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“Le crime parfait attendra”: 30 ans de réclusion requis contre Cédric Jubillar
Les avocats généraux du procès de Cédric Jubillar ont requis mercredi 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son épouse Delphine, après avoir tous deux conclu à sa culpabilité, l’un retraçant le cheminement de l’enquête, l’autre partant de l’hypothèse de l’innocence de l’accusé pour en démontrer l’incohérence.”Le crime parfait attendra, le crime parfait, ce n’est pas le crime sans cadavre mais celui pour lequel on n’est pas condamné, et vous allez être condamné M. Jubillar”, a lancé l’avocat général Pierre Aurignac à l’accusé, resté sans réaction, au terme de quatre heures de réquisitoire des deux représentants du ministère public devant la cour d’assises du Tarn.M. Aurignac a également indiqué qu’il allait requérir le retrait de l’autorité parentale au peintre-plaquiste de 38 ans, lors de l’audience civile à venir.Critiquant une défense “tombée dans les travers” qu’elle dénonçait, à savoir un “battage médiatique féroce”, tout comme son obsession d’un “complot” contre leur client, l’avocat général a affirmé vouloir suivre leur logique en prenant pour hypothèse de départ l’innocence de Cédric Jubillar, qui nie avoir tué sa femme. Mais, au terme d’un long développement reprenant une nouvelle fois tous les éléments du dossier, M. Aurignac a conclu: “Pour défendre l’idée de l’innocence de M. Jubillar, il faut écarter quatre experts, faire taire 19 témoins et tuer le chien pisteur” qui a permis d’établir que l’infirmière de 33 ans n’a pas quitté son domicile vivante, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. “On a beau prendre ce dossier par tous les bouts, on arrive au même résultat: la culpabilité”, a-t-il martelé.- “Abandon et violence” -Le chef du pôle des affaires criminelles du parquet général de Toulouse n’a pas nié les souffrances du parcours de l’accusé, son enfance chaotique, “son passé d’abandon et de violence”, mais il a aussi décrit ce type “imbuvable, arrogant et vulgaire”, qui “fanfaronne” sur son crime auprès de ses codétenus et de ses nouvelles compagnes.D’un côté, Cédric, de l’autre, Jubillar, les deux faces de cette personnalité se livrant depuis quatre ans et demi à un “gigantesque combat pour maintenir une stabilité psychique” face au crime commis.”Beaucoup attendaient des réponses à ce procès, les attentes seront déçues. Il ne rendra jamais le corps de Delphine, elle est à lui pour l’éternité”, a déploré M. Aurignac, avant de requérir la peine.”Il est coupable”, avait auparavant martelé Nicolas Ruff, l’autre avocat général du dossier. “Je prononce ces mots qui accusent, en en assumant pleinement les conséquences et en espérant vous convaincre de condamner Cédric Jubillar.”- “Aucun doute” -“Au bout du chemin, je n’ai aucun doute sur le fait que Delphine Aussaguel est morte” le soir du 15 décembre 2020, “je n’ai aucun doute sur le fait que c’est Cédric Jubillar qui l’a tuée”, a-t-il affirmé.M. Ruff a appelé les jurés à ne pas rendre une “justice des on-dit”, une “justice des certitudes fainéantes”, dans un dossier qui a connu “le pire de ce que peut être la médiatisation”, son collègue Pierre Aurignac y ayant d’ailleurs vu des similitudes avec les dérives journalistiques d’un autre dossier historique, celui du petit Grégory.Reprenant le leitmotiv qui a guidé la défense, à savoir celui d’un “dossier vide”, il a égrené les principaux éléments de l’enquête, les précédant de la formule: “Dire que ce dossier est vide, c’est ne pas voir” les lunettes brisées de la disparue, les cris d’effroi entendus par les voisines, le témoignage de son fils Louis, le téléphone éteint de l’accusé, la voiture garée dans un sens démontrant qu’elle a été utilisée dans la nuit.Laurent de Caunes, l’un des avocats des frères et soeur de Delphine, a salué devant la presse “deux réquisitoires complémentaires et redoutables” où “rien n’a été laissé de côté”.”L’exposé a été fait d’un dossier qui contient énormément d’éléments à charge, contrairement à ce qui a été dit urbi et orbi dans la préparation médiatique de cette instance criminelle”, a-t-il poursuivi.”Trente ans, c’est adapté par rapport à la gravité des faits. On a une disparue, un corps qui n’a pas été retrouvé, et un accusé qui ne se remet pas en question”, a estimé auprès de l’AFP Me Malika Chmani, qui représente les intérêts des enfants du couple, Louis et Elyah.Silencieuse depuis vendredi, au début de l’interrogatoire récapitulatif de leur client, la défense s’exprimera jeudi. Verdict attendu vendredi.
Madagascar: fête lucide et cour auprès du militaire en passe d’être investi président
Madagascar se préparait mercredi à une nouvelle ère de régime militaire: le commandant de l’unité ayant pris le pouvoir la veille a annoncé qu’il serait investi président vendredi après le vote de destitution visant Andry Rajoelina, le président contesté une vingtaine de jours dans la rue.Le colonel Michael Randrianirina, déjà président de fait de ce pays parmi les plus pauvres et corrompus de la planète, “prêtera serment en qualité de Président de la Refondation de la République de Madagascar” vendredi, indique un communiqué signé de sa main et diffusé par la télévision publique.”Ce n’était pas un coup d’Etat, c’était une prise de responsabilité parce que le pays est tombé au bord du gouffre”, s’est-il défendu auparavant lors d’un entretien à plusieurs chaînes TV malgaches. Un comité d’officiers de l’armée, de la gendarmerie et de la police doit superviser une refonte des institutions, selon son annonce de la veille.Les équipes d’Andry Rajoelina ont quitté mardi soir le véritable palais présidentiel d’Iavoloha, après l’arrêt de la Haute cour constitutionnelle déclarant la présidence vacante et invitant le colonel Randrianirina à incarner la fonction de chef de l’Etat, a appris l’AFP auprès de l’entourage du président déchu.Paradoxalement, Antananarivo s’est démilitarisée depuis que le contingent militaire du Capsat a pris le pouvoir mardi des mains d’Andry Rajoelina, qui se dit réfugié dans un “lieu sûr” et que des médias disent en fuite à l’étranger.La vie quotidienne a retrouvé son cours dans la capitale malgache où les nombreux barrages quadrillant la ville depuis le début des manifestations, le 25 septembre, ont disparu.Et sur la place du 13-mai, les véhicules blindés ont laissé place à une scène où s’est produit la vedette locale Thiera Kougar. Les duels de danse entre deux gorgées de boissons enivrantes ont remplacé les va-et-vient de pick-ups bondés de militaires.”C’est pour célébrer le mouvement que la Gen Z a commencé. Ils ont gagné le droit de s’exprimer parce qu’avant on se faisait arrêter”, Fenitra Razafindramanga, 26 ans, capitaine de l’équipe de rugby de Madagascar parmi les quelques centaines de fêtards.Au moins 22 personnes ont été tuées et une centaine blessée, d’après l’ONU, dans les manifestations lancées par le collectif de jeunes Gen Z pour dénoncer les coupures d’eau et d’électricité avant de tourner à la contestation généralisée des dirigeants malgaches. “On s’inquiète de la suite mais on savoure ce premier combat gagné qui nous a donné de l’espoir. Mais on continuera de se battre quand même”, prévient, chapeau de paille aux couleurs du logo Gen Z sur la tête, Fenitra Razafindramanga, manifestante des semaines passées.Sa préoccupation rejoint celle plus nettement exprimée par les instances internationales. En particulier l’Union africaine qui a “suspendu avec effet immédiat” mercredi Madagascar de ses instances.Le nouvel homme fort de l’île a promis des élections dans 18 à 24 mois et assuré mercredi préparer un “processus de consultation pour trouver un Premier ministre le plus vite possible”.En attendant, une cour s’est réunie à la direction du Capsat mercredi. Représentants de collectif de jeunesse, de la société civile ou d’organisation religieuse ont été reçus. D’autres visiteurs ont patienté des heures dans l’espoir d’une audience ou pour afficher une visite de courtoisie.- La Gen Z soutient l’armée -Critique de longue date du pouvoir d’Andry Rajoelina, le colonel Randrianirina avait été emprisonné plusieurs mois à partir de novembre 2023 pour incitation à la mutinerie en vue d’un coup d’État, selon des informations de presse.La présidence a dénoncé “un acte clair de tentative de coup d’État” et souligné qu’Andry Rajoelina, exfiltrée par un avion militaire français d’après RFI, “reste pleinement en fonction”.Le secrétaire général de l’ONU, par la voix de son porte-parole Stéphane Dujarric, s’est dit “profondément préoccupé par le changement inconstitutionnel de pouvoir à Madagascar”.La France, l’ex-puissance coloniale, a jugé mercredi “essentiel que la démocratie, les libertés fondamentales et l’État de droit soient scrupuleusement préservés”.Le mouvement Gen Z mené par les jeunes, qui a initié les manifestations à partir du 25 septembre, a salué l’intervention du colonel Randrianirina.Andry Rajoelina, réélu lors d’un scrutin contesté en 2023, était arrivé une première fois au pouvoir en 2009 à la faveur d’un coup d’État soutenu par l’armée, dénoncé par la communauté internationale. Celle-ci avait gelé l’aide étrangère et les investissements pendant près de quatre ans.Madagascar a une longue histoire de soulèvements populaires suivis par la mise en place de gouvernements militaires de transition.Au moins 80% des 32 millions d’habitants de Madagascar vivent avec moins de 15.000 ariary par jour (2,80 euros), le seuil de pauvreté fixé par la Banque mondiale.
Testées par la Russie, l’Otan et l’UE cherchent la riposte antidrones
L’Otan et l’UE ont cherché mercredi les moyens de renforcer leur défense antidrones, après de multiples incursions russes dans le ciel européen.L’Alliance atlantique va “mettre en oeuvre un certain nombre de mesures supplémentaires antidrones qui renforceront, élargiront et accélèreront notre capacité à (les) contrer”, a déclaré Mark Rutte devant la presse, à l’issue d’une réunion des ministres de la Défense de l’Otan à Bruxelles.Quelques heures plus tard, les ministres de la Défense de l’UE ont discuté de leur côté d’un projet de “mur” antidrones, présenté le mois dernier par la Commission européenne.Interrogé sur le risque de cacophonie entre les deux institutions bruxelloises, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas et le secrétaire général de l’Otan ont assuré du contraire.”Il n’y a aucun risque de double emploi avec l’Otan, nous nous complétons mutuellement”, a-t-elle assuré devant la presse avant un dîner de travail des ministres de l’UE.La Commission européenne veut rendre son “mur” antidrones, rebaptisé Initiative européenne pour les drones, pleinement opérationnel d’ici à 2027, selon la “feuille de route” qu’elle présentera jeudi avant un sommet européen prévu la semaine prochaine.De son côté, l’Alliance a annoncé déjà tester des “systèmes intégrés” capables de mieux “détecter, suivre et neutraliser les menaces aériennes”, selon M. Rutte.”Nous fournirons aux nations un catalogue de solutions efficaces, qui ont fait leurs preuves”, a expliqué mercredi l’amiral français Pierre Vandier, commandant suprême pour la transformation de l’Otan.Des tests auront notamment lieu la semaine prochaine dans plusieurs pays européens, notamment en Estonie selon son ministre de la Défense Hanno Pevkur. Les ministres ont également discuté à l’Otan de leur soutien militaire à l’Ukraine. Dès son arrivée au siège de l’Otan, le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a encouragé les pays européens et le Canada à en faire plus, dans le cadre du programme Purl. Cette initiative, lancée par Washington, permet à Kiev d’acheter des armes américaines financées par les Européens.- Paix par la force -“On obtient la paix quand on est fort, pas quand on use de grandes phrases ou qu’on fait la leçon. On l’obtient lorsqu’on dispose de capacités réelles et solides que les adversaires respectent”, a-t-il lancé.Dans le cadre du programme Purl, Kiev a déjà reçu deux tranches d’aide pour environ deux milliards de dollars, financés par les Pays-Bas, et plusieurs pays scandinaves.L’Allemagne et le Canada se sont engagés à en financer deux autres, à hauteur de 500 millions de dollars chacun, et Kiev espère que deux autres tranches seront rapidement finalisées.M. Rutte a assuré que plus de la moitié des 32 pays de l’Otan avaient déjà répondu à l’appel, sans toutefois préciser pour quels montants.En début d’après-midi, le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal a lui aussi appelé les alliés européens à participer à cette initiative, et de manière générale à renforcer leur soutien militaire.L’Ukraine aura besoin de pas moins de 120 milliards de dollars l’an prochain pour son effort de guerre, dont la moitié qu’elle sera en mesure de financer elle-même. “Nous serons en mesure de construire jusqu’à 10 millions de drones si nos partenaires s’engagent à fournir les fonds nécessaires”, a assuré Denys Chmygal.- 5.600 drones -Pour le seul mois de septembre, l’Ukraine a été frappée par quelque 5.600 drones et 180 missiles, a-t-il encore souligné, alors que les pays de l’Otan entendent profiter de l’expérience de l’Ukraine dans la guerre antidrones.L’intrusion d’une vingtaine de drones russes en septembre dans l’espace aérien polonais avait contraint l’Otan à en abattre trois, une première depuis sa création en 1949. Quelques jours plus tard, les chasseurs de l’Otan avaient escorté trois MiG russes hors du ciel estonien, après une intrusion ayant duré 12 minutes, un record.L’Otan envisage aussi d’affiner ses règles d’engagement en donnant davantage de flexibilité à son commandement militaire, et de simplifier les règles, qui reposent sur des systèmes différents.”Lorsque les choses se compliquent, lorsque les F-35 sont en vol, vous devez vous assurer que tout le monde comprend clairement quelles sont les règles”, a expliqué le ministre néerlandais de la Défense Ruben Brekelmans.
Testées par la Russie, l’Otan et l’UE cherchent la riposte antidrones
L’Otan et l’UE ont cherché mercredi les moyens de renforcer leur défense antidrones, après de multiples incursions russes dans le ciel européen.L’Alliance atlantique va “mettre en oeuvre un certain nombre de mesures supplémentaires antidrones qui renforceront, élargiront et accélèreront notre capacité à (les) contrer”, a déclaré Mark Rutte devant la presse, à l’issue d’une réunion des ministres de la Défense de l’Otan à Bruxelles.Quelques heures plus tard, les ministres de la Défense de l’UE ont discuté de leur côté d’un projet de “mur” antidrones, présenté le mois dernier par la Commission européenne.Interrogé sur le risque de cacophonie entre les deux institutions bruxelloises, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas et le secrétaire général de l’Otan ont assuré du contraire.”Il n’y a aucun risque de double emploi avec l’Otan, nous nous complétons mutuellement”, a-t-elle assuré devant la presse avant un dîner de travail des ministres de l’UE.La Commission européenne veut rendre son “mur” antidrones, rebaptisé Initiative européenne pour les drones, pleinement opérationnel d’ici à 2027, selon la “feuille de route” qu’elle présentera jeudi avant un sommet européen prévu la semaine prochaine.De son côté, l’Alliance a annoncé déjà tester des “systèmes intégrés” capables de mieux “détecter, suivre et neutraliser les menaces aériennes”, selon M. Rutte.”Nous fournirons aux nations un catalogue de solutions efficaces, qui ont fait leurs preuves”, a expliqué mercredi l’amiral français Pierre Vandier, commandant suprême pour la transformation de l’Otan.Des tests auront notamment lieu la semaine prochaine dans plusieurs pays européens, notamment en Estonie selon son ministre de la Défense Hanno Pevkur. Les ministres ont également discuté à l’Otan de leur soutien militaire à l’Ukraine. Dès son arrivée au siège de l’Otan, le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a encouragé les pays européens et le Canada à en faire plus, dans le cadre du programme Purl. Cette initiative, lancée par Washington, permet à Kiev d’acheter des armes américaines financées par les Européens.- Paix par la force -“On obtient la paix quand on est fort, pas quand on use de grandes phrases ou qu’on fait la leçon. On l’obtient lorsqu’on dispose de capacités réelles et solides que les adversaires respectent”, a-t-il lancé.Dans le cadre du programme Purl, Kiev a déjà reçu deux tranches d’aide pour environ deux milliards de dollars, financés par les Pays-Bas, et plusieurs pays scandinaves.L’Allemagne et le Canada se sont engagés à en financer deux autres, à hauteur de 500 millions de dollars chacun, et Kiev espère que deux autres tranches seront rapidement finalisées.M. Rutte a assuré que plus de la moitié des 32 pays de l’Otan avaient déjà répondu à l’appel, sans toutefois préciser pour quels montants.En début d’après-midi, le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal a lui aussi appelé les alliés européens à participer à cette initiative, et de manière générale à renforcer leur soutien militaire.L’Ukraine aura besoin de pas moins de 120 milliards de dollars l’an prochain pour son effort de guerre, dont la moitié qu’elle sera en mesure de financer elle-même. “Nous serons en mesure de construire jusqu’à 10 millions de drones si nos partenaires s’engagent à fournir les fonds nécessaires”, a assuré Denys Chmygal.- 5.600 drones -Pour le seul mois de septembre, l’Ukraine a été frappée par quelque 5.600 drones et 180 missiles, a-t-il encore souligné, alors que les pays de l’Otan entendent profiter de l’expérience de l’Ukraine dans la guerre antidrones.L’intrusion d’une vingtaine de drones russes en septembre dans l’espace aérien polonais avait contraint l’Otan à en abattre trois, une première depuis sa création en 1949. Quelques jours plus tard, les chasseurs de l’Otan avaient escorté trois MiG russes hors du ciel estonien, après une intrusion ayant duré 12 minutes, un record.L’Otan envisage aussi d’affiner ses règles d’engagement en donnant davantage de flexibilité à son commandement militaire, et de simplifier les règles, qui reposent sur des systèmes différents.”Lorsque les choses se compliquent, lorsque les F-35 sont en vol, vous devez vous assurer que tout le monde comprend clairement quelles sont les règles”, a expliqué le ministre néerlandais de la Défense Ruben Brekelmans.
Cessez-le-feu entre Afghanistan et Pakistan après plusieurs jours de violences
Un cessez-le-feu est entré en vigueur mercredi soir entre l’Afghanistan et le Pakistan, mettant un terme à l’une des confrontations armées les plus graves des dernières années à leur frontière, ayant fait des dizaines de morts, dont des civils.Cette trêve est entrée en vigueur à 13H00 GMT, peu de temps après avoir été annoncée par les deux pays, chacun assurant que l’autre l’avait demandée pour mettre fin à la flambée de violences.D’après Islamabad, elle doit durer 48H.”Pendant cette période, les deux parties s’efforceront sincèrement de trouver une solution positive à ce problème complexe, mais résoluble, par un dialogue constructif”, a dit la diplomatie pakistanaise.Le gouvernement taliban a ordonné à l’armée afghane de respecter la trêve, “sauf si elle est violée” par la partie adverse, a indiqué son porte-parole Zabihullah Mujahid, sur X.Avant son instauration, Kaboul et Islamabad se sont mutuellement accusés d’avoir lancé de nouvelles attaques contre la frontière mercredi.Mais le Pakistan a également mené des “frappes de précision” à Kaboul, selon des sources de sécurité pakistanaises.Deux explosions ont retenti en soirée dans le centre de la capitale afghane, par la suite quadrillée par les forces de sécurité talibanes et parcourue par des ambulances, ont constaté des journalistes de l’AFP.L’ONG italienne Emergency qui y gère un hôpital a dit avoir pris en charge 35 blessés et fait état d’au moins cinq morts, tandis que les autorités talibanes n’ont pas diffusé de bilan.- Coupures d’électricité -Ce nouveau cycle de violence entre les deux pays, qui ont des relations en dents de scie, avait été déclenché par d’autres explosions survenues à Kaboul et dans le sud-est du pays, jeudi dernier. Elles avaient été attribuées au Pakistan par le gouvernement taliban, qui a par la suite lancé une opération à la frontière.Cette fois, le gouvernement taliban n’a pas accusé le Pakistan mais a confirmé l’explosion d’une citerne de pétrole et d’un transformateur électrique, sans donner davantage de précisions.Plusieurs quartiers de Kaboul étaient plus tard privés d’électricité: des câbles ont été endommagés dans les explosions et des équipes techniques sont mobilisées pour les réparer, a déclaré à l’AFP une source de la compagnie d’électricité.Un haut-responsable taliban, sous le couvert de l’anonymat, a accusé le Pakistan d’être responsable de la deuxième explosion et d’avoir voulu “viser des civils” dans la capitale, en vain.Mais ailleurs, dans le sud du pays, plus de 10 civils ont été tués mercredi, d’après des sources afghanes.Cent autres ont été blessés à Spin Boldak et “deux ou trois” talibans afghans y ont péri, a affirmé M. Mujahid auprès de l’AFP.Tout au long de la journée, des sources de sécurité pakistanaises ont indiqué que l’armée avait frappé des repaires d’un groupe armé à Kaboul et de talibans afghans dans la province de Kandahar (sud). L’armée estime ainsi avoir abattu “entre 15 et 20 talibans afghans” à Spin Boldak, alors que le Premier ministre Shehbaz Sharif a assuré que “la souveraineté du pays sera défendue à tout prix”.- Lieux désertés -Des dizaines de morts avaient déjà été recensés de chaque côté samedi et dimanche, mais seulement des combattants.La Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua) a dit avoir recensé “des dizaines de civils tués et blessés”.A Spin Boldak, tous les commerces de la zone restent fermés et de nombreux habitants ont quitté les lieux, d’après un correspondant de l’AFP sur place.Ces violences surviennent sur fond de tensions bilatérales récurrentes, alimentées par des questions sécuritaires.Islamabad, confronté à une résurgence d’attaques contre ses forces de sécurité, accuse son voisin “d’abriter” des groupes terroristes, en tête desquels se trouvent les talibans pakistanais (TTP), ce que Kaboul dément.Les explosions survenues la semaine dernière en Afghanistan avaient eu lieu alors que le chef de la diplomatie talibane effectuait une visite inédite en Inde, ennemi historique du Pakistan.
Cessez-le-feu entre Afghanistan et Pakistan après plusieurs jours de violences
Un cessez-le-feu est entré en vigueur mercredi soir entre l’Afghanistan et le Pakistan, mettant un terme à l’une des confrontations armées les plus graves des dernières années à leur frontière, ayant fait des dizaines de morts, dont des civils.Cette trêve est entrée en vigueur à 13H00 GMT, peu de temps après avoir été annoncée par les deux pays, chacun assurant que l’autre l’avait demandée pour mettre fin à la flambée de violences.D’après Islamabad, elle doit durer 48H.”Pendant cette période, les deux parties s’efforceront sincèrement de trouver une solution positive à ce problème complexe, mais résoluble, par un dialogue constructif”, a dit la diplomatie pakistanaise.Le gouvernement taliban a ordonné à l’armée afghane de respecter la trêve, “sauf si elle est violée” par la partie adverse, a indiqué son porte-parole Zabihullah Mujahid, sur X.Avant son instauration, Kaboul et Islamabad se sont mutuellement accusés d’avoir lancé de nouvelles attaques contre la frontière mercredi.Mais le Pakistan a également mené des “frappes de précision” à Kaboul, selon des sources de sécurité pakistanaises.Deux explosions ont retenti en soirée dans le centre de la capitale afghane, par la suite quadrillée par les forces de sécurité talibanes et parcourue par des ambulances, ont constaté des journalistes de l’AFP.L’ONG italienne Emergency qui y gère un hôpital a dit avoir pris en charge 35 blessés et fait état d’au moins cinq morts, tandis que les autorités talibanes n’ont pas diffusé de bilan.- Coupures d’électricité -Ce nouveau cycle de violence entre les deux pays, qui ont des relations en dents de scie, avait été déclenché par d’autres explosions survenues à Kaboul et dans le sud-est du pays, jeudi dernier. Elles avaient été attribuées au Pakistan par le gouvernement taliban, qui a par la suite lancé une opération à la frontière.Cette fois, le gouvernement taliban n’a pas accusé le Pakistan mais a confirmé l’explosion d’une citerne de pétrole et d’un transformateur électrique, sans donner davantage de précisions.Plusieurs quartiers de Kaboul étaient plus tard privés d’électricité: des câbles ont été endommagés dans les explosions et des équipes techniques sont mobilisées pour les réparer, a déclaré à l’AFP une source de la compagnie d’électricité.Un haut-responsable taliban, sous le couvert de l’anonymat, a accusé le Pakistan d’être responsable de la deuxième explosion et d’avoir voulu “viser des civils” dans la capitale, en vain.Mais ailleurs, dans le sud du pays, plus de 10 civils ont été tués mercredi, d’après des sources afghanes.Cent autres ont été blessés à Spin Boldak et “deux ou trois” talibans afghans y ont péri, a affirmé M. Mujahid auprès de l’AFP.Tout au long de la journée, des sources de sécurité pakistanaises ont indiqué que l’armée avait frappé des repaires d’un groupe armé à Kaboul et de talibans afghans dans la province de Kandahar (sud). L’armée estime ainsi avoir abattu “entre 15 et 20 talibans afghans” à Spin Boldak, alors que le Premier ministre Shehbaz Sharif a assuré que “la souveraineté du pays sera défendue à tout prix”.- Lieux désertés -Des dizaines de morts avaient déjà été recensés de chaque côté samedi et dimanche, mais seulement des combattants.La Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua) a dit avoir recensé “des dizaines de civils tués et blessés”.A Spin Boldak, tous les commerces de la zone restent fermés et de nombreux habitants ont quitté les lieux, d’après un correspondant de l’AFP sur place.Ces violences surviennent sur fond de tensions bilatérales récurrentes, alimentées par des questions sécuritaires.Islamabad, confronté à une résurgence d’attaques contre ses forces de sécurité, accuse son voisin “d’abriter” des groupes terroristes, en tête desquels se trouvent les talibans pakistanais (TTP), ce que Kaboul dément.Les explosions survenues la semaine dernière en Afghanistan avaient eu lieu alors que le chef de la diplomatie talibane effectuait une visite inédite en Inde, ennemi historique du Pakistan.






