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Expulsions d’Afghans: Kaboul dénonce des mesures “unilatérales” sapant ses relations avec le Pakistan

Kaboul a dénoncé samedi les “mesures unilatérales” du Pakistan, qui a expulsé des dizaines de milliers d’Afghans, et estimé lors d’une visite du chef de la diplomatie pakistanaise que la “maltraitance” dont ils sont victimes “tend à effacer les bonnes relations” bilatérales.Depuis le 1er avril, près de 85.000 Afghans ont été renvoyés dans leur pays d’origine, d’après Islamabad, qui accuse les trois millions d’Afghans se trouvant sur son sol d’être “liés au terrorisme et au narcotrafic”.Plutôt que de permettre leur “rapatriement progressif, le Pakistan renforce les problèmes avec des mesures unilatérales”, a critiqué le Premier ministre taliban Hassan Akhund, lors d’une rencontre avec le chef de la diplomatie pakistanaise, Ishaq Dar.D’après un communiqué partagé par Hamdullah Fitrat, porte-parole adjoint du gouvernement, le Premier ministre a jugé “inacceptable la maltraitance dont font l’objet les réfugiés afghans”.”Ces actions créent non seulement de la distance, mais tendent aussi à effacer toutes les bonnes relations du passé”, a-t-il estimé, disant espérer que la visite ministérielle contribue toutefois à inverser la tendance, “grâce au dialogue”.D’après un communiqué de la diplomatie afghane, Ishaq Dar a assuré que les réfugiés ne seraient pas “maltraités”.Kaboul avait déjà accusé son voisin d’utiliser les migrants “à des fins politiques”, alors que le gouvernement pakistanais a supprimé au 1er avril 800.000 cartes de résidence à des Afghans.- “Aucune indulgence” -Depuis cette date, “84.869 citoyens afghans ont été renvoyés dans leur pays”, a indiqué vendredi lors d’une conférence de presse le vice-ministre pakistanais de l’Intérieur, Tallal Chaudhry, assurant que la campagne d’expulsion allait se poursuivre.D’après l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), “58% d’entre eux sont des enfants”, qui entrent dans le seul pays au monde où la scolarisation des filles au-delà du primaire est bannie.”Il n’y aura aucune indulgence, ni report de la date limite”, a assuré M. Chaudhry.Le ministère afghan des Réfugiés a recensé environ 71.000 retours entre le 1er et le 18 avril, a indiqué samedi à l’AFP un porte-parole.Fin 2023 déjà, Islamabad avait expulsé plus de 800.000 Afghans.Depuis des mois, des militants des droits humains signalent harcèlement, racket et brimades des forces de sécurité pakistanaises à l’encontre des Afghans, parfois installés au Pakistan depuis des décennies pour fuir les guerres successives chez eux.Islamabad autorise pour deux mois supplémentaires le séjour des 1,3 million de détenteurs de cartes délivrées par le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR).A l’instar des autres pays du monde, le Pakistan ne reconnaît par le gouvernement taliban instauré en 2021, même s’il a gardé son ambassade à Kaboul.Les relations bilatérales se sont détériorées alors que le Pakistan, qui connaît une recrudescence de violences islamistes et séparatistes sur son sol depuis le retour au pouvoir des talibans à Kaboul, accuse son voisin de ne pas déloger des rebelles qui utilisent son sol pour lancer des attaques dans l’ouest frontalier. L’Afghanistan dément.

Expulsions d’Afghans: Kaboul dénonce des mesures “unilatérales” sapant ses relations avec le Pakistan

Kaboul a dénoncé samedi les “mesures unilatérales” du Pakistan, qui a expulsé des dizaines de milliers d’Afghans, et estimé lors d’une visite du chef de la diplomatie pakistanaise que la “maltraitance” dont ils sont victimes “tend à effacer les bonnes relations” bilatérales.Depuis le 1er avril, près de 85.000 Afghans ont été renvoyés dans leur pays …

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Expulsions d’Afghans: Kaboul dénonce des mesures “unilatérales” sapant ses relations avec le Pakistan

Kaboul a dénoncé samedi les “mesures unilatérales” du Pakistan, qui a expulsé des dizaines de milliers d’Afghans, et estimé lors d’une visite du chef de la diplomatie pakistanaise que la “maltraitance” dont ils sont victimes “tend à effacer les bonnes relations” bilatérales.Depuis le 1er avril, près de 85.000 Afghans ont été renvoyés dans leur pays d’origine, d’après Islamabad, qui accuse les trois millions d’Afghans se trouvant sur son sol d’être “liés au terrorisme et au narcotrafic”.Plutôt que de permettre leur “rapatriement progressif, le Pakistan renforce les problèmes avec des mesures unilatérales”, a critiqué le Premier ministre taliban Hassan Akhund, lors d’une rencontre avec le chef de la diplomatie pakistanaise, Ishaq Dar.D’après un communiqué partagé par Hamdullah Fitrat, porte-parole adjoint du gouvernement, le Premier ministre a jugé “inacceptable la maltraitance dont font l’objet les réfugiés afghans”.”Ces actions créent non seulement de la distance, mais tendent aussi à effacer toutes les bonnes relations du passé”, a-t-il estimé, disant espérer que la visite ministérielle contribue toutefois à inverser la tendance, “grâce au dialogue”.D’après un communiqué de la diplomatie afghane, Ishaq Dar a assuré que les réfugiés ne seraient pas “maltraités”.Kaboul avait déjà accusé son voisin d’utiliser les migrants “à des fins politiques”, alors que le gouvernement pakistanais a supprimé au 1er avril 800.000 cartes de résidence à des Afghans.- “Aucune indulgence” -Depuis cette date, “84.869 citoyens afghans ont été renvoyés dans leur pays”, a indiqué vendredi lors d’une conférence de presse le vice-ministre pakistanais de l’Intérieur, Tallal Chaudhry, assurant que la campagne d’expulsion allait se poursuivre.D’après l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), “58% d’entre eux sont des enfants”, qui entrent dans le seul pays au monde où la scolarisation des filles au-delà du primaire est bannie.”Il n’y aura aucune indulgence, ni report de la date limite”, a assuré M. Chaudhry.Le ministère afghan des Réfugiés a recensé environ 71.000 retours entre le 1er et le 18 avril, a indiqué samedi à l’AFP un porte-parole.Fin 2023 déjà, Islamabad avait expulsé plus de 800.000 Afghans.Depuis des mois, des militants des droits humains signalent harcèlement, racket et brimades des forces de sécurité pakistanaises à l’encontre des Afghans, parfois installés au Pakistan depuis des décennies pour fuir les guerres successives chez eux.Islamabad autorise pour deux mois supplémentaires le séjour des 1,3 million de détenteurs de cartes délivrées par le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR).A l’instar des autres pays du monde, le Pakistan ne reconnaît par le gouvernement taliban instauré en 2021, même s’il a gardé son ambassade à Kaboul.Les relations bilatérales se sont détériorées alors que le Pakistan, qui connaît une recrudescence de violences islamistes et séparatistes sur son sol depuis le retour au pouvoir des talibans à Kaboul, accuse son voisin de ne pas déloger des rebelles qui utilisent son sol pour lancer des attaques dans l’ouest frontalier. L’Afghanistan dément.

Deuxième session de pourparlers entre les Etats-Unis et l’Iran sur le nucléaire à Rome

L’Iran et les Etats-Unis ont conclu samedi à Rome une deuxième session de pourparlers indirects sur le programme nucléaire iranien, qui se sont tenus dans une “atmosphère constructive” selon des médias iraniens.Ces discussions ont eu lieu une semaine après de premiers échanges à Oman qualifiés de “constructifs” par les deux pays, ennemis depuis la Révolution islamique de 1979. Pilotées par le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, et l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, les discussions avaient débuté vers 09H30 GMT, selon la télévision d’Etat iranienne et un responsable américain. Ces discussions “indirectes”, comme lors de la précédente session à Mascate, se sont tenues à la résidence de l’ambassadeur d’Oman, le chef de la diplomatie du pays du Golfe assurant la médiation, avait indiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, à la télévision d’Etat iranienne. Elles ont duré quatre heures, selon la télévision iranienne qui a montré des images d’une délégation quittant les lieux.”L’atmosphère des discussions a été constructive”, a indiqué une envoyée spéciale de la télévision d’Etat, ajoutant que de nouveaux pourparlers pourraient se tenir “dans les prochains jours”. L’agence de presse iranienne Tasnim évoque également une “atmosphère constructive”.- “Pièces séparées” -“Les deux délégations sont dans des pièces séparées” entre lesquelles le ministre omanais “convoie les messages des deux parties”, avait détaillé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Il s’agit de la deuxième réunion à ce niveau depuis le retrait unilatéral américain, en 2018, sous la première présidence de Donald Trump, de l’accord international sur le nucléaire iranien qui prévoyait un encadrement des activités de l’Iran dans ce domaine en échange d’une levée des sanctions. Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a relancé sa politique dite de “pression maximale” contre l’Iran, avec lequel les Etats-Unis n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980.Il a appelé en mars le pouvoir iranien à négocier un nouvel accord, mais a menacé de bombarder l’Iran en cas d’échec de la diplomatie.M. Trump a toutefois affirmé jeudi qu’il n’était “pas pressé” d’utiliser l’option militaire. “Je pense que l’Iran veut discuter”, a-t-il souligné.La délégation iranienne était arrivée à Rome dans la nuit, selon des images diffusées par la télévision d’Etat iranienne, montrant M. Araghchi descendant d’un avion.  A la veille des discussions, M. Araghchi a fait part de ses “sérieux doutes” quant aux intentions des Etats-Unis.  “Nous sommes conscients que le chemin” vers un accord “n’est pas sans embûches”, a écrit samedi sur X Esmaïl Baghaï.Les pays occidentaux et Israël – ennemi juré du pouvoir iranien et considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient – soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie. Dans un entretien au journal français Le Monde publié mercredi, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a affirmé que l’Iran n’était “pas loin” de disposer de la bombe atomique. Après le retrait américain de l’accord de 2015, et le rétablissement de sanctions américaines, Téhéran a pris progressivement ses distances avec le texte, en représailles.  Le pays enrichit de l’uranium jusqu’à 60%, bien au-dessus du plafond de 3,67% qui lui a été fixé, restant toutefois en deçà du seuil des 90% nécessaires à la fabrication de l’arme atomique, selon l’AIEA.Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a appelé les Européens, membres de l’accord, à prendre rapidement une “décision importante” concernant le “rétablissement des sanctions” internationales à l’encontre de l’Iran, car il “ne respecte clairement pas l’accord actuel”.- “Lignes rouges” -L’Iran insiste pour que les pourparlers se limitent au nucléaire et à la levée des sanctions, et considère comme “ligne rouge” l’arrêt de toutes ses activités.M. Araghchi a encore mis en garde vendredi les Etats-Unis contre “des demandes déraisonnables”, après que M. Witkoff a réclamé en début de semaine un démantèlement total du programme nucléaire, y compris civil. Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, ont eux exclu toute discussion sur les capacités militaires et de défense, dont le programme balistique qui inquiète à l’international.L’influence régionale de l’Iran figure aussi parmi “les lignes rouges” du pays, selon l’agence de presse officielle Irna.Téhéran soutient dans la région ce qu’il qualifie d'”axe de la résistance”, une alliance de groupes armés hostiles à Israël incluant le Hamas palestinien, le Hezbollah libanais, les rebelles Houthis du Yémen, et des milices chiites en Irak. Après le lancement des pourparlers irano-américains, Israël a réaffirmé sa détermination à empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, disant disposer d’un “plan d’action” pour ce faire.

Deuxième session de pourparlers entre les Etats-Unis et l’Iran sur le nucléaire à Rome

L’Iran et les Etats-Unis ont conclu samedi à Rome une deuxième session de pourparlers indirects sur le programme nucléaire iranien, qui se sont tenus dans une “atmosphère constructive” selon des médias iraniens.Ces discussions ont eu lieu une semaine après de premiers échanges à Oman qualifiés de “constructifs” par les deux pays, ennemis depuis la Révolution islamique de 1979. Pilotées par le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, et l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, les discussions avaient débuté vers 09H30 GMT, selon la télévision d’Etat iranienne et un responsable américain. Ces discussions “indirectes”, comme lors de la précédente session à Mascate, se sont tenues à la résidence de l’ambassadeur d’Oman, le chef de la diplomatie du pays du Golfe assurant la médiation, avait indiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, à la télévision d’Etat iranienne. Elles ont duré quatre heures, selon la télévision iranienne qui a montré des images d’une délégation quittant les lieux.”L’atmosphère des discussions a été constructive”, a indiqué une envoyée spéciale de la télévision d’Etat, ajoutant que de nouveaux pourparlers pourraient se tenir “dans les prochains jours”. L’agence de presse iranienne Tasnim évoque également une “atmosphère constructive”.- “Pièces séparées” -“Les deux délégations sont dans des pièces séparées” entre lesquelles le ministre omanais “convoie les messages des deux parties”, avait détaillé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Il s’agit de la deuxième réunion à ce niveau depuis le retrait unilatéral américain, en 2018, sous la première présidence de Donald Trump, de l’accord international sur le nucléaire iranien qui prévoyait un encadrement des activités de l’Iran dans ce domaine en échange d’une levée des sanctions. Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a relancé sa politique dite de “pression maximale” contre l’Iran, avec lequel les Etats-Unis n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980.Il a appelé en mars le pouvoir iranien à négocier un nouvel accord, mais a menacé de bombarder l’Iran en cas d’échec de la diplomatie.M. Trump a toutefois affirmé jeudi qu’il n’était “pas pressé” d’utiliser l’option militaire. “Je pense que l’Iran veut discuter”, a-t-il souligné.La délégation iranienne était arrivée à Rome dans la nuit, selon des images diffusées par la télévision d’Etat iranienne, montrant M. Araghchi descendant d’un avion.  A la veille des discussions, M. Araghchi a fait part de ses “sérieux doutes” quant aux intentions des Etats-Unis.  “Nous sommes conscients que le chemin” vers un accord “n’est pas sans embûches”, a écrit samedi sur X Esmaïl Baghaï.Les pays occidentaux et Israël – ennemi juré du pouvoir iranien et considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient – soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie. Dans un entretien au journal français Le Monde publié mercredi, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a affirmé que l’Iran n’était “pas loin” de disposer de la bombe atomique. Après le retrait américain de l’accord de 2015, et le rétablissement de sanctions américaines, Téhéran a pris progressivement ses distances avec le texte, en représailles.  Le pays enrichit de l’uranium jusqu’à 60%, bien au-dessus du plafond de 3,67% qui lui a été fixé, restant toutefois en deçà du seuil des 90% nécessaires à la fabrication de l’arme atomique, selon l’AIEA.Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a appelé les Européens, membres de l’accord, à prendre rapidement une “décision importante” concernant le “rétablissement des sanctions” internationales à l’encontre de l’Iran, car il “ne respecte clairement pas l’accord actuel”.- “Lignes rouges” -L’Iran insiste pour que les pourparlers se limitent au nucléaire et à la levée des sanctions, et considère comme “ligne rouge” l’arrêt de toutes ses activités.M. Araghchi a encore mis en garde vendredi les Etats-Unis contre “des demandes déraisonnables”, après que M. Witkoff a réclamé en début de semaine un démantèlement total du programme nucléaire, y compris civil. Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, ont eux exclu toute discussion sur les capacités militaires et de défense, dont le programme balistique qui inquiète à l’international.L’influence régionale de l’Iran figure aussi parmi “les lignes rouges” du pays, selon l’agence de presse officielle Irna.Téhéran soutient dans la région ce qu’il qualifie d'”axe de la résistance”, une alliance de groupes armés hostiles à Israël incluant le Hamas palestinien, le Hezbollah libanais, les rebelles Houthis du Yémen, et des milices chiites en Irak. Après le lancement des pourparlers irano-américains, Israël a réaffirmé sa détermination à empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, disant disposer d’un “plan d’action” pour ce faire.

Maisons, école et mosquée: au Texas, le projet immobilier de la discorde

“Barre-toi de ce pays tant qu’il en est encore temps”: en se lançant dans un projet immobilier au Texas pour sa communauté musulmane, Imran Chaudhary ne s’attendait pas à une telle hostilité, comme ce message reçu jusqu’à l’enquête menée par les autorités locales.Dans cet Etat américain du sud dirigé par des conservateurs proches de Donald Trump, le plan de construction près de Dallas d’un complexe comprenant un millier de logements, une école, un hôpital, une maison de retraite et, surtout, une mosquée, n’est pas passé inaperçu.”Pour être clair, la charia (la loi islamique) n’est pas autorisée au Texas”, a lancé sur X le gouverneur républicain du Texas Greg Abbott, connu pour ses initiatives anti-immigration particulièrement musclées, avant même que Donald Trump ne revienne au pouvoir avec une politique tout aussi radicale. Le Texas n’accueillera pas de “no-go zones”, a ajouté le gouverneur, un terme qui avait notamment été utilisé par des conservateurs américains pour désigner des quartiers de la région parisienne qui, selon eux, échappent aux lois et sont interdits aux non-musulmans.Un autre républicain, le sénateur John Cornyn a demandé une enquête sur ce projet qui, selon lui, “pourrait violer les droits constitutionnels des Texans juifs et chrétiens”.A Plano, près de la ville de Josephine où le projet est censé voir le jour, Imran Chaudhary, à la tête de l’entreprise qui gère le projet, rejette ces accusations. “On ne va pas faire venir notre propre police ou nos propres pompiers”, ironise le promoteur immobilier de 52 ans d’origine pakistanaise.- “Déferlement de haine” -“Ce n’est pas une +no-go zone+. Ce n’est pas réservé aux musulmans. Oui, il y a une mosquée, mais elle est ouverte à tous, comme nos services, notre centre communautaire, notre école, mais aussi l’hôpital et le reste”, affirme-t-il. “On n’a jamais parlé de charia”, poursuit l’homme d’affaires, face aux craintes d’autres habitants qui s’inquiètent de voir à leur porte un quartier réservé à une communauté religieuse.Le Texas fait partie d’une dizaine d’Etats américains ayant adopté des projets de loi “anti-charia”, qualifiés d’extrême droite par des ONG.En pleine polémique, le gouverneur Abbott a déployé les fameux Texas Rangers pour enquêter sur de “possibles activités criminelles” autour de ce projet immobilier.Le nom du projet, EPIC City, peut prêter à confusion, reconnaît-il, mais il ne s’agit pas d’une ville séparée: c’est un quartier résidentiel qui pourrait être entièrement achevé en 15 ans.Au-delà de ce projet, la polémique alimentée par les propos du gouverneur ont nourri une certaine animosité envers la communauté musulmane de Plano et ses environs, assure Dan Cogdell, l’avocat d’Imran Chaudhary.”La désinformation relayée par Abbott est choquante”, estime le juriste, dénonçant “le déferlement de haine que ces commentaires ont suscité”. La communauté musulmane de Plano s’est établie il y a deux décennies et compte environ 5.000 habitants. – “Comme tout le monde” -Cadre dans le marketing, originaire du Bangladesh, Moitree Rahman espère bien construire sa maison familiale à EPIC City, balayant ce qu’elle considère comme des mensonges. “On a investi en toute confiance”, confie cette mère de famille de 38 ans.Né de parents pakistanais à Houston, plus grande ville du Texas, l’imam Yasir Qadhi raconte que, “lorsque la mosquée a été construite, beaucoup de gens ont commencé à s’installer” à Plano. “L’espace disponible n’était pas suffisant”, affirme-t-il. Le religieux s’inquiète de la montée du racisme et des crimes motivés par la haine, comme l’agression récente de trois adolescentes afghanes dans une école de Houston. Lui-même, dit-il, a été accusé d’être un terroriste: “mais ce sont eux qui nous terrorisent”, rétorque-t-il.”C’est une chose que des comptes anonymes, l’extrême droite, connue pour propager la haine, diffusent leurs mensonges. C’en est une autre que des responsables élus reprennent cette rhétorique mensongère à leur compte”, dénonce-t-il.Pour Fawzia Belal, les musulmans sont “comme toute autre communauté confessionnelle”, dans un pays où elles exercent une influence plus importante qu’ailleurs en Occident, comme la France.”Nous sommes vos fonctionnaires, vos médecins, vos ingénieurs”, insiste cette enseignante de 49 ans originaire du Bangladesh. “Nous contribuons à ce grand pays, en essayant de vivre le rêve américain comme tout le monde”.

Maisons, école et mosquée: au Texas, le projet immobilier de la discorde

“Barre-toi de ce pays tant qu’il en est encore temps”: en se lançant dans un projet immobilier au Texas pour sa communauté musulmane, Imran Chaudhary ne s’attendait pas à une telle hostilité, comme ce message reçu jusqu’à l’enquête menée par les autorités locales.Dans cet Etat américain du sud dirigé par des conservateurs proches de Donald Trump, le plan de construction près de Dallas d’un complexe comprenant un millier de logements, une école, un hôpital, une maison de retraite et, surtout, une mosquée, n’est pas passé inaperçu.”Pour être clair, la charia (la loi islamique) n’est pas autorisée au Texas”, a lancé sur X le gouverneur républicain du Texas Greg Abbott, connu pour ses initiatives anti-immigration particulièrement musclées, avant même que Donald Trump ne revienne au pouvoir avec une politique tout aussi radicale. Le Texas n’accueillera pas de “no-go zones”, a ajouté le gouverneur, un terme qui avait notamment été utilisé par des conservateurs américains pour désigner des quartiers de la région parisienne qui, selon eux, échappent aux lois et sont interdits aux non-musulmans.Un autre républicain, le sénateur John Cornyn a demandé une enquête sur ce projet qui, selon lui, “pourrait violer les droits constitutionnels des Texans juifs et chrétiens”.A Plano, près de la ville de Josephine où le projet est censé voir le jour, Imran Chaudhary, à la tête de l’entreprise qui gère le projet, rejette ces accusations. “On ne va pas faire venir notre propre police ou nos propres pompiers”, ironise le promoteur immobilier de 52 ans d’origine pakistanaise.- “Déferlement de haine” -“Ce n’est pas une +no-go zone+. Ce n’est pas réservé aux musulmans. Oui, il y a une mosquée, mais elle est ouverte à tous, comme nos services, notre centre communautaire, notre école, mais aussi l’hôpital et le reste”, affirme-t-il. “On n’a jamais parlé de charia”, poursuit l’homme d’affaires, face aux craintes d’autres habitants qui s’inquiètent de voir à leur porte un quartier réservé à une communauté religieuse.Le Texas fait partie d’une dizaine d’Etats américains ayant adopté des projets de loi “anti-charia”, qualifiés d’extrême droite par des ONG.En pleine polémique, le gouverneur Abbott a déployé les fameux Texas Rangers pour enquêter sur de “possibles activités criminelles” autour de ce projet immobilier.Le nom du projet, EPIC City, peut prêter à confusion, reconnaît-il, mais il ne s’agit pas d’une ville séparée: c’est un quartier résidentiel qui pourrait être entièrement achevé en 15 ans.Au-delà de ce projet, la polémique alimentée par les propos du gouverneur ont nourri une certaine animosité envers la communauté musulmane de Plano et ses environs, assure Dan Cogdell, l’avocat d’Imran Chaudhary.”La désinformation relayée par Abbott est choquante”, estime le juriste, dénonçant “le déferlement de haine que ces commentaires ont suscité”. La communauté musulmane de Plano s’est établie il y a deux décennies et compte environ 5.000 habitants. – “Comme tout le monde” -Cadre dans le marketing, originaire du Bangladesh, Moitree Rahman espère bien construire sa maison familiale à EPIC City, balayant ce qu’elle considère comme des mensonges. “On a investi en toute confiance”, confie cette mère de famille de 38 ans.Né de parents pakistanais à Houston, plus grande ville du Texas, l’imam Yasir Qadhi raconte que, “lorsque la mosquée a été construite, beaucoup de gens ont commencé à s’installer” à Plano. “L’espace disponible n’était pas suffisant”, affirme-t-il. Le religieux s’inquiète de la montée du racisme et des crimes motivés par la haine, comme l’agression récente de trois adolescentes afghanes dans une école de Houston. Lui-même, dit-il, a été accusé d’être un terroriste: “mais ce sont eux qui nous terrorisent”, rétorque-t-il.”C’est une chose que des comptes anonymes, l’extrême droite, connue pour propager la haine, diffusent leurs mensonges. C’en est une autre que des responsables élus reprennent cette rhétorique mensongère à leur compte”, dénonce-t-il.Pour Fawzia Belal, les musulmans sont “comme toute autre communauté confessionnelle”, dans un pays où elles exercent une influence plus importante qu’ailleurs en Occident, comme la France.”Nous sommes vos fonctionnaires, vos médecins, vos ingénieurs”, insiste cette enseignante de 49 ans originaire du Bangladesh. “Nous contribuons à ce grand pays, en essayant de vivre le rêve américain comme tout le monde”.