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A Tel-Aviv, la place des Otages en liesse après la libération

Une marée humaine a laissé exploser sa joie lundi sur la place des Otages à Tel-Aviv dès l’annonce par les médias locaux de la remise à la Croix-Rouge des premiers captifs israéliens retenus depuis plus de deux ans à Gaza. Des milliers de personnes fébriles et émues ont applaudi à tout rompre. “On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2.000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent… Mais c’est une belle journée, celle qu’on attend depuis deux ans”, décrit à l’AFP Ronny Edry, un enseignant de 54 ans.Dès le lever du jour, des personnes avaient commencé à se rassembler à Tel-Aviv sur ce lieu devenu emblématique du mouvement pour la libération des otages israéliens retenus dans la bande de Gaza depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.Beaucoup se prennent dans les bras, l’ambiance est à la fête. Certains portent des portraits des vingt otages vivants, qui ont tous été libérés dans la matinée. Les mains se lèvent et les drapeaux israéliens s’agitent au survol d’hélicoptères militaires transportant les otages libérés et conduits vers les hôpitaux. Leur descente des appareils est cachée des regards par de grandes bâches. Mais des images choisies filtrent par la suite aux médias. Chacune déclenche des applaudissements sur la place de Tel-Aviv.Elles montrent des otages discutant avec des militaires israéliens, Avinatan Or, dans un treillis kaki le poing levé ou les jumeaux Gali et Ziv Berman vêtus de maillots de leur club de foot favori, le Maccabi Tel-Aviv, tout sourire. D’autres images témoignent des pleurs et la joie des proches lors des retrouvailles après 738 jours d’attente, et en face, toute l’assemblée semble pleurer avec eux.- “Euphorie” -Avant la confirmation de la libération, Noga, qui arbore un autocollant “dernier jour”, dit à l’AFP ressentir une sorte d'”euphorie”.Depuis l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, au cours de laquelle 251 personnes ont été enlevées par le Hamas et ses alliés, cette jeune femme porte chaque jour sur elle une vignette comptant les jours de leur captivité.”Je suis entre l’émotion et la tristesse pour ceux qui ne reviendront pas”, précise-t-elle.L’ambassadeur de France en Israël, Frédéric Journès, qui avait affiché les visages d’otages franco-israéliens devant l’ambassade, sourit au milieu de la foule, en arborant un tee-shirt “Bring them home” (“ramenez-les à la maison”)Pour souligner ces libérations, le Forum des familles, la principale organisation de proches de captifs, avait organisé sur place une “nuit jaune”, de la couleur du ruban associé aux otages en Israël, et qui a envahi l’espace public israélien, des ronds points aux poignées de portes de voitures ou aux guidons de poussettes.- “Très émue” -Émilie Moatti, ancienne députée travailliste et une des fondatrices de ce Forum, a dit à l’AFP être “très émue” en montrant la foule qui se rassemble, peinant à retenir ses larmes.Enfant cachée en Pologne, Hanna Gofrit, 90 ans, se rappelle, elle, sa propre libération à l’âge de neuf ans d’un camp en Allemagne: “je n’aime pas les comparaisons, mais ça me frappe.”Sur des écrans géants, les télévisions israéliennes montrent des images des précédents rassemblements sur ce lieu, devenu au fil des mois le centre névralgique de la mobilisation pour la libération des otages. La chanson Habayta (“à la maison”, en hébreu), joue en boucle dans les haut-parleurs. Le titre, datant des années 1980 et s’adressant à l’origine aux soldats israéliens se battant au Liban, a été largement repris dans le pays depuis le 7-Octobre.Il était entonné sur cette place lors de rassemblements hebdomadaires qui ont parfois réuni des dizaines de milliers de personnes au cours des deux dernières années.”Il est certain que notre présence ici, notre mobilisation, a joué un rôle important, c’était un événement déterminant, Trump l’a vu”, a dit une habituée des lieux, Shelly Bar Nir, 34 ans.Première étape du plan de cessez-le-feu présenté par Donald Trump, le retour en Israël des 48 otages, vivants ou morts, doit s’accompagner de la libération par Israël de près de 2.000 prisonniers palestiniens.

A Tel-Aviv, la place des Otages en liesse après la libération

Une marée humaine a laissé exploser sa joie lundi sur la place des Otages à Tel-Aviv dès l’annonce par les médias locaux de la remise à la Croix-Rouge des premiers captifs israéliens retenus depuis plus de deux ans à Gaza. Des milliers de personnes fébriles et émues ont applaudi à tout rompre. “On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2.000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent… Mais c’est une belle journée, celle qu’on attend depuis deux ans”, décrit à l’AFP Ronny Edry, un enseignant de 54 ans.Dès le lever du jour, des personnes avaient commencé à se rassembler à Tel-Aviv sur ce lieu devenu emblématique du mouvement pour la libération des otages israéliens retenus dans la bande de Gaza depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.Beaucoup se prennent dans les bras, l’ambiance est à la fête. Certains portent des portraits des vingt otages vivants, qui ont tous été libérés dans la matinée. Les mains se lèvent et les drapeaux israéliens s’agitent au survol d’hélicoptères militaires transportant les otages libérés et conduits vers les hôpitaux. Leur descente des appareils est cachée des regards par de grandes bâches. Mais des images choisies filtrent par la suite aux médias. Chacune déclenche des applaudissements sur la place de Tel-Aviv.Elles montrent des otages discutant avec des militaires israéliens, Avinatan Or, dans un treillis kaki le poing levé ou les jumeaux Gali et Ziv Berman vêtus de maillots de leur club de foot favori, le Maccabi Tel-Aviv, tout sourire. D’autres images témoignent des pleurs et la joie des proches lors des retrouvailles après 738 jours d’attente, et en face, toute l’assemblée semble pleurer avec eux.- “Euphorie” -Avant la confirmation de la libération, Noga, qui arbore un autocollant “dernier jour”, dit à l’AFP ressentir une sorte d'”euphorie”.Depuis l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, au cours de laquelle 251 personnes ont été enlevées par le Hamas et ses alliés, cette jeune femme porte chaque jour sur elle une vignette comptant les jours de leur captivité.”Je suis entre l’émotion et la tristesse pour ceux qui ne reviendront pas”, précise-t-elle.L’ambassadeur de France en Israël, Frédéric Journès, qui avait affiché les visages d’otages franco-israéliens devant l’ambassade, sourit au milieu de la foule, en arborant un tee-shirt “Bring them home” (“ramenez-les à la maison”)Pour souligner ces libérations, le Forum des familles, la principale organisation de proches de captifs, avait organisé sur place une “nuit jaune”, de la couleur du ruban associé aux otages en Israël, et qui a envahi l’espace public israélien, des ronds points aux poignées de portes de voitures ou aux guidons de poussettes.- “Très émue” -Émilie Moatti, ancienne députée travailliste et une des fondatrices de ce Forum, a dit à l’AFP être “très émue” en montrant la foule qui se rassemble, peinant à retenir ses larmes.Enfant cachée en Pologne, Hanna Gofrit, 90 ans, se rappelle, elle, sa propre libération à l’âge de neuf ans d’un camp en Allemagne: “je n’aime pas les comparaisons, mais ça me frappe.”Sur des écrans géants, les télévisions israéliennes montrent des images des précédents rassemblements sur ce lieu, devenu au fil des mois le centre névralgique de la mobilisation pour la libération des otages. La chanson Habayta (“à la maison”, en hébreu), joue en boucle dans les haut-parleurs. Le titre, datant des années 1980 et s’adressant à l’origine aux soldats israéliens se battant au Liban, a été largement repris dans le pays depuis le 7-Octobre.Il était entonné sur cette place lors de rassemblements hebdomadaires qui ont parfois réuni des dizaines de milliers de personnes au cours des deux dernières années.”Il est certain que notre présence ici, notre mobilisation, a joué un rôle important, c’était un événement déterminant, Trump l’a vu”, a dit une habituée des lieux, Shelly Bar Nir, 34 ans.Première étape du plan de cessez-le-feu présenté par Donald Trump, le retour en Israël des 48 otages, vivants ou morts, doit s’accompagner de la libération par Israël de près de 2.000 prisonniers palestiniens.

Les 20 derniers otages vivants du Hamas de retour en Israël

Les 20 derniers otages vivants du Hamas, libérés lundi de la bande de Gaza, sont rentrés en Israël peu avant la libération en échange de détenus palestiniens, première étape de l’accord de cessez-le-feu saluée par Donald Trump qui a espéré la fin d’un “long cauchemar”.Reçu à la Knesset avec une ovation debout lors d’une visite éclair en Israël, le président américain, à l’origine du plan qui doit mettre fin à deux ans de guerre à Gaza, s’est félicité d’un “triomphe incroyable pour Israël et le monde”.Il devait ensuite gagner l’Egypte pour un sommet international consacré à l’avenir du territoire palestinien en ruines.Sur la place des Otages à Tel-Aviv, où s’étaient massées depuis le lever du jour des milliers de personnes, des scènes de liesse ont accueilli les libérations d’otages qu’Israël attendait depuis 738 jours.Certains avaient le visage grave, d’autres souriaient, beaucoup s’étreignaient.”On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2.000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent… Mais c’est une belle journée, celle qu’on attend depuis deux ans”, a témoigné à l’AFP Ronny Edry, un enseignant de 54 ans.Quelques heures plus tard à Ramallah, en Cisjordanie occupée, une explosion de joie a accompagné l’arrivée des premiers cars transportant les prisonniers palestiniens libérés.Pour beaucoup, ces retrouvailles étaient les premières en liberté depuis des années, voire des décennies. “C’est un sentiment indescriptible, une renaissance”, a confié à l’AFP Mahdi Ramadan, un prisonnier tout juste libéré, encadré par ses parents.Les 20 otages, libérés au quatrième jour du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, avaient été enlevés le 7 octobre 2023 pendant l’attaque sanglante menée par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien. La majorité des 251 personnes alors enlevées avaient été libérées lors de précédentes trêves.Cette attaque a déclenché en représailles une offensive israélienne qui a fait des dizaines de milliers de morts dans la bande de Gaza.- “La fin d’une ère de terreur” -Lundi matin, un premier groupe de sept otages a été remis au Comité International de la Croix-Rouge, puis un autre de 13, sans qu’aucune image ne filtre. Tous ont ensuite regagné Israël.Le retour des 47 derniers otages retenus à Gaza depuis deux ans, dont 27 sont morts, doit s’accompagner de la libération par Israël de 250 détenus pour des “raisons de sécurité”, dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et de 1.700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis octobre 2023.Aux termes du plan américain, le retour des otages vivants et des dépouilles devait s’achever 72 heures après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, soit lundi à 09h00 GMT. Mais le Forum des familles d’otages a déclaré que seuls quatre corps seraient ramenés lundi de Gaza, dénonçant une “violation de l’accord” de cessez-le-feu.Devant le Parlement israélien, Benjamin Netanyahu a salué en Donald Trump le “meilleur ami qu’Israël ait jamais eu à la Maison Blanche” et dit entrevoir, grâce à lui, la possibilité d’une conclusion rapide de nouveaux traités de paix entre Israël et des pays arabes.”Ce n’est pas seulement la fin d’une guerre, c’est la fin d’une ère de terreur et de mort”, a déclaré Donald Trump qui a annoncé “l’aube historique d’un nouveau Moyen-Orient”, lors d’un discours brièvement interrompu par l’expulsion d’un député.Il a estimé que cette journée marquait la fin d'”un long et douloureux cauchemar” pour les Israéliens mais aussi pour les Palestiniens, qu’il a appelés à “se détourner pour toujours de la voie du terrorisme”Le Hamas, dont un responsable avait dit prévoir une deuxième phase “difficile” des négociations, a appelé lundi Donald Trump et les pays médiateurs à faire en sorte qu’Israël ne reprenne pas la guerre.Le président américain devait se rendre dans l’après-midi à Charm el-Cheikh, en Egypte, pour y coprésider avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi un sommet sur Gaza, en présence de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.Ni M. Netanyahu ni le Hamas ne seront présents. Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, assistera en revanche au sommet.Les pays médiateurs, notamment le Qatar représenté par son émir Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, doivent signer un document garantissant l’application du cessez-le-feu.Parallèlement au retrait progressif déjà amorcé de l’armée israélienne, qui garde le contrôle de 53% de la bande de Gaza, le plan américain prévoit dans une phase ultérieure que le Hamas soit exclu de la gouvernance du territoire, où il a pris le pouvoir en 2007, et que son arsenal soit détruit.- “Attendre la reconstruction” -Dans la bande de Gaza, des centaines de milliers de Palestiniens déplacés par la guerre ont regagné à la faveur du cessez-le-feu le nord du territoire, transformé en champ de ruines.”Je suis rentrée le coeur tremblant”, a confié à l’AFP une femme de 38 ans, Fatima Salem, de retour à Gaza-ville où elle peine à reconnaître son quartier.”Mes yeux n’arrêtaient pas de chercher des repères, mais rien n’était plus pareil, même les maisons des voisins n’étaient plus là”, a-t-elle raconté. “Nous allons planter une tente et attendre la reconstruction.”Des camions chargés d’aide humanitaire ont commencé à entrer à Gaza par le point de passage de Kerem Shalom, dans le sud d’Israël. D’autres attendaient à Rafah, le point de passage voisin, sur la frontière entre Gaza et l’Egypte.L’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.Depuis lors, 67.869 Palestiniens ont été tués dans l’offensive israélienne sur la bande de Gaza, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l’ONU.

Le Nobel d’économie 2025 décerné à un trio pour des travaux sur la croissance et l’innovation

Le Nobel d’économie 2025 a été décerné lundi à l’Américano-israélien Joel Mokyr, au Français Philippe Aghion et au Canadien Peter Howitt pour leurs travaux sur l’impact de l’innovation sur la croissance économique.M. Aghion a exhorté l’Europe à investir dans l’innovation pour ne pas se laisser décrocher par la Chine et les Etats-Unis, dans sa première prise de parole en tant que prix Nobel.Le comité Nobel a attribué la moitié du prix à Joel Mokyr, 79 ans, “pour avoir identifié les conditions préalables à une croissance durable grâce au progrès technologique”.L’autre moitié récompense à la fois Philippe Aghion, 69 ans, et Peter Howitt, 79 ans, “pour leur théorie de la croissance durable à travers la destruction créatrice”.Au cours des deux derniers siècles et pour la première fois dans l’histoire, le monde a connu une croissance économique soutenue et les lauréats de cette année ont expliqué comment l’innovation en était à l’origine et fournissait l’élan nécessaire à une croissance durable, a expliqué le président du comité pour le prix des sciences économiques, John Hassler. D’un côté, Joel Mokyr, qui enseigne à l’Université Northwestern aux États-Unis, “a utilisé des sources historiques comme moyen pour découvrir les causes de la croissance soutenue, devenue la nouvelle norme”, a noté le jury dans un communiqué. Philippe Aghion, professeur au Collège de France, et Peter Howitt, professeur à l’Université Brown aux Etats-Unis, ont ensemble examiné le concept de “destruction créatrice”, qui fait référence à la manière dont les entreprises vendant des produits établis pâtissent de l’introduction d’un produit nouveau et meilleur sur le marché.”Ce processus est créatif car il repose sur l’innovation mais il est également destructeur car les produits plus anciens deviennent obsolètes et perdent leur valeur commerciale”, a écrit le jury. “Les travaux des lauréats nous rappellent que nous ne devons pas considérer le progrès comme acquis. Au contraire, la société doit rester attentive aux facteurs qui génèrent et soutiennent la croissance économique. Ces facteurs sont l’innovation scientifique, la destruction créatrice et une société ouverte au changement”, a dit Kerstin Enflo, professeur d’histoire économique et membre du comité Nobel, en présentant le prix.- L’Europe à la traîne -“L’ouverture est un moteur de croissance, tout ce qui entrave l’ouverture est un obstacle à la croissance”, a insisté Philippe Aghion, à l’annonce du prix, au moment où les Etats-Unis ont entrepris de relever leurs droits de douane.Il a mis en garde l’Europe, estimant que ce continent ne devait pas laisser les États-Unis et la Chine “devenir les leaders technologiques”, au risque de voir l’écart de croissance se creuser encore plus avec ces deux pays.”Après une période de rattrapage de l’Europe par rapport aux États-Unis en termes de PIB par habitant entre la Seconde Guerre mondiale et le milieu des années 80″, l’écart s’est à nouveau creusé, a noté l’économiste français. “La raison principale est que nous n’avons pas réussi à mettre en œuvre des innovations technologiques majeures. Nous sommes restés cantonnés à des avancées technologiques moyennes (…) car nous ne disposons pas des politiques et des institutions adéquates pour innover dans le domaine des hautes technologies”, a dit M. Aghion, qui est aussi professeur à la London School of Economics et à l’Insead. Le lauréat 2025 a aidé Emmanuel Macron à préparer son programme économique, avant de critiquer dans le journal Libération en 2024 “une dérive vers la droite” et un pouvoir “vertical”. Sur X, le président français l’a félicité, estimant que “par sa vision de la croissance par l’innovation, il éclaire l’avenir et prouve que la pensée française continue d’éclairer le monde”.- Racines du progrès -Spécialiste de la période 1750-1914, Joel Mokyr, né aux Pays-Bas, mène des recherches sur l’histoire économique de l’Europe. Economiste canadien, Peter Howitt a obtenu son doctorat en 1973 à l’université Northwestern aux Etats-Unis. En 2019, il avait reçu le prix Frontiers of Knowledge de la Fondation BBVA avec Philippe Aghion, pour leurs contributions fondamentales à l’étude de l’innovation, du changement technique et de la politique de la concurrence.Le Nobel consiste en un diplôme, une médaille d’or et un chèque de 11 millions de couronnes suédoises (près d’un million d’euros), dont Joel Mokyr reçoit une moitié tandis que Philippe Aghion et Peter Howitt se partagent l’autre. Il est remis le 10 décembre.

Le Nobel d’économie 2025 décerné à un trio pour des travaux sur la croissance et l’innovation

Le Nobel d’économie 2025 a été décerné lundi à l’Américano-israélien Joel Mokyr, au Français Philippe Aghion et au Canadien Peter Howitt pour leurs travaux sur l’impact de l’innovation sur la croissance économique.M. Aghion a exhorté l’Europe à investir dans l’innovation pour ne pas se laisser décrocher par la Chine et les Etats-Unis, dans sa première prise de parole en tant que prix Nobel.Le comité Nobel a attribué la moitié du prix à Joel Mokyr, 79 ans, “pour avoir identifié les conditions préalables à une croissance durable grâce au progrès technologique”.L’autre moitié récompense à la fois Philippe Aghion, 69 ans, et Peter Howitt, 79 ans, “pour leur théorie de la croissance durable à travers la destruction créatrice”.Au cours des deux derniers siècles et pour la première fois dans l’histoire, le monde a connu une croissance économique soutenue et les lauréats de cette année ont expliqué comment l’innovation en était à l’origine et fournissait l’élan nécessaire à une croissance durable, a expliqué le président du comité pour le prix des sciences économiques, John Hassler. D’un côté, Joel Mokyr, qui enseigne à l’Université Northwestern aux États-Unis, “a utilisé des sources historiques comme moyen pour découvrir les causes de la croissance soutenue, devenue la nouvelle norme”, a noté le jury dans un communiqué. Philippe Aghion, professeur au Collège de France, et Peter Howitt, professeur à l’Université Brown aux Etats-Unis, ont ensemble examiné le concept de “destruction créatrice”, qui fait référence à la manière dont les entreprises vendant des produits établis pâtissent de l’introduction d’un produit nouveau et meilleur sur le marché.”Ce processus est créatif car il repose sur l’innovation mais il est également destructeur car les produits plus anciens deviennent obsolètes et perdent leur valeur commerciale”, a écrit le jury. “Les travaux des lauréats nous rappellent que nous ne devons pas considérer le progrès comme acquis. Au contraire, la société doit rester attentive aux facteurs qui génèrent et soutiennent la croissance économique. Ces facteurs sont l’innovation scientifique, la destruction créatrice et une société ouverte au changement”, a dit Kerstin Enflo, professeur d’histoire économique et membre du comité Nobel, en présentant le prix.- L’Europe à la traîne -“L’ouverture est un moteur de croissance, tout ce qui entrave l’ouverture est un obstacle à la croissance”, a insisté Philippe Aghion, à l’annonce du prix, au moment où les Etats-Unis ont entrepris de relever leurs droits de douane.Il a mis en garde l’Europe, estimant que ce continent ne devait pas laisser les États-Unis et la Chine “devenir les leaders technologiques”, au risque de voir l’écart de croissance se creuser encore plus avec ces deux pays.”Après une période de rattrapage de l’Europe par rapport aux États-Unis en termes de PIB par habitant entre la Seconde Guerre mondiale et le milieu des années 80″, l’écart s’est à nouveau creusé, a noté l’économiste français. “La raison principale est que nous n’avons pas réussi à mettre en œuvre des innovations technologiques majeures. Nous sommes restés cantonnés à des avancées technologiques moyennes (…) car nous ne disposons pas des politiques et des institutions adéquates pour innover dans le domaine des hautes technologies”, a dit M. Aghion, qui est aussi professeur à la London School of Economics et à l’Insead. Le lauréat 2025 a aidé Emmanuel Macron à préparer son programme économique, avant de critiquer dans le journal Libération en 2024 “une dérive vers la droite” et un pouvoir “vertical”. Sur X, le président français l’a félicité, estimant que “par sa vision de la croissance par l’innovation, il éclaire l’avenir et prouve que la pensée française continue d’éclairer le monde”.- Racines du progrès -Spécialiste de la période 1750-1914, Joel Mokyr, né aux Pays-Bas, mène des recherches sur l’histoire économique de l’Europe. Economiste canadien, Peter Howitt a obtenu son doctorat en 1973 à l’université Northwestern aux Etats-Unis. En 2019, il avait reçu le prix Frontiers of Knowledge de la Fondation BBVA avec Philippe Aghion, pour leurs contributions fondamentales à l’étude de l’innovation, du changement technique et de la politique de la concurrence.Le Nobel consiste en un diplôme, une médaille d’or et un chèque de 11 millions de couronnes suédoises (près d’un million d’euros), dont Joel Mokyr reçoit une moitié tandis que Philippe Aghion et Peter Howitt se partagent l’autre. Il est remis le 10 décembre.

Alors que les descentes s’intensifient, l’économie latino de Chicago s’effondre

Les boutiques de robes traditionnelles du quartier de Little Village, à Chicago, sont habituellement florissantes, reflétant l’optimisme des familles latinos tournées vers l’avenir. Ce n’est plus le cas.Les commerces des quartiers à forte population immigrée de cette ville du Midwest sont en péril, alors que les descentes de police menées par l’administration du président américain Donald Trump se propagent dans les communautés, incitant les immigrés terrifiés à rester chez eux, quel que soit leur statut légal.Au coeur de Little Village, surnommé le “Mexique du Midwest”, les rues étaient désertes vendredi soir. Désormais, les restaurants ferment plus tôt et licencient du personnel. Les chantiers sont à l’arrêt.L’une des douze boutiques de robes de quinceañera — où les familles achètent des robes somptueuses pour les fêtes rituelles du passage à l’âge adulte de leurs filles de 15 ans — a déjà fermé ses portes en septembre.Pour Ariella Santoyo, propriétaire de My Quince World, la répression d’une économie immigrée pesant des milliards de dollars rappelle la pandémie de Covid.”Nous avons clairement constaté une baisse cette année”, depuis le retour de Trump à la Maison Blanche, explique à l’AFP Mme Santoyo, 38 ans, en brodant une robe.Elle estime avoir perdu “environ 40%” de son chiffre d’affaires depuis que les agents de l’immigration (ICE) ont commencé d’arrêter migrants sans papiers et citoyens américains, à un rythme de plus en plus élevé.Mike Muhammad, employé dans un supermarché latino, évoque une baisse similaire. “Les gens ne viennent plus”, déplore-t-il.De nombreux employés du bâtiment de cette grande ville démocrate restent également chez eux, selon un entrepreneur rencontré dans un salon de coiffure de Little Village.”Personne ne vient travailler. Ils ont peur”, dit-il, sous couvert de l’anonymat.Cette perte de revenus met une pression énorme sur les familles immigrées, dont beaucoup vivaient déjà dans la précarité.De nombreux immigrés ont décrit à l’AFP une situation doublement décourageante : les droits de douane imposés par Trump sur les importations mexicaines font grimper les prix des produits consommés par la communauté immigrée de Chicago. Et les descentes de police empêchent les gens de travailler.- Une économie immigrée massive -Les immigrés contribuent largement à l’économie américaine, avec 299 milliards de dollars dépensés en 2023, selon l’association de juristes American Immigration Council.Chicago compte 2,7 millions d’habitants, dont 30% sont latinos, selon le recensement de 2025. Son maire démocrate, Brandon Johnson, s’est opposé aux descentes de l’ICE et a mis en garde contre des conséquences économiques plus larges si l’économie immigrée s’effondrait. “Le président Trump sape littéralement la puissance économique de villes comme Chicago”, a-t-il récemment déclaré.Certains habitants mettent eux-mêmes en place des patrouilles de quartier pour donner l’alerte lorsqu’ils repèrent ou soupçonnent des opérations de la police de l’immigration.L’AFP a accompagné le groupe Pilsen Defense Access lors d’une patrouille dans le quartier de Pilsen.”Ces agents parcourent les quartiers en ciblant les gens et cela fait peur, non?”, dit Davis, un militant se présentant comme vétéran de l’armée américaine. “Pour moi, c’est un acte de terrorisme”.- “Retour 50 ans en arrière” -Il affirme que la fréquence des descentes de police terrorise les habitants et provoque un effet domino qui pourrait engloutir l’économie locale.Le quartier de Pilsen était toutefois particulièrement animé dimanche alors que passait le marathon de Chicago, avec des supporters agitant des drapeaux mexicains.Selon Mme Santoyo, cette nouvelle crise “renforce la solidarité dans la communauté, chacun aidant l’autre à traverser ces moments difficiles”.Elle raconte ce que lui a récemment confié son père : “J’ai l’impression d’être revenu 50 ans en arrière”. Mais “nous avons tout surmonté, donc nous surmonterons aussi cela”, veut-elle croire.Rosa, 66 ans, née au Mexique, confie pour sa part que le climat actuel est pire que celui du Covid. “Maintenant, on ne peut même plus sortir pour travailler ou faire nos courses”. Pourtant sans nous, “où en serait ce pays ?”.

Le Nobel d’économie 2025 décerné à un trio pour ses travaux sur la croissance et l’innovation

Le Nobel d’économie 2025 a été décerné lundi à l’Américano-israélien Joel Mokyr, au Français Philippe Aghion et au Canadien Peter Howitt pour leurs travaux sur l’impact des nouvelles technologies sur la croissance économique.La moitié du prix est attribuée à Joel Mokyr, 79 ans, “pour avoir identifié les conditions préalables à une croissance durable grâce au progrès technologique” et l’autre conjointement à Philippe Aghion, 69 ans, et Peter Howitt, 79 ans, “pour leur théorie de la croissance durable à travers la destruction créatrice”.Au cours des deux derniers siècles, pour la première fois dans l’histoire, le monde a connu une croissance économique soutenue et les lauréats de cette année ont expliqué comment l’innovation stimulait la croissance et fournissait l’élan nécessaire pour qu’elle se maintienne, a expliqué le président du comité pour le prix des sciences économiques, John Hassler. Joel Mokyr, qui enseigne à l’Université Northwestern aux États-Unis, “a utilisé des sources historiques comme moyen pour découvrir les causes de la croissance soutenue, devenue la nouvelle norme”, a noté le jury dans un communiqué. Philippe Aghion et Peter Howitt ont ensemble examiné le concept de “destruction créatrice”, qui fait référence à la manière dont les entreprises vendant des produits établis pâtissent de l’introduction d’un produit nouveau et meilleur sur le marché.”Ce processus est créatif car il repose sur l’innovation mais il est également destructeur car les produits plus anciens deviennent obsolètes et perdent leur valeur commerciale”, a écrit le jury. “Les travaux des lauréats nous rappellent que nous ne devons pas considérer le progrès comme acquis. Au contraire, la société doit rester attentive aux facteurs qui génèrent et soutiennent la croissance économique. Ces facteurs sont l’innovation scientifique, la destruction créatrice et une société ouverte au changement”, a dit Kerstin Enflo, professeur d’histoire économique et membre du comité Nobel, en présentant le prix.”L’ouverture est un moteur de croissance, tout ce qui entrave l’ouverture est un obstacle à la croissance”, a insisté l’un des lauréats, Philippe Aghion, à l’annonce du prix, au moment où les Etats-Unis ont entrepris de relever leurs droits de douane.Il a mis en garde l’Europe, estimant que le continent européen ne devait pas laisser les États-Unis et la Chine “devenir les leaders technologiques”.- Prix créé en 1969 -Les trois hommes succèdent à un trio de chercheurs basé aux Etats-Unis et récompensé l’an dernier pour des recherches sur les disparités de richesses entre pays, l’Américano-Turc Daron Acemoglu et les Britanno-Américains Simon Johnson et James A. Robinson.Seul à ne pas avoir été prévu dans le testament d’Alfred Nobel, le prix d’économie s’est ajouté en 1969 aux cinq traditionnelles récompenses, lui valant chez ses détracteurs le sobriquet de “faux Nobel”. Créé par la Banque centrale suédoise “à la mémoire” de l’inventeur, il boucle traditionnellement la saison des prix.Vendredi, le prix Nobel de la paix a été décerné à à l’opposante vénézuélienne Maria Corina Machado.Plus tôt, la littérature avait récompensé l’écrivain hongrois Laszlo Krasznahorkai, 71 ans, “pour son œuvre fascinante et visionnaire qui, au milieu d’une terreur apocalyptique, réaffirme le pouvoir de l’art”.En chimie c’est un trio de chimistes, le Japonais Susumu Kitagawa, Richard Robson, né au Royaume-Uni, et l’Américano-Jordanien Omar M. Yaghi, qui a été primé pour avoir développé de nouvelles structures moléculaires capables d’emprisonner des gaz.Le prix de physique a récompensé un trio britanno-franco-américain – John Clarke, Michel Devoret et John M. Martinis – pour sa découverte de “l’effet tunnel” dans la mécanique quantique, une science contre-intuitive qui décrit le monde à l’échelle de l’infiniment petit.Première récompense a être attribuée, la médecine a été décernée à un trio américano-japonais – Mary E. Brunkow, Fred Ramsdell et Shimon Sakaguchi – pour ses travaux sur la façon dont le corps contrôle le système immunitaire.Le Nobel consiste en un diplôme, une médaille d’or et un chèque de 11 millions de couronnes suédoises (près d’un million d’euros), dont Joel Mokyr reçoit une moitié tandis que Philippe Aghion et Peter Howitt se partagent l’autre. Il est remis le 10 décembre.