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Les médias rejettent des restrictions d’informer voulues par le Pentagone

Un grand nombre de médias américains et internationaux, dont le New York Times, Fox News, Associated Press et l’AFP, ont refusé mardi de signer un document du Pentagone établissant des mesures restrictives pour la presse, au risque d’y perdre leur accréditation.Ce document introduit en particulier l’idée que les journalistes accrédités ne peuvent pas solliciter ni publier certaines informations sans autorisation explicite du ministère de la Défense.Ces nouvelles dispositions “musèlent les employés du Pentagone et menacent de représailles les journalistes qui vont à la recherche d’informations qui n’ont pas été approuvées en amont pour être publiées”, s’inquiète l’Association des journalistes du Pentagone (PPA) dans un communiqué. “Les nouvelles restrictions proposées dans ce document vont à l’encontre des fondements du travail de journaliste et sapent les droits prévus au premier amendement de la Constitution des Etats-Unis”, qui consacre la liberté de la presse, écrit l’AFP dans un communiqué mardi.”Elles placent des entraves non nécessaires au travail des journalistes et créent la confusion entre les responsabilités des employés du Pentagone et celles des journalistes qui en couvrent l’actualité”, poursuit-elle.Dans un communiqué commun publié sur les réseaux sociaux, les chaînes américaines ABC, CBS, CNN, NBC et Fox News expliquent se “joindre à pratiquement tous les autres médias en refusant d’accepter les nouvelles exigences du Pentagone, qui restreindraient la capacité des journalistes à continuer à informer la nation et le monde sur des questions importantes de sécurité nationale”.”Nous continuerons à couvrir l’armée américaine (…) en défendant les principes d’une presse libre et indépendante”, ajoutent-elles.- Délogés et escortés -Le Washington Post, l’agence de presse Reuters, ou encore des médias conservateurs tels que la chaîne Newsmax, ont aussi refusé de signer le document.Ces nouvelles mesures s’inscrivent dans une offensive plus large, menée depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, restreignant l’accès des journalistes au Pentagone – le premier employeur du pays avec un budget annuel de plusieurs centaines de milliards de dollars.Dans les mois précédents, le ministère de la Défense – dernièrement rebaptisé ministère de la Guerre par l’administration Trump – a délogé de leurs bureaux dédiés au Pentagone huit médias, dont le New York Times, le Washington Post et CNN. Les conférences de presse y ont été drastiquement réduites : moins d’une demi-douzaine ont eu lieu depuis le début de l’année, contre au moins deux par semaine en moyenne sous la présidence démocrate de Joe Biden.Le ministère a également restreint les déplacements des journalistes à l’intérieur du Pentagone, en leur imposant d’être escortés en dehors d’un nombre limité de zones.En avril, Pete Hegseth, le ministre de la Défense, ancien présentateur sur Fox News, a été impliqué dans une fuite de plans militaires quand un journaliste a été ajouté par mégarde à un groupe dont il était membre sur la messagerie Signal.La presse américaine a rapporté qu’il avait discuté de ces mêmes plans visant le Yémen dans un autre groupe Signal avec une douzaine de personnes de son entourage personnel et professionnel. Son utilisation de ce service de messagerie est à l’origine d’une enquête interne du Pentagone.A plusieurs organes de presse qui ont exprimé sur les réseaux sociaux leur refus de souscrire au document du Pentagone, Pete Hegseth a répondu par une main mimant un au revoir.

Grèce: les députés se prononcent sur la possibilité d’une journée de travail de 13 heures

Les députés grecs doivent se prononcer mercredi sur une réforme controversée du gouvernement conservateur qui instaure la possibilité, sous certaines conditions, d’une journée de travail de 13 heures.A deux reprises, le 1er octobre et mardi, la Grèce s’est retrouvée partiellement paralysée par une grève générale pour protester contre un projet de loi “digne du Moyen-Âge”, selon des syndicalistes.Syndicats et opposition sont en effet vent debout contre un texte défendu par la ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Niki Kerameus, qui prévoit notamment que, moyennant une rémunération supplémentaire de 40%, un employé puisse travailler jusqu’à 13 heures par jour pour un seul employeur. Dans un pays où l’économie s’est redressée depuis la crise financière, restant toutefois fragile, cette possibilité existe déjà mais uniquement si un employé dispose de deux employeurs ou plus.- Volontariat -La durée légale du temps de travail quotidien en Grèce est actuellement de huit heures avec la possibilité d’effectuer jusqu’à trois heures supplémentaires.Seul le parti du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, Nouvelle-Démocratie (ND), au pouvoir depuis 2019, devrait voter en faveur de ce texte en raison de l’opposition de tous les autres partis au Parlement.Cette disposition ne sera valable que “jusqu’à 37 jours par an” et sur la base du volontariat, a assuré la ministre du Travail, pour qui parler de “la journée de 13 heures” est “incorrect et trompeur”.Car ce terme “laisse entendre que nous allons tous travailler 13 heures par jour, toute l’année”, a-t-elle martelé sur la chaîne de télévision privée Skaï.  ”Est-ce vrai ? (…) Non. Cela peut se faire jusqu’à 37 jours par an, soit en moyenne trois jours par mois”, a-t-elle précisé. Employés du privé et du public sont descendus à deux reprises dans les rues pour fustiger une “nouvelle aggravation d’une situation déjà profondément problématique”, selon la Confédération des travailleurs grecs (GSEE).Elle affirme que beaucoup d’employés n’auront guère la possibilité de refuser de travailler 13 heures “compte tenu du rapport de force déséquilibré entre employeur et salarié, renforcé par la précarité qui prévaut sur le marché du travail”.- Bafoué -Les syndicats estiment également que le droit à un repos obligatoire quotidien de 11 heures sera bafoué, notamment en raison du temps de transport pour se rendre sur le lieu de travail. “Travailler 13 heures par jour signifie qu’il ne reste absolument aucun temps libre pour mener une vie un tant soit peu digne: passer du temps avec ses amis (…), sa famille”, s’est insurgé Dimitris Polyzoidis, un technicien en informatique de 37 ans, qui a défilé mardi à Thessalonique, la deuxième ville de Grèce.  Sofia Georgiadou, 29 ans, employée dans un magasin, a dénoncé “une nouvelle tentative de légaliser l’esclavage moderne”.”Trouvez-moi une seule personne qui veuille travailler 13 heures par jour ! C’est révoltant qu’on piétine nos droits”, a-t-elle ajouté.A Athènes, Maria, employée dans une société de construction, craint de devoir travailler davantage. Les employeurs “trouvent toujours les moyens d’imposer ce qu’ils veulent”, assure cette femme de 46 ans qui n’a pas souhaité donner son nom.En Grèce, le temps de travail hebdomadaire, de 39,8 heures, est supérieur à la moyenne des 27 pays de l’Union européenne (35,8 heures), selon Eurostat.Il cache aussi de fortes disparités et les salaires restent particulièrement bas. Dans le secteur touristique, au “pic” de la saison, serveurs ou cuisiniers enchaînent les journées à rallonge parfois sans le moindre repos hebdomadaire.”Le surtravail n’est pas un choix, c’est une nécessité (…), les heures supplémentaires sont souvent un instrument de survie”, a souligné le quotidien financier Naftemporiki, rappelant que “le paradoxe grec est beaucoup d’heures de travail et une faible productivité”. “L’objectif n’est pas de travailler plus mais mieux”, a récemment insisté le président du patronat Spyros Theodoropoulos.La Grèce a déjà instauré la possibilité d’une semaine de travail de six jours, notamment en cas de forte demande dans un secteur comme le tourisme.Au deuxième trimestre 2025, 20,9% des salariés de 20 à 64 ans travaillaient plus de 45 heures par semaine contre 10,8% dans l’ensemble de l’UE, selon Eurostat.

Campagne de répression du Hamas à Gaza, Trump promet de désarmer le mouvement palestinien

Le Hamas a étendu mardi sa présence dans la bande de Gaza en ruines, menant une campagne de répression et exécutant des “collaborateurs” présumés, à l’heure où Donald Trump a affirmé que Washington désarmerait le mouvement palestinien s’il ne le faisait pas lui-même.Le président américain a aussi exhorté le Hamas à restituer les dépouilles des otages décédés à Gaza, une étape qu’il juge nécessaire pour passer à la prochaine phase de son plan pour le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre. Le Hamas a remis mardi soir à la Croix-Rouge quatre nouvelles dépouilles, a indiqué l’armée israélienne, qui a reçu les cercueils peu après minuit mercredi (21H00 GMT mardi). Il avait libéré lundi les 20 derniers otages vivants qu’il retenait depuis l’attaque qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023, en échange de près de 2.000 prisonniers relâchés par Israël, et remis quatre dépouilles d’otages. De son côté, Israël a remis les restes de 45 Palestiniens, transférés à l’hôpital Nasser à Khan Younès (sud).Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu vendredi, des journalistes de l’AFP ont vu les forces de sécurité du mouvement islamiste palestinien déployées dans plusieurs villes de la bande de Gaza.Ce cessez-le-feu a été initié par M. Trump, dont le plan pour Gaza prévoit notamment dans une phase ultérieure le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance du territoire palestinien, où le mouvement a pris le pouvoir en 2007. Après la libération des otages, il nous faut obtenir “la démilitarisation et le désarmement” du Hamas, a souligné le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu mardi sur la chaîne CBS. “Premièrement, le Hamas doit rendre les armes, et deuxièmement, il faut s’assurer qu’il n’y a pas d’usines d’armes à Gaza. Il ne doit pas y avoir de trafic d’armes vers Gaza. C’est cela, la démilitarisation”.M. Trump a affirmé mardi que les Etats-Unis “désarmeront” le Hamas s’il ne le fait pas lui-même. “Cela se passera vite et peut-être violemment”, a-t-il encore dit devant la presse à la Maison Blanche.- “Collaborateurs” -Après plusieurs jours d’échauffourées, des témoins ont fait état mardi auprès de l’AFP d'”intenses” combats à Gaza-ville, dans le quartier de Choujaïya (est), opposant selon eux une unité affiliée au Hamas à des clans et gangs armés dont certains seraient soutenus par Israël. “Ce matin, pendant de longues heures, de violents affrontements ont opposé les forces de sécurité du Hamas et des membres de la famille Hilles”, a témoigné un riverain, Mohammed, qui refuse de donner son patronyme pour des raisons de sécurité. La “Force dissuasive”, organe récemment créé au sein de l’appareil sécuritaire du Hamas, “mène une opération” pour “neutraliser des personnes recherchées”, a indiqué à l’AFP une source sécuritaire palestinienne à Gaza. “Notre message est clair: il n’y aura pas de place pour les hors-la-loi ou ceux qui menacent la sécurité des citoyens”.Le Hamas a publié une vidéo montrant ce qu’elle présente comme l’exécution de huit hommes “collaborateurs” d’Israël en pleine rue à Gaza-ville. L’AFP n’est pas en mesure de déterminer dans l’immédiat l’authenticité, la date de tournage ou le lieu.Sur le canal Telegram d’Al-Aqsa TV, la vidéo est accompagnée de cette légende: “La résistance exécute la peine de mort contre un certain nombre de collaborateurs et de hors-la-loi dans la ville de Gaza.”La Défense civile de Gaza a annoncé mardi la mort de six personnes dans des tirs israéliens. L’armée israélienne a dit avoir ouvert le feu sur “des suspects” s’approchant de ses forces.Le plan Trump prévoit notamment le retrait progressif déjà amorcé de l’armée israélienne, qui garde le contrôle de 53% du territoire palestinien, ainsi qu'”une amnistie” pour “les membres du Hamas qui s’engagent à respecter une coexistence pacifique et qui rendront leurs armes”. Pour les autres, le plan prévoit l’exil.Lundi, lors d’un sommet sur Gaza en Egypte, M. Trump a cosigné une déclaration visant à cimenter le cessez-le-feu après l’échange d’otages et de détenus entre Israël et le Hamas convenu dans le plan négocié sous l’égide des Etats-Unis, l’Egypte et le Qatar. – “Peur presque partie” -“Les paroles de Trump sont importantes. Nous espérons qu’il les mettra en œuvre sur le terrain, car il est le seul à pouvoir empêcher la guerre de reprendre”, commente Rima al-Fara, 30 ans, qui vit dans le quartier en partie détruit d’al-Rimal dans l’ouest de Gaza.”Nous pouvons à nouveau respirer (…) la peur est presque partie”, ajoute-t-elle. Elle s’est dite soulagée après le déploiement de la police, car “pendant la guerre, des phénomènes déplaisants tels que des vols, des cambriolages et des intimidations armées ont eu lieu.”A Genève, l’ONU et le Comité international de la Croix-Rouge ont réclamé l’ouverture de tous les points de passage pour permettre d’acheminer davantage d’aide humanitaire dans le territoire ravagé. Dans la ville de Gaza, où des bulldozers déblayaient des décombres mardi, “la priorité absolue” est selon le maire Yahya al-Sarraj “d’ouvrir les routes et “un besoin urgent de matériaux de construction, notamment de ciment”.

Campagne de répression du Hamas à Gaza, Trump promet de désarmer le mouvement palestinien

Le Hamas a étendu mardi sa présence dans la bande de Gaza en ruines, menant une campagne de répression et exécutant des “collaborateurs” présumés, à l’heure où Donald Trump a affirmé que Washington désarmerait le mouvement palestinien s’il ne le faisait pas lui-même.Le président américain a aussi exhorté le Hamas à restituer les dépouilles des otages décédés à Gaza, une étape qu’il juge nécessaire pour passer à la prochaine phase de son plan pour le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre. Le Hamas a remis mardi soir à la Croix-Rouge quatre nouvelles dépouilles, a indiqué l’armée israélienne, qui a reçu les cercueils peu après minuit mercredi (21H00 GMT mardi). Il avait libéré lundi les 20 derniers otages vivants qu’il retenait depuis l’attaque qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023, en échange de près de 2.000 prisonniers relâchés par Israël, et remis quatre dépouilles d’otages. De son côté, Israël a remis les restes de 45 Palestiniens, transférés à l’hôpital Nasser à Khan Younès (sud).Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu vendredi, des journalistes de l’AFP ont vu les forces de sécurité du mouvement islamiste palestinien déployées dans plusieurs villes de la bande de Gaza.Ce cessez-le-feu a été initié par M. Trump, dont le plan pour Gaza prévoit notamment dans une phase ultérieure le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance du territoire palestinien, où le mouvement a pris le pouvoir en 2007. Après la libération des otages, il nous faut obtenir “la démilitarisation et le désarmement” du Hamas, a souligné le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu mardi sur la chaîne CBS. “Premièrement, le Hamas doit rendre les armes, et deuxièmement, il faut s’assurer qu’il n’y a pas d’usines d’armes à Gaza. Il ne doit pas y avoir de trafic d’armes vers Gaza. C’est cela, la démilitarisation”.M. Trump a affirmé mardi que les Etats-Unis “désarmeront” le Hamas s’il ne le fait pas lui-même. “Cela se passera vite et peut-être violemment”, a-t-il encore dit devant la presse à la Maison Blanche.- “Collaborateurs” -Après plusieurs jours d’échauffourées, des témoins ont fait état mardi auprès de l’AFP d'”intenses” combats à Gaza-ville, dans le quartier de Choujaïya (est), opposant selon eux une unité affiliée au Hamas à des clans et gangs armés dont certains seraient soutenus par Israël. “Ce matin, pendant de longues heures, de violents affrontements ont opposé les forces de sécurité du Hamas et des membres de la famille Hilles”, a témoigné un riverain, Mohammed, qui refuse de donner son patronyme pour des raisons de sécurité. La “Force dissuasive”, organe récemment créé au sein de l’appareil sécuritaire du Hamas, “mène une opération” pour “neutraliser des personnes recherchées”, a indiqué à l’AFP une source sécuritaire palestinienne à Gaza. “Notre message est clair: il n’y aura pas de place pour les hors-la-loi ou ceux qui menacent la sécurité des citoyens”.Le Hamas a publié une vidéo montrant ce qu’elle présente comme l’exécution de huit hommes “collaborateurs” d’Israël en pleine rue à Gaza-ville. L’AFP n’est pas en mesure de déterminer dans l’immédiat l’authenticité, la date de tournage ou le lieu.Sur le canal Telegram d’Al-Aqsa TV, la vidéo est accompagnée de cette légende: “La résistance exécute la peine de mort contre un certain nombre de collaborateurs et de hors-la-loi dans la ville de Gaza.”La Défense civile de Gaza a annoncé mardi la mort de six personnes dans des tirs israéliens. L’armée israélienne a dit avoir ouvert le feu sur “des suspects” s’approchant de ses forces.Le plan Trump prévoit notamment le retrait progressif déjà amorcé de l’armée israélienne, qui garde le contrôle de 53% du territoire palestinien, ainsi qu'”une amnistie” pour “les membres du Hamas qui s’engagent à respecter une coexistence pacifique et qui rendront leurs armes”. Pour les autres, le plan prévoit l’exil.Lundi, lors d’un sommet sur Gaza en Egypte, M. Trump a cosigné une déclaration visant à cimenter le cessez-le-feu après l’échange d’otages et de détenus entre Israël et le Hamas convenu dans le plan négocié sous l’égide des Etats-Unis, l’Egypte et le Qatar. – “Peur presque partie” -“Les paroles de Trump sont importantes. Nous espérons qu’il les mettra en œuvre sur le terrain, car il est le seul à pouvoir empêcher la guerre de reprendre”, commente Rima al-Fara, 30 ans, qui vit dans le quartier en partie détruit d’al-Rimal dans l’ouest de Gaza.”Nous pouvons à nouveau respirer (…) la peur est presque partie”, ajoute-t-elle. Elle s’est dite soulagée après le déploiement de la police, car “pendant la guerre, des phénomènes déplaisants tels que des vols, des cambriolages et des intimidations armées ont eu lieu.”A Genève, l’ONU et le Comité international de la Croix-Rouge ont réclamé l’ouverture de tous les points de passage pour permettre d’acheminer davantage d’aide humanitaire dans le territoire ravagé. Dans la ville de Gaza, où des bulldozers déblayaient des décombres mardi, “la priorité absolue” est selon le maire Yahya al-Sarraj “d’ouvrir les routes et “un besoin urgent de matériaux de construction, notamment de ciment”.

L’Otan se réunit pour renforcer sa riposte après des intrusions russes

Les ministres de la Défense de l’Otan, réunis mercredi à Bruxelles, vont discuter des moyens de renforcer la riposte de l’Alliance, après de multiples incursions russes dans le ciel européen, perçues à Bruxelles comme un nouveau test du Kremlin à l’encontre des Alliés.”Nous avons fait ce pourquoi nous sommes entraînés, et cela a marché, mais nous avons besoin de plus”, a résumé cette semaine le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, en évoquant la réponse de l’Alliance.L’intrusion d’une vingtaine de drones russes en septembre dans l’espace aérien polonais avait contraint l’Otan à en abattre trois, une première depuis sa création en 1949. Quelques jours plus tard, les chasseurs de l’Otan avaient escorté trois MiG russes hors du ciel estonien, après une intrusion ayant duré 12 minutes, un record.Cette réponse dans l’urgence avait été suivie par le lancement de l’opération “Eastern Sentry” (sentinelle orientale) pour renforcer la surveillance du flanc est de l’Alliance.Mais plusieurs pays estiment qu’il faut aller plus loin en améliorant la riposte et en se donnant plus de moyens, selon des diplomates.L’Otan envisage ainsi d’affiner ses règles d’engagement en donnant davantage de flexibilité à son commandement militaire. L’idée est de simplifier les règles qui reposent sur des systèmes différents et qui limitent parfois la capacité d’agir du commandement militaire de l’Alliance, ont expliqué ces diplomates.Les ministres discuteront également des moyens de renforcer les moyens de défense et de dissuasion face à ces incursions multiples de drones russes ou non identifiés, comme cela a été le cas au Danemark avant un sommet européen.L’Union européenne, dont les ministres de la Défense se réuniront dans la soirée mercredi après l’Otan, a proposé un “mur” antidrones pour y faire face.L’Otan y est favorable, a assuré son secrétaire général, encore faut-il que cela se fasse en bonne intelligence avec l’Alliance. Celle-ci doit rester maître d’œuvre, en indiquant à l’UE ce qu’il convient de faire, a assuré un diplomate.- Des armes pour l’Ukraine -Les ministres de la Défense de l’Alliance vont également rencontrer leur homologue ukrainien Denys Chmygal lors d’un déjeuner de travail et d’une réunion du Groupe de contact sur l’Ukraine. Celle-ci sera l’occasion pour le ministre ukrainien de rappeler aux pays européens de l’Alliance tout le bien-fondé du programme Purl, une initiative lancée par Washington qui permet à Kiev d’acheter des armes américaines financées par les Européens.”Ce programme est vital, et les alliés doivent intensifier leurs efforts et contribuer dès maintenant pour exercer une pression sur la Russie afin qu’elle vienne à la table des négociations,” a déclaré mardi l’ambassadeur américain auprès de l’Otan Matthew Whitaker.Kiev a déjà reçu deux tranches d’aide pour environ deux milliards de dollars, financés par les Pays-Bas, et plusieurs pays scandinaves.L’Allemagne et le Canada se sont engagés à en financer deux autres, à hauteur de 500 millions de dollars chacun, et Kiev espère que deux autres tranches seront rapidement finalisées.La France ne participe pas à ce programme, mais réfléchit au moyen de faire plus pour aider l’Ukraine, au moment où son président, Volodymyr Zelensky, réclame de Paris davantage de systèmes de défense antiaérienne et de missiles, comme il l’a déclaré dimanche lors d’un échange téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron.Le président américain Donald Trump envisage de son côté de permettre à l’Ukraine de disposer de missiles Tomahawk à plus longue portée et doit rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky vendredi.Aucune annonce n’est attendue sur ce point mercredi, mais “la possibilité de frappes en profondeur pourrait amener Poutine à revoir ses calculs”, car elle “mettrait en danger (…) des infrastructures énergétiques importantes à l’intérieur de la Russie”, selon Matthew Whitaker.

L’Otan se réunit pour renforcer sa riposte après des intrusions russes

Les ministres de la Défense de l’Otan, réunis mercredi à Bruxelles, vont discuter des moyens de renforcer la riposte de l’Alliance, après de multiples incursions russes dans le ciel européen, perçues à Bruxelles comme un nouveau test du Kremlin à l’encontre des Alliés.”Nous avons fait ce pourquoi nous sommes entraînés, et cela a marché, mais nous avons besoin de plus”, a résumé cette semaine le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, en évoquant la réponse de l’Alliance.L’intrusion d’une vingtaine de drones russes en septembre dans l’espace aérien polonais avait contraint l’Otan à en abattre trois, une première depuis sa création en 1949. Quelques jours plus tard, les chasseurs de l’Otan avaient escorté trois MiG russes hors du ciel estonien, après une intrusion ayant duré 12 minutes, un record.Cette réponse dans l’urgence avait été suivie par le lancement de l’opération “Eastern Sentry” (sentinelle orientale) pour renforcer la surveillance du flanc est de l’Alliance.Mais plusieurs pays estiment qu’il faut aller plus loin en améliorant la riposte et en se donnant plus de moyens, selon des diplomates.L’Otan envisage ainsi d’affiner ses règles d’engagement en donnant davantage de flexibilité à son commandement militaire. L’idée est de simplifier les règles qui reposent sur des systèmes différents et qui limitent parfois la capacité d’agir du commandement militaire de l’Alliance, ont expliqué ces diplomates.Les ministres discuteront également des moyens de renforcer les moyens de défense et de dissuasion face à ces incursions multiples de drones russes ou non identifiés, comme cela a été le cas au Danemark avant un sommet européen.L’Union européenne, dont les ministres de la Défense se réuniront dans la soirée mercredi après l’Otan, a proposé un “mur” antidrones pour y faire face.L’Otan y est favorable, a assuré son secrétaire général, encore faut-il que cela se fasse en bonne intelligence avec l’Alliance. Celle-ci doit rester maître d’œuvre, en indiquant à l’UE ce qu’il convient de faire, a assuré un diplomate.- Des armes pour l’Ukraine -Les ministres de la Défense de l’Alliance vont également rencontrer leur homologue ukrainien Denys Chmygal lors d’un déjeuner de travail et d’une réunion du Groupe de contact sur l’Ukraine. Celle-ci sera l’occasion pour le ministre ukrainien de rappeler aux pays européens de l’Alliance tout le bien-fondé du programme Purl, une initiative lancée par Washington qui permet à Kiev d’acheter des armes américaines financées par les Européens.”Ce programme est vital, et les alliés doivent intensifier leurs efforts et contribuer dès maintenant pour exercer une pression sur la Russie afin qu’elle vienne à la table des négociations,” a déclaré mardi l’ambassadeur américain auprès de l’Otan Matthew Whitaker.Kiev a déjà reçu deux tranches d’aide pour environ deux milliards de dollars, financés par les Pays-Bas, et plusieurs pays scandinaves.L’Allemagne et le Canada se sont engagés à en financer deux autres, à hauteur de 500 millions de dollars chacun, et Kiev espère que deux autres tranches seront rapidement finalisées.La France ne participe pas à ce programme, mais réfléchit au moyen de faire plus pour aider l’Ukraine, au moment où son président, Volodymyr Zelensky, réclame de Paris davantage de systèmes de défense antiaérienne et de missiles, comme il l’a déclaré dimanche lors d’un échange téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron.Le président américain Donald Trump envisage de son côté de permettre à l’Ukraine de disposer de missiles Tomahawk à plus longue portée et doit rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky vendredi.Aucune annonce n’est attendue sur ce point mercredi, mais “la possibilité de frappes en profondeur pourrait amener Poutine à revoir ses calculs”, car elle “mettrait en danger (…) des infrastructures énergétiques importantes à l’intérieur de la Russie”, selon Matthew Whitaker.

La Cour suprême américaine pourrait porter l’estocade à une loi emblématique sur les droits civiques

La Cour suprême américaine passe mercredi au crible une loi emblématique garantissant la représentation électorale des minorités, dont l’érosion accélérée pourrait enraciner la majorité parlementaire des républicains. Les neuf juges de la Cour, majoritairement conservatrice, sont une nouvelle fois saisis d’un recours contre une carte électorale dans un Etat comportant une importante minorité noire, en l’occurrence la Louisiane (sud).Au coeur du débat, le découpage électoral partisan, dit “gerrymandering”, consistant à déplacer les frontières des circonscriptions au gré des intérêts du parti dirigeant dans chaque Etat.La Cour suprême a décidé en 2019 que ce charcutage ne relevait pas de la compétence des tribunaux fédéraux, mais il reste prohibé lorsqu’il se pratique sur des bases raciales et non plus de l’affiliation politique.Les autorités républicaines de Louisiane, Etat dont environ un tiers de la population est noire, ont dû à la suite d’une décision de justice créer une seconde circonscription à majorité afro-américaine, en vertu du Voting Rights Act. Cette loi phare a été adoptée en 1965 pour empêcher les anciens Etats ségrégationnistes du Sud de priver les Afro-Américains du droit de vote.Mais un groupe d’électeurs de Louisiane n’appartenant pas à cette minorité a contesté cette nouvelle carte, la qualifiant de discriminatoire, et un tribunal leur a donné raison, considérant que le facteur racial avait prédominé dans le tracé de la circonscription.Dans une décision inhabituelle, la Cour suprême, qui aurait dû statuer sur ce litige en juin lors de sa précédente session annuelle, l’a renvoyée à sa nouvelle session qui s’est ouverte en octobre.Elle devra déterminer si le Voting Rights Act contrevient aux amendements de la Constitution sur l’égalité de traitement des citoyens devant la loi.- “Retour en arrière” -La circonscription en cause “s’étend en diagonale sur environ 400 km de Shreveport, dans le coin nord-ouest, jusqu’au sud-est de l’Etat, à Baton Rouge, pour englober suffisamment d’électeurs noirs afin qu’ils y constituent une majorité”, explique Michael Dimino, professeur de droit à l’Université Widener.Selon lui, la Cour pourrait se préparer à déclarer la loi inconstitutionnelle “dans la mesure où elle force les Etats à effectuer un découpage électoral sur une base raciale”.Depuis une dizaine d’années, la majorité conservatrice de la Cour a déjà largement vidé de sa substance le Voting Rights Act, adopté après la violente répression policière de manifestations pour les droits civiques en Alabama (sud) il y a 60 ans.”Sans cette loi, il n’y aura plus, ou très peu de garanties contre un démantèlement de tous les progrès accomplis depuis 1965 et contre un potentiel retour aux conditions d’avant la promulgation du Voting Rights Act”, prévient Sophia Lin Lakin, qui suit les questions électorales pour la puissante organisation de défense des droits civiques ACLU.”Les enjeux sont donc très importants”, souligne-t-elle.De fait, une décision de la Cour suprême invalidant cette loi permettrait aux républicains d’obtenir 19 sièges “sûrs” de plus à la Chambre des représentants, soit “assez pour consolider le contrôle d’un seul parti pour au moins une génération”, selon un rapport d’organisations de défense des droits civiques.A un an des élections de mi-mandat, les républicains disposent de seulement quelques sièges de majorité à la Chambre, que les démocrates espèrent leur reprendre pour pouvoir s’opposer au programme du président Donald Trump.Les deux camps sont engagés dans une bataille acharnée pour le redécoupage électoral, en particulier au Texas (sud) et en Californie (ouest), les deux Etats les plus peuplés du pays.

Plaidoiries pour les enfants puis réquisitoire au procès Jubillar

Après d’ultimes plaidoiries des parties civiles, les avocats généraux du procès de Cédric Jubillar vont requérir mercredi contre un accusé qu’ils n’ont cessé de questionner avec courtoisie mais dont les esquives ont fini par les agacer.Malika Chmani et Laurent Boguet, les avocats des enfants du couple, Louis et Elyah, s’exprimeront dans la matinée après les prises de parole, la veille, des sept autres avocats des parties civiles, et rappelleront les attentes de leurs jeunes clients, âgés de 11 et six ans.”On veut que Cédric Jubillar dise la vérité, il la doit à ses enfants”, mais s’il “ne la donne pas, elle sera judiciaire”, avait déclaré à l’AFP, avant le procès, Me Chmani.Lundi, à la toute fin des débats, la présidente des assises, Hélène Ratinaud, a lu un courrier que Louis lui avait adressé, dans lequel il répétait son désir de pouvoir se recueillir à l’endroit où sa mère repose.”J’aimerais lui apporter une réponse à cette question, mais malheureusement, je n’en ai pas”, a dit l’accusé. “Compte tenu de la spécificité de notre rôle, que je n’oublie pas, je trouverai des choses originales à venir plaider devant la cour d’assises”, a affirmé à l’AFP Me Boguet, qui conclura la séquence de plaidoiries des parties civiles.- Fourbir leurs arguments -Les deux représentants de l’accusation, Pierre Aurignac et Nicolas Ruff, doivent enchaîner par leur réquisitoire à partir du début d’après-midi.Hors procès Jubillar, le premier, qui arbore en audience la robe traditionnelle d’avocat général, rouge avec revers bordés d’hermine, dirige le pôle des affaires criminelles du parquet général de Toulouse, tandis que son jeune collègue porte la robe noire correspondant à ses fonctions habituelles de vice-procureur de Toulouse.Tout au long de ce long procès de quatre semaines, les interventions des deux hommes ont ponctué chaque témoignage et exposé d’experts, souvent sur des points factuels très précis, comme pour fourbir leurs arguments en vue du réquisitoire de mercredi.Au fil des audiences, ils ont pris un soin manifeste à traiter avec considération l’accusé, le saluant toujours poliment et l’interrogeant avec parfois plus d’égards que les avocats des parties civiles.Ce n’est qu’en fin de procès que les réponses de Cédric Jubillar (ses “si vous le dites”, “peut-être”, “je ne sais pas”, “je n’en ai pas le souvenir”, ou encore ses “tout à fait” répétitifs) ont commencé à impatienter les représentants de l’accusation.”A chaque fois qu’on essaie de dialoguer avec vous, vous vous dérobez, c’est un peu vain de discuter. Mais merci monsieur!”, a ainsi regretté Pierre Aurignac lundi, lors du long interrogatoire de Cédric Jubillar.”Vous dites tout et son contraire sur tout et n’importe quoi”, s’est aussi exaspéré Nicolas Ruff lors de la même journée. Et alors que Cédric Jubillar estimait qu’il essayait de lui forcer la main sur une réponse, l’avocat général réplique: “Je crois au contraire que je suis trop gentil avec vous.”- Montrer les crocs -Le duo d’avocats généraux a toutefois su montrer de temps à autre les crocs d’un ministère public soucieux du sérieux de la procédure, comme au terme de la première semaine, lorsqu’un ancien policier, cité comme expert par un avocat des parties civiles, était venu présenter des théories loufoques à la barre. “Vous demandez à cette cour d’assises de condamner cet homme sur la base de cette plaisanterie, monsieur?” avait lâché Pierre Aurignac, quand Nicolas Ruff le jugeait soit “inhumain” de donner de faux espoirs aux parties civiles, soit “incompétent”.Ou encore lorsqu’un gendarme avait reconnu à la barre une erreur de copier-coller cruciale: “J’imagine que vous n’avez pas passé une très bonne nuit, moi non plus”, l’avait froidement accueilli M. Aurignac.”On a affaire à une paire efficace, on a senti leur complémentarité”, juge pour l’AFP Me Boguet. “Ce sont des avocats généraux expérimentés, qui ont déjà eu l’occasion d’intervenir sur des dossiers intéressant les cours d’assises et qui impliquaient une absence de corps, donc je pense qu’ils ont été sélectionnés à cette fin.”La défense plaidera jeudi toute la journée, avant le verdict attendu vendredi.