se plaindre des températures élevées, ces deux dernières années, la production du kiwi a été une bénédiction”, explique-t-il au milieu de ses 40 hectares de ce fruit dont la culture est récente en Albanie et quasi exclusivement dédiée à l’exportation vers la Suisse et les Pays-Bas.Depuis peu, il s’est aussi mis à cultiver sur une quinzaine d’hectares une variété de figuiers originaire d’Afrique du Nord très résistant au climat hivernal doux.”La chance sourit aux audacieux et il faut courir pour l’attraper”, professe-t-il.

Dati renvoyée en procès: le président du tribunal judiciaire de Paris dénonce “l’opprobre” jetée sur les magistrats

Le président du tribunal judiciaire de Paris a dénoncé mercredi “l’opprobre jetée publiquement sur des magistrats” par la ministre de la Culture Rachida Dati après son renvoi en procès, aux côtés de l’ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn, pour corruption et trafic d’influence.”Si toute personne peut librement apporter tout élément d’explication utile à l’appui de sa défense, au titre d’une prise de parole assurant le respect de sa présomption d’innocence, l’opprobre jetée publiquement sur des magistrats soumis au devoir de réserve et ne pouvant répondre à ces attaques, jette le discrédit sur l’autorité judiciaire et sape la confiance légitime des citoyens dans la justice”, a affirmé Peimane Ghaleh-Marzban dans un communiqué.Le président du tribunal a réagi après que l’ex-Garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy, elle-même magistrate de formation, a dénoncé mardi soir sur LCI une “procédure émaillée d’incidents” et vilipendé des magistrats qui “marchent” sur les droits de la défense et perpétueraient des “atteintes graves” contre ces derniers.Elle a notamment mis en cause le procureur de la République financier qui, d’après elle, l’aurait assurée de son désaccord avec les charges portées contre elle lorsqu’il l’a “reçue deux heures trente dans son bureau” : “J’ai vu droit dans les yeux M. (Jean-François) Bohnert qui m’a dit que son parquet dysfonctionnait”.”Il doit être rappelé que tout justiciable a la possibilité de former un recours contre une décision de justice le concernant”, écrit le président du tribunal dans son communiqué.Mme Dati et M. Ghosn contestent les accusations dans ce dossier judiciaire instruit depuis 2019 à Paris et aux lourds enjeux politiques, Rachida Dati étant également une potentielle candidate à la mairie de Paris.La ministre, âgée de 59 ans, sera jugée pour recel d’abus de pouvoir et d’abus de confiance, corruption et trafic d’influence passifs par personne investie d’un mandat électif public au sein d’une organisation internationale, le Parlement européen.”Nous allons faire appel dès aujourd’hui de cette décision”, ont déclaré à l’AFP deux des avocats de Mme Dati, Olivier Baratelli et Olivier Pardo, dont l’un des nombreux recours sur la prescription des faits qu’ils allèguent a encore été écarté mi-juillet.Mme Dati est soupçonnée d’avoir perçu 900.000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil actées dans une convention d’honoraires signée le 28 octobre 2009 avec RNBV, filiale de l’alliance Renault-Nissan, mais sans avoir réellement travaillé, alors qu’elle était avocate et députée européenne (2009-2019).

“Tellement trumpien!”: l’accord Japon-USA accueilli avec flegme dans une usine de couteaux japonais

Dans la ville japonaise de Seki, célèbre pour ses couteaux artisanaux au tranchant redoutable, les artisans locaux ne se disent pas tellement surpris par l’accord commercial conclu par Tokyo et Washington – tant ils jugeaient intenables les surtaxes douanières que Donald Trump avait menacé d’imposer.Les pourparlers commerciaux entre les deux puissances avaient été suivis de près à Seki (centre du Japon), où l’art de la coutellerie remonte à 700 ans: selon les autorités locales, environ 40% des couteaux fabriqués dans la ville sont exportés vers les États-Unis.Washington menaçait d’imposer aux produits japonais des surtaxes douanières “réciproques” de 25% à compter du 1er août: selon l’accord annoncé mercredi, ces surtaxes seront finalement ramenées à 15%.”Des droits de douane plus bas, c’est bien mieux”, réagit Katsumi Sumikama, directeur de la coutellerie Sumikama à Seki. “Mais je ne suis pas si surpris” par cet accord, ajoute-t-il.”Je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé, mais j’ai l’impression que Trump considérait peut-être que des droits de douane de 15% étaient finalement acceptables, et qu’il a délibérément proposé un taux plus élevé dès le départ” pour se donner un levier de négociation, confie-t-il à l’AFP.”Ensuite, à mesure que les négociations ont avancé, il a voulu donner une bonne image au public en le faisant passer de 25 à 15%. Ce genre de stratégie serait tellement trumpien!”, ajoute M. Sumikama.Donald Trump, qui a qualifié l’accord avec le Japon d'”énorme”, a promis d’imposer des droits “réciproques” et punitifs à des dizaines de pays s’ils ne concluaient pas des accords d’ici fin juillet. Outre le Japon, Washington assure s’être entendu avec le Royaume-Uni, le Vietnam, l’Indonésie et les Philippines.-“On a traversé la tempête”-Jusqu’ici, l’attention médiatique s’était surtout portée sur l’impact des surtaxes américaines sur les géants japonais de l’automobile comme Toyota, ainsi que sur l’acier nippon – déjà surtaxé à 50% par Washington – ou le riz américain, dont M. Trump veut doper les exportations vers le Japon.Mais les couteaux japonais ne sont pas épargnés par la bataille commerciale: ils se sont imposés ces dernières années comme des objets de luxe incontournables dans les cuisines du monde entier, notamment aux États-Unis, dopés par l’attrait pour le “fait maison” pendant la pandémie.Si Donald Trump “essaie de rendre l’Amérique plus forte en augmentant délibérément les droits de douane”, il devrait comprendre que “les problèmes ne se résolvent pas par des moyens aussi simples”, commente Katsumi Sumikama.Au final, “ce sont les Américains qui devront supporter le fardeau de la hausse des coûts”, estime-t-il.La fabrication de lames à Seki remonte au XIVe siècle, lorsque cette ville nichée dans les montagnes de la région de Gifu est devenue un grand centre de production de sabres grâce à un environnement naturel favorable.Aujourd’hui, les couteaux de Seki sont prisés pour leur précision, leur finition élégante et leur grande longévité, et le boom touristique au Japon profite aussi à des entreprises comme celle de M. Sumikama.Les exportations vers l’Amérique du Nord — y compris le Canada — ne représentent néanmoins qu’environ 5% du chiffre d’affaires de l’entreprise en valeur, qui vend davantage de ses couteaux en Europe et en Asie.M. Sumikama, âgé d’une soixantaine d’années, assure cependant qu’il ne prévoyait pas d’augmenter ses prix pour le marché américain, même avant l’accord commercial de mercredi.L’industrie de Seki a “traversé la tempête” au fil des décennies, observe-t-il, y compris à des périodes de fortes fluctuations du taux de change, où le dollar valait tantôt 80 yens, tantôt plus de 300 yens.Les clients américains, de leur côté, ont aussi survécu à des crises majeures comme celle de 2008, ce qui fait qu’ils “ne sont pas du tout inquiets” des surtaxes douanières, insiste-t-il.La coutellerie Sumikama, qui emploie une trentaine de personnes, vante ses machines garantissant une précision au millième de millimètre pour fabriquer ses couteaux, terminés à la main par des artisans. “Chaque pays a ses forces et ses faiblesses”, souligne M. Sumikama. “Même si le président Trump dit aux gens (aux Etats-Unis) de fabriquer des couteaux japonais, ils n’y arriveront pas”.

“Tellement trumpien!”: l’accord Japon-USA accueilli avec flegme dans une usine de couteaux japonais

Dans la ville japonaise de Seki, célèbre pour ses couteaux artisanaux au tranchant redoutable, les artisans locaux ne se disent pas tellement surpris par l’accord commercial conclu par Tokyo et Washington – tant ils jugeaient intenables les surtaxes douanières que Donald Trump avait menacé d’imposer.Les pourparlers commerciaux entre les deux puissances avaient été suivis de …

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“Tellement trumpien!”: l’accord Japon-USA accueilli avec flegme dans une usine de couteaux japonais

Dans la ville japonaise de Seki, célèbre pour ses couteaux artisanaux au tranchant redoutable, les artisans locaux ne se disent pas tellement surpris par l’accord commercial conclu par Tokyo et Washington – tant ils jugeaient intenables les surtaxes douanières que Donald Trump avait menacé d’imposer.Les pourparlers commerciaux entre les deux puissances avaient été suivis de près à Seki (centre du Japon), où l’art de la coutellerie remonte à 700 ans: selon les autorités locales, environ 40% des couteaux fabriqués dans la ville sont exportés vers les États-Unis.Washington menaçait d’imposer aux produits japonais des surtaxes douanières “réciproques” de 25% à compter du 1er août: selon l’accord annoncé mercredi, ces surtaxes seront finalement ramenées à 15%.”Des droits de douane plus bas, c’est bien mieux”, réagit Katsumi Sumikama, directeur de la coutellerie Sumikama à Seki. “Mais je ne suis pas si surpris” par cet accord, ajoute-t-il.”Je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé, mais j’ai l’impression que Trump considérait peut-être que des droits de douane de 15% étaient finalement acceptables, et qu’il a délibérément proposé un taux plus élevé dès le départ” pour se donner un levier de négociation, confie-t-il à l’AFP.”Ensuite, à mesure que les négociations ont avancé, il a voulu donner une bonne image au public en le faisant passer de 25 à 15%. Ce genre de stratégie serait tellement trumpien!”, ajoute M. Sumikama.Donald Trump, qui a qualifié l’accord avec le Japon d'”énorme”, a promis d’imposer des droits “réciproques” et punitifs à des dizaines de pays s’ils ne concluaient pas des accords d’ici fin juillet. Outre le Japon, Washington assure s’être entendu avec le Royaume-Uni, le Vietnam, l’Indonésie et les Philippines.-“On a traversé la tempête”-Jusqu’ici, l’attention médiatique s’était surtout portée sur l’impact des surtaxes américaines sur les géants japonais de l’automobile comme Toyota, ainsi que sur l’acier nippon – déjà surtaxé à 50% par Washington – ou le riz américain, dont M. Trump veut doper les exportations vers le Japon.Mais les couteaux japonais ne sont pas épargnés par la bataille commerciale: ils se sont imposés ces dernières années comme des objets de luxe incontournables dans les cuisines du monde entier, notamment aux États-Unis, dopés par l’attrait pour le “fait maison” pendant la pandémie.Si Donald Trump “essaie de rendre l’Amérique plus forte en augmentant délibérément les droits de douane”, il devrait comprendre que “les problèmes ne se résolvent pas par des moyens aussi simples”, commente Katsumi Sumikama.Au final, “ce sont les Américains qui devront supporter le fardeau de la hausse des coûts”, estime-t-il.La fabrication de lames à Seki remonte au XIVe siècle, lorsque cette ville nichée dans les montagnes de la région de Gifu est devenue un grand centre de production de sabres grâce à un environnement naturel favorable.Aujourd’hui, les couteaux de Seki sont prisés pour leur précision, leur finition élégante et leur grande longévité, et le boom touristique au Japon profite aussi à des entreprises comme celle de M. Sumikama.Les exportations vers l’Amérique du Nord — y compris le Canada — ne représentent néanmoins qu’environ 5% du chiffre d’affaires de l’entreprise en valeur, qui vend davantage de ses couteaux en Europe et en Asie.M. Sumikama, âgé d’une soixantaine d’années, assure cependant qu’il ne prévoyait pas d’augmenter ses prix pour le marché américain, même avant l’accord commercial de mercredi.L’industrie de Seki a “traversé la tempête” au fil des décennies, observe-t-il, y compris à des périodes de fortes fluctuations du taux de change, où le dollar valait tantôt 80 yens, tantôt plus de 300 yens.Les clients américains, de leur côté, ont aussi survécu à des crises majeures comme celle de 2008, ce qui fait qu’ils “ne sont pas du tout inquiets” des surtaxes douanières, insiste-t-il.La coutellerie Sumikama, qui emploie une trentaine de personnes, vante ses machines garantissant une précision au millième de millimètre pour fabriquer ses couteaux, terminés à la main par des artisans. “Chaque pays a ses forces et ses faiblesses”, souligne M. Sumikama. “Même si le président Trump dit aux gens (aux Etats-Unis) de fabriquer des couteaux japonais, ils n’y arriveront pas”.

Commerce: Trump annonce un accord “énorme” avec le Japon, frappé d’une surtaxe douanière à 15%

Le président américain Donald Trump a annoncé la conclusion d’un accord commercial “énorme” avec le Japon, avec un allègement significatif pour les automobiles nippones, alors même qu’un compromis reste encore incertain avec l’UE, le Mexique ou le Canada d’ici la date-butoir du 1er août.”Nous venons juste de conclure un énorme accord commercial avec le Japon”, a indiqué mardi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social, le qualifiant de “sans précédent”.”Le Japon paiera des droits de douane réciproques de 15% aux Etats-Unis”, a-t-il indiqué, bien en-deçà de la surtaxe de 25% dont l’archipel était menacé au 1er août.Le Japon, bien qu’allié-clé des Etats-Unis, est actuellement soumis aux mêmes droits de douane de base de 10% que la plupart des nations, ainsi qu’à des surtaxes de 25% sur les voitures et de 50% sur l’acier et l’aluminium.Cet accord avec Tokyo va entraîner la création de “centaines de milliers d’emplois”, a ajouté M. Trump, mentionnant des investissements japonais à hauteur de “550 milliards de dollars” sur le sol américain, sans détail si ce n’est que “90% des bénéfices seraient perçus par les Etats-Unis”.”Nous pensons que c’est une grande réussite d’avoir pu obtenir la plus grande réduction (des surtaxes) parmi les pays ayant un excédent commercial avec les États-Unis”, s’est félicité le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba.L’annonce intervient alors que le négociateur Ryosei Akazawa effectuait son huitième voyage à Washington. “Mission accomplie”, s’est-il réjoui. – Automobile soulagée -Selon M. Trump, le Japon a accepté de s’ouvrir “au commerce des voitures et des pick-ups, du riz et d’un certain nombre d’autres produits agricoles” venant des Etats-Unis.Sur l’automobile qui représente 8% des emplois dans l’archipel, l’enjeu était de taille: elle constituait l’an dernier presque 30% des exportations du Japon vers les Etats-Unis. Or, à la suite des surtaxes de 25% imposées depuis avril, ces exportations ont dégringolé d’un quart sur un an en mai et en juin.Selon M. Ishiba, l’accord conclu prévoit que ces surtaxes soient divisées par deux, et s’ajoutent aux droits de douane préexistants de 2,5% pour parvenir à une taxation finale de 15%.Les actions des constructeurs nippons se sont envolés mercredi, Toyota gagnant 14,34%, Nissan 8,28% et Honda 11,14%. La Bourse de Tokyo a, elle, clôturé en hausse de 3,51%, tandis que les marchés européens ont aussi salué la nouvelle par une hausse à l’ouverture.”Je me félicite vivement que cette étape majeure ait été franchie et dissipe l’incertitude qui préoccupait les entreprises privées”, a réagi Tatsuo Yasunaga, président du Conseil du commerce extérieur réunissant les firmes exportatrices nippones.Mais “sur la base des informations disponibles, il est difficile d’évaluer clairement l’impact (…). Nous souhaitons que le tableau général soit clarifié au plus vite”, a-t-il prévenu.Par ailleurs, gonfler les importations de riz était ces derniers mois un tabou pour Tokyo, qui assurait défendre les intérêts des agriculteurs locaux.”Nous avons poursuivi les négociations pour parvenir à un accord répondant à l’intérêt national du Japon et des États-Unis” et “rien n’impose des sacrifices à nos agriculteurs”, a affirmé mercredi M. Ishiba.Le Japon importe actuellement jusqu’à 770.000 tonnes de riz exemptés de droits de douane et pourrait importer davantage de céréales américaines dans cette limite -au détriment d’autres origines-, a-t-il expliqué.En revanche, les surtaxes américaines de 50% sur l’acier et l’aluminium ne sont pas concernées par l’accord, pas davantage que les dépenses de défense du Japon dont M. Trump réclame le renforcement, a précisé Ryosei Akazawa.- L’Europe “demain” -Washington entend imposer à partir du 1er août de massives surtaxes dites “réciproques”, initialement prévues au 1er avril puis suspendues, à nombre de ses partenaires commerciaux, à moins que ces derniers ne concluent d’ici là des accords avec les Etats-Unis.L’administration Trump compte pour l’heure quatre de ces accords à son actif: outre le Japon, le président américain a annoncé mardi en avoir conclu un avec les Philippines. Les Etats-Unis se sont par ailleurs déjà entendus avec le Royaume-Uni et le Vietnam.Et M. Trump a détaillé mardi les conditions d’un accord-cadre conclu avec Jakarta, ouvrant la voie à un accord final encore à construire.”L’Europe viendra demain et, le jour suivant, nous en avons d’autres qui viennent”, a même assuré Donald Trump mardi devant des sénateurs républicains. M. Trump a décrété des droits de douane de 30% sur toutes les importations venant de l’UE et du Mexique à compter du 1er août. Le Canada encourt 35% de surtaxe et le Brésil 50%.Après une montée des tensions, les Etats-Unis se sont par ailleurs entendus sur une désescalade avec la Chine, qui dans la foulée de l’accord avec le Japon, a appelé à une résolution par un “dialogue équitable” et a affirmé sa volonté de “renforcer le consensus”.es-elm-hih-nf-kh-jug/cg/vgu/abx

Commerce: Trump annonce un accord “énorme” avec le Japon, frappé d’une surtaxe douanière à 15%

Le président américain Donald Trump a annoncé la conclusion d’un accord commercial “énorme” avec le Japon, avec un allègement significatif pour les automobiles nippones, alors même qu’un compromis reste encore incertain avec l’UE, le Mexique ou le Canada d’ici la date-butoir du 1er août.”Nous venons juste de conclure un énorme accord commercial avec le Japon”, a indiqué mardi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social, le qualifiant de “sans précédent”.”Le Japon paiera des droits de douane réciproques de 15% aux Etats-Unis”, a-t-il indiqué, bien en-deçà de la surtaxe de 25% dont l’archipel était menacé au 1er août.Le Japon, bien qu’allié-clé des Etats-Unis, est actuellement soumis aux mêmes droits de douane de base de 10% que la plupart des nations, ainsi qu’à des surtaxes de 25% sur les voitures et de 50% sur l’acier et l’aluminium.Cet accord avec Tokyo va entraîner la création de “centaines de milliers d’emplois”, a ajouté M. Trump, mentionnant des investissements japonais à hauteur de “550 milliards de dollars” sur le sol américain, sans détail si ce n’est que “90% des bénéfices seraient perçus par les Etats-Unis”.”Nous pensons que c’est une grande réussite d’avoir pu obtenir la plus grande réduction (des surtaxes) parmi les pays ayant un excédent commercial avec les États-Unis”, s’est félicité le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba.L’annonce intervient alors que le négociateur Ryosei Akazawa effectuait son huitième voyage à Washington. “Mission accomplie”, s’est-il réjoui. – Automobile soulagée -Selon M. Trump, le Japon a accepté de s’ouvrir “au commerce des voitures et des pick-ups, du riz et d’un certain nombre d’autres produits agricoles” venant des Etats-Unis.Sur l’automobile qui représente 8% des emplois dans l’archipel, l’enjeu était de taille: elle constituait l’an dernier presque 30% des exportations du Japon vers les Etats-Unis. Or, à la suite des surtaxes de 25% imposées depuis avril, ces exportations ont dégringolé d’un quart sur un an en mai et en juin.Selon M. Ishiba, l’accord conclu prévoit que ces surtaxes soient divisées par deux, et s’ajoutent aux droits de douane préexistants de 2,5% pour parvenir à une taxation finale de 15%.Les actions des constructeurs nippons se sont envolés mercredi, Toyota gagnant 14,34%, Nissan 8,28% et Honda 11,14%. La Bourse de Tokyo a, elle, clôturé en hausse de 3,51%, tandis que les marchés européens ont aussi salué la nouvelle par une hausse à l’ouverture.”Je me félicite vivement que cette étape majeure ait été franchie et dissipe l’incertitude qui préoccupait les entreprises privées”, a réagi Tatsuo Yasunaga, président du Conseil du commerce extérieur réunissant les firmes exportatrices nippones.Mais “sur la base des informations disponibles, il est difficile d’évaluer clairement l’impact (…). Nous souhaitons que le tableau général soit clarifié au plus vite”, a-t-il prévenu.Par ailleurs, gonfler les importations de riz était ces derniers mois un tabou pour Tokyo, qui assurait défendre les intérêts des agriculteurs locaux.”Nous avons poursuivi les négociations pour parvenir à un accord répondant à l’intérêt national du Japon et des États-Unis” et “rien n’impose des sacrifices à nos agriculteurs”, a affirmé mercredi M. Ishiba.Le Japon importe actuellement jusqu’à 770.000 tonnes de riz exemptés de droits de douane et pourrait importer davantage de céréales américaines dans cette limite -au détriment d’autres origines-, a-t-il expliqué.En revanche, les surtaxes américaines de 50% sur l’acier et l’aluminium ne sont pas concernées par l’accord, pas davantage que les dépenses de défense du Japon dont M. Trump réclame le renforcement, a précisé Ryosei Akazawa.- L’Europe “demain” -Washington entend imposer à partir du 1er août de massives surtaxes dites “réciproques”, initialement prévues au 1er avril puis suspendues, à nombre de ses partenaires commerciaux, à moins que ces derniers ne concluent d’ici là des accords avec les Etats-Unis.L’administration Trump compte pour l’heure quatre de ces accords à son actif: outre le Japon, le président américain a annoncé mardi en avoir conclu un avec les Philippines. Les Etats-Unis se sont par ailleurs déjà entendus avec le Royaume-Uni et le Vietnam.Et M. Trump a détaillé mardi les conditions d’un accord-cadre conclu avec Jakarta, ouvrant la voie à un accord final encore à construire.”L’Europe viendra demain et, le jour suivant, nous en avons d’autres qui viennent”, a même assuré Donald Trump mardi devant des sénateurs républicains. M. Trump a décrété des droits de douane de 30% sur toutes les importations venant de l’UE et du Mexique à compter du 1er août. Le Canada encourt 35% de surtaxe et le Brésil 50%.Après une montée des tensions, les Etats-Unis se sont par ailleurs entendus sur une désescalade avec la Chine, qui dans la foulée de l’accord avec le Japon, a appelé à une résolution par un “dialogue équitable” et a affirmé sa volonté de “renforcer le consensus”.es-elm-hih-nf-kh-jug/cg/vgu/abx

Assouplissant ou shampoing : avec les futurs “nez” qui créent les parfums du quotidien

Dans les laboratoires du chimiste allemand Symrise, l’odeur d’agrumes imprègne les blouses d’une poignée de futurs “nez” formés à créer des parfums de lessive ou de shampoing dont la complexité n’a rien à envier aux plus luxueuses fragrances.Ces héros méconnus du linge qui sent bon influencent les émotions de millions de consommateurs pour lesquelles la senteur d’un article est souvent un critère d’achat déterminant.Un savoir-faire qui s’apprend dans l’école de parfumerie intégrée à la multinationale Symrise, l’un des cinq plus gros fabricants mondiaux de fragrances et d’arômes pour produits ménagers, corporels ou alimentaires.Au siège de l’entreprise à Holzminden, près de Hanovre (centre), chaque matin donne lieu au même exercice : reconnaître à l’aveugle une douzaine de senteurs parmi de dizaines de flacons étiquetés de matières premières – calone, aldéhyde, rose et autres muscs synthétiques.”C’est comme accorder un instrument de musique” avant de jouer, sourit Alicia De Benito Cassado, espagnole de 32 ans, ancienne pianiste professionnelle reconvertie dans les études de parfumerie. “Une odeur désagréable aide aussi à se découvrir”, explique-t-elle. Adolescente, elle composait des parfums fantaisistes pour les accorder à ses propres poèmes et morceaux de musique.Aujourd’hui, ce qui compte pour elle est de “créer des senteurs fortes, belles, puissantes — et abordables” pour les clients, résume-t-elle.- Reconnaître 500 odeurs -La complexité du métier surprend, justifiant une formation de trois ans : l’odeur d’un assouplissant peut comprendre “jusqu’à 80 ingrédients, bien plus qu’un parfum corporel de luxe”, souligne Attiya Setai, étudiante sud-africaine de 27 ans.Un bon “nez” devrait pouvoir reconnaître plus d’un millier de senteurs à l’aveugle, “mais connaître environ 500 matières par cÅ“ur suffit pour la majorité du travail quotidien”, explique Shangyun Lyu, étudiant chinois de 31 ans.Enfant, il assimilait la senteur envoûtante du jasmin à une jolie fleur. Aujourd’hui, il dit “reconnaitre les molécules chimiques qui en forment le parfum”.Peser au milligramme près, mélanger, sentir, recommencer… Les étudiants ont reproduit des formules de produits existants pour comprendre leur structure et aller plus loin : “Il y a une vérité dans le cÅ“ur de chaque parfum, mais aussi de l’innovation à apporter”, explique Alicia.Elle cite des matières comme l’Å“illet ou la rose qui “peuvent sembler démodées, mais qu’on peut toujours réinventer”.- Créer sous contraintes -Dans leur élans créatifs, les “nez” doivent composer avec la réglementation : “il faut souvent remplacer des ingrédients interdits par de nouvelles molécules plus durables”, explique Attiya. Par exemple, le lilial, prisé pour ses notes de muguet mais reconnu comme allergène cutané, est interdit depuis 2022 dans l’Union européenne.Autre enjeu, les parfums des produits ménagers et cosmétiques doivent coller aux goûts de chaque marché : “ quelque chose de vieillot quelque part peut sembler nouveau ailleurs”, constate Shangyun.En Chine, un shampoing inspiré du parfum Mademoiselle Coco et enrichi en patchouli a séduit une jeune clientèle, alors que ce style paraît daté en Europe.L’environnement joue aussi un rôle important dans le développement des parfums industriels. Symrise se sert des résines de bois non utilisées par l’industrie papetière pour en extraire des matières premières aromatiques, un choix “à la fois économiquement et écologiquement judicieux”, affirme le maître parfumeur, Marc vom Ende, 56 ans, qui encadre les jeunes recrues. Au-delà des matières premières, le métier de parfumeur est avant tout un travail d’équipe : “il est crucial que plusieurs personnes sentent un parfum, car chacun le perçoit différemment”.A cet égard, “former ces esprits créatifs, chacun ayant sa propre idée, n’est pas toujours simple!”, explique-t-il.Pour les accompagner, l’intelligence artificielle entre désormais en jeu, aidant à prédire quelles fragrances pourraient rencontrer le succès. Mais “à la fin, le nez aura toujours le dernier mot”, assure M. vom Ende.Les apprentis, cinq pour la promotion qui vient d’achever sa formation, vont s’envoler pour mettre leur “nez” au service du groupe, implanté à l’international : Alicia à Mexico, Attiya à Sao Polo et Shangyun au New Jersey.Le métier reste rare : environ 500 parfumeurs exercent dans le secteur, dont 80 chez Symrise, qui compte 13.000 salariés et commercialise 30.000 produits : pour moitié des parfums fins et industriels, pour moitié des arômes alimentaires, le second pilier du groupe.