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Nouveaux tirs de missiles iraniens sur Israël en riposte à une attaque massive
L’Iran a tiré samedi de nouvelles salves de missiles contre Israël, en riposte aux frappes aériennes israéliennes d’une ampleur sans précédent la veille contre des sites militaires et nucléaires sur le sol iranien, qui font craindre une escalade dans la région.Alors qu’à Téhéran de fortes explosions ont encore retenti dans la nuit, la population israélienne, notamment dans la région de Tel-Aviv, a vécu au rythme des sirènes d’alerte et des appels à se réfugier dans les abris depuis vendredi et le lancement par Téhéran de ses représailles.L’Iran a affirmé viser des “bases” et des “infrastructures militaires” israéliennes.  Sur CNN, l’ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Yechiel Leiter, a précisé que l’Iran avait lancé “environ 150” missiles balistiques en trois salves depuis vendredi. Les tirs ne devraient pas s’arrêter, a-t-il souligné, la République islamique possédant selon lui un arsenal de près de 2.000 missiles.Vendredi soir, les pompiers avaient fait état de “plusieurs incidents majeurs” autour de Tel-Aviv. Des images de l’AFP prises dans le centre de la ville côtière ont montré des flammes et de la fumée s’élevant d’un immeuble d’habitation, à la base duquel une explosion a creusé une large ouverture. Chen Gabizon, 29 ans, a déclaré à l’AFP avoir couru vers l’abri souterrain de l’immeuble visé après avoir entendu les sirènes. “Quelques minutes après, nous avons entendu une très forte explosion, tout tremblait: fumée, poussière, tout était éparpillé, a-t-il raconté. “C’était des moments vraiment effrayants. J’espère vraiment que tout le monde va bien.”- “Déclaration de guerre” -Vendredi matin, Israël, disant disposer de renseignements prouvant que Téhéran s’approchait du “point de non-retour” vers la bombe atomique, a lancé une attaque massive sur le territoire iranien, visant plus de 200 sites militaires et nucléaires et tuant les plus hauts gradés du pays.L’attaque, qui a aussi visé des immeubles résidentiels, a fait 78 morts et plus de 320 blessés dont une “large majorité de civils”, selon le représentant iranien à l’ONU Amir Saeid Iravani.En Israël, les frappes ont fait “environ 40 blessés et une femme est décédée”, a précisé l’ambassadeur Leiter.L’attaque israélienne fait suite à des pressions grandissantes sur l’Iran, soupçonné par les Occidentaux et par Israël de vouloir se doter de l’arme atomique. Téhéran dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil.Elle intervient aussi à deux jours d’un nouveau cycle de négociations indirectes, dont la tenue est désormais incertaine, prévu dimanche à Oman entre Téhéran et Washington sur le programme nucléaire iranien.Malgré les appels à la désescalade lancés par la communauté internationale, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déjà averti qu’il y en aurait “plus à venir”, tandis que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a dénoncé une “déclaration de guerre”.- Fumée près de l’aéroport -A Téhéran, les médias locaux ont fait état samedi matin d’une explosion près de l’aéroport de Mehrabad, dans l’ouest de la capitale. Un journaliste de l’AFP a vu des flammes et des colonnes de fumée s’élever de la zone de l’aéroport, spécialisé dans les vols intérieurs et régionaux.  Auparavant, de fortes explosions avaient été entendues ailleurs dans la capitale, alors que la défense anti-aérienne était activée, selon l’agence officielle Irna, contre de nouvelles frappes israéliennes.”Assez de l’escalade, il est temps que ça cesse. La paix et la diplomatie doivent l’emporter”, a plaidé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres sur X.Dans la soirée, une foule s’était rassemblée dans le centre de Téhéran en soutien aux ripostes du régime, aux cris de “Mort à Israël, mort à l’Amérique!”. “Nous continuerons à répondre de façon écrasante (à Israël) avec le soutien de notre peuple, de notre chef et de nos courageux soldats”, a affirmé à l’AFP Khatira Abolfazli, une infirmière de 40 ans.Dans le centre, les rues étaient désertes à l’exception de files d’attente devant les stations-service.- Arsenal de missiles -Dans un message vidéo adressé à la population iranienne, Benjamin Netanyahu a averti qu’elle devait s’attendre à davantage de frappes, les appelant à se révolter contre le “régime maléfique et oppressif” qui les gouverne.”Nous avons éliminé les principaux commandants militaires, des scientifiques nucléaires de haut niveau, l’installation d’enrichissement (d’uranium) la plus importante du régime islamique et une grande partie de son arsenal de missiles balistiques”, a précisé le Premier ministre israélien, L’armée israélienne a annoncé avoir “démantelé” une usine d’uranium à Ispahan (centre). Les dégâts sur ces installations comme sur le site de Fordo, au sud de Téhéran, sont mineurs, selon l’organisation iranienne du nucléaire.Israël a aussi annoncé avoir frappé deux bases militaires dans l’ouest de l’Iran, affirmant que celle de Tabriz (nord-ouest) avait aussi été “démantelée”.Le centre pilote d’enrichissement d’uranium de Natanz (centre) a été visé “plusieurs fois”, selon la télévision d’Etat iranienne, qui a montré une épaisse fumée au-dessus de ses installations. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a déclaré que la partie en surface avait été “détruite”, citant des informations iraniennes, mais “aucune augmentation des niveaux de radiation” n’avait été observée. – “Encore plus brutales” -Tôt vendredi, le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, ainsi que d’autres responsables dont le commandant de la force aérospatiale des Gardiens, Amirali Hajizadeh, ont été tués dans une frappe sur leur quartier général. Le chef d’état-major iranien, le général Mohammad Bagheri, et six scientifiques du programme nucléaire iranien ont également péri dans des frappes.Le président américain Donald Trump, qui s’est entretenu vendredi avec Benjamin Netanyahu, a exhorté l’Iran à “conclure un accord” sur le nucléaire et prévenu que les “prochaines attaques” seraient “encore plus brutales”. Téhéran avait menacé mercredi de frapper les bases militaires américaines au Moyen-Orient en cas de conflit après un éventuel échec des négociations en cours, visant à encadrer le programme nucléaire iranien en échange d’une levée des lourdes sanctions frappant l’Iran.La dernière attaque israélienne contre l’Iran annoncée publiquement remonte à octobre 2024, quand Israël avait dit avoir mené des raids aériens sur des cibles militaires en représailles au tir de quelque 200 missiles iraniens vers son territoire.Signe de l’extrême fébrilité dans la région, de nombreuses compagnies aériennes ont supprimé ou dérouté des dizaines de vols, tandis que les cours du pétrole ont flambé.Â
Nouveaux tirs de missiles iraniens sur Israël en riposte à une attaque massive
L’Iran a tiré samedi de nouvelles salves de missiles contre Israël, en riposte aux frappes aériennes israéliennes d’une ampleur sans précédent la veille contre des sites militaires et nucléaires sur le sol iranien, qui font craindre une escalade dans la région.Alors qu’à Téhéran de fortes explosions ont encore retenti dans la nuit, la population israélienne, notamment dans la région de Tel-Aviv, a vécu au rythme des sirènes d’alerte et des appels à se réfugier dans les abris depuis vendredi et le lancement par Téhéran de ses représailles.L’Iran a affirmé viser des “bases” et des “infrastructures militaires” israéliennes.  Sur CNN, l’ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Yechiel Leiter, a précisé que l’Iran avait lancé “environ 150” missiles balistiques en trois salves depuis vendredi. Les tirs ne devraient pas s’arrêter, a-t-il souligné, la République islamique possédant selon lui un arsenal de près de 2.000 missiles.Vendredi soir, les pompiers avaient fait état de “plusieurs incidents majeurs” autour de Tel-Aviv. Des images de l’AFP prises dans le centre de la ville côtière ont montré des flammes et de la fumée s’élevant d’un immeuble d’habitation, à la base duquel une explosion a creusé une large ouverture. Chen Gabizon, 29 ans, a déclaré à l’AFP avoir couru vers l’abri souterrain de l’immeuble visé après avoir entendu les sirènes. “Quelques minutes après, nous avons entendu une très forte explosion, tout tremblait: fumée, poussière, tout était éparpillé, a-t-il raconté. “C’était des moments vraiment effrayants. J’espère vraiment que tout le monde va bien.”- “Déclaration de guerre” -Vendredi matin, Israël, disant disposer de renseignements prouvant que Téhéran s’approchait du “point de non-retour” vers la bombe atomique, a lancé une attaque massive sur le territoire iranien, visant plus de 200 sites militaires et nucléaires et tuant les plus hauts gradés du pays.L’attaque, qui a aussi visé des immeubles résidentiels, a fait 78 morts et plus de 320 blessés dont une “large majorité de civils”, selon le représentant iranien à l’ONU Amir Saeid Iravani.En Israël, les frappes ont fait “environ 40 blessés et une femme est décédée”, a précisé l’ambassadeur Leiter.L’attaque israélienne fait suite à des pressions grandissantes sur l’Iran, soupçonné par les Occidentaux et par Israël de vouloir se doter de l’arme atomique. Téhéran dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil.Elle intervient aussi à deux jours d’un nouveau cycle de négociations indirectes, dont la tenue est désormais incertaine, prévu dimanche à Oman entre Téhéran et Washington sur le programme nucléaire iranien.Malgré les appels à la désescalade lancés par la communauté internationale, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déjà averti qu’il y en aurait “plus à venir”, tandis que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a dénoncé une “déclaration de guerre”.- Fumée près de l’aéroport -A Téhéran, les médias locaux ont fait état samedi matin d’une explosion près de l’aéroport de Mehrabad, dans l’ouest de la capitale. Un journaliste de l’AFP a vu des flammes et des colonnes de fumée s’élever de la zone de l’aéroport, spécialisé dans les vols intérieurs et régionaux.  Auparavant, de fortes explosions avaient été entendues ailleurs dans la capitale, alors que la défense anti-aérienne était activée, selon l’agence officielle Irna, contre de nouvelles frappes israéliennes.”Assez de l’escalade, il est temps que ça cesse. La paix et la diplomatie doivent l’emporter”, a plaidé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres sur X.Dans la soirée, une foule s’était rassemblée dans le centre de Téhéran en soutien aux ripostes du régime, aux cris de “Mort à Israël, mort à l’Amérique!”. “Nous continuerons à répondre de façon écrasante (à Israël) avec le soutien de notre peuple, de notre chef et de nos courageux soldats”, a affirmé à l’AFP Khatira Abolfazli, une infirmière de 40 ans.Dans le centre, les rues étaient désertes à l’exception de files d’attente devant les stations-service.- Arsenal de missiles -Dans un message vidéo adressé à la population iranienne, Benjamin Netanyahu a averti qu’elle devait s’attendre à davantage de frappes, les appelant à se révolter contre le “régime maléfique et oppressif” qui les gouverne.”Nous avons éliminé les principaux commandants militaires, des scientifiques nucléaires de haut niveau, l’installation d’enrichissement (d’uranium) la plus importante du régime islamique et une grande partie de son arsenal de missiles balistiques”, a précisé le Premier ministre israélien, L’armée israélienne a annoncé avoir “démantelé” une usine d’uranium à Ispahan (centre). Les dégâts sur ces installations comme sur le site de Fordo, au sud de Téhéran, sont mineurs, selon l’organisation iranienne du nucléaire.Israël a aussi annoncé avoir frappé deux bases militaires dans l’ouest de l’Iran, affirmant que celle de Tabriz (nord-ouest) avait aussi été “démantelée”.Le centre pilote d’enrichissement d’uranium de Natanz (centre) a été visé “plusieurs fois”, selon la télévision d’Etat iranienne, qui a montré une épaisse fumée au-dessus de ses installations. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a déclaré que la partie en surface avait été “détruite”, citant des informations iraniennes, mais “aucune augmentation des niveaux de radiation” n’avait été observée. – “Encore plus brutales” -Tôt vendredi, le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, ainsi que d’autres responsables dont le commandant de la force aérospatiale des Gardiens, Amirali Hajizadeh, ont été tués dans une frappe sur leur quartier général. Le chef d’état-major iranien, le général Mohammad Bagheri, et six scientifiques du programme nucléaire iranien ont également péri dans des frappes.Le président américain Donald Trump, qui s’est entretenu vendredi avec Benjamin Netanyahu, a exhorté l’Iran à “conclure un accord” sur le nucléaire et prévenu que les “prochaines attaques” seraient “encore plus brutales”. Téhéran avait menacé mercredi de frapper les bases militaires américaines au Moyen-Orient en cas de conflit après un éventuel échec des négociations en cours, visant à encadrer le programme nucléaire iranien en échange d’une levée des lourdes sanctions frappant l’Iran.La dernière attaque israélienne contre l’Iran annoncée publiquement remonte à octobre 2024, quand Israël avait dit avoir mené des raids aériens sur des cibles militaires en représailles au tir de quelque 200 missiles iraniens vers son territoire.Signe de l’extrême fébrilité dans la région, de nombreuses compagnies aériennes ont supprimé ou dérouté des dizaines de vols, tandis que les cours du pétrole ont flambé.Â
Aux Etats-Unis, les tribunaux, lieux à haut risque pour les clandestins
“Je suis un citoyen cubain arrêté injustement!”, s’époumone Oscar Gato Sanchez, 25 ans, interpellé en sortant d’un tribunal fédéral à Houston sous les yeux d’un journaliste de l’AFP. Quelques minutes plus tôt, un juge de l’immigration a rejeté sa demande d’asile aux Etats-Unis.Plus loin, des pleurs désespérés. C’est sa tante Olaidys Sanchez, Cubaine de 54 ans, résidente légale au Texas. Elle se sent mal, s’appuie contre le mur puis se reprend, consolée par ses proches.Son neveu a été placé dans une camionnette grise sans signes distinctifs, qui démarre au son d’une sirène. Direction: un centre de détention à Conroe, à environ 80 km au nord de Houston, selon les documents officiels. Comme M. Gato Sanchez, des dizaines de migrants y attendent leur expulsion. Selon les défenseurs des migrants, ceux qui procèdent aux arrestations sont généralement des agents de la police fédérale de l’immigration (ICE). Ces agents tentent de passer inaperçus dans les couloirs des tribunaux, sans montrer de signes d’identification. D’autres portent leurs plaques mais couvrent leurs visages. Ces dernières semaines, ils ont multiplié leurs opérations dans les tribunaux, où des milliers de migrants viennent tenter de faire avancer leur demande d’asile. Depuis le retour au pouvoir du président Donald Trump en janvier, ICE est autorisé à pénétrer dans ces tribunaux. L’AFP a aussi constaté des interpellations dans les tribunaux à New York.Fin mai, des médias américains ont diffusé des images d’arrestations dans un tribunal de San Antonio, au Texas, où une femme tentait de trouver quelqu’un, criant à la cantonade, pour aller chercher ses enfants à l’école tandis qu’elle était arrêtée. Une autre disait au revoir à ses enfants pendant qu’on la faisait monter dans un véhicule.Oscar Gato Sanchez est entré aux Etats-Unis en décembre 2023. Comme beaucoup de migrants, il s’est présenté aux autorités à son arrivée et a été libéré avec l’engagement de se présenter devant un tribunal. Il a déposé sa demande d’asile à la mi-2024 et s’est rendu au tribunal de Houston le lundi 9 juin, où une date devait être fixée pour une audience sur son cas.Selon l’avocate Bianca Santorini, qui s’est saisie du dossier juste après l’interpellation, le ministère public a demandé et obtenu du juge le rejet de la requête.”Si vous êtes ici sans (autre, ndlr) statut légal, dès que votre affaire est rejetée, la demande d’asile n’existe plus”, a-t-elle expliqué à l’AFP.Le clandestin se retrouve donc sans couverture juridique, vulnérable, et la police l’interpelle à ce moment-là , a-t-elle ajouté.- Respecter les règles -Selon elle, l’ICE a un informateur dans la salle d’audience. “Car ils ne s’approchent pas de chaque personne qui sort du tribunal en demandant: +Montrez-moi vos papiers+. Ils savent déjà ce qui a été décidé quand les gens sortent”.Elle ajoute enfin que l’administration Trump vise particulièrement pour les expulser les clandestins sans statut légal, sans procédure en cours, et qui sont dans le pays depuis moins de deux ans.Le directeur exécutif de l’ONG FIEL, César Espinosa, qui défend les migrants, affirme que la majorité de ceux qui viennent au tribunal se présentent de bonne foi. “Ils essayent de faire les choses dans les règles”, a-t-il déclaré à l’AFP.A Los Angeles, une opération de ICE visant des travailleurs sans papiers, qui patientaient le 6 juin devant un magasin de bricolage qu’on vienne les embaucher à la journée, a été l’un des détonateurs des manifestations et heurts qui ont secoué la mégapole californienne. M. Espinosa regrette que beaucoup aux Etats-Unis se réjouissent des coups de filet contre les migrants, alors que dans le même temps, ils ne se plaignent pas de les voir tenir leur rôle dans l’activité économique. “Quand ils nous servent, quand ils sont le pilier de notre économie, personne ne se plaint”.
Aux Etats-Unis, les tribunaux, lieux à haut risque pour les clandestins
“Je suis un citoyen cubain arrêté injustement!”, s’époumone Oscar Gato Sanchez, 25 ans, interpellé en sortant d’un tribunal fédéral à Houston sous les yeux d’un journaliste de l’AFP. Quelques minutes plus tôt, un juge de l’immigration a rejeté sa demande d’asile aux Etats-Unis.Plus loin, des pleurs désespérés. C’est sa tante Olaidys Sanchez, Cubaine de 54 ans, résidente légale au Texas. Elle se sent mal, s’appuie contre le mur puis se reprend, consolée par ses proches.Son neveu a été placé dans une camionnette grise sans signes distinctifs, qui démarre au son d’une sirène. Direction: un centre de détention à Conroe, à environ 80 km au nord de Houston, selon les documents officiels. Comme M. Gato Sanchez, des dizaines de migrants y attendent leur expulsion. Selon les défenseurs des migrants, ceux qui procèdent aux arrestations sont généralement des agents de la police fédérale de l’immigration (ICE). Ces agents tentent de passer inaperçus dans les couloirs des tribunaux, sans montrer de signes d’identification. D’autres portent leurs plaques mais couvrent leurs visages. Ces dernières semaines, ils ont multiplié leurs opérations dans les tribunaux, où des milliers de migrants viennent tenter de faire avancer leur demande d’asile. Depuis le retour au pouvoir du président Donald Trump en janvier, ICE est autorisé à pénétrer dans ces tribunaux. L’AFP a aussi constaté des interpellations dans les tribunaux à New York.Fin mai, des médias américains ont diffusé des images d’arrestations dans un tribunal de San Antonio, au Texas, où une femme tentait de trouver quelqu’un, criant à la cantonade, pour aller chercher ses enfants à l’école tandis qu’elle était arrêtée. Une autre disait au revoir à ses enfants pendant qu’on la faisait monter dans un véhicule.Oscar Gato Sanchez est entré aux Etats-Unis en décembre 2023. Comme beaucoup de migrants, il s’est présenté aux autorités à son arrivée et a été libéré avec l’engagement de se présenter devant un tribunal. Il a déposé sa demande d’asile à la mi-2024 et s’est rendu au tribunal de Houston le lundi 9 juin, où une date devait être fixée pour une audience sur son cas.Selon l’avocate Bianca Santorini, qui s’est saisie du dossier juste après l’interpellation, le ministère public a demandé et obtenu du juge le rejet de la requête.”Si vous êtes ici sans (autre, ndlr) statut légal, dès que votre affaire est rejetée, la demande d’asile n’existe plus”, a-t-elle expliqué à l’AFP.Le clandestin se retrouve donc sans couverture juridique, vulnérable, et la police l’interpelle à ce moment-là , a-t-elle ajouté.- Respecter les règles -Selon elle, l’ICE a un informateur dans la salle d’audience. “Car ils ne s’approchent pas de chaque personne qui sort du tribunal en demandant: +Montrez-moi vos papiers+. Ils savent déjà ce qui a été décidé quand les gens sortent”.Elle ajoute enfin que l’administration Trump vise particulièrement pour les expulser les clandestins sans statut légal, sans procédure en cours, et qui sont dans le pays depuis moins de deux ans.Le directeur exécutif de l’ONG FIEL, César Espinosa, qui défend les migrants, affirme que la majorité de ceux qui viennent au tribunal se présentent de bonne foi. “Ils essayent de faire les choses dans les règles”, a-t-il déclaré à l’AFP.A Los Angeles, une opération de ICE visant des travailleurs sans papiers, qui patientaient le 6 juin devant un magasin de bricolage qu’on vienne les embaucher à la journée, a été l’un des détonateurs des manifestations et heurts qui ont secoué la mégapole californienne. M. Espinosa regrette que beaucoup aux Etats-Unis se réjouissent des coups de filet contre les migrants, alors que dans le même temps, ils ne se plaignent pas de les voir tenir leur rôle dans l’activité économique. “Quand ils nous servent, quand ils sont le pilier de notre économie, personne ne se plaint”.
Aux Etats-Unis, les tribunaux, lieux à haut risque pour les clandestins
“Je suis un citoyen cubain arrêté injustement!”, s’époumone Oscar Gato Sanchez, 25 ans, interpellé en sortant d’un tribunal fédéral à Houston sous les yeux d’un journaliste de l’AFP. Quelques minutes plus tôt, un juge de l’immigration a rejeté sa demande d’asile aux Etats-Unis.Plus loin, des pleurs désespérés. C’est sa tante Olaidys Sanchez, Cubaine de 54 …
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Aux Etats-Unis, Donald Trump parade, ses opposants manifestent
Cinq mois après son retour au pouvoir, Donald Trump s’offre une rare parade militaire à Washington samedi, le jour même de ses 79 ans, quand ses opposants sont appelés à manifester en nombre à travers le pays contre son début de mandat “autoritariste”.La journée de samedi pourrait en dire long sur les divisions qui fracturent l’Amérique d’aujourd’hui.Dans les rues de la capitale américaine, dont le coeur monumental, Maison Blanche en tête, se barricade de kilomètres de hautes clôtures de sécurité, une démonstration de force et de faste comme Donald Trump les affectionne et dont il rêvait depuis des années. En prime, le jour de son anniversaire.A New York, Los Angeles, Chicago et à travers les 50 Etats du pays en parallèle, une journée de mobilisation nationale baptisée “No Kings”, pour protester contre son “autoritarisme” et “la militarisation de notre démocratie”, avec près de 2.000 rassemblements identifiés.A Washington, sous la vigie de son obélisque, c’est le long de monuments emblématiques, du Lincoln Memorial à la Maison Blanche, que défileront à partir de 18h30 (22h30 GMT) près de 7.000 soldats, certains à cheval, beaucoup en uniformes de différentes guerres, et quelque 150 véhicules militaires, survolés par une cinquantaine d’avions. Des parachutistes doivent eux remettre un drapeau américain à Donald Trump, le commandant en chef.- “Célébrer pour changer” -Un étalage de force inhabituel aux Etats-Unis – le dernier défilé militaire d’envergure y remonte à plus de 30 ans, en 1991, après la Guerre du Golfe -, particulièrement significatif au début d’un mandat où le milliardaire new-yorkais repousse au maximum les limites du pouvoir présidentiel.”Une affreuse idée”, déplore Scott Konopasek, qui a servi 15 ans dans l’armée américaine.”Nous allons célébrer notre pays pour changer”, plastronne Donald Trump.Même la météo, qui risque d’être orageuse, ne le préoccupe pas: “Ca n’a pas d’importance, ça ne dérange pas du tout les chars, ça ne dérange pas les soldats, ils ont l’habitude, ils sont costauds”.”Les conditions météo sont étroitement surveillées mais rien ne change à ce stade”, a indiqué l’armée vendredi.”Qui n’aime pas une grande fête d’anniversaire pour ses 250 ans ?”, lance à l’AFP le colonel Kamil Sztalkoper, en référence à l’anniversaire de l’armée de terre américaine célébré samedi, en anticipant un “accueil très chaleureux”.Si des centaines de milliers de spectateurs sont attendus à la parade militaire, au budget chiffré à 45 millions de dollars, le mouvement de constatation “No Kings” ambitionne d’être “le plus important depuis le retour au pouvoir de Donald Trump”.Le mot d’ordre avait été lancé avant que les manifestations contre les arrestations brutales d’immigrés naissent à Los Angeles et essaiment à travers le pays ces derniers jours. Celles-ci pourraient faire grossir les rangs samedi.- Trump en uniforme russe -Dans la mégapole californienne, les organisateurs espèrent rassembler plus de 25.000 personnes et prévoient de hisser dans les airs un ballon géant représentant Donald Trump habillé d’un uniforme militaire russe pour protester “contre ses méthodes paramilitaires et ses tendances dictatoriales”.A New York, une “parade revisitée” devant la Trump Tower, à Manhattan, en appelle à une “armée de l’activisme créatif”.De Philadelphie à Phoenix, des rassemblements sont prévus dans des centaines d’autres villes de toute taille.Aux manifestants, Donald Trump a promis de répondre “avec une très grande force”, en les qualifiant de “gens qui détestent notre pays”. “Le président est bien sûr favorable aux manifestations pacifiques”, a précisé la Maison Blanche.En première ligne de l’opposition au président républicain depuis que ce dernier a décidé de mobiliser des milliers de militaires à Los Angeles, le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom a appelé les Américains à “résister” et à “ne pas s’incliner”, dans un discours offensif en début de semaine.De la parade militaire, “c’est le genre de choses que vous voyez avec Kim Jong Un, avec Poutine, avec des dictateurs du monde entier”, se désole-t-il. “L’honorer le jour de son anniversaire ? C’est mortifiant”.L’idée trottait de longue date dans la tête de Donald Trump, inspiré par le défilé parisien du 14 Juillet sur les Champs-Elysées auquel il avait assisté en 2017.
Aux Etats-Unis, Donald Trump parade, ses opposants manifestent
Cinq mois après son retour au pouvoir, Donald Trump s’offre une rare parade militaire à Washington samedi, le jour même de ses 79 ans, quand ses opposants sont appelés à manifester en nombre à travers le pays contre son début de mandat “autoritariste”.La journée de samedi pourrait en dire long sur les divisions qui fracturent l’Amérique d’aujourd’hui.Dans les rues de la capitale américaine, dont le coeur monumental, Maison Blanche en tête, se barricade de kilomètres de hautes clôtures de sécurité, une démonstration de force et de faste comme Donald Trump les affectionne et dont il rêvait depuis des années. En prime, le jour de son anniversaire.A New York, Los Angeles, Chicago et à travers les 50 Etats du pays en parallèle, une journée de mobilisation nationale baptisée “No Kings”, pour protester contre son “autoritarisme” et “la militarisation de notre démocratie”, avec près de 2.000 rassemblements identifiés.A Washington, sous la vigie de son obélisque, c’est le long de monuments emblématiques, du Lincoln Memorial à la Maison Blanche, que défileront à partir de 18h30 (22h30 GMT) près de 7.000 soldats, certains à cheval, beaucoup en uniformes de différentes guerres, et quelque 150 véhicules militaires, survolés par une cinquantaine d’avions. Des parachutistes doivent eux remettre un drapeau américain à Donald Trump, le commandant en chef.- “Célébrer pour changer” -Un étalage de force inhabituel aux Etats-Unis – le dernier défilé militaire d’envergure y remonte à plus de 30 ans, en 1991, après la Guerre du Golfe -, particulièrement significatif au début d’un mandat où le milliardaire new-yorkais repousse au maximum les limites du pouvoir présidentiel.”Une affreuse idée”, déplore Scott Konopasek, qui a servi 15 ans dans l’armée américaine.”Nous allons célébrer notre pays pour changer”, plastronne Donald Trump.Même la météo, qui risque d’être orageuse, ne le préoccupe pas: “Ca n’a pas d’importance, ça ne dérange pas du tout les chars, ça ne dérange pas les soldats, ils ont l’habitude, ils sont costauds”.”Les conditions météo sont étroitement surveillées mais rien ne change à ce stade”, a indiqué l’armée vendredi.”Qui n’aime pas une grande fête d’anniversaire pour ses 250 ans ?”, lance à l’AFP le colonel Kamil Sztalkoper, en référence à l’anniversaire de l’armée de terre américaine célébré samedi, en anticipant un “accueil très chaleureux”.Si des centaines de milliers de spectateurs sont attendus à la parade militaire, au budget chiffré à 45 millions de dollars, le mouvement de constatation “No Kings” ambitionne d’être “le plus important depuis le retour au pouvoir de Donald Trump”.Le mot d’ordre avait été lancé avant que les manifestations contre les arrestations brutales d’immigrés naissent à Los Angeles et essaiment à travers le pays ces derniers jours. Celles-ci pourraient faire grossir les rangs samedi.- Trump en uniforme russe -Dans la mégapole californienne, les organisateurs espèrent rassembler plus de 25.000 personnes et prévoient de hisser dans les airs un ballon géant représentant Donald Trump habillé d’un uniforme militaire russe pour protester “contre ses méthodes paramilitaires et ses tendances dictatoriales”.A New York, une “parade revisitée” devant la Trump Tower, à Manhattan, en appelle à une “armée de l’activisme créatif”.De Philadelphie à Phoenix, des rassemblements sont prévus dans des centaines d’autres villes de toute taille.Aux manifestants, Donald Trump a promis de répondre “avec une très grande force”, en les qualifiant de “gens qui détestent notre pays”. “Le président est bien sûr favorable aux manifestations pacifiques”, a précisé la Maison Blanche.En première ligne de l’opposition au président républicain depuis que ce dernier a décidé de mobiliser des milliers de militaires à Los Angeles, le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom a appelé les Américains à “résister” et à “ne pas s’incliner”, dans un discours offensif en début de semaine.De la parade militaire, “c’est le genre de choses que vous voyez avec Kim Jong Un, avec Poutine, avec des dictateurs du monde entier”, se désole-t-il. “L’honorer le jour de son anniversaire ? C’est mortifiant”.L’idée trottait de longue date dans la tête de Donald Trump, inspiré par le défilé parisien du 14 Juillet sur les Champs-Elysées auquel il avait assisté en 2017.