AFP World

Foot: l’Angleterre de Kane s’envole vers le Mondial-2026

L’Angleterre de Thomas Tuchel a validé à vitesse grand V son billet pour le Mondial-2026, mardi en décrochant une sixième victoire en six matches qualificatifs, sans but encaissé, à Riga contre la faible Lettonie (5-0).La sélection des Three Lions est devenue la première équipe européenne qualifiée pour le tournoi nord-américain en vertu de sa confortable avance sur l’Albanie, son dauphin du groupe K, sept points derrière.Les deux dernières rencontres de novembre serviront à peaufiner les automatismes et à prolonger, peut-être, le formidable élan des partenaires de Harry Kane.”Se qualifier à deux matches de la fin, c’est une grande réussite, sans aucun but encaissé, en pratiquant un football de grande qualité”, a savouré le capitaine sur la chaîne ITV. “Nous donnons l’impression que c’est facile, mais ces matches peuvent être difficiles”.La campagne qualificative ne peut certes pas être perçue comme un gage de réussite l’été prochain, au regard de l’adversité peu relevée que les Anglais ont rencontrée, mais elle servira de base solide pour Tuchel.L’ancien entraîneur du Bayern, du PSG ou encore de Chelsea, novice dans la fonction de sélectionneur, a débuté son mandat par un sans-faute: six victoires, 18 buts marqués et aucun concédé en qualifications.Il a aussi donné des idées de jeu claires et du souffle à une équipe qui en a parfois manqué, le tout sans plusieurs stars laissées de côté, à cause de blessures (Alexander-Arnold, Palmer, Madueke) ou par choix (Bellingham, Foden, Grealish).”Nous jouons de manière très agressive, avec un pressing haut. C’est un jeu très physique que nous pratiquons, c’est très exigeant mais cela motive tout le monde”, a résumé l’Allemand.- Des gagnants en octobre -Tuchel n’a pas tout changé non plus. Sa décision de maintenir le capitanat à Harry Kane, le seul grand N.9 à sa disposition, a encore été récompensée dans le petit Daugavas stadions (10.000 spectateurs) ouvert aux quatre vents.L’avant-centre du Bayern a marqué sept buts en sept matches sous sa direction, en comptant son doublé de mardi: une frappe du gauche de l’extérieur de la surface (44e, 2-0) et un penalty parfaitement tiré avant la mi-temps (45e+4, 3-0).Le Munichois traverse une des périodes les plus fastes de sa carrière: sur les deux derniers mois écoulés, il a inscrit 21 buts en 13 matches, club et sélection confondus.”Les chiffres sont là, bien sûr, mais je pense aussi à la façon dont je me sens sur le terrain, la façon dont je vois les passes, les courses, et physiquement je suis en bonne forme”, apprécie-t-il.En Lettonie, Kane a montré une fois de plus sa science du placement, sa capacité à décrocher pour organiser les attaques et l’étendue de sa palette technique.D’autres joueurs moins expérimentés ont également montré de belles choses à Riga, à commencer par l’ailier Anthony Gordon (24 ans) et le latéral polyvalent Djed Spence (25 ans), lancé en septembre et titulaire pour la deuxième fois d’affilée.L’attaquant de Newcastle a tout fait pour percer le bloc bas adverse, offrant de nombreux centres à ses partenaires et marquant le premier but du match d’un tir enroulé (26e, 1-0) après une belle course.Utilisé comme arrière droit, cinq jours après avoir évolué à gauche en amical contre le pays de Galles (3-0), Spence a lui géré derrière et apporté le danger devant, à l’image de son centre que le défenseur Maksims Tonisevs a catapulté dans son propre but (58e, 4-0).Tuchel a pu faire entrer cinq remplaçants en seconde période et deux d’entre eux ont clos le festival: Jarrod Bowen a récupéré un ballon au pressing puis bien décalé Eberechi Eze, lequel a ajusté le gardien adverse après s’être bien réaxé (86e, 5-0).Bien sûr, ce n’était que la 137e équipe au classement Fifa en face. Mais c’était un passage obligé, et très bien négocié, sur la route du Mondial.

Otages à Gaza: le Hamas a rendu quatre dépouilles supplémentaires d’Israéliens

Le Hamas a rendu mardi soir quatre dépouilles d’otages supplémentaires au lendemain du retour en Israël des vingt derniers otages vivants retenus à Gaza et de quatre premières dépouilles.L’armée israélienne a annoncé peu après minuit mercredi (21H00 GMT mardi) le retour en Israël des quatre cercueils, reçus par l’intermédiaire de la Croix-Rouge.Ils “sont en route …

Otages à Gaza: le Hamas a rendu quatre dépouilles supplémentaires d’Israéliens Read More »

Otages à Gaza: le Hamas a rendu quatre dépouilles supplémentaires d’Israéliens

Le Hamas a rendu mardi soir quatre dépouilles d’otages supplémentaires au lendemain du retour en Israël des vingt derniers otages vivants retenus à Gaza et de quatre premières dépouilles.L’armée israélienne a annoncé peu après minuit mercredi (21H00 GMT mardi) le retour en Israël des quatre cercueils, reçus par l’intermédiaire de la Croix-Rouge.Ils “sont en route vers l’Institut national de médecine légale (à Tel-Aviv pour) des procédures d’identification”, a précisé un communiqué militaire Lundi, en échange du retour des otages vivants, Israël a libéré près de 2.000 détenus palestiniens, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu à Gaza obtenu à la suite des pression du président américain Donald Trump.L’accord prévoyait la libération de tous les otages, les vivants et les morts, dans les 72 heures après l’entrée en vigueur de la trêve, c’est-à-dire avant 09H00 GMT, mais le mouvement islamiste palestinien avait prévenu qu’il pourrait avoir du mal à tenir les délais pour des questions logistiques après plus de deux ans d’une guerre ayant dévasté la bande de Gaza. “C’est difficile. Vous savez, hier, on a connu des hauts et des bas, et maintenant, on est en pleine déprime”, a déclaré mardi après-midi Rotem Kuper, attendant toujours le retour de la dépouille de son père Amiran Kuper”Le travail N’EST PAS FINI. LES MORTS N’ONT PAS ETE REMIS COMME PROMIS!”, a lancé Donald Trump sur sa plateforme Truth Social, au lendemain d’un déplacement en Israël et en Egypte lors duquel il avait annoncé, sur un ton triomphaliste, que la “paix” régnait désormais au Moyen-Orient.- “Enterrement digne” -“Nous sommes déterminés à ramener tout le monde”, a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.Son ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, opposé à l’accord de cessez-le-feu, a appelé M. Netanyahu à poser un “ultimatum” clair au Hamas et à couper l’aide humanitaire à destination de Gaza si le mouvement islamiste ne rend pas “immédiatement” les restes de tous les soldats israéliens encore retenus.Après le retour en Israël des quatre premières dépouilles d’otages lundi soir, les restes de sept soldats et de dix-sept civils israéliens se trouvaient encore à Gaza.A l’exception d’un soldat tué au combat en mars 2014, tous avaient été capturés ou enlevés en Israël, certains déjà morts, au cours de l’attaque sans précédent du Hamas ayant déclenché la guerre le 7 octobre 2023.   Les quatre dépouilles rendues lundi soir ont été identifiées comme étant celles de Bipin Joshi, étudiant népalais de 24 ans enlevé au kibboutz Kissoufim, Guy Illouz, 26 ans, enlevé au festival de musique de Nova, théâtre du pire massacre (plus de 370 morts) commis le 7-Octobre, Daniel Peretz, capitaine de blindés capturé dans son char à l’âge de 22 an, et Yossi Sharabi, tué dans un bombardement de l’armée israélienne à Gaza après avoir été enlevé à 53 ans au kibboutz Beeri.En échange de leur retour, Israël a renvoyé à Gaza les dépouilles de 45 Palestiniens originaires du territoire.”Nous pouvons désormais enfin mettre un terme au cauchemar qui a commencé il y a plus de deux ans et offrir à Yossi l’enterrement digne (…) qu’il mérite”, a déclaré sa femme Nira Sharabi dans un communiqué publié par le Forum des familles d’otages, principale organisation israélienne militant pour la libération des captifs à Gaza.- Isolement complet -L’armée a accusé le Hamas d’avoir assassiné Bipin Joshi en captivité “au cours des premiers mois de la guerre” et indiqué que, selon les premiers résultats d’autopsie, Guy Illouz était “décédé des suites de ses blessures après n’avoir pas reçu de soins médicaux appropriés”. Bipin Joshi était le dernier otage du 7-Octobre non-Israélien encore dans Gaza.Certains otages ont subi une “perte de poids importante”, a déclaré à la presse Noa Eliakim Raz, responsable du département de hôpital Beilinson (près de Tel-Aviv) chargé d’accueillir plusieurs des otages libérés lundi.”Le fait d’avoir été sous terre affecte tous les systèmes de l’organisme”, a-t-elle indiqué, faisant référence aux tunnels du Hamas dans la bande de Gaza.Les jumeaux Ziv et Gali Berman, 28 ans, qui se sont longuement tenus par le cou lors de leurs retrouvailles lundi, ont expliqué avoir été séparés tout au long de leur captivité et détenus en isolement total sans savoir si l’autre était en vie, selon des informations publiées par la chaîne 12.De même source, Avinatan Or, 32 ans, dont les images de l’enlèvement avec sa petite amie, Noa Argamani, avaient fait le tour du monde, a perdu 30% à 40% de sa masse corporelle et a été maintenu en isolement complet pendant deux ans. L’ingénieur n’a appris qu’une fois relâché que son amie avait été libérée, lors d’une opération commando israélienne.

Trump conditionne l’aide à l’Argentine à la survie politique de son allié Milei

“S’il ne gagne pas, nous partons”: Donald Trump a menacé mardi de couper les vivres à l’Argentine si son allié, le président ultralibéral Javier Milei, essuyait un revers lors des élections législatives à la fin du mois.”Je soutiens cet homme parce que sa philosophie est la bonne”, a dit le président américain pendant une visite de son homologue argentin à la Maison Blanche.”Je pense qu’il va gagner”, a encore dit le dirigeant républicain en référence au scrutin du 26 octobre en Argentine, en assénant: “S’il gagne nous restons avec lui et s’il ne gagne pas, nous partons.””Nos soutiens sont d’une certaine manière liés à qui remporte l’élection”, a aussi déclaré le président américain.Le message est on ne peut plus clair, alors que les Etats-Unis viennent de donner une bouffée d’oxygène à la troisième économie d’Amérique latine, malmenée sur les marchés financiers.Le Trésor américain a annoncé jeudi un échange bilatéral de devises, dit “swap”, pour 20 milliards de dollars, et une intervention directe sur le marché des changes pour soutenir le peso.Pendant une réunion avec Donald Trump et des membres de son gouvernement, Javier Milei a remercié le ministre des Finances Scott Bessent pour “l’immense travail” qu’il a effectué afin d’aider l’Argentine à “surmonter un problème de liquidité”.L’annonce américaine est intervenue alors même que les Etats-Unis commencent à sentir les effets d’une paralysie budgétaire qui entre dans sa troisième semaine, en raison d’un blocage parlementaire qui ne semble pas près de se dénouer.- Incertitude -Elle contraste avec la décision du gouvernement Trump de tailler massivement dans l’aide internationale au nom de la doctrine “America First” (“l’Amérique d’abord”). Cette approche diplomatique s’avère toutefois compatible avec le soutien de gouvernements étrangers jugés idéologiquement proches de Donald Trump.Le soutien américain intervient à un moment critique pour le dirigeant argentin. Le 26 octobre, il fera face à des élections législatives de mi-mandat indécises, qui vont déterminer sa marge de manœuvre parlementaire et sa capacité à gouverner pour ses deux ans restants de présidence.L’incertitude liée au scrutin – et au maintien ou non du cap d’austérité de Javier Milei – avait mis l’économie argentine à la merci de turbulences financières ces dernières semaines.”Les Etats-Unis ont perçu cette attaque contre l’Argentine, contre les idées de liberté, contre un allié stratégique, et c’est pourquoi ils nous ont apporté leur soutien”, a estimé M. Milei lundi.Cette aide américaine sert à “surmonter ce problème de liquidités que connaît l’Argentine à la suite d’attaques politiques par nos opposants, qui ne veulent pas que l’Argentine embrasse à nouveau les idées de la liberté”, a-t-il déclaré mardi à la Maison Blanche.- Rapprochement avec l’Amérique latine -Pour l’économiste et ancien président de la Banque centrale Martin Redrado, l’aide américaine correspond à “une assistance financière, une nouvelle passerelle”, venant après l’aide du FMI en avril (prêt de 20 milliards).”Mais l’Argentine ne peut pas aller de passerelle en passerelle”, estime-t-il, d’où l’importance, après l’élection, “d’armer un programme législatif s’attaquant aux problèmes de production et d’emploi”, dans un pays à plus de 40% d’emploi informel, et où le formel ne croit plus depuis 2011.Au-delà de l’Argentine, le président américain s’est félicité de voir un certain nombre de pays d’Amérique latine se rapprocher des Etats-Unis.”Il y a tellement de pays qui viennent vers nous”, s’est-il réjoui.Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a abondé dans son sens, en parlant de “8 ou 9, 10 pays, l’Argentine en tête, qui se sont alignés sur les Etats-Unis sur un sujet après l’autre lors d’événements internationaux”. Il a mentionné spécifiquement le Costa Rica et le Salvador.Le ministre, qui participait à la réunion avec le président argentin, a jugé que “l’une des évolutions les plus prometteuses” selon lui était la tenue dimanche d’une élection présidentielle en Bolivie. Elle verra s’affronter deux candidats de droite, après 20 ans de gouvernements de gauche dans le pays.Javier Milei a de son côté “félicité (Donald Trump) d’avoir compris la menace que représente le socialisme au XXIème siècle, dans le monde entier et pariculièrement en Amérique latine”.

Trump fait dépendre l’aide à l’Argentine de la survie politique de Milei

“S’il ne gagne pas, nous partons”: Donald Trump a menacé mardi de couper les vivres à l’Argentine si son allié, le président ultralibéral Javier Milei, était défait lors des élections législatives à la fin du mois.”Je soutiens cet homme parce que sa philosophie est la bonne”, a dit le président américain pendant une visite de son homologue argentin à la Maison Blanche.”Je pense qu’il va gagner”, a encore dit le dirigeant républicain en référence au scrutin du 26 octobre en Argentine, en assénant: “S’il gagne nous restons avec lui et s’il ne gagne pas, nous partons.””Nos soutiens sont d’une certaine manière liés à qui remporte l’élection”, a aussi déclaré le président américain.Le message est on ne peut plus clair, alors que les Etats-Unis viennent de donner une bouffée d’oxygène à la troisième économie d’Amérique latine, malmenée sur les marchés financiers.Le Trésor américain a annoncé jeudi un échange bilatéral de devises, dit “swap”, pour 20 milliards de dollars, et une intervention directe sur le marché des changes, pour acheter et soutenir un peso sous pression, soulageant ainsi les réserves de la Banque centrale argentine.L’annonce chiffrée est intervenue alors même que les Etats-Unis commencent à sentir les effets d’une paralysie budgétaire qui entre dans sa troisième semaine, en raison d’un blocage parlementaire qui ne semble pas près de se dénouer.Elle contraste aussi avec la décision du gouvernement Trump de tailler massivement dans l’aide internationale au nom de la doctrine “America First” (“l’Amérique d’abord”). Cette approche diplomatique s’avère en effet compatible avec le soutien de gouvernements étrangers jugés idéologiquement proches de Donald Trump.- Peso -Le coup de pouce de la première puissance mondiale a soutenu le peso argentin, qui avait dégringolé la semaine dernière.Vers 19H20 GMT, le peso lâchait 0,54% face au dollar, à 1.356 pesos pour un dollar. Il a perdu 23% depuis le début de l’année, bien qu’il ait légèrement atténué ses pertes depuis un mois du fait du coup de pouce de Washington. Le soutien américain intervient à un moment critique pour le dirigeant argentin. Le 26 octobre, il fera face à des élections législatives de mi-mandat indécises, qui vont déterminer sa marge de manœuvre parlementaire et sa capacité à gouverner pour ses deux ans restants de présidence. L’incertitude liée au scrutin – et au maintien ou non du cap d’austérité de Javier Milei – avait mis l’économie argentine à la merci de turbulences financières ces dernières semaines.”Les Etats-Unis ont perçu cette attaque contre l’Argentine, contre les idées de liberté, contre un allié stratégique, et c’est pourquoi ils nous ont apporté leur soutien”, a estimé M. Milei lundi.Pour l’économiste et ancien président de la Banque centrale Martin Redrado, il s’agit purement “d’une assistance financière, une nouvelle passerelle”, venant après l’aide du FMI en avril (prêt de 20 milliards).”Mais l’Argentine ne peut pas aller de passerelle en passerelle”, estime-t-il, d’où l’importance, après l’élection, “d’armer un programme législatif s’attaquant aux problèmes de production et d’emploi”, dans un pays à plus de 40% d’emploi informel, et où le formel ne croit plus depuis 2011.- Bolivie -Au-delà de l’Argentine, le président américain s’est félicité de voir un certain nombre de pays d’Amérique latine se rapprocher des Etats-Unis.”Il y a tellement de pays qui viennent vers nous”, s’est-il réjoui.Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a abondé dans son sens, en parlant de “8 ou 9, 10 pays, l’Argentine en tête, qui se sont alignés sur les Etats-Unis sur un sujet après l’autre lors d’événements internationaux”. Il a mentionné spécifiquement le Costa Rica et le Salvador.Le ministre, qui participait à la réunion avec le président argentin, a jugé que “l’une des évolutions les plus prometteuses” selon lui était la tenue dimanche d’une élection présidentielle en Bolivie. Elle verra s’affronter deux candidats de droite, après 20 ans de gouvernements de gauche dans le pays.Donald Trump et Javie Milei n’ont pas évoqué devant la presse de possibles contreparties à l’aide américaine.Javier Milei a nié à plusieurs reprises que les Etats-Unis aient demandé la fin de l’accord d’échange de devises existant déjà entre l’Argentine et la Chine, et renouvelé en 2024.L’ambassade de Chine en Argentine a elle averti ce week-end que les Etats-Unis “devaient comprendre que l’Amérique latine et les Caraïbes n’étaient le jardin de personne”.

Lecornu concède au PS le totem des retraites au nom de la stabilité

Sébastien Lecornu a cédé pour espérer une sortie de crise. Le Premier ministre a annoncé mardi devant l’Assemblée la suspension de la réforme des retraites, symbole de la présidence Macron, obtenant la clémence au moins temporaire des socialistes, qui en faisaient une condition incontournable pour épargner la censure au gouvernement.Saluant comme la CFDT, avec cette suspension, “une victoire” autant qu’un “premier pas qui permet d’envisager les suivants”, le chef des députés PS Boris Vallaud a dit dans sa réponse à la déclaration de politique générale du Premier ministre vouloir faire “ce pari de donner (…) un budget juste au pays”.”Nous ne censurerons pas dès la discussion de politique générale le Premier ministre”, a explicité le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur TF1, demandant à ses troupes de “respecter” la décision collective de son parti.”Est-ce que ça veut dire que nous allons tout accepter” dans le budget présenté par M. Lecornu ? “La réponse est non. Le débat ne fait que commencer et je suis aussi déterminé à arracher d’autres victoires”, a ajouté M. Faure.Au milieu d’un discours sobre, qui n’a pas dépassé la demi-heure, point d’orgue de journées d’immense tension politique, la sentence attendue est tombée mardi après-midi: “Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle”, a annoncé M. Lecornu dans l’hémicycle du palais Bourbon.”Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028″, a précisé le chef du gouvernement.Il a également confirmé l’abandon de l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote.- “Carte blanche” -L’exécutif peut ainsi espérer souffler, après une nouvelle crise ouverte la semaine dernière par un gouvernement Lecornu 1 qui n’avait pas tenu une journée.”Certains aimeraient voir cette crise parlementaire virer à la crise de régime. Cela n’aura pas lieu”, avait affirmé le Premier ministre à l’entame de son discours.Un an après la très décriée dissolution de 2024, la pression s’était accrue sur le chef de l’État, son premier chef de gouvernement, Édouard Philippe, allant jusqu’à lui conseiller de démissionner après l’adoption du budget.Renommé vendredi par le président Macron, M. Lecornu a “carte blanche”, avait expliqué l’Élysée.Mardi matin, le chef de l’Etat avait une dernière fois mis la pression sur les oppositions lors du Conseil des ministres, qualifiant les motions de censure à venir de “motions de dissolution”. Adopté mardi matin, le projet de budget de l’État, qui devrait être largement modifié par le Parlement, propose un effort d’une trentaine de milliards d’euros et repose sur des hypothèses “optimistes” de croissance en 2026, selon le Haut conseil des finances publiques.Le déficit devra “dans tous les cas de figure être à moins de 5% à la fin de la discussion” parlementaire, a précisé M. Lecornu, après avoir présenté un projet de budget avec un déficit de 4,7% du PIB.Le Premier ministre a par ailleurs reconnu “des anomalies” dans la fiscalité sur les très grandes fortunes, souhaitant “une contribution exceptionnelle” des plus riches dans le prochain budget.M. Lecornu a également annoncé une “conférence” sur les retraites et le travail avec les partenaires sociaux. Et promis un nouvel “acte de décentralisation” par un projet de loi déposé en décembre. – “Peur des urnes” -Dans sa décision de ne pas censurer le gouvernement, le PS se trouve isolé à gauche. La présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, a affirmé que son groupe “ira(it) à la censure”, fustigeant une “petite suspension” de la réforme.Même tonalité très offensive de Stéphane Peu, chef du groupe des députés communistes et ultramarins, qui en majorité voteront la censure, même si le patron du parti Fabien Roussel a évoqué une “première victoire”.”Une réforme imposée contre tout un peuple (…) ne se suspend pas, elle s’abroge”, a martelé la cheffe des Insoumis, Mathilde Panot, refusant de participer au “sauvetage” du gouvernement.A droite, le président des Républicains (LR) Bruno Retailleau a accusé le gouvernement d’être “l’otage des socialistes”. En réponse, l’ex-président de LR Eric Ciotti, désormais allié de Marine Le Pen, lui a proposé une “rencontre pour poser les bases d’un renversement d’alliance à droite avec le RN”.Quant au président du RN Jordan Bardella, il a brocardé “l’amicale des sauveurs d’Emmanuel Macron” dont “le seul dénominateur commun” serait “la peur des urnes”.Le camp présidentiel était divisé sur la question des retraites. “Suspendre la réforme des retraites” est “une dangereuse facilité”, a mis en garde Paul Christophe, président du groupe Horizons, le parti d’Édouard Philippe.”Remettre en cause la seule et dernière réforme structurelle du second quinquennat d’Emmanuel Macron est une grosse erreur”. “Un compromis politique ne peut pas se construire sur un déni comptable et sur le dos des générations qui viennent”, a renchéri dans Le Parisien l’auteur de la réforme, l’ex-ministre Olivier Dussopt.sac-sl-are-bpa/jmt/gvy