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Ce que l’on sait de l’attaque au couteau dans un train en Angleterre

Un seul des deux hommes arrêtés après l’attaque à l’arme blanche dans un train dans l’est de l’Angleterre, qui a fait au moins 10 blessés, est considéré dimanche soir comme suspect par la police, qui assure n’avoir pas d’indication “à ce stade” d’un acte “terroriste”.Voici les principaux éléments connus.- Le déroulement de l’attaque -L’attaque s’est produite dans un train parti à 18H25 (locales et GMT) de Doncaster (nord de l’Angleterre) vers la gare londonienne de King’s Cross. La police a été alertée d’un incident à bord vers 19H40, et est intervenue en gare de Huntingdon, près de Cambridge, à environ 120 kilomètres au nord de Londres.La British Transport Police (BTP) a indiqué que des agents de la police locale avait arrêté deux personnes. Un seul est considéré comme suspect à ce stade, a-t-elle précisé dimanche soir.Le secrétaire général du syndicat des transports RMT, Eddie Dempsey, a affirmé que le conducteur du train avait “dévié” sa route pour permettre à la police et aux secours d’intervenir.- Dix blessés dont cinq toujours hospitalisés -Sur les dix personnes blessées dans l’attaque et hospitalisées, cinq avaient quitté l’hôpital dimanche, et le pronostic vital de l’une d’entre elles reste engagé, selon la BTP.Il s’agit d’un employé de la compagnie ferroviaire qui “a essayé d’arrêter l’assaillant”, a-t-elle précisé, saluant son comportement “héroïque”.Selon un passager cité par Sky News, les policiers ont utilisé un pistolet à impulsion électrique sur le quai pour maîtriser l’homme armé d’un grand couteau. Le roi Charles III s’est dit dimanche “absolument horrifié et choqué” par cette attaque.La veille, le Premier ministre Keir Starmer avait qualifié l’incident d'”extrêmement préoccupant”. – “Du sang partout” -Un témoin cité par plusieurs médias a indiqué avoir vu un homme courir dans le wagon, le bras ensanglanté, en criant: “Ils ont un couteau!”. Un autre a rapporté avoir vu “du sang partout”.Olly Foster, cité par la BBC, a raconté avoir d’abord cru à une plaisanterie liée à Halloween lorsqu’il a entendu des passagers crier: “Fuyez! Il y a un type qui poignarde tout le monde”.Il a décrit des sièges couverts de sang et un passager tentant de protéger une fillette lors de l’incident.- Un suspect: un Britannique de 32 ans -Le responsable de la BTP John Loveless a rappelé dimanche que les services antiterroristes collaborent à l’enquête, mais qu'”à ce stade, rien ne suggère qu’il s’agit d’un incident terroriste”.Le suspect est un Britannique de 32 ans, né au Royaume-Uni, qui était monté dans le train à Peterborough, où il réside, a détaillé la BTP. Un couteau a été retrouvé sur les lieux de l’attaque.Une passagère, Dayna Arnold, a raconté à plusieurs journaux s’être retrouvée face à lui, le suppliant de ne pas la tuer, et qu’il lui a répondu: “Le diable ne gagnera pas”.Un second homme, âgé de 35 ans et arrêté samedi soir, a été relâché dimanche car “pas impliqué” dans l’attaque selon la police.Une forte présence policière a été déployée dans les gares du pays et sera maintenue pendant plusieurs jours.- Hausse des violences à l’arme blanche -En Angleterre et au Pays de Galles, où la législation sur les armes à feu est très stricte, les violences à l’arme blanche ont fortement augmenté ces 15 dernières années, selon des chiffres officiels. Le Premier ministre a qualifié par le passé la situation de “crise nationale” et son gouvernement a durci l’accès à ces armes.Cette attaque intervient un mois après celle au couteau contre une synagogue au nord de Manchester, où deux personnes avaient été tuées, l’une d’une balle tirée par la police intervenue sur les lieux.A l’été 2024, un jeune Britannique d’origine rwandaise avait tué trois fillettes à l’arme blanche dans un cours de danse à Southport, dans le nord de l’Angleterre. Dix autres personnes, dont huit enfants, avaient été blessées.Et un réfugié afghan de 22 ans a été inculpé cette semaine après une attaque au couteau qui a fait un mort et deux blessés lundi près de Londres.

JO: Charles Coste, de Londres à la lumière

Médaillé d’or en poursuite par équipes à Londres en 1948, Charles Coste était le doyen mondial des champions olympiques: il est décédé jeudi à l’âge de 101 ans, a annoncé dimanche la ministre française des Sports Marina Ferrari.Après avoir longtemps occupé une place anonyme dans la mémoire du sport français, il était sorti de l’ombre lors des JO-2024 à Paris, pour son 100e anniversaire.L’immense majorité des Français ont fait sa connaissance devant leurs écrans le 26 juillet 2024, lors de la cérémonie d’ouverture, quand le pistard centenaire a transmis en fauteuil roulant la flamme olympique aux derniers relayeurs, Teddy Riner et Marie-José Pérec. Depuis la mort en janvier 2025 de la gymnaste hongroise Agnes Keleti, Charles Coste, né le 8 février 1924, était le plus vieux champion olympique encore vivant. “Ma mère racontait qu’à dix-douze ans, je disais que je serais général ou champion olympique”, rapportait-il à l’AFP en janvier 2024. Ce fut donc champion olympique. Dans un sport, le cyclisme, qu’il avait découvert enfant. Sous les fenêtres de la propriété vinicole de son père, à Ollioules (Var), défilaient chaque été ses idoles d’alors: Antonin Magne, Georges Speicher et André Leducq, vainqueurs successifs du Tour de France aux débuts des années 1930.- Marseillaise perdue -Après des premiers succès prometteurs dans des courses régionales, l’irruption de la guerre l’oblige à remiser un temps ses ambitions: ses parents l’inscrivent comme apprenti ajusteur à l’arsenal de Toulon.Après la Libération, Charles Coste intègre le mythique Vélo Club de Levallois, qui fut une pépinière du cyclisme français dans l’entre-deux-guerres, et découvre les joies de la piste dans les vélodromes de la région parisienne. En 1947, il remporte son unique titre de champion de France, en poursuite, et repousse son passage chez les pros pour participer un an plus tard aux Jeux de Londres – les premiers depuis ceux organisés à Berlin en 1936 sous le régime nazi -, réservés à l’époque aux amateurs.Désigné capitaine de l’équipe de France de poursuite, il traverse la Manche en ferry et loge, avec sa bande des “ABCD” (initiales de Pierre Adam, Serge Blusson, Charles Coste et Fernand Decanali), au sein d’un camp d’entraînement de l’US Air Force, dans une banlieue londonienne encore défigurée par les bombardements.Après avoir éliminé en demi-finale les Britanniques, favoris devant leur public du vélodrome de Herne Hill, les Français décrochent l’or en battant l’Italie. “À l’époque, il y avait un podium tout petit. Et on vous remettait la médaille dans un écrin, pas autour du cou comme aujourd’hui. Ce qui nous a un peu déçus, c’est qu’on nous a remis un bouquet et ensuite on nous a dit: bon il n’y aura pas la Marseillaise parce qu’on n’a pas trouvé le disque!”, s’amusait-il.- “Ami” de Coppi -À son retour à Paris, il est reçu à l’Élysée comme tous les médaillés par Vincent Auriol, alors président de la République. Mais il dut attendre 2022 pour recevoir sa légion d’honneur, la décoration des médaillés olympiques n’ayant été instaurée qu’en 1964 par le général de Gaulle, pour les Jeux d’hiver d’Innsbruck.”J’étais le seul champion olympique qui n’avait pas la médaille”, affirmait celui qui s’est longtemps vu comme “un oublié” du sport français.Après les Jeux, il signe son premier contrat pro et remporte en 1949 le Grand Prix des Nations – prestigieuse épreuve de contre-la-montre disparue depuis – face à son “ami” Fausto Coppi, “le plus grand” cycliste de tous les temps. “Malheureusement pour lui, il était fatigué ce jour-là et j’ai gagné”, glissait-il, modeste.C’est la plus grande victoire de sa carrière professionnelle – qui compte aussi un Paris-Limoges en 1953 – durant laquelle il n’a pas brillé dans les grands Tours, avec deux abandons au Tour de France (1952, 1957) et quatre participations au Tour d’Italie sans victoire d’étapes.