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Gaza: Israël pourrait rouvrir le passage de Rafah pour l’aide humanitaire

Israël s’apprête à autoriser mercredi la réouverture du point de passage de Rafah entre l’Egypte et Gaza, selon la radio publique, pour permettre l’entrée de centaines de camions d’aide humanitaire dans le territoire palestinien dévasté, après le retour de nouvelles dépouilles d’otages.Cette mesure, que les autorités israéliennes n’ont pas confirmée, est réclamée à cor et à cri par l’ONU et les grandes ONG alors que la bande de Gaza est en proie à un désastre humanitaire, deux ans après le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur Israël.Fin août, les Nations unies ont déclaré une famine dans plusieurs zones du petit territoire, ce que conteste Israël.L’accord de cessez-le-feu parrainé par le président américain Donald Trump, entré en vigueur le 10 octobre, prévoyait que le Hamas remette à Israël tous les otages encore détenus à Gaza, les vivants et les morts, dans les 72 heures, c’est-à-dire au plus tard à 09h00 GMT lundi.Mais si le Hamas a bien libéré dans les temps les 20 otages encore vivants, il n’a pour l’instant remis que sept dépouilles sur les 28 retenues à Gaza. Une huitième dépouille, rendue mardi soir avec trois autres corps identifiés par leurs familles, n’est pas un otage, a affirmé mercredi l’armée israélienne.Le Hamas avait déjà rendu une dépouille ne correspondant pas à un otage lors d’un précédente trêve en février, et évoqué à l’époque une “erreur” avant de remettre le bon corps.Les trois corps rendus mardi sont ceux de Ouriel Baruch, un habitant de Jérusalem enlevé le 7 octobre 2023, à l’âge de 35 ans, lors de l’attaque du Hamas à la fête techno Nova, d’Eitan Levy, un chauffeur de taxi de 53 ans, tué après avoir déposé une amie au kibboutz Beeri le matin de l’attaque, et de Tamir Nimrodi, un soldat de 18 ans capturé dans une base militaire à la frontière de Gaza. – 600 camions -Mercredi, la radio-télévision publique KAN a affirmé qu’Israël allait autoriser la réouverture du point de passage de Rafah et que “600 camions d’aide humanitaire” allaient être acheminés dans la journée dans la bande de Gaza “par l’ONU, des organisations internationales agréées, le secteur privé et les pays donateurs”.Selon le Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Israël a permis ces derniers jours l’entrée d’aide humanitaire et médicale, notamment de gaz de cuisine, pour la première fois depuis mars, ainsi que des tentes supplémentaires pour les déplacés, des fruits frais, de la viande congelée, de la farine ou des médicaments.Mardi, accusant le Hamas de retarder la restitution des dépouilles, Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité intérieure d’extrême droite, avait appelé le Premier ministre Benjamin Netanyahu à couper totalement l’aide humanitaire.Le président américain a aussi exhorté le Hamas à restituer les dépouilles, étape qu’il juge nécessaire pour passer à la prochaine phase de son plan, prévoyant notamment le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance du territoire. – “Collaborateurs” -Mais mardi, au cinquième jour du cessez-le-feu, le Hamas avait étendu sa présence dans la bande de Gaza en ruines, où des journalistes de l’AFP ont vu leurs forces de sécurité déployées dans plusieurs villes.Elles y ont mené une campagne de répression, exécutant notamment huit “collaborateurs” présumés d’Israël en pleine rue à Gaza-ville, selon une vidéo diffusée mardi par le Hamas que l’AFP n’a pas pu authentifier.Après plusieurs jours d’échauffourées, des témoins ont signalé mardi à l’AFP d'”intenses” combats dans l’est de Gaza-ville, dans le quartier de Choujaïya, opposant selon eux une unité affiliée au Hamas à des clans et gangs armés dont certains seraient soutenus par Israël. La “Force dissuasive”, organe récemment créé au sein de l’appareil sécuritaire du Hamas, “mène une opération” pour “neutraliser des personnes recherchées”, a indiqué à l’AFP une source de sécurité palestinienne à Gaza. Le plan Trump prévoit notamment le retrait progressif, déjà amorcé, de l’armée israélienne, qui garde le contrôle de 53% du territoire palestinien, ainsi qu'”une amnistie” pour “les membres du Hamas qui s’engagent à respecter une coexistence pacifique et qui rendront leurs armes”. Pour les autres, le plan prévoit l’exil.L’attaque du 7 octobre a entraîné, du côté israélien, la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un nouveau bilan établi par l’AFP à partir de données officielles, après l’identification de deux dépouilles d’otages.Dans la bande de Gaza, la campagne de représailles israélienne a fait 67.913 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l’ONU.

Israël: Netanyahu au tribunal pour une nouvelle audience dans son procès pour corruption

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est arrivé mercredi au tribunal à Tel-Aviv pour une nouvelle audience dans son procès au long cours pour corruption ouvert en mai 2020.Le Premier ministre s’est présenté souriant, costume noir et cravate rouge, entouré de plusieurs ministres hués par une poignée de manifestants à leur arrivée au tribunal.Lundi, le président américain Donald Trump avait suggéré devant le Parlement israélien qu’une grâce soit accordée à M. Netanyahu, poursuivi pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires distinctes.Cette nouvelle audition survient au surlendemain de la libération des otages retenus à Gaza, dans le cadre d’un échange contre des détenus palestiniens réalisé dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu parrainé par Washington. Benjamin et Sara Netanyahu (son épouse), sont accusés d’avoir accepté des produits de luxe d’une valeur de plus de 260.000 dollars, tels que cigares, bijoux et champagne, de la part de milliardaires, en échange de faveurs politiques.Dans deux autres affaires, M. Netanyahu est accusé d’avoir tenté de négocier une couverture plus favorable dans deux médias israéliens.Au cours du procès, qui a été reporté à plusieurs reprises depuis son ouverture en mai 2020, et avant même son ouverture, M. Netanyahu a toujours nié avoir commis le moindre acte répréhensible, répétant à l’envi être victime d’une cabale politique pour l’écarter du pouvoir.Chef du Likoud, le grand parti de la droite israélienne, M. Netanyahu détient le record du plus grand nombre d’années passées à la tête du gouvernement israélien (plus de 18 années au total, avec des interruptions, depuis 1996).Le projet de réforme de la justice porté par son gouvernement, l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël, après son retour aux affaires fin 2022, a provoqué l’un des plus grands mouvements de contestation populaire qu’ait connu le pays depuis sa création en 1948.Le projet n’a été suspendu par le gouvernement qu’après l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas ayant déclenché la guerre de Gaza, le 7 octobre 2023.La réforme était décrite par ses adversaires comme une dérive illibérale, susceptible de saper les fondements même de l’état de droit en affaiblissant le pouvoir des juges au bénéfice de celui des élus. pool/al/mj/feb

Testée par la Russie, l’Otan se réunit pour renforcer sa riposte

Les ministres de la Défense de l’Otan se sont retrouvés mercredi à Bruxelles, pour discuter des moyens de renforcer leur soutien à l’Ukraine, mais aussi d’améliorer la riposte de l’Alliance, après de multiples incursions russes dans le ciel européen.A son arrivée au siège de l’Otan, le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a encouragé les pays européens et le Canada à contribuer davantage au soutien de l’Ukraine, dans le cadre du programme Purl. Cette initiative, lancée par Washington, permet à Kiev d’acheter des armes américaines financées par les Européens.”On obtient la paix quand on est fort, pas quand on use de grandes phrases ou qu’on fait la leçon. On l’obtient lorsqu’on dispose de capacités réelles et solides que les adversaires respectent”, a-t-il déclaré.Pressée de contribuer elle aussi à ce programme, la France s’y refuse pour l’instant. La nouvelle ministre de la Défense Catherine Vautrin, qui participait mercredi pour la première fois à une réunion de l’Otan, n’a pas évoqué le sujet à son arrivée à Bruxelles.”J’espère que vous resterez plus longtemps”, lui a confié Mark Rutte en lui présentant Pete Hegseth.Son prédécesseur, Bruno Le Maire, n’est resté ministre qu’une seule journée, du 5 au 6 octobre.Les ministres de l’Otan veulent aussi mieux répondre aux nouveaux défis lancés par la Russie et ses drones.”Comment faire en sorte que nous puissions faire encore plus pour protéger l’Otan contre ces nouveaux développements”, a expliqué mercredi son secrétaire général Mark Rutte.L’intrusion d’une vingtaine de drones russes en septembre dans l’espace aérien polonais avait contraint l’Otan à en abattre trois, une première depuis sa création en 1949. Quelques jours plus tard, les chasseurs de l’Otan avaient escorté trois MiG russes hors du ciel estonien, après une intrusion ayant duré 12 minutes, un record.Cette réponse dans l’urgence avait été suivie par le lancement de l’opération “Eastern Sentry” (sentinelle orientale) pour renforcer la surveillance du flanc est de l’Alliance.Mais plusieurs pays estiment qu’il faut aller plus loin en améliorant la riposte et en se donnant plus de moyens, selon des diplomates.L’Otan envisage ainsi d’affiner ses règles d’engagement en donnant davantage de flexibilité à son commandement militaire. L’idée est de simplifier les règles qui reposent sur des systèmes différents et qui limitent parfois la capacité d’agir du commandement militaire de l’Alliance.”Lorsque les choses se compliquent, lorsque les F-35 sont en vol, vous devez vous assurer que tout le monde comprend clairement quelles sont les règles”, a expliqué le ministre néerlandais de la Défense Ruben Brekelmans.L’Union européenne, dont les ministres de la Défense se réuniront dans la soirée mercredi après l’Otan, a proposé un “mur” antidrones pour y faire face.L’Otan y est favorable, a assuré son secrétaire général, encore faut-il que cela se fasse en bonne intelligence avec l’Alliance. Celle-ci doit rester maître d’œuvre, en indiquant à l’UE ce qu’il convient de faire, a assuré un diplomate.- Des armes pour l’Ukraine -Les ministres de la Défense de l’Alliance vont également rencontrer leur homologue ukrainien Denys Chmygal lors d’un déjeuner de travail et d’une réunion du Groupe de contact sur l’Ukraine.Celle-ci sera l’occasion pour le ministre ukrainien de rappeler aux pays européens de l’Alliance la nécessité de renforcer leur soutien.Dans le cadre du programme Purl, Kiev a déjà reçu deux tranches d’aide pour environ deux milliards de dollars, financés par les Pays-Bas, et plusieurs pays scandinaves.L’Allemagne et le Canada se sont engagés à en financer deux autres, à hauteur de 500 millions de dollars chacun, et Kiev espère que deux autres tranches seront rapidement finalisées.M. Rutte a évoqué mercredi “de nouvelles annonces”.Le président américain Donald Trump envisage de son côté de permettre à l’Ukraine de disposer de missiles Tomahawk à plus longue portée et doit rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky vendredi.”Cette décision vient de la Maison Blanche, mais nous considérons que les armes à longue portée sont essentielles pour l’Ukraine et qu’elles auraient un impact évident”, a indiqué mercredi le ministre finlandais de la Défense, Antti Hakkanen.

Testée par la Russie, l’Otan se réunit pour renforcer sa riposte

Les ministres de la Défense de l’Otan se sont retrouvés mercredi à Bruxelles, pour discuter des moyens de renforcer leur soutien à l’Ukraine, mais aussi d’améliorer la riposte de l’Alliance, après de multiples incursions russes dans le ciel européen.A son arrivée au siège de l’Otan, le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a encouragé les pays européens et le Canada à contribuer davantage au soutien de l’Ukraine, dans le cadre du programme Purl. Cette initiative, lancée par Washington, permet à Kiev d’acheter des armes américaines financées par les Européens.”On obtient la paix quand on est fort, pas quand on use de grandes phrases ou qu’on fait la leçon. On l’obtient lorsqu’on dispose de capacités réelles et solides que les adversaires respectent”, a-t-il déclaré.Pressée de contribuer elle aussi à ce programme, la France s’y refuse pour l’instant. La nouvelle ministre de la Défense Catherine Vautrin, qui participait mercredi pour la première fois à une réunion de l’Otan, n’a pas évoqué le sujet à son arrivée à Bruxelles.”J’espère que vous resterez plus longtemps”, lui a confié Mark Rutte en lui présentant Pete Hegseth.Son prédécesseur, Bruno Le Maire, n’est resté ministre qu’une seule journée, du 5 au 6 octobre.Les ministres de l’Otan veulent aussi mieux répondre aux nouveaux défis lancés par la Russie et ses drones.”Comment faire en sorte que nous puissions faire encore plus pour protéger l’Otan contre ces nouveaux développements”, a expliqué mercredi son secrétaire général Mark Rutte.L’intrusion d’une vingtaine de drones russes en septembre dans l’espace aérien polonais avait contraint l’Otan à en abattre trois, une première depuis sa création en 1949. Quelques jours plus tard, les chasseurs de l’Otan avaient escorté trois MiG russes hors du ciel estonien, après une intrusion ayant duré 12 minutes, un record.Cette réponse dans l’urgence avait été suivie par le lancement de l’opération “Eastern Sentry” (sentinelle orientale) pour renforcer la surveillance du flanc est de l’Alliance.Mais plusieurs pays estiment qu’il faut aller plus loin en améliorant la riposte et en se donnant plus de moyens, selon des diplomates.L’Otan envisage ainsi d’affiner ses règles d’engagement en donnant davantage de flexibilité à son commandement militaire. L’idée est de simplifier les règles qui reposent sur des systèmes différents et qui limitent parfois la capacité d’agir du commandement militaire de l’Alliance.”Lorsque les choses se compliquent, lorsque les F-35 sont en vol, vous devez vous assurer que tout le monde comprend clairement quelles sont les règles”, a expliqué le ministre néerlandais de la Défense Ruben Brekelmans.L’Union européenne, dont les ministres de la Défense se réuniront dans la soirée mercredi après l’Otan, a proposé un “mur” antidrones pour y faire face.L’Otan y est favorable, a assuré son secrétaire général, encore faut-il que cela se fasse en bonne intelligence avec l’Alliance. Celle-ci doit rester maître d’œuvre, en indiquant à l’UE ce qu’il convient de faire, a assuré un diplomate.- Des armes pour l’Ukraine -Les ministres de la Défense de l’Alliance vont également rencontrer leur homologue ukrainien Denys Chmygal lors d’un déjeuner de travail et d’une réunion du Groupe de contact sur l’Ukraine.Celle-ci sera l’occasion pour le ministre ukrainien de rappeler aux pays européens de l’Alliance la nécessité de renforcer leur soutien.Dans le cadre du programme Purl, Kiev a déjà reçu deux tranches d’aide pour environ deux milliards de dollars, financés par les Pays-Bas, et plusieurs pays scandinaves.L’Allemagne et le Canada se sont engagés à en financer deux autres, à hauteur de 500 millions de dollars chacun, et Kiev espère que deux autres tranches seront rapidement finalisées.M. Rutte a évoqué mercredi “de nouvelles annonces”.Le président américain Donald Trump envisage de son côté de permettre à l’Ukraine de disposer de missiles Tomahawk à plus longue portée et doit rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky vendredi.”Cette décision vient de la Maison Blanche, mais nous considérons que les armes à longue portée sont essentielles pour l’Ukraine et qu’elles auraient un impact évident”, a indiqué mercredi le ministre finlandais de la Défense, Antti Hakkanen.

Procès Jubillar: “Justice et vérité” pour les enfants, réclame leur avocate

“Justice et vérité pour Louis et Elyah”, a demandé mercredi matin Malika Chmani, l’avocate représentant leurs intérêts au procès de leur père, Cédric Jubillar, devant les assises du Tarn, déplorant qu’il n’ait pas été “à la hauteur” de leurs attentes.Avant le réquisitoire prévu dans l’après-midi, Me Chmani conclut, avec son confrère Laurent Boguet, la séquence des plaidoiries des parties civiles.D’une voix chargée d’émotion, elle a regretté que Louis, 11 ans, et Elyah, six ans, aujourd’hui pris en charge par la soeur de Delphine, leur mère disparue, n’aient “jamais eu de réponses à leurs questions” au cours du procès pourtant long de quatre semaines.Ils “méritaient mieux”, a jugé Me Chmani, estimant que M. Jubillar n’avait pas été “à la hauteur de leur innocence, de leur insouciance, de leur naïveté”, alors que, pourtant, “ils vous ont tendu la main”, a souligné l’avocate de l’administratrice judiciaire qui suit les enfants.Toujours stoïque dans son box, l’accusé a montré peu d’émotions face à la plaidoirie de Me Chmani, réprimant ici un baillement, là se rencongnant dans son siège. “Je me suis adressée directement à lui. J’ai essayé de voir un peu d’humanité (…) Je n’ai rien ressenti, vraiment le vide”, a-t-elle confié à la presse en marge de l’audience.Au cours du procès, l’administratice a expliqué à la barre que Louis, persuadé de l’implication de son père, attendait qu’il révèle où se trouvait la dépouille de sa mère pour pouvoir se recueillir.”Il n’y a pas eu de Noël 2020″, puisque Delphine Jubillar a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre de cette année-là, a rappelé Me Chmani. “Il n’y en aura aucun autre” car Elyah et Louis sont “condamnés à vie à l’absence de leur mère”.”Il n’y pas eu de vérité de leur père, je suis venue chercher une vérité judiciaire”, a conclu l’avocate, avant de céder la parole à son confrère.- Réquisitoire dans l’après-midi -Les deux représentants de l’accusation, Pierre Aurignac et Nicolas Ruff, doivent enchaîner par leur réquisitoire.Tout au long du procès, les interventions des deux hommes ont ponctué chaque témoignage et exposé d’experts, souvent sur des points factuels très précis, comme pour fourbir leurs arguments.Au fil des audiences, ils ont pris un soin manifeste à traiter avec considération l’accusé, le saluant toujours poliment et l’interrogeant avec parfois plus d’égards que les avocats des parties civiles.Ce n’est qu’en fin de procès que les réponses de Cédric Jubillar (ses “peut-être”, “si vous le dites”, “je ne sais pas”…) ont commencé à impatienter les représentants de l’accusation.”A chaque fois qu’on essaie de dialoguer avec vous, vous vous dérobez, c’est un peu vain de discuter. Mais merci monsieur!”, a ainsi regretté Pierre Aurignac lundi, lors du long interrogatoire de Cédric Jubillar. “Vous dites tout et son contraire sur tout et n’importe quoi”, s’est exaspéré Nicolas Ruff lors de la même journée.”On a affaire à une paire efficace, on a senti leur complémentarité”, juge pour l’AFP Me Boguet. “Ce sont des avocats généraux expérimentés, qui ont déjà eu l’occasion d’intervenir sur des dossiers intéressant les cours d’assises et qui impliquaient une absence de corps, donc je pense qu’ils ont été sélectionnés à cette fin.”La défense plaidera jeudi toute la journée, avant le verdict attendu vendredi.

Décès en Inde du chef de l’opposition kényane Raila Odinga

Le chef de l’opposition kényane Raila Odinga est décédé mercredi matin à 80 ans dans le sud de l’Inde, a-t-on appris de la police indienne, dans un séisme politique alors que se profile l’élection présidentielle en 2027 dans le pays d’Afrique de l’Est. Longtemps député, cinq fois candidat malheureux à la présidentielle, M. Odinga a été Premier ministre de 2008 à 2013La disparition de “Baba” (“papa” en swahili, son surnom), figure incontournable de la communauté Luo, la deuxième plus importante du pays, laisse un grand vide dans l’opposition kényane.La police indienne a déclaré à l’AFP qu’il marchait avec sa sœur, sa fille et son médecin lors d’une promenade matinale “lorsqu’il s’est soudainement effondré”, et été conduit dans un hôpital où il a été déclaré mort.Un porte-parole du Sreedhareeyam Ayurvedic Eye Hospital dans le Kerala (sud) a confirmé son décès.”Il a soudain été victime de difficultés respiratoires et s’est effondré”, a rapporté ce porte-parole sous couvert d’anonymat à l’AFP. “Malgré les efforts répétés des médecins, son état s’est aggravé et il n’a pas pu être sauvé”, a-t-il ajouté.Raila Odinga était issu d’une dynastie politique. Son père Jaramogi Oginga Odinga, fut le grand perdant de la lutte pour le pouvoir après l’indépendance du Kenya en 1963, au profit du premier président Jomo Kenyatta.- Rapprochement avec Ruto -Le président William Ruto est arrivé au domicile familial de M. Odinga à Nairobi, où une annonce devait être faite prochainement et où ses partisans étaient en larmes. “Comment allons-nous survivre sans lui ? Nous tremblons”, a déclaré à l’AFP, émue, Anima Ferrari, sa responsable de protocole. Des journalistes de l’AFP ont signalé des troubles dans le bidonville de Kibera à Nairobi, un bastion de M. Odinga, tandis que des personnes en deuil bloquaient les routes du Kisumu (Ouest), son État d’origine.Né le 7 janvier 1945, Raila Odinga était une des figures de l’opposition kényane, plusieurs fois emprisonné pour avoir combattu le régime à parti unique ou contraint à l’exil sous la présidence autocratique de Daniel Arap Moi (1978-2002).  Durant la dernière élection présidentielle en 2022, il avait été battu de peu par William Ruto, avant de dénoncer des fraudes. Opposant au chef de l’Etat, à l’origine de rassemblements contre la politique économique du gouvernement, il s’était depuis plusieurs mois rapproché de M. Ruto, qui l’avait d’ailleurs soutenu en février pour le poste de président de la Commission de l’Union africaine, élection également perdue. Puisque que M. Odinga a mené presque seul cette alliance politique avec M. Ruto, celle-ci est désormais “morte et enterrée”, a déclaré à l’AFP l’analyste politique Barrack Muluka, laissant le pays sur une voie incertaine.Sa disparition laisse un vide au sein de l’opposition, et il est loin d’être certain que quelqu’un puisse égaler sa capacité de mobilisation alors que le pays s’engage dans une campagne potentiellement explosive avant les élections de 2027. “Le pays perd l’un de ses acteurs politiques les plus influents. Un grand homme qui a accompli de grandes choses”, a déclaré M. Muluka. “Il jouissait d’une large audience nationale. On ne peut en dire autant de personne d’autre.”- “Panafricaniste” -Réputé pour ses talents d’orateur, M. Odinga avait cependant vu son charisme s’éteindre quelque peu avec l’âge. Lors de la campagne pour le poste de président de la commission de l’UA, ce grand-père de cinq petits-enfants est apparu vieillissant, bredouillant, l’élocution parfois confuse et se déplaçant avec difficulté.L’ancien président de la Cour suprême du Kenya et actuel candidat à la présidentielle, David Maraga, s’est dit “choqué” par l’annonce de son décès. Odinga était “un patriote, un panafricaniste, un démocrate et un leader qui a apporté une contribution significative à la démocratie au Kenya et en Afrique”, a -t-il affirmé sur X.”Au nom du gouvernement éthiopien, je présente mes sincères condoléances pour le décès de l’ancien Premier ministre kenyan Raila Odinga. Qu’il repose en paix”, a déclaré sur X le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, quand le président djiboutien Ismail Omar Guelleh a rendu hommage à un “leader visionnaire”. burs-er/jcp/djb

Décès en Inde du chef de l’opposition kényane Raila Odinga

Le chef de l’opposition kényane Raila Odinga est décédé mercredi matin à 80 ans dans le sud de l’Inde, a-t-on appris de la police indienne, dans un séisme politique alors que se profile l’élection présidentielle en 2027 dans le pays d’Afrique de l’Est. Longtemps député, cinq fois candidat malheureux à la présidentielle, M. Odinga a été Premier ministre de 2008 à 2013La disparition de “Baba” (“papa” en swahili, son surnom), figure incontournable de la communauté Luo, la deuxième plus importante du pays, laisse un grand vide dans l’opposition kényane.La police indienne a déclaré à l’AFP qu’il marchait avec sa sœur, sa fille et son médecin lors d’une promenade matinale “lorsqu’il s’est soudainement effondré”, et été conduit dans un hôpital où il a été déclaré mort.Un porte-parole du Sreedhareeyam Ayurvedic Eye Hospital dans le Kerala (sud) a confirmé son décès.”Il a soudain été victime de difficultés respiratoires et s’est effondré”, a rapporté ce porte-parole sous couvert d’anonymat à l’AFP. “Malgré les efforts répétés des médecins, son état s’est aggravé et il n’a pas pu être sauvé”, a-t-il ajouté.Raila Odinga était issu d’une dynastie politique. Son père Jaramogi Oginga Odinga, fut le grand perdant de la lutte pour le pouvoir après l’indépendance du Kenya en 1963, au profit du premier président Jomo Kenyatta.- Rapprochement avec Ruto -Le président William Ruto est arrivé au domicile familial de M. Odinga à Nairobi, où une annonce devait être faite prochainement et où ses partisans étaient en larmes. “Comment allons-nous survivre sans lui ? Nous tremblons”, a déclaré à l’AFP, émue, Anima Ferrari, sa responsable de protocole. Des journalistes de l’AFP ont signalé des troubles dans le bidonville de Kibera à Nairobi, un bastion de M. Odinga, tandis que des personnes en deuil bloquaient les routes du Kisumu (Ouest), son État d’origine.Né le 7 janvier 1945, Raila Odinga était une des figures de l’opposition kényane, plusieurs fois emprisonné pour avoir combattu le régime à parti unique ou contraint à l’exil sous la présidence autocratique de Daniel Arap Moi (1978-2002).  Durant la dernière élection présidentielle en 2022, il avait été battu de peu par William Ruto, avant de dénoncer des fraudes. Opposant au chef de l’Etat, à l’origine de rassemblements contre la politique économique du gouvernement, il s’était depuis plusieurs mois rapproché de M. Ruto, qui l’avait d’ailleurs soutenu en février pour le poste de président de la Commission de l’Union africaine, élection également perdue. Puisque que M. Odinga a mené presque seul cette alliance politique avec M. Ruto, celle-ci est désormais “morte et enterrée”, a déclaré à l’AFP l’analyste politique Barrack Muluka, laissant le pays sur une voie incertaine.Sa disparition laisse un vide au sein de l’opposition, et il est loin d’être certain que quelqu’un puisse égaler sa capacité de mobilisation alors que le pays s’engage dans une campagne potentiellement explosive avant les élections de 2027. “Le pays perd l’un de ses acteurs politiques les plus influents. Un grand homme qui a accompli de grandes choses”, a déclaré M. Muluka. “Il jouissait d’une large audience nationale. On ne peut en dire autant de personne d’autre.”- “Panafricaniste” -Réputé pour ses talents d’orateur, M. Odinga avait cependant vu son charisme s’éteindre quelque peu avec l’âge. Lors de la campagne pour le poste de président de la commission de l’UA, ce grand-père de cinq petits-enfants est apparu vieillissant, bredouillant, l’élocution parfois confuse et se déplaçant avec difficulté.L’ancien président de la Cour suprême du Kenya et actuel candidat à la présidentielle, David Maraga, s’est dit “choqué” par l’annonce de son décès. Odinga était “un patriote, un panafricaniste, un démocrate et un leader qui a apporté une contribution significative à la démocratie au Kenya et en Afrique”, a -t-il affirmé sur X.”Au nom du gouvernement éthiopien, je présente mes sincères condoléances pour le décès de l’ancien Premier ministre kenyan Raila Odinga. Qu’il repose en paix”, a déclaré sur X le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, quand le président djiboutien Ismail Omar Guelleh a rendu hommage à un “leader visionnaire”. burs-er/jcp/djb

En Éthiopie, le crépuscule des “habesha kemis”, les robes tissées main

Derrière les métiers à tisser d’un atelier au cœur d’Addis Abeba, des dizaines de tisserands répètent avec dextérité les mêmes gestes pour confectionner des robes traditionnelles, un savoir-faire artisanal menacé par les difficultés économiques que traverse l’Éthiopie.Depuis des siècles, les “habesha kemis”, de longues robes en coton blanc parfois agrémentées de broderies colorées, sont tissées à la main et portées lors de fêtes ou de cérémonies religieuses.Une semaine de travail est nécessaire pour les modèles les plus simples. Mais celles arborant des broderies prennent le double de temps. Un travail d’orfèvre, et de fourmi, expliquent plusieurs artisans depuis l’atelier où des cliquetis réguliers se font entendre. La tâche est “épuisante (…) On vit au jour le jour”, explique à l’AFP Asefaw Yemu, 45 ans, tisserand depuis 30 ans, affirmant gagner entre 10.000 et 15.000 birrs chaque mois (entre 58 et 88 euros), auxquels il faut soustraire le prix des matières premières. Les artisans, exclusivement des hommes, sont courbés sur leur métier. Leurs mains font aller et venir des navettes dans lesquelles se trouvent des fils de coton, tandis qu’ils actionnent avec leurs pieds un mécanisme complexe de pédales qui se croisent et se décroisent sans cesse. M. Asefaw affirme travailler neuf heures par jour, six jours sur sept. Mais à cause des difficultés économiques que connaît le pays, notamment une forte inflation (environ 21,5% en 2025, selon le FMI), la demande a baissé, regrette-t-il.- “Pas d’avenir” -En Ethiopie, 39% des quelque 130 millions d’habitants vivaient en 2021 sous le seuil de pauvreté (moins de 3 dollars par jour), un ratio qui devrait bondir à 43% en 2025, selon la Banque mondiale.Un peu plus loin, Gety Derza, 48 ans, s’applique à broder des motifs, maniant minutieusement des dizaines de fils de soie aux couleurs bigarrées.Mais “ce que nous produisons avec tant d’efforts peut maintenant être fabriqué instantanément par des machines en usine”, déplore cet homme qui a commencé à tisser à l’âge de 14 ans.  Il y a plusieurs années, les tisserands ont ainsi été frappés de plein fouet par l’arrivée en masse “d’habesha kemis” fabriquées en Chine. Les autorités éthiopiennes sont intervenues pour limiter ces importations, mais beaucoup ont alors été contraints de trouver un autre métier.”Je ne veux pas transmettre cette compétence à la prochaine génération. Cela s’arrêtera avec nous”, assure M. Gety.Dans l’atelier, situé dans le quartier Shiromeda, connu comme le lieu de production de textile d’Addis Abeba, Abush Dubule, 23 ans, fait figure de benjamin. Quand il a démarré, il y a neuf ans déjà, “le travail était bon”, mais maintenant “la demande diminue”, et il pense changer de domaine car “il n’y a pas d’avenir”.”L’économie n’est plus ce qu’elle était, remarque Abush Dubule. Ce n’est pas seulement à cause des produits chinois. Les gens achètent moins en général.”- “Moment spécial” -Les habesha kemis peuvent coûter plusieurs centaines d’euros, une somme considérable dans le pays.”Les clients sont rares”, affirme Belhu Belta, 48 ans, qui tient une petite boutique de robes et écharpes traditionnelles dans le quartier. L’homme au bouc poivre et sel raconte avoir lui-même commencé comme tisserand, un métier “épuisant” qu’il a exercé pendant 19 ans. “De nos jours, beaucoup d’artisans quittent le métier faute de travail. S’il n’y a pas de clients, on ne peut pas payer les artisans”, commente-t-il. “Certains se reconvertissent en ouvriers ou gardiens juste pour survivre. Si le marché continue comme ça, le métier disparaîtra.”Mais M. Belhu reste optimiste quand à l’avenir des habits traditionnels “réalisés à la main avec dévouement et valeur culturelle, un héritage transmis par nos ancêtres”.Exactement ce que cherche Adanech Daniel, une commerçante de 50 ans qui fait le tour des boutiques pour acheter une robe pour un mariage. Si elle reconnait que les prix ont augmenté ces dernières années, elle ne veut pas transiger sur la qualité. “Quand on porte ces vêtements traditionnels (…), cela donne de l’éclat et de la joie à l’occasion”, sourit-elle. “C’est beau, ça illumine et rend le moment spécial.”